• Bien qu’elle eut tenté de résister, puis maugréé de devoir subitement se dépêcher, Meredith fut prête à l’heure dite. Elle jeta un sac avec quelques vêtements de rechange dans le coffre et grimpa dans le 4x4 où Derek l’attendait déjà. Elle n’eut pas le temps de fermer sa portière qu’il démarrait déjà. Alors, tu vas finir par me dire où tu m’emmènes ? demanda-t-elle, intriguée par le mystère dont il avait jusqu’à présent entouré leur destination.

    Pourquoi ne pas te laisser guider ?

    Parce que je suis curieuse et que j’aime savoir à quoi je dois m’attendre, répliqua-t-elle. Je n’aime pas l’inconnu.

    Ah Meredith ! s’écria Derek sur un ton railleur. Et la fantaisie, qu’en fais-tu ? Elle lui jeta un regard sombre. OK, OK. Je vais te dire ce que nous allons faire… la Hana Highway.

    Elle marqua sa déception par une moue dédaigneuse. C’est ça, ta balade ? Une autoroute ?

    D’après la brochure, elle n’en a que le nom. En réalité, il s’agirait plutôt d’une route à flanc de montagne, qui longe la côte. Derek lui désigna une brochure qu’il avait déposée sur le tableau de bord. Tiens, lis-nous ce qu’ils en disent, j’ai marqué la page.

    Meredith prit le fascicule et l’ouvrit à la page indiquée. Cette route de 109 km relie les villes de Kahului et de Hana, à l’est de l'île de Maui, lut-elle à haute voix. Elle n’a que deux voies de circulation et ne compte pas moins de 617 virages et 56 ponts à voie unique, ce qui nécessite de rester vigilant et de faire preuve de courtoisie. Dans certaines zones, il vaut même mieux klaxonner pour avertir un potentiel automobiliste d’une manœuvre de virage, car il est souvent impossible de voir les voitures à l’avance. Il est recommandé de partir très tôt le matin pour éviter le trafic, et aussi pour bénéficier du temps ensoleillé ; durant l’après-midi  la route est ombragée. Meredith regarda sa montre. Il va être midi, ça promet, dit-elle d’un ton narquois. Elle reprit sa lecture. Pensez à remplir votre réservoir d’essence avant l’excursion. Elle regarda Derek d’un œil critique. A part nous donner des envies de vomir et nous faire risquer notre vie, peux-tu me dire quel est le but de cette promenade ?

    Amusé, il lui sourit. Lis encore.

    La route de Hana est incontournable et est devenue mythique. Une fois que vous l'aurez parcourue, vous la qualifierez sans aucun doute de véritable aventure. Meredith se moqua gentiment de son compagnon. Tu te sens l’âme d’un Indiana Jones ou d’un Jack Colton ?

    Faisant semblant d’être exaspéré, Derek souffla. Tu es désespérante, ma pauvre. Si tu voulais bien te montrer objective, tu verrais que cette route que tu t’amuses à critiquer est une source inépuisable de paysages plus beaux les uns que les autres, au milieu de la jungle tropicale, avec une multitude d’endroits qui incitent à l’amour et au romantisme.

    Je pensais que nous avions quitté la villa justement pour échapper à ça, ironisa Meredith.

    Derek rit. Cette route est très fréquentée. Cela devrait nous mettre à l’abri des tentations.

    Pendant qu’ils parlaient, il avait commencé à emprunter la fameuse route. Il passa à proximité de Hookipa Beach où ils étaient déjà venus deux jours auparavant. Meredith tendit le cou pour apercevoir la plage. On devrait s’arrêter. Kaona est peut-être en train de surfer, minauda-t-elle en se tournant vers Derek avec un regard malicieux.

    Il lui tira la langue. Tu peux toujours courir. C’est aussi ici qu’on est tombé sur Dandridge.

    Il doit être rentré à Seattle maintenant, lui fit-elle remarquer. On ne risque plus rien.

    Crois-moi, il vaut mieux ne pas tenter le diable. Derek accéléra légèrement, comme s’il était pressé de s’éloigner de l’endroit.

