• C’est avec un peu d’appréhension que Meredith le laissa faire. Elle avait l’impression de brûler les étapes mais elle se disait qu’elle ne retiendrait pas un homme comme Derek, qui avait tellement d’opportunités, avec seulement quelques baisers. Cependant, elle n’éprouvait aucune contrainte. Rien de ce qui était en train de se passer ne se faisait contre son gré et elle en appréciait chaque seconde car, pour être honnête, ces caresses étaient une vraie révélation pour elle. Elles faisaient naitre une foule de sensations bien plus fortes que ne l’avaient fait les baisers de Derek. Et très vite, elle oublia ses craintes, elle oublia tout pour se laisser totalement emporter par ce qu’elle ressentait. Ravi de cet abandon, Derek prit les mains de la jeune fille dans les siennes, en nouant leurs doigts, pour lui relever les bras au-dessus de la tête. Il mit fin aux baisers pour aller enfouir son nez entre les seins de Meredith. Très doucement, passant de l’un à l’autre, il déposa de petits bécots tout autour des rondeurs, se rapprochant petit à petit des pointes qui s’étaient dressées vers lui. Dans le même temps, il libéra sa main droite pour la poser délicatement sur la hanche de sa partenaire et la faire ensuite glisser imperceptiblement jusqu’à son mont de Vénus.

    Lorsque Meredith sentit que les doigts de Derek écartaient légèrement la culotte de son bikini pour se faufiler en-dessous, une sonnette d’alarme retentit dans sa tête. Ça allait beaucoup trop vite et elle n’était pas certaine d’être déjà prête pour ça. Elle était terriblement attirée par Derek, et sans doute était-elle en train d’en tomber follement amoureuse, mais ils n’avaient échangé que quelques baisers et surtout, compte tenu de ce qui s’était déjà passé entre eux, elle n’avait pas suffisamment confiance que pour se donner à lui. De plus, elle ne voulait que sa première fois se déroule sur une plage, aussi jolie soit-elle. Elle repoussa donc le chirurgien d’une main ferme. Non, arrête, dit-elle en saisissant un bout de la serviette de bain pour se recouvrir. En se redressant, elle croisa le regard presque égaré de Derek. Pas comme ça, murmura-t-elle, gênée et un peu inquiète qu’il la prenne pour une allumeuse.

    Ces derniers mots firent prendre conscience à Derek de ce qu’il avait failli faire. Excuse-moi… Je n’aurais pas dû…

    Tu n’as pas à t’excuser… Je n’ai rien fait que je n’avais pas envie de faire, avoua Meredith dans un souffle, en renouant les cordons du haut de son bikini.

    Je sais mais j’ai promis d’être ton ami, lui rappela Derek, qui n’osait presque plus la regarder de peur de ne pas savoir résister à son désir. Je m’étais juré… Mais tu es si belle et je n’ai pas pu me contrôler. Il prit une grande inspiration. On ferait mieux d’y aller, décréta-t-il se relevant. Ce fut une vraie douche froide pour Meredith. Comment pouvait-il jouer une fois encore la carte de l’amitié après ce qui venait de se passer ? De qui se moquait-il ? Le visage fermé, elle enfila sa robe et jeta ses affaires dans son sac. Ensuite, elle se mit debout en ignorant la main que Derek lui tendait pour l’aider à se relever. Il comprit qu’elle lui en voulait. Meredith….

    Laisse tomber ! ordonna-t-elle sur un ton sec, tout en remettant ses sandales.

    Non, il faut que je te dise, insista Derek. Si ça ne tenait qu’à moi… Pourquoi s’obstinait-elle à ne pas comprendre qu’il mourait d’envie de coucher avec elle mais qu’il était contraint d’y renoncer pour son bien à elle ?

    Meredith releva la tête brusquement. Et ça tient à qui ? demanda-t-elle, légèrement agressive. S’il avait tellement envie d’être avec elle, s’il voulait vraiment qu’une relation naisse entre eux, pourquoi agissait-il comme si quelqu’un ou quelque chose l’en empêchait ?

