• Les paroles de Derek, la façon dont il les avait dites et surtout, l’intensité de son regard pendant qu’il parlait, achevèrent de rassurer Meredith. Je suis stupide, soupira-t-elle en posant un regard désolé sur son amant. Pourquoi faut-il toujours que je voie des problèmes là où il n’y en pas ?

    Oh sans doute parce que tu es une femme, plaisanta-t-il. Ecoute, chérie – de rieurs, ses yeux devinrent tendres. – il faut vraiment que tu arrêtes de te comparer aux femmes que j'ai connues avant toi. Notre relation n'a rien à voir avec celles que j'avais avec elles. Et aussi, cesse de penser qu’il y a des choses que tu dois faire pour me faire plaisir ou parce que d’autres le font. Je ne veux pas que tu te sentes obligée de faire quoi que ce soit pour moi. Il secoua la tête. Tu n’es pas ma geisha. Et tout ce que nous ne ferons pas… eh bien, ça restera un fantasme, s’exclama-t-il sur un ton guilleret. C’est très bien, les fantasmes. Il en faut dans un couple. Et on ne doit surtout pas tous les réaliser parce que le jour où tu n’en as plus, qu’est-ce qu’il te reste ?

    Meredith approuva d’un signe de tête avant de froncer les sourcils. Mais si un jour tu as vraiment envie de faire quelque chose ? Si tu te rends compte qu’il y a quelque chose que tu faisais avant qui te manque vraiment ?

    Derek fit une légère moue. Je doute que ça arrive un jour mais si ça devait être le cas, eh bien, je t’en parlerai et nous le ferons à condition que toi aussi, tu en aies vraiment envie. Il la couva d’un regard énamouré. Cesse de te poser autant de questions, bébé. Tu dois juste suivre ton instinct.

    Encore faut-il qu’il soit bon ! grommela-t-elle.

    Derek émit un petit rire. Oh pour ça, tu peux être tranquille. Il est plutôt pas mal. En tout cas, moi, j’en suis très content.

    C’est vrai ? demanda Meredith avec une intonation où perçait encore un peu d’inquiétude.

    Derek prit une grosse voix, comme s’il allait la gronder. Meredith ! Si tu continues… Mais il ne put jouer la comédie plus longtemps. Tu es une vraie bombe, affirma-t-il d’un ton nettement plus câlin. J’adore faire l’amour avec toi. L’éclat de ses yeux renseigna à son amie qu’il n’avait plus envie de débattre. D’ailleurs, en parlant de ça…

    On pourrait reprendre là où on en était, enchaina-t-elle avec un sourire coquin, tout en faisant le mouvement de se redresser, la main tendue vers le pénis qui avait retrouvé sa forme normale.

    Derek la fit se rallonger. Ou bien on pourrait faire tout à fait autre chose, proposa-t-il de sa voix chaude. Il se pencha sur sa poitrine et commença à la bécoter en même temps qu’il posait une main sur son mont de vénus.

    Mmm oui, soupira Meredith en écartant un peu les jambes. Elle soupira un peu plus fort lorsqu’elle sentit la main de son amant descendre lentement sur sa vulve. Cette caresse associée à celle de la bouche sur ses seins la mettait déjà dans tous ses états.

