• Meredith rit. Ils échangèrent un regard complice. Elle profita de cet instant de grâce pour poursuivre son interrogatoire. Et la deuxième fille à qui vous avez fait de la peine, c’était qui ?

    Mark soupira. Vous risquez de ne pas apprécier, je vous préviens. Elle lui fit signe de continuer malgré tout. Je sortais avec Lexie, votre demi-sœur.

    Ah ça ! fit Meredith, presque déçue. J’étais déjà au courant. Derek m’en avait parlé, précisa-t-elle devant l’air étonné de Mark.

    Il jeta légèrement les yeux au ciel. Evidemment ! Suis-je bête ! Enfin bref, j’ai rompu avec elle de manière pas très élégante, un peu cruelle même, je le crains. Je l’ai humiliée et elle ne le méritait pas.

    Meredith fit une grimace dédaigneuse. Oui et alors ?

    Mark ouvrit de grands yeux étonnés. Comment ça, et alors ? ça ne vous choque pas ? C’est votre sœur tout de même !

    Pour être tout à fait honnête, je n’ai pas l’esprit de famille très développé, avoua Meredith. En plus, avec ce qu’elle a voulu faire à Derek… En fait, je me demande même pourquoi cette rupture vous a tant éprouvé. ça ne doit pas être la première fois que vous jouez au bourreau des cœurs ? Alors pourquoi vous en vouloir maintenant ?

    Aucune idée ! Je dois vieillir… ou bien je me bonifie au contact de Saint Derek, plaisanta Mark.

    Meredith sourit. Hum ! ça doit être ça. Derek a le don d’embellir la vie et de rendre meilleurs ceux qu’il côtoie.

    Ho ho ho ! Vous êtes réconciliés ! déduisit Mark de ce qu’elle venait de dire. C’est bien.

    Vous étiez au courant de notre dispute ? s’étonna Meredith.

    Mark opina de la tête. Derek et moi, on s’est croisé chez Joe, hier soir. Je pense pouvoir dire que c’est un peu grâce à moi s’il s’est décidé à aller vous parler. Soudain, il prit un ton un peu paternaliste. Mais franchement, Meredith, je ne serai pas toujours là pour vous rabibocher… Les disputes, les scènes, les ruptures-réconciliations à répétition, ce n’est pas son truc. Il va se lasser si vous persistez dans cette voie. Derek n’est pas un pantin. Vous n’allez pas pouvoir continuer à le faire tourner en bourrique.

    Ce n’est pas ce que je fais, protesta Meredith. Derek est l’homme de ma vie, je le sais, mais d’un autre côté, ça me fait peur.

    Mark décida de profiter de cet aveu pour évoquer une possibilité dont Derek lui avait parlé peu de temps auparavant. Si je peux me permettre… c’est juste une observation, tout à fait gratuite, et libre à vous de ne pas me suivre, mais je pense que vous avez besoin d’aide. Il vit qu’elle fronçait les sourcils. Je veux dire… vous traînez tellement de valises depuis votre enfance. Il est manifeste que cela vous handicape dans vos relations aux autres, et a fortiori avec Derek. Je crois que ce serait bien si vous pouviez parler de vos craintes, de vos doutes à une personne qui vous serait totalement étrangère et qui ne serait pas émotionnellement impliqué.

    Un psy en quelque sorte ? dit Meredith. Mark approuva d’un signe de tête. Vous avez pensé à cela tout seul ou bien c’est Derek qui vous a soufflé l’idée ? ironisa Meredith.

    Je n’ai jamais parlé de ça avec Derek, mentit Mark. Mais ça ne m’étonne pas qu’il vous l’ait proposé… ça tombe sous le sens.

    La moue de Meredith traduisit son incrédulité. Pourtant je ne suis pas convaincue que ce soit une bonne idée. J’éprouve déjà des difficultés à me confier à ceux en qui j’ai toute confiance, alors à un inconnu !

