• Derek s’assit sur le lit et ouvrit l’emballage de la pizza, qu’il plaça devant lui. Meredith écarta la boite et s’installa face à son ami. Elle prit une part de pizza et la tendit à Derek pour qu’il morde dedans, puis elle y mordit à son tour. Tout en mâchant, elle s’assit sur son amant, une jambe de chaque coté de lui. De la main droite, elle lui redonna à manger, de l’autre, elle caressa ses cheveux et son torse. Le chirurgien sentit la chaleur monter d’un coup. Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-il sur un ton très doux.

    Tu le vois bien, je mange, répondit Meredith.

    Et ça ? dit Derek en désignant la main qui se promenait sur lui.

    Ça, c’est ma main. Les yeux brillants de malice, Meredith planta à nouveau ses dents dans le quartier de pizza.

    Derek émit un petit rire. Je ne suis pas complètement idiot, tu sais. Je sais que c’est ta main mais je veux savoir ce qu’elle fait.

    Meredith regarda sa main comme si elle ne lui appartenait pas. Je crois bien qu’elle se balade, dit-elle en souriant.

    Tu sais où elle va nous mener, n’est-ce pas ? murmura Derek.

    Meredith releva la tête vers lui avec le même sourire doux. Nulle part où tu ne veuilles pas aller.

    Derek immobilisa la main voyageuse en la prenant dans la sienne. Avec toi, j’irais n’importe où, tu le sais. Mais nous devions parler, tu t’en souviens ?

    Oui, de ce qui s’est passé cet après-midi. Meredith fronça légèrement les sourcils. Tu as eu des ennuis avec Richard ?

    Non, et toi ? Derek mordit dans le quartier de pizza qu’elle présentait devant sa bouche.

    Rien. Aucune répercussion… si ce n’est devoir affronter les regards moqueurs de certains internes, persifla Meredith. Mais ne t’en fais pas pour ça. J’ai l’habitude d’être l’objet des commérages.

    Ce n’est pas ça qui me pose problème.

    Quoi donc alors ? demanda-t-elle en essuyant tendrement, du bout de son index, un peu de sauce tomate que Derek avait à la commissure des lèvres. Il frémit à son contact. Elle lui donna un baiser au goût de peperoni.

    Tu ne pourras pas toujours refuser le dialogue, Meredith, la gronda-t-il tendrement à la fin de leur baiser.

    Mais je ne refuse pas, protesta-t-elle. C’est toi qui ne dis rien. Alors vas-y, je t’écoute. Elle s’écarta légèrement de lui.

    Derek commença en cherchant ses mots. Cette façon de faire l’amour, ces derniers temps - Meredith haussa les sourcils – comme tout à l’heure… c’est…

    Tout à l’heure, c’était bon… J’ai aimé et toi aussi, je crois.

    Bien entendu, s’empressa de répondre Derek. Meredith se rapprocha à nouveau de lui. Il sentit sa détermination s’évanouir et se dépêcha de continuer, en évitant de la regarder dans les yeux. Bien sûr que j’ai aimé. Mais on était sur notre lieu de travail, Meredith. Tu m’as fait une fellation quasiment sous les yeux de la secrétaire du patron, et j’ai préféré la foutre dehors plutôt que de t’interrompre.

    Ça, c’est parce que je suis la reine des fellations, clama Meredith, coquine.

    Jamais je n’aurais agi comme ça avant, insista Derek.

    Normal ! riposta Meredith sur le ton de la plaisanterie. Tu ne me connaissais pas, avant.

    Derek la rappela à l’ordre. Sois sérieuse cinq minutes, s’il te plait.

    Meredith souffla. Qu’est-ce que tu essaies de me dire ? Que je te détourne du droit chemin ? Que c’est de ma faute ?

    Bon dieu non, s’écria Derek. Ce n’est la faute de personne. C’est seulement qu’on devient dingue quand on est ensemble et ça commence à être ingérable. Tout à l’heure, si Mark ne nous avait pas surpris, qui sait comment ça se serait terminé. Par terre dans le couloir ?

    Meredith rit doucement. Plutôt par terre dans ton bureau, après avoir refermé la porte.

    Tu as l’air de trouver ça normal, lui reprocha Derek.