    Une main arrondie autour du sein de sa compagne, l’autre se promenant à son aise sur son intimité, ses lèvres parcourant l’autre sein, Derek était au paradis, du moins le paradis tel qu’il se l’imaginait. Il parcourut avec sa langue la rondeur d’un sein, s’amusant à suivre le contour de l’aréole avant de lécher le téton qui pointait. Dans le même temps, il insinua son index entre les grandes lèvres, les caressant sur toute leur longueur, s’enfonçant un peu plus dans leur humidité à chaque passage. Il happa soudain le téton entre ses lèvres et le suçota délicatement, le faisant encore durcir. De son côté, le doigt venait de rencontrer le clitoris et le taquinait pas de petites caresses furtives sur son pourtour. Il ne s’y attarda pas, préférant se renfoncer dans les profondeurs jusqu’à ce qu’il atteigne l’entrée de la grotte où il s’humidifia avant de repartir vers le petit bouton sur lequel, cette fois, il se posa, le caressant sur son sommet, en appuyant dessus de temps en temps. Derek abandonna le sein auquel il s’était consacré jusque-là pour s’occuper de l’autre, le léchant lui aussi, le suçant avant d’en titiller la pointe du bout de la langue, avec le même rythme, un peu plus rapide maintenant, qu’avait adopté son index pour faire tournoyer le clitoris. Meredith poussa un petit cri lorsque le doigt quitta son poste pour aller se réfugier à l’entrée de son vagin mais elle soupira d’aise en sentant que le pouce avait aussitôt pris la relève. Le soupir se transforma en un long gémissement lorsque l’index, accompagné du majeur, pénétra dans son orifice pour en caresser les parois. Lorsque Derek sentit les mains de son amie se poser sur sa tête et la pousser vers le bas, il comprit ce qu’elle attendait de lui. Cependant, il prit son temps, ne délaissant pas directement la poitrine mais au contraire lui prodiguant encore quelques baisers et quelques caresses avant de se laisser glisser lentement sur la jeune fille, les lèvres toujours soudées à sa peau, flânant sur son ventre plat, faisant un détour par son nombril où il s’attarda un peu, avant de reprendre son chemin vers la légère toison blonde qui ombrageait la naissance de son sexe. Il la parsema de quelques délicats baisers, descendant petit à petit jusqu’à ce que sa bouche atteigne le clitoris que le pouce n’avait pas cessé de câliner. La langue chassa aussitôt le doigt et le remplaça fort avantageusement, à en juger par le petit cri strident que poussa Meredith. Tel un bon élève, Derek s’appliqua à lécher la petite excroissance de bas en haut, de gauche à droite, puis en tournant autour, tout en continuant de faire aller et venir ses doigts dans le vagin de sa partenaire. Soudain, un mouvement du corps de cette dernière fit sentir à son amant qu’elle avait changé de position. Il releva la tête et vit qu’elle s’était redressée, en prenant appui sur ses bras tendus, pour l’observer. Il lui sourit. Tu veux voir ? Un peu honteuse, elle devint écarlate mais n’éluda pas la question et acquiesça d'un signe de tête. Derek ressortit lentement les doigts de son intimité et les utilisa pour écarter chaque côté de la vulve. Les yeux plantés dans ceux de son amoureuse, il avança la langue et en fit passer le bout sur le clitoris.


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  • Meredith ferma les yeux et s’arc-bouta en renversant sa tête en arrière. Oh c’est bon, geignit-elle.

    Regarde-moi encore, la supplia Derek, dont le pénis commençait à lui faire mal, tellement il était tendu d’excitation. Lorsqu’elle lui eut obéi, il lécha à nouveau la petite excroissance en appuyant un petit peu dessus, avant de la titiller du bout de son doigt, tout en gardant son regard posé sur sa partenaire.

    Celle-ci ne tint que quelques secondes avant de se laisser retomber sur le matelas. Lèche-moi, haleta-t-elle en écartant encore plus ses jambes en équerre, presque en grand écart. Prends-moi avec ta langue… j’en ai trop envie. Ne voulant pas la torturer plus longtemps, Derek s’exécuta aussitôt et passa quelques fois le bout de sa langue sur le clitoris avant de l’introduire lentement à l’entrée du vagin qu’il lécha avec entrain.

    Oh… chéri… c’est… mmm… c’est bon… c’est trop bon, ânonna la jeune fille en se tortillant sous l’effet du plaisir. Ta langue… elle me rend folle… ooooh… oui… oui, là… c’est bien, continue, l’encouragea-t-elle alors qu’il revenait câliner son petit bouton. Mmm… mmm… n’arrête pas… lèche-moi encore… oh ouiiii… prends-moi avec tes doigts… Mets tes doigts ! cria-t-elle presque hystérique, parce qu’il n’avait pas réagi assez vite à sa demande. Elle geignit longuement en sentant que son amant la pénétrait de trois doigts. Je… je crois que… je vais… jouir, gémit-elle après quelques secondes. Il accéléra le rythme de ses caresses et la sentit qui se raidissait. Non, non, attends, beugla-t-elle en se relevant pour le repousser, sans se préoccuper de son air interloqué. Je ne… je… Elle posa la main sur le torse de Derek qui s’était redressé et la fit descendre lentement jusqu’au phallus qui était bandé à l’extrême. J’ai envie de te sucer, murmura-t-elle en saisissant à pleine main le bel organe. Mmm… Elle passa le pouce sur le méat avant d’entamer une très lente masturbation. J’en ai trop envie, chéri… Te sucer pendant que tu me lèches…

