• Derek se rapprocha de Meredith et l’embrassa, dégustant ses lèvres comme si elles étaient un bonbon, les prenant entre les siennes, les léchant, les suçant. La pointe de leurs langues se frôlèrent et se titillèrent de plus en plus rapidement, jusqu’à s’enrouler totalement l’une autour de l’autre. Meredith reprit ses caresses sur le corps de Derek, promenant les mains sur son torse, ses épaules, sa nuque et son dos. C’était le feu vert qu’il attendait. Il posa ses mains sur les hanches de sa compagne et la ramena vers lui, étroitement collée. Le doux baiser se transforma en baiser fougueux. Ils s’embrassèrent et leurs corps s’embrasèrent.

    Du bout de la langue, Derek traça un chemin de la bouche de Meredith jusqu’au creux de son cou. Sans s’arrêter, il prit ses seins en main, les caressant du bout des doigts. Il approcha son visage d’un mamelon et sa bouche se referma sur le téton qui se tendait vers lui. Il l’affola en l’aspirant et en le suçant, sa langue se faisant tour à tour câline et coquine, excitant la pointe, la relâchant pour revenir la lécher doucement. Ensuite, délicatement, il serra les seins l’un contre l’autre et posa ses lèvres sur le sillon qui s’était formé, pour y glisser sa langue. Il relâcha la pression et passa la langue entre les globes de la jeune fille, en dessinant des arabesques sur sa peau, la léchant, puis soufflant dessus pour créer un contraste de chaud et froid. Parce qu’il l’avait encouragée à ne plus rester en retrait pendant l’amour, et que maintenant elle ne craignait plus de lui déplaire, Meredith pouvait se concentrer uniquement sur les caresses qu’elle recevait et celles qu’elle lui donnait. Mais surtout elle se sentait libre, libre de gémir, libre de lui montrer le désir qu’elle avait pour lui, libre de caresser ses fesses, libre de reprendre son sexe en main, d’exciter le gland, d’enrouler sa main autour de la hampe, d’aller et venir tantôt rapidement, tantôt plus doucement. Elle savait maintenant que, lorsque la respiration de Derek devenait saccadée, elle devait ralentir le rythme de son mouvement. Le chirurgien s’arracha à ce doux supplice pour s’accroupir devant elle et, avec les doigts, écarter sa vulve pour atteindre son clitoris. Meredith geignit au premier coup de langue. Elle crispa ses mains sur la tête de Derek au second. Elle murmura son prénom lorsqu’il aspira son petit bouton. Elle haleta lorsqu’il le titilla à toute vitesse. Elle gémit franchement lorsqu’il tourna autour pour finalement appuyer dessus. Cependant, elle resta sur sa faim. Derek se releva et la regarda avec un petit sourire tendrement moqueur. Il sortit de la douche et commença à se sécher. Il éclata de rire en surprenant le regard de Meredith où se mêlaient la stupeur et l’indignation. Elle comprit qu’il plaisantait et rit aussi. Il lui tendit la main pour l’inviter à le rejoindre et l’enveloppa dans une serviette de bain. Elle poussa un cri de ravissement quand il l’attrapa par les fesses pour la porter et s’accrocha à son cou en enroulant les jambes autour de sa taille.