    Je ne sais pas ce qui est normal ou pas, se défendit Meredith. Je ne me pose même pas la question. Je sais juste que j’ai envie de toi et que j’aime faire l’amour avec toi. Je refuse d’analyser ce qui se passe. Pour la première fois de ma vie, je suis spontanée, Derek. Tu ne peux pas me le reprocher.

    Mais je ne te reproche rien, voyons, certifia-t-il avec un ton rassurant. Je suis seulement inquiet.

    Meredith ouvrit de grands yeux étonnés. Inquiet ? Parce que nous aimons faire l’amour ? Mon dieu, tu es encore plus torturé que moi !

    Derek sourit malgré lui. Non, ce qui m’inquiète, c’est que nous ne faisons plus que ça au détriment de tout le reste. J’aime faire l’amour avec toi, Meredith, vraiment, assura-t-il avec fougue. Et tu me donnes un plaisir que je n’avais jamais imaginé. Mais… ça ne me suffit pas. Je veux autre chose.

    Quoi ?

    Il hésita quelques secondes à lui livrer le fond de sa pensée avant de se lancer. Je veux vieillir auprès de toi. Je veux passer les cent huit prochains hivers à tes côtés. Je veux être avec toi, totalement, pour toujours. Je te veux toi, tout entière, pas uniquement ton sexe. Je te veux avec ton âme et ton cœur. Meredith le regarda intensément sans un mot. Il sentit à nouveau l’inquiétude s’emparer de lui. Tout à coup, il fut tenté de lui dire d’oublier les paroles qu’il venait de prononcer, qu’il n’était qu’un imbécile toujours insatisfait, qu’elle pouvait être comme elle l’entendait pourvu qu’elle reste là, avec lui, pourvu qu’elle ne le quitte pas, surtout pas, pas encore, qu’il allait en mourir si elle s’en allait. Mais il résista à cette envie. Il fallait qu’il sache ce qu’elle avait au fond d’elle. Aussi dur cela soit-il !

    Derek, commença Meredith dans un murmure.


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  • La maison ? Quelle maison ? s’enquit Meredith avec des yeux brillants de curiosité. Derek se contenta de lui faire un clin d’œil. Main dans la main, ils suivirent le bagagiste à l’extérieur du bâtiment, empruntant un sentier sinueux qui leur fit traverser un jardin luxurieux orné de sculptures – le bagagiste leur indiqua qu’il y en avait cent et qu’elles étaient toutes signées par des artistes californiens renommés – en passant à côté de trois piscines et d’un court de tennis. Ils arrivèrent enfin devant une maison à deux étages.

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    Ils prirent l’escalier jusqu’à l’étage supérieur. Le bagagiste sortit une clé de sa poche et l’introduisit dans la serrure. Il poussa la porte et invita le couple à entrer. A peine avait-elle posé un pied à l’intérieur du salon que Meredith eut un sourire béat. Mon Dieu, souffla-t-elle. Sans prêter attention au bagagiste qui détaillait avec moult détails les avantages de la maison, elle fit lentement le tour de la pièce. Les murs peints en blanc, le plancher de chêne, les coussins au tissu coloré, des peintures abstraites et la cheminée, tout contribuait à créer une ambiance chaleureuse. L’espace d’une seconde, elle eut l’impression de visiter un appartement pour emménager avec Derek.

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    Elle sortit sur la terrasse et poussa un petit cri de ravissement quand elle découvrit la vue. Derek, viens voir. Le chirurgien remercia le bagagiste d’un sourire et lui glissa un billet dans la main avant de rejoindre la jeune fille. Elle l’attrapa par la main. Regarde, regarde comme c’est beau !

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    Derek s’accouda à la rambarde et l’enlaça par la taille, pour la prendre tout contre lui. Il se moquait bien de la beauté du paysage. La seule chose qui lui importait en ce moment, c’était de sentir la chaleur du corps de Meredith contre le sien. Malheureusement pour lui, elle l’entrainait déjà à nouveau à l’intérieur de la suite, pour visiter les autres pièces. La chambre avec la cheminée et le grand écran plat lui parut somptueuse mais elle fut encore plus impressionnée par la salle de bains pourvue d'une baignoire surdimensionnée et d'une douche à l'italienne. Les hôteliers avaient poussé le sens du détail jusqu’à fournir des chaussons moelleux et des peignoirs. Mais le plus ahurissant était sans aucun doute l’écran de télévision suspendu au mur, juste devant la baignoire.

