• Mais je ne refuse pas d’être discret. Je suis quelqu’un de discret ! affirma Derek, scandalisé. Pour qui me prends-tu ? Je ne cherche pas à étaler ma vie sexuelle sur la place publique. Est-ce que tu crois que ça me plaît quand O’Malley me fait comprendre qu’il a passé sa nuit avec l’oreille collée au mur pour faire le compte de nos gémissements ?

    Ce fut au tour de Meredith de se lever et de faire les cent pas. Alors, dis-moi clairement ce que tu attends de moi, parce que je ne te comprends pas, là.

    Derek eut l’impression qu’elle faisait preuve de mauvaise volonté. Je veux pouvoir être avec la femme que j’aime et faire avec elle tout ce que font les gens normaux, bon sang, sans me soucier de rien ni de personne, éructa-t-il. Je veux t’embrasser et te caresser sans risquer de voir Cristina entrer dans la chambre sous prétexte qu’elle a quelque chose d’important à te raconter. Je veux prendre une douche avec toi sans qu’Izzie vienne chercher la mousse à raser pour s’épiler les jambes. Je veux que nous puissions faire l’amour sans risquer d’entendre leurs commentaires sarcastiques au petit-déjeuner.

    Mais c’est ce que je veux également ! cria Meredith.

    La sincérité qu’il sentit dans la voix de son amie adoucit le chirurgien qui vint se mettre face à elle. Alors pourquoi te braques-tu à chaque fois que je te propose de venir à la caravane ? demanda-t-il avec plus de calme.

    Meredith secoua la tête. Je ne refuse pas de venir à la caravane mais…

    Mais tu t’accroches à ta maison et à tes amis comme si tu craignais de t’écrouler sans eux. Et moi, quel rôle dois-je jouer dans la pièce ?

    Tu es mon petit ami.

    Derek s’éloigna à nouveau de Meredith. J’aimerais en être sûr.

    Elle le regarda, incrédule. C’est dégueulasse de dire ça. C’est comme si je ne t’avais jamais montré combien tu comptes pour moi.

    Derek se rendit compte qu’il avait été trop loin. Non, non. Excuse-moi.

    Tu me demandes… Meredith poussa un long soupir. Je ne sais même pas ce que tu me demandes. Abandonner ma maison ? Mes amis ? Tout ce qui a fait ma vie jusqu’ici… pour toi… d’un coup ? Elle revint s’asseoir dans le fauteuil.

    Je ne te demande pas d’abandonner quoi que ce soit. Je te demande juste de… nous laisser une chance. Derek reprit également sa place dans le canapé. Oui, c’est ça en fait… Laisse-nous une chance d’être un couple.

    Je pensais que nous l’étions déjà, lui fit remarquer Meredith avec amertume.

    Non, pas vraiment. On ne peut pas être un couple si on n’a pas d’intimité. Et dans ta maison, ce n’est pas possible d’avoir de l’intimité. Tes amies rentrent dans ta chambre comme dans un moulin, sans se soucier aucunement de ma présence. Chacun connaît le moindre détail de la vie de l’autre. Derek vit que Meredith était à nouveau au bord des larmes et lui tendit la main. Elle la prit et il exerça une légère traction pour la faire se lever et asseoir à ses côtés. Je ne fonctionne pas comme ça, Meredith, déclara-t-il en tenant la main de son amie au creux de la sienne. Déjà, ce n’est pas dans ma nature et, déontologiquement parlant, je ne peux pas me le permettre. Comment veux-tu que je me fasse respecter ? Je ne peux pas être leur copain chez toi et leur patron à l’hôpital. Tôt ou tard, il y aura un conflit d’intérêt. Comment devrais-je réagir s’il prenait l’envie à George, par exemple, de contester un de mes ordres ? Et s’il se met à me parler devant d’autres personnes comme il l’a fait ce matin dans la voiture… s’il me dit que je suis un sacré gaillard qui fait beaucoup de bruit ? 

