• L’espace d’un instant, Derek espéra que, malgré ce que ce salaud de George lui avait fait vivre, Meredith aurait envie de goûter à son membre, comme elle avait commencé à le faire juste avant. Il ferma les yeux, pour essayer de retrouver la sensation qu’il avait éprouvée alors, et aussi revoir l’image de la bouche de Meredith qui s’approchait timidement de son pénis, déposait ces tout petits baisers sur son gland, la langue qui léchait sa hampe, et son air confus quand elle s’était reculée, n’osant aller plus loin. Malheureusement, les évènements avaient fait qu’il n’y avait pas eu de seconde fois. Il le comprenait et ne fut pas déçu quand elle se contenta de prendre son phallus en main, lui prodiguant de douces caresses, faites de lents allers et retours le long de sa hampe, agrémentés parfois d’effleurements de son pouce tout autour de son gland. Il apprécia le câlin, le visage niché dans le cou de son amie, les yeux fermés, la bouche tout contre son oreille pour qu’elle comprenne, à sa respiration saccadée, à quel point il était excité. De son côté, il n’était pas en reste, ses doigts jouant avec ses grandes lèvres, les séparant pour mieux les titiller, les fouillant jusqu’à trouver le clitoris. Il humecta son index de ses secrétions intimes et le fit tourner autour du petit bouton, s’y appuyant parfois quelques secondes avant de relâcher la pression. Les gémissements que commençait à pousser la jeune fille résonnèrent comme un appel. Il se laissa glisser le long de son corps, lui retirant par-là même son sexe de la main, pour pouvoir atteindre sa vulve trempée et la lécher comme il en avait envie. Il prit la main de Meredith qui s’agrippait déjà au tapis et la posa sur son mont de vénus. Donne-la-moi. Montre-moi ce que tu veux.

    Gênée comme à chaque fois qu’il exigeait d’elle ce genre de choses mais pourtant terriblement excitée par ce que ça allait impliquer, Meredith écarta de deux doigts son intimité. Devant ce sexe ouvert, s’offrant totalement à lui, Derek ne put retenir un gémissement, lui aussi, et se jeta goulûment dessus, le lapant à grands coups de langue, puis le léchant plus délicatement. Tout à coup, il passa les mains en dessous des fesses de sa partenaire, pour les caresser bien sûr, mais surtout les soulever un peu et lui rendre plus accessible l’entrée de son vagin qu’il voulait posséder de toutes les façons possibles, avec sa langue, avec ses doigts, avec lui tout entier. Il explora sa vulve avec avidité, se promenant dans le moindre des recoins, s’attardant plus spécialement sur son clitoris, l’aspirant doucement, pour le suçoter, avant de le relâcher pour le faire sautiller sous les assauts de son doigt, et permettre à sa langue de poursuivre sa route vers les profondeurs de son intimité, léchant avec délice l’entrée de son vagin qu’il prépara à l’accueillir. Dans un concert de gémissements, il fit aller et venir en elle deux de ses doigts, pendant qu’il revenait câliner son petit bouton, l’agitant dans tous les sens sous sa langue. Tout à coup, il s’arrêta et remonta lentement, parsemant sur sa route baisers et légères morsures sur la peau de son ventre, tandis que sa main revenait cajoler sa poitrine. Mais Meredith ne l’entendit pas ainsi. Non, n’arrête pas. Lèche-moi encore, le supplia-t-elle.

    Il lui donna un coup de langue sur le bout d’un sein. C’est ce que je fais, répondit-il, taquin, sachant parfaitement ce à quoi elle faisait allusion.

    Derek ! grogna-t-elle. Elle comprit, en voyant son sourire moqueur, ce qu’il attendait d’elle et n’eut plus la force de s’y opposer. Son désir était trop fort. Mon clitoris, lèche-le. J’adore ça. Inconsciemment, elle tira encore un peu plus sur les bords de son sexe pour le lui ouvrir plus largement. Fais-moi jouir avec ta langue. Cette fois, ce furent trois doigts qui s’immiscèrent en elle pour caresser ses parois intimes, pendant qu’il aspirait son petit bouton en le faisant sauter inlassablement sous sa langue.