    Meredith, vous êtes médecin, lui rappela Mark. Vous connaissez les ficelles du métier. Tout ce que vous direz à cette personne restera entre ses quatre murs. Tout comme nous, elle est tenue au secret professionnel. Il planta ses yeux dans ceux de la jeune femme. Tous les jours, des dizaines de patients remettent leurs vies entre nos mains. Ils nous font confiance. Pourtant, nous sommes de parfaits inconnus pour eux. Nous passons nos journées avec eux, nous les écoutons, nous les soignons, parfois nous les guérissons. Mais nous ne nous impliquons pas. Le soir, quand nous rentrons chez nous, nous les oublions. C’est le job qui veut ça. Ce n’est pas différent pour un psy.

    Ce beau discours n’avait cependant pas convaincu Meredith. Un psy soigne les esprits. Nous ne nous occupons que des corps.

    Mark fut un peu surpris par son raisonnement. Êtes-vous bien sûre de ça ? Vous pensez vraiment que, lorsque vous prescrivez à un malade, un traitement qui va le guérir ou, lorsque je corrige un grave défaut physique chez une personne complexée… vous pensez vraiment que nous n’agissons que sur leur corps et pas sur leur mental ?

    Non, bien entendu, admit Meredith. Mais… vous, vous vous imaginez en train de déballer votre vie, vos pensées les plus intimes à un étranger ?

    Pourquoi pas, si cela devait m’apporter la sérénité !

    Dans ce cas, j’irai chez un psy le jour où vous irez aussi, promit Meredith d’autant plus facilement qu’elle savait qu’elle ne courait aucun risque.

    Mark sourit. Ils ne font pas des prix de groupe, blagua-t-il. Mais ce que vous dites n’est pas idiot. J’aurais peut-être dû y aller quand il en était encore temps. Maintenant… mon cas est désespéré, j’en ai peur. Une infirmière passa dans le couloir. Il la regarda sans cacher son vif intérêt. Meredith toussota. Il se tourna vers elle. Dites-moi… maintenant que j’y pense, vous et moi avons été un peu parents, puisque je suis sorti avec votre sœur … brièvement certes, mais tout de même, ça compte ! Meredith fit mine d’être horrifiée par l’idée. Il me semble qu’on est au moins un peu copain, vu que nos conversations ont pris un tour nettement plus intime, ces derniers temps. Ça vous choque si je vous dis que j’ai envie de me faire un joli petit cul ? Mark n’attendit pas la réponse et laissa sa nouvelle amie pour suivre la séduisante infirmière.


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  • En poussant la porte de la caravane, Meredith brandissait déjà un petit sac. Derek la regarda, se demandant ce qu’elle avait encore bien pu imaginer. Elle lui donna un furtif baiser et s’approcha de la table sur laquelle elle étala le contenu de son bagage, à savoir une brosse à dents neuve et un tube de dentifrice, un shampoing, un bain douche, une brosse à cheveux. Suivirent enfin quelques pièces de sous-vêtements et un ou deux tee-shirts. Voila ! annonça-t-elle, triomphante. Ce n’est peut-être pas tout à fait ce que tu espérais mais c’est un début… Comme Derek restait pantois, elle le secoua doucement par le bras. Hé ho ! Je viens de faire un pas vers toi, là.

    Il lui sourit enfin. Je sais. Je suis éberlué mais j’apprécie… vraiment. C’est un bon début, je trouve, ajouta-t-il en regardant une fois encore les objets dispersés sur la table.

    Je trouve aussi, dit Meredith, ravie de l’effet qu’avait eu son initiative. La prochaine fois, je viendrai peut-être avec quelques jeans.

    Très bien. Je te ferai de la place dans les armoires.

    Je ne te promets pas d’emménager à temps plein tout de suite, crut-elle bon de préciser pour qu’il ne se fasse pas de fausses illusions. Mais l’idée fait son chemin… doucement.

    Derek lui prit la main et l’entraîna vers le canapé. Qu’est-ce qui t’a décidé ? s’enquit-il en jouant avec une mèche de cheveux de son amie tout en caressant sa joue de l’autre main.

    Meredith baissa un peu les yeux et le regarda à travers ses cils. Je n’ai pas trop aimé que, ce matin, Izzie apprécie autant ton anatomie. J’ai compris que je ne pourrais pas supporter ça une fois de plus.

    Derek rit doucement. Pourquoi crois-tu que je me sois montré dans cette tenue ? Je ne suis pas aussi naïf que tu sembles le supposer. Je savais très bien ce que je faisais en m’exhibant de cette façon.

