• Je refuse de passer toutes mes journées avec Sidney Heron, Derek, poursuivit Meredith. Si ça se produit, je vais devenir folle. C’est moi qui vais commettre une agression et…

    Derek l’interrompit. Très bien. J’irai parler à Richard, promit-il. Je lui dirai que c’est à toi de trouver le meilleur planning de reprise. Je te demande seulement de ne pas aller trop vite.

    J’ai besoin de travailler, insista Meredith. Sinon, je vais devenir folle.

    Je sais… Derek lui prit la main. Meredith, je ne cherche pas à t’étouffer ni à t’empêcher de faire ce que tu veux. Mais je m’inquiète pour toi. C’est pour ça que je veux te protéger. Alors, oui, parfois, j’en fais trop, admit-il. Mais ça ne part pas d’une mauvaise intention.

    Tu sais, je ne suis plus une petite fille, lui fit remarquer Meredith. Je suis habituée à me gérer toute seule. Je ne le fais pas toujours de la meilleure façon qui soit, j’en suis consciente, et je ne refuse pas ton aide mais je refuse que tu décides à ma place.

    De sa main libre, Derek caressa la joue de sa compagne. Je comprends. D’ailleurs, à ce propos, je pense qu’une discussion s’impose en ce qui concerne la répartition des tâches ménagères. Il se remit à marcher en entrainant Meredith avec lui.

    Les sourcils de cette dernière se froncèrent légèrement. La répartition ? Un petit sourire naquit sur ses lèvres. Ça signifie que je vais avoir quelque chose à faire…

    Derek opina de la tête. Oui, j’ai réfléchi. Tu avais raison. Si nous voulons former un vrai couple, nous devons partager les bonnes choses comme les moins bonnes. Nous devons tout partager.

    Meredith afficha un sourire ravi. Donc, tu as abandonné tes projets stupides.

    Pas tout à fait. Ce que je n’ai pas abandonné, c’est l’idée de l’appartement. Elle ouvrit la bouche pour contester mais Derek ne la laissa pas parler. Meredith, il faudra te faire une raison. Il s’arrêta d’avancer pour lui faire face. La caravane est trop petite pour que nous puissions y vivre correctement tous les deux, à long terme. Il caressa le visage de la jeune femme du bout des doigts. Et puis, franchement, je n’ai pas envie de vivre notre histoire dans un endroit que j’ai partagé avec mon ex-femme. Je veux un endroit qui n’appartienne qu’à nous, où nous pourrons nous créer des souvenirs vierges de tout notre passé.

    Meredith leva vers lui des yeux brillants d’émotion. Pourquoi tu ne m’as pas dit ça plus tôt ?

    Peut-être parce que tu ne m’en as pas laissé le temps. Déposa déposa un baiser sur le front de sa compagne, à la lisière des cheveux. Par contre, s’il y a bien une chose sur laquelle je ne plierai pas, c’est le loyer…

    Derek…

    Il leva la main pour la faire taire. Compte tenu de ce que ça va coûter, il est hors de question que ce soit 50/50. Tu participeras au prorata de que tu gagnes. C’est ma décision et je n’y reviendrai pas !

    Compte tenu de ce que ça va coûter ? répéta Meredith. Ça veut dire que tu as déjà trouvé quelque chose ?

    Ça veut dire que je me suis renseigné et que, comme je ne compte pas te faire vivre dans un taudis, ce ne sera pas donné, oui. Derek eut un sourire espiègle. Et oui, j’ai peut-être bien trouvé quelque chose.

    Je le savais ! s’exclama Meredith en feignant d’être mécontente. Elle ne résista pas longtemps au sourire de son amant et se serra contre lui. Nous allons être heureux, n’est-ce pas ? murmura-t-elle.

    Oui, très heureux, peu importe l’endroit où nous vivrons. Il l’embrassa tendrement. L’important, c’est d’être ensemble. Il lui reprit la main pour repartir vers la voiture. Donc, en rentrant, on décide de qui fait quoi.

    Moi, je veux bien prendre en charge le linge, décréta Meredith, toute guillerette. Et le nettoyage. Toi, tu feras la cuisine.

    Derek haussa les sourcils en même temps que sa main droite dont l’index était pointé vers le ciel. Ah mais ce n’est pas comme ça que ça se passe. Tu veux qu’on partage tout, eh bien, on va tout partager.

