• Après avoir demandé à Kaona de se charger du transport de Finn jusqu’à Lahaina et lui avoir recommandé de prendre son temps pour le faire, Derek retrouva Meredith dans le salon d’été, en train de contempler le coucher de soleil. Il s’assit dans le canapé, à côté d’elle. Elle lui décocha un sourire émerveillé. Regarde comme c’est beau. Je crois que je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi beau que ça.

    Derek se mit à genoux, à ses pieds. Il la couva du regard. Il y a toi. Il déposa un baiser sur sa main et remonta doucement, parcourant l’intérieur du poignet, le bras, le creux du coude, pour arriver sur l’épaule et dans le cou. Le corps de Meredith fut agité de doux frissons. Il posa ses mains de chaque côté de ses cuisses et entama une lente ascension. Pressé d’être à lui, elle respira plus fort. On va dans la chambre ? murmura-t-il alors que son visage arrivait à la hauteur du bassin de la jeune femme. Ils se levèrent en même temps, les yeux dans les yeux. Meredith prit la main de Derek pour l'emmener vers les escaliers qu’il grimpa, en restant juste derrière elle. Elle frémit lorsqu’elle sentit sa main se poser à l’intérieur de sa cuisse. En haut, elle s’arrêta, haletante, et se retourna vers lui. Il glissa ses mains sous son jupon et caressa ses cuisses. J’ai envie de toi, chuchota-t-il, le souffle court. Elle l’embrassa à pleine bouche tandis qu’il s’attaquait à ses fesses. Elle s’assit sur la dernière marche et se pencha en arrière, folle de désir. Il lui ôta son string et se plaça entre ses jambes, se collant contre elle. Il l’embrassa dans le cou. Elle sentit la verge encore prisonnière de son pantalon, qui se frottait sur son sexe. Elle ferma les yeux et gémit. Quand elle les rouvrit, elle le vit qui la regardait en souriant. Heureux de voir que je te fais tant d’effet.

    Je suis certaine que tu peux mieux faire, répliqua-t-elle d’une voix lascive.

    Au comble de l’excitation, Derek l'embrassa presque sauvagement en se serrant contre elle pour qu’elle sente bien l’ampleur qu’avait prise son phallus. Elle gémit de plus belle. Comme si elle voulait se défendre, elle lui mordilla la lèvre inférieure, puis le lobe de son oreille. Décidé à ne pas être vaincu, il glissa une main entre eux et se mit à titiller son clitoris. Les gémissements devinrent plus forts. Derek insista plus vigoureusement. Meredith sentit une vague chaude déferler de son ventre pour envahir tout son corps. Le plaisir la fit chavirer. Derek se releva, la laissant cuisses écartées pendant quelques secondes. Le regard coquin, il lui tendit la main et l’entraîna dans la chambre. A peine entré, il prit la cuisse de sa partenaire et la releva contre sa jambe, pour la caresser avec beaucoup d'attention. Meredith fit glisser ses doigts sur son torse qu’elle se mit à embrasser. Elle lui retira sa chemise, qui tomba à leurs pieds, suivie aussitôt par sa robe. Il s’attaqua immédiatement au soutien-gorge. Elle se laissa aller, la tête en arrière. Il embrassa son cou, sa gorge et enfin ses seins, sur lesquels il s’attarda plus longuement. Du bout de la langue, il lécha les tétons tendus de désir. Ensuite, il se déplaça derrière elle, pour lui relever les cheveux et cajoler la peau très sensible de sa nuque. Ce geste pourtant anodin déclencha chez Meredith une série de petits frissons, le long de son échine. Elle gémit lorsqu’il promena ses mains très lentement sur son ventre, ses hanches, ses flancs, en des contacts parfois à peine perceptibles. Les yeux fermés, la respiration saccadée, elle s’appuya sur Derek. Elle eut l’impression que son corps était en feu. Il l’amena jusqu'au lit et se dénuda complètement avant de s'allonger sur elle. Tu es tellement belle, mon amour. Il l’embrassa tendrement, ses lèvres mordillant les siennes, sa langue les aspirant ou dessinant leur contour, venant lécher la sienne au passage. Avec ses mains, il caressa le beau visage de son amie et ses doigts finirent par s’emmêler dans ses longs cheveux. Sa bouche traça des arabesques sur la peau de son cou. Il mordilla le creux de son épaule pour s’attaquer ensuite à son menton. Il reprit lentement possession de sa bouche, pour que leurs langues recommencent à s’entremêler et à se goûter. Le moindre de ses mouvements était tellement empreint de douceur que le temps lui-même semblait en suspens. Leurs respirations étaient à peine audibles, les caresses n’étaient qu’effleurements. Ils étaient affamés l’un de l’autre et pourtant ils prenaient leur temps. Tout semblait être ralenti.

