• Le regard plongé dans celui de Meredith, Derek gémissait au rythme de la main qui allait et venait autour de son pénis, tandis que les siennes exploraient le corps de la jeune fille, parcourant ses seins, son ventre, son dos, ses fesses et ses cuisses en une caresse affamée et désordonnée. Leurs bouches se cherchèrent et fusionnèrent en un baiser impatient lorsqu’il la saisit à la taille pour la soulever de quelques centimètres. Les doigts toujours solidement serrés autour du phallus, elle guida celui-ci jusqu’à l’entrée de son vagin avant de s’empaler sur lui. Oh c’est bon, geignit Derek en se serrant contre elle, pour l’empêcher de bouger. Leurs poitrines plaquées l'une contre l'autre, il lui reprit la bouche quelques secondes avant de se jeter sur ses seins. Avec son sexe fiché en elle, ses lèvres baisant ses globes laiteux et ses doigts malaxant la chair ferme de ses fesses, il avait l’impression d’être au paradis. Mais son bel ange, voulant aussi avoir sa part de plaisir, le repoussa doucement et, prenant appui sur ses épaules, commença à coulisser sur le mât dressé. Les yeux fermés, elle savoura un instant la merveilleuse sensation du sexe qui l’investissait. Quand elle rouvrit les paupières, elle croisa le regard extasié de Derek qui la fixait. Tu es si belle. Il plaça ses mains de part et d’autre du cou frêle de son amoureuse avant de descendre lentement jusqu’à ses épaules pour finalement lui saisir les seins à pleines mains. C’est trop bon de te prendre comme ça. Je suis en toi et en même temps, je peux te regarder… et t’embrasser – il joignit le geste à la parole en pinçant délicatement les lèvres de Meredith entre les siennes – et te caresser. Il resserra son étreinte sur les globes, pour les pétrir un peu avant de frotter ses paumes contre les petits tétons. Cependant, il les abandonna assez vite pour promener ses doigts sur les bras de son amie, dans son dos, sur ses fesses et ses cuisses. C’était comme s’il n’avait pas assez de ses deux mains. Il aurait voulu en avoir six, et deux ou trois bouches aussi, pour être partout à la fois. Et pendant ce temps-là, Meredith continuait d’aller et venir lentement sur lui en poussant de petits soupirs de bien-être. Il l’imita quand elle baissa le regard vers leurs sexes et ils restèrent longtemps, les yeux fixés sur ce membre puissant qui apparaissait et disparaissait dans son antre. Oh ça m’excite ! gémit-il enfin.    

    Moi aussi, confessa Meredith d’une petite voix aigüe, en précipitant un peu le mouvement.

    Derek la soutint aux hanches, pour lui faciliter la tâche, mais la fit arrêter très rapidement. Je t’aime, dit-il avant de fondre sur sa bouche pour un baiser voluptueux, prenant tout son temps pour explorer sa bouche, tantôt en léchant son palais, tantôt en aspirant et suçotant sa langue. Quand il la libéra, il remit ses mains sur ses hanches pour lui imprimer un rythme plus lent. Vas-y doucement, bébé, l’implora-t-il. J’ai envie que ça dure longtemps. Avec un doux sourire, elle ondula lentement du bassin, promenant son sexe trempé sur toute la longueur de la verge raide, en contractant très légèrement son vagin à chaque passage. Tu me rends complètement dingue, lâcha-il d’une voix sourde, en lui empoignant les seins. Elle posa ses mains sur les siennes, comme pour l’inciter à pétrir franchement plus franchement ses rondeurs. Il ne se fit pas prier et elle sentit la chaleur de ses paumes se diffuser dans sa poitrine.

    Toi, aussi, tu me rends dingue, haleta-t-elle. Je ne veux pas que ça s’arrête. C’est trop bon.

    Attends, on va faire autrement, lui dit-il après quelques minutes. Se laissant guider par lui, elle lui tourna le dos et s’accroupit légèrement au-dessus du pénis qu’il lui présentait. Elle l’accueillit avec un petit cri et commença directement à aller et venir sur lui. Derek se colla à elle et reprit ses seins en mains, pour les caresser voluptueusement, en même temps qu’il parsemait le haut de son dos d’une multitude de baisers. Très vite, cependant, il l’entraîna avec lui en arrière.

    Elle se retrouva allongée sur lui, le dos appuyé contre son torse, les jambes écartées avec toujours ce phallus qui était planté en elle. Elle ferma les yeux pour savourer les caresses que les deux mains viriles prodiguaient à ses seins, les massant délicatement avant de pincer les tétons pour les faire se dresser encore plus. Mais ses yeux se rouvrirent dès que l’index, que Derek avait d’abord pris soin d’humidifier avec sa salive, vint se plonger entre les petites lèvres pour titiller le clitoris. Un long gémissement s’échappa de la gorge de la jeune fille. Oh ouiiiii… continue ! Derek lui obéit docilement, ravi d’entendre les petits cris de plaisir qu’elle poussait. Quand il la sentit prête à jouir, il arrêta et exerça une légère pression sur ses fesses, pour qu’elle les soulève un peu. Elle comprit ce qu’il attendait d’elle et prit appui sur ses bras et ses jambes pour rehausser son bassin et recommencer à coulisser sur le phallus de son amant. Leurs gémissements se firent très vite écho. Pour soulager sa compagne, Derek la soutint aux hanches et ce fut lui qui donna les coups de bassin, en variant le rythme de sa pénétration. Les cris s’intensifièrent avec les coups de butoir et les Oui… oh oui de Meredith résonnèrent comme autant de supplications. Toutefois, parce qu’il était conscient de ce que cette position pouvait avoir d’inconfortable pour elle, à long terme, et aussi parce qu’il voulait être plus proche d’elle, la regarder dans les yeux, l’embrasser, la caresser, il se retira d’elle et la repoussa doucement sur le matelas. Elle lui tendit les bras et il s’y précipita, le cœur gonflé d’amour et de bonheur. Leur baiser fut d’abord tendre puis plus passionné pour finalement devenir presque sauvage. Leurs langues s’emmêlèrent au même rythme que leurs mains explorant frénétiquement chaque parcelle de leurs corps. Ils avaient tellement envie l’un de l’autre et leur désir était si fort qu’ils en avaient mal. Ils poussèrent un même soupir de soulagement lorsque le membre vigoureux de Derek réintégra l’intimité de Meredith. Prends-moi fort, le conjura-t-elle d’une voix vibrante d’impétuosité. Je veux te sentir. Il saisit les jambes généreusement écartées de son amie, pour les replier contre son ventre, avant de la pénétrer d’un coup sec, en faisant buter son pénis au fond du vagin. Il ressortit aussitôt pour la reprendre en une série d’allers retours de grande amplitude, chacun de ses mouvements étant ponctué par leurs cris. Il la posséda longtemps, très longtemps, avec la sensation que son cœur battait à en jaillir de sa poitrine et que sa respiration allait s’arrêter. Lorsqu’elle se redressa brusquement pour s’agripper à son cou, il comprit le message et accéléra le mouvement. Quelques secondes plus tard, elle jouissait bruyamment tandis qu’il s’écroulait sur elle en libérant son plaisir dans un râle sonore.  


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  • Le cœur battant toujours la chamade, Derek se laissa glisser à côté de Meredith. Elle vint immédiatement se coller à lui, la tête contre son épaule, le bras posé nonchalamment sur son ventre et la jambe repliée sur ses cuisses. Ils restèrent de longues minutes, silencieux, à écouter leurs respirations qui reprenaient lentement leur rythme normal. C’était bien ? demanda enfin Derek d’une voix douce.

    Les lèvres de la jeune fille s’étirèrent en un sourire amusé avant de se transformer en une moue quelque peu dédaigneuse. Ouais, c’était pas mal.

