• Tu as couché avec Addison Montgomery ? demanda Izzie, stupéfaite.

    Mark joua les étonnés. Oh ! Vous ne le saviez pas ? Il hocha lentement la tête en pinçant ses lèvres. Navré que vous l’appreniez de cette façon, ma chère, dit-il, faussement désolé.

    D’un geste, Alex intima à Izzie l’ordre de se taire, avant de se tourner vers son rival. Vous n’avez aucun reproche à me faire. Vous n’étiez pas avec elle et même si c’était le cas, tout le monde l’ignorait. Il toisa le chirurgien avec un sourire mauvais. Elle ne voulait pas que ça se sache, n’est-ce pas ? Avant de partir, elle vous a dit que c’était elle qui m’avait dragué ? Sans doute parce qu’elle n’était pas satisfaite avec vous.

    En voyant les yeux de Mark lancer des éclairs, Izzie décida d’intervenir. Alex, tu exagères.

    Mark se leva d’un bond. Arrête, tonna-t-il à l’intention d’Alex tandis qu’Izzie s’interposait entre les deux hommes. Arrête ça tout de suite sinon je vais te foutre une branlée dont tu te souviendras jusqu’à la fin de tes jours, espèce de misérable petit…

    Derek arriva juste à temps pour entendre ces derniers mots. Oh là ! Qu’est-ce qui se passe ici ? Mark ?

    Rien du tout, prétendit son ami. Juste une discussion un peu animée. Il défia Alex du regard. Il t’en expliquera la raison, s’il l’ose. Il se tourna enfin vers ses hôtes. Tu m’excuseras pour le dîner, Derek, mais ça ne va pas être possible. Pour la pêche, c’est quand tu veux. Meredith, merci pour votre hospitalité. Je suis désolé pour tout ceci, vraiment. Il sortit après avoir donné une tape amicale sur l’épaule de son ami, déconcerté.

    Mais qu’est-ce qui s’est passé ? s’enquit Meredith. Il suffit qu’on s’absente dix minutes pour qu’il y ait un drame. Elle se tourna vers Alex. Tu dois te calmer, Alex. D’abord George, maintenant Mark…

    Alex la regarda furieux : Hé ! Ce n’est pas de ma faute ! Sloan draguait Izzie comme un malade. Je n’allais pas rester sans rien faire, tout de même.

    Derek hocha la tête en regardant la porte qui venait de se fermer. Nom de Dieu, Mark, qu’est-ce que tu fous ?

    Izzie interpella Alex. J’aimerais tout de même savoir s’il est vrai que tu as couché avec…

    Alex lui fit signe de se taire en lui désignant discrètement Derek. On en parlera plus tard … entre nous, si tu veux bien. Meredith entrevit son geste et fronça les sourcils.

    Ça veut dire que Sloan avait raison ! s’exclama Izzie. Bravo Alex ! Tu es encore pire que ce que je pensais.

    Tu ne vas pas me reprocher ça tout de même ! s’indigna Alex. Tu couchais avec O’Malley à l’époque, si je me souviens bien.

    Izzie se montra offensée. Ah ça, c’est vraiment élégant de me le rappeler. J’avais des sentiments pour lui, moi ! Je ne suis pas sûre que tu saches ce que cela veut dire.

    Le regard d’Alex se durcit. Tu es injuste, Izzie. Tu sais très bien que j’ai toujours eu des sentiments pour toi. C’est toi qui n’as plus voulu de moi… tu te souviens ?

    Derek et Meredith ne comprenaient absolument pas ce qui motivait une telle algarade. La jeune femme tenta de ramener le calme. Arrêtez de vous disputer, c’est stupide.

    Izzie se concentra sur ses cookies. Ne t’en fais pas. Je ne me dispute pas… Ce type n’en vaut pas la peine.

    Alex se plaça devant elle. Ce type ? Tu parles de moi ou de Sloan ?ça doit être moi parce que quand je suis arrivé, tu le laissais fourrer sa tête dans ton cou. Va te faire foutre, Stevens, lui jeta-t-il avec mépris, parce qu’elle continuait à l’ignorer. Il sortit de la pièce et monta les escaliers quatre à quatre.

    Izzie ricana. C’est lui qui couche avec la femme d’un autre et c’est moi qui me fais engueuler.