    Derek se jeta littéralement sur Meredith. Oh mon amour… j’adore quand tu es comme ça. Il prit goulûment la bouche de sa compagne tandis que ses mains repartaient fébrilement à l’assaut de son corps, caressant tout ce qui passait à leur portée. Cependant, il se sépara rapidement des lèvres pourtant tant aimées, car il était pressé de goûter aux plaisirs que son amie lui avait fait entrevoir. Il la libéra du poids de son corps en se mettant à genoux à côté d’elle et, après avoir encore une fois caressé un sein et sucé brièvement un téton, il la fit rouler sur le côté avant de s’allonger face à elle, tête-bêche, de sorte que leurs visages se retrouvent face au sexe de l’autre. Il était à peine installé qu’il sentit les lèvres de sa partenaire frôler son gland. Il colla aussitôt les siennes sur son pubis et passa une main entre les cuisses de la jeune fille pour inciter cette dernière à les ouvrir. Elle comprit son intention et passa une jambe au-dessus de lui. La langue de Meredith courait déjà le long de sa hampe lorsqu’il commença à lécher délicatement la vulve en même temps qu’il posait une main sur un sein pour le caresser. Meredith l’imita et passa le bout de ses doigts sur le torse de son amant, qu’elle abandonna cependant rapidement pour s’occuper de ses fesses en alternance avec ses testicules. Les amants poussèrent simultanément un gémissement de bonheur quand leurs bouches devinrent plus gourmandes et que Meredith goba doucement le gland de Derek alors que celui-ci insinuait sa langue entre ses petites lèvres pour atteindre le clitoris. Sitôt après, le chirurgien utilisa ses doigts pour écarter l’intimité de sa compagne, afin de pouvoir accéder plus largement au petit bouton qu’il comptait bien rendre fou. Il l’aspira entre ses lèvres et le suçota délicatement tout en savourant les frissons que faisait naitre la langue de Meredith en s’enroulant autour de son gland ou en passant sur son méat. Lorsqu’il pénétra le vagin de sa petite amie avec ses doigts, elle se crispa l’espace d’une seconde avant d’engloutir son pénis d’un coup sec tout en malaxant ses bourses. La caresse arracha un petit cri à Derek. Vas-y doucement, chérie, lui conseilla-t-il d’une voix à la fois haletante et rauque. Parce que là…

    Elle libéra immédiatement le membre plein de vigueur. Je t’ai fait mal ? s’inquiéta-t-elle.

    Non, non, assura Derek avec un petit rire. Au contraire. Tu me fais beaucoup de bien.

    Alors, je vais continuer, certifia Meredith d’une voix suave, en faisant coulisser lentement le phallus au creux de sa paume. Parce que je n’ai vraiment pas envie d’arrêter. J’aime tellement ça… te lécher, comme ça. Elle donna un nouveau coup de langue sur le bout de son pénis.