    Derek se redressa un peu pour pouvoir la regarder. Pas mal ? répéta-t-il en feignant d’être choqué. Pas mal alors que je me suis démené pendant des heures ?

    Et moi alors ! s’écria Meredith avec de grands yeux qui étaient censés traduire son indignation. J’ai fait des acrobaties pour te satisfaire. J'ai eu l'impression d'être une contorsionniste. Ou une actrice de porno !  

    Derek ne réussit pas à garder son sérieux et s’esclaffa. Actrice de porno, toi ? Est-ce qu’au moins, tu as déjà vu un de ces films ?

    Non, jamais. Mais j’imagine. Meredith pointa son index devant le nez de son amant. Tu me fais faire n’importe quoi !

    Hé ! T’avais pas l’air contre, répliqua Derek, hilare.

    C’est bien ça le pire, fit mine de déplorer la jeune fille. A cause de toi, je suis devenue une dépravée.

    D’un bond, Derek sauta sur elle. Et alors ? Quel mal y a-t-il ? Du moment que tu n’es dépravée qu’avec moi. Il lui fit allonger les bras dans le prolongement de son corps et lui maintint les mains avec les siennes. Ce qui se passe entre nous ne sort pas de ces murs. Alors, on peut bien faire ce qu’on veut si ça nous plait. Et ça nous plait, n’est-ce pas ? Elle acquiesça en souriant. Donc c’était bien, insista-t-il.

    C’était plutôt bien, admit-elle en dodelinant de la tête. Mais je suis certaine que tu peux faire mieux.

    Derek grogna d’un soi-disant dépit qui la fit pouffer de rire. Jamais contente ! Eh bien, puisque c’est comme ça, tu vas devoir faire ceinture, Mademoiselle l'insatisfaite !

    Oh je ne crois pas, non. Tu ne tiendras jamais le coup sans sexe.

    Tu sais, tant que j’aurai celle-là – il lui montra sa main droite – tout ira bien pour moi.

    Oooohhhh ! cria Meredith avant de lui donner une légère tape. Tu oses insinuer que ta main et moi, on te fait le même effet ?

    A quelques détails près, oui, assura Derek en riant de bon cœur devant son air scandalisé.

    Très bien. Après l'avoir repoussé sans ménagement, Meredith s’assit sur le lit, très droite, très raide, les lèvres pincées pour lui faire croire qu’elle lui en voulait. C’est bon à savoir. Elle le toisa d’un air supérieur. Je crois que toi et ta main allez passer beaucoup de temps ensemble dorénavant.

    Derek afficha un grand sourire moqueur. Et toi ?

    Oh moi… Meredith regarda ses mains et passa un doigt sur ses ongles impeccablement manucurés. Je vais prendre du temps pour moi. Lire, réviser le SAT, aller au cinéma, aller me balader… J'ai plein de projets.

    Derek haussa un sourcil dubitatif. Et plus de sexe ? Meredith secoua la tête avec détermination. Il émit un petit rire. Ça, je n’y crois pas du tout. Il lui passa le bras autour de la taille et l’entraina dans un rouler-bouler sur le lit. Tu aimes beaucoup trop faire l’amour.

    Il était tellement beau, avec ses yeux bleus qui pétillaient et son sourire craquant – et que dire de ses magnifiques cheveux qui auréolaient son visage ? – que Meredith n’eut plus envie de jouer la comédie. Ce n’est pas faire l’amour que j’aime, dit-elle en lui caressant la joue. Enfin si, mais… ce que je veux dire, c’est que si j’aime tellement ça, c’est parce que c’est avec toi. C’est parce que je t’aime, toi, Derek Shepherd. Je suis sûre que ce ne serait pas la même chose avec quelqu’un d’autre.

