• Durant les deux jours qui suivirent, Meredith respecta scrupuleusement les consignes de Derek. Elle ne sauta aucun repas et se reposa beaucoup, allant se coucher tôt et faisant de longues siestes en journée. Elle en profita également pour passer du temps avec sa tante, avec qui elle fit de courtes promenades dans le quartier. Elles regardèrent aussi la télévision et feuilletèrent quelques albums de famille. Ellis Grey étant dans une bonne période, elle put raconter quelques anecdotes sur son frère, le père de Meredith, que celle-ci avait très peu connu et dont elle n’avait aucun souvenir.

    Quant à Derek, il ne rendit pas visite à sa patiente, contrairement à ce qu’elle avait espéré, mais il lui téléphona assez souvent pour prendre de ses nouvelles. Il ne fit aucune allusion à ce qui s’était passé entre eux, la dernière fois, et elle n’osa pas lui en parler. Elle avait bien trop peur qu’il annule leur week-end même s’il concluait chacun de ses appels par un suave, Je passe te chercher samedi, n’oublie pas, ou quelque chose du même genre.

    Le vendredi après-midi, Meredith, qui commençait à devenir nerveuse, se lança dans les préparatifs. Sur les conseils de Gloria, qui en avait entendu parler par sa fille, elle se rendit dans un petit institut de beauté qui se trouvait à quelques rues de la maison. L’endroit n’était pas très couru et l’esthéticienne fut heureuse d’accueillir cette nouvelle cliente qui désirait un programme complet. Après avoir profité d’un soin du corps agrémenté d’un massage relaxant, d’un soin du visage et d’une épilation jambes-maillot-sourcils, Meredith repartit avec un sentiment de satisfaction. Elle se sentait bien et en plus, l’esthéticienne était beaucoup plus sympathique et au moins aussi compétente que celle de l’institut de beauté d’Union Square, pour un tarif nettement moindre. Quand elle rentra chez elle, la jeune fille prit un long bain parfumé avec des huiles essentielles que lui avait rapportées Izzie.  

    Après le diner, vint le moment de sélectionner les tenues du week-end. Evidemment, Cristina et Izzie, qui étaient presque aussi excitées que leur amie, l’accompagnèrent dans sa chambre en qualité de conseillères. Elles s’assirent sur le lit tandis que Meredith, les mains posées sur ses hanches, examinait le contenu de sa penderie avec attention. Soudain, elle commença à sortir des vêtements qu’elle empila sur son lit. Cristina poussa Izzie du coude. Elle part pour deux jours ou pour deux mois ? demanda-t-elle en chuchotant.

    Izzie la regarda avec un air étonné. Pourquoi tu dis ça ?

    Tu ne vois pas tout ce qu’elle compte emporter ? lui fit remarquer son amie.

    Ben quoi ? C’est le strict nécessaire, répondit Izzie.

    Cristina ricana. Tout ça, le strict nécessaire pour seulement deux jours ? Vous êtes cinglées ! Meredith ne réagit pas. Elle hésitait entre un haut noir et un haut turquoise qu’elle finit par jeter tous les deux sur le lit. Izzie approuva d’un signe de tête. C’est ridicule, jugea Cristina.

    Non, ce n’est pas ridicule, intervint Meredith. Le problème, c’est que je ne sais pas où on va ni ce que Derek a l’intention de faire. Alors, je dois prévoir toutes les possibilités.

    Izzie se leva et vint se camper à côté de Meredith. Elle a raison, elle doit être parée à toute éventualité.

    Vous me faites marrer avec vos éventualités, se moqua Cristina. On sait très bien ce qui va se passer pendant ce week-end. Alors, à mon avis, ça ne sert à rien de s’encombrer. Des sous-vêtements de rechange et une brosse à dents devraient largement suffire.

    Je ne sais pas, dit Meredith, l’air soudain un peu découragé. Il m’a dit qu’il m’emmenait loin d’ici pour que je puisse me reposer. Je ne crois pas qu’il a l’intention de faire quoi que ce soit.

    Cristina leva les yeux au ciel. C’est pas possible d’être naïve à ce point ! Tu crois vraiment qu’il t’emmène en week-end pour te regarder dormir ?

    Oui, ça, j’ai des doutes aussi, déclara Izzie avec un petit sourire.

