• Une bonne heure plus tard, les deux hommes arrivèrent à l’Olympic National Park. Ils sortirent du véhicule et respirèrent pendant quelques minutes l’air frais et pur des montagnes. Après avoir admiré les hauts sapins et cyprès qui les entouraient, ils décidèrent de décharger leur matériel avant de rejoindre l’endroit de leur campement. Dis-moi, ça fait combien de temps qu’on n’a pas pêché ensemble ? demanda Mark.

    Derek n’eut pas besoin de réfléchir très longtemps. Houlà ! Depuis la fin de notre internat, je pense.

    Hum ! Oui… tu as raison. Mark plissa légèrement le front. Je me demande bien pourquoi on a cessé. On aimait ça, non ?

    Oui… mais Addison détestait, lui rappela Derek avec une petite grimace.

    Il est vrai qu’elle n’a jamais été très proche de la nature. Elle était plutôt shopping et soirée mondaine, dit Mark, songeur. Il se reprit très vite. Evitons les sujets qui fâchent, veux-tu.

    Derek s’apprêta à parler puis, voyant l’air sombre de son ami, comprit que ce n’était pas encore le moment. Il préféra changer de sujet. Et tes amours ?

    Mark le regarda pour vérifier s’il s’agissait de provocation. Rassuré par son air innocent, il lui répondit en souriant. Mes amours ? Parlons plutôt d’aventures… Elles se succèdent les unes aux autres.

    Et avec Lexie ?

    Mark haussa légèrement les épaules. On remet ça de temps en temps, quand l’occasion se présente. Il remarqua le regard critique de son ami. Ne me regarde pas comme ça. Je te l’ai dit, c’est un bon coup mais ça ne va pas plus loin. Je maîtrise.

    Je n’en doute pas… jusqu’au jour où tu seras dépassé par la situation, l’avertit Derek.

    Mark sourit, sûr de lui. On verra alors. Il s’empressa de changer de sujet. Dis-moi, tu ne m’as jamais raconté comment tu avais réussi à séduire Meredith. C’est ton prestige de chirurgien titulaire qui l’a impressionnée ?

    Derek eut un petit rire amusé. Alors là, pas du tout. Quand je l’ai rencontrée, je ne savais pas qui elle était et il en était de même pour elle. Je venais d’arriver en ville et j’avais eu un entretien avec Richard. Le soir, je me suis retrouvé chez Joe pour boire un verre. Le souvenir amena un sourire attendri sur les lèvres du chirurgien. Meredith était assise au comptoir. Je l’ai remarquée et je l’ai abordée, c’est aussi simple que ça.

    Moi qui pensais que tu avais renoncé à draguer dans les bars depuis longtemps, plaisanta Mark.

    C’était vrai mais, ce soir-là, je ne sais pas pourquoi, j’ai eu envie d’aller vers elle.

    Et de fil en aiguille…

    On a fini la nuit chez elle, lui révéla Derek. Quand on s’est réveillé le lendemain matin, on ne connaissait même pas nos prénoms ou bien on les avait oubliés, à cause de l’alcool. Elle m’a prié de dégager. Je suis parti. On devait en rester là. On n’était pas censé se revoir, conclut-il avec un sourire.

    Qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes retrouvés, alors ? demanda Mark que cette histoire intriguait réellement.

    Ce bon vieux hasard. Je l’ai vue entrer dans une salle à l’hôpital et j’ai compris qu’elle y était interne. Et voilà ! L’image de Meredith entrant dans la salle et le reconnaissant apparut dans l’esprit de Derek, amenant sur ses lèvres un sourire plein d’émotion. Elle m’a intrigué… intéressé… et accroché…

    Mark regarda son camarade avec une certaine ironie. Je n’aurais jamais cru que, toi, homme intègre, tu envisagerais d’avoir une liaison avec une interne… ni que tu aurais envie d’une relation sérieuse directement après Addison, dit-il plus sérieusement.

    Je sais, c’est étrange… mais je n’ai pas réfléchi, reconnut Derek. J’avais envie d’être avec elle, c’est tout… La magie de l’amour, sans doute.  Tu as l’air sceptique.

    Mark leva légèrement les yeux au ciel. Oh ! Tu sais, moi, la magie, l’amour… c’est pas trop mon truc.

