• Ça l’est, approuva Derek. Mais c’est difficilement réalisable.

    Oui parce que les gens sont profondément individualistes, répliqua Meredith. Et parce qu’ils se croient toujours supérieurs aux autres. L’homme est tellement vaniteux, c’est pathétique.

    Cette condamnation sans appel fit sourire Derek. Mandela, King, tu milites pour la cause afro-américaine ?

    Je ne milite pas, non, répondit Meredith. Mais je m’y intéresse beaucoup. Il y a encore tellement de discrimination dans notre pays. Et pas seulement envers les Afro-Américains. Il y a aussi les latinos et les gays. Je ne comprends pas comment des êtres humains peuvent décider que d’autres n’ont pas les mêmes droits qu’eux, simplement parce qu’ils n’ont pas la même couleur ou la même orientation sexuelle. Ça me sidère quand j’entends que, de nos jours, il y a encore des personnes qui perdent leur travail parce qu’elles sont gays.

    C’est parce que tu te passionnes pour les droits de l’homme que ta bibliothèque regorge d’ouvrages sur la maltraitance des enfants ? Derek but une gorgée du vin que le serveur venait de leur servir en même temps que leurs entrées.

    Meredith opina de la tête tout en coupant un morceau de son cake au crabe. Ça, c’est ce qui me tient vraiment à cœur. Il y a tellement d’enfants qui sont exploités ou maltraités à travers le monde. Et sans aller aussi loin. Quand on voit tout ce qui se passe chez nous ! Les enfants qui vivent dans des milieux défavorisés, avec des parents qui se battent pour simplement survivre, ou qui au contraire laissent tomber les bras et entrainent leur famille dans la déchéance, la drogue, l’alcool… Et à l’école, ce n’est pas mieux, c’est la jungle. Elle recommença à s’enflammer. Et en-dehors de ça, il y a tous les enfants qui sont maltraités ou abusés. Tous ces gosses ont besoin qu’on s’occupe d’eux, qu’on les aide, qu’on les soigne. 

    Tu envisages de devenir pédiatre ? demanda Derek avec un brin d’ironie.

    Meredith lui lança un regard agacé. Tu ne m’en crois pas capable ?

    Ce n’est pas ce que je dis, se défendit Derek. Mais selon moi, tu es trop sensible pour être médecin. Dans ce métier, on fait parfois face à des situations très difficiles, et c’est encore plus dur quand des enfants sont concernés. On est obligé de s’endurcir. Toi, je ne crois pas que tu y arriverais. Et comme tu es une véritable éponge à émotions, on te ramasserait à la petite cuiller.

    Tu as raison, admit Meredith. Je ne pourrais jamais faire médecine. J’ai trop peur de la maladie, de la souffrance et encore plus du sang. Derek ne put s’empêcher de sourire. Elle lui tira discrètement la langue. Et en plus, je ne suis pas assez bonne en sciences, ajouta-t-elle. Je pourrais m’occuper d’enfants qui ont des problèmes, mais pas les soigner.

    Tu veux devenir assistante sociale ? en déduisit Derek.

    Meredith fit la moue. Non, pas vraiment. Moi, je préférerais la psychologie, m’occuper des souffrances morales des enfants, les aider à les surmonter, à se reconstruire. Ça, ça me tente. Elle haussa les épaules. Enfin, je ne sais pas trop. De toute façon, ce n’est pas d’actualité.

    Derek fut surpris qu’elle envisage de faire des études de psychologie. Il la devinait ambitieuse mais il n’imaginait pas qu’elle le soit autant. Cela renforça son idée qu’elle perdait son temps à la boutique. Tout ça, c’est très joli mais ce ne sont que de beaux rêves. Agacé, il se mit à pianoter du bout des doigts sur la table, en négligeant de manger. Quand vas-tu te décider à les concrétiser ? Quand tu seras épuisée de bosser comme une malade dans cette boutique de merde ?