    C’est dans cette position qu’ils arrivèrent, heureux et impatients, devant le lit. Ils s’y laissèrent tomber et rirent de plus belle en entendant le craquement du sommier. Derek se jeta sur Meredith et plaqua sa bouche contre la sienne, pour un baiser enflammé. Il poursuivit ce qu’il avait arrêté précipitamment quelques minutes plus tôt Ses doigts parcoururent la peau de la jeune fille, depuis sa joue jusqu’à ses seins pour repartir vers le ventre et atteindre enfin sa vulve. Ils cajolèrent le contour des grandes lèvres puis s’amusèrent avec son petit bouton pour finalement terminer leur course dans son antre. Quand la bouche vint compléter la caresse, Meredith crut mourir de plaisir. Chaque coup de langue sur son clitoris fut ponctué d’un petit cri jusqu’à ce que, dans un cri plus fort que les autres, elle repoussa son compagnon avant de se cambrer vers lui, secouée de spasmes qui agitaient jusqu’à son intimité. Quand elle fut calmée, Derek tendit le bras vers son jean qui traînait à terre depuis la veille et y dénicha le préservatif salvateur qu’il enfila prestement. Avant de revenir sur Meredith, il lui écarta les jambes et les replia en posant ses pieds bien à plat sur le matelas. Il s’allongea au-dessus et plaça ses mains de part et d’autre du visage de la jeune fille. Il se pencha pour lui donner un baiser et se redressa au moment où il la pénétra d’un coup de rein sec et profond. Elle poussa un cri et enfonça ses ongles dans les fesses de son ami. Excité par cette vraie première manifestation de son plaisir, il darda son regard enflammé sur elle. Regarde-moi, lui ordonna-t-il. Regarde-moi, Meredith. Ne quitte pas mes yeux. Je veux voir les tiens quand tu jouis. Il la regardait comme un prédateur qui tient sa proie entre ses griffes et elle aima qu’il ait sur elle ce regard animal. Qu’il était beau, son amoureux ! Elle referma les jambes sur lui pour le tenir plus étroitement serré contre elle, pour mieux le sentir en elle aussi. Il coulissa en elle très lentement, désireux que cette fusion ne finisse pas. A chaque mouvement, il s’enfonçait plus loin, sa verge massée par les parois intimes de Meredith qui l’épousaient étroitement. La torture était on ne peut plus délicieuse, la meilleure preuve en étant les gémissements qui commençaient à monter sans retenue dans la pièce.

    Les yeux plongés dans ceux de Derek, Meredith était comme hypnotisée par ce regard bleu, couleur d’océan déchaîné. C’est dans cet état second qu’elle promena ses mains sur les fesses de son amant, son dos, ses épaules, son torse aussi, puis son ventre, osant, contre toute attente, descendre plus bas pour tenter de caresser son membre à chaque fois qu’il sortait de sa cachette. Sa nouvelle audace rendit Derek fou. Le regard brillant de désir et d’excitation, il adopta une cadence de plus en plus forte, souligné à chaque coup de butoir par un Han sonore. Il s’enfonça en Meredith plus profondément, plus rapidement aussi. Le claquement de leurs corps en sueur l’un sur l’autre résonna à leurs oreilles. Ils commencèrent à respirer sur le même rythme précipité. La jeune fille prit le visage de son compagnon entre ses mains pour le ramener vers elle et lui donner un baiser plein de fièvre. Celui-ci prit rapidement fin. Le corps traversé par une onde de plaisir, Derek fit encore quelques va-et-vient avant de s’abandonner à la volupté. Il explosa dans un cri, relevant la tête vers le ciel avant de la laisser retomber sur les seins de Meredith. Hors d’haleine, il ferma les yeux, attendant que les battements fous de son cœur se calment. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait plus joui avec une telle force. Et, bon sang, que c’était bon !


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  • Toutes ces émotions avaient relégué au second plan leur envie d’en voir plus sur la campagne hawaïenne. Ils décidèrent donc de trouver au plus vite un "Bed and Breakfast" où passer la nuit. Nu comme un ver, Derek sortit du véhicule, sautilla jusqu’au coffre et revint dans la voiture en ramenant leur sac de voyage contenant leurs vêtements de rechange. Ils se rhabillèrent à la hâte, éclatant de rire à tout bout de champ parce qu’ils se bousculaient sans cesse en enfilant leurs vêtements. Ensuite, ils redémarrèrent. Après avoir traversé des pâturages, ils arrivèrent au bout de la route et découvrirent les Seven Sacred Pools, sept bassins naturels creusés dans la roche par la rivière, qui formaient des piscines avant de rejoindre l'océan.

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    Ils s’arrêtèrent aussi dans un magasin de souvenirs où Meredith acheta différents gadgets, dont un badge portant le slogan "J’ai survécu à Hana Highway". Elle l’arbora immédiatement sur son tee-shirt. Compte tenu du contexte, Derek apprécia moyennement la plaisanterie.

    Ils firent encore quelques kilomètres avant de découvrir le village de Hana, niché sur les contreforts du volcan Haleakala, au fond d'une baie. 

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    Le soir allait bientôt tomber et il n’y avait pas grand-chose à voir dans le bourg. Ils se préoccupèrent seulement de se trouver un toit pour la nuit. Leur choix s’arrêta rapidement sur le 'Ala'aina Ocean Vista B&B. Situé au milieu de la végétation luxuriante, avec une vue panoramique sur l'océan, les montagnes et la jungle, l’endroit était plus qu’agréable.