    Meredith sentit rapidement les petites décharges désormais familières traverser son corps. Ses jambes se mirent à trembler, son souffle s’accéléra et ses mains agrippèrent les cheveux de Derek. Dans un râle, elle s’abandonna et les muscles de son vagin se contractèrent en spasmes violents, lui arrachant de petits cris de béatitude. Derek la prit dans ses bras, le temps qu’elle se calme, continuant à lui donner de petits baisers ci et là, à passer la main sur son corps pour en suivre les courbes qu’il aimait tant. Mais son désir était trop fort, il ne put plus attendre pour le satisfaire. Il s’allongea sur elle, le membre déjà en main pour le guider, lorsqu’il réalisa qu’il avait à nouveau oublié de se protéger. Il se releva pour fouiller dans les poches de son pantalon. Je serai bien content quand tu prendras la pilule ! marmonna-t-il en déchirant l’emballage du préservatif, comme si cela ne faisait aucun doute dans son esprit qu’elle était totalement consentante. J’en ai marre de ces conneries.

    Si j’étais certaine que tu ne le regrettes pas tout de suite après et que tu ne prennes pas la fuite comme à Aspen, j’accepterais immédiatement ! pensa la jeune fille qui avait un sourire crispé. Et surtout, il faudrait que je sois sûre de pouvoir compter sur toi en cas d'accident.

    Derek enfila prestement l’étui de latex et revint se coucher sur elle, la dévorant à nouveau de baisers fougueux et passionnés, poussant un petit cri lorsque son pénis se faufila en elle, cerné par les parois qui se resserraient déjà. Il s’immobilisa un instant, logé au fond d’elle, le temps de reprendre un tant soit peu le contrôle, puis entama ensuite de lents et profonds allers et retours, s’émerveillant à chaque mouvement de cette sensation toujours renouvelée, de ce plaisir sans cesse éprouvé. Et les ongles de Meredith qui étaient en train de lui labourer le dos étaient la meilleure des preuves qu’elle ressentait la même chose. Petit à petit, répondant aux petits cris d’impatience de sa compagne, il accéléra la cadence, s’appuyant sur ses bras pour donner plus de force à chacun de ses coups de rein, allant à chaque fois buter au fond de son vagin. Mais la sensation était trop forte, trop intense, pour qu’il puisse tenir longtemps. Il se retira, en haletant, et s’allongea sur le dos, l’entraînant avec elle pour qu’elle s’installe sur lui. Il ne la quitta pas des yeux tandis qu’elle s’empalait sur son sexe, en se mordillant les lèvres pour étouffer le gémissement qui lui montait aux lèvres. Elle était tellement belle avec ses cheveux qui virevoltaient autour de son visage à chaque mouvement, et ce regard fiévreux d’où avait disparu toute trace de sa pudeur habituelle. Pendant qu’elle allait et venait le long de son phallus, il fit courir ses doigts sur son ventre et son buste, avant de reprendre ses seins qu’il caressa avec empressement, alternant les attouchements en douceur avec d’autres, plus appuyés. Il la sentit petit à petit qui perdait le contrôle et la saisit par les hanches, pour l’aider à coulisser plus rapidement et plus fort. Il ne lui fallut plus attendre longtemps pour que, les ongles enfoncés dans la peau de ses flancs, les yeux légèrement révulsés, elle clame son plaisir en émettant un râle. Il la rejoignit aussitôt dans un cri. Le souffle court, leurs corps agités des soubresauts de la jouissance, ils se serrèrent l’un contre l’autre, sans se dire un mot, inquiets, sans se l’avouer, de ce que le lendemain leur réservait.


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  • En entrant dans Marina Boulevard, la Porsche ralentit son allure et roula lentement jusqu’à ce qu’elle arrive devant le Sweet Dream. Tu es certaine de ce que tu fais ? demanda Derek en coupant le moteur. Il se pencha pour regarder la devanture de la boutique, le regard mauvais comme s’il s’agissait d’un rival. C’est vraiment ce que tu veux ?

    C’est ce que je dois faire, répondit la jeune fille avec une voix mal assurée. J’ai l’impression que ce n’est que comme ça que je pourrai laisser cette histoire derrière moi.

    Tu sais ce que j’en pense, répliqua Derek, l'air buté. Pour moi, c’est trop tôt. Beaucoup trop tôt !

    Je ne changerai pas d'avis, Derek, déclara Meredith sur un ton las. J'ai envie de laisser cette histoire derrière moi, d'aller de l'avant, et je vais le faire à ma façon, que tu sois d'accord ou pas. Mais ce sera plus facile si j'ai ton soutien.