    Derek se racla la gorge et prit un air innocent quand les deux femmes se tournèrent vers lui. Meredith réprima un sourire et s’adressa à son amie. Izzie, dans cette maison, nous avons tous plus ou moins couché avec la femme ou le mari de quelqu’un d’autre. Derek leva le doigt, comme un enfant à l’école, et fit non de la tête. Meredith le regarda avec tendresse avant de reprendre. Je ne connais pas l’objet de votre dispute mais je suis certaine que ça ne peut pas être si grave que ça. Va parler à Alex.

    Izzie feignit d’être absorbée par la cuisson de ses cookies. Ça peut attendre. Je dois finir ça.

    Derek prit la parole. A mon avis, tu as plus urgent à faire. Izzie renâcla encore quelques instants avant de se décider à rejoindre son amant. Elle sortit après avoir jeté son tablier en boule sur la table. Ne t’en fais pas. Ça va s’arranger pour eux. Derek regarda Meredith en souriant. Je crois que nous allons dîner tous les deux. Elle se lova dans ses bras en riant.


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  • Izzie et Alex ne se montrèrent plus de toute la soirée. De temps en temps, les éclats de leur dispute parvinrent à la cuisine. Mais rien n’aurait pu distraire Derek et Meredith de leur tête-à-tête. Les amoureux mangèrent donc seuls et en profitèrent pour se raconter leur week-end. Après que Derek lui eut confié ses impressions sur le mal-être de Mark, Meredith lui fit part de ses observations quant au nouveau couple de la maison. Le repas terminé, ils débarrassèrent la table. Derek invita son amie à l’attendre dans le salon. Peu après, il lui apporta du café et s’installa près d’elle sur le canapé. Elle le remercia d’un sourire. Il passa un bras autour de ses épaules pour la ramener contre lui. Je t’ai manqué ?

    Tu sais bien que oui... Et toi, tu as eu froid sans moi ?

    J’ai toujours froid sans toi, murmura Derek.

    Tu ne t’es pas blotti contre Mark ? plaisanta Meredith.

    Derek rit. Pour nous éviter toute tentation de ce genre, nous avons dormi dans des tentes séparées. Après un long baiser, ils continuèrent à parler de tout et de rien. Ils burent, un, deux, trois cafés en mangeant quelques cookies. Ils se turent enfin, chacun pouvant lire dans les yeux de l’autre le désir qui grandissait. Derek pensa que chaque minute passée avec Meredith était une résurrection. Si seulement il pouvait l’avoir rien que pour lui ! Il lui sourit. Elle pensa qu’il était diablement séduisant, avec ses cheveux légèrement ébouriffés. Mais ce qui la rendait le plus vulnérable, c’était ses yeux. A chaque fois qu’il se tournait vers elle, elle était touchée par l’étincelle qui apparaissait dans l’azur de son regard. Tout à coup, sans crier gare, Derek retira la tasse des mains de Meredith et la posa d'un coup sec sur la table. Il attira la jeune femme contre lui et l'embrassa fougueusement. Il lui enleva son tee-shirt presque brutalement et lui mordilla l'oreille en gémissant Tu me rends vraiment dingue. Il parcourut son torse de ses mains et de sa bouche. Il voulait la faire crier de plaisir, la prendre comme il en avait rêvé la nuit précédente, quand il était loin d’elle.

    Meredith sentit qu’il allait perdre toute retenue. Mon amour… Pas ici… Les autres pourraient arriver et nous voir.

    Derek la fit se lever du canapé et la souleva du sol. Meredith entoura la taille de son amant avec ses jambes et ils allèrent ainsi jusqu’à la buanderie, en ne se quittant pas des yeux. Il ferma la porte avec son pied et posa son amie sur le lave-linge. En un tour de main, ils furent totalement nus. Il embrassa la joue de Meredith, puis descendit dans son cou avant de remonter pour aspirer le lobe de son oreille. Il refit le même trajet plusieurs du bout de la langue puis se saisit d’un de ses seins. Il se jeta sur lui pour le gober et suça son téton gonflé de désir. Pendant que ses lèvres glissaient dessus de long en large, sa main s’empara de l’autre globe. La respiration des amants s’accéléra. Derek regarda Meredith intensément mais elle ne répondit pas à l’appel de ses yeux. Elle avait fermé les siens pour se concentrer sur ses caresses. Comme tu es belle ! J’ai tellement envie de toi ! lui dit Derek de sa voix rauque.