    Je gagne ma vie grâce à cette boutique de merde, rétorqua Meredith, un peu vexée. C’est elle qui me permet de rester à San Francisco et de subvenir à mes besoins.

    Tu aurais mieux fait de consacrer l’argent que tu y as investi, à tes études, riposta Derek.

    Meredith ricana. Ah oui ? Et j’aurais payé quoi avec ça ? La moitié de la première année ? Et après ? La psycho, c’est cinq ans après la licence. Je les aurais payés comment ?

    Tu aurais dû faire un prêt, Meredith, insista Derek. Je sais pourquoi tu ne l’as pas fait et je comprends, mais tu aurais dû le faire. La majorité des étudiants empruntent pour payer leurs études et ils arrivent à rembourser par la suite.

    Oui, s’ils réussissent ! objecta Meredith. Et moi, rien ne dit que j’y arriverai. Derek leva les yeux au ciel. Je ne suis même pas certaine d’être acceptée dans une université, continua Meredith. Il y a même de fortes chances pour que je ne le sois pas.

    Derek ne cacha pas son irritation. C’est n’importe quoi ! Pourquoi tu ne serais pas acceptée ? Il n’y aura pas de problèmes si tu te donnes les moyens de réussir et si tu y crois à fond. Mais si tu pars vaincue d’avance, évidemment… Il lui prit la main. Si tu as le feu sacré, Meredith, si tu es vraiment passionnée par ce que tu fais, alors rien ni personne ne pourra t’arrêter.


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  • Derek reprit le visage de Meredith entre ses mains. Quand leurs bouches furent à nouveau unies, il la saisit par la taille pour l’aider à coulisser le long de son pénis. La cadence se fit plus dure. A nouveau, elle renversa la tête qu’elle fit dodeliner de droite à gauche, et ferma les yeux. Nous deux, c’est tellement fort.

    Oh oui, c’est fort, haleta Derek. Il embrassa la pointe des seins de sa partenaire.

    C’est violent, lança-t-elle avec fougue.

    Derek s’arrêta net. Violent ? Tu veux dire, bestial ?

    Meredith sourit et le regarda amoureusement en continuant de se déhancher sur lui. Non, violent dans le sens d’impétueux. Irrésistible. On ne peut rien faire contre ça. Dès le début, j’ai su et je me suis dit, enfin ! Après toute cette merde, je vais enfin avoir ma chance.

    Le visage de Derek s’illumina. C’est vrai ? Tu l’as vraiment pensé ?

    Oui, oui… oh oui, gémit presque Meredith, le ventre tordu de plaisir. Tu es le premier à qui j’ai fait confiance, tout de suite. Je ne pourrais pas dire pourquoi… mais j’ai tout de suite su que tu étais le bon.

    Fou de bonheur, Derek l’embrassa passionnément. Nous allons être heureux ensemble, je te le jure. Je vais passer le reste de mes jours à te rendre heureuse, lui promit-il. Plus jamais, je ne te donnerai de raison de douter de moi.

    Je ne doute plus, lui assura Meredith en retour. Je ne doute plus de toi. Je t’aime et je veux être avec toi.

    Tu n’as plus peur ? s’enquit Derek, les mains accroché à la taille de son amie, priant intérieurement pour que ce moment de grâce, où elle lui dévoilait enfin ses pensées les plus intimes, ne prenne pas encore fin.

    Si, j’ai peur, avoua-t-elle. Je suis morte de peur de te perdre, je ne supporterais pas de te perdre.

    Derek l’immobilisa et la serra contre lui. Tu ne me perdras pas.

    Si je te perdais… Meredith détourna les yeux. Je crois que je pourrais en mourir.

    Tu ne me perdras pas, cria Derek en l’obligeant à le regarder. Il vit des larmes poindre entre ses cils.

    Je veux être heureuse… enfin heureuse… simplement… avec toi.

    Tu le seras… Fais-moi confiance… Laisse-moi prendre soin de toi…  Laisse-moi t’aimer.