    Pourtant, je préfèrerais que tu croies en l’amour. Tout simplement parce que, sans le justifier, ça expliquerait que mon meilleur ami ait couché avec ma femme, ajouta Derek devant l’air intrigué de Mark.

    Derek ! s’exclama ce dernier. On a dit qu’on évitait les sujets qui fâchent.

    Tu l’as dit ! Moi, je n’ai rien dit du tout, lui fit remarquer son ami. Alors, raconte-moi comment c’est arrivé, toi et Addison.

    Mark se gratta le menton. Je ne suis pas sûr que tu aies envie de le savoir.

    Dis-moi au moins depuis combien de temps ça durait quand je vous ai surpris dans mon lit.

    C’était récent… enfin assez récent. Mark prit une profonde inspiration. Ecoute, je ne suis vraiment pas très à l’aise pour parler de ça avec toi.

    Fais un effort, insista Derek. Tu me dois bien une explication.

    Tout ce que je peux te dire, c’est que rien n’était prémédité. Ça s’est fait comme ça. Tu étais souvent absent. Elle s’ennuyait et je l’accompagnais partout où tu ne voulais pas aller. On était amis. Puis il y a eu ce fameux soir… le dîner où tu n’es pas venu… Mark ferma les yeux quelques instants. Je ne peux pas. Ne me demande pas de parler d’elle, supplia-t-il d’une voix sourde. Pour le moment, je n’ai pas d’envie plus pressante que de l’oublier. Je ne peux tout bonnement pas te parler d’elle, là, maintenant. C’est au dessus de mes forces, tu comprends.

    Hum ! Derek regarda son ami avec une certaine commisération. Je comprends que tu es amoureux, Mark. Tu ne peux pas le nier.

    Mark se montra soudain extrêmement las. De toute façon, quelle importance ? Je ne veux pas… que cela soit de l’amour, de l’amitié, du désir… je ne veux pas mettre un mot sur ce que j’éprouve. Quoi que ce soit, ça va passer. Fais-moi confiance.

    Derek hocha la tête avec un air désapprobateur. Ce serait plus simple si tu mettais ta fierté de côté et que tu l’appelais.

    Pour lui dire quoi ? s’écria Mark avec agacement. Allo Addison. C’est l’imbécile qui t’a outrageusement trompée à chaque fois qu’il l’a pu et qui, maintenant qu’il t’a perdue, se rend compte qu’il tient à toi. Reviens, donne-moi une autre chance… Il soupira. Je lui ai déjà dit ça, Derek… enfin, plus ou moins. Ça ne l’a pas empêchée de partir. Hors de question de recommencer.

    Tu pourrais déjà envisager de reprendre contact dans un premier temps, suggéra Derek.

    Et être l’ami, le confident ? Mark fit la moue. Je ne crois pas, non… Derek, fais-moi plaisir. Cessons de parler d’Addison et taquinons plutôt le poisson.


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  • Tu es vraiment immonde, George, murmura Meredith, atterrée par les accusations du jeune homme. Son téléphone lui annonça la réception d’un autre texto. Pourquoi tu ne réponds plus ? Tu m’en veux ? découvrit-elle sur son écran.

    Et moi, qu’est-ce que je dois t’offrir pour que tu couches avec moi ? poursuivit George. Je n’ai pas les mêmes moyens que lui mais je peux faire un effort. Il frappa la paume de sa main droite contre sa tempe. Ah non, j’oubliais, je ne suis pas assez bien pour toi. Tu fais pute de luxe, tu préfères les gens de la haute.

    Cette dernière insulte donna à Meredith la force de réagir, malgré la peur diffuse qu’elle ressentait. Elle sauta en bas de son lit. Ça suffit, tais toi ! cria-t-elle. De quel droit tu oses me parler comme ça ? Elle donna un grand coup du plat de ses deux mains sur le torse du jeune homme, si fort qu’elle fit reculer ce dernier. Surpris par la rébellion de Meredith, George ne se défendit même pas. Et de toute façon, je n’ai pas de compte à te rendre, continua la jeune fille. Je fais ce que je veux. Elle frappa à nouveau son camarade pour le repousser jusqu’à la porte. Elle ouvrit celle-ci et jeta George hors de la pièce. Et je ne suis pas une pute ! vociféra-t-elle avant de claquer la porte. Elle la rouvrit aussitôt. Je préférerais mourir que de faire quoi que ce soit avec toi, George O’Malley, hurla-t-elle. Elle referma la porte et alla se rasseoir sur son lit. Elle prit son téléphone et composa le numéro de Derek. 