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    Ils y entrèrent juste au moment où on allait servir le dîner. La propriétaire des lieux les accueillit chaleureusement et les mit à l’aise immédiatement en leur présentant ses autres pensionnaires. Etant les derniers arrivés, ils s’installèrent en bout de table, en face d’un couple d’une dizaine d’années plus âgé qu’eux, qui se présenta comme Ben et Debra, de Tucson, Arizona. La conversation démarra sur les chapeaux de roues et ne connut pas de temps mort, grâce à Ben qui se révéla être intarissable lorsqu’il s’agissait d’expliquer sa passion pour l’œnologie. Il aimait passer ses vacances en France, pour visiter les vignobles. Ainsi, son dernier séjour lui avait permis de rapporter quelques caisses d’un fameux Bourgogne, qu’il avait lui-même déniché chez un petit producteur.

    Une fois le dîner terminé, Meredith et Derek n’avaient qu’une envie, monter dans leur chambre, mais ils ne purent échapper à l’entreprenant Ben qui les invita à prendre un dernier verre au bar. Ils s’assirent sur des tabourets, devant le comptoir, et la conversation reprit là où elle s’était arrêtée. Les vins californiens ne sont pas mauvais, je vous l’accorde, dit Ben d’une voix assez forte. Mais les vins français… Ah les vins français ! Chaque fois que je vais en France, je sillonne la Bourgogne, l’Ardèche, le Bordelais et l’Alsace, et partout où je vais, j’achète quelques bonnes bouteilles.

    J’avoue que je suis totalement ignorant en la matière, regretta Derek. Je ne connais pas du tout les vins français. Non, merci, dit-il en mettant une main sur son verre que Ben voulait remplir encore une fois.

    Et les cigares ? demanda Ben. Il regarda autour de lui et baissa le ton. Je les fais venir en fraude de La Havane.

    Ça, par contre, ce ne sera pas de refus, répondit Derek en prenant le cigare que son voisin lui tendait. Trop occupé à l’allumer, il ne vit pas que Meredith faisait une grimace.

    Ah j’ai eu peur ! J’ai cru que vous n’aviez aucun vice, plaisanta Ben. Debra émit un rire qui ressemblait à un gloussement.

    Détrompez-vous, j’en ai, dit Derek en souriant. J’en ai, oui, mais pas le vin. J’en bois un verre de temps en temps, avec un bon repas, mais je suis plus amateur de whisky.

    Bah ! Il suffirait de vous y mettre, clama Ben en remplissant son verre et celui de son épouse. Vous savez, moi aussi, j'ai mis du temps avant de vraiment commencer à apprécier le vin. Il faut juste un peu de maturité… l'envie de goûter à tout - il se tourna vers Meredith avec un petit sourire – l’envie de faire de nouvelles expériences, avoir le goût des belles choses.

    La jeune femme lui rendit son sourire. Excusez-moi un moment. Elle se leva et traversa la pièce en direction de la porte.

    Le trio la regarda s’éloigner. Ben tira une bouffée de son cigare. Je sais que vous avez du goût, il suffit de voir votre femme… Meredith, c’est bien ça ? Derek opina de la tête. Elle est ravissante, poursuivit Ben, discrète et en même temps pleine de sensualité. Un homme qui choisit sa femme avec autant de discernement est un homme de goût. Un peu assommé par ces compliments inattendus, Derek ne put bredouiller qu’un merci embarrassé. Il fut encore plus décontenancé lorsque Debra, qui n’avait pas dit grand-chose jusqu’à présent et affichait le même sourire insignifiant depuis le début de la soirée, lui fit un clin d’œil qui lui parut coquin. Mais il n’eut pas le temps de s’appesantir sur la question car Ben monopolisait à nouveau la conversation. Ça me fait plaisir d’avoir fait votre connaissance, Derek. Je passe une très bonne soirée. J'avais un peu peur de passer pour un vieux con au début. Une fois que je me mets à parler de la France et de ses vins, plus rien ne peut m’arrêter. Mais je peux parler d’autre chose, vous savez. J’ai tellement d’autres centres d’intérêt. Il passa son bras autour des épaules de Derek. Son geste, bien que viril, mit le chirurgien mal à l’aise mais il aurait été bien en peine d’expliquer pourquoi. Il se dégagea discrètement. Debra se pencha vers son mari et lui murmura quelques mots à l’oreille. C’est ça, ma poule, vas-y, répondit Ben, en lui donnant une claque sur son derrière. Une gentille fille, dit-il à l’intention de Derek qui avait peu apprécié le geste. Vous verrez quand vous la connaîtrez mieux.