    Il lui sourit avec émotion. J’éprouve la même chose. Il lui déposa un doux baiser sur les lèvres. Il y avait des années que je ne faisais plus l’amour. Je baisais. Et puis, tu es arrivée et… Est-ce que tu te rends compte de la chance qu’on a ? s’emballa-t-il. S’être trouvé et être tombé amoureux et… et ressentir toutes ces choses ! Parfois, j’ai l’impression qu’on est en totale communion. Le corps et l’esprit. J'ai l'impression de savoir ce que tu penses, de ressentir ce que tu ressens, et je sais que l'inverse est vrai. Il serra la jeune fille contre lui et lui passa la main dans les cheveux. Quand j’étais un petit garçon et que je voyais mes parents se déchirer, je rêvais qu’un jour, je rencontrerais une fille qui m’aimerait autant que je l’aimerais, avec qui je partagerais tout, qu’on se comprendrait d’un seul regard, lui raconta-t-il d’une voix altérée. Après… avec les évènements, c’est un rêve que j’ai cessé de faire. Il s’écarta un peu de sa compagne afin de pouvoir se plonger dans ses yeux. Avec toi, ce rêve auquel je n’osais plus croire est en train de devenir réalité et ça me rend tellement heureux, mon amour ! Il sut que les larmes qui brillaient dans les yeux de Meredith étaient des larmes d’émotion et de bonheur. Le baiser qu’il lui donna, plein de douceur, de tendresse et de passion à peine contenue, scella mieux que tout autre chose le doux aveu qu’il venait de lui faire. Quand leurs lèvres se détachèrent, ils se sourirent. Ça te dit un bain à deux ? proposa Derek.


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  • Une fois que Derek se fut levé, Meredith s’enroula dans la couette et ferma les yeux. Bercée par le bruit régulier de l’eau du bain qui coulait, elle se laissa aller à une légère somnolence. Elle se sentait si bien, sans plus aucun doute. Plus de questions à se poser puisqu’elle avait eu toutes les réponses. Les paroles de son amant résonnaient encore dans sa tête. Elles n’évoquaient qu’amour, confiance et avenir. Quand Meredith pensait à l’homme qu’elle avait connu au début de leur relation, taciturne, secret, qui ne parlait jamais de lui ou alors de façon si mystérieuse, et qu’elle le comparait à celui qu’il était devenu, elle réalisait à quel point le changement intervenu était impressionnant. C’était comme si Derek avait été enfermé pendant des années dans une enveloppe de ciment et qu’après avoir commencé à légèrement l’ébrécher, il venait de la faire exploser pour s’en dégager tout à fait. Il était évident que cette libération avait été bénéfique, autant pour lui que pour leur couple. Quant à Meredith, être certaine maintenant que Derek l’aimait sincèrement et qu'il envisageait sa vie avec elle avait fait disparaitre bon nombre de ses peurs. Cela avait également considérablement augmenté la confiance qu’elle avait en elle. Qu’un homme tel que lui, un chirurgien renommé, avec son passé de grand séducteur, soit amoureux d’elle, au point de ne plus vouloir qu’elle dans sa vie, impliquait forcément qu’elle surpassait d’une façon ou d’une autre, et sans doute même de toutes les façons, toutes les femmes qu’il avait connues. En tout cas, l’ombre de celles-ci n’avait nullement plané sur leurs retrouvailles. A aucun moment durant ces dernières heures, Meredith n’avait pensé à ces quelques femmes qui avaient mis son couple en danger. Pour elle, c’était la plus belle preuve qu’elle avait réussi à surmonter la crise et qu’elle était réellement prête à aller de l’avant.

    La voix de Derek mit fin à ces réflexions. Chérie… Tu peux venir. Le bain est prêt. 

    Meredith ouvrit aussitôt les yeux et sauta en bas du lit, pressée maintenant de rejoindre son amant. Elle le retrouva, déjà installé dans la baignoire, son corps enseveli sous une montagne de mousse. En passant, elle saisit une pince qu’elle mit dans ses cheveux pour les remonter et elle avança sous le regard plus qu’admiratif de son compagnon. Qu’est-ce qu’il y a ? lui demanda-t-elle en souriant, tandis qu’elle enjambait la baignoire.

