• Derek rit. Encore ? Meredith grogna doucement. Il se moqua gentiment d’elle. Bien entendu, encore. Tu n’as pas cru que j’allais en rester là ? Tu m’as mis dans un de ces états. Il prit la main de son amie et la posa sur sa verge tendue à l’extrême. Tu sens ? Elle opina de la tête en souriant. Alors, ne t’en fais pas, il y a un encore, lui promit-il.

    Elle se cambra lorsque, après un dernier baiser, il alla promener ses lèvres sur sa vulve, se contentant d’abord de la bécoter à droite et à gauche. Elle s’écarta généreusement pour l’inviter à être plus invasif. Il ne se fit pas prier plus longtemps. La figure plongée entre les cuisses de son amie, il posa les mains sur sa poitrine qu’il pétrit, s’amusant à titiller ses tétons toujours durs et dressés, tout en entreprenant son sexe dégoulinant de désir. Du bout de la langue, Derek écarta ses lèvres, les léchant l’une après l’autre, s’aventurant jusqu’à l’ouverture du vagin, avant de venir tourner sur le clitoris.

    Meredith geignit. Viens sur moi. Il se coucha sur elle, en ne cessant pas d’agacer son petit bouton avec ses doigts. Non, non, dit-elle en secouant la tête. Mets-toi dans l’autre sens… Je veux t’avoir dans ma bouche. Il prit son temps pour lui donner satisfaction, en profitant au passage pour lécher ses globes, en pincer les pointes entre ses lèvres. Enfin, il la chevaucha, tête-bêche, et se consacra de nouveau à son intimité. Il la lécha sur toute la longueur, avant de faire virevolter sa langue autour de son clitoris. Les doigts se joignirent à la langue et cajolèrent ses petites lèvres, avant de s’introduire le plus loin possible dans son vagin. Pendant ce temps, gémissante, le souffle court, Meredith admirait le phallus que son amant maintenait encore à distance au-dessus de sa tête. Elle décida de l’apprivoiser en le caressant du bout des doigts sur toute la longueur, avant de le prendre carrément en main et de le branler doucement, tandis que de l’autre main, elle malaxait ses bourses avec délicatesse. Après quelques minutes de ce petit jeu, il descendit son bassin vers elle. Elle sortit sa langue et commença à donner de petits coups de langue sur le gland, tout en continuant sa masturbation. Il s’abandonna totalement et plaça sa verge distendue tout contre ses lèvres. Encouragée, elle l’avala entièrement et l’emprisonna entre ses lèvres. Il poussa un cri et s’activa plus encore sur son petit bouton, le léchant, le titillant, le suçant doucement. Il réintroduisit deux doigts dans son antre et les fit aller et venir avec douceur. De son côté, elle s'appliqua, léchant avec raffinement ce membre qui s’offrait à elle avec autant de complaisance, le tétant, l’aspirant comme si sa vie en dépendait. Elle le guida dans tous les recoins de sa bouche, sa langue s’enroulant autour, massant avec adresse le gland captif.

    Quand le plaisir fut presque intenable, Derek la repoussa et se laissa tomber à côté d’elle. A peine le temps de retrouver son souffle qu’elle était près de lui, une main parcourant son torse tandis que l’autre recommençait à jouer avec son phallus. Pitié, gémit-il.

    Aucune pitié, répliqua Meredith avec un petit sourire espiègle. Pas tant que tu ne m’auras pas fait jouir.

    Tu te rends compte que tu n’es pas en position de me menacer, n’est-ce pas ? plaisanta Derek. Parce que c’est moi le maitre du jeu. Tu en es consciente, j’espère.

    Meredith le regarda avec un air moqueur. Le maitre du jeu, vraiment ? Elle se pencha vers son pénis et en effleura le bout avec sa langue avant de prendre le gland dans sa bouche pour le suçoter.

    Derek geignit longuement. Mer… Il serra les dents parce qu’elle venait d’avaler sa verge jusqu’à la faire buter au fond de sa gorge. Mais il ne put retenir un autre gémissement quand elle l’extirpa de sa bouche pour le reprendre entre ses lèvres serrées. Chérie, arrête, la supplia-t-il. C’est bon, tu as gagné. Je ferai tout ce que tu voudras.