    Meredith lui sourit à travers ses larmes et se jeta sur lui pour l’embrasser. En même temps, elle prit appui sur ses épaules pour remonter le long de sa verge, la faisant sortir presque entièrement pour se laisser retomber dessus avec force. Leurs cris se confondirent en un seul. Elle recommença encore et encore, enfonçant profondément ses ongles dans la chair de son dos, jusqu’à sentir le plaisir monter inexorablement. Subitement, Derek la prit par les hanches et la retira de lui. Elle poussa un cri de frustration et lui lança un regard où s’exprimaient à la fois la colère et l’incompréhension. Elle essaya de redescendre mais il l’en empêcha. Elle voulut se débattre, il accentua son étreinte. Elle baissa la tête et le mordit légèrement à l’épaule, comme pour le punir. Il en rit. Ah ! Tu veux jouer ! grogna-t-elle d’un ton menaçant. Elle prit son sexe en main et le masturba avec force. Viens, dit-elle plus tendrement. Viens, je te veux en moi. Sans trop savoir comment, elle se retrouva dans l’autre sens, le dos contre le torse de son amant, les seins emprisonnés dans ses mains, le sexe écartelé par la verge qui buta au fond d’elle. Elle sentit une main descendre le long de son sternum, s’arrêter à peine sur son ventre pour se précipiter sur sa vulve, en écarter les lèvres, pincer son clitoris gonflé. Elle se redressa et tourna la tête, sortant la langue pour embrasser Derek. Avec tendresse, il l’aida à s’incliner plus en arrière pour que sa bouche puisse prendre la sienne. Elle gémit de plaisir sous les coups de butoir qu’il continuait de lui asséner avec force. Oh mon Dieu ! Encore… encore… Elle entendit ses ahanements, presque des cris et cela la rendit folle de désir. Ses spasmes vaginaux se firent plus intenses, plus rapprochés. Elle comprit que la jouissance était proche. Mon amour… c’est bon, c’est si bon. Elle était à bout de souffle mais ne s’arrêta pas de parler pour autant. Je suis… bien… avec toi… Je me sens en sécurité… comme si rien ne pouvait m’arriver… comme si… - une onde de plaisir la fit gémir longuement -  C’est comme si j’étais… un puzzle… dont toutes les pièces sont éparpillées… aux quatre coins… mais… quand on fait l’amour… oooooh… quand tu es en moi, c’est… comme si toutes les pièces… du puzzle se remettaient en place… Je suis enfin entière… je suis vivante ! Aaaahhhh… Ouiiiiiiii.

    Il n’en fallut pas plus pour que le plaisir inonde aussi Derek. Il s’abandonna à lui, les mains accrochées aux seins de Meredith et la bouche collée à son épaule pour étouffer ses cris.


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  • Tu crois ? dit Meredith, touchée par l’obstination dont Derek faisait preuve pour la pousser à entreprendre des études. Elle y voyait la preuve qu’il croyait vraiment en elle et en ses capacités.

    Evidemment ! déclara-t-il fermement. Tu n’as qu’à commencer par passer le SAT.  

    Je l’avais fait quand j’étais au lycée, lui apprit Meredith. Et je l’avais plutôt bien réussi. Mais ça ne vaut plus rien maintenant. Aucune unif ne va m’accepter sur base d’un examen passé il y a plus de trois ans.

    Quel résultat avais-tu eu ? s’enquit Derek en recommençant à manger.

    Meredith rosit légèrement. Deux mille soixante-deux.

    Derek sourit. C’est ce que tu appelles plutôt bien ? Cette fois, la jeune fille rougit carrément. Mais c’est un excellent résultat, commenta Derek avec enthousiasme. Tu révises un peu et tu feras certainement aussi bien.