    Derek laissa ses mains partir à la découverte du corps de la jeune femme, sans jamais vraiment le toucher pourtant. Parfois même, elle ne percevait que la chaleur de ses paumes. Celles-ci caressèrent ses seins, firent dresser ses tétons. Puis elles descendirent lentement vers le ventre… les jambes… l’intérieur des cuisses que Meredith avait largement ouvertes à l’approche de la caresse. Tout à coup, Derek suspendit ses câlins. Meredith s’arc-bouta, les mains crispées sur le drap, quémandant plus, même si cela devait la laisser pantelante. Elle devina qu’il la regardait et ouvrit ses cuisses plus largement pour lui offrir le spectacle de son intimité. Elle sursauta lorsqu’elle sentit un tendre et long coup de langue sur son clitoris. Elle se mordit les lèvres mais ne put retenir un cri au deuxième lapement. Elle attrapa la tête de son amant pour l’inciter à poursuivre. Alors, doucement, amoureusement il continua sa caresse, la pointe de sa langue parcourant les lèvres de la vulve, taquinant le petit bouton, le léchant, l’aspirant. Il glissa la langue le long de sa fente, pénétrant son vagin, pour ensuite reprendre le chemin inverse. Il la lécha plus rapidement, ce qui lui arracha des gémissements. Elle allait atteindre le point de non-retour. Ces caresses la rendaient littéralement folle. Elle sentait la vague monter. Pourtant, en même temps, elle avait l’impression que sa trop grande excitation l’empêcherait de jouir. Elle en arrivait même à se demander si elle le voulait vraiment, tellement cette sensation était merveilleuse… et délirante… et géniale… Les mots lui manquaient, tellement l’instant lui semblait parfait. Mais lorsque, tout à coup, des doigts la fouillèrent et qu’un pouce taquina son clitoris, la jouissance l’emporta très haut, tel un tsunami. Bien qu’aucun son ne sorte de sa bouche, il lui sembla qu’elle hurlait. A nouveau, ses mains attrapèrent le drap, son corps se tendit comme un arc. Elle pensa ne jamais s’arrêter de jouir. C’était comme si son corps explosait de plaisir.


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  • Derek se redressa et vint se coller à Meredith. Il l’embrassa par petites touches, par ci, par là, tandis que, de ses mains, il continuait à parcourir tendrement son corps. Lorsqu’elle revint à la réalité, la première chose dont elle prit conscience, ce fut la verge qui palpitait sur sa cuisse. Elle fut étonnée de sentir son corps à nouveau en proie à l’excitation. Elle embrassa son amant goulûment en même temps qu’elle caressait son torse et qu’elle s’emparait de son sexe qui n’en pouvait plus d’attendre sa part de tendresse. Elle effleura le gland avec ses doigts avant de prendre le membre à pleine main pour monter et descendre autour de lui. Mais, s’il appréciait ces préliminaires, Derek avait envie de connaitre le plaisir, lui aussi. Elle le devina à sa respiration saccadée et à la façon qu’il avait de devancer ses gestes en ondulant du bassin. Alors, elle promena sa bouche le long du corps musclé de son ami, s’attardant quelques secondes sur ses tétons avant d’atteindre son ventre, où elle s’amusa à donner de petits coups de langue autour et dans le nombril, ce qui le fit frissonner. Elle voulait le faire jouir mais elle désirait également jouer un petit peu avec ses nerfs. Elle avait envie qu’il ressente la même chose qu’elle, à savoir profiter de la caresse en pensant déjà à la suivante. Du coup, elle flâna sur le bas de son ventre, faisant en sorte que sa chevelure caresse le bout du pénis à chaque mouvement. Soudain, elle donna un rapide coup de langue sur le gland avant de repartir vers la jambe pour mordiller la peau, à la jointure de la hanche et de la cuisse. Une lueur de défi dans l’œil et un petit sourire en coin, elle releva la tête vers son amoureux et repassa furtivement sa langue sur le bout du phallus dressé. Derek serra les dents et elle se délecta du pouvoir qu’elle avait sur lui.