    Evidemment que tu as mon soutien ! assura Derek en lui prenant la main. C'est juste que je m'inquiète pour toi. Maintenant, je ne pourrai plus veiller sur toi comme je le faisais quand on passait nos journées ensemble. Alors, promets-moi que si jamais il se passe quoi que ce soit…

    Meredith lui coupa la parole. Il ne se passera rien. Mais au cas où, je t'appellerai immédiatement, c'est promis.

    Il lui fit un petit sourire qui n’était animé par aucune joie, avant de jeter un nouveau coup d’œil à la boutique. Tu veux que je vienne avec toi ? proposa-t-il, déjà prêt à sortir de la voiture. Il redoutait l’effet que ces retrouvailles auraient sur la jeune fille. En l’accompagnant le matin même chez sa tante, pour y déposer ses bagages, il avait espéré rencontrer les deux harpies pour pouvoir mettre les choses au point. Mais elles n'étaient déjà plus là lorsqu’ils étaient arrivés.

    Non. Je ne veux pas leur donner l'impression que j'ai peur de revenir. En plus, je sais comment tu es. Si tu viens avec moi, tu vas être en mode protecteur et tu vas les mettre en garde sur tout un tas de trucs, elles vont se braquer et ça va partir en sucette, prédit la jeune fille. Il vaut mieux que j'y aille seule.

    Derek soupira. Comme tu veux. Il la prit par la nuque et l'attira vers lui pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres. On se voit ce soir ? Ses yeux se firent implorants. Je pourrais venir te chercher directement après ton service et on irait manger un bout en ville. Qu'en dis-tu ?

    Meredith prit un air désolé. J'adorerais mais ça fait des semaines que Tante Ellis ne m'a plus vue. Je pense que c'est mieux si je passe ma première soirée à la maison, avec elle. Tu comprends ? Derek opina de la tête, même s'il ne comprenait pas pourquoi elle le sacrifiait au profit d'une personne qui ne se rendrait peut-être même pas compte de sa présence. Il faut que j'y aille maintenant, murmura Meredith, pleine de regret. Elle se serra une dernière fois contre lui. Je t’appelle dès que je peux. Elle sortit du véhicule et lui fit un dernier signe de la main avant qu'il ne redémarre en direction de la clinique. Elle suivit la Porsche des yeux jusqu'à ce qu'elle disparaisse et elle eut alors la sensation d'être seule, abandonnée sur le seuil d'un monde hostile. C'est toi qui l'as voulu, se dit-elle en se tournant vers la vitrine de la boutique. Résistant à l'envie de partir en courant pour rejoindre son amant, elle poussa la porte de la boutique, dont la sonnette la fit légèrement sursauter. Un jeune homme, qu'elle eut le sentiment d'avoir déjà vu, sans savoir où, sortit de l'arrière-boutique, tout sourire.

    Bon sang ! Joli p’tit lot, fut la première pensée du garçon à la vue de cette créature de rêve. C’est qu’on n’en voyait pas souvent, des pareilles, dans le quartier. Bon, évidemment, une des deux patronnes était plutôt pas mal, c’était vrai, même très bien roulée, il fallait le dire, mais rien de comparable avec ce qui venait d’entrer. Ça, c’est la classe supérieure, mon Alex, se dit-il à lui-même. C’est une gonzesse comme ça qu’il te faut. Une vraie beauté et en plus, elle est blindée de fric, déduisit-il en considérant l’allure et les vêtements de Meredith. Avec une femme comme ça, tu pourrais enfin sortir de la mouise. Effectivement, la vie n’avait pas été simple pour le marchand de journaux, depuis qu’il avait été chassé du quartier par ces deux salopards de chirurgiens, comme il se plaisait à les appeler toutes les fois où il évoquait leur souvenir. Il avait commencé par déplacer son échoppe à quelques rues de là mais la concurrence était rude et il n’avait pas réussi à se refaire une clientèle, de sorte que son commerce avait périclité en quelques semaines. Il avait alors essayé de se reconvertir dans la vente de hot-dogs, puis de glaces, sans plus de succès. Pour survivre, il avait tout fait, même quelques mauvais coups, jusqu’au jour récent où il avait lu cette annonce qui proposait un travail dans une boutique de Marina Boulevard. En voyant l’adresse, il avait tout de suite compris qu’il s’agissait du Sweet Dream mais ça ne l’avait pas refroidi. Il était quasiment certain que ses deux ennemis n’avaient rien dit de ses combines aux filles, cela aurait été dévoiler leur propre plan de drague. De toute façon, connaissant les habitudes des deux gaillards, il était certain qu'ils étaient passés à autre chose depuis le temps. Quant à la pensée des représailles qu’ils pourraient exercer sur lui, s’il revenait, elle n’avait effleuré Alex qu’un instant. Il fallait bien bouffer. Et après tout, que pouvaient-ils lui reprocher ? De les avoir escroqués de quelques centaines de dollars, eux dont les poches débordaient des billets verts qu’ils exigeaient pour rendre la santé à leurs patients malades ? Alors, qui était le plus salaud entre eux et lui ? Alex n’avait absolument pas le sentiment d’avoir mal agi. Il avait fait ce qu’il avait fait parce que les temps étaient durs pour les gars comme lui et que tous les moyens étaient bons pour s’en sortir.