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  • Derek serait bien resté dans cette position s’il n’avait pas dû enlever son préservatif. C’est en soupirant qu’il se retira de Meredith qui ne put retenir un gémissement de regret. Il lui sourit et lui donna un rapide baiser avant d’aller dans la salle de bains. Une fois le préservatif jeté dans la poubelle, il passa sous la douche. Pendant que l’eau coulait sur lui, il s’adossa à la paroi et ferma les yeux en réfléchissant à la situation. Comment Meredith, cette petite fille totalement inexpérimentée, arrivait-elle à lui donner autant de plaisir ? Surtout, comment faisait-elle pour que le désir qu’il avait pour elle ne s’émousse pas ? Parce que c’était là surtout que résidait le mystère. Il éprouvait pour elle un véritable désir qui refusait de s’éteindre. Il en avait pris conscience à Napa et cela se confirmait ce soir. Quoiqu’il fasse, quoiqu’il décide, il avait toujours et encore envie d’elle et il ne voulait pas qu’elle disparaisse de sa vie. Cette vérité le frappa de plein fouet et lui fit peur. Mais il n’eut pas le temps de se poser plus de questions.

    Inquiète parce qu’il ne revenait pas, Meredith s’était levée pour le rejoindre. Derek… tout va bien ? chuchota-t-elle en le trouvant appuyé contre la paroi et les yeux fermés.

    Il rouvrit les paupières et lut l’inquiétude dans le regard de la jeune fille. Il lui adressa un sourire rassurant. Très bien. Il lui tendit la main. Viens, ça fait du bien.

    Elle ne se fit pas prier pour venir se pelotonner contre lui. Tu avais raison, c’est meilleur quand je me laisse aller. Elle caressa du bout de l’ongle la poitrine de son amant. Je n’avais jamais imaginé que ça pouvait être aussi fort, ajouta-t-elle timidement.

    Moi, je l’avais oublié, murmura Derek en la serrant dans des bras. Elle aurait pu apprécier le moment si de sombres pensées n’étaient pas revenues l’assaillir. Dans peu de temps, Derek la ramènerait chez elle et dans le meilleur des cas, ils ne seraient plus que des amis. Cette idée la terrorisait. La perspective de ne plus revivre des instants comme celui-ci était horrible. Derek la sentit trembler et il pensa qu’elle avait froid. Il ferma le robinet et s’empressa d’envelopper son amie dans une serviette de bain sèche. Il la fit sortir de la cabine et commença à la frotter doucement. Viens, on va dormir, lui dit-il en l’entourant de ses bras. Je suis crevé. Les battements du cœur de la jeune fille ralentirent nettement. Un répit lui était accordé, elle avait encore une nuit à partager avec Derek.

    Lorsque le matin arriva, ils étaient couchés en cuillère, Derek derrière Meredith, sa main légèrement posée sur un sein, sa paume épousant parfaitement la forme de ce dernier. Elle, elle avait une main cramponnée sur la cuisse de son amant, comme si elle avait eu peur qu’il prenne la fuite pendant la nuit. Il s’éveilla le premier et poussa un soupir de bien-être avant de resserrer son étreinte, en passant sa jambe au-dessus de celles de son amie. Cela suffit à la réveiller. Elle se retourna et vit les beaux yeux bleus qu’elle aimait tant la regarder avec tendresse. Elle se sentit fondre. Bien dormi ? demanda Derek à mi-voix.

    Très bien, prétendit Meredith. En réalité, sa nuit avait été entrecoupée de cauchemars dans lesquels elle avait vu Derek débarquer à la boutique, accompagné de femmes toutes plus belles les unes que les autres. Cela avait été d’autant plus désagréable qu’elle avait eu l’impression que ces mauvais rêves étaient prémonitoires. Mais en attendant, Derek était là, avec elle, et elle comptait bien en profiter. Elle se serra contre lui et commença à caresser sa cuisse du bout des doigts.