    Meredith sourit malgré elle. Tu as raison… Je leur en ai déjà parlé et j’en parlerai encore. Je leur demanderai d’être discrets mais promets-moi de faire un effort, toi aussi.

    Un effort ? Derek soupira. C’est juste que… je t’aime, Meredith ! Si tu savais combien je t’aime ! s’enflamma-t-il soudain. Et quand on fait l’amour, je ne pense plus à rien d’autre qu’à toi, qu’à nous. Il étreignit la main de sa compagne. C’est le seul moment où je suis certain d’être important pour toi, de réellement compter dans ta vie. Je sens que tu es vraiment avec moi… à moi. ça me transporte. C’est comme si je n’étais plus moi-même. Je ne sais plus où je suis. Je ne contrôle plus rien… et j’adore cette sensation ! s’écria-t-il avec un sourire qui fit fondre la jeune femme. Je ne voudrais y renoncer pour rien au monde. Parce qu’elle est nouvelle… Elle est  grandiose… Elle me fait sentir vivant comme jamais auparavant… 

    Derek, balbutia Meredith, le visage baigné de larmes.

    Il ne se laissa pas interrompre. Maintenant qu’il était lancé, il fallait qu’il lui dise tout ce qu’il avait sur le cœur. Quand je sens que nous sommes à l’unisson, quand nous gémissons, et que nous crions il lui lança un regard dévorant de passion - quand je te fais jouir… je pense à ce que tu m’as dit, que je suis le premier homme à te donner autant de plaisir. Et c’est peut-être terriblement prétentieux ou macho, comme tu préfères, mais c’est comme si j’étais l’homme le plus puissant du monde. Son sourire tendre, presque enfantin, donna des frissons à Meredith. Je t'aime non seulement pour ce que tu es mais aussi pour ce que je suis quand nous sommes ensemble, s’enflamma-t-il. Ne me demande pas de me contrôler parce que ça signifierait que je dois renoncer à tout ça et je n’en ai pas envie. Parce que pour moi aussi… c’est la première fois. Meredith se jeta dans ses bras et ils s’embrassèrent passionnément.


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  • Derek pensa que Meredith se faisait des illusions en comptant sur les bénéfices de la boutique pour payer ses études. A ce rythme-là, tu auras quarante ans quand tu rentreras à l’université, se dit-il. Cependant, il n’eut pas le cœur de la décourager. J’espère que ça va marcher. Et si tu as besoin d’un conseil ou d’une recommandation, je suis là.

    Elle le remercia avec un sourire chaleureux. Bon, assez parlé de moi ! lança-t-elle avec entrain. A ton tour ! Elle avait hâte d’en apprendre plus sur lui car, à bien y réfléchir, elle ne savait rien, à part qu’il était neurochirurgien.

    Derek fut aussitôt sur ses gardes. Il n’y a pas grand-chose à dire… rien qui vaille la peine en tout cas

    Meredith le regarda avec un air à la fois dubitatif et moqueur. Ben voyons ! Tu es un des neurochirurgiens les plus talentueux de ce pays et il n’y aurait rien à dire sur toi ? 

    Tu devrais cesser de croire tout ce qu’on raconte à la boutique, lui conseilla Derek avec un sourire un peu suffisant.

    Oh mais ça n’a rien à voir avec ça, assura Meredith. Je lis les journaux de temps en temps et je vais sur le Net aussi, et j’ai trouvé des articles sur toi. Le docteur Derek Shepherd, un neurochirurgien des plus prometteurs, si doué pour son jeune âge, sans doute un précurseur… Je continue ?

    Pas la peine, nous avons les mêmes lectures, nota Derek, un peu surpris mais surtout heureux qu’elle ait pris la peine de se renseigner sur lui. Alors, tu as cherché des informations sur moi. Donc, c’est que je t’intéresse un peu ?

    Les yeux de Meredith se teintèrent d’une lueur espiègle. Je ne pouvais tout de même pas partir en balade avec un inconnu.