    Derek ne sut que répondre. Elle avait raison. C’était lui qui avait toutes les cartes en main et qui refusait de les distribuer. Il soupira. Ce n’est pas aussi simple.

    Cette fois, Meredith ne réagit plus. Ils retournèrent à la voiture sans se dire un mot. A peine Derek avait-il démarré que la jeune fille fermait les yeux et faisait semblant de dormir. Elle était partagée entre la colère et la tristesse. Quand Derek cesserait-il de jouer avec ses sentiments en soufflant le froid et le chaud ? Quand admettrait-il que cette histoire d’amitié était stupide, étant donné qu’il ne pouvait s’empêcher de lui manifester son intérêt d’une façon qui était bien plus qu’amicale ? Ou bien était-il encore en train de s’amuser à ses dépens ? A cette idée, elle sentit ses yeux s’emplir de larmes. Ne voulant pas que celles-ci s’écoulent sur ses joues et que Derek s’en aperçoive, elle serra ses paupières avec force, en espérant que le voyage de retour ne serait pas trop long. Elle avait envie d’être seule pour pouvoir laisser son chagrin s’exprimer.  

    Quant à Derek, il se sentait coupable d’avoir une fois encore failli à sa parole et d’avoir ainsi blessé Meredith. D’un autre côté, il était soulagé qu’elle se soit endormie ou plus vraisemblablement qu’elle fasse semblant. Cela lui évitait de devoir trouver de nouveaux arguments pour expliquer son comportement. Car que lui dire ? Qu’avec elle, il se sentait comme un funambule sur son fil, en équilibre précaire ? Que, pour la première fois de sa vie, il perdait le contrôle ? Qu’il aurait été bien incapable de mettre un nom sur les sentiments divers qui l’envahissaient ? Comment lui parler de tout ça alors qu’il n’avait même pas l’amorce d’une réponse à toutes ces questions ?

    Il était tard lorsqu’ils arrivèrent à San Francisco. La voiture était à peine garée que Meredith voulut en sortir mais Derek la retint. J’espère que tu as passé une bonne journée. Elle acquiesça d’un signe de tête en évitant de le regarder, pour qu’il ne voie pas les larmes qui menaçaient de jaillir. Il devina qu’elle était malheureuse. Meredith, écoute… Elle se tourna vers lui et il comprit qu’il ne devait pas insister sous peine de la voir éclater en sanglots. Il prit un petit calepin dans sa boite à gants et en retira une feuille sur laquelle il nota une série de chiffres. Voilà, c’est mon numéro de téléphone, dit-il en lui tendant la petite feuille de papier. Si tu as besoin de quoi que ce soit, d’un ami à qui parler… je serai toujours là pour toi. Meredith prit le papier avec l’horrible impression que Derek était en train de lui faire ses adieux. Elle sentit une boule se former dans son ventre et sa gorge se nouer. Elle eut peur de s’effondrer devant Derek et sortit de la voiture pour courir jusqu’à la maison.


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  • A l’heure du déjeuner, Derek entra dans la cafétéria et aperçut Meredith, attablée avec ses amis. Il la regarda pendant quelques minutes et, à nouveau, ressentit la petite pointe de jalousie qu’il éprouvait à chaque fois qu’il la voyait si complice avec d’autres que lui. Il réprima un soupir et se dirigea vers elle. Bonjour, tout le monde. Bon appétit. Il se pencha vers Meredith et embrassa ses cheveux. Je peux m’asseoir avec vous ?

    Vous êtes le bienvenu, Doc, répondit Alex, en lui faisant un clin d’œil.

    Non, non, ne t’assieds pas, dit Meredith en se levant. Nous allons nous installer à une autre table. Sous les yeux éberlués de Derek et de ses camarades, elle prit son plateau et alla s’asseoir un peu plus loin.

    Derek haussa les épaules en guise d’excuse et la rejoignit. Tu sais, tu n’es pas obligée de…

    Je ne me sens pas obligée, j’en ai envie. J’ai envie de manger avec toi, en tête-à-tête, lui dit Meredith avec un sourire charmeur. En plus, j’ai plein de choses à te raconter.