    Derek sut que, s’il restait là, il allait de nouveau craquer. Ce n’était pas qu’il n’en avait pas envie, que du contraire, mais il fallait qu’il brise le cercle vicieux dans lequel il s’était enfermé. Il était vraiment bien avec Meredith, il la désirait comme il n’avait jamais désiré personne avant elle mais il savait qu’il ne voulait pas d’une relation sérieuse, former un couple et toutes ces conneries-là. Lui faire encore l’amour, c’était lui donner de faux espoirs. Après avoir déposé un baiser sur le front de la jeune fille, à la naissance de ses cheveux, il se leva à la hâte et se dirigea immédiatement vers la salle de bains pour prendre une douche.

    Meredith resta allongée en se demandant ce qu’elle devait faire, rester dans le lit ou rejoindre Derek dans la douche en essayant de faire tourner les choses à son avantage. Une fois encore, son manque d’assurance lui dicta de rester là où elle était. Elle enfouit son visage au creux de l’oreiller de son amant et respira son odeur. Cinq minutes plus tard, Derek réapparut, nu et dégoulinant, à la porte de la salle de bains. Meredith… il faudrait que tu te lèves. On va devoir rendre la chambre bientôt. Il s’en voulait d’être aussi froid avec elle, surtout après une telle nuit, mais il voulait éviter tout quiproquo. Mal à l’aise, il évita de croiser son regard quand elle sortit du lit pour le remplacer dans la salle de bains.

    La gêne et l’amertume envahirent la chambre tandis qu’ils se rhabillaient. Ils ne trouvaient aucun sujet de conversation à entamer parce qu’ils étaient incapables de penser à autre chose qu’à ce qui allait suivre. Meredith avait peur que Derek ne se sente obligé de lui rappeler qu’ils n’avaient aucun avenir ensemble et qu’elle ne sache pas maitriser ses émotions devant lui. Quant à lui, il voulait simplement reculer le moment où il devrait lui dire qu’il n’y aurait plus rien entre eux. Il était conscient qu’elle allait lui manquer mais aussi qu’il n’avait rien à lui apporter. Tu veux un petit-déjeuner ? fut tout ce qu’il trouva à lui dire quand elle fut prête.

    Non, merci, fut tout ce qu’elle fut capable d’articuler.

    On y va alors ? demanda-t-il sur un ton mal assuré. Elle acquiesça d’un signe de tête.


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  • Derek se demanda où Ben voulait en venir. Il n’avait nulle intention de lier plus ample connaissance avec ce couple qu’il commençait à trouver très envahissant. Bon Dieu, mais où donc est passée Meredith ? se demanda-t-il. Dès qu’elle revient, on s’esquive.

    Ben fit signe au barman de leur apporter une autre bouteille de vin. On va boire aux belles amitiés qui naissent sous les tropiques. Derek dut se forcer à sourire. Ben se pencha à nouveau vers lui, en lui soufflant son haleine avinée dans la figure. Maintenant que Debra est partie, je peux vous le dire. Elle a flashé sur votre compagne.

    Derek sursauta, craignant d’avoir mal compris. Flashé ?

    Ben oui, flashé… vous comprenez, quoi ! Ben éclata d’un gros rire gras. Faut dire qu’elle est pas mal, Meredith, hein ! Il fit un clin d’œil bien appuyé à son voisin. Une vraie petite tanagra. Vous en avez de la chance, mon vieux, conclut-il.

    Je sais, répondit très froidement Derek. Il entrevoyait maintenant à quel genre d’homme il avait affaire.

    Et ma Debra, vous en pensez quoi ? s’enquit Ben que le vin commençait à terrasser. Un beau brin de fille, elle aussi, non ?

    Je n’ai vraiment pas d’avis sur la question, rétorqua Derek, en regardant dans la direction de la porte par laquelle Meredith avait disparu.

    Ben prit un ton paternaliste. Allez, mon vieux, pas de gêne entre nous. Vous pouvez être franc. Je sais l’effet que ma femme fait aux hommes. C’est qu’elle est gironde ! Elle a tout ce qu’il faut là où il faut. Joignant le geste à la parole, il arrondit ses bras devant lui, au niveau de la poitrine.

