• Derek se redressa, interloqué. Mais bon sang, qu’est-ce que tu as ? Arrête de me dire de me taire. Personne ne peut m’entendre, je chuchote.

    Tu ne chuchotes pas, tu gémis, rectifia Meredith.

    Derek prit un air scandalisé. Excuse-moi d’apprécier la situation !

    Eh bien, apprécie-la en silence ! répliqua Meredith, irritée par le peu de bonne volonté qu’il manifestait. Elle fit un geste en direction de la chambre voisine. Ils vont nous entendre.

    Excédé, Derek s’assit dans le lit. Fais-moi penser à remercier chaleureusement O’Malley.

    Meredith paniqua un peu. Pourquoi tu parles de Georges ? Il t’a dit quelque chose ?

    Ce matin, dans la voiture… il m’a dit qu’il nous avait entendus cette nuit, lui apprit Derek.

    Meredith s’assit à côté de lui. Mon Dieu ! C’est dramatique.

    Derek leva les yeux au ciel. Je ne vois pas en quoi c’est dramatique. Ils savent que nous sommes ensemble et ils se doutent bien que nous ne passons pas nos nuits à jouer aux cartes.

    Oui mais ils n’ont pas besoin d’en savoir plus, lui fit remarquer Meredith avec un brin d’acrimonie. C’est gênant.

    Si tu crois que je ne le sais pas ! riposta sèchement Derek. Je te rappelle que je travaille avec eux. Je suis leur supérieur hiérarchique. Il y a certaines limites que je ne peux me permettre de franchir.

    Tu les as bien franchies avec moi.

    Toi, c’est différent. Je suis tombé amoureux.

    Ces mots suffirent à adoucir la jeune femme. Elle se laissa aller contre son amant et posa la tête contre son épaule. Là n’est pas la question, Derek. Je ne veux pas devoir affronter leurs sarcasmes tous les matins.

    Il la prit dans ses bras et roula avec elle sur le lit avant de se placer au-dessus d’elle, en prenant appui sur ses bras tendus. Si ça t’ennuie tant que ça, j’ai une solution. Allons à la caravane.

    Ah ça, je l’attendais ! s’écria Meredith. Tout ce que tu veux, c’est que je laisse tomber ma maison… et surtout mes amis.

    Derek réfuta immédiatement son accusation. Non, pas du tout. Mais si ça t’ennuie de faire l’amour chez toi parce que ça perturbe tes amis, alors je te propose de nous retrouver à la caravane. Là, nous ne dérangerons que les ratons laveurs. Il se pencha pour l’embrasser.

    Elle le repoussa pour pouvoir se rasseoir. Nous pourrions juste faire plus attention quand nous sommes ici.

    Non ! Il n’en est pas question, martela Derek. Je refuse de penser à ce genre de choses quand je fais l’amour avec toi. Je ne veux pas contrôler mes émotions.

    Ce n’est quand même pas compliqué.

    Enervé par ce qu’il considérait comme des gamineries, il s’assit sur le bord du lit. Ce n’est pas compliqué mais je n’ai pas envie de le faire parce que ce ne serait pas naturel, répondit-il froidement.

    Tout à coup, ils entendirent des portes claquer, des bruits de pas dans le couloir et des éclats de voix. Ils reconnurent Alex et Izzie. Alex, où vas-tu ? cria cette dernière. Tu es saoul. Va te reposer.

    Pas le temps. Je prends une douche et je m’en vais.

    Qu’est-ce qui te prend de vouloir déménager en pleine nuit ?

    Je n’ai pas envie d’entendre George te sauter toutes les nuits, hurla Alex.

    Tu n’entendras rien du tout, assura Izzie.

    Le rire sardonique d’Alex résonna dans le couloir. Tu parles ! On entend tout dans cette baraque. Tu as déjà oublié Meredith et Shepherd ?

    Les principaux intéressés entendirent une porte claquer. Derek se retourna vers Meredith. Tu ne dis rien, là ?

    Meredith haussa les épaules. Que veux-tu que je dise ?

    Derek ouvrit de grands yeux scandalisés. Ah bon ! Explique-moi donc pourquoi je devrais me contrôler alors que tes amis peuvent hurler en toute tranquillité dans les couloirs ?

    Ce n’est pas la même chose, Derek, prétendit Meredith, le front borné. Ils s’engueulent, ça n’est pas aussi personnel que faire l’amour. En tout cas, ça ne fait que confirmer ce que j’ai dit. Nous devons faire attention.

