• Derek stationna son véhicule devant la maison de Meredith. Dans un même mouvement de la tête, ils regardèrent la bâtisse où ne brillait aucune lumière. Après quelques secondes, Meredith se tourna vers son compagnon. Voilà.

    Voilà, dit-il avec un petit sourire triste. Nous y sommes… Tu crois qu’ils sont là ?

    Je ne pense pas. Meredith jeta un coup d’œil à sa montre. A cette heure-ci, ils doivent être encore au Seattle Grace.

    Sûrement, oui. Derek détourna les yeux et regarda devant lui, dans le vague.

    Au cours de cette dernière journée de voyage, Meredith avait senti un malaise s’installer entre eux. Derek s’était peu à peu renfermé sur-lui-même. Il redoutait ce retour, elle en était consciente, mais elle ne savait plus que dire pour le rassurer. De toute façon, à chaque fois qu’elle avait voulu aborder le sujet, il l’avait fait taire. Bon… je vais y aller, annonça-t-elle.

    Derek ouvrit sa portière. Je vais t’aider pour les bagages.

    Oh non, ce n’est pas la peine, assura Meredith. Ce n’est qu’un sac. Derek sortit néanmoins de la voiture pour tirer le sac du coffre. Elle le rejoignit. Je vais directement faire une lessive. Il hocha la tête sans dire un mot. Le sac à la main, elle fit deux pas vers la maison puis revint vers lui. Derek, est-ce que j’ai raison ?

    De faire une lessive ? demanda-t-il, tout en sachant que ce n’était pas de ça dont elle parlait.

    Meredith haussa les épaules. Ne sois pas stupide. Est-ce que ma décision est la bonne ?

    C’est ta décision, Meredith, répondit simplement Derek. Si elle te convient, alors, c’est la bonne. Il faut seulement que tu sois sûre de ne pas avoir de regret.

    Très bien, dit-elle un peu déçue par cette réponse. Elle aurait aimé qu’il lui donne un avis plus tranché. Bon… ben… je vais y aller alors.

    Le cœur lourd, Derek la regarda faire quelques pas en direction de la maison avant de l’appeler. Meredith… Elle se tourna vers lui. Tu as besoin d’aide ? lança-t-il.

    Elle secoua la tête. Non, ça va aller. Elle lui fit un signe de la main et se dirigea vers sa maison. N’oublie pas de faire de la place dans tes armoires, lui cria-t-elle alors qu’il allait remonter dans son véhicule. Je débarque ce soir avec mes affaires.

    Pour la première fois, Derek sourit. C’est comme si c’était déjà fait. Meredith lui décocha un tel regard qu’il eut aussitôt envie de la rejoindre et de lui faire l’amour à l’endroit même où elle était. Et peu importe le voisinage ! Mais, plus sagement, il se contenta de lui renvoyer un regard débordant de passion. Il se dépêcha de s’asseoir au volant, avant d’être tenté de réaliser son fantasme, et démarra en trombe.

    Le sourire aux lèvres, Meredith ouvrit sa porte. Le silence qui régnait dans la demeure lui confirma que tous les habitants étaient absents. Elle en fut presque soulagée. Cela allait lui permettre de réfléchir à ce qu’elle allait dire à ses amis. Elle passa d’abord par la buanderie où elle vida une partie de son sac dans le lave-linge. Pendant qu’elle ajoutait le détergent et l’adoucissant, une idée la frappa de plein fouet. Si elle se dépêchait de faire ses paquets, peut-être aurait-elle la chance de repartir avant le retour de ses colocataires. Après tout, ils ignoraient totalement qu’elle était revenue. Cela lui laisserait du temps pour penser à la façon dont elle allait leur annoncer la nouvelle. Après avoir fait un détour par la cave pour y prendre d’autres sacs, elle grimpa, fébrile, au premier étage. Elle sourit en entrant dans sa chambre où tout respirait la propreté et le rangement. Merci, Izzie, pensa-t-elle. Sans plus s’appesantir, elle se dirigea vers sa penderie qu’elle vida pour en jeter tout le contenu sur le lit. Elle commença à emplir ses bagages. Elle en avait déjà rempli deux lorsqu’elle entendit la porte de l’entrée se fermer en claquant. Elle sortit de sa chambre et se pencha au-dessus de la rampe d’escalier. Izzie ? Cristina ? C’est vous ? Je suis rentrée. Elle entendit une cavalcade et vit surgir Cristina, les yeux ébahis.