    Alex avança vers la belle inconnue avec, sur les lèvres, un sourire qui se voulait ravageur mais dont l’effet était compromis par le chewing-gum qu’il mâchait avec énergie. Mademoiselle… Il s’arrêta à quelques pas et, les pouces accrochés à sa ceinture, la tête légèrement penchée, il darda sur elle un regard qui se voulait conquérant. Que puis-je pour votre service ?

    Bonjour. Toujours préoccupée par l’impression que ce jeune homme ne lui était pas inconnu, Meredith le regarda attentivement en plissant légèrement le front. On se connait, non ?


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  • Alex émit un petit rire égrillard. Ah non, non… Non, ça, j’m’en souviendrais, j’peux vous l’jurer. Son sourire se fit carnassier. Quand on rencontre une fille comme vous, ça ne s’oublie pas. Vous êtes vachement…

    Meredith lui coupa la parole pour ne pas entendre le compliment qui, elle le devinait, allait être un modèle de lourdeur. C’était le genre de choses qui la mettait vraiment mal à l’aise depuis qu’elle avait été agressée par George. Je peux savoir ce que vous faites ici ? dit-elle.

    Alex ricana. Ben, je travaille, tiens.

    C'est à ce moment-là que Cristina et Izzie firent leur entrée, chacune portant un cageot de légumes Meredith ? s’écria Izzie avec une voix aigüe. Tu es déjà rentrée de vacances ? demanda-t-elle en remettant son cageot à Alex qui s’était précipité pour la soulager.

    Le jeune homme sursauta. Meredith ? Quelle Meredith ? LA Meredith ? Le boudin mal fagoté qu’il avait connu lorsque la boutique s’était ouverte ? Nan, c’est pas possible ! se dit-il, la bouche ouverte de stupéfaction. Pourtant, à y regarder de plus près… la taille, les cheveux blonds, peut-être les yeux. Il faut dire qu’il n’avait jamais vraiment fait attention à elle, à l’époque. Mais, de toute façon, pas de doute à avoir, elles ne devaient pas en connaître des tas de Meredith, les deux autres. Ça devait bien être cette Meredith là. Ah ça, pour une métamorphose, c’en était une ! Y avait pas à dire, il avait bien fait de revenir dans le quartier.

    Oui, les vacances sont finies, confirma Meredith en retirant sa veste. Et donc, je reviens travailler.

    Ah mais voilà une bonne nouvelle ! Cristina posa son cageot sur une table. Avec tout le boulot qu’on a, deux mains supplémentaires ne seront pas de trop.

    Mais tu es sûre que ce n’est pas trop tôt ? s’enquit Izzie. Si elle était contente de voir que Meredith semblait avoir surmonté son traumatisme, elle n’était pas pressée de la voir reprendre sa place à la boutique. D’une part, il y avait tout ce qui s’était passé la dernière fois qu’elles s’étaient vues, et les mots durs qui avaient été échangés. Comment retravailler ensemble dans l’harmonie après ça ? Et surtout, connaissant Cristina et son sens des économies, elle craignait que le retour de leur amie n’entraine le renvoi d’Alex et cette probabilité lui déplaisait fortement. A cause de la boutique, elle n’avait plus de vie sociale et la présence d’Alex, à qui elle ne déplaisait pas, elle l’avait remarqué, lui semblait être la promesse d’une relation amoureuse qu’elle n’avait plus le temps de nouer ailleurs

    Faudrait savoir ce que tu veux, répliqua Meredith. Quand je t’ai dit que je partais à Aspen, tu as crié au scandale en disant que vous étiez débordées de travail. Tu m’as pratiquement traitée d’ingrate. Et maintenant que je veux revenir, tu m’incites presque à repartir. J’ai un peu l’impression de déranger, conclut-elle sur un ton ironique.