    Quelques kilomètres plus loin, la route se fit subitement plus étroite, escarpée et sinueuse. Derek comprit que le guide touristique n’avait pas menti. Chaque virage leur faisait découvrir un nouveau site et il eut bien du mal à partager son attention entre la route et ses abords. Ils passèrent de la montagne à la plaine, en transitant par des criques. Sur environ quarante kilomètres, la route longea la falaise et se faufila dans une végétation luxuriante formant tunnel végétal et jungle arrosée de cascades. Heureusement, elle était bordée d’endroits où stationner le véhicule, ce qui leur permit non seulement de se dégourdir les jambes mais aussi d’admirer la splendeur des paysages.

    Toute réticente que Meredith ait été au début, elle s’enthousiasmait pour le voyage, au fur et à mesure que les virages défilaient. Un œil sur le guide, l’autre sur le panorama, elle signalait à Derek tous les endroits à voir impérativement. Ils s’étaient déjà arrêtés une bonne dizaine de fois depuis leur départ. Jusqu’à présent, ce qui les avait le plus surpris, c’était une plage de sable rouge, totalement à l’abri des regards, ce qui leur avait donné envie de s’y baigner nus. Mais au moment où ils allaient commencer à se déshabiller, ils avaient aperçu un autre couple, moins pudique qu’eux, qui s’élançait dans les flots dans le plus simple appareil en les invitant à les y rejoindre. Après avoir échangé un regard interloqué, ils avaient préféré s’en aller. Ils avaient cru avoir plus de chance avec la plage de sable noir, tout aussi connue que la précédente. L’ambiance y était particulière mais l’endroit était bondé. Ce n’était pas ce qu’ils recherchaient. Ils partirent plus loin, non sans s’arrêter le long de la route, bordée de goyaviers sauvages, des fruits desquels ils s’empiffrèrent.

    Meredith remarqua que la brochure mentionnait de magnifiques chutes que l’on pouvait atteindre en passant par un chemin tortueux en pleine forêt. Après s’être trompée une demi-douzaine de fois en indiquant la route à Derek qui commençait à pester, elle trouva enfin le fameux chemin. Après quelques mètres, ils laissèrent la voiture et cheminèrent à travers la forêt de bambous. Ce fut à nouveau l’occasion de se chamailler. Fallait-il tourner à droite, à gauche ? Avait-on idée de s’aventurer ainsi dans la jungle sans savoir où aller, sans avoir au moins préparé l’excursion ! Ils étaient tellement occupés à se quereller qu’ils furent tout étonnés de se retrouver soudain en face des fameuses cascades.

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    Dans les bras l’un de l’autre, ils restèrent absorbés quelques minutes par la contemplation des millions de litres d’eau qui se déversaient dans un bruit assourdissant. Ce vacarme fut d’ailleurs à l’origine de leur décision de s’éloigner. Ils ne s’entendaient plus parler. Ils rentrèrent dans la forêt et suivirent un petit chemin à leur droite. Ce fut à nouveau par hasard qu’ils tombèrent sur une crique enclavée, sorte de petit paradis enfoui dans la forêt tropicale.

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    Emerveillée par la beauté du site, Meredith voulut aller le voir de plus près. Elle enleva ses baskets et descendit avec précaution pour aller s’asseoir sur les rochers, un peu en contrebas. Elle se retourna pour faire signe à son compagnon de la rejoindre. Mais la pierre sur laquelle elle était installée était tellement mouillée que son mouvement la fit glisser. Elle tomba dans l’eau, six mètres plus bas.


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  • Quelques minutes plus tard, Derek revenait dans la chambre. Meredith avait déjà remonté la couette sur elle, se recouvrant jusqu’au menton. Derek prit son élan et sauta sur le lit, ce qui les fit rebondir tous les deux. Meredith eut un petit rire ravi et couva son amant d’un regard d’adoration. Mais elle poussa un cri lorsqu’il retira la couette et la rejeta au loin. Tu es belle, ne te cache pas, lui ordonna-t-il. Il se serra contre elle et, câlin, la prit dans ses bras. C’était bien ? lui demanda-t-il, en n’ayant cependant aucun doute quant à la réponse qu’il allait obtenir.