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    Callie posa sa main sur la jambe de Derek et la promena du genou au haut de la cuisse. Tu as l’air si soucieux ces derniers temps. Tu as besoin de décompresser.

    Derek leva les yeux au ciel en soufflant légèrement. Mais non, ça va. Je suis peut-être un peu tendu mais ça va.

    Tendu, vraiment ? Ah mais ça m’intéresse beaucoup ! Callie fit glisser sa main rapidement de la cuisse de Derek à son entrejambe et elle tâta son sexe avec douceur. Hum ! Pas tant que ça !

    Derek comprit immédiatement ce qu’elle voulait. Il fut tenté de la repousser et de s’en aller. Mais il s’en abstint parce que cela ne ferait que renforcer ses amis dans la conviction qu’il était amoureux de Meredith. Et après tout, pourquoi ne pas s’amuser un peu ? Comme se plaisait à le répéter Mark, il n’y avait aucun mal à se faire du bien. Callie commençait à ouvrir sa braguette lorsqu’un nouveau texto arriva. En voyant le numéro de Meredith s’afficher sur son écran, Derek repoussa Callie et répondit à l’appel. Oui, Meredith, attends deux secondes. Il se leva du canapé et sortit de la pièce.

    Eberluée, Callie se tourna vers Mark. C’est pas grave, lui dit celui-ci de sa voix déjà rauque de désir. Je suis là, moi. Je vais bien m’occuper de toi. Il se releva légèrement et abaissa son pantalon à mi-cuisse.

    Derek s’enferma dans la chambre de Callie. Je suis content que tu m’aies appelé, confia-t-il à Meredith. Tu n’as pas répondu à mon dernier texto, j’étais inquiet. Emue, sans savoir pourquoi, de l’entendre, Meredith resta silencieuse. Meredith, ça va ? demanda Derek.

    Meredith prit une profonde inspiration. Oui, ça va, dit-elle en essayant de maitriser son émotion.

    Derek comprit tout de suite que tout n’allait pas aussi bien que ça. Meredith, dis-moi la vérité. Nerveux, il fit les cent pas autour du lit. J’entends à ta voix que tu ne vas pas bien.

    Mais non, je t’assure, protesta Meredith d’une voix qu’elle affermit le plus possible. Simplement, je n’ai pas aimé la façon dont on s’est quitté… J’ai eu l’impression que je n’allais plus te revoir. Submergée par toutes les émotions qu’elle avait ressenties au cours de la journée, elle se mit à pleurer.

    Derek en eut le cœur brisé. Meredith, je t’en prie, ne pleure pas. Evidemment qu’on va se revoir, lui promit-il. J’ai besoin… j’ai besoin de notre amitié. Cet aveu qui était sorti de sa bouche sans qu’il s’y attende, le surprit. Il s’assit sur le lit en passant sa main libre dans ses cheveux. Meredith, tu sais… je… je te donne ce qu’il y a de meilleur en moi et… ce n’est pas le sexe. Il attendit une réaction qui ne vint pas. Tu comprends ?

    Oui, je comprends, prétendit Meredith. En fait, elle ne comprenait pas du tout. Pourquoi lui parlait-il de sexe ? Est-ce qu’il croyait que c’était ce qu’elle voulait ? Oh bien sûr, elle ne pouvait pas dire, sans être hypocrite, qu’elle n’avait pas ressenti certaines choses et ces derniers temps, quand elle pensait à sa première fois, elle ne l’imaginait qu’avec Derek. Cependant, dans son esprit, il ne s’agissait pas de sexe, mais d’amour. Malheureusement, rien de tout cela n’arriverait jamais puisque Derek ne voulait que son amitié. Bonne nuit, s’empressa-t-elle de dire en sentant les sanglots monter à sa gorge. Après avoir posé son téléphone sur la table de nuit, elle prit son lion de mer en peluche dans ses bras et laissa libre cours à son désespoir.

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    Le cœur lourd, Derek sortit de la chambre. Il s’arrêta à l’entrée du salon en voyant Callie, à genoux entre les jambes de Mark, en train de lécher avec ardeur son membre dressé. Je m’en vais, annonça-t-il. Amusez-vous bien.

    Callie stoppa net la fellation et le regarda avec un air aussi surpris que dépité. Allez, reste, insista Mark. Ce sera plus marrant si tu es là.

    Derek hocha la tête. Non, vraiment. De toute façon, d’après ce que je vois, vous n’avez pas besoin de moi, ajouta-t-il avec un petit sourire. Et puis, je n’ai plus envie de ça. Désolé. Il sortit sur un dernier geste de la main.

    Il ne sait pas ce qu’il rate, murmura Mark pour réconforter Callie. Il ramena la figure de son amie sur son sexe.

    Dix minutes plus tard, Derek arrêtait sa voiture devant la demeure de Meredith. Il regarda la maison sans trop savoir ce qu’il était venu faire là. Nom de dieu, mais qu’est-ce qui m’arrive ? murmura-t-il avant de redémarrer.


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  • Mark et Derek revinrent le dimanche soir, avec la glacière pleine de poissons. Dès l’entrée, ils sentirent une bonne odeur de pâtisserie. Ils se rendirent  dans la cuisine où ils trouvèrent Izzie en train de faire des cookies et Meredith qui les mangeait. Derek alla vers son amie. Bonjour, toi… tu m’as manqué… Ils échangèrent un baiser furtif. Vous êtes seules ?

    Cristina est de garde et Alex est sorti faire des courses. Meredith se tourna vers Mark. Alors, ce week-end… la pêche… ?

    Génial ! s’enthousiasma Mark. J’espère qu’on remettra ça à l’occasion.

    Meredith pointa un index menaçant en sa direction. N’espérez pas que vous allez m’enlever mon petit ami tous les week-ends.

    Tandis que Mark éclatait de rire, Derek enfouit son nez dans le cou de son amie. Mmm ! Tu sens bon… Tu as le goût des cookies. Je te mangerais bien. Il se redressa, la prit par la main et s’adressa aux deux autres. Excusez-nous un instant… Mark, évidemment, tu restes pour le dîner. Il entraîna Meredith et ils grimpèrent l’escalier en riant.

    Eberlué, Mark regarda un instant la porte par laquelle ils étaient sortis. Là, ils ne vont tout de même pas….

    Izzie sourit avec espièglerie. Si c’est le cas, nous n’allons pas tarder à le savoir.

    Vraiment ? A ce point ? Mark tendit l’oreille quelques secondes. Surprenant… surprenant…

    Quoi donc ?

    Tout, à vrai dire… Il vint se mettre devant la table où la jeune femme confectionnait ses gâteaux. Vous tous dans cette maison… Derek qui se conduit comme s’il était encore au collège…

    Comment était-il à l’époque ? le questionna Izzie avec curiosité.

    Pur, naïf, idéaliste, romantique, de l’humour, des principes, bien sous tous rapports, énuméra Mark. Bref, le garçon idéal comme en rêvent toutes les filles, j’imagine.

    Et vous, vous étiez comment ? demanda Izzie, en disposant une nouvelle série de gâteaux sur une plaque.

    La question enchanta Mark. Cela signifiait que cette beauté s’intéressait à lui. Moi ? A part l’humour, son contraire… c’est-à-dire, à peu de choses près, le même que maintenant… en un peu moins cynique toutefois.

    Izzie fit une grimace. Ce n’est guère encourageant.

    Mark rit. Et comment était la jeune Izzie Stevens ? Il prit un cookie et mordit dedans.

    Elle vivait dans une caravane avec sa mère. Izzie enfourna un deuxième plateau de gâteaux. Elle était promise à un brillant avenir de barmaid… ça lui a donné une énorme envie de s’en sortir.

    Je comprends… Envie qui lui a permis de devenir non seulement chirurgien, mais aussi une cuisinière hors pair. Mark brandit ce qui lui restait de gâteau avant de le mettre en bouche.

    Ce ne sont que des cookies, dit Izzie, confuse devant tant de considération.

    Mark fit quelques pas sur le côté pour amorcer discrètement un rapprochement. Derek m’a dit le plus grand bien de vos muffins et surtout de votre tarte à la banane.

    Izzie sourit, ravie. Je vous la ferai goûter un jour, si vous êtes sage.

