• Ils passèrent l’heure suivante à s’amuser comme des enfants, sautant de piscine en piscine et s’attaquant aux toboggans les plus originaux. Quand ils se jetèrent sur un transat à deux places, ils étaient épuisés mais enchantés. Tu peux être fière de toi, déclara Derek, la voix pleine de tendresse. Tu es la première personne à avoir réussi à me traîner dans un endroit de ce genre et j’avoue que j’ai passé un des meilleurs moments de ces dernières années.

    Le visage de Meredith s’illumina. Je suis trop contente, dit-elle.

    Avec son sourire éblouissant, ses yeux brillants de plaisir, ses joues rouges et ses cheveux trempés, elle était ravissante et Derek ne résista pas à l’envie de l’embrasser fougueusement. Ensuite, ils s’allongèrent l’un contre l’autre pour sécher au soleil. Un garçonnet s’arrêta devant eux avec dans la main, une glace qu’il léchait avec gourmandise. Meredith releva la tête et le regarda avec envie. Derek suivit son regard pour voir ce qui l’intéressait autant. Il se tourna ensuite vers elle en souriant. Est-ce bien raisonnable ?

    Sans doute que non, mais je m’en moque, répondit Meredith avec un air effronté. Elle se leva d’un bond mais se rassit aussitôt avec un air très déçu. Flûte, j’ai pas d’argent.

    Je ne pourrais pas t’aider, dit Derek. Mais si tu veux, je peux aller jusqu’au vestiaire.

    Meredith se remit debout. Non, je vais y aller moi-même, comme ça, j’en profiterai pour repérer le stand de glaces. Elle prit la clé que Derek lui tendait.  

    En la regardant s’éloigner, il remarqua qu’un groupe de jeunes gens la suivaient du regard avec intérêt. Des gamins de son âge, se dit-il. Il pensa qu’un jour, elle le quitterait pour un type du même genre et cette pensée l’irrita. Il s’allongea sur le dos et fixa le ciel en essayant d’associer la forme des nuages à des images, afin de ne plus penser à ce moment inéluctable. Il se releva en entendant des sifflements admirateurs. C’était les mêmes jeunes qui saluaient le retour de Meredith. Derek les vit échanger quelques mots. Sa mâchoire se contracta.

    En croisant son regard, Meredith comprit qu’il avait assisté à la scène et qu’il n’appréciait pas. Ils sont débiles, bougonna-t-elle en se rasseyant à côté de lui.

    Qu’est-ce qu’ils t’ont dit ? se renseigna Derek.

    Ils m’ont proposé de m’asseoir avec eux, lui apprit Meredith avant de lécher sa glace.

    Et qu’est-ce que tu leur as répondu ? demanda encore Derek.

    Que j’étais là avec mon copain et que je n’étais pas intéressée. Meredith fit une moue boudeuse. En plus, ils m’ont sifflée. Comme si j’étais un chien ! Je déteste ça.

    Je n’aime pas ça non plus mais je les comprends, avoua Derek. Tu es ravissante. Et tu as leur âge.

    Justement, c’est pour ça qu’ils ne m’intéressent pas, répliqua Meredith avec un air buté. Ils sont trop bêtes et ils n’ont aucune manière.

    Derek se retourna pour observer les jeunes et il vit qu’ils discutaient en les regardant. Il devina qu’ils faisaient des commentaires sans doute moqueurs sur leur couple. Il se redressa et, les défiant du regard, posa la main sur la cuisse de Meredith, dans un geste qui ne laissait place à aucune interprétation. Tu ressembles à un chien qui marque son territoire, se blâmât-il. Cependant, il ne changea pas d’attitude. Les garçons finirent par tourner la tête. Quelques secondes plus tard, Derek oublia l’incident en voyant Meredith déguster sa glace, avec sa langue qui faisait lentement le tour de la boule pistache. Comme d’habitude, le fantasme se superposa à la réalité. Derek imagina que c’était son sexe qui était assailli par le petit bout de langue rose. Arrête, supplia-t-il d’une voix rauque.