    Oubliant toutes ses bonnes résolutions, Derek darda sur elle un regard de braise. A partir du moment où j’ai mis ma langue dans ta bouche et où j’ai caressé tes seins, est-ce qu’on peut encore dire que je suis un inconnu ?

    Troublée autant par le regard du chirurgien que par ses propos, Meredith se tortilla sur sa chaise en rougissant. Ne sachant que dire – elle n’avait aucun sens de la répartie quand il s’agissait de flirter – elle s’empressa de ramener la conversation à un niveau qu’elle pouvait maitriser. N’essaie pas de changer de sujet ! Dis-moi plutôt pourquoi tu as choisi la médecine.   

    Derek se caressa le menton en faisant une petite moue. Je ne sais pas. Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu être chirurgien… sans doute parce que mon grand père l’était.

    Tu étais proche de lui ? se renseigna Meredith qui sentait l’excitation monter en elle, à l’idée que Derek allait lui parler de sa famille, de son enfance et tout ce qui avait fait de lui un homme aussi captivant.

    Oui. Derek fit un sourire empreint de nostalgie. Il s’occupait beaucoup de moi quand j’étais petit et il me parlait souvent de son métier. Je suppose que ça m’a influencé. Il est mort trop tôt, malheureusement.

    Et ton père, qu’est ce qu’il fait ? demanda Meredith.

    Le visage de Derek se ferma aussitôt. Je n’ai plus de père, répondit le chirurgien avec sécheresse.

    Meredith se sentit horrifiée par la gaffe qu’elle venait de faire. Oh je suis désolée ! Je ne savais pas. Je…

    Derek lui coupa la parole sur un ton très froid. Aucune importance ! Meredith comprit qu’elle avait soulevé un sujet plus que délicat et qu’elle avait sans doute réveillé des souvenirs douloureux. Mal à l’aise et surtout pleine de culpabilité, elle regarda à nouveau par la fenêtre en buvant son verre d’eau, pour se donner une contenance. Après quelques secondes d’un silence pesant, Derek, l’air toujours contrarié, désigna d’un geste de la main l’assiette de la jeune fille, dans laquelle il ne restait plus que quelques morceaux d’épinard et de pommes de terre. Tu ne manges plus ?

    Non, je n’ai plus faim, murmura Meredith, toute timide, parce qu’elle redoutait de commettre un autre impair.

    Tu ne veux pas un dessert ?

    Non, merci.

    On y va alors ? proposa Derek. Meredith ayant acquiescé, il fit signe au serveur de lui apporter la note.


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  • Le baiser dura longtemps. Derek promena ses mains sur le visage de Meredith. Tout doucement, sans presque s’en apercevoir, ils se retrouvèrent allongés sur le canapé, lui la surmontant. Ils restèrent là à s’embrasser, serrés l’un contre l’autre, les jambes emmêlées, les mains dans les cheveux. Meredith repoussa Derek avec tendresse et plongea ses yeux dans les siens. Ce que tu as dit tout de suite… c’était…

    Excessif ? Stupide ? Guimauve ? murmura-t-il.

    Meredith passa la main dans l’abondante chevelure de son amant. C’est sans doute ce que j’aurais pensé si quelqu’un d’autre l’avait dit, mais venant de toi… ça sonnait tellement juste…  Je ne savais pas que tu éprouvais tout ça.

    Derek lui sourit amoureusement. Moi non plus… je n’avais pas réalisé avant de mettre des mots dessus, en fait. Il se rassit et elle déposa sa tête sur ses genoux. C’est marrant, la vie, comme la roue tourne… comme les choses changent. Il lui caressa les cheveux. Quand j’ai quitté New-York et que je suis arrivé à Seattle, j’étais décidé à reprendre mon existence en mains, dit-il à voix basse comme s’il se parlait à lui-même. Tracer ma route en solitaire… me consacrer seulement à ma carrière… enfin faire ce que, moi, je voulais… un point, c’est tout… Il continua, les yeux dans le vague. Un matin, je me réveille, je suis le maître de ma vie, je contrôle tout… Le soir, je vais boire un verre dans un bar... et le lendemain… - il abaissa vers son amie des yeux pleins de gravité - je suis à ta merci…

    La jeune femme fronça les sourcils. A ma merci ? C’est comme si j’étais une menace qui plane sur toi.

