• Tirant Meredith à sa suite, Derek grimpa quatre à quatre les escaliers le menant à leur chambre. A peine la porte refermée sur eux, il enlaça la jeune femme, la serra contre lui et posa ses lèvres dans son cou. Elle se laissa embrasser, tandis qu’il caressait délicatement son dos d’une main, et que l’autre s’aventurait sous son pull. Sans cesser de la bécoter, Derek la prit par les hanches et la fit reculer doucement dans la pièce. Sa bouche prit possession de la sienne, tandis qu’il partait à l’assaut de son haut dont il la débarrassa en quelques secondes, avant de s’attaquer à son soutien-gorge qu’il lui enleva tout aussi rapidement.

    Lorsqu’il écarta son visage de celui de la jeune femme, il fit promener ses mains sur ses seins avant de les glisser le long de sa chute de reins, jusqu’à ses fesses qu’il sentit se contracter sous le tissu du pantalon. Elle se serra contre lui et commença à se frotter, presque imperceptiblement, suffisamment toutefois pour qu’elle sente le pénis de son amant se durcir un peu plus contre son bassin. Derek fit tomber leurs pantalons puis, s’emparant à pleines mains des fesses galbées de Meredith, il dirigea les va-et-vient de cette dernière pour qu’elle puisse frotter sa vulve contre sa cuisse musclée. Elle ondula plus fort du bassin. Tandis que, d'une main, elle lui caressait les fesses, de l'autre, elle écarta la ceinture de son boxer pour y insinuer ses doigts. Elle alla du gland humide aux bourses gonflées par l'envie, qu'elle massa délicatement. Mais le sous-vêtement de son compagnon la gênait, alors elle l’enleva. Un peu après, elle écarta le bord de son tanga pour permettre enfin le contact direct de leurs deux sexes. Au passage, elle ne put s'empêcher de caresser son clitoris gorgé de sang. C'était trop bon, trop fort, ce simple geste manqua de la faire jouir.

    Elle se plaqua contre Derek et, refermant la main sur son membre, le branla. Sans cesser de masturber son partenaire, elle se laissa glisser le long de son corps et déposa de petits baisers furtifs sur le bout sensible. Sa langue frétillante titilla le méat et lécha l'extrémité de la verge devenue énorme, pendant que son autre main se promenait entre les fesses. Elle laissa glisser sa main jusqu'à la base du pénis et, de sa bouche gourmande, aspira ce dernier. Elle le sentit frémir. Ses allers et retours se firent plus rapides. Derek posa ses mains sur sa chevelure et l’accompagna dans ses mouvements, se retenant pour ne pas exploser entre ses lèvres qui l’avalaient, en se resserrant sur la partie la plus sensible. Très vite, n'y tenant plus, il saisit Meredith sous les aisselles et l'obligea doucement, mais fermement, à se relever.

    Dans le mouvement qu'elle fit pour se redresser, la jeune femme en profita pour retirer son tanga et, regardant son partenaire avec des yeux luisants de désirs, s'amusa à caresser l'extrémité de son gland avec le sous-vêtement. Lorsqu’elle fut debout, Derek s’agenouilla devant elle, laissant ses lèvres glisser sur son corps au fur et à mesure de sa descente. Elle passa la main dans ses cheveux. Le visage enfoui entre ses cuisses, il posséda sa vulve à coups de langue et suça doucement son clitoris avec ses lèvres.

    Peu après, Meredith releva le visage du chirurgien vers elle pour qu’il la regarde. Viens, dit-elle, déjà haletante. Le regard triomphant, il se remit debout et la reprit dans ses bras. Il fit passer ses mains sur ses épaules, le long de ses bras, puis les laissa courir sur ses seins dont les bouts se dressèrent sous la caresse, enfin sur son dos avant de s’arrêter à ses hanches. Elle passa ses bras autour de son cou et l’embrassa presque brutalement.