    Mark afficha un sourire carnassier. C’est amusant, aucune des femmes que j’avais fréquentées jusqu’à présent ne savait cuisiner. Vous serez la première.

    Iizzie fut immédiatement sur la défensive. Nous ne nous fréquentons pas, Dr Sloan, riposta-t-elle sèchement.

    Mark fit celui qui n’avait rien remarqué. Très juste, s’exclama-t-il. Et c’est une lacune à laquelle nous allons remédier. Vous et moi allons sortir, un soir.

    Izzie se renfrogna un peu plus. Je ne crois pas, non. Je sors déjà avec quelqu’un.

    Karev ? Allons… ce n’est pas sérieux, cette histoire. Mark feignit d’être catastrophé. Une fille comme vous avec ce… ce… Devant l’air furibond de la jeune femme, il se reprit. Il est très sympa, c’est vrai, et sûrement bourré de qualités… mais vous méritez tellement mieux.

    Mieux ? C’est-à-dire… vous ? persifla Izzie.

    Je suis heureux de constater que vous m’appréciez à ma juste valeur, dit Mark d’une voix suave en venant se placer à côté de la jeune femme.

    Izzie le toisa avec dédain. Vous plaisantez ?


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  • Envahie par des questions existentielles en tout genre, la nuit fut pénible pour Derek, à tel point qu’il fut soulagé d’entendre sonner son réveil. Cependant, ses angoisses ne disparurent pas une fois qu’il fut debout. Bien qu’il essayât faire le vide, il ne put s’empêcher de ressasser ce que ses amis lui avaient dit la veille. Il en arriva à la conclusion que ses états d’âme n’étaient que le résultat de l’immense frustration qu’il ressentait suite à la décision qu’il avait prise de ne pas coucher avec Meredith. Il suffisait de s’armer de patience pour que cette frustration disparaisse et que les choses rentrent dans l’ordre. Il quitta sa péniche en sifflotant un air guilleret.

    George installait, avec une évidente mauvaise humeur, les tables sur la terrasse quand il vit la Porsche du chirurgien se garer à quelques mètres de la boutique. Il se demanda immédiatement si Meredith avait relaté leur dernière dispute à son amant et si celui-ci était venu pour la venger. Mais en voyant Derek descendre de voiture, l’air serein, presque souriant, George sut que ce n’était pas le cas. Il en conclut que Meredith n’avait rien dit. Son inquiétude fit alors place à l’amertume. Si le médecin était là, c’était sûrement pour voir sa dulcinée. Qu’est-ce que vous venez encore foutre ici ? lança George avec un air de défi. Maintenant que vous avez eu ce que vous vouliez, j’espérais qu’on ne vous verrait plus !

    Derek fronça les sourcils. Je ne vois pas de quoi tu parles.

    Ne faites pas l’innocent, répliqua George. Je sais que vous avez baisé Meredith sur la plage, elle nous l’a dit

    Derek devina que la jeune fille avait fait un compte-rendu très personnel de leur après-midi, à ses amis. Sans savoir quelle en était la raison exacte mais ne doutant pas qu’elle ait eu un bon motif de le faire, il décida de la couvrir. Pour commencer, tu vas me faire le plaisir de parler d’elle avec plus de respect, déclara-t-il très calmement. Et je suis vraiment désolé de te décevoir, mais tu vas me revoir très, très souvent. A ce moment, Meredith apparut à la porte de la boutique. Elle était vêtue d’un pantalon court en toile qui lui moulait parfaitement les hanches et les fesses et Derek pensa qu’elle était très certainement la seule femme qu’il trouvait aussi excitante habillée que dévêtue. Il se précipita vers elle et prit son visage entre ses mains. C’était vraiment bien hier, dit-il suffisamment fort pour que George l’entende. J’en ai rêvé toute la nuit. Meredith n’eut pas le temps de lui demander des explications car il se jeta sur sa bouche. Sans plus se poser de questions, Meredith répondit au baiser avec passion. Elle noua ses mains dans la nuque de Derek tandis qu’il mettait une main au creux des reins de la jeune fille pour rapprocher leurs bassins. Alors, il paraît qu’on a fait l’amour hier, sur la plage, murmura-t-il quand leurs lèvres se séparèrent. C’est étrange, je ne m’en souviens pas du tout.