    Et moi, j’avais raison de dire que tu es machiavélique, répliqua Meredith.

    Juste un tout petit peu, concéda Derek. Quand il le faut. Sérieusement… que s’est-il passé pour que tu n’aies plus peur de t’engager ?

    Oh mais j’ai encore peur ! Derek, soupira Meredith en le voyant tiquer. Essaie de comprendre. Je suis consciente de l’absurdité de cette crainte et de ce que son influence sur toutes mes décisions a de stupide et de négatif mais, malgré tout, elle finit toujours par l’emporter. Elle prit un air penaud. Tu sais, une fois que la peur nous tient, on ne peut pas s’en débarrasser seulement en claquant des doigts. Il faut faire un long travail… Je l’ai commencé. Il lui sourit avec une telle tendresse qu’elle sentit monter une bouffée de désir en elle. Elle avait tellement envie de lui qu’elle lui sauta dessus. A califourchon sur ses cuisses, elle écrasa ses lèvres sur les siennes, mêlant sa langue à la sienne avec frénésie. Lorsqu’elle sentit le sexe de Derek durcir à travers le jean, elle fut traversée par un long frisson de plaisir…

    Derek plongea son regard dans le sien puis enfouit son visage dans son cou. Il la picora de baisers, caressant sa peau de ses lèvres et de sa langue. Les ongles de Meredith se plantèrent dans son dos tandis qu’elle basculait la tête en arrière. Les mains de son amant descendirent saisir ses seins à travers le pull et les caressa, les pétrit comme on le fait avec une boule de pâte. Comme il mourrait d’envie d’en sentir les pointes contre sa bouche, il lui ôta son vêtement. Trop impatient, il ne prit pas le temps de dégrafer son soutien-gorge, se contentant de le soulever, juste assez pour dégager les seins sur lesquels il fondit. Sa bouche gourmande passa de l’un à l’autre, suçant les tétons avec avidité, tandis que Meredith se dépêchait de retirer son sous-vêtement.

    Après quelques minutes, elle s’arracha à la caresse pour se laisser glisser aux pieds de son amant. Elle posa une main sur la fermeture du pantalon et l’ouvrit d’un coup sec. Une fois la verge sortie de sa cachette, elle se jeta dessus, dégustant savoureusement ce membre qui semblait prendre de plus en plus de volume sous ses lèvres. Elle pointa sa langue pour taquiner le gland et le frein avant d’ouvrir en grand la bouche pour le gober, ne quittant pas son partenaire des yeux pour le regarder prendre son plaisir. Quand celui-ci devint trop fort, presque à la limite de tolérable, Derek la repoussa. Le temps de reprendre son souffle, juste quelques secondes, il se dévêtit tandis qu’elle s’installait confortablement sur le canapé. Il la fit bouger afin de pouvoir lui enlever son pantalon et son string, avant de la faire se rallonger. Il écarta les cuisses de sa partenaire et, de ses doigts agiles, agaça son clitoris jusqu’à ce qu’il sorte de son capuchon. Il glissa deux doigts en elle, et sa langue vint prendre le relais sur son bouton. Les mains de son amie s’étaient posées sur sa tête et le guidaient. Très vite, trop vite, elle sentit monter la volupté mais s’y abandonna avec joie. Elle jouit en gemissant le prénom de son amoureux.

    Il s’allongea sur elle et la prit dans ses bras tandis qu’elle reprenait ses esprits. Très vite elle saisit la verge tendue et la guida en elle. Une fois que le membre l’eut totalement pénétrée, elle se serra contre Derek. Il l’embrassa tendrement avant d’entamer une longue série de lents va-et-vient. Rapidement, ils se mirent à gémir au diapason de leur plaisir. Ils tombèrent du canapé et continuèrent à faire l’amour sur le sol. Elle était maintenant sur lui et menait la danse. Quand elle sentit qu’elle allait leur faire atteindre le point de non-retour, elle ralentit. Mais l’envie fut la plus forte et, lorsque l’ultime vague arriva, elle y plongea avec délice, bientôt rejointe par son amant. Essoufflée, le corps couvert de sueur, elle se laissa tomber sur lui et approcha son visage du sien. Je t’aime, lui murmura-t-elle à l’oreille.