    Mais la pitié et le désir l’emportèrent sur l’envie de jouer. La bouche gourmande de Meredith rejoignit enfin la verge turgescente. Elle l’embrassa, la lécha, la mordilla tendrement, sa langue caressant le méat au passage. Ses doigts l’enserrèrent pour imprimer un mouvement de va-et-vient. Enfin, elle le prit doucement en bouche, descendant tout le long, jusqu’à ce que le gland bute au fond de sa gorge. Là, elle s’arrêta quelques secondes, pour profiter de lui. Un long gémissement de Derek lui indiqua qu’il appréciait l’attention. Elle reprit son voyage et sa caresse buccale se fit tantôt légère, tantôt avide, tantôt tendre, tantôt plus forte. Elle alterna en fonction des halètements et gémissements de son partenaire. Mais très vite, elle se trouva prise à son propre jeu. Alors, elle l’avala à nouveau, le mordillant sur toute la longueur, pendant que sa main le masturbait de plus en plus vite. Elle sentit son sexe durcir encore, quelques contractions ensuite, et elle le libéra juste avant que le premier jet de sperme jaillisse. 

    Elle recommençait à le câliner à tout petits coups de langue lorsqu’il l’arrêta pour que le plaisir ne se transforme pas en douleur. Attention, c’est sensible, se justifia-t-il. Il la prit contre lui et la serra dans ses bras. Leurs mains se caressèrent tendrement, juste pour le plaisir de toucher la peau de l’autre. Il était là, le torse pressé contre les seins de sa partenaire, et le sexe encore dur et dressé. Les yeux fermés, il respirait l’odeur de ses cheveux, en attendant qu’elle lui donne le signal de la poursuite des festivités. Elle sentit son phallus entre ses cuisses et les fourmillements qu’elle ressentit dans le bas de son ventre lui confirmèrent qu’elle avait envie de l’avoir en elle. Elle frotta son bassin contre le sien. Il l’embrassa en même temps qu’il guidait son pénis vers sa fente. Il la pénétra doucement et elle marqua son contentement par un long soupir d’aise. Il commença à faire des allers et retours.

    Mmm ! C'est booooonnn! geignit-elle en s’accrochant à ses épaules.

    Oh oui ! C'est bon ! dit Derek, haletant. Tout en la possédant, il s'occupa de ses mamelons, les léchant, les suçant, ou encore les tordant doucement. Elle releva ses cuisses de chaque côté de ses hanches. Il sut qu’il ne pourrait plus se contenir très longtemps et voulut la faire jouir. Il plaça ses mains de part et d’autre de sa figure et prit appui sur ses bras tendus. Les gémissements des amants allèrent crescendo comme les coups de rein de Derek se faisaient de plus en plus profonds et puissants. Pour accélérer le processus, Meredith glissa une main le long de son ventre pour agiter son clitoris pendant que Derek intensifiait ses coups de butoir. Soudain, elle s’entendit crier son prénom, en même temps que des Oooooh ouiii entre deux gémissements. Ses muscles vaginaux se contractèrent violemment et un formidable orgasme la ravagea. C’en fut trop pour son compagnon qui jouit en même temps et déchargea de longs jets de sperme dans un râle puissant, avant de s'écrouler sur elle. Elle le prit dans ses bras, pour le maintenir tout contre elle. Il l'embrassa passionnément. C’était bien ?

    Tu oses le demander ? feignit-elle de le gronder. Si nous avions des voisins, je les aurais réveillés.

    Derek eut un petit sourire moqueur. Dommage que Finn soit déjà parti. J’aurais aimé qu’il puisse en profiter lui aussi… à sa manière.

    Meredith éclata de rire. La prochaine fois, qui sait ! On pourrait peut-être même l’inviter à participer.

    Vicieuse ! Derek roula sur elle et fit semblant de vouloir la frapper. Ils luttèrent en riant quelques minutes avant de faire la paix sur un baiser.