    Oui, c’était très bien, murmura Meredith, légèrement rougissante.

    Tu vois, je t’avais dit que ce serait mieux la deuxième fois, lui rappela Derek. Elle opina doucement de la tête, les yeux brillants. Mais dis donc, qu’est-ce que c’est cette manie de tout mettre en bouche quand tu fais l’amour ? demanda-t-il sur un ton un peu moqueur. Les oreillers, tes mains… Il lui adressa un sourire coquin. Si tu veux avoir quelque chose en bouche, prends plutôt mon sexe.  

    Arrête, chuchota Meredith dont les joues devinrent écarlates. Derek était tellement direct quand il s’agissait de sexe. Elle ne savait pas si elle serait capable de s’habituer un jour à sa franchise, mais elle était certaine qu’elle ne serait jamais aussi à l’aise que lui avec le sujet.

    Derek comprit qu’elle était gênée et cessa aussitôt de la taquiner. Pourquoi tu fais ça ? dit-il avec douceur. C’’est pour t’empêcher de crier ? Meredith baissa la tête. Derek passa une jambe au-dessus des siennes pour être encore plus étroitement collé à elle. Tu ne devrais pas être gênée de montrer ce que tu ressens.  

    Ça ne se fait pas, répondit Meredith d’une voix presque inaudible.

    Ça ne se fait pas de montrer ce qu’on ressent ? fit Derek, perplexe.

    Non, de gémir, de crier, précisa Meredith, de plus en plus embarrassée. C’est déplacé.

    Mais qui t’a mis cette idée en tête ? s’étonna Derek. Faire l’amour n’a rien à voir avec la bienséance. Il s’agit simplement de se laisser aller. Tu lâches prise, tu ne contrôles rien et si tu as du plaisir, tu l’exprimes. Je ne vois pas ce qu’il y a de déplacé.

    Mais quand on était à Cloverdale, il y avait cette femme à-côté qui hurlait et tu n’avais pas l’air d’apprécier, plaida Meredith.  

    Et tu n’as pas compris pourquoi ? Derek sourit tendrement à son amie. J’avais tellement envie de toi et d’entendre ces gens faire l’amour et cette femme crier de plaisir, ça me rendait fou parce que moi, j’étais dans cette chambre avec toi et que je ne pouvais rien faire. J’aurais aimé être à leur place. Il promena sa main sur le bras de la jeune fille.

    Je ne voudrais pas te déplaire, avoua cette dernière en cachant son visage contre le torse de son compagnon.

    Me déplaire ? Derek émit un petit rire. T’en fais pas pour ça. Je n’ai pas beaucoup de tabou, surtout en matière de sexualité. Il ne résista pas à la tentation de se moquer un peu. Evidemment, je serais surpris si tu hurlais des cochonneries ou des insultes mais si ça te plait, pourquoi pas ! Je suis ouvert à tout. Il ne rendit même pas compte que son discours sous-entendait que leur relation aurait une suite.

    Mais non, c’est pas mon genre ! protesta Meredith qui n’avait pas réalisé non plus l’insinuation contenue dans les propos de Derek.

    Tant mieux, je préfère, répliqua celui-ci. Il redevint tendre. N’aie pas peur que je te juge, ça n’arrivera pas. Laisse-toi aller, Meredith, ça n’en sera que meilleur. Et puis, c’est très valorisant pour un homme d’entendre sa partenaire gémir et crier quand il la fait jouir.

    Meredith ferma les yeux et se pelotonna contre lui en respirant l’odeur boisée de son parfum. Comment est-ce possible que j’aie autant de chance ? pensa-t-elle. Il est tellement attentionné, tellement compréhensif.