    Il l’attira plus étroitement contre lui et elle se retrouva les fesses en équilibre au bord du lave-linge. Il écarta les jambes de Meredith et elle ne put que soupirer de plaisir lorsque la bouche de Derek entra en contact avec son sexe. Elle sentit la langue virile contre son clitoris dur de désir et se mit à gémir le prénom de son compagnon. Elle poussa plus encore son bassin vers lui. Il enfonça des doigts en elle et allia sa bouche et ses doigts pour lui donner du plaisir.

    Tout à coup, Meredith cria fort. Elle se retint tant bien que mal au bord de la lessiveuse. Derek l'empêcha de serrer les cuisses et n’attendit pas une seconde pour la pénétrer. Emportée par un premier coup vigoureux, elle eut un regard animal. Il la porta, toujours fiché en elle, jusqu'à la porte contre laquelle il l’adossa. Avec une infinie douceur, il souda ses lèvres aux siennes et, les yeux plantés dans les siens, il continua à la posséder. La tenant en dessous des fesses, il la balança lentement sur son pénis. Des frissons les parcoururent.

    Meredith rejeta la tête contre la porte et, laissant Derek assumer seul le poids de son corps, fit descendre ses mains le long de sa gorge pour envelopper l'ovale de sa poitrine dressée. Il fut surpris de la voir écraser ses seins et sentit sa verge se raidir plus encore. Alors, elle s’accrocha à ses épaules pour l’aider à accélérer le rythme. Il eut un râle de plaisir. Il lui malaxa les fesses en lui donnant de profonds coups de butoir. Elle poussa des gémissements sonores et l’encouragea à aller plus vite encore.

    A bout de forces, il la prit par la taille et la ramena sur le lave-linge. Elle l’enserra dans ses cuisses, il lui imposa un rythme plus lent. Ils se murmurèrent leur amour, leur plaisir et échangèrent de longs baisers. Quand Derek sentit sa partenaire prête à être vaincue, il imprima à nouveau une cadence infernale, qui leur arracha des grognements et leur fit crier le prénom de l’autre. Elle sembla manquer d'air et se plaqua contre son torse. Puis elle planta les dents dans son épaule avant de s’immobiliser. Lui aussi parut être sans vie...

    Leur jouissance avait été si forte qu’il leur sembla pendant quelques minutes qu’ils baignaient dans une lueur blanche. Lentement, ils se sentirent revenir dans le monde réel et se regardèrent avec des yeux brillants de joie. Puis ils ramassèrent leurs vêtements en riant avant de courir jusqu’à leur lit, où ils sombrèrent dans un profond sommeil.


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  • En sortant du bloc opératoire, Meredith aperçut Izzie qui, penchée sur Mark, discutait avec lui. Le chirurgien était assis et, lorsqu’il relevait la tête pour lui parler ou lui sourire, sa figure était toute proche de celle de son interlocutrice qui ne faisait rien pour mettre de la distance entre eux. Meredith eut une impression étrange. Malgré la scène de la veille, tout dans leurs regards, leurs gestes, leurs attitudes semblait indiquer une complicité certaine. Elle ressentit même un certain malaise quand elle vit le sourire ravi de son amie alors qu’elle écoutait ce que Mark lui chuchotait à l’oreille. Tout à coup, Izzie réalisa que Meredith les surveillait. Elle ne put cacher sa gêne et, après avoir dit quelques mots au médecin, s’en alla dans la direction opposée à celle où se trouvait sa camarade. Meredith rejoignit Mark. Dites-moi, Dr Sloan, qu’y a t-t-il entre Izzie et vous ?

    Mark enveloppa Meredith d’un regard moqueur. Dr Grey… quelle entrée en matière ! Je pourrais vous dire que je ne vois pas en quoi cela vous regarde mais, comme je n’ai rien à cacher, je vais vous répondre. Le Dr Stevens et moi allons pratiquer une intervention cet après-midi.

    La jeune femme afficha un air narquois. C’est étrange. Tout de suite, à vous voir ensemble, j’ai eu la sensation bizarre que le sujet de votre conversation dépassait largement le cadre professionnel.

    Mark lui fit signe de s’asseoir. Seriez-vous jalouse ?

    Meredith prit place sur la chaise qui était à côté de celle du médecin. Pas du tout et vous le savez. Vous voulez bien répondre à ma question ? Sincèrement ?