    Mais évidemment ! renchérit Cristina. Si tu te la joues fine, tu vas passer les deux prochains jours à poil, précisa-t-elle à l’intention de Meredith. C’est-ce que tu veux, non ? C’était dit trop crûment pour que Meredith réponde franchement. Cristina prit son silence pour une hésitation. Si ce n’est pas ce que tu veux, tu ferais mieux d’annuler ce week-end. Sinon, fonce et profite.

    Meredith baissa la tête avec un air buté. De toute façon, ça va se passer comme d’habitude. Il va vouloir et puis, il va changer d’avis au dernier moment.

    Eh bien, ne le laisse pas faire cette fois, lui conseilla Cristina. Prends le pouvoir.

    Izzie approuva d’un signe de tête. C’est vrai. Les hommes aussi aiment se sentir désirés. Il faut que tu montres à Derek que tu as envie de lui. Prends les choses en main, Meredith.

    Cristina leva son index en l’air. Rectification ! Prends sa chose en main. Elle et Izzie pouffèrent de rire.

    Rouge écarlate, Meredith vint s’asseoir au pied du lit. Je n’oserai jamais.

    Alors, prépare-toi à rester vierge toute ta vie ! répliqua Cristina, agacée par la timidité de sa camarade. Et aussi à le voir filer avec une autre, parce que ce mec, il n’est pas du genre à supporter la frustration très longtemps, si tu veux mon avis.


    4 commentaires
  • Derek freina immédiatement la cadence et fit des allées et venues beaucoup plus lentes, mais plus profondes, se tordant les lèvres à chaque mouvement. Les yeux brillants, il continua longtemps, changeant le rythme très souvent pour pouvoir tenir à l’infini. Des gouttes de sueurs commencèrent à perler dans sa nuque pour glisser le long de son torse et atterrir finalement sur la poitrine de Meredith. Lorsqu’il la vit poser une main sur son clitoris et le secouer frénétiquement, il intensifia son rythme de pénétration. Leurs corps claquèrent l’un contre l’autre. Elle s’agrippa aux draps, écarta au maximum ses jambes qu’elle replia pour prendre appui plus solidement sur le matelas, et souleva son bassin pour mieux aller à sa rencontre. Elle ferma les yeux. Elle le sentait déjà qui prenait toute la place, là, à l’intérieur d’elle, mais elle voulait l’avoir plus, toujours plus. Elle l’encouragea. Continue… Ne t’arrête pas… C’est trop bon… Vas-y… Prends-moi à fond… Baise-moi, mon amour, baise-moi. Il n’y avait plus de barrière, plus de limite, ni dans ses paroles, ni dans ses attitudes.

    Derek crut que l’excitation allait le rendre fou. Meredith criait à chaque fois qu’il touchait le fond de son vagin et, plus elle criait, plus il s’enfonçait. Au bout de longues minutes brûlantes d’intensité, il sentit leur orgasme venir. Il colla sa bouche à l’oreille de la jeune femme. Ouvre les yeux, regarde-moi… Je veux que tu me voies jouir en toi… et moi, je veux voir le plaisir t’envahir. Elle lui obéit. Il se redressa et la posséda plus profondément, plus rapidement. Leurs yeux restèrent scotchés. Tu es vraiment magnifique, parvint-il à articuler. Tout à coup, à l’approche de l’apothéose, leur souffle s’arrêta. Ils hurlèrent leur plaisir à la face du monde quand il éjacula avec force en elle.

    Epuisé, Derek se laissa tomber sur les seins de Meredith. Elle mit ses bras autour de lui et ceintura ses hanches avec ses jambes, les serrant fortement pour l’empêcher de se retirer. Ne pars pas… Reste encore un peu. Elle aimait ce moment qui suit la jouissance, le calme après la tempête, la béatitude après l’extase suprême, deux corps fondus l’un dans l’autre qui ne veulent plus se quitter.

    Derek enfouit son visage dans les cheveux de son amie. Ne t’inquiète pas. Dans l’état où tu m’as mis, je n’irais pas loin de toute façon. Meredith rit et son rire provoqua une nouvelle contraction de ses muscles autour du sexe de Derek. Il poussa un petit cri. Pitié ! l’implora-t-il. Pas question de recommencer tout de suite ! Je n’ai plus vingt ans, tu sais.