    Ça te dit, une douche ? lui proposa soudain Derek. Il n’attendit pas sa réponse pour se lever. Allez, viens…

    Le cœur gros, Meredith le suivit des yeux tandis qu’il marchait vers la salle de bains. Cette douche était le début de la fin. Derek avait été très clair, il n’était pas fait pour les relations amoureuses. C’était déjà un miracle que, pour elle, il ait dérogé à sa règle du "jamais deux fois avec la même fille". Maintenant, il allait prendre une douche, se rhabiller et disparaître de sa vie sans doute à tout jamais. Tu savais à quoi t’attendre, se dit-elle. Une boule d’angoisse commença à obstruer sa gorge. 

    Derek réapparut à la porte de la salle de bains. Eh bien, tu ne viens pas ? Meredith se leva et tira la couette pour s’envelopper dedans. Derek la rejoignit à grandes enjambées. Ah non ! s’écria-t-il en retirant la couette d’un coup sec. Tu n’as plus à être gênée avec moi. Je t’ai déjà vue nue, et sous toutes les coutures encore bien. Il la prit par la main pour l’emmener dans l’autre pièce, sans faire attention au fait que Meredith piquait un fard.


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  • Derek n’en crut pas ses yeux. Meredith était là, assise, sur ce rocher, et la seconde d’après, elle n’y était plus. Elle était tombée dans l’eau, sans un bruit. Bêtement, il cria son nom. Evidemment, il n’obtint pas de réponse. Il descendit quatre à quatre le petit chemin qui menait aux rochers et se pencha vers l’eau. Il ne la vit pas. Paniqué, il ôta à la hâte ses baskets. Il sonda encore une fois l’onde pour s’assurer qu’il ne risquait pas d’assommer son amie en plongeant. Ne la voyant pas, il n’hésita plus et sauta, tout habillé. Dans l’eau, il eut beau écarquiller les yeux, il ne la trouva pas. Il remonta à la surface, juste le temps de reprendre une bouffée d’air, et repartit au fond. L’eau était limpide. Il n’avait aucun mal à voir la faune et la flore aquatique. Il ne comprenait pas comment il était possible qu’il n’aperçoive pas le corps de son amie. Après tout, il l’avait bien trouvée dans les eaux grises d’Elliott Bay, il n’allait pas la perdre ici.

    Il revenait une fois encore reprendre son souffle quand il entendit qu’on criait son nom de façon hystérique. Eperdu, il regarda autour de lui et aperçut Meredith, debout sur la rive, qui lui faisait de grands signes. Fou de rage, il donna un coup de poing dans l’eau. Nom de Dieu ! Ne me fais plus jamais un coup pareil ! Est-ce que tu as perdu l’esprit ? Il nagea pour la rejoindre.

    Arrivé près d’elle, il constata qu’elle souriait. Ah c’était trop drôle ! dit-elle pour l'accueillir à sa sortie.

    A la voir si désinvolte, Derek sentit aussitôt sa colère redoubler. Trop drôle ! s’étrangla-t-il. Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle à me laisser me démener dans l’eau plutôt que me signaler que tu en en sécurité.

    Meredith s’assit sur la rive. Et me priver de cette partie de plaisir ? Ah non alors !

    Te rends-tu compte l’état dans lequel je suis ? vociféra Derek. J’ai vraiment cru que tu te noyais. Il se laissa tomber à côté de sa compagne et se passa les mains sur le visage, puis dans ses cheveux pour les ramener en arrière. Il poussa un profond soupir exprimant sa lassitude autant que son soulagement. Est-ce que tu as fait exprès de tomber ? demanda-t-il sur un ton nettement radouci.

    Non, pas du tout, s’exclama Meredith. J’ai dû glisser sur les rochers, ils étaient détrempés. J’ai été la première surprise, je t’assure. Et une fois, dans l’eau, je n’ai pas réfléchi, je n’ai eu qu’une idée, en sortir le plus vite possible. J’étais à peine arrivée sur cette rive que j’ai entendu un grand bruit. C’était toi qui venais de sauter. J’ai crié mais tu n’as rien entendu. Puis, tu es revenu à la surface mais tu as replongé aussitôt. Elle sourit.

    Heureux de voir que j’ai pu te distraire… à mes dépens, bougonna Derek.