    Mais non, voyons ! On est ravie, intervint Cristina avec un grand sourire. Et tu comptes revenir à plein temps ?

    Evidemment ! J’ai autant besoin d’argent que vous, lui rappela sèchement Meredith avant de se tourner vers le nouvel employé qui était en train de mastiquer fort peu élégamment son chewing-gum, appuyé contre un comptoir. Et donc, voilà mon remplaçant. Alex, c’est ça ? Tu vendais des journaux ici devant, quand on est arrivée, n’est-ce pas ? dit-elle au jeune homme. Maintenant, je te reconnais. Depuis qu’elle était là, elle se torturait l’esprit pour se rappeler où elle avait vu ce type et tout à coup, elle s’était souvenue du marchand de journaux qui les avait un peu aidées à retaper la boutique. A l’époque, il avait les cheveux plus longs toujours coiffés d’un bonnet mais pas de doute c’était lui. Elle en eut la confirmation par un hochement de tête d’Alex. Mais maintenant que je suis de retour, je ne crois pas qu’on va encore avoir besoin de toi, poursuivit-elle. Pas tous les jours, en tout cas.  

    Paniqué par cette annonce à laquelle il ne s’attendait pas du tout – dans ses souvenirs, Meredith ne prenait aucune initiative ni aucune décision – Alex se tourna avec de grands yeux désespérés vers Izzie, dans l’espoir d’obtenir son soutien. Il n’est pas question qu’on se passe des services d’Alex, brailla-t-elle en s’approchant du jeune homme pour lui mettre une main sur l’avant-bras. Il travaille bien et il nous a été d’un grand secours pendant que tu étais à Aspen. Et puis, quand on a lancé cette boutique, on était à quatre. Geo… Elle se ravisa immédiatement en voyant Meredith se crisper. Enfin, ce que je veux dire, c’est qu’on n’est plus que trois et que donc, on peut se permettre d’engager une autre personne. En plus, on a besoin d’un homme pour certaines choses, comme sortir et rentrer la terrasse, porter les sacs de farine… C’est trop lourd pour nous. Elle sollicita du regard le soutien de Cristina.

    Celle-ci marqua son approbation en opinant de la tête. C’est vrai. Et puis, Meredith, si jamais tu prends encore des vacances surprises, il nous faut une solution de rechange, ajouta-t-elle, perfide. Et Izzie a raison, c’est une chance qu’on ait eu Alex pour nous aider. Le jeune homme afficha un sourire suffisant.

    Izzie reprit la parole. Ecoute, Meredith, on sait que ça n’a pas été facile pour toi ces derniers temps, mais ça ne te donne pas le droit de revenir avec des exigences qui vont foutre toute notre organisation en l’air. Tu veux reprendre ta place ? Très bien ! Tu es la bienvenue. Mais Alex va rester, sinon vous vous débrouillerez sans moi, asséna-t-elle. Cristina et Alex la regardèrent avec un air abasourdi.

    Elle a craqué pour lui, en déduisit Meredith. Elle décida de ne pas poursuivre une bataille dont l’issue lui était finalement égale. La conversation qu’elle venait d’avoir avec ses amies d’enfance lui avait fait comprendre que son retour à la boutique ne se prolongerait pas outre mesure. Dès qu’elle aurait trouvé une solution qui lui permette de ne pas dépendre de Derek, elle quitterait son travail. Eh bien, qu’il reste alors ! lança-t-elle. Mais je vous préviens, il est hors de question que ça ait une quelconque influence sur mon salaire. Et à ce propos, puisque nous sommes associées, j’exige de gagner autant que vous. Mais ça, on aura le temps d’en discuter plus tard. Maintenant, au travail !