    Meredith pesta intérieurement contre George qui avait été indélicat, une fois de plus. Elle ne comprenait pas ce qui l’avait poussé à répéter à Derek, qu’il exécrait, ce qu’elle lui avait dit. Rouge de confusion, elle baissa la tête. J’ai raconté n’importe quoi, avoua-t-elle dans un souffle

    Derek émit un petit rire espiègle. Inutile de me le dire, je suis bien placé pour le savoir. Ayant remarqué que George faisait semblant de vérifier la stabilité d’une table pour les écouter, il entraîna Meredith un peu plus loin. Voilà, maintenant que nous sommes à l’abri des oreilles indiscrètes, tu vas pouvoir me raconter ce qui s’est passé.

    Meredith pensa immédiatement qu’elle devait édulcorer son récit si elle voulait éviter un autre pugilat. Hier soir quand je suis rentrée, George a insisté pour savoir ce qu’on avait fait, expliqua-t-elle. Et je ne sais pas ce qui m’a pris… c’est le premier truc qui m’est passé par la tête.

    Vous avez de bien vilaines pensées, Mademoiselle Grey, se moqua gentiment Derek. Les joues de Meredith rosirent. Mais si tu lui as dit ça, c’est qu’il t’avait poussée à bout, ajouta le chirurgien.

    Non, non, il ne faut rien exagérer, protesta mollement la jeune fille. C’est juste qu’il m’a énervée avec toutes ses questions.

    J’aimerais savoir de quel droit il t’interroge sur ce que tu fais et avec qui, fulmina Derek. Il reprit le visage de Meredith entre ses mains pour l’obliger à le regarder dans les yeux. C’est à cause de ça que tu m’as appelé hier soir ?

    Bien qu’elle abhorre le mensonge, Meredith ne vit pas d’autre issue pour se prémunir d’un autre esclandre. Mais non, ça n’a rien à voir. Ne supportant pas de regarder Derek dans les yeux alors qu’elle lui mentait, elle se blottit dans ses bras. 

    Cristina sortit de la boutique et découvrit le couple tendrement enlacé. Y a des hôpitaux pour ça ! Ou des bois, puisqu’il parait que vous aimez faire ça dans la nature.

    Vaut mieux le faire dans la nature que pas du tout, ironisa Derek. Par pure provocation, il embrassa les lèvres de Meredith. Cristina rentra immédiatement, non sans avoir levé les yeux au ciel. Par contre, George resta à l’extérieur, bien que l’installation de la terrasse soit terminée. Pour le faire enrager, Derek souleva Meredith et l’assit sur une table. Il lécha doucement ses lèvres avant d’à nouveau prendre possession de sa bouche.

    Cette fois, Meredith le repoussa doucement. A quoi tu joues ?

    Je ne joue pas, j’accrédite ton histoire, chuchota Derek à son oreille, avant de recommencer à l’embrasser. Il jubila quand il vit, du coin de l’œil, que George rentrait dans la boutique avec un air furieux. Voilà, ça, c’est fait. Il prit les mains de Meredith entre les siennes. Quand tu m’as téléphoné hier soir, c’était à cause de lui, parce qu’il t’ennuyait ?  

    Non, je te l’ai dit hier, s’entêta Meredith. J’ai eu une mauvaise impression. J’ai cru qu’on ne se verrait plus.

    Mais qu’est-ce qui a bien pu te faire penser ça ? demanda Derek, réellement surpris.

    A cause de ce que tu m’as dit quand tu m’as déposée chez moi, lui confia Meredith. Que tu serais là si un jour j’avais besoin de toi. Quand on dit un jour, en général, ça veut dire jamais.


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  • Pas du tout, assura Mark. Vous êtes une très belle femme et, moi, je ne suis pas trop mal de ma personne. Nous sommes parfaitement assortis.

    Vous êtes surtout très arrogant, comme toujours. Mal à l’aise, Izzie alla se poster devant le four, sus prétexte de surveiller la cuisson des cookies.

    Allez, Iz ! murmura Mark d’une voix chaude.

    Ne m’appelez pas Iz ! lui ordonna Izzie avant de se tourner vers lui, en mettant ses mains sur ses hanches. Qu’est-ce qui vous prend ? Nous ne nous sommes jamais vraiment parlé. Vous n’avez jamais fait attention à moi et…

    Mark écarta les bras de son corps, les paumes tournées vers le plafond. Et je ne comprends pas comment j’ai pu être aussi aveugle ! Mais j’ai ouvert les yeux hier matin, quand je vous ai aperçue dans l’escalier.