    Il s’est passé tant de choses depuis ce matin ? demanda Derek avec amusement.

    Non, cette nuit, à la maison, pendant notre absence.

    Derek rit de la voir si excitée. Parle donc, commère.

    Izzie et George ont rompu, lui annonça Meredith comme s’il s’agissait d’un évènement mondial de première importance.

    Déjà ? s’étonna Derek. C’est pour ça qu’il n’était pas à votre table ?

    Oui. Izzie a eu l’impression qu’il pensait plus à sa femme qu’à elle, poursuivit Meredith avec animation.

    Derek fit la moue. Ça, c’est peut-être tout simplement la culpabilité.

    Elle y a pensé, figure-toi. Alors, elle lui a demandé ce qu’il éprouvait pour elle, ce qu’il attendait de leur relation. Meredith se tut quelques secondes pour ménager son effet. Il lui a dit qu’il n’en savait rien. Il croit qu’il l’aime mais il aime Callie aussi.

    Hum ! A mon avis, cette rupture, c’est ce qui pouvait leur arriver de mieux, décréta Derek.

    Meredith opina de la tête. C’est ce que Cristina dit aussi, lui apprit-elle. En tout cas, maintenant, George se retrouve seul, parce que Callie a démissionné et qu’elle a quitté Seattle Grace sans lui dire où elle allait.

    Peut-être que ça va lui permettre de prendre du recul, de réaliser qui il aime vraiment, estima Derek.

    Il vaudrait mieux pour lui que ce ne soit pas Izzie, dit Meredith sur un ton espiègle.

    Pourquoi ?

    Parce qu’elle a déjà un nouvel amoureux ! claironna-t-elle, triomphante.

    Derek regarda vers la table où était installée la bande. Alex est très fort. Chapeau !

    Comment as-tu deviné que c’était lui ? lui demanda Meredith, un peu déçue de ne pas avoir réussi à le surprendre.

    Quand j’ai discuté avec lui chez Joe, j’ai bien compris qu’il n’avait pas renoncé à elle. Il y a eu aussi la scène chez toi, quand il failli empoigner George…

    Moi, je n’ai rien vu venir, déplora Meredith. Enfin bref, cette nuit, Alex et Izzie ont fêté leur réconciliation pour le plus grand bonheur de Cristina.

    Derek ne cacha pas sa satisfaction. Ah ! Il y a eu de l’ambiance chez toi, cette nuit, et pas uniquement à cause de nous. C’est bien… Et George, comment prend-t-il la chose ?

    Aucune idée. Il n’a pas remis les pieds à la maison depuis qu’il a rompu avec Izzie et on ne sait pas où il a dormi. Il nous évite comme la peste. Meredith se tourna de l’autre côté et lança un regard courroucé en direction d’une autre table. Il passe tout son temps avec les nouveaux internes.

    C’était à prévoir, répondit Derek. Il y a une distance entre vous, maintenant. Vous êtes ses supérieurs…

    Meredith lui sourit. Tu es mon supérieur, toi aussi. Je ne m’étais pas rendu compte qu’il y avait une distance entre nous…

    Je te montrerai laquelle, ce soir, lui dit Derek d’un air coquin.

    Tu assumes ton rôle de professeur jusqu’au bout, plaisanta Meredith. C’est bien.

    Oui, j’ai énormément de conscience professionnelle. Sous la table, Derek posa une main sur le genou de Meredith et l’étreignit, avant de remonter tout doucement sur sa cuisse. D’autres nouvelles croustillantes ?


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  • Après que Meredith fut rentrée chez elle, Derek donna un violent coup de poing sur son volant. Mais quel con ! rugit-il. Mais quel con ! Mais qu’est-ce qui t’a pris, bordel ? Tu lui fais de grands discours sur l’amitié et après, tu lui sautes dessus comme un taureau en rut, avant de la repousser. Il frappa son volant encore une fois et se fit mal. Il décida de ne plus martyriser ses mains. Sa vie était déjà assez pourrie pour le moment ; inutile en plus de foutre en l’air ses outils de travail. Il prit son téléphone portable et appuya sur une des touches mémoire.