    Plus que sa caresse, ce fut son intonation pleine de désir qui fit frémir Derek. Et quand elle reprit son sexe en bouche, en faisant buter son gland au fond de sa gorge, il comprit qu’il n’allait pas pouvoir résister. Il se retira prestement et d’un bond, se retourna pour prendre Meredith dans ses bras. Moi aussi, j’aime ça, mais je connais quelque chose d’encore mieux, murmura-t-il avant de coller ses lèvres à celles de sa compagne. De petits bécots en douces morsures, il ne fallut pas longtemps à leurs bouches pour qu’elles s’ouvrent et qu’elles accueillent la langue de l’autre, celles-ci se caressant avec délectation dans un baiser des plus passionnés. Lorsque leurs lèvres se descellèrent, le chirurgien prit son sexe en main et le frotta délicatement contre la vulve de sa partenaire avant de la pénétrer lentement. Le regard que les amoureux échangèrent fut doux et tendre, tout comme le second coup de rein que donna Derek. Je t’aime, chuchota-t-il avant d’effleurer à nouveau les lèvres de son amie. Ensuite, il cacha son visage dans les cheveux de cette dernière et commença à la prendre par de lents va-et-vient, tout en continuant de lui murmurer des mots doux à l’oreille. Mon amour… Je suis si bien avec toi… Tu es merveilleuse… Je suis tellement heureux… oh chérie, gémit-il. Les yeux fermés et les doigts enfouis dans l’épaisse chevelure de son amant, lui massant doucement le cuir chevelu, Meredith laissa échapper un long soupir de béatitude. Elle rouvrit les yeux et son regard tomba sur le miroir qui lui renvoya l’image de leurs deux corps, avec le bassin de son partenaire qui voyageait de bas en haut et – ce dont elle n’avait pas eu du tout conscience – le sien qui se tendait vers lui comme pour aller le rechercher. Comme s’il avait deviné ce qu’elle faisait, Derek releva le visage et regarda dans la même direction qu’elle. Il eut un sourire à la fois tendre et coquin en découvrant la scène. Etonnamment, la jeune fille ne détourna pas le regard. Comme hypnotisée, elle continua à suivre le ballet de plus en plus rapide des fesses de Derek et de ses lèvres qui happaient un téton pour le suçoter. La dernière vision qu’elle eut fut celle du visage de son amoureux qui se crispait légèrement et de sa propre bouche qui s’ouvrait pour libérer un cri de plaisir.


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  • Derek poussa la porte de la cafétéria et chercha du regard Meredith à qui il avait donné rendez-vous. Comme elle avait prévu de passer la soirée avec sa mère, il lui avait proposé de déjeuner ensemble en échange mais son programme plus que chargé ne lui permettait finalement que de s'octroyer une pause-café qu’il espérait ne pas devoir écourter. Il aperçut sa compagne assise seule à une table dans le fond de la salle, penchée sur ce qui semblait être un magazine. Après s’être servi deux cafés à la machine, il traversa la cafétéria à grands pas, en saluant parfois l’un ou l’autre de ses collègues quand il ne pouvait pas l’éviter. Meredith releva la tête alors qu’il n’était plus qu’à quelques pas de sa table et l’accueillit avec un grand sourire. Il posa les gobelets sur la table avant de se pencher sur la jeune fille, une main lui étreignant délicatement l'épaule, et il l'embrassa furtivement sur les lèvres sans se préoccuper de ceux qui les entouraient. Il était conscient que sa relation avec Meredith continuait à susciter de la curiosité, et même un véritable intérêt, dans son entourage professionnel et qu’elle devait très certainement faire l’objet de ragots, mais à vrai dire, il s’en moquait du moment que cela n’affectait pas sa compagne. Il sourit à cette dernière. Ça va ? Il prit une chaise qu’il installa tout à côté de celle de sa petite amie. Je suis désolé de ne pas pouvoir déjeuner avec toi, mais comme je t'ai l'ai dit dans mon message, j’ai vraiment trop de boulot aujourd’hui, indiqua-t-il en s’asseyant.

    Ne t’en fais pas pour moi. Ça m’arrange en fait. Je vais avoir plus de temps pour faire du shopping. Le mariage a lieu dans quatre jours et je ne sais toujours pas ce que je vais mettre, lui rappela Meredith.

    Ah oui, le mariage ! Derek lui prit la main et la serra dans la sienne en même temps qu’il déposait un tendre baiser sur sa joue.

    Alors, je voulais te demander, déclara Meredith avec un brin d’excitation dans la voix. Ce sera quel genre de mariage ? Robe longue et tout le tralala ou bien cool, enfin, je veux dire chic quand même, mais cool ?

    Derek sourit affectueusement devant son exubérance. Connaissant Cam – Camilla, précisa-t-il devant le regard interrogateur de Meredith – si elle n’a pas trop changé, le mariage devrait être plutôt du genre simple. Alors, tu peux envisager le chic mais cool. Manifestement satisfaite de la réponse, elle but une gorgée de café. Il fit glisser le magazine devant lui. Qu’est-ce que tu lis ?