    Alors, il prit ses fesses à pleines mains et la souleva de terre. Instinctivement, elle serra les jambes autour de sa taille. Elle sentit les mains chaudes de son amant se crisper sur ses fesses, ses doigts impudiques qui caressaient son anus, son phallus tendu qui cherchait son intimité. Vas-y… là maintenant… prends-moi, lui souffla-t-elle à l’oreille. Il la laissa glisser doucement jusqu’à ce que leurs sexes se retrouvent au même niveau. Sa verge n'eut aucun mal à se frayer un passage entre les grandes lèvres gonflées d'envie et inondées de plaisir. Meredith l’accueillit en gémissant.

    Après quelques allers et retours, il la plaqua contre le miroir et libéra sa main droite pour caresser le clitoris. Elle commença à perdre pied et, très vite, ne discerna plus l'origine de son plaisir, les doigts agiles dansant sur son petit bouton ou la verge raide fouillant son antre. Mais il la reprit très vite dans ses bras pour la posséder avec plus de force. Le dos contre le miroir, les jambes nouées de toutes ses forces autour de la taille de son compagnon, elle ressentit au plus profond d'elle les coups de boutoir qui la défonçaient littéralement. Elle allait jouir ! Elle allait jouir ! Elle était accrochée à Derek comme un naufragé l’est à sa planche de salut. Le visage enfoui dans son cou, la bouche grande ouverte sur sa peau, elle mobilisait toutes ses forces pour ne pas crier, tant son plaisir était intense. A chaque coup de rein, elle s'arc-boutait et se cambrait pour ressentir au plus profond les assauts frénétiques de la verge.

    Lorsqu’elle sentit la vague de plaisir monter en elle, elle se laissa submerger. Lui aussi était au bord de l'explosion. Il sentit les premières contractions violentes de sa verge. Elle gémit en mordillant la peau de sa joue, il ahana en lui léchant le lobe de l'oreille. Et enfin, comme s’il voulait la transpercer, il la pénétra d'un ultime coup de rein, jusqu’au plus profond de son vagin. Et enfin, comme si elle voulait l'engloutir totalement, elle se cambra pour sentir son sexe l’envahir toute entière. Le raz-de-marée de la jouissance déferla. Il se laissa emporter par les spasmes de son membre déversant sa semence. Elle accueillit, avec un râle de femelle en chaleur, le sperme chaud qui inondait son ventre. En cet instant, les deux amants ne formèrent plus qu'un seul être, communiant dans un orgasme hors du commun.


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  • Mais non ! En se retournant, Meredith se retrouva presque nez-à-nez avec George. Surprise autant qu’effrayée, elle poussa un cri. Le jeune homme prit un air à la fois innocent et étonné et passa devant elle pour nettoyer une table. 

    Chez lui, Derek, qui s’était levé d’un bond en entendant le cri de Meredith, s’époumonait au téléphone. Meredith, qu’est-ce qu’il y a ? Meredith, nom de dieu, dis-moi ce qu’il y a !

    Rien… rien du tout, le tranquillisa-t-elle enfin.

    Comment ça, rien du tout ? s’énerva Derek. Pourquoi tu as hurlé alors ?

    C’est rien. C’est juste George…

    Il lui coupa la parole toujours en criant. Qu’est-ce qu’il t’a fait ? Il rentra dans son salon et prit la clé de sa voiture sur la table, prêt à sauter dans son bolide pour rejoindre son amie.

    J’étais tellement occupée à parler avec toi que je ne l’ai pas vu arriver et j’ai eu peur, c’est tout, lui expliqua-t-elle.

    Ce n’est pas normal que la seule vision de ce mec te mette dans cet état, lui fit observer Derek. Tu veux que je vienne ? Je peux être là rapidement, tu sais.

    Non, ce n’est pas la peine, répondit Meredith d’une voix mal assurée.

    Derek ne fut pas dupe. Alors, pourquoi ta voix tremble ?

    Parce que j’ai eu peur, lui rappela Meredith sur un ton un peu sec. Et en plus, toi, tu me stresses avec tes questions, alors excuse-moi d’avoir un peu de mal à retrouver mon calme.

