• CHAPITRE 811

    Alex émit un petit rire égrillard. Ah non, non… Non, ça, j’m’en souviendrais, j’peux vous l’jurer. Son sourire se fit carnassier. Quand on rencontre une fille comme vous, ça ne s’oublie pas. Vous êtes vachement…

    Meredith lui coupa la parole pour ne pas entendre le compliment qui, elle le devinait, allait être un modèle de lourdeur. C’était le genre de choses qui la mettait vraiment mal à l’aise depuis qu’elle avait été agressée par George. Je peux savoir ce que vous faites ici ? dit-elle.

    Alex ricana. Ben, je travaille, tiens.

    C'est à ce moment-là que Cristina et Izzie firent leur entrée, chacune portant un cageot de légumes Meredith ? s’écria Izzie avec une voix aigüe. Tu es déjà rentrée de vacances ? demanda-t-elle en remettant son cageot à Alex qui s’était précipité pour la soulager.

    Le jeune homme sursauta. Meredith ? Quelle Meredith ? LA Meredith ? Le boudin mal fagoté qu’il avait connu lorsque la boutique s’était ouverte ? Nan, c’est pas possible ! se dit-il, la bouche ouverte de stupéfaction. Pourtant, à y regarder de plus près… la taille, les cheveux blonds, peut-être les yeux. Il faut dire qu’il n’avait jamais vraiment fait attention à elle, à l’époque. Mais, de toute façon, pas de doute à avoir, elles ne devaient pas en connaître des tas de Meredith, les deux autres. Ça devait bien être cette Meredith là. Ah ça, pour une métamorphose, c’en était une ! Y avait pas à dire, il avait bien fait de revenir dans le quartier.

    Oui, les vacances sont finies, confirma Meredith en retirant sa veste. Et donc, je reviens travailler.

    Ah mais voilà une bonne nouvelle ! Cristina posa son cageot sur une table. Avec tout le boulot qu’on a, deux mains supplémentaires ne seront pas de trop.

    Mais tu es sûre que ce n’est pas trop tôt ? s’enquit Izzie. Si elle était contente de voir que Meredith semblait avoir surmonté son traumatisme, elle n’était pas pressée de la voir reprendre sa place à la boutique. D’une part, il y avait tout ce qui s’était passé la dernière fois qu’elles s’étaient vues, et les mots durs qui avaient été échangés. Comment retravailler ensemble dans l’harmonie après ça ? Et surtout, connaissant Cristina et son sens des économies, elle craignait que le retour de leur amie n’entraine le renvoi d’Alex et cette probabilité lui déplaisait fortement. A cause de la boutique, elle n’avait plus de vie sociale et la présence d’Alex, à qui elle ne déplaisait pas, elle l’avait remarqué, lui semblait être la promesse d’une relation amoureuse qu’elle n’avait plus le temps de nouer ailleurs

    Faudrait savoir ce que tu veux, répliqua Meredith. Quand je t’ai dit que je partais à Aspen, tu as crié au scandale en disant que vous étiez débordées de travail. Tu m’as pratiquement traitée d’ingrate. Et maintenant que je veux revenir, tu m’incites presque à repartir. J’ai un peu l’impression de déranger, conclut-elle sur un ton ironique.

    Mais non, voyons ! On est ravie, intervint Cristina avec un grand sourire. Et tu comptes revenir à plein temps ?

    Evidemment ! J’ai autant besoin d’argent que vous, lui rappela sèchement Meredith avant de se tourner vers le nouvel employé qui était en train de mastiquer fort peu élégamment son chewing-gum, appuyé contre un comptoir. Et donc, voilà mon remplaçant. Alex, c’est ça ? Tu vendais des journaux ici devant, quand on est arrivée, n’est-ce pas ? dit-elle au jeune homme. Maintenant, je te reconnais. Depuis qu’elle était là, elle se torturait l’esprit pour se rappeler où elle avait vu ce type et tout à coup, elle s’était souvenue du marchand de journaux qui les avait un peu aidées à retaper la boutique. A l’époque, il avait les cheveux plus longs toujours coiffés d’un bonnet mais pas de doute c’était lui. Elle en eut la confirmation par un hochement de tête d’Alex. Mais maintenant que je suis de retour, je ne crois pas qu’on va encore avoir besoin de toi, poursuivit-elle. Pas tous les jours, en tout cas.  

    Paniqué par cette annonce à laquelle il ne s’attendait pas du tout – dans ses souvenirs, Meredith ne prenait aucune initiative ni aucune décision – Alex se tourna avec de grands yeux désespérés vers Izzie, dans l’espoir d’obtenir son soutien. Il n’est pas question qu’on se passe des services d’Alex, brailla-t-elle en s’approchant du jeune homme pour lui mettre une main sur l’avant-bras. Il travaille bien et il nous a été d’un grand secours pendant que tu étais à Aspen. Et puis, quand on a lancé cette boutique, on était à quatre. Geo… Elle se ravisa immédiatement en voyant Meredith se crisper. Enfin, ce que je veux dire, c’est qu’on n’est plus que trois et que donc, on peut se permettre d’engager une autre personne. En plus, on a besoin d’un homme pour certaines choses, comme sortir et rentrer la terrasse, porter les sacs de farine… C’est trop lourd pour nous. Elle sollicita du regard le soutien de Cristina.

    Celle-ci marqua son approbation en opinant de la tête. C’est vrai. Et puis, Meredith, si jamais tu prends encore des vacances surprises, il nous faut une solution de rechange, ajouta-t-elle, perfide. Et Izzie a raison, c’est une chance qu’on ait eu Alex pour nous aider. Le jeune homme afficha un sourire suffisant.

    Izzie reprit la parole. Ecoute, Meredith, on sait que ça n’a pas été facile pour toi ces derniers temps, mais ça ne te donne pas le droit de revenir avec des exigences qui vont foutre toute notre organisation en l’air. Tu veux reprendre ta place ? Très bien ! Tu es la bienvenue. Mais Alex va rester, sinon vous vous débrouillerez sans moi, asséna-t-elle. Cristina et Alex la regardèrent avec un air abasourdi.

    Elle a craqué pour lui, en déduisit Meredith. Elle décida de ne pas poursuivre une bataille dont l’issue lui était finalement égale. La conversation qu’elle venait d’avoir avec ses amies d’enfance lui avait fait comprendre que son retour à la boutique ne se prolongerait pas outre mesure. Dès qu’elle aurait trouvé une solution qui lui permette de ne pas dépendre de Derek, elle quitterait son travail. Eh bien, qu’il reste alors ! lança-t-elle. Mais je vous préviens, il est hors de question que ça ait une quelconque influence sur mon salaire. Et à ce propos, puisque nous sommes associées, j’exige de gagner autant que vous. Mais ça, on aura le temps d’en discuter plus tard. Maintenant, au travail !


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Dimanche 30 Décembre 2018 à 17:30

    Bonsoir à tous, 

    Au moins les choses sont claires mais elle a raison yescool. C'est Christina qui va trembler lol mais elle va être obligée de s'y conformer elle aura trop peur que les deux mecs rappliquent.

    Quant à Alex il va tenter une approche et Izzie ne verra pas ça d'un bon œil bonjour la jalousie!! Bonne fin d'après-midi en ce dimanche 30 décembre 2018 et  merci pour ce nouveau chapitre. 

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :