• Le gémissement que laissa échapper Derek traduisit toute la frustration qu’il éprouvait depuis deux semaines, mais aussi le plaisir qu’il avait à retrouver enfin la sensation de la main de Meredith sur son sexe. Peu importe que, ce soir, elle ne soit pas prête à lui en donner beaucoup plus. Elle venait de lui laisser entrevoir une lueur d’espoir en laquelle il commençait à ne plus croire. La tête en arrière, les yeux fermés, il savoura quelques secondes la caresse, en poussant de petits soupirs de contentement. Cependant, il posa rapidement sa main sur celle de son amie pour l’arrêter. La tension était trop forte et il s’en serait voulu de jouir dans sa main, pour la première fois où elle reprenait un peu confiance en elle. Elle méritait un autre traitement et tant pis si cela signifiait pour lui qu’il faille encore attendre. Le regard lumineux, un sourire épanoui sur les lèvres, qui suffit à rassurer la jeune femme, il ouvrit la porte de la douche et saisit une serviette dans laquelle il enveloppa Meredith, pour la sécher avec délicatesse. Il se sécha ensuite, plus brutalement, pressé qu’il était de se retrouver avec elle dans le lit. Ils y allèrent sans plus attendre, en se tenant par la main, et se laissèrent tomber dessus, tournant l’un sur l’autre dans de grands éclats de rire, sans se soucier aucunement de réveiller leurs voisins de chambre. Je suis si heureux, si tu savais, lui confia-t-il, une fois qu’ils eurent cessé de tournebouler et qu’il se retrouvât sur elle.

    Elle lui caressa la joue. Pourquoi ?

    Etre ici, avec toi, et me dire qu'on va se retrouver comme avant…

    Comment tu peux en être aussi sûr ?

    Je le sens, c’est tout. Il se laissa glisser à côté d’elle et promena une main sur son corps. Déjà savoir que tu as envie de moi…

    Oui, j'ai envie de toi et j’ai envie d'être à toi, lui avoua-t-elle.

    Il reprit ardemment possession de sa bouche, faisant tournoyer sa langue autour de la sienne, tandis que ses doigts couraient sur les seins de son amie en faisant au passage dresser un peu les tétons. Il abandonna la bouche de sa compagne pour aller goûter sa poitrine, en passant par son menton et son cou qu’il s’amusa à suçoter, descendant peu à peu jusqu’aux seins qu’il embrassa avec dévotion. Encouragé par la main que Meredith avait posé sur le haut de sa tête, il se mit à en lécher un du bout de la langue, tandis qu’il malaxait l’autre avec douceur, pour ensuite passer de l’un à l’autre, titillant les tétons, les faisant sauter sous sa langue, les suçant ou les mordillant parfois. Meredith se cambra sous ses mains, offrant ses seins à sa bouche en gémissant. Fou d’excitation, il parsema son ventre de baisers avant d’accéder au temple sacré de leur plaisir. Jamais un sexe féminin ne l’avait placé dans une telle situation de dépendance. Il en était devenu l’esclave et rêvait de se soumettre à nouveau à sa loi. Ecartant les cuisses de la jeune fille, il plaça son visage entre celles-ci et lécha sa vulve du plat de la langue, ponctuant chaque coup d’un long gémissement. Impatient, il lui écarta les lèvres intimes pour débusquer le clitoris avec lequel il joua doucement, le caressant du bout de l’index, tournant autour ou titillant son bout durci. Elle poussa son bassin en avant. Sa respiration se fit plus courte et elle ne chercha plus à contenir son plaisir. Transporté par ses gémissements, il se jeta sur son petit bouton et l’aspira avec avidité, déclenchant chez son amie un concert de petits cris qu’elle chercha à étouffer en plaquant sa main sur sa bouche. Retrouvant ses automatismes d’antan, elle mordit sa main lorsqu’il présenta son index à l’entrée du vagin, l’y introduisant petit à petit. Instinctivement, elle ouvrit plus largement encore ses jambes pour permettre le passage des doigts qui tentaient de se faufiler en elle, en rêvant du moment ultime où Derek viendrait la combler de son membre puissant, où elle serait à nouveau celle qu'elle était avant l'agression. Quant à lui, il était enivré de la sentir s'offrir à lui avec autant d'abandon. Une main sur un sein pour en pincer le téton entre l’index et le pouce, l’autre imprimant des allers retours dans son intimité, sa langue s’apprêtant à combler son clitoris, Derek ne voulait rien d’autre qu’emmener Meredith au pays de la félicité. Sentir son bassin tressauter sous ses caresses, l’entendre gémir, était la plus belle des récompenses. Et de fait, le plaisir de la jeune fille ne cessait d'augmenter, devenant tellement intense qu’elle commençait presque à avoir mal. Dépêche-toi, implora-t-elle en gémissant. Il s’activa alors de plus belle jusqu’à ce qu’il la sente se raidir de tous ses membres, avant de s’arc-bouter et finalement retomber lourdement sur le matelas, dans un gémissement un peu plus fort que les autres, agitée de tremblements. Toutefois, il ne put se résoudre à arrêter tout de suite et continua à lécher son clitoris tandis qu’elle ne cessait de se contracter autour de ses doigts. Elle resserra les cuisses pour lui faire comprendre qu'il devait mettre à fin à son doux supplice. Non, arrête. Je… J’en peux plus.