    La jeune fille fit une petite moue. Pas forcément. A l’époque, j’étais en plein dans mes études et je n’avais que ça à faire, ce qui n’est plus le cas maintenant. Je pourrais tout aussi bien le rater. Et puis, ce n’est pas parce qu’on réussit le SAT qu’on est assuré d’être accepté dans une université, souligna-t-elle. Tu sais bien que les comités d’admission apprécient particulièrement les étudiants qui font plein d’activités extrascolaires et d’intérêt général. Entre la boutique et toi, je n’ai même plus le temps de faire un peu de jogging. Alors, le volontariat, tu penses… 

    Derek la regarda sévèrement. Tu veux bien cesser d’être défaitiste ?

    Mais je ne suis pas défaitiste, protesta Meredith. Je suis juste lucide. Compte tenu de mes moyens et des critères à remplir, ce n’est pas demain que je vais rentrer à Yale ni même ailleurs. Mais ce n’est pas un drame, s’empressa-t-elle d’ajouter en voyant l’air contrarié de son amant. Je suis jeune, il n’y a pas d’urgence.

    C’est vrai que tu es jeune mais… - Derek recommença à s’emporter – moi, ça m’énerve de te voir soumise aux caprices de la mégère – Meredith sourit – et de cet abruti de George, sans parler de ceux des clients. Et puis, les donuts et les muffins, c’est très bien, il n’y a pas de honte à en vendre, mais tu vaux tellement mieux que ça. Ta place est dans un auditoire universitaire, Meredith, pas derrière le comptoir du Sweet Dream, affirma Derek. Tu perds ton temps et ton talent dans cette boutique, et tu le sais aussi bien que moi.

    Meredith soupira. Ça ne change rien au problème, Derek. J’ai des ambitions et je pense avoir les capacités pour les réaliser mais je n’ai pas les moyens financiers. Alors, il faut d’abord que je sache si la boutique est rentable et si c’est le cas, voir si je pourrais mener les deux de front. Alors seulement, je penserais au prêt et au SAT. Parce que soyons logiques, je ne vais pas passer le SAT maintenant sans savoir quand je pourrai entamer des études. Donc, on verra. Peut-être qu’un jour…

    Derek lui coupa la parole. Pas peut-être. Un jour, sans aucun doute. Sous tes dehors de fragilité, il y a une jeune fille très déterminée qui se cache. Je suis certain que tu réussiras brillamment tout ce que tu entreprendras.

    Je pense que tu crois plus en moi que moi, avoua Meredith qui était surprise par tout ce qu’il venait de lui dire.

    Eh bien, ce n’est pas normal, décréta-t-il. Tu es vive, tu es intelligente, tu as du caractère et de la volonté, tu ne peux que réussir. 

    Meredith sourit. Tu te rends compte que tu me mets une pression énorme en me disant ça ?

    Je ne te mets pas la pression, assura Derek. Je t’encourage. L’idée que ton avenir dépende de la boutique, c’est-à-dire de ta bande de copains dégénérés, me rend malade. Plus vite tu te seras sortie de leurs griffes, mieux ce sera pour toi.

    Meredith se mit à rire. Dégénérés ? Tu n’as pas l’impression d’exagérer ? Sous le coup d’une impulsion, elle tira son pied droit de sa ballerine et tendit la jambe vers Derek, pour effleurer son mollet. Elle ne pensait pas à mal, elle avait juste envie d’un contact physique avec son amant qui soit discret. 

    Mais évidemment Derek donna un autre sens à ce geste parfaitement innocent. C’est plus haut que ça se passe, murmura-t-il sur un ton coquin.

    Meredith reposa immédiatement son pied par terre. Tu es incorrigible ! lança-t-elle, les joues rouges.

    C’est de ta faute ! riposta Derek. Je n’étais pas comme ça avant de te rencontrer. Tu m’as perverti.

    Mais oui, bien sûr ! s’exclama Meredith en pouffant de rire. Ils se regardèrent, heureux de ce moment qu’ils passaient ensemble et qu’ils savaient n’être qu’un prélude à d’autres plus intimes.