    D’accord. Alors, assieds-toi deux minutes et respire lentement, très lentement et à fond, lui conseilla Derek.

    Meredith fit ce qu’il lui demandait et quelques minutes plus tard, son cœur avait retrouvé un rythme normal. Ça va mieux.

    Je veux que tu restes sur tes gardes, Meredith, l’avertit Derek. Evite le plus possible de te retrouver seule avec ce mec.

    Je vais bien, répéta Meredith, agacée par les recommandations qu’il ne cessait de lui faire. Ecoute, Derek, si tu m’as appelée pour me parler de George…

    Non, évidemment. Derek tira une chaise de dessous la table et s’y assit. Je t’ai appelée pour savoir si le charmante Cristina ne t’avait pas embêtée, et aussi… A nouveau, son intonation se chargea de tendresse. Je voulais te dire que j’avais vraiment passé un très bon moment avec toi, hier. C’était une belle soirée.

    Pour moi aussi, murmura Meredith avec un sourire ravi. Elle adorait quand Derek s’épanchait un peu, même si c’était de façon furtive.

    J’espère que cette semaine va passer très vite, lui confia-t-il dans un chuchotement.

    Les yeux de la jeune fille brillèrent de plaisir. Tu le penses vraiment ?

    Tu penses que je te le dirais si je ne le pensais pas ? rétorqua Derek.

    Non, bien sûr, protesta Meredith en redoutant qu’il se vexe.

    Alors, pourquoi tu poses la question ? s’obstina Derek.

    Peut-être parce qu’au début, tu m’as raconté plein de bobards, objecta la jeune fille.

    C’est vrai, je te voulais et pour t’avoir, j’étais prêt à tout, confessa Derek. Donc, je t’ai menti. Il se leva pour se servir un verre de whisky. Mais depuis, j’ai couché avec toi, j’ai eu ce que je voulais, n’est-ce pas ? Alors, quel intérêt j’aurais à encore te mentir ? Pourquoi j’aurais perdu mon temps ce matin à discuter avec toi de notre relation si je n’en avais rien à faire ? Je pourrais simplement me comporter avec toi comme avec les autres. Une fois mais pas deux, tu te souviens ?

    Oui mais peut-être que tu ne le fais pas parce que tu as pitié de moi ? imagina Meredith.

    Derek sentit l’énervement le gagner. Pitié de toi ? Tu déconnes, là ? Il vida son verre d’un trait. La pitié, ce n’est pas mon genre. Je ne serais pas avec toi si je n’en avais pas envie, et je ne coucherais certainement pas avec toi par pitié. Bordel, Meredith, qu’est-ce qui te prend ?

    Bien qu’elle le sente en colère, Meredith était aux anges. A sa façon à lui, il venait de lui dire qu’il tenait à elle. Rien. C’était stupide de ma part. Excuse-moi. Elle vit Cristina qui lui adressait de grands signes derrière la vitrine. Ecoute, je suis désolée mais je dois te laisser. Ils ont vraiment besoin de moi. On reparle de tout ça plus tard, d’accord ? Elle raccrocha brusquement et rentra dans la boutique avec un grand sourire lumineux. 

    En la voyant aussi heureuse, George devina que la conversation qu’elle avait eue avec Derek l’avait comblée. Cet enfoiré se salaud lui avait sûrement dit tout ce qu’elle avait envie d’entendre. Cette histoire allait beaucoup trop loin ! Il allait devoir y mettre un terme rapidement sinon ses propres rêves seraient bientôt anéantis. C’est avec un sourire mauvais qu’il passa le torchon sur la table.


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  • Le retour à la villa se passa sans encombre. Meredith et Derek avaient fui l’hôtel de peur de se retrouver en présence des redoutables Ben et Debra. Après s’être arrêtés dans un petit bouiboui où ils avaient dû se contenter du plat du jour, le loco moco, montagne de riz couverte de corned-beef, pêché mignon des Hawaïens, ils avaient continué leur route, non sans faire halte pour goûter au Hawaian Pineapple Wine, alcool d’ananas à 12°, dont il avaient su, dès la première gorgée, qu’il ne fallait pas en abuser.