    Mark prit un air détaché. Izzie est une magnifique jeune femme, sexy, intelligente. Elle a de l’humour. Elle fait la cuisine. Il regarda Meredith dans les yeux, comme pour la défier. Elle m’intéresse et je ne m’en cache pas.

    Vous savez qu’elle sort avec Alex, n’est-ce pas ?

    Mark se renfrogna. Le seul nom d’Alex Karev lui donnait la nausée. Oui, je le sais.

    Et ça ne vous incite pas à laisser tomber ? s’étonna Meredith.

    Au contraire, s’exclama Mark, à nouveau jovial.

    Meredith fronça les sourcils. C’est juste par esprit de compétition ou parce qu’il s’agit d’Alex ?

    Mark fit semblant de réfléchir durant quelques secondes. Et pourquoi pas parce qu’Izzie Stevens ne dépareillerait pas ma collection de jolies maîtresses ?

    Meredith ne répondit pas à la provocation. Donc, Alex n’a rien à voir dans votre intérêt soudain pour Izzie ? Elle pointa son index en direction du chirurgien. Soyez honnête, pour une fois.

    Mark leva les deux mains en l’air. D’accord, d’accord… Effectivement, ça ne me déplairait pas de damner le pion à ce blanc-bec.

    Meredith lui lança un regard perplexe. Pourquoi vous en prendre toujours à lui ? Vous ne lui faites jamais de cadeau. Vous vous montrez plus dur avec lui qu’avec les autres, lui reprocha-t-elle. Vous vous plaisez à l’humilier à chaque fois que vous en avez l’occasion et maintenant, vous faites tout pour lui piquer sa petite amie. Pourquoi cet acharnement ?

    J’ai un compte à régler avec lui, reconnut Mark. Il m’a joué un tour de cochon, un jour.

    Vous voulez lui piquer Izzie pour vous venger ? dit Meredith, avec de grands yeux stupéfaits.

    Oui… mais pas seulement, s’empressa d’ajouter Mark devant l’air courroucé de la résidente. Elle me plaît beaucoup aussi.

    Meredith secoua lentement la tête avec désapprobation. Vous valez mieux que ça.

    Vous êtes bien la seule à le penser. Mark la regarda avec un petit sourire charmeur. Vous vous rendez compte que je mets à nu devant vous ?

    Meredith le fusilla du regard. Ne jouez pas à ce jeu-là avec moi, Dr Sloan !

    Le sourire de Mark s’élargit. Vous ne croyez pas que l’état actuel de nos relations pourrait nous permettre d’être moins solennel et de nous appeler par nos prénoms ? Du moins quand nous nous retrouvons tous les deux. Meredith le regarda avec méfiance. Il rit. Ne me regardez pas comme ça. Je n’ai absolument aucune arrière-pensée. Vous êtes la petite amie de Derek. Vous êtes devenue intouchable. Ce fut au tour de la jeune femme de sourire. Pourquoi souriez-vous comme ça ? demanda Mark.

    Il n’y a pas si longtemps où, malgré ma relation avec Derek, vous me proposiez de prendre un nouveau départ… avec vous, ironisa Meredith.

    Mark sourit. Je sais, je sais... Etrangement, il éprouva le besoin de se justifier. A l’époque, Derek et moi... Il refusait de passer l’éponge. Addison m’avait quitté pour le retrouver. Bref, je lui en voulais. J’avais tort, admit-il volontiers. Derek est la seule personne qui me reste dans ce bas monde. J’ai l’impression qu’il est prêt à remettre notre amitié en selle alors je ne vais pas courir le risque de tout gâcher en vous draguant. Il ne me pardonnerait pas, cette fois. Donc, je vous ai retirée de la liste de mes futures victimes, annonça-t-il sur un ton gouailleur. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles.


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  • Meredith prit un air un peu offusqué. Si je vous comprends bien, vous avez estimé qu’Addison valait la peine de mettre votre amitié en péril… mais pas moi.

    Mark la regarda avec à la fois de l’étonnement et de la méfiance. Ne me dites pas que vous le regrettez ! Elle rit en faisant non de la tête. Alors, pourquoi cette remarque ?

    Pour rien. C’était gratuit Ils échangèrent un regard complice. Je peux vous poser une question un peu personnelle ? demanda Meredith. Mark fit signe que oui. Pourquoi vous intéressez-vous toujours uniquement aux femmes qui sont en couple ?