    Cette dernière la bombarda de questions. Tu es rentrée ? Ça alors ! Quand ? Ça fait longtemps que tu es là ? Pourquoi tu n’as pas prévenu ? Et ça va ?

    Meredith sourit, heureuse de retrouver son amie telle qu’elle l’avait quittée. Je suis là depuis une heure à peu près. Et oui, ça va… Ça va mieux… Ça va même très bien.

    Les yeux de Cristina brillèrent d’une satisfaction intense. Alors, ça veut dire que tu vas recommencer à travailler ? Tu vas aller voir le chef ? Demain ?

    Meredith fit une petite moue. Oui, sans doute… ou après-demain, je ne sais pas encore. Je n’en suis plus à un jour près maintenant.

    Ouais, dit Cristina, un peu étonnée que son amie ne montre pas plus d’enthousiasme à la perspective de reprendre son travail. Et McDreamy ? Qu’est-ce que tu en as fait ?

    Il m’a déposée et il est rentré chez lui, lui apprit Meredith en essayant déjà de trouver.

    Hum ! C’est mieux comme ça, décréta Cristina, en essayant de ne pas trop montrer sa satisfaction. Izzie était persuadée que vous alliez remettre ça, mais moi pas. Tu n’es pas aussi stupide tout de même !

    A ce propos, commença Meredith. Elle se tut en voyant que Cristina venait de remarquer les sacs au pied du lit.

    Tu repars ? Cristina leva des yeux pleins de soupçons sur son amie. Encore des vacances ? Qu’est-ce qui se passe, Meredith, bon sang ?

    Rien de grave. Meredith prit une profonde inspiration. J’emménage chez Derek.


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  • Meredith se raidit aussitôt. Pas ici ! On pourrait nous voir.

    Derek releva la tête et regarda autour de lui. Qui ça ? Il n’y a pas âme qui vive sur cette plage, lui fit-il remarquer avec un petit rire moqueur.

    Mal à l’aise, Meredith le repoussa mollement. Je préfère qu’on rentre à l’hôtel.

    Derek prit un air un peu boudeur. Tu vois, j’avais raison, tu es coincée.

    Légèrement vexée, Meredith se leva. Eh bien, soit, je suis coincée. Et si ça ne te plait pas, tant pis !

    Derek la regarda avec un sourire mi-tendre, mi-moqueur, frotter le sable qui était accroché à sa robe. Il la prit par la main et la tira vers lui. Elle tomba sur ses genoux avec un petit cri. Ce n’est pas beau de bouder, lui dit-il.

    Je ne boude pas, assura-t-elle.

    C’est certain ? Derek l’enlaça par la taille pour la maintenir contre lui, et passa le bout de l’index sur le contour de ses lèvres. Je suis malheureux quand tu m’en veux.

    C’était exactement ce qu’il devait dire pour que Meredith fonde. Mais je ne t’en veux pas, voyons. Elle passa une main dans les cheveux de son ami. On rentre ?

    Derek fit une moue. Déjà ? On a le temps, non ? Tu n’es pas bien avec moi ?

    Meredith hocha doucement la tête de haut en bas. Bien sûr que si.

    Alors pourquoi veux-tu partir ? Derek appuya sa tête contre celle de la jeune fille. Un si bel endroit rien que pour nous, l’océan qui nous berce… Il n’y a rien de plus romantique, je trouve. Surprise et même un peu suspicieuse, Meredith le dévisagea avec attention. Elle s’attendait à le voir moqueur ou ironique mais au lieu de ça, il regardait l’océan avec un air pensif. Cela l’étonna. Elle le trouvait certes très attentionné mais pas vraiment romantique. Elle eut l’impression de découvrir un autre homme. Sentant qu’elle l’observait, Derek se tourna vers elle. Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?