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    Derek considérait les choses d’un œil plus froid. Les pièces étaient spacieuses et claires, l’ameublement moderne et élégant, la décoration raffinée mais sans ostentation, en un mot, tout était parfait. Il se dit qu’il avait fait le bon choix et qu’il n’aurait sans doute pas à regretter l’argent investi. Il en eut la certitude quand il repéra le jacuzzi sur la terrasse de la chambre. Voilà qui était vraiment intéressant. Il s’imagina aussitôt en train de câliner Meredith au milieu des bulles. Oui, décidément, il avait fait un choix très judicieux et les deux prochains jours s’annonçaient enchanteurs.

    Soudain, Meredith se retourna vers lui. Il n’y a qu’une seule chambre ?

    Il opina lentement de la tête avec un petit sourire. Je me suis dit que, comme on avait déjà dormi ensemble à Cloverdale, ça ne te poserait pas de problème. Mais au cas où, je peux dormir sur le canapé du salon.

    Ce ne sera pas la peine, répondit Meredith du tac au tac. Elle réalisa alors ce qu’elle venait de dire et ce que cela impliquait, et elle rougit. Je vais aller défaire mes bagages, indiqua-t-elle dans un souffle avant de se rendre dans le salon. Derek la suivit des yeux en souriant. 


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  • Derek, commença Meredith dans un murmure. Je ne sais pas… Je ne suis pas sûre… J’ai peur que tu m’en demandes trop, lâcha-t-elle enfin. Derek ferma les yeux pour qu’elle ne voie pas le désespoir qui l’envahissait. Consciente du mal qu’elle était en train de lui faire, la jeune femme essaya de s’expliquer. Je ne suis pas très à l’aise avec les mots. Faire l’amour avec toi souvent, n’importe où – sa voix s’étrangla - c’est ma façon de… c’est mon mode de communication pour le moment. Derek rouvrit les yeux croyant déceler une lueur d’espoir dans ce qu’elle venait de dire. Il la vit tellement perdue, les larmes coulant sur son visage, qu’il en fut bouleversé. Il voulut lui caresser la joue. Elle arrêta net son geste. Non, non, ne sois pas gentil avec moi, je ne le mérite pas.

    Il passa outre et, lui décochant un regard plein d’amour, posa délicatement la main sur sa joue droite. Bien sûr que si. Il enroula doucement son doigt dans une mèche de cheveux qui avait déserté la queue de cheval de son amante. Ce n’est pas parce que tu n’as pas les mêmes envies que moi que…

    Ce n’est pas ça, l’interrompit Meredith. Submergée par l’émotion, elle eut l’impression de manquer d’air. Je suis à toi de toutes les façons dont je suis capable. Tu veux mon âme et mon cœur ? Mais tu les as ! Tu les as toujours eus, depuis le premier jour. Elle essuya ses larmes du revers de sa main. Je… j’ai… j’ai envie de le crier tellement c’est fort mais les mots… Faire l’amour avec toi, c’est ma façon de te dire que je t’aime et que mon amour pour toi est immense… Exprimer ce que je ressens par des mots, je ne suis pas encore prête. Alors, c’est mon corps qui parle. Elle s’accrocha à Derek et se serra contre son torse. Je t’en prie, donne-moi une chance. Je suis sûre que j’y arriverai un jour. Ce n’est pas facile pour toi, j’en suis consciente. Bien souvent tu dois lire entre les lignes mais… ne me quitte pas, Derek, le supplia-t-elle. Je sais que je ne suis pas la femme dont tu avais rêvé mais…  

    Tais-toi, lui ordonna-t-il d’une voix sourde. Je ne veux pas vivre avec un rêve, une illusion. Je veux vivre avec toi, parce que tu es la femme que j’aime le plus au monde et que je ne me souviens même plus comment je vivais avant de te connaître. Tu es l’amour de ma vie et je ne sais plus respirer sans toi. Il l’embrassa, saisissant le délicat visage de son amie entre ses grandes mains.