    La voix de Mark résonna à son oreille. Salut, mec. Ça boume ?

    Ça va, répondit Derek d’une façon peu convaincante. On peut se voir ?

    Quoi, maintenant ? s’écria Mark. Tout de suite ?

    Derek grimaça. Si Mark se faisait prier pour le retrouver, c’est qu’il était en galante compagnie. Pourquoi ? Tu es occupé ? demanda-t-il pourtant.

    Non, non, pas vraiment, dit Mark en pouffant de rire. Je suis chez Cal… elle a fait un petit dîner. T’as qu’à venir.

    Derek hésita. Il n’avait pas envie d’être seul, alors la proposition était tentante, mais il craignait d’être de mauvaise compagnie et il ne voulait pas gâcher la soirée de ses amis. Non, ça va, laisse tomber… Amusez-vous bien.

    Mark perçut enfin dans la voix de son ami que ce dernier semblait tracassé. Derek, ça ne va pas ? T’as un souci ?

    Non, tout va bien, affirma Derek. Enfin… Il soupira.

    Ramène tes fesses, lui ordonna Mark. On en discutera ici.

    T’es sûr que je ne vais pas déranger ? s’enquit Derek.

    Attends, je te passe la patronne, lui annonça Mark.

    Derek attendit quelques secondes avant d’entendre la voix de Callie, qu’il devina légèrement avinée. Saluuuut, mon chou ! Ça vaaaa ?

    Il sourit. Callie semblait déterminée à mettre toutes les chances de son côté pour passer une bonne soirée. Ça va. Et toi ?

    J’ai un peu abusé de la Margarita, reconnut Callie. Mais ça va. Alors, tu viens ? Enchilada et tacos au menu.

    Tout ce que j’aime ! ironisa Derek.

    Oh c’est bon ! répliqua Callie. Si tu sais avaler les tourtes de la bimbo de Mark, tu peux bien manger ma cuisine. Evidemment, ta blonde ne sera pas là pour assurer le service. Désolée !

    Callie ! dit Derek avec douceur pour la mettre en garde de ne pas insister.

    Allez, rapplique tes fesses, mon bel étalon, lança Callie. On t’attend. Elle raccrocha sans lui laisser le temps d’ajouter quelque chose.

    Après avoir jeté en dernier coup d’œil en direction de la maison de Meredith, Derek démarra dans un bruit assourdissant.

    -----------------------------

    Meredith venait juste de refermer la porte derrière elle lorsque George surgit dans le hall. Nom de Dieu ! Où tu étais passée ? Meredith le regarda froidement mais ne répondit pas. George revint à la charge. T’as disparu toute la journée sans donner de nouvelles. Qu’est-ce que vous avez fait ?

    Ça, ça ne te regarde pas, répondit Meredith sur un ton glacial. 

    Tu ne comprends pas que je m’inquiète pour toi ? rétorqua George. Ce type… ce type, tout ce qu’il veut, c’est coucher avec toi.

    Et alors ? riposta Meredith par pur esprit de provocation. Si ça me plait à moi ?

    George la regarda avec incrédulité. Non, t’as pas fait ça ? Dis-moi que t’as pas fait ça !

    Meredith le défia du regard. Eh bien, si ! On a fait l’amour sur la plage et ça a été génial. Elle prit les escaliers et les grimpa en courant. Ça te va comme réponse ? cria-t-elle alors qu’elle était presque arrivée au palier.

    George retourna au salon avec un air fort dépité. Vous avez entendu ? demanda-t-il à Cristina et Izzie qui regardaient une émission culinaire.

    Le contraire aurait été difficile, marmonna Cristina. Mais bon, maintenant que c’est fait, ils vont se calmer. On va pouvoir passer à autre chose.

    Izzie fit une moue dubitative. Ou alors, c’était tellement bien qu’ils vont vouloir le faire tout le temps.

    Et on va le voir tout le temps à la boutique, conclut Cristina avec un air découragé.

    George les fusilla du regard. Non mais ça va pas vous deux ? Vous n’en avez pas marre de jouer les oiseaux de mauvaise augure ?