    Elle libéra son membre. Tout ce que je veux, vraiment ?

    Oui.

    Meredith posa ses lèvres sur le ventre de son compagnon et les promena le long de son torse jusqu’à ce que leurs visages se retrouvent à quelques centimètres l’un de l’autre. Prends-moi, chuchota-t-elle, frémissante de désir. J’ai envie de te sentir en moi. J’y pense depuis que je suis réveillée et que je t’ai vu dans la salle de bains. Leurs bouches se rejoignirent avec beaucoup de douceur et de tendresse, leurs lèvres s’effleurant et se caressant pour finalement s’unir pleinement.

    A la fin de leur baiser, elle s’assit sur lui, en lui tournant le dos, et inclina sa tête en arrière pour qu’il accède à son cou et le parsème de baisers, tout en caressant sa poitrine. Ensuite, sur ses indications, elle s’accroupit au dessus de sa verge, les jambes généreusement écartées, et se laissa doucement descendre jusqu’à ce qu’il la pénètre. Il resta fiché en elle, pendant qu’il titillait son clitoris du bout de l’index. Impatiente, elle imprima de légers mouvements de bas en haut, à la seule force de ses jambes, pour se faire coulisser le long de la verge de son amant. Après quelques minutes de ce doux va-et-vient, elle se renversa en arrière en prenant appui sur ses deux bras, ses mains posées de chaque côté de la tête de Derek, et reprit ses allées et venues, tandis que son partenaire caressait sa poitrine, son ventre et son sexe.

    Tout à coup, il se retira d’elle, s’assit et l’installa sur lui. Aussitôt, elle s’empala sur son pénis et ils reprirent leur danse, bouche contre bouche, les yeux dans les yeux, jusqu’à ce que, sous le coup de l’émotion, Meredith les ferme. Elle s’appuya sur les épaules de Derek et commença à aller plus vite. Attends, attends… Regarde-moi, ordonna-t-il en caressant son visage.

    Je ne peux pas, c’est trop fort, répondit-elle en essayant d’accentuer le rythme de la pénétration.

    Derek mit toutes ses forces pour la faire cesser de bouger. Meredith, écoute-moi. Elle ouvrit les yeux et fut bouleversée par la façon dont il la regardait. Je t’aime… Je veux t’épouser. Il s’attendait à devoir la retenir mais elle se contenta de refermer les yeux. Pas maintenant, pas maintenant. Tu n’es pas prête, je le sais… N’aie pas peur. Elle le regarda à nouveau. Je veux que tu sois ma femme un jour. Je veux des enfants avec toi, une maison. Il lui sourit. Je veux toute une vie avec toi… Je te veux, Meredith, et j’espère que toi aussi tu veux de moi.

    Pendant qu’il parlait, la jeune femme avait recommencé à bouger sur lui, tout doucement. Quand il prononça les derniers mots, elle sentit la jouissance la traverser de part en part et cria un sonore Oh Oui… oui… oui… ouiiiiiiiiiii dont il ne sut pas s’il s’agissait de la simple expression de son plaisir ou de la réponse à ce qu’il venait de lui dire. Il accéléra la cadence et il ne lui fallut que quelques secondes pour exploser à son tour en criant le prénom de celle qu’il aimait.


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  • Ils suivirent les flèches qui indiquaient les vestiaires. Meredith allait se diriger vers la zone réservée aux femmes quand Derek la retint par la main pour l’emmener vers les cabines familiales. Mais où tu m’emmènes ? C’est par là que je dois aller, lui signala-t-elle en lançant un regard derrière elle.

    Il la poussa dans la première cabine qui était libre. Mais ici, on peut rester ensemble. C’est plus sympa, non ?  Il referma la porte et déboutonna sa chemise.

    Meredith se sentit brusquement mal à l’aise. Il y avait une différence entre se mettre nue dans une chambre, pour faire l’amour, et le faire dans l’exigüité d’une cabine pour se changer. C’était beaucoup moins glamour. Elle se demandait comment faire pour se déshabiller en évitant d’offrir à son amant des visions d’elle qui seraient tout sauf sexy, voire même indécentes, quand elle croisa le regard malicieux de Derek. Elle eut le sentiment qu’il se moquait d’elle et elle s’en voulut de lui donner une fois encore l’impression de n’être qu’une petite fille prude. Elle défit la fermeture de sa robe avec une assurance qu’elle était loin de ressentir. La robe tomba à terre et Meredith se retrouva en sous-vêtements devant son amant. 