    Mais rien ! assura-t-il en la tenant par la main pour qu’elle ne glisse pas. Je te trouve splendide, c’est tout. Tu as un corps magnifique.

    Elle s’assit face à lui et fit reposer ses jambes sur les siennes. Il ne faut rien exagérer, dit-elle avec une petite moue, en attendant toutefois le flot de protestations qui, en effet, ne tarda pas.

    Mais je n’exagère pas du tout, clama Derek en posant les mains sur les fins mollets de sa petite amie. Tu as un corps magnifique ! répéta-t-il avec plus de conviction encore. Mince mais avec des formes. Et pas un gramme de cellulite.

    Meredith lui coupa la parole avec un petit rire ironique. A vingt-et-un ans, ce serait malheureux !

    Les mains de Derek remontèrent lentement le long des jambes de la jeune fille. Tu serais étonnée du nombre de gamines qui en ont. Mais toi… toi, tu es parfaite. Tu ferais se damner un saint.

    Vous êtes un beau parleur, Dr Shepherd, murmura tendrement Meredith.

    Pas avec toi. Jamais. Enfin, oui, un peu, au début, reconnut Derek avec un sourire. Mais plus maintenant. Il prit une noisette de mousse du bout de son index et la déposa sur le nez de son amie. Pourquoi tu ne me crois pas quand je te dis que tu es belle ?

    Parce que je ne me trouve pas belle tout simplement. Je ne suis peut-être pas trop mal foutue, mais je ne suis pas belle, insista Meredith.

    Contrarié, Derek fronça les sourcils. Comment peux-tu penser une telle chose ?

    Meredith haussa légèrement les épaules. Sans doute parce qu’avant toi, aucun garçon ne s’est jamais intéressé à moi, lui rappela-t-elle avec un sourire fataliste.

    Les sourcils de Derek se défroncèrent pour se soulever. C’est faux ! Il y a eu Billy Bob et puis O’Malley…

    Tu parles d’un tableau de chasse ! persifla Meredith. Un cowboy de seconde zone et un violeur pervers.

    Tu peux le voir comme ça, lui concéda Derek. Ou alors… ou alors, tu peux te dire que Billy Bob, tout aussi fruste qu’il soit, avait vu ce que tu t'efforçais de cacher derrière tes vêtements trop larges. Sinon pourquoi aurait-il tant voulu coucher avec toi ? Quant à O’Malley… Il soupira. Dieu sait à quel point je le déteste et si Mark ne m'avait pas retenu, je crois bien que je l'aurais tué, mais je pense que s’il a fait ce qu’il a fait, c’est parce qu’il était très amoureux de toi. A en devenir fou. Parce que c’est l’effet que tu fais aux hommes. Tu les rends fous. Il tendit la main vers le visage de la jeune fille et lui caressa la joue avec un sourire affectueux. Regarde, moi… je suis devenu complètement cinglé depuis que je te connais. Mon métier, c’est de sauver des vies mais j’ai envie de tuer tous ceux qui te regardent avec trop d’insistance. J’adorais faire la tournée des bars avec Mark et maintenant, ma soirée idéale, c’est rester ici avec toi. Pendant plus de dix ans, j’ai eu une fille différente dans mon lit tous les soirs et aujourd’hui, je ne veux plus personne d'autre que toit. Je n’ai envie de faire l’amour qu’avec toi. Si ça, ce n’est pas être fou d’amour, qu’est-ce que c’est ? 

    Les yeux de Meredith se remplirent de larmes d’émotion. Tu n’as rien lâché pendant des mois, déclara-t-elle d’une voix étranglée. Et là… tu me dis toutes ces choses qui sont si belles. C’est tellement…

    Exagéré ? Tu trouves que c’est trop ? s’inquiéta Derek.