    Ah vraiment ? Très bien. Derek se releva et remit ses chaussures.

    Meredith se redressa, déjà inquiète. Où vas-tu ?

    Ailleurs ! N'importe où... là où mes cris et mes gémissements ne gêneront personne, à commencer par toi ! Derek sortit en claquant la porte de la chambre.


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  • Meredith se leva précipitamment et se rua sur la porte. Elle allait l’ouvrir quand elle se rappela qu’elle était torse nu. Elle retourna à son lit pour reprendre son tee-shirt, l’enfila et se précipita dans le couloir. Elle entendit alors la porte principale claquer. Elle resta là, à regarder les escaliers, comme si elle s’attendait à voir Derek revenir.

    Alerté par le bruit, Alex sortit de la salle de bains, enveloppé dans une serviette. Cristina et Izzie apparurent également sur le seuil de leur chambre. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? Est-ce qu’il y a moyen d’être tranquille dans cette maison ? s’exclama Cristina.

    Meredith les regarda avec désespoir. Il est parti… Il est parti, répéta-t-elle encore une fois, comme si elle n’arrivait pas à croire à ce qui lui arrivait.

    Cristina leva les bras au ciel. Tant mieux ! On va enfin pouvoir dormir. Izzie s’approcha d’elle et lui donna un coup de coude dans les côtes.

    Meredith s’adressa à sa meilleure amie avec un ton plein de reproches. Merci Cristina, merci pour ton soutien. Je sais maintenant que je peux compter sur toi. Sous le coup de l’énervement, sa voix devint beaucoup plus aigue et forte. Tu peux aller dormir en toute quiétude, puisqu’il n’y a que ça qui t’intéresse pour le moment.

    Ma parole, tu deviens folle ! estima Cristina. C’est pas la peine de crier comme ça.

    Tu n’as pas compris ce que j’ai dit ? s’égosilla Meredith. Derek est parti.

    Cristina leva les yeux au ciel en jetant les bras en l’air. Oh ce n’est pas la première fois ! Il va revenir comme toujours.

    Meredith secoua tristement la tête. Non… Pas cette fois… Il en a assez de mes doutes, de mes peurs… et de vous, précisa-t-elle, la voix enrouée.

    Cristina se retourna vers Izzie et Alex qui ne bougèrent pas. De nous ? Qu’est-ce qu’on a à voir dans vos histoires ?

    Meredith était au bord des larmes. Oui, il en a marre de vous ! Parce que je m’occupe toujours de ce que vous pensez et ce que vous voulez… Il a raison, constata-t-elle tristement. Je me soucie plus de vos états d’âme que des siens.

    C’est normal, nous sommes tes amis, lui fit remarquer sèchement Cristina.

    Mais Derek est mon petit ami, couina Meredith. C’est important, aussi. Il compte pour moi.

    On le sait, ça, fit Izzie, avec douceur.  

    Alors pourquoi vous ne vous souciez pas de ce que je veux ? lança Meredith sur un ton accusateur.

    Est-ce que tu sais au moins ce que tu veux, Meredith ? rétorqua Cristina avec agressivité. Si oui, dis-le nous !

    Meredith se remit à parler avec véhémence. Je veux Derek ! Je veux être avec lui et manger avec lui et dormir avec lui. Et faire l’amour avec lui, autant de fois que nous en avons envie…. et crier et hurler si ça nous chante…. Vous entendez ? , cria-t-elle plus fort encore. Hurler, gémir, taper dans les murs, sans que mes soi-disant amis y trouvent rien à redire. Elle regarda ses camarades l’un après l’autre. Okay ? Faire ce que je veux où je veux ! Baiser dans la salle de bains ou dans la cuisine si j’en ai envie, partout où j’en ai envie… Et tant pis si ça vous dérange ! explosa-t-elle.

    Alex sourit. Moi, ça ne me dérange pas.

    Izzie le regarda en souriant aussi, puis s’adressa à Meredith. Moi non plus.

    Ils se retournèrent tous vers Cristina. Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi vous me regardez tous ? Elle visa Meredith. Tu peux faire l’amour avec qui tu veux, autant de fois que tu veux, et aussi bruyamment que tu en as envie, je m’en fous, du moment que tu me préviens. Elle ignora les sourcils de Meredith qui se fronçaient. Comme ça, je sais que je ne dois pas sortir de ma chambre et que je dois mettre mes boules Quiès.