    Pas uniquement, assura-t-il avant de se raviser sous le poids du regard critique de Meredith. Mais le plus souvent, oui, c’est vrai. Il réfléchit quelques secondes. Sans doute parce que c’est plus facile. Ces femmes-là ne peuvent m’accorder que les quelques moments qu’elles volent à leur compagnon. Il n’y a pas d’investissement, pas d’engagement, pas de vraie intimité. Ça me convient tout à fait.

    Pour quelle raison ?

    Vous le savez aussi bien que moi, répondit Mark du tac au tac. Nous sommes pareils à ce niveau là.

    Meredith ne chercha aucunement à éluder. De toute façon, pourquoi aurait-elle nié ce qui était évident et connu de tous ? Vous avez peur de vous engager, vous aussi.

    Mark soupira. Je dois bien admettre que oui. S’engager, c’est se livrer à l’autre, c’est dépendre de lui d’une certaine façon. Ça nous rend forcément plus vulnérables. Meredith approuva d’un signe de tête. Ça signifie aussi renoncer à beaucoup de choses et je ne suis pas certain d’en avoir envie.

    Parfois, quand on veut quelque chose, il faut savoir faire des sacrifices, murmura Meredith.

    Mais comment savoir si le jeu en vaut la chandelle ?

    On ne le sait jamais à l’avance, estima Meredith. Il suffit d’écouter son cœur… de suivre son instinct. Il faut prendre des risques. Si la personne pour laquelle on les prend en vaut la peine, ça devient facile.

    Mark regarda Meredith, pensif. Ecouter mon cœur ? La seule fois où je l’ai fait, ça ne m’a pas vraiment réussi.

    C’était avec Addison ?

    Mark était d’accord de parler de sentiments, tant qu’il pouvait en rester aux généralités, mais il était nettement plus réticent à entrer dans les détails. Pourquoi voulez-vous toujours en revenir à elle ? grommela-t-il.

    Parce que je me dis que, si vous n’avez pas hésité à trahir votre meilleur ami pour être avec cette femme, c’est que vous étiez vraiment amoureux d’elle.

    Pas plus avec elle qu’avec Derek, Mark n’avait envie de mettre des mots sur ce qu’il ressentait. Je ne sais pas. Je ne suis pas très fort pour analyser mes sentiments. C’est même un exercice auquel j’évite de me livrer.

    En tout cas, Derek est convaincu que vous êtes amoureux d’elle, répliqua Meredith, faussement ingénue.

    Derek vous a parlé de ça ? demanda Mark, incrédule.

    Meredith prit un air mutin. Mmm mmm, hier soir, en me racontant vos exploits de pêcheur.

    Je vois... Il a essayé de me tirer les vers du nez et, comme il n’est pas arrivé à ses fins, il vous envoie faire le boulot à sa place.

    Meredith s’esclaffa. Ce n’est pas son genre... Je suis là à titre personnel.

    C’est amusant comme mes sentiments semblent être devenus le centre d’intérêt général, se moqua Mark.

    Meredith plissa le nez, en une grimace amusante. C’est parce que nous sommes heureux de voir que vous avez un cœur comme tout un chacun. Alors… Addison ?

    Quoi ? s’exclama Mark, un peu agacé parce qu’elle n’abandonnait pas. Elle est partie ! Que voulez-vous savoir de plus ?

    Comment vous prenez son départ.

    Mark haussa légèrement les épaules. Le mieux que je peux. Il grimaça en voyant le regard perçant avec lequel Meredith le fixait. En fait… pas très bien. Il soupira. Plutôt mal… très mal même.

    Elle triompha. Derek a raison, vous êtes amoureux !


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  • Mark leva les yeux au ciel. Et quand bien même ! Ça n’a plus aucune importance. Je me suis tué à le dire à votre petit ami mais, manifestement, ça l’amuse de remuer le couteau dans la plaie, se plaignit-il. Vous me direz, c’est de bonne guerre. Mais vous, je ne vois pas dans quel but vous me torturez.

    A chacun ses distractions ! riposta Meredith avec un grand sourire avant de redevenir plus sérieuse. Vous ne vous dites jamais qu’Addison attend peut-être un signe de votre part ?

    Si elle avait voulu maintenir le contact, elle m’aurait tenu au courant de ses projets. Elle m’aurait donné de ses nouvelles. Elle ne l’a pas fait. C’est donc très clair. Elle ne veut plus me voir, asséna Mark.