    Elle lui sourit. Rien. Tu as raison, c’est très romantique. Elle se colla contre lui et lui tendit ses lèvres. Embrasse-moi encore, chuchota-t-elle. Il la reprit contre lui et, une main dans ses cheveux blonds, l’autre errant ci et là sur son corps, il reprit sa bouche avec volupté. Jamais il n’avait pris autant de plaisir à embrasser une femme. Leurs langues se bataillèrent joyeusement, leurs salives se mélangèrent avec délice, jusqu’à ce que leurs souffles se fassent plus courts. Ils se laissèrent aller sur le sable.

    La main de Derek se posa sur la cuisse de Meredith avant de se faufiler sous le tissu de la robe. Derek caressa le sexe de son amie à travers le tanga mais passa très vite sous la dentelle pour atteindre la vulve. Il poussa un soupir de bien-être lorsqu’il la sentit, humide et chaude, sous ses doigts. Il écarta les grandes lèvres pour en apprécier la douceur et explora leurs parois. Il débusqua enfin le clitoris et le massa longuement, en prenant tout son temps. Tu aimes ? demanda-t-il à mi-voix.

    Oui, gémit Meredith.

    De sa main restée libre, Derek abaissa les bretelles de sa robe pour dégager son buste. Il fit sortir un sein du soutien-gorge pour en gober le mamelon, le léchant avec avidité, le suçotant avec ravissement. Un sein en bouche, le clitoris sous les doigts, il était au paradis. La pression de ses doigts sur le petit bouton s’accentua en un mouvement circulaire de plus en plus rapide. Quand il sentit le corps de Meredith se tendre, il la pénétra de deux doigts et entreprit de larges va-et-vient. Un bref coup d’œil vers la jeune fille lui permit de voir qu’elle avait fermé les yeux et serrait les lèvres pour étouffer les gémissements de plaisir qui se bousculaient dans sa gorge. Il précipita ses allers et retours jusqu’à ce qu’elle se cambre contre lui avec un râle de jouissance.

    Il attendit qu’elle desserre les cuisses pour retirer sa main et envelopper son amie dans ses bras. Elle s’agrippa à lui et nicha son visage dans son cou, encore frissonnante du plaisir qu’elle venait d’éprouver. Réalisant peu à peu ce qu’elle venait de faire en ce lieu public, elle se demanda un instant jusqu’où elle serait capable d’aller pour l’amour de cet homme. Sans avoir la réponse, elle était consciente que Derek avait du pouvoir sur elle et qu’il était capable de lui faire franchir certaines limites. Etrangement, cela l’excita. Elle se lova contre Derek. J’ai envie… j’ai envie de te sentir en moi, murmura-t-elle.

    Devant cette nouvelle audace verbale, Derek se sentit pousser des ailes. Moi aussi, j’ai envie d’être en toi, déclara-t-il d’une voix sourde. Je veux te prendre… t’entendre gémir… crier… Te sentir jouir. Il voulut allonger Meredith sur le sable mais elle résista.

    Je préférerais vraiment qu’on rentre à l’hôtel, dit-elle. Quelqu’un pourrait arriver et en plus, j’ai un peu froid.

    Tu as raison. Ils se levèrent et, avant que Meredith ait eu le temps de faire un pas, Derek la souleva dans ses bras. On sera mieux dans notre chambre pour ce que j’ai envie de te faire. Frémissante d’impatience, elle s’accrocha à son cou et reposa délicatement la tête sur son épaule. Il ne la déposa qu’une fois arrivé sur la jetée.


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  • Derek ? s’exclama Cristina. Tu emménages chez lui ? Donc, ça veut dire que vous êtes de nouveau ensemble. Meredith acquiesça d’un signe de tête. Izzie avait raison, conclut Cristina avec un certain dépit.   