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  • Meredith regarda Derek d’un air faussement sévère et enleva sa main de sa jambe, en regardant autour d’eux. Non… sauf qu’Alex projette de se débarrasser définitivement de George en lui mettant une autre fille dans les bras. Elle arbora un sourire victorieux, certaine qu’elle allait cette fois ci réussir à surprendre son compagnon avec son scoop. Par exemple, ma charmante demi-sœur, pour ne pas la citer.

    Ah ça, il n’y arrivera pas ! s’exclama Derek. Je peux te l’assurer.

    La contrariété s’inscrivit sur le visage de la jeune femme. Qu’est-ce que tu en sais ? grommela-t-elle, George a réussi à séduire pas mal de filles.

    Derek lui jeta un regard en coin. Oui, toi, par exemple…

    Derek ! souffla-t-elle. Il ne m’a pas séduite. Tu sais pertinemment dans quelles circonstances ça s’est passé. Et franchement, tu es le dernier à pouvoir me reprocher….

    Derek lui coupa la parole. Je ne te reproche rien, lui fit-il remarquer. Mais tu as raison. J’ai tort de remettre cette histoire sur la table. Excuse-moi. Il lui prit la main.

    Meredith était incapable d’en vouloir longtemps à cet homme là. Elle lui sourit. N’en parlons plus. Alors, dis-moi, pourquoi es-tu si sûr que Lexie et George, ça ne pourrait pas arriver ?

    Derek rapprocha sa chaise de celle de son amie. Parce que Lexie s’intéresse à un bien plus gros gibier, dit-il à voix basse. Elle a mis Mark dans son lit.

    Les yeux de Meredith s’écarquillèrent sous l’effet de la surprise. Elle couche avec Mark Sloan ? Depuis quand ?

    Je ne sais pas trop, répondit Derek en faisant une petite grimace exprimant son ignorance. Ils n’ont pas une relation suivie. Ils ont dû se voir une ou deux fois, c’est tout. Mais je pense qu’elle ne renoncera pas si facilement à lui.

    Dommage ! soupira Meredith. J’adhérais totalement au projet d’Alex. George et Lexie, je trouvais ça bien… Enfin, le principal, c’est qu’elle ne tourne plus autour de toi.

    Derek lui mit un doigt sur la bouche. Tu vas dire des bêtises… Assez parlé des autres ! Quels sont tes projets pour ce soir ?

    Je me disais… Je pourrais appliquer mes bonnes résolutions et venir à la caravane.

    Derek eut l’air vraiment surpris. C’est vrai ? Tu dis ça pour me faire plaisir ou tu en as vraiment envie ?

    Meredith colla sa bouche à l’oreille de son amant. J’ai envie de toi… Alors, la caravane ou ailleurs, peu importe.

    Oh ! Tu as envie de moi, vraiment ? Derek se pencha vers elle, jusqu’à ce que leurs nez se touchent presque. Tu as déjà fait l’amour dans l’herbe ?

    Meredith se mit à rire. Un porno pour tes amis, les ratons laveurs ?

    Derek se redressa. Pourquoi pas ? Les nouvelles expériences sont forcément intéressantes.

    Meredith fit une moue dubitative. Pour l’herbe, je ne te promets rien…

    Pfft ! souffla Derek en feignant d’être déçu, avant de reprendre son amie contre lui. Moi aussi, j’ai réfléchi à quelque chose… Que dirais-tu de passer le week-end avec tes amis ?

    Ce fut au tour de Meredith d’être surprise et de façon moins agréable qu’il ne l’avait été. Et nous alors ? On ne se verra pas ? s’enquit-elle. Tu voulais qu’on soit plus ensemble…

    Derek comprit qu’elle était inquiète. Oui, et je le veux toujours, assura-t-il. C’est juste que je me suis dit que ce serait bien si je passais un moment avec Mark. On pourrait aller pêcher. Mais j’y renonce si cela te contrarie.

    Meredith réfléchit seulement quelques secondes. Non, tu as raison, va à la pêche avec Mark. Essaie de renouer les liens, c’est bien.