    Même s’il mourait d’envie de la prendre dans ses bras, Derek ne bougea pas, se contentant de la dévorer des yeux. S’il la touchait, il serait incapable de résister à l’envie de lui faire l’amour dans cette cabine et compte tenu de l’environnement, ce ne serait pas judicieux. Il déglutit et continua de se dévêtir. Il fut un peu déçu quand Meredith lui tourna le dos pour retirer son soutien-gorge et son tanga. Ensuite, elle se baissa pour enfiler le bas de son bikini, ce qui eut pour effet d’écarter légèrement ses fesses. Derek crut devenir fou. Des images folles, totalement licencieuses, défilèrent devant ses yeux. Ce qui lui restait de volonté s’évanouit à la seconde. Au diable la bienséance ! Il allait faire l’amour ici et maintenant. Finalement, ce parc aquatique avait du bon. Jamais il n’aurait pu bénéficier d’une telle opportunité au golf ou au tennis.

    Meredith se redressait quand les deux mains de Derek se posèrent sur ses seins. Qu’est-ce que tu fais ? chuchota-t-elle. Il ne répondit pas. Elle se mordit les lèvres pour ne pas laisser échapper le gémissement de plaisir qui lui monta quand Derek effleura ses tétons du plat de la paume. Il fit rouler entre le pouce et l’index les pointes durcies avant de les abandonner pour frôler de ses doigts le ventre plat de la jeune femme. Il caressa l’arrondi de ses hanches et glissa ses mains sous le maillot pour les poser, à plat, sur ses fesses. Il resta quelques secondes sans bouger, en appréciant juste la fermeté de ses rondeurs. Son sexe était tellement bandé qu’il lui faisait mal. Cette fille avait le don d’éveiller son désir n’importe où, tout le temps, et sans rien faire de particulièrement aguichant. Il avait envie d’elle juste en la regardant. Ce sentiment était nouveau pour lui et, même s’il ne voulait pas devenir dépendant d’elle, il savait qu’il ne voulait pas que tout s’arrête.

    Ses mains dévièrent vers le pubis de Meredith. Il sentit la jeune fille trembler contre lui. Laisse-toi faire, murmura-t-il en frôlant sa vulve qu’il se mit à caresser d’un doigt de haut en bas. Il écarta les grandes lèvres et vint titiller son petit bouton gonflé de désir. Hmm, tu en as envie toi aussi. Il le pinça délicatement et fit tourner son pouce autour. Meredith, les jambes flageolantes, sentit qu’elle était en train de perdre pied. S’il lui demandait de faire l’amour ici, elle le laisserait faire. Elle mordit son poing pour s’empêcher de gémir quand il introduisit un doigt dans son vagin. Lorsqu’il tira légèrement sur sa culotte pour l’abaisser, elle ne put s’empêcher d’écarter les cuisses pour lui faciliter la tâche. Le gémissement qu’elle retenait sortit, long et rauque, quand le pouce de Derek appuya sur son clitoris.

    Derek ne se retint plus. Il accentua sa pression sur la petite excroissance tandis que sa main gauche alla empoigner un sein qu’il malaxa avec passion. Il sentit Meredith se raidir contre lui quand le plaisir la saisit. Son corps se tendit contre le sien et il continua d’aller et venir sur son clitoris quand les spasmes de la jouissance la traversèrent. Il avait envie de s’enfoncer en elle, immédiatement, contre la paroi de la cabine et d’éteindre le feu qu’elle allumait en lui. Il était en train de la retourner quand des cris d’enfant résonnèrent dans le couloir. Meredith referma aussitôt ses cuisses et se crispa, non plus de plaisir mais de honte. Derek sut que ce n’était pas la peine d’insister. Il s’écarta et remit la culotte de Meredith en place.

    Tu es fâché ? dit la jeune fille en mettant le haut de son bikini.