    Meredith sourit à travers ses larmes et regarda ses amis. Okay.

    Okay, répondirent en chœur les trois autres.

    Qu’est-ce que je fais maintenant ? demanda Meredith avec un air désemparé.


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  • Cristina prit une inspiration : Eh bien, tu t’habilles et tu files le retrouver pour arranger tout ça sur l’oreiller.

    Oui, je vais faire ça. Meredith rentra dans sa chambre et en ressortit aussitôt. Mais je ne sais pas où il est.

    Commence par la caravane, suggéra Izzie.

    Oui, tu as raison. Meredith rentra encore une fois dans sa chambre pour en sortir à nouveau. Vous croyez que j’ai raison d’aller le retrouver ?

    Arrête de réfléchir et fous le camp ! grommela Alex. Meredith entra dans sa chambre et referma sa porte. Cristina fit de même en maugréant. Alex et Izzie restèrent seuls dans le couloir. Il la regarda en coin et vit qu’elle l’observait. Il lui sourit timidement. Je m’excuse pour tout à l’heure… J’avais un peu trop bu.

    Oh ! Ce n’est rien. Ça va mieux là ?

    Ouais… Bon, je vais terminer de me sécher. Alex désigna la porte de la salle de bains mais ne bougea pas d’un pouce.

    Oui. Te sécher… Izzie regarda ostensiblement le torse musclé de son ami. Parce que tu as pris une douche…

    Ouais… Alex fit un pas vers elle. Et toi, tu dois y aller… George t’attend sûrement sous la couette.

    Izzie secoua lentement la tête. Non, pas exactement… Il n’est pas là, en fait.

    Ah ! Et il est où ? demanda Alex d’un air faussement détaché.

    La jeune femme haussa les épaules avec un air indifférent. Je ne sais pas… A l’hôtel ou chez sa femme… Peu importe…Elle s’adossa nonchalamment au mur. Nous avons rompu cet après-midi, lâcha-t-elle avec une certaine désinvolture qui fit chaud au cœur d’Alex.

    Oh ! Désolé, dit-il sans pouvoir cacher qu’il éprouvait tout le contraire.

    Izzie ne put s’empêcher de sourire. Menteur ! Tu ne l’es pas du tout.

    Alex sourit aussi. Ouais… enfin… Et on peut savoir pourquoi avez-vous rompu ?

    Il n’était pas vraiment enthousiaste… pour nous deux.

    Encore plus con que ce que je croyais, grogna le jeune homme.

    Alex !

    Désolé. Cette fois, il était sincère. Je suis triste pour toi… enfin, si tu as de la peine.

    En fait… pas tant que je ne l’aurais cru, avoua Izzie.

    Alex se rapprocha imperceptiblement. Ah ! Tant mieux alors.

    Oui, tant mieux, murmura Izzie en baissant légèrement les yeux, de façon à pouvoir admirer discrètement la musculature de son camarade à travers ses cils.

    Toute discrète qu’elle fut, cela n’échappa pas à Alex qui avança encore d’un pas vers elle. Bon, je vais aller me coucher.

    Moi aussi. Izzie releva la tête et jeta un regard plein d’espoir en direction du jeune homme. Alors, à demain ?

    Oui, à demain.

    Ils étaient maintenant tout près l’un de l’autre. Tu ne vas pas déménager cette nuit, c’est sûr ? demanda Izzie un peu inquiète.

    Alex vint se placer devant elle et appuya son bras tendu contre le mur. Ben, y a plus d’urgence si j’ai bien compris.

    Izzie posa un regard admiratif sur le biceps saillant du jeune homme. Non, plus aucune urgence… Bonne nuit, Alex.

    Alex planta ses yeux dans ceux de la jeune femme. Bonne nuit, Iz.

    Izzie ne bougea pas d’un pouce. On se revoit demain… au petit-déjeuner.

    Oui, au petit-déjeuner… Parce que, maintenant, il faut qu’on dorme. Alex prit une mèche de cheveux de la jeune femme et l’enroula autour de son doigt. Demain, on bosse.

    Izzie lui sourit. Oui, on bosse… La journée va être longue.

    Et la nuit est presque finie, là. La porte de Meredith qui s’ouvrait les fit sursauter. Izzie prit Alex par la main et l’entraîna à l’intérieur de sa chambre. Elle referma la porte très vite.