    Etonnée, la jeune fille redressa la tête. Quoi ?

    Derek la regarda intensément. De lécher cette glace de cette manière. Si tu continues, tu vas mettre en transe tous les hommes autour de nous, à commencer par moi. Elle rougit violemment, ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt. Il rit de son embarras et l’attrapa par le poignet pour l’attirer contre lui. Il suça du bout de la langue les reliquats de glace qu’elle avait autour des lèvres avant de la relâcher, le souffle court. Tu veux encore rester ou on change d’horizon ?

    On change, dit-elle en se levant.

    Un quart d’heure plus tard, ils s’étaient douchés, changés et ils étaient revenus à la voiture. En sortant du parking, Derek se demandait quelle direction prendre quand il avisa une carte de la région sur le trottoir d’en face. Il arrêta la voiture sur le côté. Je reviens, prévint-il en sortant. Il regarda sa montre. Il était près de 16 heures et il ne se voyait pas descendre indéfiniment la côte. L’idée d’un long week-end avec Meredith effleura son esprit, avant de la repousser aussitôt. Tu deviens ridicule, mon vieux ! Sur le panneau, la petite ville de San Luis Obispo attira son attention. Cela faisait des années qu’il n’y était plus allé mais il gardait le souvenir d’une agréable bourgade. Il retourna à son véhicule. San Luis Obispo, annonça-t-il à Meredith. Elle le regarda avec un air interrogateur. San Luis Obispo, répéta-t-il. C’est une petite ville qui est tout près d’ici et tu verras, c’est un endroit sympa.


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  • Sa mère partie, Derek regarda Meredith avec un air penaud. Elle a raison, mille fois raison… Je suis désolé pour cette scène…

    Tu pensais vraiment ce que tu as dit… que nous n’allions peut-être pas nous en sortir ? demanda la jeune femme, en tordant un mouchoir entre ses mains.

    J’ai dit n’importe quoi. Derek s’approcha lentement d’elle. Tout à l’heure, je t’ai dit des choses et tu n’as pas réagi. Quand je me suis réveillé, j’ai voulu t’en parler mais comme ma mère était là… ça m’a contrarié et quand je suis contrarié, je me conduis comme un imbécile, reconnut-il avant de se planter devant son amie, en espérant qu’elle fasse un geste vers lui.

    Elle resta immobile. Alors, tu crois qu’on va s’en sortir ? murmura-t-elle.

    On a vécu des moments autrement plus difficiles et on s’en est toujours sorti, non ? Oublie ce que j’ai dit, Meredith, c’était stupide et sans fondement. N’y tenant plus, Derek la prit dans ses bras et déposa un léger baiser sur ses lèvres.

    Tu sais, pour ce matin…

    Chut !

    Il se pencha pour l’embrasser à nouveau mais elle le repoussa délicatement. Ce matin, ce que tu m’as dit… j’ai tout entendu. Je n’étais pas indifférente, ou fâchée, ou peu importe. Mais c’était trop, je ne pouvais pas réagir, pas tout de suite. Moi aussi, je voulais t’en parler à ton réveil mais ta mère était là, alors…

    Parlons-en maintenant alors, proposa Derek, bien qu’il soit partagé entre l’espoir et la crainte d’être déçu, une fois encore.