    Elle ferma les yeux, dans l’attente de ce qui allait suivre, et glissa ses doigts dans les cheveux soyeux de Derek. Il introduisit doucement sa langue dans la bouche de sa partenaire. Ses lèvres étaient douces, patientes et elle adora quand il prit sa lèvre inférieure entre les siennes, la suçant comme un glaçon. Elle eut l’impression de fondre dans ses bras. Dans un premier temps, elle se laissa faire, profitant de chaque seconde, attentive aux millions de sensations qui parcouraient son corps. Ensuite, elle lui rendit ses baisers avec passion. Encouragé, Derek passa ses mains sous le tee-shirt de la jeune femme et alla décrocher l'agrafe de son soutien-gorge. Il lui enleva son haut pendant qu’elle-même lui ôtait son polo. Ils se caressèrent mutuellement le dos et le buste. Meredith frôla les tétons de son amant avec la paume de sa main. Elle prit son temps, tout à l’écoute des réactions du corps de son amoureux. Celui-ci enfouit son visage dans ses cheveux, respirant à plein poumon son odeur de camomille et de lavande. Il avait vainement essayé de ne pas montrer son désir tout de suite. Il voulait prendre son temps mais elle était trop belle, trop douce, trop ardente. Très vite, il avait senti son sexe durcir dans son pantalon et s’était maudit de réagir si rapidement.

    Sa main trouva un sein rond qu’il libéra de son enveloppe de dentelle. Il commença à embrasser la menue poitrine. Ses mains parcoururent les côtes de sa partenaire, descendirent le long de ses reins et passèrent dans le pantalon pour empoigner les fesses. Puis, elles en ressortirent pour le déboutonner. Derek s’agenouilla auprès de Meredith pour faire glisser son jean le long de ses jambes. Ensuite, il enleva le sien tandis que Meredith retirait son tanga. Sa nudité fit à Derek l'effet d'un coup de fouet et son pénis émergea du boxer tant il était excité. Les yeux brillants, il se plaça au-dessus d'elle et embrassa sa poitrine, qu’il lécha, suçant avec avidité ses tétons tout durcis, tout en caressant délicatement sa vulve. Meredith gémit. Elle le poussa sur le côté et abaissa son boxer. Ses doigts s’emparèrent immédiatement de sa verge. Derek ne la laissa pas faire. Il la prit contre lui et, à la force de ses muscles, se rétablit en position assise, avec elle à nouveau sur lui. Ils se dévorèrent des yeux de longues minutes. A son tour, il passa sa main sur sa vulve qui était déjà toute humide. Meredith trembla et lui, il gémit de la sentir si accueillante. Elle ne le laissa pas la caresser longtemps et vint se placer de telle façon que leurs sexes soient en contact. Elle saisit son membre aussi dur qu’une bout de bois et, se soulevant très légèrement, le fit entrer en elle, très lentement, presque millimètre par millimètre.

    Quand Derek fut totalement introduit en elle, il l’empêcha de bouger et promena ses mains sur ses fesses sur lesquelles il fit quelques mouvements circulaires et doux. Puis ses doigts remontèrent le long de son dos, pour revenir sur ses flancs et redessiner les courbes de sa modeste poitrine, avant de redescendre jusqu’à ses hanches pour pouvoir la soulever et commencer ses va-et-vient, qu’il maintint volontairement à un rythme extrêmement lent. C’était presque une torture pour lui mais il était prêt à en subir mille autres si cela devait apporter du plaisir à sa bien-aimée. Et le spectacle qu’il avait sous les yeux lui confirmait qu’il avait raison. La jeune femme agitait la tête de droite à gauche, d’avant en arrière. Elle se mordait les lèvres, ouvrait sa bouche pour laisser échapper un soupir, un gémissement ou encore chercher de l’air. Elle enfonçait ses ongles dans le dos ou les épaules de son amant. Avec ses mains, elle se caressait la poitrine, se titillait le clitoris ou tentait de caresser furtivement la base de son membre. Parfois, elle se penchait pour embrasser son cou ou son torse, ce qui faisait qu’elle accentuait la pression sur le pénis qui la fouillait. Oh ! Mon dieu ! haleta-t-elle. Je deviens folle. C’est si bon. Fais-moi jouir, Derek, je n’en peux plus.