    Ce n’est pas ça. Mais la dernière fois que tu es remonté, tu avais une de ces têtes ! Le sourire de Meredith s’élargit.

    Excuse-moi de m’être inquiété pour toi ! répondit sèchement Derek.

    Le fait qu’il prenne les choses tellement au sérieux agaça la jeune femme. Je ne suis pas en sucre, Derek. J’ai l’habitude de me sortir des situations difficiles toute seule. Je le faisais déjà avant toi. 

    Mais entretemps, il y a eu Elliott Bay ! riposta-t-il, scandalisé.

    Meredith le regarda et sembla réaliser pour la première fois combien il avait réellement eu peur pour elle. Elle se rapprocha de lui et passa son bras sous celui de son amant. Je suis désolée. Je n’avais pas pensé à ça.

    Moi, j’y pense tout le temps, avoua Derek en penchant sa tête de façon à ce qu’elle touche celle de Meredith.

    Celle-ci se redressa pour le regarder en face. Eh bien, moi, je m’y refuse ! Si je devais y penser tout le temps, je ne ferais plus rien. Je resterais enfermée dans ma peur. Je n’avancerais plus. Ça signifierait que je suis morte ce jour-là et je ne veux pas. J’ai failli mourir et j’en suis revenue, Derek. J’en suis revenue, répéta-t-elle avec force. Je ne veux pas que la mort l’emporte, d’aucune manière que ce soit.

    Emu, il la prit dans ses bras au creux desquels elle se pelotonna. Tu as raison. Tu as vaincu la mort.

    Elle hocha la tête contre son torse. J’aime penser que ce jour-là m’a rendu plus forte. Je ne sais pas si c’est vrai mais j’aime le croire. Mais en même temps, il m’a rendue plus – elle chercha le mot juste – humaine. C’est ce jour-là que je me suis rendu compte, vraiment, que je ne pouvais pas continuer à vivre tournée sur moi-même, qu’il fallait que je m’ouvre aux autres, à toi. Elle leva les yeux vers lui et lui sourit. Bon, je sais, ça m’a pris un peu plus de temps que prévu mais maintenant, je sais. Je sais que j’ai besoin de toi. Je sais que, maintenant s’il m’arrive quelque chose, tu seras là.  

    L’émotion serra la gorge de Derek à tel point qu’il ne fut plus capable de dire quoi que ce soit. Après un long moment de silence, il sentit qu’elle grelottait. Viens, il faut retourner à la voiture. Une chance que nous ayons des vêtements de rechange. Nous allons pouvoir nous changer.

    Enlacés et grelottants, ils prirent le chemin qui se trouvait devant eux. Sans savoir où il allait les mener, ils le suivirent en priant pour que, cette fois, le ciel soit avec eux. Ils furent entendus. Ils arrivèrent dans une clairière qu’ils reconnurent immédiatement. Ils surent que leur véhicule n’était plus loin. Ils coururent sur les derniers mètres.


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  • Meredith s’assit sur un tabouret pendant que Derek regardait d’un œil critique les échantillons de savon et de shampoing mis à la disposition des clients de l’hôtel. Avec des yeux brillants d’admiration, elle détailla l’anatomie parfaite de son amant. Tu fais beaucoup de sport ? se renseigna-t-elle.

    Non, à part une partie de tennis de temps en temps avec Mark. Derek entra dans la cabine de douche et commença à faire couler l’eau sur lui. Pourquoi tu me demandes ça ?

    Parce que tu as vraiment un beau corps, répondit Meredith en toute candeur.  

    Derek était habitué à susciter l’admiration des femmes. Il ne fut donc pas touché outre mesure par le compliment en lui-même, mais la façon simple et franche dont Meredith l’énonça l’amusa. Tu vois, il y a un avantage à surveiller son alimentation, plaisanta-il en tournant sous le jet d’eau.