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  • Meredith consultait le tableau du planning lorsqu’elle fut accostée par Lexie Grey, que l’embarras rendait légèrement rougissante. Salut… Je peux vous… te… Je ne sais plus si on se vouvoie ou si on se tutoie.

    Eh bien, je pense qu’on pourrait se tutoyer, répondit Meredith. Nous avons un père en commun, il me semble.

    Oui, en effet. Je peux te parler – Lexie regarda autour d’elle - en privé ? C’est personnel… vraiment personnel.

    Meredith tenta de cacher son étonnement. Euh… d’accord. Elle fit un geste de la main pour inviter sa demi-sœur à la suivre. Elles entrèrent dans une salle dont Meredith, instinctivement, ne ferma pas la porte. Vas-y. Je t’écoute.

    Lexie posa ses fesses sur le coin d’un bureau. Je crois que tu connais bien le Dr Sloan.

    Meredith fut aussitôt sur ses gardes. Bien ? Le mot est fort. C’est surtout Derek qui le connaît. Elle décida de feindre l’innocence. C’est un excellent chirurgien, sans doute le meilleur dans sa spécialité. C’est un bon professeur aussi. C’est juste qu’il ne faut pas se laisser impressionner ou du moins ne pas lui montrer qu’on l’est. Tu n’as pas de problèmes avec lui, j’espère ?

    En fait, ce n’est pas avec le chirurgien que j’ai des problèmes, expliqua Lexie. C’est avec l’homme. Je sortais avec lui. Il m’a plaquée. Meredith ne réagit pas. Il t’en a parlé ? s’enquit Lexie.

    Pour être franche, je préfère rester en dehors de ça, répliqua posément Meredith. Si tu veux des explications, il vaut mieux t’adresser à lui.

    Il ne veut plus m’adresser la parole, gémit Lexie. Surtout, il s’est montré tellement odieux la dernière fois. Elle lança un regard larmoyant en direction de sa sœur. Je pensais qu’il était amoureux mais il dit que je ne l’ai jamais intéressé sauf pour… enfin, tu vois…

    Meredith prit un air de circonstance. Oh c’est dur, ça. Ecoute, c’est de notoriété publique que Mark est un séducteur forcené. Il ne reste jamais longtemps avec la même femme. Il vaudrait peut-être mieux que tu te fasses une raison et que tu passes à autre chose. Mais je n’en dirai pas plus. Je ne veux vraiment pas être mêlée à vos histoires.

    Donc, tu refuses de m’aider ? dit Lexie, d’un ton sec. Tu préfères soutenir un étranger plutôt que ta sœur ?

    Meredith tâcha de conserver son calme. Je ne soutiens personne. De toute façon, je ne sais pas comment je pourrais t’aider. Je n’ai aucune influence sur Mark Sloan. Et en ce qui nous concerne, je te rappelle que c’est la deuxième fois que nous nous adressons la parole.

    Lexie eut un rictus plein de mépris. Papa avait raison. On ne peut pas compter sur toi. Je pensais que peut-être, je pourrais te faire confiance mais j’avais tort. J’aurais dû le savoir… après ce qui est arrivé à maman.

    Meredith accusa le coup. Le décès de Susan n’a aucun rapport avec…

    Lexie lui coupa la parole. Oh que si ! Tu as conseillé à ma mère de subir une intervention que tu disais sans risques. Tu lui as garanti qu’elle allait s’en sortir. C’est parce qu’elle t’a fait confiance qu’elle est morte. C’est de ta faute.

    Meredith devint toute blanche. Tu es médecin. Tu sais bien que toute opération, même la plus bénigne, comporte un risque, qu’on ne peut jamais garantir la sécurité à 100% …

    Pourtant, tu l’as fait. Tout est de ta faute, répéta Lexie.

    Meredith haussa le ton. Ça suffit. Je n’ai pas à écouter ça. Tu es injuste et tu le sais. En fait, tu ne cherches qu’à me faire sortir de mes gonds.

    Dr Grey, un problème ? Les deux femmes se tournèrent en direction du couloir où la voix de Mark venait de résonner haut et fort. Il s’adressait à Meredith. Celle-ci se contenta de répondre par la négative. Mark s’approcha. Vous en êtes certaine ?