    Ecoute, le mariage, la maison, les enfants… je t’avoue que je… C’est tellement… ça continue à me faire peur, réussit enfin à avouer Meredith. C’est encore trop tôt, Derek. Je ne suis pas prête. Il parvint à rester impassible. La seule chose dont je sois absolument sûre à l’heure qu’il est, c’est que moi aussi, je veux vieillir avec toi, poursuivit Meredith. Moi aussi, je veux mourir dans tes bras à 110 ans… même plus tard, si c’est possible. Derek sourit enfin. Je ne peux pas imaginer vivre sans toi, lui confia-t-elle. Je ne sais pas si c’est ce que tu voulais entendre mais…

    Il posa un doigt sur sa bouche, pour la faire taire. C’est très bien pour un début… Pour le reste, j’attendrai que tu sois prête, je te l’ai promis. Il fit une petite grimace. Evidemment, je ne peux pas te garantir que je n’essayerai pas encore de te convaincre.

    Donc, tu comptes encore me mettre la pression, conclut Meredith en souriant.

    Je crains que oui, admit Derek, les yeux pétillants de malice.

    Meredith se colla à lui et lui caressa les lèvres du bout de l’index. Ce ne serait plus vraiment toi, si ce n’était pas le cas.

    Derek lui saisit la main et posa les lèvres au creux de son poignet. Je suppose que non.

    Meredith soupira avec trop d’ostentation pour que ça soit sincère. Alors, je vais devoir m’y faire.

    Derek prit un air faussement sérieux. Ce serait bien. Surtout si tu as l’intention de me supporter jusqu’à 110 ans.

    Ou plus, si affinités, plaisanta Meredith. Il rit de bon cœur, heureux de constater que l’orage qui les avait menacés disparaissait aussi rapidement. Il la serra contre lui avec force et ils restèrent ainsi, enlacés, profitant au maximum de ce moment de grâce. Après un long moment, Meredith s’écarta légèrement et le regarda avec espièglerie. Tu n’étais pas trop mal quand tu étais plus jeune.

    Tu trouves ?

    Elle hocha la tête de haut en bas. Oui. Tu étais un très mignon petit garçon. Et plus tard, les petites bouclettes… c’était vraiment très seyant, se moqua-t-elle

    Derek feignit de vouloir la frapper. Espèce de garce !

    Elle pouffa. Tu devrais peut-être renoncer au gel, tu ferais fureur.

    Je fais toujours fureur, quelle que soit ma coiffure, répliqua Derek. Tu devrais le savoir.

    Oh mais je n’en doute pas, ironisa Meredith.

    Tu m’aimerais encore si je n’avais plus de cheveux ? lui demanda Derek.

    Elle feignit de réfléchir. Hum… oui, je crois bien… un petit peu. De toute façon, il faudra bien parce que lorsque tu auras 110 ans, tu risques de ne plus en avoir beaucoup.

    Derek la souleva dans ses bras et tournoya avec elle tout autour de la table, dans leurs éclats de rire qui se confondirent en un seul. Quand il la reposa enfin au sol, il s’empara de sa bouche avec passion. Il s’en détacha avec peine. Si je m’écoutais… si on reste ici, tu sais comment ça va se terminer. Ce n’est pas que je n’en ai pas envie mais il faut bien qu’on fasse autre chose de temps en temps. Va vite t’habiller, je t’emmène en balade.


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  • Ils avaient passé le reste de la journée à Hartford, la capitale de l’état. Avant tout autre chose, Derek avait tenu à rendre visite à un ancien médecin du Hartford Hospital, qui avait contribué à faire naitre sa vocation de chirurgien. Malgré son âge, le vieil homme n’avait pas caché son intérêt pour le frais minois de Meredith, au grand amusement de Derek. Ensuite, le couple avait déambulé dans le quartier de Nook Farm où Derek avait montré à son amie la maison de Mark Twain, le célèbre auteur de Tom Sawyer, et un peu plus loin celle de Harriet Beecher Stowe qui avait écrit "La case de l’oncle Tom". Après avoir parcouru les allées du Bushnell Park, où ils avaient admiré des monuments commémoratifs consacrés aux soldats de la guerre de Sécession, ils avaient déjeuné dans une des nombreuses pizzerias de la ville. Derek n’avait apprécié que très moyennement les œillades enflammées que le pizzaïolo de service avait lancées à Meredith, en trouvant maints prétextes pour venir à leur table. Il avait alors marqué très nettement son territoire en tenant la main de sa compagne, jouant avec ses doigts, l’inondant de regards langoureux et de sourires tendres, allant même jusqu’à l’embrasser dans le cou pour bien faire apparaître son statut de petit ami attitré. Tout cela avait amusé Meredith au plus haut point. En sortant du restaurant, ils s’étaient promenés dans Elizabeth Park, un endroit paradisiaque où on trouvait, autour d’un étang, des jardins de fleurs sauvages. Ils s’étaient assis sur un banc et, serrés l’un contre l’autre, s’étaient bécotés comme des adolescents. Ce n’est qu’en fin d’après-midi qu’ils s’étaient décidé à reprendre la voiture pour rentrer. Ils avaient discuté de tout et de rien pendant le voyage du retour jusqu’à ce que Canaan leur apparaisse au loin.