    Ne vous vexez pas mais je n’ai pas regardé. Derek posa son cigare sur le cendrier. Par contre, je vais aller voir où se cache Meredith, dit-il en se levant ou plus exactement en essayant, car Ben le retint par le bras.

    Vous avez bien encore un moment. Elle ne va pas s’envoler, votre Meredith. On n’est pas bien ici ? Tout en se resservant un verre de vin, Ben regarda Derek avec une certaine ironie. Donc, vous n’avez pas regardé ma Debra. Il s’esclaffa. Vous êtes un cas, vous ! Tous les hommes aiment regarder Debra.

    Eh bien alors, je suis un cas. Derek fit un geste de la main dans la direction où Meredith était partie. Excusez-moi mais...

    Totalement indifférent aux états d’âme de Derek, Ben l’interrompit. Et moi, vous me trouvez comment ?

    Pardon ? fit Derek, interloqué.

    Je vous demande comment vous me trouvez, répéta Ben, sans se démonter. Parce que moi, pour tout dire – il lança à son interlocuteur un regard qui se voulait charmeur mais qui était juste égrillard- vous me plaisez beaucoup. Vous êtes vraiment un très bel homme. Vos yeux …

    Derek se raidit. Ecoutez, Ben, cette discussion commence à me mettre mal à l’aise, alors…

    Une fois encore, il voulut partir, une fois encore Ben le retint par la manche. Mal à l’aise ? Allez ! Vous êtes un grand garçon. Il se pencha vers le chirurgien. Et je suis persuadé que vous ne crachez pas sur de nouvelles expériences, ajouta-t-il sur le mode de la confidence.

    Je suis certain de ne pas être intéressé par celle-là, rétorqua Derek en tentant de rester calme.

    Allons donc ! Vous ne voulez pas mourir idiot tout de même, insista Ben, persuadé que Derek voulait seulement se faire désirer.

    Je n'aime pas du tout la tournure que prend cette conversation, prévint encore Derek, dont le regard se faisait plus dur de seconde en seconde.

    Malheureusement, Ben ne comprit pas l’avertissement. Que diriez-vous de terminer la soirée dans notre chambre ? Meredith aussi, bien entendu. On pourrait continuer à faire connaissance, discuter… et plus si affinités.

    Il voulut mettre sa main sur le genou de Derek mais celui-ci prévint son geste en lui saisissant solidement le poignet. Ça suffit ! tonna le chirurgien. Il se leva vivement, ce qui fit tomber son tabouret. Tous les regards se tournèrent vers eux. Écoutez-moi bien, espèce de connard, gronda-t-il entre ses dents serrées, vous allez vous tenir loin de moi et…

    C’est bon, c’est bon, grogna Ben, vexé par cette rebuffade publique. Faut pas se fâcher pour si peu ! Si ça ne vous intéresse pas, il suffit de le dire. Derek desserra son étreinte et Ben se frotta le poignet. Après tout, si vous êtes assez con pour laisser passer une bonne aubaine… J’aurais pu vous faire découvrir de nouvelles sensations. Vous ne savez pas ce que vous perdez.

    Je me ferai une raison, bougonna Derek en ramassant son tabouret.

    Si vous le dites ! Bon, l’affaire est réglée en ce qui vous concerne mais… peut-être que Meredith serait intéressée. Ça vous dérange si je le lui demande ? Ben n’avait pas sitôt fini sa question qu’il se trouva projeté en arrière par le coup de poing que Derek lui envoya en plein dans le nez.


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  • Meredith entra dans la salle au moment même où Ben atterrissait en vol plané sur le sol. Elle se précipita sur son amant qui s’apprêtait à frapper une nouvelle fois si l’envie de se relever venait à Ben. Derek ! s’écria-t-elle. Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu l’as frappé ?