    Lexie ricana. Comme tu es touchant en chevalier servant ! Si je ne savais pas qui tu es vraiment, je pourrais presque y croire.

    Tu arrêtes ça tout de suite, grogna Mark entre ses dents. Ce n’est ni l’endroit ni le moment pour régler nos comptes.

    Oh ! Tu préfèrerais peut-être qu’on se retrouve dans un cabinet bien sombre, proposa Lexie sur un ton très ironique. Je pourrais te faire une pipe et de cette façon, tu ne gaspillerais pas ton temps si précieux.

    Lexie, ne pousse pas le bouchon trop loin ou ça va te coûter cher, martela Mark d’une voix métallique.

    La jeune femme le toisa du regard. Tu ne me fais pas peur, Mark. J’en sais trop sur ton compte. Si jamais je dois dire tout ce …

    Dire quoi ? l’interrompit Mark avec dédain. Que je couche avec n’importe qui ? Mais tout le monde le sait déjà ! Alors fais ce que tu veux, je m’en fous. Il ricana méchamment. Quand est-ce que tu réaliseras que tu as plus à perdre que moi ? Tous les hôpitaux de ce pays sont prêts à payer une fortune pour me faire signer un contrat. Tu es encore loin du compte et tu n’y seras sans doute jamais. Tu veux savoir pourquoi ? Tu n’es pas professionnelle ! asséna-t-il avec dureté. Tu passes tes journées à penser à tes sordides petites histoires de cul plutôt qu’à ton travail. Maintenant, dégage ! Folle de rage d'avoir été ainsi humiliée, devant sa sœur qui plus est, Lexie partit en courant. Mark remarqua alors la pâleur de Meredith. Il la fit asseoir. Ne vous occupez pas d’elle. C’est une bécasse. Dommage, parce que, comme chirurgien, elle n’est pas mauvaise.

    Je ne sais pas ce qu’elle vaut comme médecin mais comme femme… Elle est réellement méchante. Je suis consciente qu’elle subit l’influence de notre père mais tout de même, c’est trop dur. Le regard que Meredith leva vers Mark confirma à ce dernier qu’elle avait été réellement touchée par les accusations de sa demi-sœur. Je n’ai pas mérité un tel traitement. Elle n’était pas là à la mort de Susan. Elle affirme des choses qui ne sont pas vraies.

    Mark posa sa main sur l’épaule de la jeune femme et l’étreignit légèrement. Que voulez-vous, Meredith ? L’ennui dans ce monde, c’est que les cons sont sûrs d’eux et les gens sensés plein de doutes.


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  • Derek était en train de suturer le patient qui était allongé sur la table d’opération, quand son bipeur sonna. Betty, vous voulez bien rappeler et me dire ce qu’il en est, demanda-t-il à l’infirmière du bloc.

    Un peu après, elle revint pour le renseigner. Le Dr Sloan demande que vous le rejoigniez le plus vite possible. Il a un problème avec le Dr Grey.

    Bon sang ! éructa le chirurgien sans lever les yeux de son patient. Rappelez-le et dites-lui que je n’ai pas le temps de m’occuper de ses problèmes avec les internes.

    Je me suis mal exprimée, Dr Shepherd. Il ne s’agit pas du Dr Lexie Grey, mais du Dr Meredith Grey.

    Derek tourna brusquement la tête vers l’infirmière. Meredith ? Que se passe-t-il ?

    Je ne sais pas, Docteur. Le Dr Sloan n’a pas précisé.

    Un quart d’heure plus tard, Derek arrivait au pas de course dans le couloir où l’attendait Mark. Où est Meredith ? demanda-t-il, fou d’inquiétude. Qu’est-ce qu’elle a ?

    Rien de grave. Tout va bien. Derek regarda son ami comme s’il était dément. Enfin, non, rectifia Mark. Il s’est passé quelque chose et, compte tenu de… Comment dire ? Compte tenu de sa sensibilité, j’ai préféré t’appeler.

    Tu pourrais être plus précis, s’il te plaît, parce que jusqu’à présent, je ne comprends rien.