    Il la rassura d’un sourire et d’une caresse sur sa joue. Fâché, non, pas du tout mais frustré. Terriblement frustré parce que j’ai envie de toi. Il mit la main sur son entrejambe. En plus, je ne vais pas pouvoir me baigner comme ça.

    Meredith baissa les yeux et découvrit la bosse plus qu’évidente qui déformait le maillot de son amant. Elle rougit. On peut s’en aller, si tu préfères.

    Et te priver de piscine ? Jamais de la vie ! Il se mit à rire devant le regard furieux qu’elle lui lançait. Tu n’as pas le droit d’être fâchée. C’est à cause de toi que je suis comme ça, lui rappela-t-il. Il s’empara de la serviette de bain que Meredith avait posée sur le banc et la noua autour de sa taille. Il va falloir que je prenne une douche. A moins que tu aies envie de m’aider, ajouta-t-il, plein d’espoir. Meredith rougit. Il poussa un profond soupir. OK, j’ai compris. Il ouvrit la porte. Mais tu ne perds rien pour attendre, c’est moi qui te le dis.

    Pendant qu’il se dirigeait vers les douches, Meredith sortit du bâtiment. Adossée au mur, elle observa le sommet d’un large toboggan que les gens dévalaient dans des bouées à deux places en poussant des cris stridents. Elle n’éprouvait aucun regret d’avoir déserté son travail et elle se moquait bien des menaces de Cristina. Elle était heureuse, elle était amoureuse et elle allait passer un super week-end avec son petit ami. 


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  • Après l’amour, les amants se turent. Aucun n’osa parler de ce qui venait d’être dit. Derek retint les questions qui lui brûlaient les lèvres. Meredith garda pour elle le fait que les mots qu’il venait de prononcer l’avait transportée de bonheur tout autant qu’ils l’avaient effrayée. Ils s’endormirent tant bien que mal, le sommeil troublé par leurs doutes.

    Au matin, Derek s’éveilla en sursaut et en sueur, pour constater qu’il était seul dans la chambre. Il se leva d’un bond et passa sous la douche, où il ne s’attarda guère, bien décidé à mettre les choses au point. Il ne supportait plus l’incertitude dans lequel il était. Il voulait savoir. Il s’arrêta au beau milieu des escaliers qu’il dévalait, stoppé net dans son élan par un bruit diffus de conversation. Il ne reconnut pas les voix qui semblaient murmurer. Il descendit plus calmement et passa sa tête à la porte du living. Il aperçut Meredith, encore en pyjama, penchée sur l’épaule de Carolyn Shepherd. Il soupira. Ça commençait à bien faire. Impossible d’avoir de l’intimité dans cette maison ! Il pénétra dans la pièce sans chercher à dissimuler sa contrariété. Les deux femmes se retournèrent vers lui.

    Ah mon chéri ! s’écria Carolyn. Tu as bien dormi ?

    Bonjour, Maman, dit Derek sans vraiment répondre à la question qui lui était posée. Il jeta un rapide coup d’œil à Meredith qui le regardait en souriant. Ça va, toi ? Il n’attendit pas la réponse et se dirigea vers la cuisine. Le sourire de Meredith s’effaça aussitôt. Elle se demanda pourquoi cette froideur, même pas déguisée. Mais la présence de la mère de Derek l’empêcha de faire quelque commentaire que ce soit.

    Carolyn perçut, elle aussi, le malaise mais fit comme si de rien n’était. Après tout, ce n’était pas ses affaires. Je m’excuse d’être venue vous déranger mais ta sœur m’a raconté ce qui s’était passé chez Bogey hier soir et je suis venue voir si tout allait bien. Si je peux faire quoi que ce soit…

    Derek réapparut, un verre de jus d’orange à la main. C’est gentil, dit-il sèchement, mais il vaut mieux que tu restes en dehors de ça. J’ai déjà réglé mes comptes avec ta fille.

    Derek, c’est ta sœur aussi, lui rappela Carolyn avec un ton désapprobateur. Je reconnais qu’elle a fait une erreur mais…

    Il lui coupa la parole. Oui, une erreur, on va dire ça, ricana-t-il. Ecoute, maman, pour moi, le sujet est clos. Tant qu’elle n’aura pas fait amende honorable, Nancy n’existe plus pour moi. Meredith ouvrit la bouche mais le regard dur qu’il lui lança l’empêcha de s’exprimer. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux.