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  • Quand Derek quitta la maison de Meredith, il monta dans sa voiture et démarra en trombe. Il traversa la ville à toute allure et ne s’arrêta qu’une fois arrivé devant l’immeuble où Mark avait emménagé un peu auparavant. Il sonna mais, bien évidemment, dut attendre quelques minutes avant d’entendre la voix ensommeillée de son ami dans l’interphone. Qui que vous soyez, vous avez intérêt à décamper avant que je n’arrive en bas !

    Mark, c’est moi.

    Derek ? Je t’ouvre… douzième étage. Mark ouvrit la porte de son appartement et attendit l’arrivée de l’ascenseur.

    Derek apparut, l’air défait. Salut. Désolé de débarquer chez toi comme ça, à cette heure, mais est-ce que tu peux me donner l’asile pour la nuit ?

    Mark le fit entrer. Oui, bien entendu. Qu’est-ce qui se passe ?

    Le psychodrame continue, révéla Derek. J’aurais pu aller à la caravane. Mais personne ne pensera à venir me chercher ici.

    Mark indiqua la direction de son salon. Pas de problème. Je peux te demander à qui tu veux échapper ?

    Meredith… On s’est disputé.

    Mark grimaça imperceptiblement Ouais… Je m’en doutais un peu. J’ai envie de dire encore mais je vais m’abstenir… Et pourquoi cette fois-ci ?

    J’en ai plus qu’assez de me conduire comme un adolescent. Merde ! jura Derek avec exaspération. J’ai 40 ans.

    Oui, je sais. Nous avons le même âge. Raconte.

    Derek se laissa tomber lourdement sur le canapé. Sa bande de copains compte plus que tout. Je n’ai plus envie de composer avec ça.

    Mark souffla. Arrête de parler par allusions. Crache le morceau.

    Cette nuit, elle m’a repoussé parce qu’elle ne voulait pas perturber le sommeil de ses amis. Derek regarda son ami avec un regard où se mêlaient le désespoir et la colère. Tu imagines ça ? J’ai préféré partir.

    Hum ! Mark tendit le bras en direction de la desserte qui lui servait de bar. Tu veux un verre ?

    Oui. Un double scotch si tu as.

    OK… parti pour un double !

    Tu peux même amener la bouteille, suggéra Derek sur un ton désabusé.

    Mark revint avec deux verres et la bouteille de whisky. Donc, elle te repousse quand tu veux faire l’amour. Il remplit généreusement le verre de Derek avant de le lui donner. A cause de ses amis, tu dis ?

    Oui. J’ai pris une de ces claques, si tu savais. Derek vida la moitié de son whisky en une seule gorgée.

    Tu es certain que c’est vraiment la raison ?

    Derek fronça les sourcils. Que veux-tu dire ?

    En général, quand une femme ne veut plus faire l’amour avec son petit ami, ça signifie souvent que… elle a… quelqu’un d’autre, dit Mark avec ménagement.

    Derek secoua la tête. Non, pas Meredith. C’est la seule certitude qui me reste. Elle m’a fait comprendre que ses amis lui avaient fait des remarques, du genre de celles qu’O’Malley m’a faites, je suppose. Ça la gêne, alors elle m’a demandé de faire attention à ce que je faisais. Je l’ai mal pris…

    Est-ce que ça signifie que vous avez encore rompu ? demanda Mark, non sans avoir hésité à poser la question.

    Derek haussa les épaules avec un air blasé. Je n’en sais rien. Je ne suis plus où nous en sommes. J’ai besoin de prendre du recul. Ses traits s’imprégnèrent soudain d’une profonde tristesse. Tout est tellement compliqué avec elle. Quand quelque chose commence à bien fonctionner, il y a autre chose qui foire. Ça me fatigue, avoua-t-il.

    Que vas-tu faire ?

    Je ne sais pas. Je verrai demain… Tout dépend de sa réaction. L’expression de Derek se durcit. En tout cas, moi, je ne ferai plus le premier pas, c’est fini. Je ne serai pas éternellement le dindon de la farce. Il vida d’un coup sec la seconde moitié de son verre


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  • Meredith descendit l’escalier à toute vitesse et courut jusqu’à son véhicule. Elle démarra en trombe et prit immédiatement le chemin de la caravane. Lorsqu’elle y arriva, elle ne vit pas le véhicule de Derek mais alla tout de même frapper à la porte, par acquis de conscience. Comme personne ne lui répondait et qu’elle n’entendait aucun bruit émanant du mobil home, elle redémarra en direction du Seattle Grace Hospital.