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  • Longtemps après la jouissance, ils étaient encore à bout de souffle et sans force, mais éblouis par le bonheur dans lequel ils baignaient. Serrés l’un contre l’autre, dégoulinants de sueur, échevelés, leur poitrine se soulevant au rythme de leurs respirations folles, leurs jambes entremêlées et leurs doigts entrelacés, ils ne parvenaient pas à détacher leurs yeux ni à effacer le sourire extatique qui barrait leurs visages.

    Demande-moi si c’était bien, murmura enfin Meredith.

    Dereks’exécuta aussitôt. C’était bien ? chuchota-t-il.

    C’était mieux que ça, répondit Meredith, avec les yeux de celle qui n’en revient pas d’avoir vécu un moment aussi exceptionnel. Cette envie de nous… ce plaisir… c’est hallucinant. Ça me fait presque peur.

    Derek fronça légèrement les sourcils. Pourquoi ?

    Parce que dans ces moments-là, je ne contrôle plus rien, lui avoua Meredith. J’ai l’impression de ne plus avoir de limites et d’être prête à faire n’importe quoi.

    Derek fit un petit sourire moqueur. Hmm ! Intéressant, ça.

    Meredith le frappa légèrement. Ce n’est pas drôle. Je ne suis pas comme ça d’habitude. Mais toi, tu pourrais me faire faire n’importe quoi, constata-t-elle avec un peu de dépit. Même des trucs qui ne me plaisent pas.

    Derek prit un air dubitatif. Très honnêtement, je ne vois pas très bien ce qui pourrait me plaire et pas à toi, lui fit-il remarquer. On est plutôt en phase dans ce domaine.

    C’est vrai. Meredith se lova contre lui en souriant. Tu avais raison, c’est meilleur quand on parle. Les choses que tu m’as dites, c’est comme si tu avais ouvert une porte. La porte d’une cellule où j’aurais été enfermée depuis toujours.

    Derek passa la paume de sa main sur le dos de sa compagne. Et toi, ce que tu m’as dit, que tu te sentais vivante et en sécurité avec moi, c’est vrai ? C’est vraiment ce que tu ressens ?

    Oui, vraiment.

    Il lui caressa ses longs cheveux blonds. Alors, tu n’as plus peur ?

    Elle se détacha de lui pour pouvoir le regarder dans les yeux. J’ai encore peur mais maintenant je peux faire face. Ça ne m’empêchera plus d’avancer avec toi.

    Mon amour… Derek suivit le contour du visage de Meredith avec son index et reprit possession de sa bouche.

    Quand leurs lèvres se détachèrent enfin, elle planta ses yeux dans ceux de son amant. Derek… je veux vivre avec toi.

    Il sentit son cœur faire des bonds dans sa poitrine. Tu es certaine ? Meredith opina de la tête. Vraiment ? insista-t-il. Parce que, tu sais, c’est tout de même une grande étape dans une vie et…

    Elle se raidit. Qu’est-ce qui se passe, Derek ? Cela fait des mois que tu me harcèles pour que je vive avec toi et maintenant que je suis décidée, tu fais marche arrière ?

    Je ne fais pas marche arrière, protesta-t-il. C’est juste que je ne veux pas que tu prennes ta décision dans un moment d’euphorie.

    Meredith secoua lentement la tête. Ce n’est pas de l’euphorie. Je t’aime et je veux être avec toi. A Hawaii et maintenant, ici… on a déjà vécu ensemble et ça s’est bien passé. C’est quand on est séparés que ça foire, Derek. Je ne veux plus que ça foire. Ce sentiment que j’ai quand on fait l’amour, je veux le ressentir tout le temps. Je veux être heureuse tout le temps. Je veux… je veux… je veux rentrer à Seattle, lâcha-t-elle tout à coup.

    Derek sursauta. A Seattle ? Mais quand ?