    Tiens, regarde, là, dit Derek en lui désignant une bâtisse en ruines. C’est ici que la ville organisait des soirées pour les jeunes.

    Des soirées dansantes ? s’enquit Meredith.

    Oui… même si moi, je ne dansais pas, tu sais bien, précisa Derek avec un petit sourire. Je venais là surtout pour draguer et repartir en agréable compagnie. Mais je dois dire que ça ne m’est pas souvent arrivé.

    Pourquoi, tu draguais mal ? demanda Meredith sur un ton dubitatif.

    Sans doute oui…

    Elle le regarda avec tendresse. Tu as fait des progrès depuis lors. Difficile de te résister.

    Il sourit plus largement. Avec toi, j’étais vraiment très motivé, ce qui n’était pas le cas à l’époque. Et surtout, je n’avais pas le physique avantageux de Mark. Les cheveux en pétard et les boutons d’acné n’ont jamais été un atout pour séduire les filles.

    Meredith manifesta son étonnement par une petite moue. Sur les photos, tu étais mignon pourtant. Derek la regarda comme si elle venait d’énoncer une énormité. Mais si, je t’assure, insista-t-elle. La preuve, c’est que tu as séduit Jamie Lynn. Elle ne s’en est toujours pas remise d’ailleurs, persifla-t-elle.

    Derek rit. Tu ne lui passes rien, hein ?

    Elle ne m’a pas fait de cadeau non plus, riposta Meredith. Il lui prit la main et la serra, sans dire un mot. Elle se tut aussi et regarda la campagne défiler. Ils allaient entrer dans la ville quand elle se tourna vers lui. Quand tu étais avec elle, tu l’emmenais où ? Elle vit qu’il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Quand vous vouliez être seuls, avoir de l’intimité, vous alliez où ? Chez l’un ou chez l’autre ?

    Il haussa les sourcils. Hou non, certainement pas. Chez moi, il y avait quatre sœurs envahissantes et curieuses. Et chez elle, des parents très croyants pour lesquels il n’était pas question de faire quoi que ce soit avant le mariage. Alors, le plus souvent, on faisait ça dans la voiture, comme beaucoup de jeunes d’ici, d’ailleurs. On avait un endroit en dehors de la ville. Il fallait juste faire attention à la police et aux curieux.

    Montre-moi, lui dit Meredith avec une certaine excitation dans les yeux.

    Quoi ?

    Cet endroit, je veux le voir. Tu n’as sûrement pas oublié où il se trouve. Conduis-moi.

    L’insistance de Meredith étonna Derek. Pourquoi ? Il n’a rien d’exceptionnel. C’est juste un coin retiré, dans la forêt. En quoi ça peut t’intéresser ?

    Comme ça… Une envie. Meredith le regarda de telle manière qu’il ne peut faire autrement que de satisfaire son désir.