    Sentant sa propre résistance fléchir, il ne se fit pas prier. Il se retira, le temps d’allonger Meredith et de suçoter à nouveau ses tétons droits et fiers. Elle lâcha un gémissement qui sembla venir des profondeurs de ses entrailles. A nouveau, elle saisit son imposant phallus et le présenta devant l’entrée de son intimité. D’une seule poussée, il la pénétra profondément et fit aussitôt d’amples allées et venues, ne pouvant plus maîtriser son ardeur. Elle serra ses genoux autour de lui et posa ses mains sur ses fesses, pour lui dicter le rythme de leur fusion. Leurs gémissements troublèrent le silence de la nuit. Soudain, il lâcha un râle étouffé et plaqua son visage contre son épaule. Il l’entendit respirer profondément. Il accéléra ses mouvements. Alors, elle cria. Son corps se cabra contre celui de son amant, sa poitrine s’offrant à sa bouche, tandis que son ventre se tendait. Ses contractions broyèrent sa verge tellement fort que c’en fut presque douloureux. Il continua ses va-et-vient jusqu’à ce qu’il se libère en elle.

    Il n’avait pas encore totalement récupéré son souffle qu’il prit appui sur ses bras pour pouvoir la regarder dans les yeux. C’est avec un soupçon d’inquiétude, mais un sourire attendrissant, qu’il lui posa une question dont il avait peur qu’elle la trouve incongrue en cet instant. Que dirais-tu de passer une semaine au soleil ?


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  • Lorsque Derek eut profité un peu du soleil sur la terrasse, il se rendit dans la chambre. Meredith était encore en train de défaire sa valise. Il remarqua immédiatement que la garde-robe débordait de tenues et qu’il y en avait encore sur le lit. Dis-moi, tu as l’intention de t’installer ici pour de bon ? demanda-t-il, un brin sarcastique, en s’appuyant au chambranle.

    Trop occupée à ranger ses affaires, Meredith ne l’avait pas entendu entrer et elle sursauta au son de sa voix. Quand elle se retourna, elle vit son regard moqueur posé sur la pile de ses vêtements. Comme je ne savais pas où on allait, j’ai pris un peu de tout, se justifia-t-elle, un peu embarrassée.

    Je vois ça. Derek aperçut alors, confortablement installé sur un oreiller, le lion de mer qu’il lui avait offert deux jours plus tôt. Et en plus, tu n’es pas venue seule.

    Interdit de te moquer de moi ! lança Meredith en pointant son index dans sa direction.

    Derek s’assit dans le fauteuil près de la fenêtre. Mais je ne me moque pas, assura-t-il. Les femmes que j’ai connues jusqu’à aujourd’hui n’aimaient que les bijoux. Toi, tu craques pour une peluche. Je trouve ça très mignon. Tu réussis à m’attendrir, Meredith, ajouta-t-il sur un ton subitement tendre. Il lui fit signe de s’approcher.

    Je sais que c’est puéril, reconnut-elle en allant vers lui. Mais j’aime bien m’endormir avec lui ; il me rassure. Elle saisit la main que Derek lui tendait. C’est un peu… c’est un peu comme si je m’endormais avec toi, avoua-t-elle dans un souffle.

    Il la fit asseoir sur ses genoux et l’enlaça par la taille. Je suis là maintenant, murmura-t-il en la regardant dans les yeux. Tu n’auras pas besoin de ton loup de mer pour t’endormir. Il plongea le nez dans son cou pour y déposer de petits baisers furtifs, tandis qu’il commençait à caresser sa jambe de la cheville au genou. Le fait d’être dans la chambre qu’ils allaient partager, leur proximité, le contact de la peau veloutée de Meredith, son parfum, tout cela intensifia le désir de Derek. Son sexe se raidit imperceptiblement.

    Quand Meredith sentit la main de Derek effleurer sa poitrine, elle comprit qu’il risquait de se passer des choses dont elle avait terriblement envie mais qu’elle appréhendait encore un peu. Elle voulut reculer l’échéance. Je me demande quand même ce qu’est devenu l’autre, dit-elle en essayant de s’écarter légèrement de son ami.

    Il la retint contre lui en passant un bras autour de sa taille. Je ne sais pas, chuchota-t-il. Ça n’a plus d’importance, tu as celui-ci maintenant. Il faufila la main sous le tissu de la robe de Meredith pour caresser sa cuisse.

    Je sais bien mais ce n’est pas la même chose, insista la jeune fille. Le premier, j’y attache vraiment une importance particulière. Ses yeux s’embuèrent de larmes. Je ne comprends pas ce qui a pu arriver.