    Il la libéra enfin et revint s’allonger à ses côtés pour la serrer contre lui. C’était si bon que ça ? lui demanda-t-il sur un ton plein de fierté.

    Il sursauta quand lui répondit, non pas Meredith qui le regardait avec un sourire tendre, mais la voix aiguë de Callie, de l’autre côté du mur. Oui… oui… oui. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’elle ne s’adressait pas à lui, mais à Donnie.

    Callie vient de répondre pour moi, dit Meredith en riant.

    Bon Dieu ! J’’espère qu’ils ne vont pas remettre ça, maugréa Derek.

    Continue. Continue, ne t’arrête pas, couina Callie.

    J'arrête pas, j'arrête pas, cria Donnie.

    Je crois qu’au contraire, ils viennent juste de recommencer, fit remarquer Meredith avec un air mutin.

    Extrêmement contrarié que les ébats de la chambre d'en face interfèrent avec les siens, enlevant à ces derniers le côté magique qu'il comptait leur donner, Derek se redressa. Ah ils ne vont pas m’emmerder longtemps, eux ! Je vais m’en mêler, ça va être vite réglé.

    Meredith passa la main sur la colonne vertébrale de son amant, dans un geste apaisant. Ce n’est pas grave, voyons. Il allait lui répondre quand ils entendirent des coups sourds, comme si quelqu’un donnait des coups de poing sur le mur. Meredith s'esclaffa. Voilà Mark qui s'en mêle maintenant !


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  • Après avoir gagné sa chambre, Mark avait un peu travaillé, principalement en lisant certains des articles que Meredith avait sélectionnés pour lui dans le cadre de ses recherches sur les greffes de peau autologues. Lorsqu’il avait entendu les voix de ses amis dans le couloir, il avait posé son ordinateur à côté de lui et tendu l’oreille pour essayer de surprendre tout bruit suspect, en résistant toutefois à la tentation d’aller se poster derrière la porte des amants pour écouter ce qui se passait à l'intérieur de leur chambre. Il se trouvait un peu minable d’avoir de telles idées mais c’était plus fort que lui. Il désirait réellement le bonheur du couple, cependant il aurait aimé que ce bonheur se réalise sans sexe. Evidemment, vu la personnalité de Derek, c'était comme espérer décrocher la lune ! Les minutes passant, comme il n’entendait rien d’autre que le silence de la nuit, il s’était remis au travail avant de se résoudre à dormir. Il venait à peine de fermer les yeux que Callie poussait ses premiers cris. Quand elle recommença quelques secondes plus tard, Mark se releva aussi sec et alla se camper devant le mur qui le séparait de la chambre de son amie. Le poing levé, il attendit nerveusement une nouvelle manifestation de plaisir du couple infernal.

    Celle-ci ne se fit pas attendre. Vas-y ! Plus fort, ordonna Callie d'une voix stridente.

    T'aimes ça, hein, salope ! répliqua Donnie, hors d'haleine.