    Voilà ce que c’est que de coucher avec un vieux ! haleta-t-elle. Ils se mirent à rire. A leur grand regret, le pénis fut expulsé de son refuge. Non, geignit Meredith tandis que Derek poussait un long soupir.

    Je t’avais prévenue ! Il ne faut plus espérer de miracles à mon âge, lui fit-il remarquer avec humour.

    Menteur ! dit-elle tendrement. Des miracles, tu en fais tout le temps. Que j’aie autant de plaisir à chaque fois qu’on fait l’amour, c’est un miracle. Que tu sois toujours amoureux de moi, malgré tout, c’est un miracle.

    Emu, Derek lui sourit amoureusement en lui caressant la joue. Toute notre relation est un miracle, renchérit-il. T’avoir rencontrée dans ce bar où je n’étais pas censé aller, t’avoir retrouvée le lendemain à l’hôpital quand je pensais ne plus jamais te revoir, être tombé amoureux de toi alors que je croyais ne jamais me remettre d’Addison, le plaisir que tu me donnes… Tu es mon miracle, Meredith. Je t’aime tellement, ajouta-t-il d’une voix éraillée par l’émotion. Je sais que ces derniers temps, je le dis souvent mais c’est la vérité. Je veux que tu en sois sûre. Je n’avais jamais éprouvé des sentiments comme ça avant toi et je sais que, quoiqu’il arrive entre nous, je n’en éprouverai plus jamais de pareils.

    Il n’arrivera rien, Derek. Je suis là et je t’aime moi aussi. Regarde-moi. Meredith enserra le visage de son ami entre ses mains. Tu es le premier, tu te souviens ?

    Toi aussi, tu es la première… Si, si, je te le jure, insista Derek devant le regard moqueur qu’elle lui lançait. Je veux dire… je pourrais encore vivre dix, vingt, cent vies, je sais que plus jamais, je ne retrouverais cet amour et cette sensation de totale plénitude que j’ai découverts avec toi.

    Je suis un bon coup, alors ? demanda Meredith en souriant. Comment disais-tu tout à l’heure ? La tornade ?

    Non, non. Derek sourit en voyant son air scandalisé. Enfin, oui, bien entendu, le coup du siècle même, crois-moi, mais ça ne se limite pas à ça. C’est bien au-delà… Il y a ce plaisir physique… phénoménal, c’est certain… à chaque fois comme une explosion des sens qui me fait perdre toute notion de la réalité. Meredith rosit de satisfaction. Mais, au-delà de nos corps, poursuivit Derek, ce qui est le plus important, c’est ce qu’il y a dans nos cœurs. C’est notre amour… C’est… c’est tout ce qui fait que nous sommes…

    C’est Meredith qui termina la phrase. Des âmes sœurs ?

    Oui, j’en suis convaincu.

    Ce soir, moi aussi, murmura-t-elle.


    4 commentaires
  • Mais je suis d’accord pour coucher avec lui, cria Meredith avec des yeux pleins de larmes, parce qu’elle trouvait injuste les reproches que lui faisait son amie. J’en ai envie mais je ne veux pas qu’il pense que je suis une Marie-couche-toi-là qui se jette à sa tête.

    Tu es encore vierge à vingt ans, Meredith, lui rappela sèchement Cristina. S’il pense ça, c’est qu’il est malade.

    Izzie lui fit les gros yeux avant d’aller s’asseoir à côté de Meredith. Il ne s’agit pas de te jeter à sa tête, Mer, mais il faut que tu lui fasses comprendre de façon subtile que tu es prête et que c’est avec lui que tu veux vivre ta première fois.

    Il le sait, je le lui ai déjà dit, grommela Meredith.

    Tu dois arrêter de parler et agir, recommanda Cristina avec assurance. Il faut que tu le mettes dans un état où il ne sera plus capable de réfléchir.

    Oui, il faut que tu le fasses craquer, ajouta Izzie.

    Et je fais ça comment ? demanda Meredith. Je ne suis pas comme vous, moi. Je ne sais pas comment faire.