    Oh un truc de déco ! Je cherche des idées pour la péniche. Meredith posa un regard soudain plus grave sur son petit ami. Tu sais, j’ai annoncé à ma mère qu’on allait vivre ensemble.

    Et alors ? dit Derek, plein d’appréhension.

    Meredith haussa légèrement les épaules avec une petite moue. Elle trouve ça un peu rapide, bien sûr, mais d’une certaine façon, ça la rassure. L'idée de la colocation avec des inconnus ne lui plaisait pas beaucoup.

    Mais elle n’est pas enthousiaste, déplora Derek.

    Pas enthousiaste mais pas contrariée non plus, précisa Meredith que la mine désappointée de son amoureux fit sourire. Je crois qu’elle t’apprécie finalement. Elle se blottit contre lui. De toute façon, qu’elle soit contente ou pas, je m’en moque. La seule chose qui compte, c’est que nous, on ait vraiment envie de vivre ensemble. Elle releva la tête vers Derek avec un air candide. C’est le cas, n’est-ce pas ?

    Comment oses-tu encore le demander ? la gourmanda-t-il d’une voix bourrue pleine de tendresse. Je crois que je n’ai jamais autant voulu quelque chose de toute ma vie ! Le rire cristallin de Meredith éclata tandis qu’il posait les lèvres sur son front. Il passa ensuite le bras autour de ses épaules tandis qu’il feuilletait distraitement le magazine. Tu as vu des choses qui te plaisent ?

    Oui, il y a des trucs pas mal. Meredith ramena le magazine devant elle et tourna rapidement les pages jusqu’à ce qu’elle trouve celle qui l’intéressait. Regarde ça. C’est joli, non ?

    Derek jeta un coup d’œil rapide sur l’image qu’elle lui présentait. Ah ouais, c’est sympa. Il tourna la page. Ça aussi. En revanche, ça, c’est horrible. Il referma le magazine. Et tu comptes refaire la chambre aussi ? se renseigna-t-il avec désinvolture.  

    Oui, sûrement. Après. Meredith plissa légèrement le front. Pourquoi ? Tu ne veux pas ?

    Si, si, au contraire. Derek lui décocha un grand sourire. J’ai même une super idée de déco. Il se pencha pour lui parler à l’oreille. Des miroirs, partout, des murs au plafond.

    Elle comprit qu’il faisait allusion à leurs ébats de la veille. T’es bête, grogna-t-elle en rougissant.

    Il feignit d’être surpris. Pourquoi ? Moi, j’ai trouvé ça très intéressant. A refaire… et à approfondir ! Son air coquin fit rire la jeune fille. Ça m’a donné des idées pour mon bureau, lui confia-t-il à voix basse. Elle lui donna une petite tape sur le bras en riant de plus belle. Sans se soucier des regards qui étaient plus que certainement posés sur eux, Derek enfouit son visage dans le cou de Meredith et y déposa une série de baisers, lesquels l’emmenèrent très rapidement jusqu’à la bouche de la jeune fille.

    Leurs lèvres venaient à peine de se sceller dans un tendre baiser qu’une voix masculine les fit sursauter. La star de la neurochirurgie ne dispose-t-elle donc pas d’un bureau personnel qu’elle en est réduite à se donner en spectacle dans une cafétéria ?

    La toute première pensée de Meredith fut que celui qui venait de leur faire cette remarque insolente, déplacée même, devait être soit un très bon ami de Derek pour oser se permettre ce genre de plaisanteries douteuses, soit un inconscient qui ne savait pas à qui il avait affaire. Elle releva la tête en même temps que son amant et ils découvrirent un homme âgé mais d’une belle prestance, qui les regardait avec des yeux dont la froideur et l’ironie déplurent fortement à la jeune fille. L’impression de malaise fut renforcée par le fait que cet homme la dévisageait avec une insistance désagréable.


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  • Eh bien, tu as perdu tes bonnes manières ? demanda l'inconnu à Derek sans quitter Meredith des yeux. Tu ne me présentes pas ton amie ? Sans attendre d’y être invité, il prit place à la table, juste en face d’elle.