    Oui, répondit sobrement Meredith en recommençant à jeter ses vêtements dans un troisième sac.

    Quand tu dis que tu emménages chez lui, tu veux dire que tu vas vivre dans sa caravane ? se renseigna Cristina dont la perplexité se lisait sur le visage.

    Meredith n’eut pas le temps de lui répondre. Izzie lui sauta dans les bras en hurlant. Merediiiiiiith ! Tu es revenue ! Oh c’est trop bien ! Pourquoi tu ne nous as pas prévenues ? Elle est revenue, Cristina !

    Ouais… et elle repart, bougonna cette dernière. Elle va rejoindre son clown dans sa roulotte.

    Cristina ! Meredith fusilla son amie du regard. J’emménage chez Derek ce soir, précisa-t-elle à l’intention d’Izzie.

    Le regard incrédule de celle-ci se promena de l’une à l’autre de ses amies, avant de tomber sur les sacs qui jonchaient le sol. Oh ! Oui, je vois… Mince, alors !

    Ecoutez, les filles, je sais que c’est soudain comme décision et que vous n’y comprenez pas grand-chose mais c’est ce que je veux. Meredith ignora le ricanement de Cristina. J’ai vraiment envie de vivre avec Derek. Je suis bien avec lui. J’ai besoin de lui.

    Cristina secoua la tête avec une expression de pitié. Izzie se laissa tomber lourdement sur le lit. Je savais que vous alliez vous remettre ensemble. Vous vous aimez, c’est évident. Alors, que vous vouliez vivre ensemble, ça ne m’étonne pas vraiment. Mais à la caravane ? C’est tout petit, Meredith. Tu t’en rends compte ?

    Eh bien, elle n’est pas tout à fait débile, je suppose, intervint Cristina. Quoique ces derniers temps, il y a de quoi avoir des doutes.

    Meredith préféra ne pas répondre à cette nouvelle attaque et passa à la salle de bains. Izzie haussa le ton pour qu’elle l’entende. Comment vous allez vivre à deux là-dedans ? C’est minuscule, il n’y a aucun confort… Pas de salle de bains !

    Il y a une douche, cria Meredith depuis l’autre pièce.

    Izzie ne parut guère convaincue par l’argument. Et la télévision ? Je parie qu’il n’y a pas de télévision, là-bas. Vous allez les occuper comment, vos soirées ? Cristina la regarda comme si elle était démente.

    Le rire joyeux de Meredith résonna. Ne t’en fais pas pour nous, Izzie. Nous ne sommes pas très télévision de toute façon.

    Et pour manger ? L’horreur se lut sur les traits de la jolie blonde. Comment vous allez faire pour vous nourrir ? Tu es nulle en cuisine et lui, à part faire cuire une truite sur un feu de bois, il ne doit pas être très doué. Mon Dieu ! Vous allez mourir de faim.

    T’inquiète ! Cristina prit un air mauvais. Shepherd pourra toujours demander à une infirmière si elle ne veut pas lui mijoter de bons petits plats. Meredith aura les restes, elle a l’habitude. Tiens… pourquoi il ne demanderait pas à Rose ?

    Izzie n’eut pas le temps de réagir que Meredith surgissait dans la pièce, les yeux brillants de colère. Ça, c’est dégueulasse !

    Peut-être mais c’est vrai ! se défendit Cristina.

    Non, c’est faux, protesta Meredith. C’est fini avec Rose.

    Cristina haussa les épaules. Oh ! Rose ou Addison ou je ne sais qui… Peu importe le prénom, il y en aura une, promit-elle. Il y en a toujours une. Au moindre incident entre vous, il se trouve un lot de consolation. Et toi, tu fonces droit dans le panneau et tu cours te jeter dans ses bras. Et à chaque fois, il obtient quelque chose de plus. Elle prit un ton plein d’ironie. Cette fois-ci, il a fait fort. Il a réussi à te convaincre de le rejoindre dans sa maison ambulante. La prochaine étape, ce sera quoi ? Le mariage ?