    Consciente de la tension qui existait entre eux, la mère de Derek tenta de faire diversion. Comme j’étais là, j’en ai profité pour montrer tes photos d’enfance à Meredith. Elle te trouve adorable.

    Plutôt que de toujours se retourner sur notre passé, il serait nettement préférable de regarder devant nous, tu ne crois pas ? répliqua Derek.

    Les deux femmes ne surent pas à laquelle d’elle deux il s’adressait. Carolyn vit le regard désemparé de Meredith et lui serra la main en guise de soutien. Il s’est levé du pied gauche, semble-t-il, ajouta-t-elle sur le ton de la plaisanterie. Faisons comme s’il n’était pas là et continuons à feuilleter notre album, voulez-vous. Voir le charmant enfant qu’il était nous fera oublier l’homme désagréable qu’il est devenu. Derek haussa les épaules mais ne répondit pas. Il alla s’installer à la table et ouvrit ostensiblement le journal régional derrière lequel il se cacha, tout en étant attentif à ce qui se disait. Regardez, Meredith, poursuivit Carolyn sans se démonter. Quel bel enfant c’était ! Et si doux, si facile à vivre… Oh il savait ce qu’il voulait, c’est certain, il était déterminé mais il n’a jamais écrasé les autres pour atteindre ses buts. Il a toujours été très respectueux. Regardez là comme il est espiègle. 

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    Carolyn pointa son index sur une autre photo. Et celle-là… Si je me souviens bien, cette photo a été prise lors d’un spectacle scolaire. Un vrai clown !

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    Il aimait faire des blagues, commenta Carolyn avec un regard en coin vers son fils. Il est toujours comme ça, dites-moi ?

    Meredith acquiesça d’un signe de tête. Oui, il aime rire. Il est positif… la plupart du temps. D’ailleurs, il m’impressionne parce que, quel que soit l’événement, il le voit de façon positive. Par exemple, quand il entre au bloc, même si le cas semble désespéré, il ne doute pas de l’issue heureuse. Et bien souvent, il a raison. Il suit son instinct. Je voudrais être comme lui, conclut-elle en soupirant. Derek fut touché par ce qu’elle disait mais sa fierté l’empêcha de le montrer.

    Carolyn continua à tourner les pages en émaillant son récit d’anecdotes amusantes, parvenant ainsi à faire rire Meredith. Derrière son journal, Derek se prit à sourire à l’évocation de ses souvenirs d’enfance. Il ne put s’empêcher d’abaisser son journal lorsque sa mère poussa une exclamation. Oh ! Excusez-moi, Meredith, ce n’est pas très délicat.

    Ce n’est rien, voyons, assura la jeune femme en regardant avec attention la photo d’un jeune Derek avec une jolie brunette. Je sais que Derek a eu une vie avant moi. Il est normal qu’il en reste des traces. C’est Jamie Lynn, n’est-ce pas ?

     photo DEREKJAMIELYNN_zpsa7732275.png

    Oui, répondit Carolyn, encore embarrassée. C’est eux, juste avant le départ de Derek à la fac.

    C’était un beau couple, admit Meredith. Jamie Lynn était très belle. Elle l’est encore, d’ailleurs.

    Dommage que son âme ne s’accorde pas à son physique, lâcha Derek, à nouveau camouflé derrière les feuilles de papier.

    Vous aussi, vous êtes très jolie, Meredith, répliqua Carolyn. La jeune femme haussa les épaules. Mais si, voyons, vous ne devez pas vous sous-estimer. Vous êtes une très belle femme. Vous valez largement Jamie Lynn.

    Je me tue à le lui dire, ajouta Derek qui ne lisait absolument plus les nouvelles locales.

    Sa mère fit un clin d’œil à Meredith. Viens près de nous au lieu de faire ta mauvaise tête. Tu pourras donner plus de détails que moi.