    Fascinée, Meredith le contempla tandis qu’il passait les mains dans ses cheveux. Les mèches ruisselantes qui retombaient sur son front lui donnaient un air sexy en diable. T’es vraiment bien conservé pour ton âge, déclara Meredith, toujours aussi spontanée. Derek se tourna vers elle avec un air un peu goguenard. Je veux dire que tu ne fais vraiment pas ton âge, ajouta précipitamment Meredith qui était confuse à l’idée qu’il pouvait se méprendre sur le sens de ce qu’elle venait de dire. Elle soupira en le voyant hausser un sourcil narquois. Je m’enfonce, là, n’est-ce pas ?

    Derek lui sourit. Un peu… mais c’est mignon. Et c’est gentil. Merci. Il lui tendit la main. Viens avec moi.

    Meredith pouffa de rire. C’est trop petit. On ne va jamais tenir à deux là-dedans.

    Bien sûr que si ! affirma Derek. Et puis, au pire, on se serrera l’un contre l’autre. Il lui fit un petit clin d’œil. Ce sera sympa. Allez, viens, insista-t-il avec un ton implorant.

    Meredith ne se fit plus prier. Finalement, la cabine était suffisamment grande pour les contenir tous les deux mais cela ne les empêcha pas de se coller l’un à l’autre. En faisant attention de ne pas glisser, ils se déplacèrent de façon à être tous les deux sous le jet d’eau. Après quelques secondes, Derek se recula légèrement, prit un peu de savon au creux de ses mains et commença à se frotter énergiquement le torse, tandis que Meredith laissait encore couler l’eau sur elle. Enfin, elle prit le flacon de savon et fit couler quelques gouttes du liquide parfumé au creux de sa paume avant de frotter ses mains l’une contre l’autre, pour faire mousser le savon. Ensuite, elle les passa dans son cou et sur ses épaules avant de les glisser sur ses seins. Derek arrêta de se laver pour la regarder faire. Une fois encore, ce qui le frappa, c’est qu’elle ne se rendait absolument pas compte de l’érotisme torride qui émanait de sa posture. Elle se lavait, voilà tout, sans réaliser aucunement le trouble qu’elle faisait naître en lui. Quand il sentit son sexe se dresser, il sut qu’il allait lui faire l’amour encore une fois. Il ne s’en étonna même plus. Il était déjà habitué à l’idée que son désir pour elle ne disparaitrait pas aussi facilement. Il vint se coller au dos de la jeune fille et, après lui avoir relevé les cheveux, il embrassa sa nuque. Il reprit du savon dans les mains et glissa celles-ci le long du dos de Meredith, le bas de ses reins, ses fesses puis, étonnamment, les remonta sur ses épaules, pour les faire redescendre sur les bras et les ramener enfin sur ses seins qu’il massa longuement. Lorsque Meredith sentit le pénis bandé de Derek contre ses fesses, elle ferma les yeux, un petit sourire triomphant sur les lèvres. Il avait encore envie d’elle, elle, la fille insignifiante, la vierge attardée, celle sur laquelle aucun homme ne s’était jamais retourné. Elle ne savait pas comment c’était possible et tout compte fait, elle s’en moquait. La seule chose qui importait, c’était qu’il veuille d’elle, encore. Elle renversa la tête en arrière, en quête d’un baiser. Derek la retourna immédiatement contre lui, posant les mains de chaque côté de son visage, les doigts agrippés à ses cheveux, avant de capturer sauvagement sa bouche, la dévorant, lui volant jusqu’à son souffle. Leurs mains enduites de savon dansèrent sur leurs corps tout le temps que dura le baiser.