    Ils furent eux-mêmes surpris par la joie qu’ils ressentirent en revoyant les murs de la propriété. C’était comme s’ils retrouvaient leur demeure après des années d’absence. Ils comprirent à ce moment-là que cette maison resterait à tout jamais dans leurs esprits comme le symbole des temps heureux. C’était ici que, pour la première fois, vraiment, ils avaient eu l’occasion de vivre à deux et de réaliser combien ils tenaient l’un à l’autre. Un rapide coup d’œil leur permit de constater que tout était en ordre, grâce aux bons soins de la famille de Kaona. Malheureusement, il n’en était pas de même pour le frigidaire, désespérément vide. Derek décida d’aller faire une razzia dans le magasin le plus proche pendant que Meredith déferait leur bagage avant de se délasser dans un bain bien chaud.

    Au Mana Food, supermarché bio de Paia, Derek fit le plein de sushis, légumes marinés, fruits exotiques et, surtout, de quoi faire une Margarita des plus corsées. Il fourmillait de projets pour occuper agréablement la fin de la journée. Il revint à la villa, en sifflotant au volant de la décapotable. Il arrêta la voiture devant la maison, dans un crissement de pneus. Il sortit les provisions du coffre et entra dans le séjour. Il fut un peu étonné que Meredith ne vienne pas à sa rencontre. Sans doute paressait-elle encore dans son bain. Il était prêt à monter à l’étage pour la rejoindre quand il lui sembla entendre du bruit venant de la plage. Il alla dans le salon d’été et regarda en direction de l’océan. C’est là qu’il vit les deux silhouettes qu’il n’eut aucun mal à identifier, Meredith allongée sur le sable, Kaona penché sur elle, prêt à l’embrasser. Son sang ne fit qu’un tour. Il sauta par-dessus la rambarde et courut à perdre haleine jusqu’à la plage. Il saisit le jeune garçon par le bras et l’envoya valser à quelques mètres de là. Il s’apprêtait à lui sauter dessus pour lui régler son compte une bonne fois pour toutes lorsqu’il entendit Meredith lui ordonner d’arrêter. Il stoppa net son élan et se contenta de pointer son doigt sur Kaona qui restait à terre, le bras devant le visage, comme pour le protéger. Je t’avais dit de ne pas venir ici, dit-il en criant. Mais non ! Il suffit que je m’absente une demi-heure et je te retrouve en train de… Il se tourna vers Meredith. Et toi ! Toi ! Comment as-tu pu me faire une chose pareille ? Jamais je n’aurais cru que… Soudain il réalisa qu’elle restait allongée. Pour la première fois, il la regarda vraiment et vit qu’elle était anormalement pâle, avec une entaille sur le front. Qu’est-ce que tu as ? demanda-t-il, subitement inquiet.

    Furibonde, elle lui jeta un regard noir. Ça y est ? Tu as fini ta crise imbécile ? Qu’est-ce que tu as imaginé ? Que Kaona et moi allions faire sauvagement l’amour sur le sable ? Merci pour ta confiance ! Derek réalisa soudainement combien sa réaction était ridicule et voulut s’excuser. Il n’en eut pas le temps.

    Je vous jure, Docteur, il ne s’est rien passé, dit Kaona, en se relevant. Je n’ai pas voulu faire… enfin, vous savez bien. Je suis seulement venu voir si vous étiez rentrés. J’ai vu Mer – il se reprit – la doctoresse. On a un peu parlé. Je lui ai proposé de lui donner une leçon de surf…

    Et j’ai accepté, précisa aussitôt la jeune femme.

    Mais il y a eu un problème, poursuivit Kaona dont le regard inquiet ne quittait pas Derek. Une vague trop forte que je n’ai pas vue venir. Mer… votre amie est tombée, la planche l’a heurtée… Elle s’est évanouie, enfin, je crois. Je l’ai sortie de l’eau. Je voulais examiner la blessure. J’ai mon diplôme de secouriste, vous savez, mais vous êtes arrivé et…

    De toute façon, je vais bien maintenant, assura Meredith, en s’asseyant.