    Derek posa son journal en soupirant et vint s’asseoir sur l’accoudoir, à côté de Meredith. Il regarda à peine la photo de lui et de Jamie Lynn. Ouais… ça a été pris quelques jours avant mon départ pour New York. Il sourit. Je m’étais coupé les cheveux, je me souviens. Que veux-tu que je dise de plus ? C’est tellement loin, tout ça. Ce n’était rien d’autre qu’un amour de jeunesse. Je n’ai jamais eu l’intention de faire ma vie avec elle. J’attendais autre chose de la vie. Je l’ai trouvé, je crois, murmura-t-il en regardant Meredith. Elle leva enfin les yeux vers lui et lui sourit. Il lui prit la main et la serra fort.


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  • Meredith observait avec un sourire attendri deux jeunes enfants qui couraient autour de leur père, quand les bras de Derek s’enroulèrent autour sa taille. Alors, qu’est-ce que tu veux faire ? lui demanda-t-il dans un murmure, en bécotant son cou.

    Elle renversa légèrement la tête en arrière. Ce que tu veux.

    Derek suçota délicatement sa peau. Hmm… Ici, c’est impossible.

    Meredith se retourna vers lui avec un air sévère qui était démenti par l’éclat rieur de ses yeux. Tu es intenable !

    Il fit une moue boudeuse. Tu n’as qu’à ne pas être aussi tentante. Meredith lui sourit. Il avait une façon si particulière de dire les choses parfois. Et mon dieu, qu’il était beau ! Une fois encore, elle se félicita d’avoir eu la chance de le rencontrer et de lui plaire. On commence la visite ? lui proposa-t-il. Elle accepta avec un signe de tête.

    Déambuler dans les allées du parc fut une véritable épreuve pour Derek. C’était exactement ce qu’il avait redouté, la foule, le bruit, les odeurs. Ebahissement, énervement, dégoût, les sentiments divers que cela lui inspirait s’inscrivirent sur son visage si bien que Meredith ne put s’empêcher de rire. Derek l’attira contre lui. Est-ce que tu te moquerais de moi par hasard ?

    Elle noua les bras autour de sa taille. Je n’oserais pas. Leurs lèvres s’effleurèrent dans un baiser plein de douceur.

    Bon, il va falloir qu’on se décide tout de même, décréta Derek. Il regarda autour de lui. Il te tente, celui-là ? proposa-t-il en désignant un toboggan d’où venaient des hurlements.

    Le sourire de Meredith s’effaça quand elle vit la hauteur de la structure. Cependant, ne voulant pas passer pour une poule mouillée, elle feignit d’être emballée. Oui, il a l’air super.

    Ils se dirigèrent main dans la main vers l’attraction. Meredith eut des sueurs froides en lisant sur un panneau que le toboggan en question culminait à vingt-deux mètres, ce qui en faisait le plus haut du parc. Son angoisse redoubla quand, dans la queue, elle entendit des adolescents surexcités décrire avec moult détails les sensations fortes qu’ils avaient éprouvées au tour précédent. Elle ne cessa d’y penser en montant les escaliers. Ils arrivèrent sur une plate-forme délimitée par des barrières en métal ajourées. La jeune fille sentit la peur l’envahir et elle se colla contre Derek. Machinalement, il passa le bras autour de sa taille. Contrairement à elle, il éprouvait une certaine excitation à l’idée de ce qui les attendait. Sans qu’il s’en rende compte, il avait un sourire un peu béat à chaque fois qu’il entendait les hurlements poussés par les gens qui entamaient la descente. Il ne restait plus que deux personnes avant eux quand Meredith lui serra fortement la main. Il se tourna vers elle et vit qu’elle était livide. Elle avait fermé les yeux et sa mâchoire tremblait parce qu’elle claquait des dents, littéralement. Derek comprit qu’elle avait le vertige. Oh bébé ! J’ai oublié, je suis désolé. Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Meredith ouvrit les yeux et lui fit un sourire désolé. Il la serra contre lui en lui cachant le visage au creux de son cou. On va redescendre, je vais t’aider.

    Meredith se redressa. Non, dit-elle d’une voix faible. Je ne suis pas montée ici pour rien. Il faut que je surmonte ma peur. Elle lui sourit bravement. Maintenant que j’y suis, j’y vais ! Elle fit un pas vers le toboggan avant de se figer sur place.