    Maintenant… enfin, je veux dire demain… le plus tôt possible en tout cas. Meredith lui jeta un regard implorant.

    Il sentit une légère panique l’envahir. Mais tu n’as pas peur que ce soit trop précipité, trop tôt ? Il n’y a pas si longtemps que nous sommes ici et le traumatisme que tu as subi…

    Ce n’est pas en fuyant que je résoudrai mes problèmes, tu le sais, l’interrompit Meredith sur un ton déterminé. Plus je resterai ici et plus ce sera difficile de repartir. Et puis, l’hôpital me manque, Derek. Ce soir, on a parlé de médecine, on a évoqué nos interventions et j’ai eu envie de tenir un scalpel. Le bloc, les collègues, l’ambiance, tout me manque et je sais que c’est ton cas aussi.

    Tu as raison, reconnut-il. Mais…

    Elle lui coupa à nouveau la parole. Mais pourquoi attendre encore ?

    Parce que… à vouloir aller trop vite, on passe au-dessus des choses importantes et…

    Quelles choses importantes ? Meredith regarda son compagnon avec une certaine perplexité. Derek, qu’est-ce qui peut être plus important que nous et notre métier ? Je veux être chirurgien et je veux vivre avec toi. Je ne vois rien qui soit plus important que ça.

    Poussé dans ses retranchements, il soupira. Tes amis, par exemple.

    Meredith ne put cacher son agacement. Tu veux parler de Cristina ? Tu penses que Cristina est plus importante que nous pour moi ?

    Le fait qu’elle semble nier, une fois encore, ce qui était une évidence pour lui, irrita Derek. J’ai parfois eu cette impression, oui, répliqua-t-il sur un ton un peu vif. Que se passera-t-il si Cristina n’approuve pas tes projets ?

    Cristina est mon amie. Quand elle saura que c’est ce je veux, elle sera heureuse pour moi, argumenta Meredith. Derek ricana. Elle comprit qu’il avait peur, lui aussi. Sa voix prit une inflexion plus tendre. Ecoute, Cristina compte pour moi, c’est vrai mais je n’attends pas son approbation, je n’en ai pas besoin. Je sais ce que je veux et ce que je veux, c’est toi. Alors, je voudrais rentrer à Seattle, retourner travailler et être avec toi. Qu’en dis-tu ?

    Derek la regarda au fond des yeux pour la sonder. Petit à petit, un sourire vint éclairer son visage. J’en dis… j’en dis que ça va m’obliger à te faire de la place à la caravane. Ils se sourirent. Dis-moi, reprit-il avec un air espiègle, ces choses que tu veux me faire mais qui ne te plaisent pas… si tu me montrais de quoi il s’agit ? Comme ça, je saurais ce que je ne dois pas te demander et… Elle se mit à lui donner des petites tapes. Ils roulèrent l’un sur l’autre dans un grand éclat de rire avant de s’embrasser avec passion.


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  • A la sortie du restaurant, Meredith leva un regard plein d’espoir vers Derek. On se promène un peu avant de rentrer ? proposa-t-elle en montrant la plage qui se trouvait juste devant l’établissement.

    Si tu veux. Derek regarda les palmiers dont les branches s’agitaient doucement sous l’effet du vent. Tu ne vas pas avoir froid ? Tu veux que j’aille chercher ma veste dans la voiture ?

    Mais non, l’air est doux ce soir.

    Il passa un bras autour des épaules de Meredith, elle l’enlaça par la taille et c’est ainsi qu’ils descendirent sur la plage déserte en cette heure tardive, bercée par le seul bruit des vagues qui venaient mourir sur le sable. Que dirais-tu d’un bain de minuit ? murmura Derek en déposant un baiser sur la tempe de son amie.

    Cette dernière frissonna en se serrant plus fort contre lui. Oh non, l’eau doit être glacée. Et de toute façon, on n’a pas de maillot.

    Derek sourit légèrement. En même temps, le principe du bain de minuit, c’est de se baigner tout nu, lui fit-il remarquer.