    Tout à coup, dans un grognement sourd, Derek prit la jambe de Meredith pour la remonter contre sa cuisse et, saisissant le pommeau, promena le jet d’eau chaude sur sa vulve. Voilà un bienfait de la douche que la jeune fille ne soupçonnait pas ! Elle se cramponna aux épaules de son amant pour ne pas tomber. Il la prit solidement par la taille. Alors, elle osa le lâcher et caressa ses fesses, avant de s’enhardir à prendre son pénis fièrement dressé et à le presser entre ses doigts, ceux-ci venant parfois envelopper les bourses pour les malaxer tendrement. Derek fut tenté de lui demander une autre caresse. Il adorait la délicatesse avec laquelle elle le masturbait mais il voulait plus. Dans ses rêves, il la voyait toujours, à genoux devant lui, avalant sa verge avec voracité. Cette seule image suffisait à mettre le feu à son âme. Il se serait fait damner pour une fellation de Meredith. Mais il n’osa pas lui en parler. C’était sans doute trop tôt pour elle et il ne voulait pas la choquer. Cette timidité, toute nouvelle chez lui, l’amusa. Tu es mal barré, mon ami, c’est moi qui te le dis ! pensa-t-il. Il se contenta donc de ce qu’elle était prête à lui offrir pour le moment et faufila une main entre ses cuisses. Il suivit la fente de la vulve avec son index et glissa ce doigt, puis un second, dans l’intimité de son amie. Tandis que son majeur et son index flattaient l’intérieur du vagin, son pouce massa le clitoris qui émergeait de son capuchon. Quand Meredith enfouit son visage dans le cou de son partenaire et qu’elle y enfonça légèrement ses dents, il comprit qu’elle cherchait encore à se contrôler. Il la repoussa délicatement contre la paroi de la cabine pour pouvoir la regarder dans les yeux. Laisse-toi aller, bébé. Je veux que tu te donnes à moi totalement.


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  • Derek ouvrit le coffre et se jeta littéralement sur leur sac de voyage. Heureusement, Meredith avait été prévoyante et avait emporté des serviettes de plage. Il l’aida à enlever ses vêtements trempés et l’enveloppa dans le tissu éponge. Il fit ensuite de même pour lui. Ils se frictionnèrent mutuellement puis se serrèrent l’un contre l’autre. Elle s’accrocha à lui comme si elle avait peur qu’il ne lui arrive encore quelque chose et qu’il soit le seul, sur cette terre, à pouvoir la protéger. Elle leva vers lui des yeux éperdus. De la voir là, si petite, si fragile, si vulnérable, se remettant entièrement en son pouvoir, il en fut ému aux larmes. Pour qu’elle ne le prenne pas en flagrant délit de sensiblerie, il enfouit le visage dans le creux de son cou. C’est caché là qu’il eut le courage de lui dire ce qu’il ressentait. J’ai eu tellement peur… si tu savais. J’ai cru que je t’avais perdue. Si cela devait arriver, je ne sais pas ce que je ferais.Je crois que j’en mourrais.

    Non, non, il ne faut pas, murmura faiblement Meredith. Je ne veux pas.

    Je ne peux plus vivre sans toi. Je ne peux plus. Derek releva brusquement la tête et s’exprima avec passion. Est-ce que tu te rends compte que tu es devenue ma raison de vivre ? Je ne respire plus quand tu n’es pas là. Ça me fait peur lorsque j’y pense, et je n’aime pas ça, crois-moi. Alors j’évite d’y penser parce que je sais que je ne peux rien y changer. C’est comme ça. Je ne peux plus respirer sans toi, Meredith. Ils s’embrassèrent avec tant de violence que leurs dents s’entrechoquèrent.

    Je suis heureuse que tu respires pour moi, lui dit-elle à la fin du baiser. Mais je veux que tu respires pour toi aussi. Il le faut, pour nous, pour que nous trouvions notre équilibre.

    Derek reprit sa bouche, plus tendrement, butinant ses lèvres, les ouvrant avec la pointe de sa langue pour s’y insinuer et atteindre sa langue à elle. En même temps, il la poussa tout doucement vers la voiture et, d’une main, ouvrit la portière arrière. Elle s’assit sur la banquette et se renversa en arrière, entraînant son ami à sa suite. Il l’enlaça et, tout en l’embrassant avec voracité, glissa les mains en-dessous de la serviette pour prendre ses seins à pleines mains, ses pouces caressant ses tétons. Il se pencha lentement et prit ses globes dans la bouche, l’un après l’autre.

    Meredith était là, la gorge offerte à ses baisers. Elle avait envie de lui. J’aime faire l’amour avec toi, lui confia-t-elle d’une voix rauque de désir. Je me sens tellement vivante quand nous faisons l’amour. Elle retint son souffle, dans l’attente des moments délicieux qui ne manqueraient pas de suivre.