    Non mais je suis faible avec toi, dit Derek avec une intonation dans laquelle Meredith crut reconnaitre un peu de regret. Je deviens vulnérable. Après notre dispute, j’étais résolu à me montrer dur… à ne plus me faire avoir. J'étais foutu dès que tu es apparue à la porte de Mark. J’ai vu les larmes dans tes yeux et j’étais vaincu.

    Tu parles comme s’il s’agissait d’un combat entre nous. Il n’y a ni vainqueur ni vaincu en amour. Meredith releva sa tête des genoux de Derek et vint l’embrasser. Elle commença par caresser ses lèvres avec les siennes, doucement. Leurs lèvres s’entrouvrirent. Elle glissa sa langue dans sa bouche, cherchant la sienne. Il se sentit fondre. Leur langues s’entremêlèrent, se caressèrent, se cherchèrent sans fin…

    Derek laissa Meredith diriger ce baiser et s’adapta à son rythme. Sa tête tournait et ce n’était pas à cause de l’alcool qu’il avait bu. Il se sentait merveilleusement bien, jusqu’à en oublier le reste du monde. Il passa un bras autour de sa taille, mit une main sur son sein, le pétrissant… Tout à coup, elle frémit et gémit longuement. Il se détacha d’elle et la regarda en souriant. Là, c’est toi !

    Quoi ?

    Tu as gémi.

    Pas du tout.

    Si, je t’assure.

    C’est vrai ? Derek fit signe que oui. Meredith rougit. Je ne m’en suis pas rendu compte.

    Surtout, continue comme ça. Il l’embrassa dans le cou. Continue à ne pas te rendre compte de ce que tu fais quand tu es avec moi.

    Meredith rit doucement. Cristina a raison quand elle dit que mes cris et mes gémissements pendant l’amour te valorisent.

    Cristina dit ça, hein ? dit Derek en mordillant le lobe de l’oreille de son amie.

    Ne lui en veux pas, Derek, le conjura celle-ci en recommençant à jouer avec ses épaisses mèches de cheveux. C’est juste une conversation entre filles. Et puis ce n’est pas facile pour elle, en ce moment… Sa situation la rend un peu amère, parfois.

    Cristina a toujours été amère. Derek se redressa et regarda son amie dans les yeux. Tu n’as pas besoin de prendre sa défense, Meredith. Personnellement, elle peut penser ce qu’elle veut de moi, je m’en moque, du moment que ça n’a aucune influence sur toi.

    Non, ça ne m’influence pas… Puis, quoiqu’elle en dise, elle t’aime bien, assura Meredith avec un grand sourire.

    Si tu le dis !

    Elle se serra contre lui et prit sa voix la plus câline. Derek, je te promets… Je vais parler à Cristina et aux autres aussi. Et je prêterai moins d’attention à ce qu’ils pensent ou disent. Et je veux bien aller plus souvent à la caravane. J’aime beaucoup la caravane, tu devrais le savoir.

    Je sais.

    Le ton de Meredith redevint plus grave. Je ne suis pas parfaite, Derek. Je ne le serai jamais mais je vais essayer de…

    Il posa un doigt sur les lèvres de sa compagne pour la faire taire. Ce n’est pas la peine.  Je ne recherche pas la perfection. Il prit ensuite le beau visage de la jeune femme entre ses mains. Je t’aime comme tu es. Tes doutes, tes peurs, cette indifférence que tu feins d’éprouver… C’est toi, dit-il d’une voix pleine de tendresse. C’est comme ça que je t’aime. Toutes ces épreuves que nous avons traversées… si j’avais le choix… s’il fallait tout recommencer – le visage de Derek s’illumina d’un beau sourire - je n’hésiterais pas… pas un instant. Tu en vaux la peine, Meredith, tu en vaux la peine.