    Après avoir fait le tour des salles de repos et s’être assuré auprès des infirmières que Derek n’était pas venu, elle s’arrêta dans un bureau pour téléphoner dans différents hôtels de Seattle. Partout, on lui assura qu’aucun Derek Shepherd n’avait pris une chambre. Elle se demandait où il avait pu aller se cacher quand son regard tomba une feuille punaisée au mur, qui reprenait les numéros de téléphone des chirurgiens de l’hôpital. Machinalement, elle parcourut la liste et eut un déclic quand elle y repéra le numéro de Mark Sloan. Aussitôt, elle appela la compagnie de téléphone pour avoir l’adresse. Elle fila une fois le renseignement obtenu.

    Toujours assis sur le canapé de son ami, Derek continuait à déprimer. Mark lui remplit son verre de whisky. Et maintenant, qu’est-ce que tu envisages?

    Dans l’immédiat, si tu le permets, dormir sur ton canapé.

    Pas de souci, mais plutôt que le canapé, prends la chambre d’amis, ce sera plus confortable.

    On sonna à la porte. Derek regarda son ami avec étonnement. Tu attends quelqu’un ?

    Tout aussi ébahi, Mark se leva. A cette heure ? Pas du tout.

    C’est Lexie peut-être, s’enquit Derek, déjà prêt à s’éclipser pour ne pas déranger.

    Mark sourit à son ami. Ça, ça m’étonnerait. Elle ne sait pas où j’habite. J’ai pour principe de ne jamais ramener mes conquêtes à la maison. Tu devrais t’en souvenir. Il alla jusqu’à la porte et l’ouvrit. Il sourit de toutes ses dents quand il découvrit Meredith. Vous ici ! Diable ! Quelle surprise ! Que me vaut l’honneur ?

    Quelqu’un est sorti de l’immeuble et j’en ai profité pour entrer. J’ai trouvé votre numéro de téléphone à l’hôpital et c’est comme ça que j’ai eu votre adresse, expliqua d’emblée la jeune femme de façon désordonnée, tout en tentant de voir au-dessus de l’épaule du chirurgien. J’ai vu votre nom sur une boite aux lettres et… Elle lança un regard désemparé à Mark qui l’observait avec un air moqueur. Excusez-moi de débarquer chez vous si tard… ou si tôt, je ne sais pas…. mais je cherche Derek. Je dois absolument lui parler, c’est urgent. J’ai pensé qu’il était peut-être chez vous ou que du moins vous sauriez où…

    Derek, qui avait tout entendu, apparut derrière son ami. Meredith… qu’est-ce que tu fais ici ?

    Meredith passa devant Mark si vite qu’elle le bouscula un peu Mark referma la porte tandis qu’elle avançait vers Derek, la peur au ventre. Je devais te parler, dit-elle d’une petite voix nerveuse. J’ai été jusqu’à la caravane, puis j’ai été à l’hôpital et enfin j’ai pensé à venir ici. C’est fou, je sais, mais …

    Derek lui coupa sèchement la parole. Rentre chez toi. Nous parlerons demain.

    Derek, s’il te plaît, le supplia Meredith avec des larmes plein les yeux.

    Mark se racla la gorge pour rappeler sa présence. Bon, je vais vous laisser. Je vais remonter me coucher. Comme ça, vous pourrez discuter à votre aise.

    Derek l’arrêta d’un signe de la main en regardant Meredith fixement. Inutile, Mark. Meredith va s’en aller. Nous discuterons demain… et ailleurs que chez toi.

    Mark lui lança un regard plein de reproches. Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas mais… Il lui désigna discrètement Meredith. Elle a fait le premier pas, mon vieux. Alors ne fais pas ta mauvaise tête. Ecoute au moins ce qu’elle a à te dire.

    Derek regarda son amie qui semblait prête à s’effondrer en larmes et il se sentit fléchir. Il décida pourtant de n’en rien montrer et haussa les épaules avant de retourner au salon. Mark fit signe à Meredith de le suivre. Faites comme chez vous… Si vous avez besoin de quoi que ce soit, servez-vous. Il mit le pied sur la première marche de l’escalier et se retourna en souriant. Encore une chose. J’ai le sommeil lourd et en plus, je vais mettre des boules Quiès. Faites donc autant de bruit que vous en aurez envie. Il grimpa rapidement les marches et rentra dans sa chambre.


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