    Izzie se leva d’un bond. Alors pour commencer, les fringues ! Contrairement à ce que dit Cristina, c’est très important. Elle se mit à fouiller dans la pile de vêtements que Meredith avait préparés sur le lit, pour sélectionner ceux qui lui semblait les plus appropriés. Ça, oui… ça, non… ça, non plus… ça, c’est parfait… Elle releva la tête vers son amie. Comme tu ne sais pas où tu vas, pour le soir, il te faut une robe noire toute simple. Avec ça, tu ne peux pas te tromper. Tu en as une ? Meredith fit signe que non. Attends, je reviens, annonça Izzie avant de quitter la chambre en courant.

    Misère, soupira Cristina en s’allongeant sur le dos, tandis que Meredith entreprenait de remettre dans sa garde-robe tous les vêtements qu’Izzie avait éliminés.

    Quelques minutes plus tard, celle-ci faisait sa réapparition. Voilà, c’est exactement ce qu’il te faut, dit-elle en tendant une robe noire à Meredith. Courte, fluide, à fines bretelles.

    Et surtout facile à enlever, conclut Cristina. Meredith piqua un fard. Ses amies éclatèrent de rire.

    Izzie jeta d’autres tenues sur le lit. Je t’ai apporté des bikinis aussi, on ne sait jamais. Elle en exhiba un, tout rose avec un large décolleté devant et un mini string. Regarde celui-là, je viens de l’acheter, il n’est pas magnifique ? Meredith acquiesça en pensant qu’elle n’oserait jamais le porter. Et une nuisette hyper sexy ! proclama triomphalement Izzie en montrant une nuisette rouge transparente avec des froufrous sur la poitrine et un grand ruban de satin au centre. A nouveau, Meredith pensa que ce n’était pas son style mais pour ne pas vexer son amie, elle prit la nuisette et la posa sur la pile des vêtements à emporter.

    Pour quoi faire, la nuisette ? s’enquit Cristina sur un ton railleur. Ils vont dormir tout nus et même, avec de la chance, ils ne vont pas dormir du tout. Ça ne sert à rien de s’encombrer. Une fois de plus, Izzie et elle gloussèrent. Mais bon, le défilé de mode, c’est bien, mais c’est pas suffisant, reprit Cristina. Il y a l’attitude aussi.

    Oui, les regards, les sourires, énuméra Izzie.

    Cristina se mit debout et attrapa Izzie par le bras pour la placer à côté d’elle. Et quand tu es près de lui, il faut que tu le frôles comme ça. Elle passa devant Izzie en faisant en sorte que leurs poitrines se touchent. Elles étaient tellement drôles que Meredith ne put s’empêcher de sourire.

    Izzie s’esclaffa. Evidemment, faut faire ça avec un grand décolleté. Et aussi, un bon truc, demain, pour le voyage, tu choisis une robe courte et dans la voiture, tu t’assieds légèrement en biais et là, tu t’appuies nonchalamment contre la vitre… comme ça. Elle s’assit sur le lit pour mimer la pose, dont Meredith se demanda ce qu’elle avait d’émoustillant.

    Cristina prit le relais. Après, tu inclines légèrement ton siège en arrière et tu mets tes pieds sur le tableau de bord… comme ça. Elle joignit le geste à la parole. Et Derek aura une vue plongeante sur tes cuisses. Izzie applaudit.

    Je ne peux pas faire ça ! protesta Meredith.

    Tu peux si tu veux, riposta Cristina. Et tu veux !

    Izzie sortit de la penderie une petite robe bain de soleil rouge aux fines bretelles qui se croisaient dans le dos. Tiens ! C’est exactement ce qu’il te faut pour demain !

    Et bien sûr, tu ne mets pas de soutien-gorge ! ordonna Cristina.

    Au point où j’en suis, soupira Meredith

    Izzie se mit à rire. Y a pire que ça, va !

    Et pense à l’état dans lequel ton Derek sera, ajouta Cristina. On sait comment sont les mecs. Imaginer les excite plus que voir. Si avec tout ça, il ne te saute pas dessus avant la fin du week-end, je rentre dans les ordres.


    3 commentaires
  • Derek et Meredith s’éveillèrent courbatus, mais heureux. Après une douche prise ensemble pendant laquelle ils eurent du mal à résister à leur désir, et un rapide petit déjeuner englouti les yeux dans les yeux, ils se rendirent au Seattle Grace. Ils ne se décollèrent l’un de l’autre qu’à la sortie de l’ascenseur. À cause des regards curieux posés sur eux, Derek jugea préférable de ne pas embrasser son amie et se contenta, à regret, de frôler sa joue en lui étreignant la main. Il la regarda qui s’en allait le pas léger vers les vestiaires des résidents. A la voir si sereine, il se dit que, quoiqu’il puisse arriver, la journée allait être belle.