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  • A la sortie du restaurant, Derek avait retrouvé sa bonne humeur. Il prêta galamment son bras à Meredith pour marcher jusqu’à la voiture. Tandis qu’il tenait la portière en attendant que la jeune fille s’asseye, il eut son attention attirée par le décolleté de cette dernière. L’échancrure de la robe laissait apparaitre le haut du bikini et Derek devina qu’il s’agissait d’un modèle minimaliste. Il fut presque soulagé de refermer la portière. Merde, merde, merde ! pesta-t-il tandis qu’il faisait le tour de sa voiture. Tu t’es fourré dans un fameux guêpier, mon vieux. Cette idée d’aller à la plage, c’est n’importe quoi ! Tu voudrais tenter le diable que tu ne t’y prendrais pas autrement. T’as beau avoir du caractère, tu ne vas jamais pouvoir résister à ça. Alors, tu vas me faire le plaisir de zapper la plage, vite fait ! Après s’être installé au volant de son véhicule, il se tourna vers Meredith. Si tu veux, avant de rentrer, on peut aller à Piernas Blancas. C’est un lieu de rassemblement des éléphants de mer. C’est assez amusant de les regarder s’asperger de sable, tu verras. Il vit immédiatement à l’expression de la jeune fille qu’elle était désappointée par sa proposition.

    Oui, ça a l’air chouette mais… et la plage ? demanda timidement Meredith. On n’y va pas ? J’espérais… je n’y suis jamais allée, tu comprends ?

    Derek ne put se résoudre à la décevoir une fois encore et à lui faire de la peine. Oui, oui, bien sûr, j’avais oublié. On va y aller évidemment ! Les yeux de Meredith brillèrent de joie. Cette plage, c’est une très, très mauvaise idée, et tu le sais, se dit Derek. Mais, bon, ça lui fait tellement plaisir. A toi de faire preuve de caractère. Tu n’es plus un gamin. Il sourit à la jeune fille.

    Ils reprirent donc la route. Un peu avant d’arriver à Carmel, Derek remarqua sur sa gauche une petite plage de sable blanc, légèrement en contrebas de la route. Elle semblait peu fréquentée et Derek jugea que l’endroit serait idéal pour que Meredith apprécie pleinement cette première expérience. Elle était tellement timide. Ici, elle n’aurait pas à se soucier du regard d’autrui. Il chassa rapidement de son esprit l’arrière-pensée que s’il n’arrivait pas à résister à la tentation, il n’y aurait personne pour les déranger. 

    Quand ils débarquèrent sur la plage, Meredith battit des mains. C’est super joli, ici. Regarde le sable, comme il est blanc ! On se croirait dans une carte postale.

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    Avec une joie quasi enfantine, la jeune fille enleva ses sandales pour sentir le sable sous ses pieds. Oh, il est chaud, c’est génial ! Elle se mit à tournoyer sur elle-même, les bras écartés, faisant lever sa robe jusqu’à dévoiler presque entièrement ses jambes.

    Derek avala péniblement sa salive. Mais qu’est-ce qui m’a pris de lui proposer ça ? se blâma-t-il.

    Meredith s’arrêta de virevolter. On peut, tu crois ? lança-t-elle.

    On peut quoi ? s’enquit Derek bien qu’il soupçonnât l’objet de la question.

    Ben, se baigner. Meredith regarda l’étendue d’eau. Je n’ai jamais nagé que dans une piscine.

    Je ne crois pas qu’ici, ce soit l’idéal, répondit Derek en espérant que cela contrarierait assez Meredith pour qu’elle ne veuille pas rester. L’eau est plutôt froide.

    Meredith soupira. C’est trop bête… Mais on peut quand même prendre un bain de soleil ?   