    D’un brusque coup de volant, il fit demi-tour et roula vers le bois qu’ils venaient de longer. Soudain, il tourna à droite et emprunta un chemin tapissé de feuilles. Enfin, il arrêta son véhicule dans une minuscule clairière. Voilà, voilà le lieu de turpitude des jeunes de Canaan à mon époque, plaisanta-t-il. Je me demande si c’est toujours le cas maintenant.

    Meredith regarda autour d’elle avec curiosité. Alors, c’est ici que tu sautais Jamie Lynn.

    Meredith, dit Derek avec un ton désapprobateur. Je sais que tu as plein de raisons de lui en vouloir mais je ne l’ai pas sautée. Ce n’était pas qu’une coucherie. J’avais des sentiments pour elle, rien de comparable à ce que j’éprouve pour toi, bien sûr, mais néanmoins. Je ne dis pas ça pour te faire de la peine mais j’ai vécu des bons moments avec elle.

    La jeune femme sentit la jalousie étreindre son cœur. Cet endroit est chargé de souvenirs, n’est-ce pas ? Des souvenirs avec elle. Elle se rendit compte qu’elle avait parlé sèchement.

    Derek opina de la tête. C’est loin, tout ça, ajouta-t-il directement. Tu ne peux pas être jalouse de mon passé. Pas de celui-là.

    Je ne suis pas jalouse, affirma Meredith. Tout à coup, elle déboutonna vivement son chemisier qu’elle fit tomber à ses pieds.

    Qu’est-ce que tu fais ? demanda Derek, stupéfait.

    Meredith ouvrit la fermeture de son jean et se souleva légèrement pour faire glisser le pantalon le long de ses jambes. Devine. Vêtue de ses seuls sous-vêtements, elle défia Derek du regard. Je veux faire l’amour. Et après, tout ce que tu as pu faire ici avec Jamie Lynn sera effacé de ta mémoire, je te le promets.


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  • Vingt minutes plus tard, San Luis Obispo leur apparut, joliment installée dans une vallée verdoyante encerclée de collines et de pics volcaniques.

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    Le temps était magnifique et ils décidèrent d’en profiter en se promenant dans la petite ville dont le glorieux passé hispanique se faisait encore sentir à maints endroits. Main dans la main, ils déambulèrent dans les rues ombragées du centre où on ne comptait pas les magasins chics et les galeries d’art. Ils apprécièrent particulièrement les petites rues piétonnes envahies par les terrasses de café et les petits restaurants typiques.

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    Leur balade les amena par hasard dans une étroite ruelle dont les murs étaient entièrement recouverts de chewing-gum. Sur plus de vingt mètres de long et quatre mètres de hauteur, des bouts de chewing-gum mastiqués avaient été collés, certains formant même des dessins. 

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    Derek ne put cacher son dégoût lorsqu’une jeune fille colla son visage au mur pour y faire adhérer le chewing-gum rose qu’elle avait en bouche. Il tira sur la main de Meredith pour la faire avancer plus vite, tant il avait hâte de sortir de ce cloaque. Mais son amie le retint parce qu’elle avait remarqué un collage particulier. Je rêve ou c’est…

    Oui, c’est un préservatif, confirma Derek avec un air écœuré. Et à mon avis, il est usagé. Viens, foutons-le camp d’ici avant de choper une maladie. Il marcha si vite pour sortir de la ruelle que Meredith dut trottiner pour le suivre.

    Je me demande qui a eu l’idée de faire ça, dit-elle.

    Aucune idée, répondit Derek. Mais qui que ce soit, il n’était sûrement pas à cheval sur l’hygiène. Je ne comprends pas que la ville laisse ce truc. C’est répugnant.

    C’est une forme d’art urbain, estima Meredith. Le regard scandalisé que lui jeta Derek la fit sourire. Et à mon avis, c’est devenu une attraction touristique, lui fit-elle remarquer en jetant un coup d’œil vers la ruelle où s’attardaient plusieurs groupes de curieux.