    Derek se mit à genoux devant elle. Laisse-moi en juger par moi-même si tu veux bien. Il commença à palper son front. Tu as mal là ? Elle fit signe que non. Et là, tu as mal ?

    Elle repoussa délicatement la main de son ami. Mais non, tout va bien. Ce n’est qu’un bobo sans importance. Derek s’assit à ses côtés en la couvant d’un regard soucieux.

    Kaona hocha la tête. Vous devriez peut-être aller à l’hôpital tout de même. On croit qu’on n’a rien et…

    Excédé, Derek lui coupa la parole. C’est bon, mon garçon. On va se débrouiller. Je suis médecin, rappelle-toi. Alors, ça ira. Tu en as déjà assez fait comme ça. Kaona haussa les épaules. Il allait partir lorsque Derek le rappela, à la demande pressante des yeux de Meredith. Euh… J’espère que je ne t’ai pas fait mal… tout à l’heure. Meredith lui donna un coup de coude pour qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin. Il soupira mais obtempéra tout de même. J’ai agi sous le coup de la colère. Je n’aurais pas dû. Je suis désolé.

    Pas de problèmes. Je comprends. Si j’avais une petite amie comme Meredith, je serais jaloux aussi, je suppose. Kaona leur fit un signe la main, accompagné d’un sourire forcé, avant de s’en aller.

    Derek se tourna vers son amie. Alors, contente ? Je me suis suffisamment humilié à ton goût ?

    Ne te plains pas, riposta-t-elle. Tu t’en tires à bon compte, je trouve. Tu t’es conduit comme un imbécile, reconnais-le.

    Pas du tout ! dit Derek, de mauvaise foi. Avoue que, vu de loin…

    Derek ! Que ce soit de loin ou de près… Meredith lui jeta un regard lourd de reproches. Tu crois vraiment qu’avec ce que nous sommes en train de vivre tous les deux… Après la nuit que nous avons passée, et toutes les autres aussi, tu crois vraiment que je peux désirer un autre homme ? Kaona ou qui que ce soit d’autre ? Si c’est ça, l’image que tu as de moi, eh bien…

    Mais non, bien entendu. Penaud, Derek baissa la tête et regarda sa compagne au travers de ses cils. Je l’ai vu penché sur toi et je n’ai pas réfléchi. Elle ne put s’empêcher d’être attendrie par son air d’enfant pris en faute et sourit. Il sut qu’elle lui avait pardonné et se rapprocha d’elle. Et si on allait soigner cette vilaine blessure ? Il la souleva dans ses bras pour la ramener à l’intérieur.


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  • Derek resta pensif un long moment après que Meredith eut raccroché. Il l’avait sentie désemparée, pleine de doutes sur lui et leur relation, étrange, il le reconnaissait. Pour rassurer la jeune fille, il avait dû se livrer à un exercice qu’il détestait : explication et justification. Il n’était pas sûr d’être prêt à recommencer. Il détestait s’épancher sur ses sentiments. Dans la mesure du possible, il évitait même d’en avoir. Cela simplifiait considérablement sa vie et il n’avait aucunement l’intention de la compliquer, même pour Meredith. Bah, ne t’en fais donc pas, se dit-il. Si ça devient trop difficile à vivre, tu prendras la tangente, comme d’habitude. Ni vu ni connu ! Pour tenter de penser à autre chose, il alluma la télévision qu’il éteignit presque aussitôt. Il voulut lire un article dans une revue médicale mais il n’y comprit rien, comme si les mots n’arrivaient pas à se fixer dans son cerveau. Même la musique des Clash, son groupe préféré, ne parvint pas à l’apaiser. Putain, ça commence bien, enragea-t-il. Même pas un jour et elle me prend déjà la tête. Comme toujours quand il avait des états d’âme, il éprouva le besoin de se tourner vers la seule personne avec laquelle il pouvait se laisser totalement aller, à qui il pouvait tout dire et qui pouvait le comprendre. Il se changea rapidement et ressortit pour se rendre chez Mark.