    Meredith entra dans les vestiaires encore déserts. Après avoir revêtu ses vêtements de travail, elle s’assit sur le banc et s’abîma dans ses pensées. Elle se remémora son week-end et ne se rendit pas compte que son visage se fendait d’un sourire béat, de même qu’elle n’entendit pas la porte s’ouvrir. Aussi sursauta-t-elle quand elle entendit Cristina l’apostropher. Tu as gagné à la Loterie ?

    Tu m’as fait peur ! s’exclama Meredith. Pourquoi tu me demandes ça ?

    Cristina claqua la porte derrière elle. Parce que depuis cinq minutes, tu es là, avec ce stupide sourire ébahi…

    Oh ! Tu es là depuis cinq minutes ? Meredith fit une grimace à son amie. Non, je n’ai pas gagné. Je n’ai pas joué d’ailleurs. Désolée.

    Inutile de demander si ton week-end s’est bien passé, ironisa Cristina.

    Et le tien ?

    Cristina haussa les épaules. À part les miaulements d’Izzie et Alex, ça pouvait aller. Elle fronça légèrement les sourcils. Dis-moi, là où vous étiez, il n’y avait pas de réception pour les portables ?

    Meredith parut étonnée par la question. Si, si… enfin je crois. Pourquoi ?

    Hier soir, je t’ai appelée et tu n’as pas répondu.

    Meredith se rappela alors la scène de la veille, lorsqu’elle avait choisi de ne pas répondre à l’appel de son amie pour pouvoir continuer à batifoler avec Derek. Ah oui… hier soir… En fait, on était déjà rentré à la caravane. Elle afficha une mine embarrassée. J’ai entendu mon téléphone sonner mais je n’ai pas pu décrocher… J’étais occupée.

    Je vois, dit Cristina, sarcastique. Je ne te demanderai pas à quoi.

    Meredith sourit. Ton appel, c’était important ?

    Ça ne l’est plus… Tu as pêché beaucoup de poissons ? se renseigna Cristina, un peu dépitée que sa camarade n’insiste pas pour lui livrer tous les détails de son escapade.

    Aucun ! Je ne suis pas très douée, pour tout dire. Alors je n’ai pas insisté. L’image de Derek lui faisant l’amour contre l’arbre au bord du cours d’eau, s’imposa à Meredith et la fit rosir. J’avais ferré un poisson bien plus gros que ceux qu’on trouve dans les rivières. Elle éclata de rire.

    Cristina la regarda d’un air vaguement dégoûté. Meredith ! s’écria-t-elle comme si son amie venait de proférer la pire des insanités. Ne dis plus rien. Je ne veux pas savoir… Mais qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air tellement heureuse, ou tellement excitée, je ne sais pas. J’ai l’impression de ne plus savoir qui tu es, se plaignit-elle.  

    Meredith sourit. Peut-être que je ne suis plus tout à fait la même, admit-elle.

    Eh bien, moi, ça ne me plait pas ! s’énerva Cristina. Je ne veux pas de cette fille rayonnante et joyeuse. Je veux retrouver ma Meredith, celle qui est sombre et torturée.

    Cristina, soupira Meredith. Pour la toute première fois de ma vie, je suis heureuse, sans réserve, sans remords. Je suis amoureuse et heureuse. Tu devrais être contente pour moi.

    Pourvu que ça dure ! grogna Cristina. 

    Ça ne pourra que durer. Derek est un homme exceptionnel, c’est toi qui l’as dit.

    J’ai dit qu’il était un chirurgien exceptionnel, corrigea Cristina. Quant à l’homme, je le connais à peine et je ne tiens pas à le connaître plus que ça.

    Le visage de Meredith se barra d’un énorme sourire. Il est… phénoménal ! Avec lui, je…

    Meredith ! couina Cristina. Tu es sourde ? Je viens de dire que je ne voulais rien savoir.

    Tu es ma meilleure amie, lui rappela Meredith. Si je ne peux pas parler de ça avec toi, avec qui je pourrais ?

    Tu veux mon aide pour régler un problème ? demanda Cristina sur un ton sec.

    Meredith secoua la tête. Non, du tout.