    Les gens sont tarés, décréta Derek sur un ton péremptoire.

    Ils poursuivirent leur visite, s’arrêtant fréquemment devant les vitrines des boutiques de vêtements. A plusieurs reprises, Derek proposa à son amie d’entrer dans un magasin pour voir s’il n’y avait rien qui lui plaisait mais à chaque fois, elle refusa obstinément, prétextant qu’elle n’était pas là pour faire du shopping. En réalité, elle se serait bien laissé tenter si elle n’avait pas eu la certitude que Derek règlerait tous ses achats. Et de fait, elle dut le menacer de rentrer à San Francisco par le premier autocar pour qu’il la laisse payer les cartes postales qu’elle avait choisies pour envoyer à quelques membres de sa famille. Cependant, cette petite querelle ne ternit pas leur bonne humeur et c’est tendrement enlacés qu’ils continuèrent à flâner dans la charmante cité. Ils s’étaient arrêtés devant un marchand de tableaux lorsque Derek réalisa qu’il n’avait pas pensé une seule fois à la clinique et à ses patients. C’était une première. Se promener, faire du lèche vitrine, ne faisait pas partie de ses habitudes. Il considérait même cela comme une perte de temps mais auprès de Meredith, c’était un véritable plaisir, une sorte d’évasion salutaire. Il se sentait bien, vraiment bien, totalement détendu. Une fois encore, la pensée que cette journée était ce qu’il avait vécu de mieux depuis des années lui traversa l’esprit. Et on n’a même pas encore fait l’amour, se dit-il, un peu surpris.

    Quelques mètres plus loin, Meredith ralentit le pas devant la vitrine d’une boutique de bijoux fantaisie. Derek le remarqua et la fit arrêter. Et ici, il n’y a rien qui te plait ? Elle hocha la tête. Regarde mieux, insista Derek. Il y a de jolies choses.

    Oui, c’est vrai, mais je ne veux pas, s’obstina Meredith.

    Tu as des boucles d’oreille, remarqua Derek. Donc, c’est que tu aimes les bijoux.

    Evidemment mais ce n’est pas la question, répliqua Meredith. Derek la regarda avec un air étonné. Elle soupira. Ecoute, je te vois venir. On va entrer dans cette boutique et tu vas vouloir m’offrir quelque chose et c’est très gentil, mais tu sais que ça me met mal à l’aise. Il voulut parler mais elle ne le laissa pas faire. Oui, je sais, c’est bête, mais c’est comme ça, tu ne me changeras pas. Et puis, n’oublie pas ton principe, tu n’offres jamais rien aux femmes avec qui tu couches. Alors, il n’y a aucune raison pour que tu m’offres un bijou, conclut-elle.

    J’en vois au moins une, riposta Derek. J’en ai envie. Il rapprocha son visage de celui de la jeune fille jusqu’à ce que leurs lèvres ne soient plus qu’à quelques centimètres. Et aussi parce que tu es plus qu’une femme avec qui je couche, murmura-t-il. Il embrassa furtivement ses lèvres. Viens. Il la prit par la main et l’entraîna dans le magasin. Stupéfaite par l’aveu qu’il venait de lui faire et qui sonnait pour elle comme une déclaration d’amour, Meredith le suivit docilement.

    La vendeuse s’avança tout sourire vers eux mais le regard de Derek lui fit comprendre qu’il valait mieux ne pas l’importuner. Elle battit immédiatement en retraite. Derek se tourna vers Meredith. Qu’est-ce qui te tente ? L’air un peu gêné, elle haussa légèrement l’épaule droite. Derek comprit qu’elle ne lui dirait rien, parce qu’elle avait peur d’abuser de sa générosité, et que donc, il devrait se débrouiller seul. L’entrainant à sa suite, il observa les différents présentoirs jusqu’à ce qu’il repère un collier tout simple, fait d’une fine chaîne en argent à laquelle pendait une pierre de couleur parme en forme de goutte. Il y avait aussi les boucles d’oreilles assorties. Derek trouva que c’était le bijou idéal pour son amie, simple, épuré, sans fioritures, bref, comme elle. Il fit signe à la vendeuse d’approcher. On aimerait voir celui-ci de plus près, dit-il en lui désignant le bijou.  