    Derek se leva lentement, obligeant Meredith qu’il tenait par la main à en faire autant. Il se tourna vers elle et elle fut surprise par sa pâleur, ainsi que par l’expression dure de son regard. L’amoureux câlin qui l’embrassait quelques secondes plus tôt avait complètement disparu. Il faut que tu partes maintenant, lui dit-il simplement, d’une voix qu’elle trouva métallique. Tout de suite. Etrangement, elle ne songea pas un instant à protester ou à demander des explications. Elle se contenta de rassembler rapidement ses affaires. 

    Vraiment ? s’écria l’importun en prenant un air exagérément étonné. Mais pourquoi donc ? Derek ne répondit pas. Le visiteur ricana. Ne me dis pas que tu te méfies d’un vieil homme comme moi !

    Derek prit la veste que Meredith avait déposée sur sa chaise et la lui tendit. Tiens… Elle prit son vêtement avant de lever le regard vers son ami. Je t’appellerai plus tard, lui promit-il en étreignant furtivement son bras. Elle resta silencieuse, se contentant de faire un bref signe de tête en signe d’acquiescement, auquel il répondit par un pâle sourire. 

    Au plaisir, Mademoiselle, claironna le vieil homme pour saluer le départ de la jeune fille. Elle est charmante, cette petite, ajouta-t-il à l’intention de Derek. Je dois reconnaitre que tu as toujours eu un goût très sûr en matière de femmes.

    Meredith, qui avançait déjà, entendit alors la voix de Derek, dure, cinglante, presque menaçante. Je vous interdis de parler d’elle.

    Elle hâta le pas, en espérant que son départ empêcherait un plus grand esclandre. Cependant, arrivée à la porte de la cafétéria, elle ne put s’empêcher de se retourner et aperçut l’homme qui tendait un épais dossier au chirurgien resté débout. Comme celui-ci ne le prenait pas, l’inconnu le déposa sur la table. Meredith n’en vit pas plus car un groupe de médecins qui quittait la cafétéria en courant la propulsa à l’extérieur de la salle. Une fois au dehors, elle n’osa plus revenir à l’intérieur. Cependant, elle ne put se résoudre à partir, comme Derek le lui avait ordonné. Il y avait quelque chose qui n’allait pas, elle le sentait. A partir du moment où l'indélicat avait interrompu leur baiser, elle avait eu la sensation qu’une menace planait sur eux. Parce qu’elle ne pouvait pas rester sans rien faire mais qu’elle ne savait pas comment agir utilement, elle décida de s’adresser à Mark. Lui, il saurait certainement quoi faire. Elle marcha d’un pas vif et nerveux jusqu’à l’ascenseur qu’elle prit pour se rendre dans le service de chirurgie plastique. Après avoir tourné en rond dans la cabine d’ascenseur où, par chance, elle était seule, elle courut presque jusqu’au bureau de Mark mais trouva porte close. Dépitée, elle fit demi-tour en priant que le chirurgien ne soit pas coincé au bloc par une longue intervention. Elle avançait dans le couloir, en regardant à travers la vitre de chaque salle pour voir si son ami ne s’y trouvait pas, lorsqu’elle croisa un petit groupe d’infirmières. Excusez-moi mais vous sauriez où je peux trouver le Dr Sloan ?

    Une des jeunes femmes lui désigna une porte quelques mètres plus loin. Je l’ai vu entrer dans le laboratoire, là-bas, mais c’était il y a un moment.

    Merci. Meredith avança rapidement vers la salle qu’on lui avait montrée. Par réflexe, elle frappa un petit coup à la porte mais n’attendit pas la réponse pour entrer. Ouf, tu es là ! s’exclama-t-elle en découvrant le chirurgien devant un écran d’ordinateur, en train de dessiner en trois dimensions une poitrine féminine des plus opulentes. Il faut que tu m’aides, lâcha-t-elle abruptement. C’est à propos de Derek.

    Mark fit pivoter lentement le tabouret sur lequel il était assis. Bonjour, Mer. Moi aussi, je suis heureux de te revoir, dit-il avec un ton moqueur.  