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  • L’instinct de Meredith lui dicta de ne pas demander à Derek d’en dire plus, au risque de tout compromettre. Par contre, l’aveu qu’il venait de lui faire l’encouragea à s’enhardir. Elle se redressa et posa une première fois ses lèvres sur celles de son compagnon, très légèrement. Comme il ne la repoussait pas, elle recommença mais cette fois, le baiser fut plus appuyé. Elle en fit quelques autres jusqu’à ce que Derek ouvre la bouche et vienne chercher sa langue avec la sienne, pour l’entrainer dans une douce et tendre danse. Quand leurs lèvres se détachèrent, ils se regardèrent dans les yeux. Qu’est-ce que tu fais de moi ? chuchota Derek après de longues minutes de silence.

    Meredith le regarda avec un air intrigué. Qu’est-ce que tu veux dire ?

    Je ne suis pas le même avec toi, confessa Derek.

    Et c’est mal ?

    Je ne sais pas. Il posa son front contre celui de la jeune fille. Je sais ce que je devrais faire mais… Il soupira. Je suis incapable de te résister.

    Moi, je trouve ça plutôt bien, dit-elle, malicieuse.

    Tu ne devrais pas. Derek la regarda intensément. Je ne suis pas un homme pour toi, Meredith.

    Elle souffla de dépit. Oui, je sais, tu es trop vieux pour moi.

    Il n’y a pas que ça. Je suis désabusé, cynique et toi… Derek lui sourit tristement. Tu es pleine d’illusions et un jour ou l’autre, tu auras envie d’une relation pour laquelle je ne suis pas fait. Et ce jour-là, tu risques de souffrir parce que je ne pourrai pas te donner ce que tu veux.

    Voilà ce que je veux. Meredith se jeta sur les lèvres de son ami tout en passant la main sous son polo. La fièvre s’empara de lui. Il oublia tout ce qu’il venait de dire et prit fougueusement possession de la bouche de Meredith, les deux mains enfouies dans ses cheveux. Après quelques secondes, abandonnant toute retenue, il la saisit par les hanches pour la faire asseoir sur lui. Elle s’accrocha à lui et ils continuèrent à s’embrasser, comme si plus rien d’autre ne comptait.

    Rapidement, Derek ne résista pas à la tentation de balader ses mains sur la poitrine de Meredith. Profitant de la discrétion offerte par leurs deux corps serrés l’un contre l’autre, il descendit la fermeture à glissière du corsage et insinua ses doigts dans l’ouverture jusqu’à sentir le soutien-gorge. Il caressa les seins de la jeune fille du plat de la paume, par-dessus le tissu. Les tétons pointèrent très vite. Il écarta délicatement la dentelle du sous-vêtement et atteignit une petite pointe dressée dont il dessina le contour du bout de l’index. Meredith sentit sa respiration s’accélérer. Voulant montrer à son partenaire que cela lui plaisait, elle fit bouger sa main qui était toujours cachée sous le polo. Elle commença par la promener sur le torse de Derek avant de la faire lentement descendre sur son ventre. Lorsqu’elle la fit sortir de dessous le vêtement, elle la posa sur le haut de la cuisse et la fit glisser lentement vers l’intérieur de celle-ci, en direction du renflement de la braguette, mais la peur de mal faire la fit s’arrêter à quelques centimètres de la bosse formée par un début d’érection. Derek comprit son intention mais aussi son appréhension. Il saisit délicatement la main de Meredith et la déposa sur son sexe. Encouragée, la jeune fille caressa le pénis bandé, à travers le jean, en exerçant de légères pressions. Un gémissement sourd franchit la gorge de Derek. Ce dernier pressa le sein qu’il tenait toujours en main. Quand leurs corps se mirent à glisser sur la banquette, il sut qu’ils étaient sur une mauvaise pente. Il respectait trop Meredith maintenant que pour la mettre dans une situation semblable à ce qui s’était passé, la première fois qu’il l’avait amenée dans ce bar. Il la voulait, certes, mais il la voulait pour lui seul, dans l’intimité d’une chambre, pour pouvoir exprimer à sa guise la force de son désir, sans risquer de l’exposer aux regards. Il se redressa et la repoussa un peu brusquement. Viens, on s’en va.

    Elle le regarda avec des yeux hagards tandis qu’il remontait la fermeture de son haut. Mais pourquoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

    Derek la fit se lever avant de se mettre debout à son tour. Si on continue comme ça, je vais te faire l’amour sur la banquette. Je préfèrerais éviter. Il lui tendit la main et ils sortirent de l’établissement.