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  • Préoccupé par le sort de Meredith, Derek fit son entrée dans le grand hall de la clinique sans même remarquer le groupe des infirmières qui pouffaient à la lecture d’un magazine people qu’elles se passaient de mains en mains. L’air soucieux, le chirurgien prit l’ascenseur sous les yeux ébahis du personnel qui n’en revenait pas d’une telle mansuétude. Les potins sur les célébrités furent aussitôt oubliés au profit d’une discussion animée sur le changement d’attitude du chef de la neuro. S’arrêtant à l’étage du service de chirurgie plastique, Derek se dirigea aussitôt vers le bureau de Mark et y entra sans même s’annoncer. Il se laissa tomber plus qu’il ne s’assit dans le fauteuil, sans dire un mot, l’air contrarié. Mark, qui était en train d’ouvrir son courrier, releva la tête de sa pile de lettres et le regarda avec un petit sourire moqueur. Tu en fais une tête. C’est parce que les vacances sont finies et que tu dois reprendre ton petit cartable ?

    Derek l’interrompit sèchement. Meredith est rentrée chez elle. Alors, tes plaisanteries…

    Elle est rentrée chez elle ? répéta Mark, le sourcil froncé. Vous vous êtes disputés ?

    Mais non ! Qu’est-ce que tu imagines encore ? bougonna Derek. Ça n’a rien à voir avec nous. Elle a simplement estimé qu’il était temps pour elle de rentrer. Et de reprendre le travail à la boutique aussi. Je viens de la déposer. Il poussa un profond soupir de dépit, regrettant déjà de ne pas avoir fait plus pour la faire changer d’avis. S’il avait insisté, peut-être aurait-il réussi à la convaincre qu’il était trop tôt, qu’elle n’était pas prête à rentrer chez elle, pas prête à voler de ses propres ailes… pas prête à se passer de lui.

    Il fallait s’y attendre, se contenta de dire Mark. Il ne pouvait pas avouer à son ami qu’il était au courant des intentions de Meredith, même s’il n’avait pas imaginé qu’elle les mettrait à exécution aussi rapidement. Connaissant Derek, il n’apprécierait pas que sa petite amie ait réservé la primeur de l’information à un autre que lui.

    Oui, mais c’est tôt, beaucoup trop tôt. Derek se releva subitement. La boutique, Mark ! Ça me rend malade ! C’est là que ce salaud… que tout est arrivé. Je sais qu’elle y est déjà retournée mais – il secoua la tête – elle n’y était restée qu’un moment et tu étais avec elle. Cette fois, elle va y passer la journée et elle sera seule. Je ne sais pas comment elle va réagir. Se retrouver là-bas…

    Et ce matin, comment ça s’est passé ?

    Je ne sais pas. Je n’y suis pas allé.

    Tu ne l’as pas accompagnée ? s’étonna Mark.

    Derek jeta les yeux au ciel. Bien sûr que si ! Mais je ne suis pas entré avec elle.

    Mark prit un air désapprobateur. Tout de même, mec, tu aurais pu…

    Si j’avais pu, je l’aurais fait, rétorqua violemment Derek, qui n’appréciait pas le jugement de son ami. Mais c’est elle qui a refusé et je n’ai pas voulu m’imposer.

    C’est bien la première fois, marmonna Mark.

    Mais que voulais-tu que je fasse ? s’emporta Derek. Que je lui rende la situation plus pénible qu’elle ne l’était déjà ? Soudainement abattu, il revint se rasseoir. Je lui ai fait promettre qu’au moindre problème, elle me préviendrait. Et dès que j’ai un moment de libre, je vais aller là-bas, bien entendu.

    Ouais, bonne idée, répondit Mark. Moi aussi, j’irai la voir, pensa-t-il. Et si jamais les deux garces lui ont fait quoi que ce soit, je fous le feu à leur boutique. Ça devrait bien se passer, reprit-il à voix haute. Ça va bien se passer, rectifia-t-il, plus pour se convaincre lui-même que pour rassurer son ami. Que veux-tu qu’il lui arrive ? L’autre salopard n’est plus là. Quant aux filles… Mark haussa les épaules. Elles sont connes et leurs paroles peuvent être du vrai venin, mais – il eut un sourire attendri – Mer saura se défendre. Elle n’est plus la petite provinciale timorée des débuts.