    Meredith le regarda d’un air vaguement inquiet. Qu’est-ce que tu veux dire ?

    On en reparle plus tard.

    Elle lâcha la main de son ami et s’arrêta de marcher. Derek… qu’est-ce que tu veux dire ? Il continua sa route sans se retourner. Tout partager ? Tu veux dire… Elle écarquilla les yeux sous l’effet de la peur. Même la cuisine ? Il ne répondit pas. Derek, non ! cria-t-elle. Pas la cuisine… Tu ne peux pas me faire ça ! Derek, s’époumona-t-elle. Pitié, pas la cuisine !


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  • Cinq jours plus tard, la vie avait repris son cours au Seattle Grace. Après une discussion sérieuse avec Richard, au cours de laquelle elle avait exigé de pouvoir faire ses preuves comme tout un chacun, Meredith avait repris son travail comme s’il ne lui était jamais rien arrivé.

    Pourtant, ce matin-là, Cristina la vit entrer dans les vestiaires avec sa tête des mauvais jours. Ça ne va pas ?

    Non, soupira Meredith. J’ai fait brûler les œufs du petit-déjeuner. On a dû s’arrêter en cours de route pour acheter quelque chose à manger.

    Cristina fit une moue dédaigneuse. Oh ! Si ce n’est que ça !

    Meredith regarda son amie avec désolation. Derek s’est moqué de moi. Il m’appelle Calamity Meredith.

    Je ne peux pas lui donner tort, persifla Cristina.

    Oh tu ne vaux pas mieux que moi dans ce domaine, lui fit remarquer Meredith avec amertume.

    Mais moi, au moins, je ne cherche pas à me faire passer pour ce que je ne suis pas, répliqua Cristina.

    Izzie et Alex entrèrent, enlacés et le sourire aux lèvres. Izzie avisa immédiatement la triste mine de son amie et se précipita sur elle. Ça ne va pas ? Tu as des ennuis ?

    Elle ne va pas tarder à en avoir, intervint Cristina. Elle a fait cramer le p’tit dej’.

    Encore ! s’exclama Izzie tandis qu’Alex pouffait de rire. Mais Meredith, ça fait quatre jours maintenant ! Qu’est-ce que c’était cette fois-ci ?

    Des œufs brouillés, répondit Meredith avec découragement.

    M’enfin ! Il n’y a rien de plus simple que ça. Izzie déposa son sac sur un banc. Moi, je bats les œufs comme pour une omelette, expliqua-t-elle en mimant les gestes. Je fais fondre un peu de beurre dans la poêle, je mets les œufs puis je mélange au fouet.

    Mais c’est ce que j’ai fait, geignit Meredith. Derek m’a expliqué comment je devais faire. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Les œufs ont collé et ils ont brûlé et… c’était immangeable.

    Arrête de te plaindre ! ordonna Cristina. C’est de ta faute. Derek était disposé à tout prendre en charge. C’est toi qui n’as pas voulu. Assume maintenant !

    Meredith la fusilla du regard. C’est ta nouvelle manie, prendre systématiquement le parti de Derek contre le mien ?

    L’entrée de Bailey empêcha Cristina de riposter. Pendant que la résidente répartissait les tâches et attribuait à chacun un titulaire, Meredith entrevit, par la porte qui était restée ouverte, Derek qui passait dans le couloir en compagnie de Carol Hawkins, avec laquelle il semblait une fois encore en grande conversation. Elle se renfrogna encore un peu plus et écouta à peine ce que Bailey avait à leur dire. Celle-ci était à peine sortie de la pièce que Meredith se précipita à la porte. Elle aperçut un peu plus loin le couple de neurochirurgiens qui discutaient avec animation avec Richard. Le trio partit dans un grand éclat de rire qui fit se retourner tout le monde sur eux.

    Ils ont l’air de bien s’entendre, dit Alex, dans le dos de Meredith.

    Un peu trop à mon goût, décréta la jeune femme. Je ne peux plus faire un pas dans cet hôpital sans les croiser ensemble.

    Izzie vint les rejoindre. C’est normal. Ils travaillent dans la même spécialité.

    Derek a repris le travail. Pourquoi elle est encore là ? geignit Meredith.

    Pour amuser ton homme, se moqua Cristina. Je trouve qu’il rit beaucoup depuis qu’elle est là. Meredith lui donna un coup de coude pour la faire taire.