    Ce dernier était sur la terrasse de son loft, en train d’arroser un parterre où étaient réunies les plus belles et les plus rares espèces d’orchidées, lorsqu’un coup de sonnette le fit sursauter. Il se releva en pestant et alla décrocher l’interphone dans lequel il entendit Derek s’annoncer. Après lui avoir ouvert la porte, il retourna sur la terrasse.

    Lorsque Derek arriva, il trouva son ami en train de nettoyer les feuilles d’une orchidée avec un chiffon humide. Cette vision le fit éclater de rire, non pas parce que la situation était ridicule, mais parce que personne, à San Francisco, n’aurait imaginé que le talentueux chirurgien plasticien, misogyne et cynique, était en réalité un amoureux de la nature qui aimait se délasser en jardinant. Qu’est-ce qui t’amuse autant ? bougonna Mark, en mettant un terme provisoire à ses soins floraux.

    J’imagine les réactions de nos collègues s’ils te voyaient, répondit Derek, moqueur. Et je ne parle pas des filles avec lesquelles tu couches. Ça réduirait ton prestige à néant.

    Pourquoi crois-tu que je ne laisse personne entrer ici ? Mark regarda son ami d’un air critique. Et si tu continues à te foutre de moi, tu n’y entreras plus non plus.

    Derek leva les mains en l’air, à hauteur de son visage. Très bien, je me tais. Il pointa son pouce vers l’intérieur du loft. Bon, tu m’offres un verre ou il faut que j'aille me servir moi-même ?

    Comme si tu te gênais d’habitude ! s’exclama Mark en se relevant. Il prit Derek par les épaules et les deux hommes rentrèrent dans le living en riant. Pendant que Mark allait dans la salle de bains pour se laver les mains, Derek emplit deux verres de scotch pur malt. Lorsque Mark revint, il était assis au creux d’un confortable fauteuil, les yeux perdus dans le vague.

    Mark s’assit face à lui et prit son verre qui était déposé sur la table. Alors, ta soirée ? Soirée explication, c’est bien ça ? Il but une gorgée de whisky.

    Oui. On s’est expliqué, effectivement, répondit Derek, en jouant avec son verre.

    Et tu as couché avec elle… une deuxième fois, déduisit Mark en voyant l’air songeur, mais néanmoins épanoui, de son camarade.

    Oui, et une troisième même, si tu veux tout savoir. Derek passa sous silence qu’il avait bien eu envie d’une quatrième fois mais que la raison, et le manque de temps aussi, l’en avait empêché.

    Et ?

    Et c’était super.

    Super ? Mark haussa les sourcils en grimaçant. Tu m’en diras tant ! La petite oie ne serait donc pas si blanche qu’on le pensait. Comme Derek le fusillait du regard, il changea de direction. Trois fois, hein ! Nous voilà bien loin de ta fameuse règle de la fois unique. Aurait-on droit à une deuxième Callie ?

    Non ! affirma catégoriquement Derek. Aucun rapport.

    Mark dodelina de la tête en faisant la moue. Hum ! Ça dépend de quel côté on se place. Jusqu’à présent, Callie était la seule avec qui tu couchais et recouchais. Maintenant Meredith. Le rapport me paraît évident. Ou alors il faut que tu m’expliques.

    Derek soupira. Si seulement je pouvais ! Meredith, je la désire. Et ce désir ne disparaît pas. C’est tout ce que je peux te dire.

    Callie aussi, tu la désires, sinon tu ne coucherais pas avec elle, lui fit remarquer Mark.

    Mais non, souffla Derek. Enfin, oui, quand je n’ai rien d’autre sous la main. On se connaît tellement qu’avec elle, ça marche toujours. Pas besoin d’un vrai désir. Je sais que c’est mufle de dire ça, mais c’est la réalité. C’est toi-même qui le dis, Callie, c’est la parfaite roue de secours. Meredith, c’est vraiment autre chose.