    Tu vas me ramener chez moi maintenant ? lui demanda Meredith quand ils se retrouvèrent sur le trottoir.

    Derek la transperça de son regard azur. C’est ce que tu veux ?

    Elle hocha vivement la tête. Non, je veux rester avec toi.

    Il la prit dans ses bras. Tu en es sûre ? Elle le regarda bizarrement. J’ai envie de toi, Meredith, mais ça ne change rien à tout ce que je t’ai dit, précisa-t-il tout en espérant égoïstement que cette franchise qu’il se sentait obligé d’avoir ne changerait pas le cours des évènements. Alors, si tu ne voulais plus, je comprendrais.

    Je veux, répondit Meredith avec passion. Un sourire lumineux sur les lèvres, Derek la prit par les épaules pour l’emmener vers la Porsche.


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  • Meredith se réveilla. Elle était seule, dans le lit qui portait encore les traces des ébats de la veille. Elle s’étira voluptueusement puis enfouit sa tête dans l’oreiller de Derek, pour respirer son odeur. Elle le serra dans ses bras, comme s’il s’agissait de son amant. Ce geste l’étonna car il ne lui ressemblait pas. Elle n’était pas habituée, pour elle-même, à ce genre de comportement qu’elle aurait pris, chez une autre, pour du fétichisme. Troublée, elle se leva d’un bond et se rua sous la douche, où elle resta longtemps, laissant l’eau chaude couler sur elle, comme pour chasser les pensées obscures qui l’envahissaient parfois. Au sortir de la salle de bains, elle s’habilla simplement d’un tee-shirt et d’un jeans. Sur le palier, elle entendit le rire de Derek qui résonnait. Elle devina immédiatement qu’il n’était pas seul. Intriguée, elle dévala l’escalier. En entrant dans la cuisine, elle vit son compagnon, les fesses posées sur le bord de la table, en train de parler avec une adolescente. L’image qui vint aussitôt à l’esprit de Meredith fut celui d’une poupée. Blonde aux cheveux longs et bouclés, grande, mince, les yeux bleus, la jeune fille était vêtue d’un haut de bikini et d’un paréo, qui mettait en évidence des formes voluptueuses. Meredith remarqua immédiatement qu’elle couvait Derek d’un regard langoureux. Seigneur, ne seraient-ils donc jamais tranquilles sur cette île de malheur, pensa-t-elle, déjà au comble de l’énervement.

    Derek se leva et lui tendit la main. Il l’embrassa tendrement – sur la joue, remarqua-t-elle avec irritation – avant de lui présenter son interlocutrice. C’était Here, la plus jeune sœur de Kaona, qu’ils n’avaient pas encore eu le plaisir de rencontrer. Elle était venue avec sa mère pour remettre la maison en ordre, après le dîner de la veille. Figure-toi que Here signifie Amour, lâcha Derek comme s’il s’agissait du scoop de l’année.

    Barbie Hawaii aurait mieux convenu, pensa Meredith. Elle fit un bref signe de la tête à l’intention de l’adolescente et regarda Derek, avec un rictus en guise de sourire. Et qu’est-ce qui te faisait rire de si bon cœur ? demanda-t-elle plus sèchement qu’elle ne l’aurait voulu. Je t’ai entendu de là-haut.

    Here me racontait quelques anecdotes sur sa vie au lycée. Ça m’a rappelé quelques souvenirs, dit Derek en faisant un clin d’œil à l’adolescente.

    Pourtant, ça ne date pas d’hier, fit remarquer Meredith, avec un zeste de perfidie. Derek ne dit rien mais esquissa un sourire. La mère de Here fit son apparition et, après avoir salué Meredith, prévint sa fille qu’elle avait terminé et qu’elles pouvaient donc s’en aller. Il apparut clairement à Meredith que cela contrariait Here, ce qui la contraria aussi. Restée seule avec son compagnon, elle l’ignora, comme si elle était trop absorbée par la préparation de son petit-déjeuner. Il la regarda faire avec un petit sourire moqueur. C’est sans un regard pour lui qu’elle alla s’asseoir à la table avec son plateau. Elle remua lentement sa cuiller dans son bol de céréales. Je ne savais pas que la conversation d’une adolescente pouvait être aussi passionnante, dit-elle soudain sur un ton qu’elle voulait détaché.