    La ferme ! cria Mark en tambourinant sur le mur mitoyen aux deux chambres. C’était déjà suffisamment frustrant d'être le seul célibataire en compagnie de deux couples ; s’il fallait en plus les écouter faire l'amour, ça allait vite devenir invivable.  

    Imperméable à l'ordre qu'il venait de recevoir, Donnie ahanait maintenant de façon sonore tandis que Callie poussait de petits cris aigus. Silence ! tonna Derek.

    La ferme, nom de Dieu ! répéta Mark sur le même ton. Y en a qui veulent dormir ici !

    De voir Derek assis sur le bord du lit avec un air furibond et d'entendre les inutiles appels au calme de Mark, lequel faisait au moins autant de bruit que le couple en rut, Meredith fut gagnée par un rire qui devint vite irrépressible. On va bien s'amuser si c'est comme ça toutes les nuits, imagina-t-elle. Derek lui jeta un regard épouvanté ce qui redoubla son hilarité.

    De l’autre côté du mur, un Donnie enthousiaste et au bord de l’extase, complimentait sa partenaire à sa façon. Ah putain, t’es bonne, toi !

    Fou de rage, Mark sortit dans le couloir et alla frapper vigoureusement à la porte de ses voisins. Callie, si ton mec ne se calme pas, j’entre et je lui arrache ses couilles de mes propres mains. Baisez si vous voulez mais baisez en silence, merde !

    Meredith enfouit son visage dans la couette pour étouffer le son de son rire qui amplifiait, au grand dam de Derek qui voyait s’échapper peu à peu la nuit romantique qu’il avait prévue. La jeune fille ne semblait plus du tout disposée à faire des câlins. Il décida d’y mettre bon ordre. Il se leva et, nu comme un ver, sortit d’un pas décidé dans le couloir. Qu'est-ce qui se passe ici ? Devinant que le véritable spectacle allait maintenant avoir lieu hors de la chambre, Meredith sortit à la hâte du lit et passa la chemise que son amant avait jetée par terre quelque temps plus tôt.

    Mark regarda son complice de haut en bas. Décidément, c’est le jour. Vous vous êtes donné le mot ?

    Derek mentit pour ménager la pudeur de Meredith. Rien à voir. On était en train de s’endormir quand ces deux-là s’y sont mis.

    Et tu crois que tu vas les faire taire en te baladant à poil ? ironisa Mark. Comme de l’autre côté de la porte, le calme ne revenait pas, il donna encore un coup sur le bois. Assez ! Fermez-la maintenant !

    Derek jeta les yeux en l’air. Il va falloir leur jeter un seau d’eau, ma parole !

    Meredith déboula dans le couloir et se mit à pleurer de rire devant le tableau qu’ils formaient. Oh mon Dieu ! On dirait une pièce de vaudeville.

    La deviner nue sous la chemise, avec ses formes qui transparaissaient sous le tissu, émut Mark au plus haut point. Elle était magnifique, les joues roses d’avoir trop ri… ou d’avoir trop batifolé avec Derek. Parce qu’à y regarder de plus près, il n’y avait pas que la roseur des joues, il y avait aussi les yeux brillants et les cheveux ébouriffés. S’il faisait le lien avec Derek, qui se baladait le sexe au vent, il ne pouvait qu'en déduire qu’ils étaient sûrement en train de se prodiguer des câlins quand Callie et Donnie avaient commencé à se manifester. Même s’il savait que cela arriverait, cette idée l’irrita. Aussi, cela le soulagea un peu de donner un grand coup de pied rageur dans la porte de Callie quand un cri plus strident que les autres leur vrilla les oreilles, ponctué par un han puissant et sonore, suivi d’un bruit qui ressemblait à celui d’un corps qui tombe par terre.

    Derek poussa un soupir de soulagement. Ah ben voilà ! Ça y est ! On va pouvoir dormir tranquille maintenant.

    Au même moment, Donnie, à bout de souffle, fit connaitre son mécontentement. Hé ! Vous allez vous calmer, là-dehors ? On voudrait bien dormir, nous ! C’est quoi pour une baraque, ici ?

    Mark et Derek échangèrent un regard interloqué. Il est gonflé, lui, ragea le premier.