    J’ai cru comprendre que Lexie est venue la trouver pour se plaindre de moi et, accessoirement, demander d’intercéder en sa faveur, expliqua Mark à mi-voix. Meredith a refusé et l’autre… ben, elle a pété les plombs. Elle l’a accusée d’avoir tué sa mère, des conneries, quoi. Je ne sais pas exactement ce qui s’est dit. Je suis arrivé trop tard malheureusement.

    Derek regarda à l’intérieur de la salle où se trouvait Meredith. Il eut le cœur serré à la voir assise, bien droite sur sa chaise, si frêle, si pâle. Il entra dans la pièce sans faire de bruit et s’agenouilla aux pieds de sa compagne dont le regard inexpressif lui fit mal. Il murmura doucement son prénom et dut recommencer plusieurs fois avant qu’elle lui adresse un sourire sans joie, presque un rictus. Je vais bien, ne t’en fais pas, dit-elle, d’une voix lasse. Je ne comprends même pas pourquoi on t’a prévenu. J’ai dit à Mark qu’il ne fallait pas te déranger pour de telles bêtises.

    Vu ton état, ce ne sont pas des bêtises, la gourmanda Derek avec tendresse. Explique-moi ce qui s’est passé.

    Meredith hocha la tête. Rien, rien du tout.

    Meredith… Derek prit une longue inspiration. Être un couple, ce n’est pas seulement apporter ton dentifrice et ton linge chez moi, ni faire l’amour. C’est aussi dialoguer, te confier à moi, me dire ce qui ne va pas. Il posa les mains sur les hanches de son amie. C’est nous soutenir mutuellement quand nous traversons des épreuves.

    Les yeux embués de larmes, Meredith se mit à parler d’une toute petite voix. Lexie… elle a recommencé. Elle m’a accusée d’être responsable de la mort de Susan. Elle secoua tristement la tête. Ce n’est pas vrai, Derek, je ne l’ai pas tuée. Je sais qu’en tant que médecin, je devrais me blinder contre ce genre de choses mais… Ses yeux s’embuèrent de larmes. J’aimais bien Susan. Elle était très gentille avec moi. Je regrette vraiment qu’elle ne soit plus là.

    Je sais, je sais… Derek leva le bras pour passer sa main dans les cheveux de la jeune femme. Tu ne dois pas accorder d’importance aux accusations de Lexie, Meredith. Elle ne cherche qu’à te faire du mal.

    Mais pourquoi ? s’étonna sincèrement Meredith. Je ne lui ai rien fait. Je ne la connais pas. Elle ne peut même pas me reprocher de lui avoir volé son père. Il ne veut plus me voir.

    Tu ne dois plus essayer de trouver des explications logiques au comportement de cette fille. Il n’y en a pas. Derek comprit à l’expression de Meredith qu’il en faudrait plus pour la consoler. Je crois tout bonnement qu’elle est très malheureuse. Susan est morte. Thatcher est anéanti. Il n’est sans doute plus très présent pour elle. Mark l’a maltraitée… Je pense qu’elle est jalouse.

    Meredith posa sur lui un regard très incrédule. Jalouse ? Jalouse de moi ? Elle n’a pourtant aucune raison de l’être. 

    Elle en a des tas au contraire, s’exclama Derek. Tu es très belle. Tout le monde sait que tu vas devenir un chirurgien des plus talentueux. En plus, tu as la chance de pouvoir vivre au contact de la nature, dans une magnifique caravane, avec le plus bel homme de la Côte Ouest. Elle sait qu’elle ne peut pas rivaliser avec toi.

    Pour la première fois depuis qu’il était entré dans la pièce, Meredith sourit franchement. De la Côte Ouest, hein ?

    Si j’avais dit le plus bel homme du pays, tu aurais pensé que j’étais un peu prétentieux, répondit Derek, heureux de la voir se détendre.

    Oui, juste un peu. Meredith se pencha pour l’embrasser. Merci… Merci de me réconforter, d’être là pour moi, toujours. Je sais que je ne devrais pas me laisser atteindre par ce genre d’évènements, mais ça me fait mal de penser que la seule famille qui me reste me déteste.