    Derek vint s’installer sur la chaise d’à-côté. Serais-tu jalouse par hasard ?

    Meredith ricana. Moi, jalouse de – elle prit un air narquois – Amour ? Tu veux rire ?

    Ah oui, tu es jalouse, constata Derek, avec un grand sourire satisfait.

    Pas du tout. Seulement je pense à – Meredith insista fortement sur le terme – cette gamine. A cet âge-là, on se monte vite la tête. Si tu es trop gentil avec elle, elle va tomber amoureuse de toi et elle va en souffrir.

    Pourquoi souffrir ? Ça pourrait très bien coller, elle et moi, plaisanta Derek. Au regard que lui lança Meredith, il eut l’impression qu’elle n’avait pas compris qu’il ne faisait que blaguer. Il changea donc de ton. Meredith, qu’est-ce qui te prend ? la gronda-t-il tendrement. Cette fille ne m’intéresse pas et je doute vraiment qu’à son âge, elle s’intéresse à moi. Nous n’avons fait que discuter quelques minutes tout au plus.

    Quelques minutes qui t’ont fait bien rire en tout cas, lui fit-elle remarquer avec acrimonie. Votre discussion devait être sacrément plaisante.

    Derek tira la jeune femme par la main pour la faire asseoir sur ses genoux. Elle résista un peu, pour la forme, avant de lui donner satisfaction. Il saisit son visage par le menton pour qu’elle soit obligée de le regarder en face. Je te l’ai dit. Si j’ai ri, c’est parce que ce qu’elle racontait m’a rappelé ma jeunesse au lycée. C’est tout.

    Elle te dévorait des yeux, insista Meredith avec un ton réprobateur. C’est tout juste si elle ne bavait pas.

    Derek sourit en secouant légèrement la tête. Tu exagères.

    Non, pas du tout, dit-Meredith avec une mauvaise foi évidente. Elle le regarda avec une moue d’enfant contrariée. Tu ne te rends pas compte, tu es un fantasme pour beaucoup de femmes.

    Le sourire de Derek s’élargit. Un fantasme ? Ah tu m’en diras tant ! Explique-moi ça.

    Meredith passa sa main sur la joue du chirurgien. Tu es beau, tu es gentil, tu es intelligent. C’est le genre de choses qui attirent les femmes.

    Je ne cherche pas à en attirer d’autres que toi. Derek déposa un rapide baiser sur les lèvres de son amie. Et j’insiste, Here n’est pas une femme, ce n’est qu’une adolescente.

    D’après ce que j’ai pu voir, elle a déjà tout ce qu’il faut pour être une femme, répliqua Meredith.

    Effectivement, elle affiche de belles promesses, concéda Derek avec l’air du connaisseur.


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  • Pour la quatrième fois de la soirée, ils remontèrent en voiture. Dix minutes plus tard, la Porsche s’arrêtait devant l’hôtel Inn at the Opera. Derek se tourna vers Meredith avec un peu d’appréhension. Ici, ça te convient ?

    Elle ne fit même pas attention au fait que l’établissement n’était pas du tout de la même catégorie que les autres hôtels où Derek l’avait déjà emmenée. La seule chose qui la déçut fut qu’il l’amène encore dans un hôtel plutôt que chez lui. Pourtant, elle ne le lui montra pas. De toute façon, ici ou ailleurs, l’important c’était d’être avec lui. Mais oui, ça a l’air très bien, dit-elle.

    A la réception, elle fut un peu surprise lorsque le réceptionniste salua Derek par son nom de famille, ce qui lui indiqua que le chirurgien était un habitué des lieux. Et bien évidemment, il n’y était certainement pas venu seul. Elle ressentit un peu de dépit car elle aurait préféré qu’il ne l’invite pas dans un endroit où il était déjà venu avec d’autres, sans compter que l’heure aussi tardive à laquelle ils arrivaient, sans bagages, laissait peu de place au doute quant à leurs intentions. Gênée, elle resta en retrait pendant que Derek parlait au réceptionniste.

    Je vous donne votre chambre, Docteur ? demanda celui-ci, en tendant la main vers le panier où se trouvaient les cartes magnétiques.