    Meredith le foudroya du regard. Désolée mais je n’ai pas le temps de faire des mondanités. C’est Derek. Il vient de se passer un truc et ça m’a laissé une impression étrange. Elle s’assit sur le deuxième tabouret que Mark poussait vers elle du bout du pied. On était à la cafétéria et à un moment, on s’est donné un petit bisou, lui raconta-t-elle avec un débit précipité. Et alors, il y a ce vieil homme qui a surgi de je ne sais où et qui nous a fait une remarque sur le fait qu’on se donnait en spectacle. Et Derek… tu sais comment il réagit dans ces cas-là. Il s’énerve, il crie, il menace, mais là – elle regarda Mark avec un air un peu angoissé – il n’a rien dit. Il m’a juste demandé de partir, comme s’il avait peur que je reste là.

    Ce type, tu sais qui c’est ? interrogea Mark.

    Meredith secoua la tête. Non mais… je ne sais pas, je me trompe peut-être mais… je crois que c’est son père.

    La surprise fit écarquiller les yeux de Mark. Son père ? Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

    Je ne sais pas, répéta Meredith. Ce sont de petites choses, la façon de s’adresser à Derek par exemple, avec familiarité, toujours ironique. Et puis, il a fait des allusions à mon sujet, en disant qu’il ne fallait pas se méfier d’un vieux comme lui. Et en même temps, il me regardait d’une façon… Elle frissonna. Derek était super tendu, poursuivit-elle, et j’ai senti qu’il avait hâte que je m’en aille, comme s’il avait peur de ce que ce type aurait pu dire ou faire. Et quand l’autre a dit que j’étais charmante et qu’il espérait me revoir, Derek a crié qu’il lui interdisait de parler de moi. Alors, tout ça mis bout à bout… Elle se mordilla légèrement les lèvres.

    Ça pourrait être son père, admit Mark. Mais pourquoi il reprendrait contact, tant d’années plus tard ?

    Je ne sais pas. J’ai juste vu qu’il lui remettait un dossier, lui apprit Meredith.

    Bon, je vais aller voir ce qu’il en est, annonça Mark en se levant. Ce n’est sûrement rien de grave, ajouta-t-il pour rassurer son amie qu’il sentait inquiète malgré tout. Toi, rentre chez toi. Je m’occupe de tout et je te tiens au courant.


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  • Après s’être rendu à la cafétéria, Mark monta immédiatement dans le service neurologie. En sortant de l’ascenseur, il aperçut une infirmière qui venait dans sa direction, les bras chargés de diverses boites de pansements et compresses. Il lui fit signe de s’arrêter. Tu sais où je peux trouver ton patron ?

    La jeune femme fit la moue pour montrer son ignorance. Aucune idée ! Ça fait un moment que je ne l’ai pas vu. Vous devriez demander à Courtney. Elle, elle sait toujours où il est. Courtney, cria-t-elle d’une voix un peu plus forte. Une jolie brune aux yeux de biche maquillés à la Cléopâtre sortit d’un bureau. Il est où, le Dr Shepherd, en ce moment ? lui demanda sa collègue.

    Courtney tendit le bras vers le fond du couloir. Dans la salle de visionnage.

    Mark avança vers elle tandis que l’autre fille poursuivait son chemin. Et il est seul ? s’enquit-il. Courtney opina de la tête. Après l’avoir toisée des pieds à la tête – plutôt pas mal, pourrait faire l’affaire un de ces soirs – Mark la renvoya à ses occupations d’un geste de la main avant de se diriger vers la salle dont elle lui avait parlé. Il y entra après avoir frappé deux coups brefs à la porte et trouva son ami face aux écrans lumineux sur lesquels étaient accrochés quelques clichés de scanner. Derek était tellement absorbé par leur examen qu’il ne se retourna même pas. Mark alla se placer à côté de lui pour regarder les images d’un cerveau au milieu duquel apparaissait une énorme tache sombre. Splendide tumeur, murmura-t-il au bout de quelques minutes. Derek ne prononça pas un mot mais acquiesça d’un signe de tête. Il approcha plus près de l’écran et, le doigt à quelques millimètres de celui-ci, suivit le contour de la tumeur. Ce gars est plutôt mal en point, ajouta encore Mark après quelques secondes. 

    Oui, répondit enfin Derek en reculant de quelques pas. Il a déjà vu quelques-uns des meilleurs chirurgiens du pays… Brem à Johns Hopkins, Morita à Mayo, Martuza à Mass Gen, McBride à l’UCLA, Jay ici, à San Francisco. Ils ont tous refusé d’opérer. Ils lui ont dit qu’il n’y avait plus rien à faire.