    Mark surgit tout à coup devant elle. Dr Grey, quand vous aurez terminé de papoter, nous pourrons peut-être songer à travailler.

    Après avoir fait une grimace à l’intention de ses camarades, Meredith suivit le chirurgien plastique. Ils étaient dans l’ascenseur quand elle lui posa la question qui lui brûlait les lèvres. Vous savez si le Dr Hawkins va rester longtemps parmi nous ? 

    Mark haussa les épaules. Aucune idée. Demandez plutôt à Derek. Il doit être plus au courant que moi.

    Déçue, Meredith tenta une autre approche. Je la trouve vraiment très sympathique… très jolie, aussi… ravissante même. Mark la regarda d’un air ironique. C’est une femme comme ça qu’il vous faudrait, ajouta-t–elle d’un ton qu’elle voulait indifférent. Vous devriez vous intéresser à elle.

    Mark sourit en prenant un air un peu supérieur. C’est déjà fait. J’ai couché avec elle.

    Meredith ne put cacher son agacement. Je ne parlais pas de ce genre d’intérêt. Il serait temps que vous vous posiez. Elle regarda Mark avec un air sévère. Vous devriez penser à avoir une relation sérieuse.

    Depuis quand ma vie privée vous préoccupe-t-elle ? s’enquit-il avec un air moqueur.

    Vous êtes le meilleur ami de Derek. C’est normal que je me soucie de vous, prétendit Meredith. Ce n’est pas bon pour vous de rester seul. La vie à deux, c’est tellement bien. Moi aussi, au début, je n’étais pas enthousiaste. Mais, croyez-moi, il n’y a rien de mieux, affirma-t-elle comme si les derniers cinq jours avaient fait d’elle une experte de la vie de couple.

    Est-ce que par hasard vous essaieriez de me jeter dans les bras du Dr Hawkins pour qu’elle soit moins présente auprès de votre petit ami ? ironisa Mark.

    Meredith comprit qu’il l’avait percée à jour et laissa tomber le masque. Je ne supporte plus de les voir ensemble ! s’exclama-t-elle, énervée. Ils sont là, partout, où que j’aille. Et ils rient tout le temps et si fort. Elle est tellement parfaite et moi… je fais brûler les œufs ! Ce n’est pas juste !

    Mark sourit. Je vous avais dit qu’elle lui plaisait.

    Elle ne peut pas lui plaire, aboya Meredith. Il est avec moi. C’est moi qui lui plais.

    Vous savez ce que j’en pense. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Mark en sortit et avança dans le couloir.

    Meredith le regarda s’éloigner avec dépit. On n’est pas en crise ! cria-t-elle avant de le rejoindre à grands pas.


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  • Meredith assistait Mark sur une augmentation mammaire quand elle vit le chirurgien faire un signe de la main vers la galerie. Elle leva la tête et aperçut, entouré d’autres personnes, Derek à qui elle sourit tendrement. Un peu plus tard, un nouveau coup d’œil lui permit de remarquer que son compagnon était assis à côté d’une femme brune d’un certain âge mais encore très belle. L’inconnue et Derek discutaient ensemble et échangeaient des regards qui parurent très amicaux à Meredith. Qui est-ce ? demanda-t-elle discrètement à Mark.

    Qui donc ? grommela ce dernier sans même relever la tête.

    La femme qui est avec Derek, lui indiqua Meredith. Ils ont l’air de bien se connaître.

    Mark, les deux mains plongées dans la poitrine béante de la patiente, regarda rapidement en direction de la galerie. Ah, c’est Helen.

    Helen ? demanda Meredith, agacée de devoir lui tirer les vers du nez.

    Oui, Helen Crawford. C’est une collègue de New York, précisa-t-il.

    Qu’est-ce qu’elle vient faire ici ? s’inquiéta la jeune femme qui ne pouvait s’empêcher de jeter des regards de plus en plus fréquents à la galerie.

    Mark lui lança un regard sévère. Dr Grey ! claironna-t-il. Puis-je vous rappeler que nous sommes dans un bloc opératoire et pas dans le dernier salon à la mode ? Je pense que ma patiente aimerait avoir les deux seins de la même grosseur et à la même hauteur. Aussi doué que je sois, j’ai besoin d’un minimum de concentration pour lui donner satisfaction. Alors, si ça ne vous dérange pas, on pourrait remettre cette conversation à plus tard.