    Alors, de quoi veux-tu parler ? l’agressa Cristina. Du fait que tu prends ton pied avec Shepherd ? Je le sais déjà. Vous faites suffisamment de bruit pour que toute la ville soit au courant.

    On dirait que ça te contrarie, lui fit remarquer gentiment Meredith que rien n’arrivait à démonter.

    Cristina eut une moue légèrement méprisante. Si toi, ça te va. Mais je ne vois pas l’utilité d’en parler. Si c’est si bien que ça, il n’y a rien à en dire. Juste à le faire et le refaire, mais ça, à mon avis, vous ne vous en privez pas.

    Meredith insista pourtant. C’est que… tu vois… d’habitude, je suis réservée. Je n’aime pas montrer ce que j’éprouve, même dans ces moments-là. Cristina ricana mais s’abstint d’en dire plus lorsqu’elle vit le regard noir de son amie. Mais avec Derek, je ne maîtrise plus rien, reprit Meredith. A chaque fois, je pense que j’ai atteint mes limites et finalement je m’aperçois que je n’en ai aucune. J’en veux toujours plus… Je crois que je suis devenue dépendante sexuelle, geignit-elle.

    Tu sais qu’il y a des programmes très efficaces pour guérir ce genre d’addiction, se moqua Cristina.

    Meredith regarda son amie avec désolation. On va m’appeler McWhory, maintenant.

    Cristina souffla bruyamment. Meredith, je ne vois pas où est le problème. Tu fais partie du meilleur programme de chirurgie du pays. Tu es une résidente amoureuse d’un éminent neurochirurgien qui est fou de toi. Vous atteignez l’orgasme à chaque fois que vous vous regardez. Vous vous éclatez au lit. Elle jeta ses bras en l’air. De quoi te plains-tu ?

    Tu ne trouves pas que je suis McWhory, alors ? demanda Meredith d’une toute petite voix.

    Tout juste McBitchy… un peu. Cristina eut l’air écœuré en voyant le sourire éclatant de son amie. Beurk… tu me donnes envie de vomir… Bon, ça y est ? On peut aller travailler maintenant ?


    3 commentaires
  • Les deux jeunes femmes furent happées, tout comme leurs collègues, par la frénésie qui régnait dans l’hôpital et n’eurent plus guère le temps d’échanger des considérations sur leurs vies privées. Il était environ 14 heures lorsque Meredith fut bipée. Elle regarda le message et vit qu’il émanait de Derek. Il lui demandait de passer à son bureau. Le visage de la jeune femme s’illumina et après avoir vérifié que sa présence n’était pas indispensable dans le service, elle courut retrouver son bien-aimé.

    Quand elle pénétra dans la pièce, il était au téléphone, en pleine conversation avec un collègue du Mercy West, échangeant avec lui des informations sur un patient qui venait d’y être transféré. Il avait le front barré de plis de contrariété mais il se détendit illico quand il vit entrer la jeune femme. Tout sourire, il lui fit signe de prendre un siège. Pendant que son interlocuteur lui parlait, il fit des grimaces pour exprimer l’ennui qu’il ressentait à l’écouter. Ensuite, les yeux pleins de tendresse, il mima avec les lèvres, sans émettre de son, des baisers et des mots d’amour, ce qui donna à Meredith la certitude qu’il n’était pas très attentif à ce qu’on lui racontait de l’autre côté du fil.

    Toutes ces mimiques et ces regards alanguis mirent le feu aux sens de la résidente. Une douce chaleur envahit soudain son bas-ventre. Bien entendu, elle était parfaitement consciente que le moment était mal choisi, mais l’envie montait en elle, inexorablement. Elle comprit que rien ne pourrait étancher sa soif, si ce n’était Derek. Elle patienta encore un peu mais, comme la discussion semblait devoir s’éterniser, elle cessa d’être raisonnable et décida de tester le pouvoir qu’elle avait sur lui. Elle se leva de son fauteuil, contourna le bureau et s’accroupit devant Derek. Devinant ce qu’elle comptait entreprendre, celui-ci lui fit part de sa désapprobation en secouant vigoureusement la tête et en lui faisant les gros yeux. Meredith ne se laissa pas impressionner et défit le nœud du pantalon de Derek. Comme elle ne réussissait pas à l’abaisser, elle adressa à son amant un regard implorant. Il sentit sa détermination s’évanouir sur le champ et ne résista plus, que du contraire, puisque tout en continuant sa conversation, il souleva légèrement ses fesses pour qu’elle puisse lui enlever son vêtement. Lorsqu’elle vit apparaître son sexe dans un état déjà plus qu’intéressant, elle sourit et humecta ses lèvres, de façon fort suggestive, avec le bout de sa langue. Derek déglutit péniblement. Sa bouche devint instantanément aussi sèche que le désert de Gobi. Il se prépara à profiter de ce moment délicieux certes, mais, il le savait aussi, difficile, compte tenu des circonstances.