    Oui, eh bien, si tu crois que tu vas me faire faire ça, tu rêves, répliqua-t-elle.

    Derek soupira fortement. C’est vrai, tu es coincée. J’avais oublié.

    Je ne suis absolument pas coincée, protesta Meredith.

    L’indignation contenue dans sa voix amusa Derek. Ah si, je t’assure, tu es coincée ! insista-t-il.

    Meredith comprit au ton de sa voix qu’il se moquait d’elle. Eh bien, d’accord ! Elle le tira légèrement vers le bord de l’eau. Allons prendre ce bain de minuit mais tu ne viendras pas te plaindre si un requin t’attaque et dévore ton machin.

    Derek la prit dans ses bras en éclatant de rire. Oh la sadique ! s’exclama-t-il. Et grivoise par-dessus le marché.

    C’est toi qui as une mauvaise influence sur moi, riposta Meredith. Il se pencha vers elle pour l’embrasser mais elle le repoussa. Pas question ! Je suis coincée. Elle se mit à courir. C’est fini, les baisers, cria-t-elle.

    C’est ce qu’on va voir ! Derek se lança à sa poursuite. Pour lui échapper, elle se mit à zigzaguer sur le sable. Il la rattrapa et la prit par le bras, mais elle réussit à se dégager et repartit dans le sens opposé, en poussant des cris aigus. Il courut à nouveau derrière elle en riant. Elle bifurqua au moment où il allait la saisir. Petite peste, s’écria-t-il. Tu vas voir quand je vais t’attraper.

    Ça n’arrivera jamais ! rétorqua-t-elle. Tu es trop vieux, tu manques de souffle.

    Garce, siffla Derek entre ses dents. Tout à coup, il la vit se plier en deux et tenir sa cheville à deux mains. Inquiet, il se précipita sur elle. Qu’est-ce que tu as ? Tu t’es fait mal ?

    Meredith se redressa brusquement et le poussa fortement. Il tomba par terre. J’t’ai eu ! s’écria-t-elle en s’enfuyant dans un grand éclat de rire. .

    Derek se releva d’un bond et repartit à sa poursuite. Elle riait tellement qu’elle en perdit le souffle et cette fois, il n’eut plus aucun mal à la rattraper. Il la saisit par la taille et ils tombèrent ensemble sur le sable. Alors, tu vois, le vieux. J’y suis quand même arrivé, lui dit-il.

    J’avoue, tu tiens encore la route, lança-t-elle avec effronterie. Dans un élan de tendresse, elle saisit le visage de son amant entre ses mains et déposa un baiser sur ses lèvres.

    Derek la serra dans ses bras et ils roulèrent sur le sable. A nouveau au-dessus d’elle, il la regarda avec intensité. Je suis bien avec toi. Il s’allongea sur elle et enfouit le visage dans ses cheveux parfumés à la lavande. Ses mains commencèrent à s’égarer sur le corps frêle de la jeune fille, de ses cuisses musclées à ses seins dont les tétons pointaient déjà. J’ai envie de toi, murmura-t-il à son oreille, en malaxant doucement un mamelon.

    J’ai envie de toi aussi, répondit-elle sur le même ton.

    Tout en mordillant la peau de son cou, Derek releva le bas de sa robe, pendant qu’il repartait à l’assaut de sa bouche. La sensation de la peau nue de Meredith sous ses doigts mit le feu à ses sens. Son pénis se raidit. Derek tira sur une des bretelles de la robe pour pouvoir en abaisser un peu le haut et atteindre enfin un sein. Il posa la bouche sur la gorge de son amie et la parsema de petits baisers, tout en insinuant deux doigts sous la dentelle du soutien-gorge. Il saisit le téton pointé et le pinça légèrement. La tête renversée en arrière, Meredith poussa un gémissement. Derek ouvrit sa braguette. Caresse-moi un peu.


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