    Derek secoua la tête. Ils ne te détestent pas, Meredith. J’en suis convaincu. Je pense plutôt que Lexie est fragile psychologiquement. Quant à Thatcher, il a eu besoin de trouver un responsable à ce qui lui arrivait. Il fallait qu’il puisse apporter une explication à l’inacceptable et tu étais en première ligne. Mais un jour, tu verras, il reviendra vers toi et il te demandera pardon.


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  • Après avoir longuement parlé à Meredith, demandé conseil à Mark et pris discrètement quelques renseignements à gauche et à droite, Derek vint trouver Miranda Bailey. J’ai besoin de vous. Ou plus exactement, j’ai besoin du Nazi. Miranda le regarda avec un air intrigué. J’ai un sérieux problème avec Lexie Grey.

    Vous, personnellement ?

    Derek la prit par le bras pour l’entrainer un peu à l’écart. A vrai dire, c’est Meredith qui en a. Il enragea. Je ne sais pas ce qui est passé par la tête du chef le jour où il a accepté Lexie Grey dans le programme. Je ne remets pas en cause sa vocation ni son talent en tant que médecin. Mais, compte tenu du contexte familial et de la fragilité de Meredith, c’était une énorme erreur de prendre une autre fille de Thatcher Grey dans cet hôpital. Richard aurait dû y penser.

    Miranda le toisa avec un air un peu dédaigneux. J’ai droit à quelques explications ou vous allez me demander de vous obéir comme un petit chien, sans poser de questions ? Auquel cas nous allons avoir un problème ! le menaça-t-elle.

    Vous me jurez de garder pour vous ce que je vais vous dire ?

    Je ne jure rien du tout. Vous allez devoir me faire confiance sur ce coup-là, Docteur.

    Derek la dévisagea un moment puis se lança. Un peu après son arrivée à Seattle Grace, Lexie a… comment vous dire ça sans paraître prétentieux ?… Euh…

    Elle a flashé sur vous.

    Vous êtes au courant ? s’étonna-t-il.

    J’ai des yeux pour voir, Dr Shepherd, et l’ouïe fine, dit Miranda en dandinant la tête.

    Effectivement, confirma Derek avec un sourire. Le problème, c’est que cette fille s’est mis en tête que - il soupira - j’étais intéressé. A cette époque, Meredith et moi, ça n’allait pas très fort. Un soir, chez Joe, j’avais un peu trop bu, et… Un peu gêné, il détourna le regard. Lexie a profité de la situation.

    Elle vous a violé ? demanda Miranda, hilare.

    Derek la fusilla du regard. Non, bien entendu ! Disons qu’elle a été un peu trop loin dans ses tentatives de séduction. Miranda fronça les sourcils. N’attendez pas de moi que je vous donne plus de précisions. Vous aussi devrez me faire confiance sur ce coup-là, s’écria-t-il. Bref, je n’ai pas répondu à ses avances et elle m’en a tenu rigueur. Elle a voulu se venger et a dit à Meredith toutes sortes d’horreurs, entre autres qu’elle la tenait pour responsable du décès de Susan Grey.

    Miranda afficha un air contrarié. Oh ! ça, par contre, je ne le savais pas. Pourquoi ne pas m’en avoir parlé à l’époque ?

    Derek haussa légèrement les épaules. Parce que, compte tenu de ce qu’elle venait de subir, je n’ai pas voulu en rajouter et nuire à son internat, d’autant qu’elle n’avait pas commis de faute professionnelle, se justifia-t-il. Surtout, ça s’est un peu calmé par la suite. Nous avons évité les contacts et Lexie s’est trouvé un nouveau centre d’intérêt.

    McSteamy, laissa tomber Miranda comme si c’était une évidence.

    Derek eut un sourire amusé. Décidément, votre sens de l’observation est très aiguisé.

    La demoiselle n’a pas été avare de confidences, semble-t-il, et ça piapiate beaucoup dans les vestiaires. Mais j’ai entendu dire que cette histoire était terminée.

    Derek acquiesça d’un signe de tête. C’est vrai. Et elle encaisse mal. Elle a demandé à Meredith de lui arranger le coup et devant son refus, elle a renouvelé ses attaques, les mêmes que précédemment.

    Miranda Bailey plissa le front. Je vous comprends bien, Dr Shepherd, mais j’avoue que je ne saisis pas le rôle que vous voulez me voir jouer dans cette histoire. Ce que vous me décrivez, ce sont des problèmes d’ordre personnel, familiaux même.