    Derek mordilla ses tétons. Elle gémit. Alors, ses mains entrèrent en contact avec le corps musclé de son amant. Elle en apprécia la douceur autant que la fermeté. Ses doigts descendirent pour prendre possession de son sexe. Il l’encouragea à mi-voix. Elle se redressa et l’embrassa sur tout le torse, prenant ses tétons entre les lèvres, les titillant et les suçant. Puis sa langue traça un sillon jusqu’au ventre de Derek, et ensuite jusqu’à l’objet de sa convoitise. Elle l’apprivoisa petit à petit, léchant le gland, le caressant de la pointe de sa langue. Enfin, elle le goba jusqu’à la base. Derek se crispa. Elle perçut sa respiration saccadée. Elle le suça sur toute la longueur, alternant les mouvements rapides et les mouvements lents. A l’affût de la moindre de sa réaction, elle l’entendit haleter. Il se contracta, les doigts dans sa longue chevelure, l’accompagnant dans son mouvement mais sans la contraindre à quoi que ce soit, la laissant totalement libre de le libérer ou de l’engloutir jusqu’au fond de la gorge. Mais il n’avait pas envie de jouir dans sa bouche. Alors, il tira légèrement sur ses cheveux pour lui faire comprendre qu’il voulait qu’elle cesse sa fellation et qu’elle revienne vers lui. Elle le comprit et remonta, embrassant chaque parcelle de peau qui la ramenait à son visage.

    Il la désirait tellement qu’il en avait presque mal. Une expression de douleur sur le visage, il s’assit et l’installa à califourchon sur lui. Il l’embrassa encore, avec art, tendresse et impatience. Il s’empara à nouveau de sa poitrine. Ses mains glissèrent le long des côtes de sa partenaire pour caresser ses fesses. Elle gémit contre sa bouche. Il insinua ses doigts dans son intimité détrempée, écartant délicatement ses grandes lèvres, découvrant son clitoris qu’il câlina doucement, l’effleurant, le pressant doucement, tournant autour avec délice. Meredith était aux anges. Elle aimait que Derek lui fasse l’amour parce qu’il possédait cet art au plus haut point. Il était à l’écoute de son corps, attentif à ses désirs, à son plaisir, la faisant vibrer, jouant avec ses gémissements et ses râles. Elle eut envie qu’il la possède. Elle roula des hanches et lui dévora la bouche, pendant que ses doigts caressaient son membre vigoureux. Elle se souleva légèrement et le présenta devant son vagin. Elle se laissa tomber dessus, s’empalant d’un seul coup. Il ahana, elle geignit. Il la prit par les hanches et la cambra en arrière, pour faire saillir ses seins et qu’il puisse les prendre en bouche.

    Par jeu, il retira un peu son pénis. Elle sentit le gland qui jouait à l’entrée de son antre. Elle contracta ses muscles, demandant ainsi silencieusement à son amant de la combler à nouveau. Mais il résista, l’empêchant de bouger en la maintenant solidement en hauteur par les hanches. Ils se défièrent du regard. Il fit mine de la hausser encore un peu plus. Elle se mordit les lèvres. Mais ils en avaient autant envie l’un que l’autre. Alors, il la pénétra tout doucement. Elle prit appui sur ses épaules et coulissa lentement sur lui, le prenant entièrement pour le faire ressortir presque aussitôt l’instant d’après, alternant les mouvements lents et les mouvements rapides. Leurs gémissements et bruits de frottements emplirent l’habitacle. Quand il commença à caresser son clitoris, tout en lui mordillant les seins, elle sut qu’elle n’allait pas tarder à jouir. Il fit des allers et retours de plus en plus rapides et profonds. Elle jouit la première, alors qu’il se trouvait au fond d’elle, avec ce qui ressemblait à des miaulements. Elle le sentit durcir dans son ventre et il jouit à son tour, en lui mordillant un peu plus fort le téton. Elle cria et s’effondra dans ses bras.


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