    Raté ! pensa Derek. Oui, bien entendu, si tu en as envie, lui dit-il.

    Tout sourire, Meredith laissa tomber son sac par terre avant de prendre le bas de sa robe en main pour la faire passer par sa tête. Derek se sentit mal lorsqu’il découvrit le petit slip rouge qui moulait les fesses de la jeune fille à la perfection. Mais il manqua de tomber carrément à la renverse quand il découvrit les deux petits triangles de tissu qui peinaient à couvrir les seins menus mais bien ronds. Et toi, tu ne te mets pas en maillot ? s’étonna Meredith, sans remarquer le trouble dans lequel sa tenue avait plongé le chirurgien.

    Non, j’ai oublié, c’est bête, prétendit ce dernier. Compte tenu de l’état dans lequel il risquait de se retrouver régulièrement, durant tout le temps qu’ils resteraient à la plage, il était préférable qu’il ne retire pas son bermuda dont l’ampleur lui garantissait une certaine discrétion. Mais je vais quand même me mettre à l’aise, déclara-t-il en ôtant son polo.

    Pendant qu’elle pliait sa robe, Meredith ne put s’empêcher de lorgner vers son compagnon. Elle fut impressionnée par son ventre plat et sa musculature délicate, preuve que Derek entretenait sa condition physique mais sans exagération. Elle remarqua également qu’une légère toison recouvrait son torse et réalisa que, contrairement à ce qu’elle avait toujours clamé haut et fort, cela ne la dérangeait aucunement. Sans doute parce qu’il s’agissait de Derek.

    Tu as tout prévu, constata celui-ci en la voyant étaler sur le sable une grande serviette de bain qu’elle venait de sortir de son sac. Je peux squatter un petit bout ?

    Meredith lui fit signe de s’asseoir à côté d’elle. Evidemment. C’est pour ça que j’en ai pris une grande. Je savais que tu n’y penserais pas.

    Tu commences à bien me connaitre, je vois, dit Derek en s’installant à côté d’elle, à une distance respectable cependant, histoire de ne pas tenter le diable.

    Oh non, je ne crois pas, objecta Meredith en faisant une petite moue. Mais je sais que les hommes ne pensent jamais à ce genre de choses.


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  • Derek sentit qu’on le secouait par l’épaule. Il entrouvrit les yeux et vit Mark penché sur lui qui lui mima "Il est l’heure" avec sa bouche, avant de s’esquiver. Derek se réveilla tout à fait. Il se rappela où il était et réalisa que Meredith dormait sur lui. Il essaya de bouger sans la réveiller. Peine perdue. La jeune femme s’éveilla aussi et lui sourit. Bien dormi ?

    Pas assez… Un peu mal au dos, lui apprit-il avec une petite grimace. Mais à part ça, j’ai adoré chaque seconde passée sur ce canapé.

    Mmm ! Moi aussi, j’ai aimé. Meredith s’accrocha quelques secondes à lui puis s’assit. Est-ce que par hasard tu sais où sont les … ?

    Derek hocha la tête. Non. C’est la première fois que je viens ici, tu sais.

    Dans le couloir, 2e porte à gauche, entendirent-ils Mark leur crier depuis la cuisine.

    Meredith fit une grimace horrifiée à l’intention de son amant et chuchota. Il entend tout ce qu’on dit !

    Derek se mit à rire. Je vais lui faire la leçon. Meredith fila pendant qu’il rejoignait son ami. Bravo ! Encore une fois tu as fait fort.

    Mark lui désigna la cafetière à côté de laquelle il avait disposé deux tasses. Que veux-tu, mon vieux ? Tant que vous squatterez chez l’un ou l’autre, vous vous exposerez à ce genre de désagrément.

    Oui, je sais, soupira Derek. Va falloir qu’on trouve rapidement une solution.

    En tout cas, je suis surpris.

    Derek se servit une tasse de café. Pourquoi ?