    Je vais me le faire, éructa le second dont le visage blême ne présageait rien de bon.


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  • Meredith s'approcha de Derek. Calme-toi. Tu ne vas quand même pas te battre avec lui dans cette tenue. L'image de son amant nu se battant contre Donnie en slip kangourou déclencha à nouveau son fou rire. Ou alors, laisse-moi le temps de prendre mon appareil photo. Il faut que j'immortalise ce grand moment.

    C’est seulement à ce moment-là que Derek réalisa qu’elle-même était à peine vêtue et que, sous la lumière des spots qui éclairaient le couloir, la chemise qu’elle portait ne cachait pas grand-chose de sa nudité. Si lui s’en rendait compte, alors, d’autres aussi. Il se tourna vers Mark et comprit, à son air, qu’il appréciait énormément la vue. Ho ! fit-il en lui donnant sur le bras une tape du plat de la main.

    Mark joua les étonnés. Quoi ?

    Regarde ailleurs ! lui conseilla sèchement son ami avant de s’adresser à la jeune fille. Tu n'irais pas enfiler autre chose ?

    Elle secoua la tête. Ben non, c’est pas la peine. On va aller se recoucher dans quelques minutes.

    Je préfèrerais pourtant, insista Derek, qui n’appréciait pas trop ce qu’il avait vu dans le regard de son ami. Même s’il avait confiance en lui, il savait qu’il valait mieux ne pas tenter le diable.

    Mais arrête de l’embêter ! On ne va tout de même pas faire de chichis entre nous, plaida Mark. On est entre potes. Il vit que son argument ne convainquait pas du tout Derek et il tenta une autre piste. Et puis, je suis médecin, je te rappelle. Alors, moi, des filles à moitié nues, tu sais…

    Hé, pas à moi, hein ! ironisa Derek, en haussant les sourcils. Et même si c’était vrai, avec les autres, oui, mais pas avec ma copine ! s’obstina-t-il.

    Mark leva les épaules. De toute façon, je ne vois pas ce qui t’ennuie. Elle a ta chemise sur elle. Tu deviens prude, mon vieux.

    Je trouve aussi, approuva Meredith en tirant néanmoins sur sa chemise, pour montrer sa bonne volonté, tout en souriant aux anges parce qu’elle était ravie de cette nouvelle petite crise de jalousie faite par son amant.

    Vous pensez ce que vous voulez, je m’en fous, riposta Derek, le regard fixé sur Mark pour être certain que les yeux de ce dernier ne s’égaraient pas dans une direction interdite. Il allait prendre Meredith par le bras pour la ramener dans leur chambre quand la voix agressive de Donnie résonna.

    Bon, c’est pas bientôt fini, votre causette dans le couloir ? Va falloir que je vienne vous calmer ?

    Cela suffit pour que les frères ennemis oublient le sujet de leur petite chamaillerie. T’as du courage derrière la porte, connard ! beugla Mark.

    Viens le dire ici si tu es un homme ! vociféra Derek en serrant les poings. Sa posture menaçante présentait un tel décalage avec sa nudité que Meredith ne put s’empêcher d’exploser de rire une fois de plus. Les deux hommes se tournèrent vers elle et la regardèrent glisser le long du mur jusqu’à ce qu’elle se retrouve assise par terre. Mais qu’est-ce que tu as ? lui demanda Derek avec un air amusé. Incapable de parler tant elle riait, elle pointa le doigt vers son pénis.

    Mark ne manqua pas de se moquer de son ami. Je ne savais pas qu’il lui faisait cet effet-là.

    Ben, d’habitude, non. Derek baissa les yeux sur son sexe qui pendait entre ses jambes. C’est vrai que j’ai l’air ridicule.

    Mark émit un ricanement moqueur. Je confirme !

    Bon, on ferait peut-être mieux retourner dans nos chambres. Derek désigna la porte de Callie. Maintenant qu’ils se sont calmés… Il se pencha pour aider Meredith à se remettre debout.

    Jusqu’à ce qu’ils recommencent ! marmonna Mark, le regard mauvais rivé à la porte de son amie.

    Oui mais alors là, je le fous à la porte, le gars, prévint Derek d’une voix plus forte pour être sûr que Callie et son compagnon l’entendent.

