• CHAPITRE 281

    Derek serait bien resté dans cette position s’il n’avait pas dû enlever son préservatif. C’est en soupirant qu’il se retira de Meredith qui ne put retenir un gémissement de regret. Il lui sourit et lui donna un rapide baiser avant d’aller dans la salle de bains. Une fois le préservatif jeté dans la poubelle, il passa sous la douche. Pendant que l’eau coulait sur lui, il s’adossa à la paroi et ferma les yeux en réfléchissant à la situation. Comment Meredith, cette petite fille totalement inexpérimentée, arrivait-elle à lui donner autant de plaisir ? Surtout, comment faisait-elle pour que le désir qu’il avait pour elle ne s’émousse pas ? Parce que c’était là surtout que résidait le mystère. Il éprouvait pour elle un véritable désir qui refusait de s’éteindre. Il en avait pris conscience à Napa et cela se confirmait ce soir. Quoiqu’il fasse, quoiqu’il décide, il avait toujours et encore envie d’elle et il ne voulait pas qu’elle disparaisse de sa vie. Cette vérité le frappa de plein fouet et lui fit peur. Mais il n’eut pas le temps de se poser plus de questions.

    Inquiète parce qu’il ne revenait pas, Meredith s’était levée pour le rejoindre. Derek… tout va bien ? chuchota-t-elle en le trouvant appuyé contre la paroi et les yeux fermés.

    Il rouvrit les paupières et lut l’inquiétude dans le regard de la jeune fille. Il lui adressa un sourire rassurant. Très bien. Il lui tendit la main. Viens, ça fait du bien.

    Elle ne se fit pas prier pour venir se pelotonner contre lui. Tu avais raison, c’est meilleur quand je me laisse aller. Elle caressa du bout de l’ongle la poitrine de son amant. Je n’avais jamais imaginé que ça pouvait être aussi fort, ajouta-t-elle timidement.

    Moi, je l’avais oublié, murmura Derek en la serrant dans des bras. Elle aurait pu apprécier le moment si de sombres pensées n’étaient pas revenues l’assaillir. Dans peu de temps, Derek la ramènerait chez elle et dans le meilleur des cas, ils ne seraient plus que des amis. Cette idée la terrorisait. La perspective de ne plus revivre des instants comme celui-ci était horrible. Derek la sentit trembler et il pensa qu’elle avait froid. Il ferma le robinet et s’empressa d’envelopper son amie dans une serviette de bain sèche. Il la fit sortir de la cabine et commença à la frotter doucement. Viens, on va dormir, lui dit-il en l’entourant de ses bras. Je suis crevé. Les battements du cœur de la jeune fille ralentirent nettement. Un répit lui était accordé, elle avait encore une nuit à partager avec Derek.

    Lorsque le matin arriva, ils étaient couchés en cuillère, Derek derrière Meredith, sa main légèrement posée sur un sein, sa paume épousant parfaitement la forme de ce dernier. Elle, elle avait une main cramponnée sur la cuisse de son amant, comme si elle avait eu peur qu’il prenne la fuite pendant la nuit. Il s’éveilla le premier et poussa un soupir de bien-être avant de resserrer son étreinte, en passant sa jambe au-dessus de celles de son amie. Cela suffit à la réveiller. Elle se retourna et vit les beaux yeux bleus qu’elle aimait tant la regarder avec tendresse. Elle se sentit fondre. Bien dormi ? demanda Derek à mi-voix.

    Très bien, prétendit Meredith. En réalité, sa nuit avait été entrecoupée de cauchemars dans lesquels elle avait vu Derek débarquer à la boutique, accompagné de femmes toutes plus belles les unes que les autres. Cela avait été d’autant plus désagréable qu’elle avait eu l’impression que ces mauvais rêves étaient prémonitoires. Mais en attendant, Derek était là, avec elle, et elle comptait bien en profiter. Elle se serra contre lui et commença à caresser sa cuisse du bout des doigts.

    Derek sut que, s’il restait là, il allait de nouveau craquer. Ce n’était pas qu’il n’en avait pas envie, que du contraire, mais il fallait qu’il brise le cercle vicieux dans lequel il s’était enfermé. Il était vraiment bien avec Meredith, il la désirait comme il n’avait jamais désiré personne avant elle mais il savait qu’il ne voulait pas d’une relation sérieuse, former un couple et toutes ces conneries-là. Lui faire encore l’amour, c’était lui donner de faux espoirs. Après avoir déposé un baiser sur le front de la jeune fille, à la naissance de ses cheveux, il se leva à la hâte et se dirigea immédiatement vers la salle de bains pour prendre une douche.

    Meredith resta allongée en se demandant ce qu’elle devait faire, rester dans le lit ou rejoindre Derek dans la douche en essayant de faire tourner les choses à son avantage. Une fois encore, son manque d’assurance lui dicta de rester là où elle était. Elle enfouit son visage au creux de l’oreiller de son amant et respira son odeur. Cinq minutes plus tard, Derek réapparut, nu et dégoulinant, à la porte de la salle de bains. Meredith… il faudrait que tu te lèves. On va devoir rendre la chambre bientôt. Il s’en voulait d’être aussi froid avec elle, surtout après une telle nuit, mais il voulait éviter tout quiproquo. Mal à l’aise, il évita de croiser son regard quand elle sortit du lit pour le remplacer dans la salle de bains.

    La gêne et l’amertume envahirent la chambre tandis qu’ils se rhabillaient. Ils ne trouvaient aucun sujet de conversation à entamer parce qu’ils étaient incapables de penser à autre chose qu’à ce qui allait suivre. Meredith avait peur que Derek ne se sente obligé de lui rappeler qu’ils n’avaient aucun avenir ensemble et qu’elle ne sache pas maitriser ses émotions devant lui. Quant à lui, il voulait simplement reculer le moment où il devrait lui dire qu’il n’y aurait plus rien entre eux. Il était conscient qu’elle allait lui manquer mais aussi qu’il n’avait rien à lui apporter. Tu veux un petit-déjeuner ? fut tout ce qu’il trouva à lui dire quand elle fut prête.

    Non, merci, fut tout ce qu’elle fut capable d’articuler.

    On y va alors ? demanda-t-il sur un ton mal assuré. Elle acquiesça d’un signe de tête.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 24 Septembre 2015 à 21:48

    Bonsoir à tous, il meure d'envie d'être avec elle et celle-ci n'est pas seulement motivée que par son désir pour elle il y a bien plus que ça c'est évident et pourtant il continue à camper sur ses positions c'est désolant arf .

    Fonce Derek profite pleinement de ce bonheur qui vous est donné d'être ensemble enfin bref comment terminer tristement une soirée qui jusqu'à présent était parfaite frown. Merci pour la suite et bonne soirée à tous.

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