    Mark leva les bras au ciel. Alléluia ! Enfin, tu l’admets.

    Derek hocha la tête. Ouais… bien obligé.

    Mark se leva pour se rendre à la cuisine. Si je comprends bien ce que tu es en train de me dire, tu ne t’arrêteras pas en si bon chemin. Il ouvrit une armoire et y prit un paquet de chips qu’il renversa dans un bol. Il y aura une quatrième fois et quelques autres.

    Oui. Derek se perdit dans la contemplation de son whisky.


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  • Derek déposa délicatement Meredith sur le canapé et alla chercher sa trousse. Il commença par désinfecter la plaie qui n’était pas aussi profonde qu’il l’avait cru au premier abord. Elle ne requérait pas de points de suture, un pansement ferait l’affaire. Quand ce fut fait, il donna un tendre baiser à son amie. Voila… Tu es certaine que ça va ? Pas de maux de tête ? Elle fit signe que non. Cela ne suffit pas pour rassurer le chirurgien qui la dévisagea avec un air soucieux. Je devrais peut-être t’examiner quand même.

    Elle souffla. Pfft ! Derek, j’ai juste eu un coup sur la tête. Rien de bien grave. Je vais tout à fait bien. C’est comme s’il ne s’était rien passé, ajouta-t-elle pour achever de le convaincre. Alors, évite d’en faire un drame, tu veux bien ? J’ai eu ma dose aujourd’hui, avec ta scène ridicule à propos de Kaona. Confus, Derek n’insista pas. Elle posa sa main sur celle de son ami. Je boirais bien un p’tit quelque chose, moi.

    Un verre d’eau ?

    Meredith fit la moue. T’as rien de plus emballant ?

    Je vais voir ce que je peux faire, répondit Derek en souriant. Il alla à la cuisine et en revint peu après avec deux verres de Margarita. Tiens, bois ça. C’est souverain pour se remettre d’une émotion.

    Meredith prit le verre qu’il lui tendait et y posa ses lèvres. Et pour faire perdre la tête aussi.

    Derek s’assit à ses côtés en la couvant d’un regard amoureux. C’est un effet secondaire auquel je suis prêt à faire face.

    Meredith eut ce petit rire qu’il aimait tant. Je n’en doute pas un instant.

    Derek lui ôta le verre des mains, le posa avec le sien sur la table basse et prit Meredith dans ses bras, pour l’asseoir à califourchon sur lui. Je suis vraiment désolé pour mon attitude tout à l’heure. Il plongea ses yeux dans ceux de la jeune femme et caressa son visage du bout des doigts. Je ne voudrais pas que tu penses que je n’ai pas confiance en toi. Ce n’est pas ça, c’est juste que… je t’aime tellement, Meredith, tellement. Il prit la figure de sa compagne entre ses mains et l’approcha du sien jusqu’à ce que leurs bouches se retrouvent en un baisser passionné, dans lequel leurs langues s’emmêlèrent. Les mains viriles du chirurgien caressèrent la chevelure blonde et redescendirent jusqu’à se resserrer sur les fesses de la jeune femme, tandis que la poitrine de celle-ci se soulevait pour venir à la rencontre des lèvres du bel amant. Les tétons ne manquèrent pas de pointer sous les caresses, D’un geste rapide, Derek défit les nœuds qui maintenaient le haut de son bikini. Alternant bécots du bout des lèvres et baisers langoureux, il ne se lassa pas de combler les petits seins.