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  • Oh non, non, s’empressa de répondre Meredith. Pas du tout. C’est romantique et j’adore ça. C’est juste que je ne pensais pas que c’était ton genre. Elle essuya du bout du doigt une larme qui avait débordé.

    Le sourire de Derek fut désarmant de candeur. Il faut savoir garder un peu de mystère dans un couple. Je n’allais pas te dévoiler tous mes talents en même temps.

    Petit cachottier, murmura Meredith. Elle se rapprocha de lui pour l’embrasser. Leurs lèvres se tendirent les unes vers les autres et se frôlèrent avant de s’écarter, pour se retrouver encore une fois, puis une deuxième et une troisième, qui se transformèrent en une multitude de bécots.  

    Il n’y a pas que toi qui as le droit de faire des cachotteries, déclara Derek d'une voix douce lorsque leurs bouches se détachèrent

    Surprise, Meredith écarquilla les yeux. Des cachotteries, moi ?

    Ton truc des services sociaux, tu ne m’en avais pas parlé.

    Le regard de la jeune fille ne fut plus que désolation. Tu m’en veux ?

    Derek secoua la tête. Non, bien sûr que non, pas du tout. C’est seulement que je trouve ça un peu…

    Insensé ? demanda Meredith en le regardant droit dans les yeux.

    Etonnant, la corrigea-t-il. J’en étais resté à la petite amie psychologue dans un cabinet et tout à coup, je me retrouve avec une avocate qui bosse pour les services sociaux. Note que je n’ai rien contre, ajouta-t-il en souriant. Je voudrais juste comprendre ce qui t’a fait changer d’avis.

    Mais je n'ai pas changé d'avis, objecta Meredith. Je veux encore étudier la psychologie mais je me dis que si je fais du droit aussi, j’aurai plus de compétences et je pourrai aider plus d'enfants, les plus malheureux, et trouver les meilleures solutions pour qu'ils puissent s'en sortir le mieux possible, et avoir droit à une belle vie eux aussi.

    C’est très ambitieux comme programme, nota Derek.

    Tu ne m’en crois pas capable ?

    Ah je n’ai pas dit ça. Mais psychologie et droit, ce sont deux choses très différentes, fit-il remarquer. Étudier les deux en même temps, ça me semble compliqué. Et séparément, ça va te faire un paquet d’années sur les bancs de la fac.

    Meredith soupira. Oui, je sais. Mais bon, il n’y a encore rien de concret. Ce sont juste des idées, des envies que j’ai mais je ne sais pas encore précisément ce que je vais faire.

    Derek lui adressa un sourire encourageant. Oui, tu as encore le temps avant de prendre une décision. Il lui prit une main pour y poser un baiser. Dis-moi, tout à l’heure, pendant le diner, tu as dit que ton envie de faire du droit datait du lycée. Pourquoi avoir opté pour la psychologie ensuite ? 

    En fait, j’ai réfléchi et j’ai réalisé qu’un avocat n’intervient que dans certains cas, les plus graves, et toujours en fin de course. Tu es enfermé dans un bureau, tu travailles sur des dossiers que d’autres ont montés à leur façon, peut-être en déformant les faits, lui expliqua Meredith. Tu ne vois pas les choses telles qu’elles sont et tu peux être amené à prendre les mauvaises décisions. La grimace qu’elle fit exprima ses réticences. Ce n’est comme ça que j’ai envie de travailler. Moi, je veux être sur le terrain, voir de mes propres yeux ce qui se passe pour ces enfants, les rencontrer, leur parler, les aider pratiquement et leur donner les moyens de s’en sortir. Voilà ce que je veux ! La fièvre avec laquelle elle avait dit les derniers mots retomba aussitôt. Alors, qu’est-ce que tu en penses ? demanda-t-elle timidement, avec même un peu d’appréhension.

