• CHAPITRE 1084

    Derek prit délicatement le menton de la jeune fille entre ses doigts pour la forcer à lever la tête et à le regarder. Il va falloir que tu t’endurcisses, que tu apprennes à prendre du recul, parce que si tu ne le fais pas, tu ne tiendras pas le coup. Il ne faudra pas vivre chaque cas comme si c’était le tien. Mais surtout… tu ne pourras pas tous les sauver, Meredith. Il va falloir t’y résoudre, même si c’est très dur. Ne pas réussir à sauver un enfant – il déglutit péniblement et elle comprit qu’il évoquait sa propre expérience – je ne connais rien de pire. Mais c’est la vie. On ne peut pas sauver tout le monde. Tu vas devoir l’accepter.

    Je sais, soupira Meredith. Ne crois pas que je n’y ai pas pensé. Je sais que je ne pourrai pas tous les aider mais… même si je n’en aide que quelques-uns, ça en vaut la peine, non ? Elle lança un regard plein d’espoir à son amoureux.

    Celui-ci lui sourit amoureusement. Oui, bien sûr et d’ailleurs, je suis certain que tu en aideras bien plus que tu ne crois. Il lui tendit les bras. Viens près de moi.

    Elle se déplaça pour venir s’asseoir entre ses jambes, et il referma aussitôt les bras sur elle. Et tu m’aideras à prendre du recul ? l'interrogea-t-elle en tournant le visage vers lui.

    Tu peux compter sur moi, lui promit-il. Il l'embrassa sur la tempe avant d’enfouir le nez dans son chignon aux senteurs de lavande, en fermant les yeux pour mieux profiter du moment.

    Meredith se laissa aller contre lui, ses doigts s’amusant à suivre des lignes imaginaires sur ses cuisses musclées, tout en réfléchissant à ce qu’il lui avait dit, jusqu’à ce qu’elle se décide à poser la question qui la tourmentait. C’est vrai ce qu’elle a dit, Addison… que c’est un métier de gagne-misère ?

    L’inquiétude que Derek perçut dans la voix de la jeune fille lui fit ouvrir les yeux. Il est évident que tu ne feras pas fortune en travaillant dans les services sociaux, déclara-t-il calmement, en haussant légèrement les épaules. Mais comme ce n’est pas l’argent qui te motive, alors, fais ce que tu as vraiment envie de faire.

    Il faut quand même que ça me permette de vivre, bougonna Meredith. C’était facile de mépriser l’argent quand on en avait toujours eu plus qu’il ne fallait.

    Ne t’en fais pas pour ça, lui dit Derek sur un ton rassurant. J’ai largement de quoi subvenir à tes besoins.

    Meredith se raidit imperceptiblement et hocha la tête avec un air buté. Il n’en est pas question.

    Quoi donc ? demanda négligemment Derek en tournant le robinet, afin de réchauffer l’eau de leur bain qui se refroidissait déjà.  

    Meredith lui répondit un peu sèchement. Que tu subviennes à mes besoins. Je ne veux pas dépendre de toi financièrement.

    Derek leva les yeux au ciel. Il ne s’agit pas de ça, maugréa-t-il. Il saisit délicatement son amie par les épaules pour la ramener contre lui. Ecoute… Il soupira. On n’a jamais abordé le sujet mais il se trouve que quand mon grand-père est décédé, il m'a légué tous ses biens. Ça représente pas mal d’argent. Vraiment pas mal d’argent, précisa-t-il après une petite hésitation. Et avec ce que je gagne à la clinique… Bref, je suis à l’abri du besoin jusqu’à la fin de mes jours. Alors autant que tu en profites aussi, conclut-il avec un grand sourire, en espérant qu’il avait su se montrer suffisamment convaincant.

    L’intonation cassante de Meredith lui indiqua qu’il avait échoué. N’insiste pas, Derek. Je ne serai jamais une femme entretenue, ni par toi, ni par un autre. Elle se dégagea de ses bras pour aller reprendre sa place initiale, de l’autre côté de la baignoire.

    Derek la regarda avec stupéfaction. Femme entretenue ! Tout de suite les grands mots ! Il fronça les sourcils. Est-ce que nous sommes un couple ? Un vrai couple, je veux dire ? Elle opina de la tête tout en ouvrant la bouche pour s’exprimer. Il s’empressa d’enchainer pour l’en empêcher. Alors laisse-moi t’expliquer ma notion du couple. On partage tout. Ce qui est à moi est à toi, et vice-versa.

    Ce n’est pas avantageux pour toi, se moqua Meredith. A part l'argent que Momsy m'a donné pour mes études, je n’ai rien. Alors il n’est pas question que je profite de ce que tu as.

    Comment va-t-on faire alors ? la questionna Derek avec de grands yeux ahuris. On va avoir des activités chacun de notre côté et quand on se retrouvera, on ne fera que ce que tu peux te permettre ? Genre aller manger chez Burger King ou McDo ? Et on prendra les transports en commun pour se déplacer ?

    Et pourquoi pas ? Des tas de gens le font tous les jours et ils n’en meurent pas, lui rappela Meredith avec un ton de défi.

    C’est ridicule ! asséna Derek. J’apprécie vraiment que tu ne sois pas vénale mais poussé à ce point, ça devient de la connerie ! Enervé, il sortit du bain et alla prendre une grande serviette dans l’armoire. Je ne vais pas jouer au pauvre pour que tu te sentes plus à l’aise. Cet argent, je ne l’ai pas volé, tempêta-t-il en se séchant vigoureusement le corps. Il est le fruit du travail de mon grand-père et de ceux qui l’ont précédé, et de mon travail aussi, et je n’ai pas à en avoir honte. Je m’excuse de ne pas t’avoir dit la vérité à ce sujet plus tôt mais… Bon sang ! éructa-t-il. Ça me semblait évident que j’avais du pognon. Il jeta violemment la serviette humide par terre et en prit une autre qu’il noua autour de sa taille.

    Je savais que tu avais de l’argent mais pas que tu étais un riche héritier, avança Meredith pour sa défense.


  • Commentaires

    1
    Butterfly
    Dimanche 15 Décembre 2019 à 16:05

    Oh non pas encore une dispute sur l'argent ! Meredith abuse là ! 

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