    Elle ouvrit de grands yeux dans lesquels il crut déceler une certaine déception. Et vous n’allez pas vous battre ?

    Ecoutez… Il inspira et expira profondément. J’ai quitté New-York pour venir la retrouver ici. Je lui ai présenté des excuses pour les conneries que j’avais faites. Je lui ai clairement demandé de me donner une autre chance. Ça n’a servi à rien. Vous voulez savoir pourquoi ? Elle opina de la tête. Parce qu’elle n’en avait pas envie, dit-il sur un ton catégorique. Elle ne voulait pas de moi. C’est simple, c’est clair, c’est net.

    Et vous allez vous contenter de ça ? insista-t-elle.

    Vous n’avez pas tous les éléments pour juger. Il hocha la tête. Vous ne savez pas tout.

    Expliquez-moi alors.

    Il la regarda avec découragement. Vous n’allez pas lâcher prise, n’est-ce pas ?

    Elle sourit malicieusement. Vous avez deviné.

    Il hésita encore quelques secondes avant de lui répondre. Vous avez raison. J’étais… Il baissa les yeux. Je suis amoureux d’Addison, avoua-t-il avec des accents de douleur qui surprirent Meredith. Je sais que je me suis mal conduit avec elle. Mes torts étaient sans doute trop grands pour qu’elle puisse me pardonner… Néanmoins, j’avais l’espoir que je pourrais me racheter, qu’un jour j’arriverais à la convaincre que j’avais changé, que nous étions faits l’un pour l’autre… Il releva la tête vers Meredith. C’est pour ça que j’avais accepté le défi qu’elle m’avait lancé. 60 jours sans coucher avec personne ! Il sourit légèrement. Quand on y pense, c’est stupide comme défi… 60 jours… ça ne représente rien. Ça ne signifie pas qu’après, on ne peut pas… Il soupira encore. J’aurais dû comprendre qu’elle n’était pas vraiment intéressée… Mais je n’ai pas compris, déplora-t-il. Je me suis investi à fond. Ce défi qu’elle m’avait lancé, ça n’a même pas été pénible parce que j’avais la perspective d’enfin construire quelque chose avec elle. Former un vrai couple. Qui sait, avoir un jour des enfants ?

    Meredith sentit que, quoiqu’il en dise, Mark avait envie de se confier. Elle l’encouragea à poursuivre. Qu’est-ce qui vous a fait comprendre que ça n’allait pas marcher ?

    L’éclat des yeux de Mark se durcit. Elle avait un amant.

    Vous les avez surpris ? s’enquit Meredith, curieuse.

    Mark secoua la tête. Pas vraiment. Je les ai vus sortir d’une salle ici et leur attitude ne m’a permis aucun doute. Voilà, vous savez tout maintenant.

    Donc ce type travaille ici et je le connais forcément, conclut-elle.

    Mark prit un air buté. Ne le prenez pas mal, mais je n’ai pas vraiment envie de m’étendre sur le sujet.

    Allez ! Vous en avez trop dit ou pas assez. Qui est-ce ?

    Il soupira. Vous êtes vraiment, vraiment entêtée… Karev.

    Elle plissa le front. Quoi Karev ?

    Karev et Addison… Voilà.

    Vous plaisantez ?

    Je préférerais ! Mais non. Addison a bien couché avec ce… Mark ferma les yeux en serrant les poings. Après ça, elle est partie et ça m’a anéanti. Il rouvrit les paupières et Meredith découvrit un regard désespéré. Son départ a réduit tous mes espoirs à néant, poursuivit Mark. Et je ne peux pas m’empêcher de penser que votre ami a joué un rôle dans cette fuite, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit.

    Donc, si je résume la situation… Elle commença à énumérer ses arguments en les comptant sur ses doigts. Vous tombez amoureux de la femme de votre meilleur ami, vous couchez avec elle mais vous la trompez. Elle vous quitte et vient retrouver son mari  - elle décocha un regard plein de sévérité à Mark - ce qui, entre parenthèses, me brise le cœur. Il sourit faiblement. Vous vous rappliquez vite fait pour la récupérer, et vous y réussissez plus ou moins. Mais elle vous rend la monnaie de la pièce et couche avec Alex. Et maintenant, vous projetez de faire de lui le cocu du siècle. Elle le dévisagea d’un air critique. Vous n’avez pas l’impression de tourner en rond, là ?


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