    Derek la regarda avec fierté. Je pense que, avocate ou psychologue, tu seras la meilleure de toute façon.

    Elle lui décocha un sourire qui oscillait entre la reconnaissance et le doute. Tu le penses vraiment ?

    Derek opina de la tête. J’en suis sûr. Tu as toutes les qualités nécessaires pour faire une bonne psychologue, surtout avec les enfants. Tu es humble, passionnée, intègre, Tu es ouverte d’esprit, tu ne juges pas. Tu sais être à l’écoute. Tu as de l’empathie. La jeune fille rosit de plaisir en constatant tout le bien qu’il pensait d’elle. Il y a juste une chose qui me fait peur, laissa tomber Derek après un bref instant de silence.

    Quoi ?

    Ta sensibilité. Tu prends tout tellement à cœur. J’ai peur que tu ne t’impliques trop émotionnellement et que cela finisse par te miner. J’ai bien vu dans quel état tu étais, avec Tiffany, argumenta-t-il alors qu’il la voyait prête à intervenir, et sans doute à protester. Et encore, tu ne la connais pas. Alors, qu’est-ce ce sera avec les enfants dont tu t’occuperas ? Ne pouvant nier l’évidence, Meredith baissa la tête. Derek s’en voulut un peu de devoir la mettre face à la réalité, cependant, il poursuivit. Tu vas rencontrer des enfants malades, handicapés, maltraités et abusés. En tant que psy, tu devras écouter leur souffrance. Bien sûr, tu vivras des moments merveilleux, qui te récompenseront au centuple des efforts que tu auras fournis, mais il y en aura d’autres qui seront très durs. Tu vas entendre des horreurs, en voir aussi. Ce n’est pas évident de se retrouver face aux malheurs des gens, mais quand il s’agit d’enfants…


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  • Derek prit délicatement le menton de la jeune fille entre ses doigts pour la forcer à lever la tête et à le regarder. Il va falloir que tu t’endurcisses, que tu apprennes à prendre du recul, parce que si tu ne le fais pas, tu ne tiendras pas le coup. Il ne faudra pas vivre chaque cas comme si c’était le tien. Mais surtout… tu ne pourras pas tous les sauver, Meredith. Il va falloir t’y résoudre, même si c’est très dur. Ne pas réussir à sauver un enfant – il déglutit péniblement et elle comprit qu’il évoquait sa propre expérience – je ne connais rien de pire. Mais c’est la vie. On ne peut pas sauver tout le monde. Tu vas devoir l’accepter.

    Je sais, soupira Meredith. Ne crois pas que je n’y ai pas pensé. Je sais que je ne pourrai pas tous les aider mais… même si je n’en aide que quelques-uns, ça en vaut la peine, non ? Elle lança un regard plein d’espoir à son amoureux.

    Celui-ci lui sourit amoureusement. Oui, bien sûr et d’ailleurs, je suis certain que tu en aideras bien plus que tu ne crois. Il lui tendit les bras. Viens près de moi.

    Elle se déplaça pour venir s’asseoir entre ses jambes, et il referma aussitôt les bras sur elle. Et tu m’aideras à prendre du recul ? l'interrogea-t-elle en tournant le visage vers lui.

    Tu peux compter sur moi, lui promit-il. Il l'embrassa sur la tempe avant d’enfouir le nez dans son chignon aux senteurs de lavande, en fermant les yeux pour mieux profiter du moment.

    Meredith se laissa aller contre lui, ses doigts s’amusant à suivre des lignes imaginaires sur ses cuisses musclées, tout en réfléchissant à ce qu’il lui avait dit, jusqu’à ce qu’elle se décide à poser la question qui la tourmentait. C’est vrai ce qu’elle a dit, Addison… que c’est un métier de gagne-misère ?

    L’inquiétude que Derek perçut dans la voix de la jeune fille lui fit ouvrir les yeux. Il est évident que tu ne feras pas fortune en travaillant dans les services sociaux, déclara-t-il calmement, en haussant légèrement les épaules. Mais comme ce n’est pas l’argent qui te motive, alors, fais ce que tu as vraiment envie de faire.