    Non, je préférerais en avoir une autre, répondit sèchement Derek, qui aurait aimé que l’homme fasse preuve d’un peu plus de tact et de discrétion. Il jeta un regard en coin vers Meredith et remarqua qu’elle semblait mal à l’aise. Contrarié, il arracha quasiment la carte des mains du réceptionniste et rejoignit son amie. Il la prit par le bras pour l’emmener vers les ascenseurs.

    Appuyée contre la paroi de la cabine, Meredith fixait le panneau lumineux indiquant leur progression dans les étages. Donc, tu viens souvent ici, dit-elle en essayant de prendre un air détaché. 

    Pas si souvent que ça, prétendit Derek, qui n’avait pas envie de s’étendre sur le fait qu’il louait une chambre à l’année dans cet hôtel, et que c’était ici qu’il amenait ses conquêtes "privilégiées", celles à qui il accordait plus qu’un moment furtif dans sa voiture ou dans les toilettes d’une discothèque. Ça fait longtemps que je n’y suis pas venu d’ailleurs, précisa-t-il – ce qui était vrai – en espérant que cela tranquilliserait la jeune fille. Il avait vu juste. Rassurée, Meredith se rapprocha de lui et posa la tête contre son épaule.

    Ils s’arrêtèrent au neuvième étage. Leur chambre se trouvait au bout d’un long couloir. Derek ouvrit la porte et fit entrer Meredith en premier. Ce n’était certes pas aussi spacieux et luxueux que l’Auberge du Soleil mais la pièce était propre et correctement meublée avec un grand lit qui semblait confortable. Ne sachant trop que dire ou comment se comporter, Meredith alla se poster devant la fenêtre d’où l’on avait une belle vue sur le dôme de l’hôtel de ville.

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    Derek vint se coller à elle par derrière, en la prenant dans ses bras, ses deux mains se rejoignant sur le ventre de la jeune fille. La chambre te plait ?

    Meredith posa ses mains sur celles de son ami et renversa légèrement la tête en arrière, pour l’appuyer contre son torse. Oui, elle est très bien… et la vue est belle. Derek se pencha un peu pour que leurs visages se touchent et ferma les yeux. Ils restèrent là, quelques secondes, appréciant le bonheur d’être ensemble, tout simplement.

    Mais la proximité de leurs corps attisa rapidement leur désir. Derek enfouit son visage dans le cou de Meredith et le parsema de petits baisers. Ses yeux s’égarèrent sur le décolleté du corsage qui dévoilait la naissance de ces superbes seins dont la seule pensée suffisait à le rendre fou. Il passa la main sous le haut pour les caresser. J’ai tellement envie de toi, avoua-t-il d’une voix sourde. Si tu savais !

    Meredith se cambra pour aller au-devant des mains câlines de son amant avant de se retourner vers lui. Elle plongea ses yeux dans les siens tandis qu’elle glissait une main sous son polo, comme elle l’avait déjà fait au Martuni’s. Moi… moi aussi, j’ai envie de toi, murmura-t-elle en rougissant. Très envie. Derek la serra fortement contre lui et effleura sa bouche en un léger baiser, lequel fut suivi de plusieurs autres, tout aussi doux et tendres, jusqu’à ce que Meredith lui en donne un, plus insistant. Alors, il pinça ses lèvres entre les siennes, l’une après l’autre avant de les lécher. Meredith vint à sa rencontre avec sa langue. Le baiser devint plus passionné, leurs langues se bataillant amoureusement, tournoyant lentement pour faire durer le plaisir. Soudain, Derek souleva Meredith dans ses bras pour l’amener sur le lit. Il s’agenouilla à côté d’elle et la contempla avec admiration. Elle était magnifique, avec les cheveux éparpillés autour de son visage. Troublée par le regard brûlant dont il la dévorait, elle ferma les yeux. Eteins la lumière, le pria-t-elle.

    Derek secoua doucement la tête. N’y pense même pas.

    Meredith rouvrit les paupières. Eteins, je préfère, insista-t-elle.

    Non, s’entêta Derek. Je veux te regarder pendant qu’on fait l’amour et je veux que tu me regardes aussi.

    Meredith se mit à genoux devant lui et passa les bras autour de son cou. S’il te plait, le supplia-t-elle d’une voix câline.

    Derek soupira. C’est bien parce que c’est toi. Il se releva et alla éteindre le grand lustre, plongeant ainsi la chambre dans la pénombre.


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