    Tu es sûre que ça ne te dérange pas ? insista Derek. Je peux remettre ça à plus tard…

    Non. Vas-y. Meredith désigna discrètement la table de ses camarades en souriant. Cristina va penser que tu es un type épatant.

    Mais je suis un type épatant !

    Ils rirent et échangèrent un rapide baiser. Meredith mit une main derrière le cou de Derek pour lui caresser la nuque. Tu m’emmèneras aussi à la pêche un jour ?

    Il lui décocha un regard plein d’ironie. Tu sais ce que cela implique ? Se lever tôt, faire ses besoins dans la forêt, pas de douche, dormir à la belle étoile… Ça te tente ?

    Meredith reprit l’expression de son compagnon à son compte. Les nouvelles expériences sont forcément intéressantes.

    Ils rirent encore. Le bipeur de Derek sonna. Je dois y aller, annonça-t-il avec une intonation pleine de regrets. J’ai intérêt à ne pas traîner si je ne veux pas me faire mettre en pièces par Richard.

    De toute façon, moi aussi, je vais partir. J’ai une intervention dans vingt minutes.

    Très bien. On se retrouve tout à l’heure à la caravane alors ?

    Oui. J’apporte le vin, promit Meredith, câline.

    Tu veux me saouler pour abuser de moi ? Pas besoin. Je suis totalement consentant. Après l’avoir embrassée tendrement, Derek se leva et fit quelques pas avant de revenir vers elle. Dis-moi, tout à l’heure, Cristina et moi, on a un peu parlé. Elle a dit que je devrais t’emmener à un bal… un bal de promo… C’est quoi, cette histoire ?

    Rien… rien du tout… juste une histoire de filles, répondit Meredith, confuse.


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  • Lorsque le carillon de l’entrée retentit, Callie sortit du salon en ondulant des fesses, sous le regard appréciateur de Mark. Elle ouvrit la porte à Derek qui s’appuyait d’une main contre le mur, en tenant une bouteille de tequila dans l’autre. J’ai apporté des munitions, dit-il en sortant trois citrons de sa poche. Pour le sel, je suppose que tu en as.

    Entre, mon mignon. Tu es le bienvenu, surtout avec ça, susurra Callie en lui plantant un gros baiser sur les lèvres. Regarde, bébé, cria-t-elle à l’intention de Mark. Chouchou a eu peur qu’on meure de soif. Derek la suivit avec la conviction d’avoir frappé à la bonne porte pour évacuer ses sombres pensées.

    T’es le meilleur, mon gars ! hurla Mark en voyant son meilleur ami entrer dans la pièce avec une bouteille d’alcool. Je l’ai toujours dit ! C’est pour ça qu’on est amis d’ailleurs. La perfection appelle la perfection.

    Derek le salua en brandissant sa bouteille, avant de la déposer sur la table basse. Il alla ensuite se servir un verre bien tassé de whisky, en observant du coin de l’œil Callie qui se déhanchait sensuellement devant Mark.

    Ce dernier, les deux mains posées sur les hanches généreuses de son amie, lança un regard sévère à Derek. Qu’est-ce que tu as foutu aujourd’hui ? lui demanda-t-il. On ne t’a pas vu et c’était impossible de te joindre.

    Derek alla s’asseoir sur le canapé. J’ai emmené Meredith à la plage. C’était la première fois pour elle, précisa-t-il avec un air attendri.

    Décidément, c’est la fille des premières fois, souligna Mark avec un air moqueur. Il abandonna sa cavalière pour aller remplir son petit verre de tequila à ras bord. Explique-moi un truc. Etant donné que tu ne couches pas avec cette fille, pourquoi tu continues à la fréquenter ? Il lécha la peau entre son pouce et son index avant d’y verser un peu de sel qu’il lécha. Directement après, il vida son verre d’une seule traite et suça un morceau de citron.

    C’est une amie, je te l’ai déjà dit, lui rappela Derek, qui s’était légèrement renfrogné parce qu’il pressentait que ses amis allaient l’interroger sur sa relation avec Meredith.