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  • Sans laisser à Derek le temps de réagir, Meredith s’assit à califourchon sur lui et se jeta sur ses lèvres chaudes. A la seconde même où leurs bouches se joignirent, il sentit s’évanouir les quelques réserves qu’il avait et il lui répondit avec ardeur. Il posa ses mains sur les cuisses de son amie et remonta lentement jusqu’à arriver sur ses fesses qu’il étreignit avec passion. Il poursuivit son ascension vers le soutien-gorge qu’il dégrafa d’un geste. Allons sur la banquette arrière, dit-il de sa voix rauque. On y sera mieux. Meredith ne se le fit pas dire deux fois. Elle n’était pas sitôt installée qu’il la rejoignait d’un bond. Ils reprirent leur baiser là où il avait été interrompu. Elle se mit à défaire les boutons du haut de la chemise de son amant tandis que celui-ci s’attaquait à ceux du bas. Une fois que ce fut fini et que la chemise fut tombée à terre, ils serrèrent leurs torses nus l’un contre l’autre et s’allongèrent sur la banquette. 

    Derek dévora le visage de Meredith de baisers fougueux, allant sur ses lèvres, ses joues, ses yeux, dans le cou aussi. Il posa une main sur sa gorge puis la fit descendre sur un globe qu’il engloba totalement, le caressant, le malaxant, tandis que l’autre main courait sur son ventre, jouant par moment avec ses côtes. Soudain, il grogna et plongea sa tête entre les seins de la jeune femme, pour en téter avidement les pointes. Au même moment, ses doigts se glissèrent sous le string. Meredith sentit ses joues s'empourprer de désir et se mordit la lèvre. Très vite, elle se cambra sous l’effet des petites morsures que son partenaire infligeait à sa poitrine et l’attrapa par les cheveux pour amener ses yeux bleus à la regarder. Il comprit qu’elle ne tenait plus, son sexe le réclamait. Fou de désir, il se rua sur son string et l'enleva, le lui arrachant presque. Il se mit à genoux entre ses jambes qu'il écarta presque brusquement et embrassa l’intérieur de ses cuisses avant de fondre sur sa vulve qu’il lécha à grands coups de langue. De ses doigts, il ouvrit ses lèvres pour découvrir son petit bouton qu’il agaça sans retenue. Il fit tournoyer sa langue tout autour de plus en plus vite. Meredith soupira de contentement. Alors, Derek enfonça un doigt, puis un second, dans son intimité, leur imprimant un mouvement de va-et-vient qui arracha à la jeune femme des gémissements de plaisirs à chaque pénétration, jusqu’à ce qu’elle jouisse enfin.