    Derek se plaça derrière elle et la reprit dans ses bras. On va le faire ensemble, d’accord ? Elle acquiesça avec un soulagement manifeste. Après l’avoir aidée à s’asseoir, il s’installa derrière elle, en encadrant ses jambes avec les siennes, et la tint fermement par la taille. Si tu m’avais laissé te faire l’amour tout à l’heure, tu n’en serais pas là, chuchota-t-il au creux de son oreille.

    Quand tu auras fini de dire des bêtises, on pourra peut-être y aller, grommela Meredith. Plus vite je serai en bas, mieux ce sera !

    On y va à trois, annonça Derek.

    Meredith ferma les yeux et crispa ses mains sur celles que son amant avait nouées sur son ventre. Ensuite, elle commença à compter. Un. Avant qu’elle ait eu le temps d’aller plus loin, elle se sentit propulsée en avant. Elle hurla de terreur quand elle sentit que Derek la lâchait. Elle dévala le toboggan en rebondissant à chaque palier pour finalement atterrir dans la piscine avec un grand bruit d’éclaboussement. Elle venait à peine de remonter à la surface qu’elle voyait la tête de Derek émerger avec un grand sourire.   

    Youhou, cria-t-il en la rejoignant.

    Elle lui tambourina la poitrine avec ses poings. Je te déteste ! On devait partir à trois. Et en plus, tu m’as lâchée !

    Derek éclata de rire, ce qui scandalisa la jeune fille. Il la prit par la main pour l’emmener vers le bord du bassin. C’est la vitesse qui m’a fait te lâcher. Et si j’avais attendu jusqu’à trois, tu aurais fait une crise d’angoisse. Alors, c’est mieux comme ça, non ?

    Si tu le dis, maugréa Meredith en tordant sa chevelure dégoulinante d’eau.

    Derek prit le visage de la jeune fille entre ses mains. Merci de m’avoir incité à venir ici, lui dit-il avec tendresse. J’ai eu l’impression de redevenir un enfant sur ce toboggan. Son regard s’assombrit imperceptiblement. Ou plutôt d’en être enfin un, ajouta-t-il. Il vit que Meredith le dévisageait avec un air interdit. Je n’ai jamais fait ce genre de chose quand j’étais gosse, lui expliqua-t-il. Ce n’était pas le genre de la maison.

    C’était la première fois que Derek évoquait volontairement son enfance et Meredith eut l’impression de vivre un moment-clé. De plus, l’espace d’une seconde, elle avait entrevu le petit garçon malheureux qu’il avait été plus que certainement et cela la bouleversa. Oh Derek, murmura-t-elle. Il lui mit un doigt sur la bouche en hochant la tête et elle comprit qu’elle ne devait pas insister. Alors, elle se blottit contre lui, le visage collé à son torse, à la hauteur de son cœur, écoutant les battements de ce dernier, jusqu’à ce qu’il l’entraine en-dehors du bassin.


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  • Mais oui, mon chéri, approuva Carolyn Shepherd. Mais oui, tu l’as trouvé. Ça ne fait plus de doute pour moi. Quand je te vois avec Meredith, je sens dans mon cœur de maman que tu es heureux. Elle posa la main sur la jambe de la jeune femme. Vous savez, Meredith, je peux vous le dire, jamais je n’ai vu mon fils avec une femme comme il est avec vous, pas même avec celle qu’il avait épousée. Je le connais bien, c’est moi qui l’ai fait, dit-elle en riant. Son impatience le rend parfois désagréable et injuste, je le sais, mais il vous aime sincèrement. Meredith commençait à s’ouvrir au dialogue, certes, mais pas assez pour révéler la profondeur de ses sentiments devant une personne qui, bien que sympathique, lui restait étrangère. Elle ne put que sourire avec embarras.

    Devant ce qu’il prit de l’indifférence, Derek eut un pincement au cœur. Pour ce que ça change, dit-il en se relevant pour se rendre dans la cuisine.

    Que veux-tu dire ? demanda Meredith, alertée par son ton désabusé.

    Rien, rien du tout. De toute façon, ce que je dis n’a jamais beaucoup d’importance, n’est-ce pas, lança Derek depuis l’autre pièce.