    C’est amusant, ça, de la part d’une fille qui, il y a quelques mois, suppliait son fiancé de la conduire à l’autel ! riposta Meredith, verte de rage.

    Ça suffit ! cria Izzie en se mettant debout. Arrêtez, vous deux. Vous êtes ridicules. Cristina, c’est moche de parler de Rose, fit-elle remarquer à sa camarade avec un regard désapprobateur. On sait très bien qu’elle n’a pas compté pour Derek et en plus, il ne s’est presque rien passé entre eux, alors ça ne sert à rien de mettre ça sur le tapis. Elle se tourna vers son autre amie. Quant à toi, Meredith, ce n’est pas mieux d’évoquer Burke et ce mariage raté. Elle mit ses mains sur ses hanches. Qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes les meilleures amies du monde et vous vous déchirez pour des bêtises.

    C’est elle qui a commencé, répliqua Meredith avec une moue d’enfant contrariée.

    Après tout, si elle veut faire des conneries, ça la regarde, rétorqua Cristina. Mais qu’elle ne vienne pas se plaindre après !

    Assez ! ordonna Izzie, le regard sévère. Vous m’énervez et quand je m’énerve, je fais des gâteaux que je me sens obligée de manger et alors, je grossis. Et je ne veux pas grossir ! Si je deviens grosse, Alex ne voudra plus de moi et je veux garder Alex, donc, je ne dois pas faire de gâteaux. Elle reprit son souffle. Bon… Meredith, que tu veuilles vivre avec Derek, nous – elle insista fortement sur le pronom en jetant un regard sans équivoque à Cristina qui haussa les épaules – nous trouvons ça tout à fait normal et nous le comprenons. Mais pourquoi à la caravane ? Pourquoi pas ici ? C’est ta maison. C’est chez toi.

    Parce qu’ici, c’est impossible pour nous d’avoir de l’intimité, expliqua Meredith. Une vraie intimité, je veux dire. Nous devons apprendre à nous connaître en tant que couple et, avec vous autour, ce n’est pas possible.

    On dérange Monsieur ? demanda Cristina avec ironie. Tu veux qu’on dégage le plancher ?

    Non. Il n’a jamais été question de ça, répondit sèchement Meredith. C’est moi qui dégage. Vous restez ici, rien ne change pour vous. Izzie ne cacha pas son soulagement. Il ne s’agit que de moi, poursuivit Meredith. Elle reprit un ton plus doux. Ecoutez… je ne vous demande pas de comprendre ma décision mais, simplement, de l’accepter. J’aime Derek. Je l’aime et j’ai besoin de lui. Je me sens bien quand il est là. Je n’ai plus peur… plus autant. L’émotion lui serra la gorge. Je veux être heureuse, tout simplement, et je sais que je peux l’être avec lui. Je veux ma part de bonheur. J’y ai droit, moi aussi. Alors, je vous en prie, ne m’en empêchez pas. Laissez-moi partir, supplia-t-elle, des larmes dans les yeux.

    Mais bien entendu qu’on va te laisser partir ! assura Izzie en faisant les gros yeux à Cristina, pour lui faire comprendre qu’il était plus que temps de mettre fin aux hostilités. Et tu seras heureuse, j’en suis sûre. Derek t’aime comme un fou. Vivre ensemble, ça va résoudre tous les problèmes que vous avez eus jusqu’à présent.

    Et en amener d’autres, grommela Cristina. Elle soupira en croisant le regard implorant de Meredith. Bon, si c’est ce que tu veux… Elle examina brièvement les vêtements amoncelés sur le lit et se pencha ensuite pour ramasser un sac vide. Si tu ne veux pas débarquer à la roulotte en pleine nuit, il serait temps de t’y mettre, pour les bagages. A trois, ça ne devrait pas prendre trop de temps.