    Il faut quand même que ça me permette de vivre, bougonna Meredith. C’était facile de mépriser l’argent quand on en avait toujours eu plus qu’il ne fallait.

    Ne t’en fais pas pour ça, lui dit Derek sur un ton rassurant. J’ai largement de quoi subvenir à tes besoins.

    Meredith se raidit imperceptiblement et hocha la tête avec un air buté. Il n’en est pas question.

    Quoi donc ? demanda négligemment Derek en tournant le robinet, afin de réchauffer l’eau de leur bain qui se refroidissait déjà.  

    Meredith lui répondit un peu sèchement. Que tu subviennes à mes besoins. Je ne veux pas dépendre de toi financièrement.

    Derek leva les yeux au ciel. Il ne s’agit pas de ça, maugréa-t-il. Il saisit délicatement son amie par les épaules pour la ramener contre lui. Ecoute… Il soupira. On n’a jamais abordé le sujet mais il se trouve que quand mon grand-père est décédé, il m'a légué tous ses biens. Ça représente pas mal d’argent. Vraiment pas mal d’argent, précisa-t-il après une petite hésitation. Et avec ce que je gagne à la clinique… Bref, je suis à l’abri du besoin jusqu’à la fin de mes jours. Alors autant que tu en profites aussi, conclut-il avec un grand sourire, en espérant qu’il avait su se montrer suffisamment convaincant.

    L’intonation cassante de Meredith lui indiqua qu’il avait échoué. N’insiste pas, Derek. Je ne serai jamais une femme entretenue, ni par toi, ni par un autre. Elle se dégagea de ses bras pour aller reprendre sa place initiale, de l’autre côté de la baignoire.

    Derek la regarda avec stupéfaction. Femme entretenue ! Tout de suite les grands mots ! Il fronça les sourcils. Est-ce que nous sommes un couple ? Un vrai couple, je veux dire ? Elle opina de la tête tout en ouvrant la bouche pour s’exprimer. Il s’empressa d’enchainer pour l’en empêcher. Alors laisse-moi t’expliquer ma notion du couple. On partage tout. Ce qui est à moi est à toi, et vice-versa.

    Ce n’est pas avantageux pour toi, se moqua Meredith. A part l'argent que Momsy m'a donné pour mes études, je n’ai rien. Alors il n’est pas question que je profite de ce que tu as.

    Comment va-t-on faire alors ? la questionna Derek avec de grands yeux ahuris. On va avoir des activités chacun de notre côté et quand on se retrouvera, on ne fera que ce que tu peux te permettre ? Genre aller manger chez Burger King ou McDo ? Et on prendra les transports en commun pour se déplacer ?

    Et pourquoi pas ? Des tas de gens le font tous les jours et ils n’en meurent pas, lui rappela Meredith avec un ton de défi.

    C’est ridicule ! asséna Derek. J’apprécie vraiment que tu ne sois pas vénale mais poussé à ce point, ça devient de la connerie ! Enervé, il sortit du bain et alla prendre une grande serviette dans l’armoire. Je ne vais pas jouer au pauvre pour que tu te sentes plus à l’aise. Cet argent, je ne l’ai pas volé, tempêta-t-il en se séchant vigoureusement le corps. Il est le fruit du travail de mon grand-père et de ceux qui l’ont précédé, et de mon travail aussi, et je n’ai pas à en avoir honte. Je m’excuse de ne pas t’avoir dit la vérité à ce sujet plus tôt mais… Bon sang ! éructa-t-il. Ça me semblait évident que j’avais du pognon. Il jeta violemment la serviette humide par terre et en prit une autre qu’il noua autour de sa taille.

    Je savais que tu avais de l’argent mais pas que tu étais un riche héritier, avança Meredith pour sa défense.


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