    Le temps qu’elle récupère, il se blottit dans ses bras, la tête posée sur sa poitrine, se laissant bercer par sa respiration haletante. Mais très vite, il recommença à la caresser, un peu partout, à l’aveugle. Ils s’embrassèrent à pleine bouche. Leurs mains se firent plus audacieuses, leurs baisers plus langoureux, leurs caresses plus sensuelles. Meredith sentit contre sa cuisse que le désir de Derek était bien vivace et glissa une main entre leurs corps pour cajoler son sexe à travers la toile de son jean. D’une main, il ouvrit sa braguette et dégagea son membre que Meredith enserra pour commencer à le masturber. Il s’immobilisa, les lèvres entrouvertes juste au-dessus de celles de son amie, sa respiration devenant de plus en plus forte. Souriant de voir l’effet qu’elle lui faisait, Meredith le poussa pour qu’il se trouve, à son tour, allongé sur le dos. Elle acheva de le déshabiller complètement et décida de le faire languir en promenant ses doigts sur son torse. Il grogna d’impatience. Elle se recula un peu pour admirer son sexe rougi de plaisir, dont elle suivit, du bout de l’index, les courbes des veines gonflées. De l’autre main, elle attrapa les testicules et les massa. Derek laissa échapper un râle. Elle se laissa alors glisser sur le sol, dans l’espace entre les sièges avant et la banquette arrière, et se mit à genoux devant son amant. Il s’installa confortablement, les jambes bien écartées, et doucement, lui prenant le visage entre les mains, l’amena à la rencontre de sa verge. Du bout de la langue, elle la lécha sur toute la longueur. Un tremblement parcourut Derek. Meredith recommença, mais en léchant aussi le gland cette fois, autour duquel elle enroula sa langue avec une lenteur calculée. Elle entendit son ami gémir son prénom tandis qu’elle titillait son méat. Alors, elle aspira son sexe lentement, très lentement, dans sa bouche. Derek tendit ses hanches vers elle et la regarda arrondir ses lèvres sur le bout de son pénis, puis le laisser glisser au fond de sa gorge, le prendre sur toute sa longueur, le faire ressortir. Il crispa ses doigts dans ses cheveux. En réponse, elle accéléra et intensifia sa caresse. Ses lèvres caressèrent le membre tandis qu’elle l'engloutissait profondément. Elle s’amusa à le retirer de sa bouche, en le caressant de la langue, dont elle glissa la pointe, à chaque passage, dans le méat du gland. Elle en profita pour regarder Derek et le vit, lèvres entrouvertes, savourant le plaisir qu’elle lui donnait, laissant échapper des gémissements de plus en plus rauques. Il s’appuya sur ses bras pour qu’à chaque mouvement de sa bouche, il puisse faire correspondre un mouvement de son bassin. Elle resserra ses mains à la base de son phallus tout en continuant sa fellation.

    Tout à coup, Meredith libéra son prisonnier. Tu bandais aussi fort pour Jamie Lynn ? lui demanda-t-elle dans un murmure, avant de se remettre à lécher son gland à petits coups de langue.

    Oh bon sang, non, geignit Derek.

    Et elle te suçait aussi bien que moi ? demanda encore Meredith, ses lèvres collées au phallus.

    Non, non.

    C’est vrai ?

    Personne ne m’a jamais sucé aussi bien que toi, personne, répondit Derek d’une voix sourde et rauque.

    Satisfaite, Meredith entreprit de lécher la verge de son amant sur toute sa longueur, insistant particulièrement sur le bout. Ensuite, elle alterna des caresses du bout de la langue et un mouvement ferme de la main. Il gémit sous la douce torture qu’elle lui infligeait. Tout à coup, elle avala son membre presque jusqu’à la base avant de le faire ressortir et de le reprendre en bouche. Doublement branlé par les lèvres et la main de Meredith, Derek eut l'impression que son sexe augmentait encore de volume. Il se mordit les lèvres.

    Meredith ne s’arrêta que pour l’interroger une fois encore. Jamie Lynn, elle te faisait jouir dans sa bouche ?

    Derek hocha la tête de droite à gauche. A la façon dont sa compagne le regardait, il sut ce qui allait suivre et frémit d’impatience. Elle le reprit dans sa bouche, les lèvres serrées autour de son sexe et recommença à le sucer à un rythme effréné. Après seulement quelques secondes, elle sentit la verge qui durcissait. Elle releva les yeux vers Derek. Il fut heureux de voir l’excitation dans son regard. Alors il se laissa aller, guettant les premiers soubresauts de plaisir. Elle accentua encore la cadence, en reprenant le massage des testicules. Soudain, il se raidit. Chérie… je… Il éjacula au fond de sa gorge en criant son plaisir.


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