    Suffit ! gronda Izziz. Vous êtes… vous êtes le diable.

    Mark la regarda avec une expression amusée. Hé ! Je ne fais que vous déclarer mon admiration. Je ne suis pas le diable, quoi que vous en pensiez. Je suis capable d’éprouver des sentiments.

    Je serais curieuse de savoir lesquels, ironisa Izzie, flattée quoi qu’elle en dise de l’insistance qu’il mettait à la séduire.

    Le désir, par exemple. Mark rit en voyant Izzie le foudroyer du regard. C’est un sentiment tout à fait honorable. Il s’approcha d’elle. Vous êtes vraiment très belle et je vous désire, je ne vois pas où est le mal. Vous avez - la voix du chirurgien devint plus rauque - nom de Dieu ! Vous avez une paire de seins que je meurs d’envie de caresser.

    Izzie lui adressa un sourire hypocrite. Oh ! Et vous, vous avez une paire de couilles que je meurs d’envie d’arracher !

    Markl se pencha sur elle. Hum ! Ne me tentez pas ! murmura-t-il.

    Izzie recula d’un pas. Vous êtes écœurant.

    Et vous, vous êtes sublime. Mark planta son regard charmeur dans celui de sa proie. Vous ne le regretterez pas, Izzie, je vous assure. Je vous révélerai des sensations que vous ne soupçonniez même pas. Vous avez besoin de moi. Elle fut décontenancée par son assurance. Il profita de son trouble pour s’emparer d’une mèche de ses cheveux. Vous avez besoin de moi pour faire disparaître le bloc de glace qui vous bloque les fesses.

    Oh ! Oh ! Scandalisée, Izzie ne put rien ajouter de plus.

    C’est vous qui allez disparaître, Sloan, dit Alex, debout dans l’embrasure de la porte. Izzie se tourna vivement vers lui, soulagée de le voir.

    Mark s’éloigna d’elle, très tranquillement, et s’assit sur une chaise. Ah Karev, vous voilà ! Izzie et moi faisions plus ample connaissance.

    J’ai vu ça. Alex pénétra dans la pièce. Il vaudrait mieux que vous vous en alliez.

    Mark fit une moue censée exprimer sa désolation. J’aimerais vous donner satisfaction mais le Dr Shepherd m’a invité pour le dîner. Pour rien au monde, je ne renoncerais à un repas en si bonne compagnie, dit-il en souriant à Izzie.

    Alex fit deux pas en sa direction. Nous devrions sortir et régler ça dehors. Izzie vint se mettre devant lui et ses yeux le supplièrent de rester calme.

    Mark regarda son rival avec des yeux à la fois moqueurs et méprisants. Oh ! Vous voulez la jouer Rocky ? Un conseil, mon vieux, ne vous lancez pas dans une bataille si vous n’êtes pas sûr de la remporter.

    Alex repoussa Izzie sans ménagement et vint se placer devant Mark. Vous ne me faites pas peur, Sloan. J’ai fait de la lutte.

    Mark sourit méchamment. Vous pensez m’impressionner ? Totalement maître de lui, il s’installa plus confortablement encore sur son siège. Vous n’êtes pas encore prêt à jouer dans la cour des grands.

    Le fait que vous soyez titulaire ne m’empêchera pas de vous mettre mon poing dans la figure, le menaça Alex.

    Mark ricana. Vous êtes pitoyable, Karev.

    Vous aussi, répliqua Alex. Vous jouez de votre statut pour séduire les filles.

    Vous croyez vraiment que j’ai besoin de ça ? ironisa Mark.

    Excédé par le dédain que lui témoignait son adversaire, comme s’il ne le prenait pas vraiment au sérieux, Alex décida de pousser plus loin la provocation. C’est une habitude chez vous de voler la femme des autres, hein ?

    Mark prit Izzie à témoin. Et en plus, il veut me donner des leçons ! Il posa à nouveau un regard froid sur Alex. Dites donc, vous étiez moins regardant quand vous avez couché avec Addison, asséna-t-il, en gardant tout son calme.


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