    Sans plus prêter d’attention à ce que son interlocuteur lui disait, il regarda Meredith jouer du bout des doigts sur sa verge puis, comme la réaction n’était pas à la hauteur de ses espérances, enrouler ses doigts tout autour et entamer un mouvement plus énergique. Il en trembla. Aussitôt, il prétexta auprès de son correspondant une intervention urgente et inopinée pour mettre fin abruptement à leur discussion. Il n’avait pas sitôt raccroché le combiné téléphonique qu’il soulevait son amie pour échanger avec elle un baiser plus que fougueux, avant de la repousser doucement pour qu’elle reprenne sa position initiale.

    Elle le masturbait depuis un certain temps et allait passer à la vitesse supérieure lorsqu’elle fut arrêtée net dans son élan par un coup frappé à la porte. Derek n’eut que le temps de la pousser en-dessous du bureau, pour la cacher entre ses jambes, avant que la secrétaire de Richard n’entre pour lui faire signer du courrier. Malheureusement pour le chirurgien, il y en avait beaucoup. Il commença à les parapher sans prendre même la peine de les lire. Mais Patricia, qui entre temps s’était assise devant lui, lui signala que le Dr Webber tenait à connaître ses observations sur chaque cas et qu’il devait donc les annoter. Dépité, Derek se sentit obligé de prêter un minimum d’attention à ce qu’il faisait. Mais à l’impossible, nul n’est tenu. Pendant qu’il reprenait la première note pour la lire, il sentit une main s’emparer à nouveau de son pénis. Il sursauta et ses doigts se crispèrent sur le papier, ce qui eut pour effet de le froisser. Il tenta de garder son sang-froid lorsque les lèvres de Meredith frôlèrent son sexe sur toute sa longueur et en embrassèrent l’extrémité, mais il eut l’impression de devenir blanc comme un linge quand elles l’avalèrent avec gourmandise. Il essaya tant bien que mal de dissuader Meredith de poursuivre en lui donnant de petits coups de genoux qu’il fit le plus discrètement possible. Elle s’arrêta effectivement mais reprit son membre au creux de sa main et entama des va-et-vient de plus en plus rapides.

    Il sembla à Derek que Patricia le dévisageait curieusement. Il préféra écourter cette situation qui risquait de devenir compromettante et demanda à la secrétaire, plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu, de le laisser, prétextant que les dossiers que Richard lui soumettaient exigeaient qu’il prenne le temps de la réflexion. Il les lui apporterait lui-même dès qu’il en aurait terminé. Patricia était à peine hors de la pièce qu’il laissa échapper la pression sous forme d’un profond gémissement. Ensuite, il tira sur les bras de Meredith pour la relever. Tu es folle. Si jamais elle t’avait vue… Ça va trop loin… Nous devrions être plus prudents.

    Nous ne faisons rien de mal… enfin, pas vraiment, dit-elle avec un sourire coquin.

    Peu importe que ce soit bien ou mal. Je n’ai pas envie qu’on nous surprenne dans ce genre de situation.

    Qu’à cela ne tienne ! Meredith se leva et alla fermer la porte à clé. Elle revint vers lui avec un grand sourire. Sa mine gourmande fit rire Derek. Il la prit sur ses genoux et ils s’embrassèrent jusqu’à ce qu’elle se penche à nouveau, attrape son phallus encore raide dans sa main ferme, le redresse et l’engloutisse au fond de sa gorge. Elle revint sur le gland et en téta seulement le bout. De temps en temps, pour laisser ses lèvres se reposer, sa main prenait le relais et le branlait fortement. Elle y prenait du plaisir, il le voyait, et ça intensifiait sa propre volupté.


    4 commentaires