    J’espère que tu as raison. Peu convaincu, Derek soupira. C’est vrai qu’elle a changé mais… Il fit une grimace. Elle est fragile, Mark, terriblement fragile. Un moment, elle est bien et la seconde d’après… Avec nous, ça va. Elle a confiance en nous, elle sait que nous ne lui ferons pas de mal. Mais avec les autres… Sa mâchoire se serra. Un rien pourrait suffire à la faire craquer. Et je ne pense pas qu’aux deux mégères. Une remarque désagréable d’un client, un geste mal interprété, une porte qui claque… Un petit rien et elle revient à la case départ. Oublié le travail qu’elle a fait pour nous, oublié la confiance qu’elle a retrouvée, oublié… Il se tut soudain, ne voulant plus évoquer devant Mark son intimité retrouvée avec Meredith. Oui, oublié le plaisir qu’elle avait éprouvé dans ses bras et qu’elle avait qualifié de renaissance. Et oublié lui aussi peut-être. Et ça, il ne pouvait même pas l’imaginer. Il faut absolument que je la sorte de cette boutique de malheur, éructa-t-il. Il faut que je lui trouve autre chose. Et il faut aussi que…

    Que tu te calmes ! s’exclama Mark en se levant à son tour pour aller à la fenêtre et regarder en direction des toits du Sweet Dream. Parce que là, tu me stresses ! Il fit volte-face. Et franchement je n’ai pas besoin de ça. Dans une demi-heure, j’ai une mammoplastie et je crois que ma patiente préfèrerait que je ne rate pas mon coup. Je suis un bon chirurgien, un excellent même, s’exclama-t-il, le doigt levé en l’air. Mais si je suis stressé et que je pense à autre chose, je vais faire des conneries. Alors arrête. Il se plaça derrière son ami et lui posa une main sur l’épaule. Meredith est une grande fille, elle sait ce qu’elle fait. Si elle est retournée à la boutique, c’est parce qu’elle était prête, Derek. Fais-lui un peu confiance, aussi.

    Je lui fais confiance, plus qu’à moi-même, murmura Derek. J’ai peur pour elle, c’est tout.

    Oui, ben, c’est pas la peine, grogna Mark. On est là. Et elle sait que si quelque chose ne va pas, elle peut compter sur nous.

    Oui, mais j’aimerais autant qu’elle ne doive pas compter sur nous. Cela voudrait dire que tout va bien. Derek se releva. Comme je voudrais encore être à Aspen, soupira-t-il en pensant aux heures fabuleuses qu’il avait passées avec Meredith au bord de la piscine. Le souvenir était tellement vivace qu’il eut l’impression d’entendre son amie gémir à son oreille comme elle l’avait fait cette nuit-là

    Ouais, moi aussi, murmura Mark, le cœur battant soudain plus vite au souvenir des moments merveilleux de complicité qu’il avait passés avec la jeune femme. Il se reprit très vite sous le poids du regard étonné de Derek. La neige me manque déjà. Là, je vais devoir à nouveau m’occuper de toutes ces gonzesses frustrées et de leurs nichons

    Derek sourit. Bah, moi, les cerveaux, c’est pas mieux. D’ailleurs, il faut que j’aille vérifier mon planning. Il se dirigea vers la porte. On pourrait peut-être déjeuner là-bas, ce midi.

    Oui bien sûr, promit Mark, tout en sachant qu’il ne pourrait pas attendre aussi longtemps avant d’aller constater par lui-même que tout allait bien à la boutique. Je viens avec toi. J’ai deux interventions ce matin. Les deux hommes sortirent du bureau et se dirigèrent d’un même pas vers les ascenseurs.


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  • Si Meredith avait vite retrouvé ses marques, il n’en avait pas été de même pour le plaisir de travailler. Si elle n’avait écouté que ce que lui dictait son cœur, elle aurait couru jusqu’à la clinique pour implorer Derek et Mark de lui donner du travail, n’importe lequel, du moment que ça lui permette de ne plus remettre les pieds dans cette boutique où elle ne se sentait plus du tout chez elle. Tandis qu’elle débarrassait une table, elle pensa à la satisfaction qu’elle avait ressentie lorsqu’elle avait travaillé pour les chirurgiens, tout particulièrement quand elle avait fait des recherches pour Mark. C’était nettement plus épanouissant que de servir des pâtisseries et surtout, à la clinique, son travail était apprécié.

    Elle en était là de ses réflexions lorsque Mark surgit devant elle, en hochant la tête, un sourire tendre sur les lèvres. Tu es vraiment incorrigible.

    Ravie de le voir, elle se jeta sur lui. Pourquoi tu dis ça ?

    On est rentré hier et tu es déjà ici. Il la prit par la taille et déposa un baiser sur sa joue en réalisant combien elle lui avait manqué. Ils s’étaient quittés la veille et il avait l’impression qu’il ne l’avait plus vue depuis des mois.