    Mark examina attentivement un cliché. Je serais plutôt de leur avis. Ce type est foutu. Il tourna la tête vers Derek. C’est lui que Meredith a vu à la cafétéria ? Le regard toujours rivé aux écrans, Derek fit signe que oui. Elle croit que c’est ton père, laissa tomber Mark. Derek ne sourcilla pas. Alors, c’est lui ? insista Mark.

    Derek opina à nouveau de la tête. Comment elle l’a su ? Elle l’a deviné ?

    Mark sourit légèrement. Oui. Ton attitude, celle du vieux, une bonne dose d’instinct féminin, et voilà ! Elle s’inquiétait pour toi, alors elle est venue me voir.

    Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Je vais bien, dit simplement Derek. Il garda pour lui à quel point revoir son père l’avait bouleversé et aussi que, depuis qu’il l’avait quitté, il était hanté par le bruit que le corps de sa mère avait fait en tombant sur la terrasse et par l'horrible image de son visage écrasé.

    Même s’il ne fut pas convaincu par les propos de son ami, Mark n’en montra rien. Il connaissait assez Derek pour savoir qu’il ne servait à rien d’essayer de lui soutirer des confidences quand il était décidé à ne pas en faire. Et il est où maintenant, le vieux salopard ? se renseigna-t-il.

    Il est rentré chez lui, je suppose.

    Vous avez discuté ?

    Derek secoua la tête. Il y a longtemps que nous n’avons plus rien à nous dire.

    Mark haussa légèrement les sourcils. Alors il est juste venu te voir pour t’annoncer qu’il allait mourir, preuve à l’appui ?

    Non. Il est venu me donner ça. Derek montra un amas de feuilles qui étaient étalées sur une petite table. La tumeur… il veut que je la retire, révéla-t-il après un petit moment de silence.

    Mark émit un petit rire sarcastique. Il a toujours autant de toupet, à ce que je vois. Comment ose-t-il te demander ça ? L’absence de réaction de son ami l’étonna. Ses yeux passèrent brièvement du dossier éparpillé à l’écran lumineux avant de revenir se poser avec une certaine méfiance sur Derek. Tu as refusé bien évidemment. Si tu examines ces trucs, c’est juste comme ça, par simple curiosité. Derek ne manifesta aucune émotion. Mark fronça les sourcils. Ne me dis pas que….

    Je n’ai pas encore pris ma décision, avoua Derek.

    Ta décision ? Mark le regarda comme s’il était devenu fou. Tu n’es pas sérieux ? Tu ne peux pas envisager de l’opérer ? Enfin, Derek… Pourquoi tu ferais ça ?

    Tu l’as dit toi-même. C’est une belle tumeur. Une fois encore, Derek se rapprocha de l’écran pour contempler la masse qui était nichée au creux du cerveau. Ça pourrait être sympa de la retirer.

    Oui, si ton père n’était pas celui à qui il faut la retirer ! s’exclama Mark, hors de lui. Tu déconnes, là ! Tu ne peux pas l’opérer. Derek haussa légèrement les épaules. Webber ne permettra jamais un truc pareil, assura Mark.

    Si j’accepte, l’opération se fera dans la clinique de mon père et il signera une décharge.

    Pour des gens qui n’ont pas discuté, vous en avez déjà dit beaucoup, je trouve, ironisa Mark. L’absence de réponse de la part de son ami l’énerva un peu plus. Tu as déjà réfléchi aux conséquences si tu te plantes ? Tu es inconscient, ma parole ! Il regarda à nouveau la tumeur sur l’écran. De toute façon, ce machin est inopérable. C’est perdu d’avance. Tu ne pourras jamais tout enlever !

    Derek sourit. Oh si, je crois que je pourrais. Regarde. Si je choisis une approche temporale… Il désigna à son meilleur ami l’endroit par lequel il voulait pénétrer dans le cerveau de son père. Si je rentre par-là, je peux l’enlever. Je peux lui sauver la vie. Il se tourna vers Mark et planta son regard franc dans le sien. La vraie question, c'est, est-ce que c'est ce que je veux faire ?


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