    Vexée d’avoir été rabrouée devant toute l’équipe, mais aussi confuse de manquer ainsi à ses devoirs, Meredith se tut. Elle dut faire des efforts surhumains pour ne plus observer ce qui se passait au-dessus de leurs têtes. Une fois l’intervention terminée, elle rejoignit Mark qui était en train de se laver les mains. Dr Sloan, je suis désolée. Je…

    Il lui coupa la parole. Helen Crawford est ici parce que, l’année passée, juste après votre noyade, Derek l’a opérée pour une tumeur cérébrale que l’on pensait inopérable.

    Elle fait une rechute ? se renseigna Meredith, soulagée à l’idée que cette femme ne soit qu’une patiente comme les autres, ou presque.

    Mark secoua la tête. Non. Pas à ma connaissance, du moins. Elle vient ici pour faire ses contrôles.

    Le fait qu’Helen traverse le pays simplement pour faire quelques analyses réveilla la suspicion de Meredith. Pourquoi ? Depuis votre départ, il n’y a plus de bon médecin à New York ?

    Mark se mit à rire. Plus beaucoup, non. Il la regarda attentivement. Si vous me disiez plutôt ce qui vous dérange ?

    Mais rien, rien du tout, prétendit-elle avec un petit air hautain.

    Mark prit des serviettes en papier pour s’essuyer les mains. Moi, j’ai l’impression que vous êtes jalouse.

    Meredith ricana. De cette Helen ? Vous voulez rire ? Pourquoi je serais jalouse d’elle ? Elle est plus âgée que Derek.

    Mark fit la moue pour monter son désaccord. Oh pas tellement. Et avouez qu’elle a de beaux restes. Il ne put résister à la tentation de jouer avec un peu avec les nerfs de Meredith. Vous avez vu comme ils sont proches ? Leur relation a toujours été un mystère pour moi.

    Elle le fusilla du regard. Evidemment ! Pour vous, l’amitié entre un homme et une femme est inconcevable si elle ne fait pas un détour par une chambre à coucher.

    Il feignit d’être scandalisé. Ah je vous demande pardon ! C’est totalement faux ! Et dans le cas qui nous occupe, je ne suis pas le seul à me poser des questions. Il y avait plein de rumeurs qui couraient sur eux à New York.

    Mereddith aurait aimé être assez forte pour ne pas lui donner ce qu’il espérait mais elle ne put s’empêcher de le questionner. Quel genre de rumeurs ?

    Qu’ils auraient eu une liaison, enfin, vous savez ce genre de trucs, laissa tomber Mark comme s’il lui annonçait une chose tout à fait banale.

    Elle haussa le sourcil droit. Derek aurait eu une aventure à New York et vous ne seriez pas au courant ? Vous voulez me faire croire ça ?

    Mark haussa les épaules. Derek n’est pas le genre à raconter ce qui se passe dans son lit… De plus, à l’époque, je passais beaucoup de temps avec Addison. Il a peut-être eu peur que je ne sois trop bavard.

    Même si Meredith ne le croyait qu’à moitié, elle ne pouvait pas faire abstraction de ce qu’elle avait observé quelque temps plus tôt, les sourires et les regards empreints de complicité et même de tendresse, les petits gestes pleins de sollicitude… Elle quitta la salle sans plus dire un mot. Elle n’avait pas fait deux mètres qu’elle apercevait Derek qui, manifestement, présentait Helen à Carol Hawkins. Les lèvres pincées, elle regarda Carol parler en posant une main sur le bras de Derek, éclater de rire en rejetant sa tête en arrière ou lui donner des bourrades amicales. Pendant ce temps-là, Helen le couvait du regard. Tout à coup, Derek sentit son bipeur vibrer. Après avoir consulté son écran, il adressa quelques mots à ses interlocutrices et donna une grande accolade à Helen. Quand il s’écarta de cette dernière, il aperçut Meredith et lui fit un signe de la main avant de s’éloigner à la hâte. Elle sursauta lorsqu’elle entendit la voix de Mark derrière elle. Qu’est-ce que je vous avais dit ? Quand un homme connaît une crise dans son couple, il va se consoler ailleurs. Agissez tant qu’il en est encore temps.