    Je m’attendais à trouver mon living sens dessus dessous, avec des vêtements suspendus au lustre, et je vous trouve sagement couchés sur le canapé, tout habillés, tel un frère et sa sœur. Mark hocha la tête d’un air dégoûté. Je suis déçu, très déçu.

    Derek sourit. Tu sais, il n’y a pas d’obligation à se réconcilier sur l’oreiller.

    Mark fit une moue dubitative. Peut-être bien mais c’est triste tout de même.

    Je ne trouve pas, non.

    Ah Derek, tu restes un incorrigible romantique… Bon, je dois y aller, annonça Mark en se levant de table. Si tu veux te changer, pioche dans ma garde-robe. Par contre, pour ta petite amie, je crains de ne pouvoir l’aider. M’habiller en femme ne fait pas partie de mes fantasmes.

    Derek rit. Okay. Merci. Ça ira.

    Tiens, voilà les clés, dit Mark en tendant son trousseau à son ami. Ferme en partant. Tu me les rendras tout à l’heure. Il sortit de la cuisine. Salut Meredith, cria-t-il avant que la porte d’entrée ne se referme sur lui.

    Derek but une tasse de café et partit à la recherche de son amie. Il la retrouva dans l’entrebâillement d’une porte, en train de regarder à l’intérieur de la pièce. Qu’est-ce que tu fais là ?s’enquit-il sur un ton amusé. Tu fouilles l’appartement de Mark ?

    Pas du tout, protesta mollement Meredith. La porte était déjà entrouverte. Je n’ai fait que la pousser un peu pour jeter un coup d’œil. Elle lui fit signe de la rejoindre. Viens voir.

    Derek avança vers elle à contrecœur. Meredith, je n’aime pas jouer les curieux, surtout pas chez un ami.

    Derek, fais-moi confiance et viens. Meredith le prit par la main pour le faire entrer dans la pièce et l’amena devant une étagère qui était face à la porte.

    Il découvrit une série de photos le montrant lui et son ami, à tous les âges. Il les regarda, attendri, et pointa son doigt sur l’une d’entre elles. Je me souviens de celle-là. On devait avoir 8 ans. Nos parents nous avaient inscrits dans le même camp de vacances. On a fait les quatre cent coups cet été là. On était les caïds… enfin, surtout Mark, ajouta-t-il en souriant. Moi, je me contentais de tirer avantage de sa réputation. On me craignait parce que j’étais son meilleur ami. C’était assez bizarre comme impression pour un gamin.

    Meredith le regarda en souriant. Un caïd, hein ! Derek la bouscula gentiment. En tout cas, Mark a érigé un véritable musée en l’honneur de votre amitié, lui fit-elle remarquer.

    Surprenant, murmura Derek avec, effectivement, de l’étonnement dans son intonation. Surtout de la part de Mark. Il n’est pas vraiment réputé pour son sentimentalisme.

    Meredith fit la moue. Hum ! Pourtant… Ces derniers temps, à chaque fois qu’il me parle de toi, il est - elle chercha l’expression adéquate pendant quelques secondes - tendre.

    Derek la regarda avec un air à la fois surpris et moqueur. Tendre ? Tu es sûre que nous parlons de la même personne ?

    Sérieusement, Derek, quand Mark parle de toi, on devine qu’il t’aime bien. Tu es son ami et peu importe ce qui s’est passé entre vous… il essaie de se racheter.

    Derek opina de la tête en jetant un dernier coup d’œil aux photos de son enfance. Oui, je sais. Pour le moment, il n’y réussit pas trop mal, je l’avoue. Il prit la jeune femme par la main pour l’entrainer hors de la pièce. Ils firent demi-tour et restèrent cloués sur place. Une femme aux longs cheveux roux les fixait de son regard coquin.

    Addison, murmura Meredith, sidérée.

    Derek s’approcha de l’immense photo qui décorait le mur. Voilà qui est plus surprenant encore !


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