    Je suis ton amie et tu ne m’as jamais emmenée à la plage, lui fit remarquer Callie en virevoltant autour de Mark. Derek leva les yeux au ciel.

    Et vous discutez de quoi quand vous êtes ensemble ? se renseigna Mark.

    Je sais pas, moi, grommela Derek. De tout et de rien.

    Ah bon ? Et ça te suffit ? s’étonna Mark. T’attends rien d’autre ?

    Derek ricana. Attendre quoi ?

    Bon, on ne pourrait pas parler d’autre chose que de cette fille ? s’emporta Callie, qui en avait assez de se trémousser devant les deux hommes sans réussir à éveiller leur intérêt. Meredith, Meredith, y en a plus que pour elle !

    Oh mais te fâche pas, ma poule ! s’écria Mark. Tu sais bien que c’est toi qu’on préfère ! Il prit Callie dans ses bras et lui donna une tape sur ses fesses. 

    Derek se tassa sur son canapé. Avoir évoqué Meredith lui avait rappelé tout ce qui s’était passé sur la plage et il se sentait à nouveau mal. Elle devait penser qu’il jouait avec elle.

    -----------------------------

    Meredith se jeta sur son lit et commença à donner de grands coups de poings à son oreiller. C’était George qu’elle imaginait frapper, parce qu’elle n’en pouvait plus qu’il la harcèle, mais c’était aussi un peu de Derek dont elle se vengeait, parce qu’elle en avait assez qu’à chacune de leur rencontre, il lui donne de l’espoir pour aussitôt le lui enlever. Quand elle se fut bien défoulée, elle s’assit et prit son lion de mer en peluche contre elle. Son regard tomba alors sur le sac en plastique qui contenait son nouveau téléphone. Elle courut le chercher et le retira de son emballage. Après avoir inséré sa puce et branché la batterie, elle commença à lire le mode d’emploi. Au fur et à mesure de sa lecture, elle se rendit compte de toutes les possibilités que lui offrait ce téléphone et cela lui fit réaliser la valeur du cadeau de Derek. Elle eut la désagréable impression de ne pas lui avoir suffisamment montré sa gratitude. Elle se releva pour prendre son sac à main afin de retrouver la feuille de papier sur laquelle le chirurgien avait noté son numéro de téléphone. Après avoir hésité – elle ne voulait pas avoir l’air de le relancer – elle rédigea un texto tout simple qui ne pouvait pas prêter à équivoque. Encore merci pour le téléphone. Il est vraiment magnifique. Tu n’aurais pas dû.

    On frappa un coup bref à sa porte et Izzie apparut. Mer, ça va ? Je… Elle s’interrompit en apercevant le téléphone que son amie tenait entre les mains. T’as un iPhone, toi, maintenant ? Elle se retourna vers le couloir. Cristina, viens voir, Meredith a un nouveau téléphone.

    Cristina passa sa tête au-dessus de l’épaule d’Izzie et pinça les lèvres en voyant un iPhone dans les mains de Meredith. Et on peut savoir d’où tu le sors ? demanda-t-elle à cette dernière. 

    C’est Derek qui me l’a offert, répondit Meredith avec un air distrait, parce qu’elle était en train d’enregistrer le numéro de téléphone du chirurgien dans son répertoire. Une petite musique et un message sur l’écran lui indiquèrent qu’elle venait de recevoir un texto. Elle se dépêcha d’ouvrir la messagerie. Si, je devais, lut-elle. Je veux le meilleur pour toi, je veux que tu sois heureuse. La même musique que précédemment signala l’arrivée d’un nouveau texto. Je suis vraiment désolé pour ce qui s’est passé à la plage. Je n’aurais pas dû, avait écrit Derek.

    Meredith sentit son cœur se serrer. Décidément, Derek avait l’art de tout gâcher. Par son texto, il venait de donner à ce qu’elle considérait comme un des plus beaux moments de sa vie le statut de regrettable erreur. Enervée, elle fit courir ses doigts sur le clavier pour écrire sa réponse. Inutile de me rappeler sans cesse que tu ne veux pas de moi !


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