    Peu importe, répondit brièvement Derek avant de se tourner vers le barman. S’il y a des frais, médicaux ou autres, vous n’aurez qu’à les mettre sur ma note. Pour le reste – il désigna la bouteille de vin qui était sur le comptoir - c’est Monsieur qui régale. Il s’adressa ensuite à Meredith. On y va. Devinant à son intonation qu’il était énervé, elle le suivit sans poser de questions. Main dans la main, ils traversèrent rapidement la pièce, sans se retourner, malgré les cris poussés par Ben qui se tenait le nez à deux mains. Ils se hâtèrent de monter l’escalier qui menait à leur chambre. A peine la porte refermée, Derek se rua sur le minibar et y prit une mignonette de whisky qu’il vida d’un trait. Tu en veux ? demanda-t-il à Meredith en lui en présentant une deuxième. Elle fit un signe de dénégation et s’assit au bout du lit, attendant qu’il daigne lui expliquer la situation. Après avoir avalé la deuxième petite bouteille en une gorgée, Derek se laissa tomber lourdement dans un fauteuil, en face d’elle. Alors, tu veux bien me dire où tu es restée pendant tout ce temps ?

    Eh bien, aux toilettes.

    Ma parole, tu t’y es endormie ! s’exclama-t-il.

    Il aurait peut-être mieux valu, répondit Meredith avec un petit sourire. Derek fronça les sourcils. Peut-être que si j’y étais restée plus longtemps, Debra se serait lassée de m’attendre devant la porte, lui expliqua-t-elle. Nous avons eu une conversation vraiment – elle hésita un instant - très particulière, dirais-je. Figure-toi qu’elle…

    Derek lui coupa la parole. Laisse-moi deviner. Elle t’a proposé une partie à quatre ?

    Le sourire de la jeune femme se fit espiègle. Est-ce que par hasard Ben t’aurait proposé la même chose ?

    Pourquoi crois-tu que je lui ai envoyé mon poing dans la figure ? demanda Derek d’un ton goguenard.

    Meredith pouffa. Ces gens sont des malades. Tout en parlant, elle remonta à la tête du lit et s’installa plus confortablement, les jambes allongées et le dos reposant contre les deux oreillers qu’elle avait empilés. Je vais te le dire comme elle me l’a dit. Moi, je suis hyper sexy et toi, tu dois être un super bon coup. Quant à lui, il paraît qu’il me trouve fort à son goût.

    Ouais ! Derek se remit debout et repartit vers le minibar. De toute façon, il a des goûts très éclectiques. Je lui plais énormément aussi, surtout mes yeux, dit-il en fouillant le frigo pour trouver une autre bouteille de son breuvage préféré.

    Il t’a dit que… Meredith éclata de rire. Raconte.

    Derek haussa légèrement les épaules. Que veux-tu que je te dise ? Il était prêt à me faire découvrir de nouveaux horizons, semble-t-il.

    Oh mon dieu ! Meredith rit de plus belle Je t’imagine dans un lit avec lui en train de…

    Derek pointa son index vers elle. Arrête ça tout de suite. Garde ton imagination pour autre chose. Ça n’arrivera jamais de toute façon.

    Ne jamais dire jamais ! Toujours en riant, Meredith changea de positon pour se retrouver allongée sur le ventre, les bras repliés pour que son menton puisse reposer sur ses poings fermés.

    Ah dans ce cas ci, je peux t’assurer que oui, répliqua Derek en reprenant sa place dans le fauteuil. Ce type me débecte !

    Ah parce qu’avec un autre que lui… Meredith le dévisagea avec intérêt.

    Pas plus ! assura Derek.

    Dommage, laissa tomber Meredithen posant sa tête sur les bras qu’elle avait repliés sur le lit.

    Derek la regarda bizarrement. Comment ça, dommage ?

    Ben oui. Meredith redressa un peu la tête. Si on y réfléchit, c’est un peu bête de refuser d’emblée les nouvelles expériences. On passe peut-être à côté de quelque chose de bien… autant pour toi que pour moi. Enfin, moi, je dis ça…

    Derek ne cacha pas qu’il était stupéfait. T’es sérieuse, là ? Meredith lui répondit par une petite moue. Ça t’intéresserait, ce genre de truc ? demanda-t-il encore. Il entendit un petit raclement de gorge, une sorte de borborygme qu’il interpréta comme un assentiment. Il en fut sidéré. Voila un penchant qu’il n’avait jamais soupçonné et que, pour tout dire, il n’était pas certain d’apprécier. Tu veux dire que l’échangisme, tout ça - il la regarda fixement, pour ne rien rater de sa réaction - ça te tente vraiment? insista-t-il encore.


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