    Je t’avais prévenu, lui rappela-t-elle.

    Oui mais bon… je ne pensais pas que tu te déciderais si vite. Il la prit par la main et la conduisit vers une table, devant laquelle il la fit asseoir, avant de s’installer en face d’elle. Comment ça va ici ? Il lui posa une main sur le genou. Tout se passe comme tu veux ?

    Meredith haussa les épaules. Ça peut aller. D’un mouvement du menton, elle désigna le fond de la salle. Ça les a étonnées de me voir et je pense que ça ne les enchante pas que je sois revenue, mais bon… Elle fit une petite moue. Il y a pas mal de trucs à faire alors, on n’a pas trop le temps de discuter. C’est mieux comme ça.

    Tu n’as pas l’impression d’avoir été un peu trop vite en besogne ? lui demanda Mark en se plongeant dans son regard gris émeraude. Il n’y avait pas urgence tout de même. L’entrée d’Alex dans la pièce l’interrompit. Qu’est-ce qu’il fait là, lui ? s’exclama-t-il, stupéfait.

    Docteur, grommela Alex dont la mâle assurance habituelle venait de s’évanouir. Il savait qu’à partir du moment où il travaillait à quelques centaines de mètres de la clinique, il risquait de se retrouver un jour face à ceux qui l’avaient chassé du quartier. Cependant, il ne pensait pas que ça se produirait aussi tôt. Il se demanda si cette rencontre inopinée allait entrainer son renvoi.

    Tu es revenu, constata Mark. Pourtant, je pensais… Il n’en dit pas plus. Meredith avait suffisamment de problèmes que pour lui en rajouter un autre. Mais le fait que ce salaud d’Alex gravite dans l’entourage de son amie ne lui plaisait pas du tout et il se promit d’être encore plus vigilant que d’ordinaire.

    Cristina fit irruption dans la salle et leva les yeux au ciel avec un air fataliste en voyant Meredith et Mark qui étaient assis à une table. Dr Sloan, vous ici ! Quelle surprise ! ne put-elle s’empêcher de lancer à Mark sur un ton ironique. Elle s’adressa ensuite à Meredith. Aurais-tu l’obligeance de venir nous aider, s’il te plait ? demanda-t-elle avec une politesse exagérée.

    Meredith fit signe que oui. Attends-moi, je reviens, dit-elle à Mark tout en se levant pour suivre Cristina.

    Mark profita de l’occasion pour mettre les choses au point avec Alex. Qu’est-ce que tu fous ici, nom de dieu ? On t’avait pourtant prévenu qu’on ne voulait plus te revoir dans le quartier.

    Je sais mais faut bien que je bosse, geignit Alex, pas très à l’aise devant le chirurgien à l’impressionnante carrure. J’ai connu que des galères depuis que je suis parti.

    A qui la faute ? éructa Mark. T’avais qu’à pas mordre la main qui te donnait à manger, p’tit con !

    Alex feignit de reconnaitre ses torts. J’ai fait une connerie à l’époque, c’est vrai. Mais j’ai changé. Et travailler ici, aider les filles, c’est un peu ma façon de me racheter.

    Est-ce que par hasard tu me prendrais pour un con ? vociféra Mark, la mâchoire contractée, en attrapant le jeune homme par le revers de sa chemise. Je te préviens que si jamais tu piques dans la caisse…

    Alex secoua énergiquement la tête. Non, non, docteur, ça, vous pouvez me faire confiance. Je suis trop content d’avoir retrouvé du boulot et puis, les filles sont chouettes. Il tenta de retrouver l’ancienne complicité qu’ils avaient eue quelques mois auparavant. Quand on a des patronnes aussi bandantes, on fait tout pour garder sa place. On sait jamais. Il termina sa phrase par un grand clin d’œil grivois.

    Mark le lâcha avant de le repousser avec mépris. Tu fais ce que tu veux avec les deux autres, je m’en fous, mais je t’interdis de toucher à Meredith. Je ne veux même pas que tu penses à elle. L’idée que cet escroc dépravé allait côtoyer la jeune fille jour après jour le révulsait profondément. Tiens-toi loin d’elle, c’est un conseil. Sinon, tu auras affaire à moi.

    Ah parce que vous et… Alex n’eut pas le temps d’énoncer le fond de sa pensée car Meredith venait de revenir.


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