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  • Dans la caravane, Derek faisait les cent pas, ce qui revient à dire qu’il tournait en rond entre la banquette du coin salon et l’entrée de la chambre. Il se rongeait les sangs. Voilà plus de deux heures qu’il avait déposé Meredith devant sa maison et depuis, aucune nouvelle. Deux heures, c’était largement suffisant pour jeter quelques vêtements dans un sac et traverser la ville. Alors, pourquoi n’était-elle pas encore là ? Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait peut-être changé d’avis, que ses amis avaient réussi à la convaincre qu’elle allait faire une erreur. Il se demanda comment réagir si c’était le cas. Faire contre mauvaise fortune bon cœur ? Pas évident, voire impossible. Ils avaient été trop loin dans leur relation pour se contenter maintenant de demi-mesures. Rompre encore une fois ? Oui, sans doute. Et cette fois, définitivement… à condition de partir à l’autre bout du pays, et mieux même, à l’autre bout du monde. Derek eut un flash où il se vit membre de M.S.F., mourant de faim en Somalie ou slalomant entre les balles tirées par un sniper irakien. Il secoua la tête pour en chasser ces images stupides. Il n’en était pas encore là. Néanmoins, il avait conscience que, si rupture il y avait encore, il lui faudrait, sans en arriver à de tels extrêmes, mettre de la distance entre lui et Seattle. Ne plus voir Meredith pour ne plus se laisser tenter, pour espérer pouvoir, un jour, l’oublier.

    Son cœur fit un bond quand il entendit le moteur d’une voiture. Il jaillit hors du mobil home et fut atrocement déçu d’apercevoir, en contrebas, Mark Sloan s’extirper de sa décapotable. Alors, on est de retour au pays ? claironna son ami. C’est sympa de prévenir !

    Désolé, bougonna Derek. Pas eu le temps.

    Ouais. Comme t’as pas eu le temps de m’appeler de Canaan pour me donner des nouvelles, riposta Mark. Les deux hommes échangèrent une franche poignée de mains.

    C’est vrai, j’avais promis, reconnut Derek. Mais je n’ai pas eu une minute à moi. Meredith avait besoin de moi. Je me suis consacré à elle à 100%.

    Mark donna une tape amicale sur l’épaule de son ami. Ça, tu n’as pas besoin de le dire. Enfin, le principal, c’est que le résultat soit positif. Elle a tout à fait récupéré, paraît-il.

    Qui te l’a dit ? demanda Derek, aussitôt en alerte.

    Karev… Il a reçu un message de sa copine pour lui annoncer le retour au bercail de leur proprio, expliqua Mark. J’en ai déduit que toi aussi, tu étais rentré. Donc, je suis venu. Il prit un air bourru. Bon, tu vas te décider à m’offrir une bière et à me raconter comment ça s’est passé, ou bien je dois te supplier ?

    Derek l’invita à entrer, après avoir jeté un dernier coup d’œil au dehors, dans l’espoir de voir arriver la vieille voiture bleue de Meredith. Et Karev, il n’a rien dit d’autre ?

    Mark fit une petite moue. Non. Pourquoi ? Il était censé dire quoi ?

    Derek se renfrogna un peu plus. Euh… rien, rien du tout.

    Mark haussa une épaule tout en faisant un sourire un peu condescendant. Ben, voilà pourquoi il n’a rien dit de plus. Il lança un regard en coin vers son camarade. Et toi ? T’as rien à me dire ?

    Derek secoua la tête de droite à gauche. Ça va… je suis un  peu crevé. La route…

    Tu te fous de moi, là ? s’exclama Mark, le sourcil froncé. Je ne suis pas venu jusqu’ici et je n’ai pas salopé mes chaussures à 400 dollars dans ton terrain boueux pour que tu me parles de ton voyage. Malgré la tension qui pesait sur lui, Derek sourit. Bon, tu racontes, oui ou merde ? s’impatienta Mark. Toi et Meredith, c’est reparti comme en 40 ?

    On est ensemble, oui, répondit sobrement Derek.

    Et pour de bon cette fois ? s’enquit Mark en laissant poindre une certaine ironie dans son intonation.