    Derek sentit qu’elle était bouleversée et que cela ne lui servirait à rien d’insister pour le moment. Il retira sa main. Ne te mets pas dans un état pareil pour une peluche, l’implora-t-il. Je n’aime pas te voir triste. Il fut tenté de lui dire la vérité sur le sort que son ami avait réservé au jouet mais il s’en abstint, pour la ménager. Il devinait l’effet que cette révélation aurait sur elle. Je t’ai amenée ici pour que tu te détendes. Alors, ne pense plus à tout ça. Oublie tout, l’espace de ces deux jours. Oublie Crestwood, San Francisco, Sweet Dream, tes amis, cette peluche… Oublie tout ce qui n’est pas nous.

    Tu as raison. Meredith  se pelotonna contre lui avant de se mettre debout. Je vais finir de ranger mes affaires. Il voulut la retenir mais elle lui échappa avec un petit rire. Lorsqu’elle se pencha pour attraper un corsage qui se trouvait sur le lit, sa robe remonta sur l’arrière de ses cuisses. Ensuite, elle traversa la pièce et ses seins nus rythmèrent gaiement chacun de ses pas. Derek la suivit des yeux sans perdre une miette du spectacle de sa robe qui se relevait en dévoilant presque ses fesses. Et que dire de ses seins qui se balançaient doucement à chaque mouvement ! Le chirurgien saliva comme un enfant devant la vitrine d’un magasin de bonbons. Son érection qui s’était quelque peu calmée se manifesta à nouveau. Il s’enfonça dans son siège pour camoufler sa bosse.

    Après quelques minutes, Meredith se retourna vers lui. Voilà ! J’ai terminé ! clama-t-elle avec un accent de victoire.

    Qu’est-ce que tu veux faire maintenant ? lui demanda-t-il.

    Meredith fit une petite moue. Je ne sais pas. Ce que tu veux.

    Derek haussa les sourcils en souriant. Ce que je veux ? Il est encore un peu tôt pour ça, tu ne crois pas ?

    Meredith lui décocha un regard faussement sévère. Tu es vraiment infernal ! En plus… Elle se tut brusquement.

    En plus ? insista Derek avec une voix suave. Vas-y, dis ce que tu penses.

    Meredith secoua la tête. Derek la regarda fixement, avec son sourcil gauche relevé, et elle sut qu’il ne la lâcherait pas tant qu’elle n’aurait pas exprimé ce qu’elle avait sur le cœur. Tu n’arrêtes pas de dire ce genre de choses et tu me fais croire que… mais après, tu dis que tu veux juste…

    Derek lui coupa la parole. Je sais tout ce que je t’ai dit et je ne le redirai plus.

    Je ne veux pas revivre ce qui s’est passé à Cloverdale, déclara Meredith, le front buté.

    Ça n’arrivera pas, promit Derek. Il se leva du fauteuil et vint se mettre face à elle. Je regrette de ne pas avoir eu assez de cran ce soir-là. Mais si tu veux – il prit le visage de Meredith entre ses mains – ça sera différent cette fois.


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  • A une heure du matin, Cristina ne dormait pas encore. Tenue debout par l’insomnie, elle avait préféré trouver refuge dans la cuisine plutôt que de rester dans son lit, à essayer d’échapper aux gémissements qui venaient des chambres voisines. Si elle avait dû dévoiler le fond de sa pensée, la jeune femme aurait bien été obligée d’avouer qu’elle enviait ses amies d’être ainsi comblées par leur amoureux. Mais, en cet instant, elle aurait préféré mourir plutôt que de le reconnaître. Elle était dans l’obscurité la plus complète, en train de dévorer un pot de crème glacée Ben & Jerry format familial, qu’elle s’était acheté tout spécialement pour combler ses nuits blanches, quand elle entendit des bruits de pas dans l’escalier. Elle vit apparaître Meredith en pyjama.

    Tu ne dors pas, constata son amie.

    Toi non plus.

    Je viens chercher de l’eau. La pizza était trop épicée, je crois, et ça nous a donné soif. Meredith prit une bouteille dans le frigo mais, au lieu de remonter immédiatement, regarda avec convoitise le pot de glace dans lequel Cristina plongeait sa cuillère avec délectation. C’est quel parfum, ta glace ?

