• CHAPITRE 366

    Ça l’est, approuva Derek. Mais c’est difficilement réalisable.

    Oui parce que les gens sont profondément individualistes, répliqua Meredith. Et parce qu’ils se croient toujours supérieurs aux autres. L’homme est tellement vaniteux, c’est pathétique.

    Cette condamnation sans appel fit sourire Derek. Mandela, King, tu milites pour la cause afro-américaine ?

    Je ne milite pas, non, répondit Meredith. Mais je m’y intéresse beaucoup. Il y a encore tellement de discrimination dans notre pays. Et pas seulement envers les Afro-Américains. Il y a aussi les latinos et les gays. Je ne comprends pas comment des êtres humains peuvent décider que d’autres n’ont pas les mêmes droits qu’eux, simplement parce qu’ils n’ont pas la même couleur ou la même orientation sexuelle. Ça me sidère quand j’entends que, de nos jours, il y a encore des personnes qui perdent leur travail parce qu’elles sont gays.

    C’est parce que tu te passionnes pour les droits de l’homme que ta bibliothèque regorge d’ouvrages sur la maltraitance des enfants ? Derek but une gorgée du vin que le serveur venait de leur servir en même temps que leurs entrées.

    Meredith opina de la tête tout en coupant un morceau de son cake au crabe. Ça, c’est ce qui me tient vraiment à cœur. Il y a tellement d’enfants qui sont exploités ou maltraités à travers le monde. Et sans aller aussi loin. Quand on voit tout ce qui se passe chez nous ! Les enfants qui vivent dans des milieux défavorisés, avec des parents qui se battent pour simplement survivre, ou qui au contraire laissent tomber les bras et entrainent leur famille dans la déchéance, la drogue, l’alcool… Et à l’école, ce n’est pas mieux, c’est la jungle. Elle recommença à s’enflammer. Et en-dehors de ça, il y a tous les enfants qui sont maltraités ou abusés. Tous ces gosses ont besoin qu’on s’occupe d’eux, qu’on les aide, qu’on les soigne. 

    Tu envisages de devenir pédiatre ? demanda Derek avec un brin d’ironie.

    Meredith lui lança un regard agacé. Tu ne m’en crois pas capable ?

    Ce n’est pas ce que je dis, se défendit Derek. Mais selon moi, tu es trop sensible pour être médecin. Dans ce métier, on fait parfois face à des situations très difficiles, et c’est encore plus dur quand des enfants sont concernés. On est obligé de s’endurcir. Toi, je ne crois pas que tu y arriverais. Et comme tu es une véritable éponge à émotions, on te ramasserait à la petite cuiller.

    Tu as raison, admit Meredith. Je ne pourrais jamais faire médecine. J’ai trop peur de la maladie, de la souffrance et encore plus du sang. Derek ne put s’empêcher de sourire. Elle lui tira discrètement la langue. Et en plus, je ne suis pas assez bonne en sciences, ajouta-t-elle. Je pourrais m’occuper d’enfants qui ont des problèmes, mais pas les soigner.

    Tu veux devenir assistante sociale ? en déduisit Derek.

    Meredith fit la moue. Non, pas vraiment. Moi, je préférerais la psychologie, m’occuper des souffrances morales des enfants, les aider à les surmonter, à se reconstruire. Ça, ça me tente. Elle haussa les épaules. Enfin, je ne sais pas trop. De toute façon, ce n’est pas d’actualité.

    Derek fut surpris qu’elle envisage de faire des études de psychologie. Il la devinait ambitieuse mais il n’imaginait pas qu’elle le soit autant. Cela renforça son idée qu’elle perdait son temps à la boutique. Tout ça, c’est très joli mais ce ne sont que de beaux rêves. Agacé, il se mit à pianoter du bout des doigts sur la table, en négligeant de manger. Quand vas-tu te décider à les concrétiser ? Quand tu seras épuisée de bosser comme une malade dans cette boutique de merde ?

    Je gagne ma vie grâce à cette boutique de merde, rétorqua Meredith, un peu vexée. C’est elle qui me permet de rester à San Francisco et de subvenir à mes besoins.

    Tu aurais mieux fait de consacrer l’argent que tu y as investi, à tes études, riposta Derek.

    Meredith ricana. Ah oui ? Et j’aurais payé quoi avec ça ? La moitié de la première année ? Et après ? La psycho, c’est cinq ans après la licence. Je les aurais payés comment ?

    Tu aurais dû faire un prêt, Meredith, insista Derek. Je sais pourquoi tu ne l’as pas fait et je comprends, mais tu aurais dû le faire. La majorité des étudiants empruntent pour payer leurs études et ils arrivent à rembourser par la suite.

    Oui, s’ils réussissent ! objecta Meredith. Et moi, rien ne dit que j’y arriverai. Derek leva les yeux au ciel. Je ne suis même pas certaine d’être acceptée dans une université, continua Meredith. Il y a même de fortes chances pour que je ne le sois pas.

    Derek ne cacha pas son irritation. C’est n’importe quoi ! Pourquoi tu ne serais pas acceptée ? Il n’y aura pas de problèmes si tu te donnes les moyens de réussir et si tu y crois à fond. Mais si tu pars vaincue d’avance, évidemment… Il lui prit la main. Si tu as le feu sacré, Meredith, si tu es vraiment passionnée par ce que tu fais, alors rien ni personne ne pourra t’arrêter.


  • Commentaires

    1
    Alba06
    Lundi 21 Mars 2016 à 21:00

    On est loin des ravissantes idiotes que Derek a l'habitude de côtoyer, c'est certain !

    2
    Nolcéline 97234
    Lundi 21 Mars 2016 à 21:17

    Bonsoir à tous,

    Bien dit Derek je n'aurais pas dit mieux cool.

    Je sais qu'elle y pense mais il serait temps qu'elle commence à s'y pencher sérieusement en commençant déjà par l'examen d'entrée à la fac et tout comme son petit ami je pense qu'elle réussira il suffit juste de s'en donner les moyens elle a tout pour.yes

    Pour ce qui est du financement des études elle devrait faire un emprunt comme il le lui suggère et je sais qu'il l'aidera de côté-là ainsi que pour étudier yes.

    Allez fonce Meredith yes.

    3
    sammy
    Jeudi 24 Mars 2016 à 00:10

    En espérant que ce que lui dit Derek ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Meredith a énormément de capacités et elle doit croire en elleyes

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