    Oui, oui… enfin, je crois. Derek jeta un coup d’œil par la fenêtre. Non, non, tout va bien. Elle va bien… On est bien.

    Tant mieux ! s’écria Mark. Parce que franchement, vos gamineries, ça commence à devenir lassant. Et à part ça… Canaan, ta mère, tes sœurs ? Quoi de neuf ?

    Derek prit deux bières dans le frigo. Canaan n’a pas changé depuis notre départ, ou presque. Mark eut une moue de dégoût. Derek lui tendit une bouteille. Ma mère refuse qu’on prononce ton nom – Mark fit une grimace – mais elle prie pour ton salut. Mes sœurs t’embrassent. 

    Mark haussa les sourcils avec un air désabusé. Hmm ! Je vais juste me souvenir du dernier truc, tes sœurs… Et Jamie Lynn ?

    Une fieffée garce ! se récria Derek. Et encore je suis poli !

    Mark écarquilla les yeux d’étonnement. Oh ! Quel revirement ! La dernière fois où je t’ai eu en ligne, tu me vantais ses mérites et maintenant tu donnes l’impression de vouloir vomir de dégoût. Qu’est-ce qui s’est passé ?

    Elle a raconté sa version de notre histoire à Meredith, lui apprit Derek. Je te passe les détails scabreux. Ajoute à cela que Nancy a mis en évidence toutes les qualités de mon ex-femme et tu comprendras pourquoi ces deux pestes ont bien failli tout foutre en l’air.

    Bah, tu as bien dit failli, lui fit remarquer Mark. C’est donc qu’elles n’y sont pas parvenues. Ne te mets pas martel en tête avec ça.

    Ouais, dit Derek sans conviction en regardant pour la vingtième fois par la fenêtre. Et ici, quoi de neuf ?


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  • Derek ouvrit la porte de la Madonna Suite. Si Madame Pierrafeu veut bien se donner la peine d’entrer dans sa caverne, dit-il en s’effaçant pour laisser passer Meredith.

    C’est qui, Mme Pierrafeu ? demanda-t-elle en pénétrant dans la pièce.

    Derek ouvrit de grands yeux étonnés. Tu ne connais pas les Pierrafeu ? Fred et Wilma ? Meredith secoua la tête. C’est un dessin animé qui passait à la télévision dans les années ’60, et dont les personnages vivaient à l’âge de pierre, lui expliqua-t-il. On le diffusait encore quand j’étais gamin.

    Jamais entendu parler de cette série, déclara Meredith.

    Derek la poussa contre la porte qu’il venait de refermer et s’appuya contre elle. Pfft ! Toute une éducation à faire !

    Ne me dis pas que ça te déplait, je ne te croirais pas, l’avertit la jeune fille en souriant.

    Derek inclina légèrement la tête sur le côté. Hmm ! Je le reconnais, surtout s’il s’agit de ton éducation sexuelle.

    Ah tu m’étonnes, plaisanta Meredith. Elle se dégagea de son étreinte et avança dans le salon. On peut allumer le feu ? Derek se dirigea vers l’imposante cheminée et appuya sur un interrupteur. Le feu jaillit aussitôt des fausses bûches de bois. Meredith poussa un petit cri de joie. Oh c’est super ! J’adore !

    Son enthousiasme enfantin fit plaisir à Derek. Après avoir admiré un instant son beau visage éclairé par les flammes, il la rejoignit devant l’âtre et la prit dans ses bras. Ça te plait, c’est vrai ?

    Elle jeta ses bras autour de son cou. Oh oui ! Tu m’emmènes dans des endroits qui sont toujours tellement beaux.

    Il faut le plus bel écrin pour un aussi beau bijou que toi, dit Derek avec emphase.

    Meredith haussa un sourcil ironique. On dirait Mark. La phrase débile du mauvais dragueur.