    Qui rejaillissent sur le professionnel, insista Derek. Lexie a clairement remis en doute les compétences de Meredith, qui est sa supérieure. J’ai moi aussi été l’objet de railleries, de remise en cause de mon autorité et de menaces à peine déguisées. Il en a été de même pour Sloan. J’ai l’intention de remettre les pendules à l’heure.

    Miranda mit les mains à ses hanches. Je vous le demande encore une fois, Dr Shepherd, quel rôle voulez-vous me faire jouer ? martela-t-elle.

    J’y viens. Derek se pencha vers elle et adopta le ton de la confidence. Je veux frapper un grand coup. Je veux la suspendre… provisoirement, bien entendu. Et j’ai besoin de vous pour qu’elle comprenne qu’il s’agit d’une sanction disciplinaire et non pas d’un règlement de compte personnel et familial, justement.

    Même si c’est un peu le cas, lui fit remarquer Miranda.

    Oui, je ne vous le cache pas.

    Elle le scruta. ça l’a touchée à ce point ?

    De qui parlez-vous ?

    Vous le savez pertinemment… Meredith… Miranda planta son regard franc dans celui du chirurgien. Je pense vous connaître, Dr Shepherd. Je sais que si vous entamez cette bataille, ce n’est pas pour restaurer votre autorité – elle n’en a pas besoin – ni celle de Sloan. C’est parce que vous êtes inquiet pour la femme que vous aimez. Derek opina de la tête. Maintenant, je vous pose une question, poursuivit Miranda. Cela vaut-il la peine que vous mettiez votre carrière en jeu ?

    Derek eut une moue dubitative. Je ne vois pas comment cela serait possible.

    Eh bien, si vous l’attaquez, Lexie va vouloir se défendre et peut-être révéler les fameux éléments dont vous ne voulez pas me parler. Miranda posa un regard ironique sur son collègue.

    Derek lui sourit. Je vous assure qu’il n’y a pas de quoi mettre ma carrière en péril… Miranda, dans cette affaire, je veux rester intègre quoiqu’il arrive. Je ne veux pas faire de faux procès à Lexie, ni la descendre coûte que coûte. Mais le peu que j’ai pu voir de sa conduite me donne à penser qu’elle souffre – temporairement peut-être – de troubles sérieux. Toutefois, si vous m’apportez la preuve que tout dans le comportement professionnel de cette fille est parfait, je m’inclinerai, assura-t-il. Je trouverai alors une autre solution pour l’empêcher de nuire à Meredith. Car il est hors de question que je la laisse s’acharner ainsi sur elle.

    Donc qu’attendez-vous de moi ?

    Je veux trouver de quoi l’écarter pour un bon moment du bloc, lui apprit Derek sans détours. Fouillez son dossier, interrogez son résident, les autres internes aussi, O’Malley par exemple. C’est un ami de Meredith. Il sera partant pour nous aider tout en restant honnête. Je sais que je vous en demande beaucoup, Miranda, mais je suis persuadé que cette fille peut devenir un danger pour elle-même et à fortiori pour ses patients.

    C’est bien Yang qui est la résidente de Grey ? s’enquit Miranda.

    Derek approuva d’un signe de tête. Je l’ai déjà mise au courant de mes intentions. Elle me soutient à 100%.

    Pourquoi ne suis-je pas étonnée ? se moqua Miranda.

    Derek sourit. C’est la meilleure amie de Meredith.

    Ce fut au tour de Miranda d’exprimer ses doutes par une moue. Elle y voit surtout son intérêt, ne vous faites pas d’illusions. Si nous devons mettre à jour des erreurs de Lexie Grey, Yang pourrait être mise en cause en tant que son supérieur hiérarchique direct… Vous y avez pensé tous les deux ? Derek fit signe que oui. Bien… Evidemment, j’imagine que vous préférez que le chef ne soit mis au courant de rien, ajouta Miranda.

    Pour le moment, effectivement, c’est préférable… Derek la regarda avec un peu d’inquiétude. Je peux compter sur vous ?

    Je vous le dirai une fois que j’aurai fait ma petite enquête.


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