    Meredith se sentit bouillir de désir. Les nœuds du bas du maillot commençaient à se défaire sous des doigts très coquins. Quand plus rien ne le retint, ce joli morceau de tissu fleuri s’envola pour atterrir sur le lampadaire. Des frissons envahirent le corps de la jeune femme. Elle commença à déboutonner la chemise de son amant sous laquelle elle insinua ses mains pour atteindre le ventre. Le bruit de leurs respirations emplit rapidement toute la pièce. Parce qu’il trouvait qu’elle n’allait pas assez vite, Derek assit Meredith dans le canapé et se leva pour se déshabiller. Quand il fut presque nu, elle tendit les mains pour caresser la bosse qui enflait et, impatiente, glissa le bout de ses doigts dans le boxer pour la toucher. Derek recula d’un pas et envoya son sous-vêtement rejoindre le bas du bikini sur le lampadaire. Un grand sourire illumina le visage de la jeune femme. Celle-ci prit son amant par la main, le faisant s’allonger sur le canapé, et ne perdit pas un instant pour se placer sur lui, frottant son sexe contre le pénis déjà débordant de désir. Il caressa son dos, puis ses reins avant de remonter sur ses seins, pour enfin l’attirer à lui et l’embrasser presque sauvagement. Lentement, Meredith descendit le long de son corps, saisit sa verge en main et la parcourut de haut en bas, avec une douceur infinie. Elle continua un moment, puis frotta le plat de sa paume sur son gland. Entre deux gémissements, elle entendit Derek qui lui demandait de se retourner. Elle ne se fit pas prier et positionna son bassin juste au-dessus du visage de son partenaire. Sans plus attendre, la langue de Derek vint au contact de sa brûlante intimité et accorda à son clitoris durci par l’excitation, toute l’attention dont elle était capable. Elle le lécha, l'aspira, le mordilla, joua avec lui jusqu'à ce que sa propriétaire gémisse à voix haute.

    Après en avoir profité, Meredith décida d’offrir, elle aussi, le plaisir réclamé par le phallus qui montait vers elle. Doucement, elle libéra le gland et caressa les testicules puis, resserrant ses doigts autour du membre, elle entreprit un lent va-et-vient qui apporta son lot de frissons à Derek. Enfin, elle le prit en bouche. Leur plaisir augmenta au fur et à mesure que les rayons du soleil déclinaient. Soudain, Meredith sentit une boule de feu incendier son ventre. Elle ne put retenir un cri qui déchira le silence. Derek ne lui laissa pas le temps de reprendre son souffle. Après l’avoir couchée confortablement sur les coussins, il approcha sa verge du jardin des délices et, sans plus attendre, se glissa à l’intérieur. Il entama une valse amoureuse qui fit virevolter tous leurs sens mis en éveil. Le canapé fit les frais de cette tornade. Enflammés, embrasés, les amants s’envolèrent pour un aller simple vers les étoiles, dans un festival de soupirs, gémissements et cris en tous genres. Ensuite, ils restèrent enlacés, sans dire un mot, simplement absorbés par le regard de l’autre. Meredith finit par nicher sa tête dans le cou de son compagnon, comme pour mieux s’imprégner de son odeur. Au comble de la béatitude, il ferma les yeux. Peu après, elle annonça qu’elle était un peu fatiguée. Il l’encouragea à monter se reposer pendant qu’il préparait le dîner.

    Tout à ses préparatifs, Derek ne vit pas le temps passer. Aussi fut-il étonné de se rendre compte que Meredith n’avait toujours pas réapparu, deux heures plus tard. Il monta à l’étage. Depuis la porte de la chambre, il admira son amie qui dormait en toute sérénité, allongée sur le dos, les cheveux éparpillés autour de son visage comme un halo de lumière. Il s’approcha du lit et prit la main de la jeune femme. Comme elle ne bougeait pas, il remonta le long de son bras avec le bout d’un doigt, puis deux, puis trois. Elle ne réagit toujours pas. Il sourit. Sans doute avait-elle besoin de dormir encore un peu. Il allait sortir lorsque, mû par une impression bizarre qu’il n’aurait pu décrire, il se ravisa. Il revint près du lit et commença à murmurer le prénom de son amie. Comme il n’obtenait aucune réponse, il l’appela plus fort. Subitement inquiet, il la secoua par les épaules. Meredith ne se réveilla pas.


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