    Caramel et noix de pécan, répondit Cristina, la bouche pleine. Meredith alla chercher une cuillère dans le tiroir et vint s’asseoir près de son amie. A son tour, elle enfonça son couvert dans le pot pour en sortir une grosse quantité de crème. Elles restèrent ainsi pendant un bon moment, sans rien faire d’autre que manger. C’est Cristina qui rompit le silence. Toi, ça va ?

    Meredith fit oui de la tête et reprit une cuillérée. Derek veut m’emmener en vacances.

    Cristina regarda sa camarade avec perplexité. Pour quoi faire ?

    Meredith eut un petit rire. Pourquoi part-on en vacances, Cristina ? Pour se reposer, pour se détendre…

    Tu es fatiguée ? demanda Cristina avec de l’inquiétude dans la voix.

    Non, pas vraiment… Derek pense que ce serait bien pour nous, expliqua Meredith. Pour l’intimité, ce genre de truc, tu vois. On pourrait se parler…

    Vous ne pouvez pas vous parler ici, à Seattle ? s’étonna Cristina.

    Si, mais…

    Cristina ne la laissa pas aller plus loin. Je ne vois pas ce que vous allez faire en vacances que vous ne faites pas ici, dit-elle avec véhémence. Manger, parler, faire l’amour et dormir.

    Meredith replongea sa cuillère dans le pot de crème glacée. Derek dit que nous retrouver en tête-à-tête, ailleurs…

    Cristina jeta les yeux au ciel. Derek pense, Derek dit. Je me fous de Derek, s’emporta-t-elle. C’est toi qui m’intéresses… Tu as envie d’y aller, toi, à ce truc ? Elle prit un air écœuré. En vacances ?

    Je crois que oui, répondit Meredith en souriant.

    Mais… et l’hôpital… les patients… les interventions… ta carrière ? énuméra Cristina, complètement catastrophée.

    Nous ne partirons que quelques jours, tempéra Meredith. Le Seattle Grace ne va pas disparaître. Je retrouverai tout ça à mon retour.

    Cristina eut soudain l’air abattu. Je ne savais pas que tu aimais prendre des vacances.

    Meredith souleva un peu son épaule droite en faisant une grimace. Derek a l’air de tellement y tenir. Et moi, je me dis qu’un peu de soleil ne pourra pas me faire de tort.

    Tu parles ! Tu risques de te choper un mélanome, grommela Cristina, contrariée.

    Meredith lui donna un léger coup de coude dans les côtes. Je mettrai de l’écran total, Miss rabat-joie… Je vais partir en vacances avec lui, Cristina. Je l’aime.

    Ça, je m’en doutais un peu.

    Moi, il m’a fallu du temps pour en être certaine, reconnut Meredith, soudain pensive. Derek me comprend, il ne me juge pas, il m’accepte telle que je suis… Il ne me veut aucun mal. Au contraire, il cherche à m’aider et il est prêt à tout pour ça. Elle tourna vers sa camarade un regard ému. Je suis bien avec lui. Il me rend heureuse. Je me trouve même presque digne d’intérêt. C’est nouveau pour moi. Je crois qu’avec lui, je parviendrai un jour à ne plus être sombre et torturée.

    Tu es digne d’intérêt, Meredith, et tu l’as toujours été, même sans Derek, s’indigna Cristina. Elle se radoucit très vite. Mais je suis contente qu’il t’en ait fait prendre conscience… Finalement, il est peut-être aussi exceptionnel comme homme que comme chirurgien. A ce moment-là, elles entendirent un bruit de porte qui s’ouvre et la voix de Derek qui appelait Meredith depuis le palier du premier étage. Je retire ce que je viens de dire, soupira Cristina. Meredith rit et déposa sa cuillère. Après un dernier signe à son amie, elle sortit de la cuisine. Tu n’as rien oublié ? lui demanda Cristina en désignant du menton la bouteille qui trônait sur la table. Meredith gloussa, prit la bouteille et remonta en toute hâte. A nouveau seule dans l’obscurité de la cuisine, Cristina s’arrêta de manger et tendit l’oreille. Il ne lui fallut pas attendre bien longtemps pour que lui parviennent le bruit de rires étouffés puis, un peu après, les échos des gémissements et des grincements du lit. Elle sourit et replongea sa cuillère dans son pot de glace.


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