    Derek rit doucement. J’avoue, mais ça n’empêche pas que ce soit tout à fait sincère. Tu es superbe. Ils se laissèrent aller dans un même mouvement et se retrouvèrent, dans les bras l’un de l’autre, couchés sur le sol devant la cheminée. Ils se perdirent quelques instants dans la contemplation des flammes rougeoyantes, jusqu’au moment où il prit son menton entre ses doigts pour la faire tourner la tête vers lui. Fais-moi l’amour, bébé.

    Ici ?

    Oui, ici et maintenant. Je n’en peux plus d’attendre.

    Meredith se noya dans le bleu des yeux de Derek et glissa les doigts dans ses cheveux pour jouer avec ses petites mèches qui bouclaient dans sa nuque. Elle tendit vers lui ses lèvres qu’il prit sans plus se faire prier, les pinçant entre les siennes, les suçant, les léchant aussi, les mordillant enfin jusqu’à ce qu’elle gémisse d’impatience. Fais-moi l’amour, répéta-t-il avec plus d’ardeur dans la voix.

    Oubliant sa réserve habituelle, Meredith se jeta sur lui, écrasant ses seins contre son torse. Tout en l’embrassant, elle lui déboutonna lentement sa chemise. Il l’interrompit pour ouvrir la fermeture de sa robe. D’elle-même, Meredith leva les bras en l’air pour qu’il puisse facilement la déshabiller. Ensuite, elle lui ôta sa chemise avant de s’attaquer à la braguette de son jean. Plus timidement, sans trop regarder son amant, elle fit glisser le pantalon le long de ses jambes. Une fois qu’il eut ouvert son soutien-gorge, enlever leurs sous-vêtements ne fut plus qu’une formalité. Ils se retrouvèrent nus, vibrant de désir l’un pour l’autre.

    Derek posa une main sur l’arrondi des hanches de son amie et promena l’autre sur son ventre plat. Il ne put résister à l’attrait de ses seins et les effleura du bout des doigts en larges cercles concentriques, pour s’approcher de plus en plus de l’aréole. Il s’allongea sur le côté et fit bouger Meredith pour qu’elle se retrouve dans la même position, face à lui. Ils laissèrent leurs mains courir sur leurs corps, elle caressant ses épaules, ses bras, son torse et son ventre, lui s’occupant plus particulièrement de sa poitrine, jouant avec ses mamelons jusqu’à les sentir durcir sous sa paume. Il s’était promis de laisser l’initiative à sa partenaire mais il ne tint plus et prit un téton en bouche pour l’aspirer, sa langue tourna inlassablement autour. Meredith poussa un petit cri quand il le lui mordilla. Il abandonna son sein pour reprendre sa bouche, chatouillant les commissures des lèvres du bout de la langue, attrapant la lèvre supérieure entre les siennes, la léchant sur toute la surface, puis il recommença le même jeu avec la lèvre du bas avant d’enfin les sentir s’entrouvrir sous sa pression et de prendre possession de sa langue. Les deux mains sur les seins de la jeune fille, il sentit les tétons se durcir sous les caresses de ses paumes. Il pétrit délicatement les globes puis prit les bouts pointés entre ses doigts et les pinça. Meredith ferma les yeux et frissonna. Ses tétons étaient tellement tendus qu’elle en eut presque mal. Elle gémit. Elle le voulait, elle le désirait comme elle ne l’avait jamais fait pour rien ni personne. Oubliant toute réserve, elle se saisit de son sexe et enroula sa main autour. Le soupir que Derek poussa lui fit comprendre qu’il n’attendait que ça. Elle éprouvait la même chose. A sa grande surprise, elle réalisa qu’elle adorait sentir le membre de son amant prendre de l’ampleur dans sa main, palpiter sous sa paume, durcir sous ses doigts… Elle aimait ce pouvoir qu’elle exerçait sur Derek. Ses pensées lui firent monter le rose aux joues. Mais alors que quelques semaines auparavant, elle aurait été gênée de l’admettre, elle assumait pleinement maintenant l’idée que cet homme lui avait donné le goût du sexe.


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