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  • Derek sortait à peine de la chambre du patient auprès duquel il avait été appelé, que son bipeur sonna une fois encore. Décidément, pas moyen d’avoir une minute de tranquillité ! Il regarda son écran et s’inquiéta aussitôt en découvrant le message de Meredith lui demandant de venir la retrouver le plus rapidement possible dans la salle de repos du troisième étage. Il envisagea immédiatement le pire. Elle avait certainement fait un malaise, ou même une crise de panique devant un client trop agressif. Pour lui, c’était évident, elle avait repris le travail trop vite et surtout trop intensément. Il se mit à courir.

    Quand il pénétra dans la salle de repos, il trouva Meredith qui tournait en rond dans la pièce en se parlant à elle-même. Je ne veux pas… Tu n’as pas le droit… Je fais des efforts… Elle ne réalisa même pas qu’il était entré.

    Il referma la porte derrière lui. Meredith ? Ça ne va pas ? demanda-t-il avec une intonation pleine d’inquiétude.

    Elle fit volte-face. On n’a pas beaucoup de temps. J’ai une intervention dans 25 minutes, annonça-t-elle sur un ton énervé.

    Pas beaucoup de temps pour quoi ? s’enquit Derek.

    Je sais que je suis une très mauvaise cuisinière mais je fais très bien l’amour, dit Meredith en retirant sa blouse blanche.

    Derek la regarda avec un air surpris, se demandant quel était le rapport entre ce qu’elle venait de dire et l’opération qui était prévue. C’est vrai mais je ne vois pas où tu veux en venir.

    Elle ôta sa tunique bleue. Je veux faire l’amour.

    Habituellement, la nouvelle aurait réjoui Derek. Là, elle le prit au dépourvu, tant l’attitude de Meredith était étrange. Tu sais, nous vivons ensemble maintenant. Nous ne sommes plus obligés de nous retrouver dans les salles de garde pour faire l’amour à la sauvette.

    Depuis quand on est obligé de faire l’amour uniquement dans sont lit, répliqua Meredith sèchement tout en abaissant son pantalon. 24 minutes ! Allez, dépêche-toi !

    Derek fronça les sourcils. Est-ce que je peux savoir ce qui se passe ? Et à quoi rime ce décompte ?

    Tu ne le vois pas ? Je me déshabille ! Meredith mit ses mains dans son dos pour dégrafer son soutien-gorge. On perd du temps, Derek.

    Il secoua la tête. Tant que tu ne m’auras pas expliqué ce que tu as, il est hors de question que je fasse quoi que ce soit.

    Je suis ici pour dénouer la crise. Son tanga tombé à terre, Meredith se retrouva nue devant son compagnon. 23 minutes.

    Mais qu’est-ce que tu racontes ? soupira-t-il.

    Je sais bien qu’on est en crise, lança Meredith. Et que tu as besoin d’une oreille compréhensive. Mais je peux être compréhensive aussi !

    Qu’est-ce que c’est que tout ce charabia ? s’emporta Derek. Je veux bien être pendu si je comprends un traître mot à tout ce que tu dis. De quelle crise parles-tu ?

    Mais de la nôtre, cria Meredith, exaspérée parce qu’il ne comprenait rien. Depuis que je me suis installée à la caravane, on traverse une crise.

    Derek ouvrit de grands yeux étonnés. Première nouvelle !

    Meredith ricana. Vraiment ? Et notre discussion au sujet de la répartition des tâches ménagères ? 

    Ça ? Derek leva les yeux au ciel. C’était juste une querelle d’amoureux, sans plus.

    Et ce matin…

    Ce matin ? Je me suis moqué de toi parce les œufs avaient collé, lui rappela-t-il. Où as-tu été chercher que c’était grave ? Il alla prendre la couverture qui était sur le lit et en enveloppa son amie, pour qu’elle ne prenne pas froid.

    C’est Mark qui l’a dit, lui avoua-t-elle.

    D’où il sort ça, celui-là encore ? grommela-t-il en la serrant contre lui.

    Il te connaît bien, expliqua-t-elle d’une toute petite voix. Il l’a deviné.


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  • Il n’a rien deviné parce qu’il ne se passe rien, affirma Derek. On n’est pas en crise, Meredith.

    Mais Carol ?

    Quoi Carol ?