    Sans plus se préoccuper de Madame Shepherd, Meredith se leva d’un bond et alla rejoindre son compagnon. Elle le trouva debout devant l’évier, qui rinçait nerveusement un verre. Pourquoi dis-tu ça ? Elle le tira par le bras pour l’obliger à lui faire face. Pourquoi dis-tu ça ? Je tiens compte de tout ce que tu dis, de tout, m’entends-tu.

    Ce n’est pas l’impression que j’ai, répondit-il avec lassitude.

    Sous l’effet de l’énervement, le débit de paroles de Meredith se précipita. Tu dis ça à propos de ce matin ? De ce que tu m’as dit ? C’est ça ?

    Derek la défia du regard. A ton avis ?

    J’ai bien entendu ce que tu m’as dit, se défendit-elle.

    Et ?

    Je ne savais pas que tu attendais une réponse. Tu m’as dit que…

    Derek l’interrompit. Peut-être pas une réponse mais au moins une impression. Merde, Meredith ! Es-tu certaine d’avoir bien compris ce que je t’ai dit ? Il n’était pas question du prochain restaurant où nous irons manger ni du prochain voyage que nous ferons. Il était question de notre vie, de notre avenir. Tu ne peux pas faire comme si c’était anodin.

    Ce n’est pas ce que je fais, protesta Meredith.

    Derek ouvrit de grands yeux perplexes. Et comment pourrais-je le savoir ? Je mets mes sentiments sur la table et toi…

    Tu me mets surtout la pression, l’accusa Meredith.

    Blessé, Derek se raidit. Si tu le prends comme ça, alors je ne sais pas comment nous allons nous en sortir… et surtout, si nous allons nous en sortir. Meredith le regarda avec stupeur. Il détourna les yeux.

    Carolyn Shepherd apparut à la porte. Derek, mon chéri… Sans le vouloir, j’ai entendu ce que tu disais. Je ne veux pas me mêler de tes affaires mais… Je te comprends. Elle fit quelques pas pour entrer dans la pièce. Tu es amoureux, très amoureux même. Tu sais que Meredith est la femme de ta vie et tu ne veux plus perdre de temps pour être heureux. C’est normal. Mais tu dois tenir compte de ses sentiments, à elle, ajouta-t-elle rapidement en voyant l’air presque triomphant de son fils. Je ne connais pas les raisons qui la poussent à être moins enthousiaste que toi et elles ne me regardent pas, d’ailleurs. Mais si c’est cette femme que tu veux, alors, tu vas devoir les comprendre et les accepter. Tu vas devoir attendre, mon fils, insista-t-elle. Et ce n’est peut-être pas plus mal. Prenez le temps de bien vous connaître. La passion est là, entre vous, mais il vous faudra bien d’autres choses pour vieillir ensemble. Cela ne s’acquiert pas en si peu de temps. La vieille dame les regarda avec attendrissement. Je vous l’avais bien dit, Meredith. Il est impatient, vous le voyez bien. Mais c’est de ma faute, je l’avoue. J’ai trop gâté mes enfants. Ils avaient à peine exprimé un vœu que je l’exauçais. Voilà le résultat. Elle se dirigea vers la jeune femme et la prit dans ses bras. Ne vous en faites pas, tout va s’arranger. Vous vous aimez, c’est le principal. Et continuez à ne pas vous laisser faire. Il a besoin d’une femme qui a de la poigne et, même s’il ne vous le dit pas, il adore ça, conclut-elle avec un air espiègle.

    Meredith ne put s’empêcher de sourire. Oh, il me l’a déjà dit. Elle rendit l’accolade avec chaleur. Merci.

    Madame Shepherd tapota son dos avec affection. De rien, ma fille, de rien. Elle se tourna vers son fils. Quant à toi, garnement, souviens-toi, on paie toujours ses erreurs. Tu as commis des fautes, tu dois régler la facture, le gronda-t-elle tendrement. Dire à Meredith que tu l’aimes ne lui suffit peut-être pas. Il faut le lui prouver jusqu’à ce qu’elle ne doute plus de toi. Cela peut prendre du temps. Je crains qu’en attendant, tu n’aies pas grand-chose à exiger d’elle.


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