    Meredith commençait à penser que Mark l’avait menée en bateau mais il fallait qu’elle en ait le cœur net. Il dit que tu lui plais… et qu’elle te plait. Il l’a vu.

    Et donc, tu l’as vu aussi ? Derek sourit. Voilà donc l’origine de cette stupide scène, Mark et ses déductions vaseuses…

    Il m’a parlé d’Helen aussi, murmura Meredith, de moins en moins sûre du bien-fondé de sa scène.

    Derek se promit de régler ses comptes avec Mark une fois qu’il en aurait fini avec sa compagne. Qu’est-ce qu’il a bien pu te dire sur elle ? Helen est juste une patiente…

    Et une collègue de New York avec laquelle tu aurais des rapports privilégiés, ajouta-t-elle.

    Derek le reconnut sans difficultés. C’est aussi une amie, c’est vrai.

    Meredith leva vers lui des yeux où transparaissait une certaine appréhension. Il paraît qu’il y avait beaucoup de rumeurs à votre sujet là bas.

    Derek haussa les sourcils. Ah bon ? Lesquelles ?

    Par exemple que toi et elle… - Meredith hésita un instant avant de lui livrer ce que Mark lui avait dit - vous auriez eu une liaison.

    Derek ne cacha pas son agacement et s’éloigna d’elle. Ce n’est qu’un ramassis de conneries à la Mark Sloan. Il n’y a jamais été question de ça avec Helen, ni avec personne d’autre d’ailleurs, tonna-t-il. Je te rappelle qu’à New York, j’étais marié et que je n’ai jamais trompé ma femme. La seule fois où je l’ai trompée, c’est ici, à Seattle, avec toi !

    Penaude, Meredith baissa la tête. Alors, il n’y a rien avec ces femmes ?

    Non, bien entendu que non ! Ah Mark a fait du beau travail, il n’y a pas à dire ! Il va m’entendre celui-là ! promit Derek, plein de hargne contre son ami qui, il le devinait, s’était amusé aux dépens de Meredith. Mais toi aussi… J’ai ramé si longtemps pour être vraiment avec toi et, maintenant qu’on vient à peine de commencer, j’irais chercher ailleurs ? Comment peux-tu penser ça ?

    Meredith tenta de se défendre. Depuis qu’on est revenu, je te vois partout avec cette Carol, et elle est toujours là, à rire aux éclats en te faisant les yeux doux et à te toucher.

    Derek souffla d’exaspération. Pfft ! C’est n’importe quoi.

    J’ai des yeux pour voir, Derek, s’entêta Meredith. Toi, tu ne le vois peut-être pas mais, moi…

    Meredith, c’est franchement stupide ! dit-il en jetant une fois encore ses yeux au plafond. Carol ne me drague pas mais même si c’était le cas, ça ne veut pas dire que je vais craquer pour elle. As-tu donc si peu confiance en moi ?

    C’est en moi que je n’ai pas confiance, lui confia Meredith sur un ton abattu. Quand je pense à Addison, ou quand je vois des femmes comme Carol, je me demande ce que tu peux bien me trouver.

    Attendri, Derek revint vers elle. Tout ! Tu as tout ce que je désire. Je t’aime et je suis heureux avec toi. Carol est certainement très intéressante mais moi, elle ne m’intéresse pas ! C’est toi que je veux et uniquement toi. Leurs regards se croisèrent et leurs lèvres s’avancèrent pour se rejoindre en un baiser doux et délicat. Ils restèrent ainsi, enlacés l’un contre l’autre, leurs bouches réunies, leurs langues se croisant langoureusement. Derek s’écarta légèrement. Dis-moi, il te reste combien de temps avant ton intervention ? demanda-t-il en passant sa main dans la nuque de Meredith.

    Elle consulta le cadran de sa montre en souriant. 15 minutes. Pourquoi ?

    Derek enfouit son visage dans le cou de la jeune femme. J’avoue que ta façon de dénouer les crises ma plaît assez, chuchota-t-il à son oreille.

    Mais tu viens de dire que nous n’étions pas en crise, rétorqua-t-elle sur un ton moqueur.

    On pourrait faire semblant, proposa Derek en écartant la couverture. Tu sais, les jeux de rôle et tout ça… Il balada ses mains dans le dos de sa partenaire, depuis la nuque jusqu’à ses fesses.


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