    On sera deux, certifia Mark.

    Faudra adapter ta tenue alors, recommanda Meredith en hoquetant de rire. Parce que ce soir, c’est zizi… Un autre gloussement l’empêcha d’en dire plus.

    Te fatigue pas, j’ai compris, dit Mark en souriant de toutes ses dents. Tu peux compter sur moi.

    Derek lui lança un regard un peu condescendant. Tu crois vraiment que je te laisserais faire ?

    Quoi ? T’as peur de souffrir de la comparaison ? répliqua Mark, hilare.

    Derek sourit. Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ! Il prit Meredith par les épaules et la poussa dans leur chambre. Allez, bonne nuit, dit-il à l'intention de Mark.


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  • La porte de leur chambre était à peine refermée que Derek reprenait Meredith tout contre lui. Alors, petite polissonne. Depuis quand mon sexe te fait-il autant rire ?

    Elle sourit. Depuis que tu veux t’en servir pour te battre en duel avec Donnie.

    Derek voulut entrer dans son jeu. Regarde la jolie épée que j’ai là, murmura-t-il en menant sa main jusqu’à son sexe, qui s’était déjà redressé. Face à un signal aussi évident, Meredith ne pouvait pas se méprendre sur les intentions de son petit ami de reprendre les choses là où elles en étaient restées. Elle éclata d'un rire nerveux, ce qui n'était pas la réaction à laquelle Derek s'attendait. Comme l’humour ne semblait pas être la bonne solution, il revint à un comportement plus romantique. Tout à l’heure, on était bien, tous les deux, non ? Il plongea le visage dans le cou de sa partenaire et en bécota la peau tendre. On pourrait recommencer, qu’en dis-tu ?

    D'accord. Meredith se mordilla l'intérieur des joues pour réprimer son envie de rire qui n'était plus motivée par rien de particulier.

    Derek l'emmena aussitôt sur le lit et il ne perdit pas un instant pour lui reprendre la bouche dans un baiser fougueux. Elle essaya de faire abstraction de tout ce qui venait de se passer et de ne plus penser à rien d’autre qu’aux lèvres de son amant qui pinçaient tendrement les siennes, qu’à sa langue qui tournoyait autour de la sienne. Elle y arrivait, commençant même à s’abandonner, lorsque les mains de Derek se mirent à courir sur son corps. Cela ramena à la réalité, à ce qui allait se passer ensuite, immanquablement. Elle sentait le désir de Derek dans chacun de ses baisers, dans chacune de ses caresses. Et elle le désirait elle aussi, vraiment. Mais elle avait peur, peur de ne pas pouvoir franchir ce cap, peur de repousser encore une fois l’homme qu’elle aimait, peur de le décevoir, peur de ne plus pouvoir lui donner ce qu’il attendait. Cela la rendit nerveuse et à cause de ce qui venait de se passer dans le couloir, cela se concrétisa d’une façon étrange. Elle imagina qu’à la place de Callie, c’était elle qui poussait des cris de plaisir à réveiller toute la maison, et que Mark avec, à ses côtés, Donnie dans le plus simple appareil, tambourinait à la porte de sa chambre pour la faire taire. L’image la fit pouffer de rire. Derek, qui était en train de lui déboutonner sa chemise pour la lui enlever, releva la tête. Pourquoi tu ris ? lui demanda-t-il, un peu surpris par sa réaction 

    Elle secoua la tête. Non, c’est rien. Ça me chatouille un peu, prétendit-elle. Continue.

    Tu es sûre ? Parce que t’as pas l’air très emballée, déplora Derek.

    Mais si, bien sûr, assura Meredith. Vas-y. Mais elle se remit à rire dès que Derek se pencha sur sa poitrine pour lui sucer un téton.

    Le chirurgien la lâcha aussitôt et s’allongea sur le dos à côté d’elle, en soupirant fortement. Je crois que c’est foutu pour ce soir. Il se redressa un peu pour jeter un coup d’œil à sa virilité qui était revenue à la normale.  

    Meredith l’imita et s’esclaffa en voyant la verge tristement avachie. Pardon. Je… je… je suis… désolée, hoqueta-t-elle.

    Etrangement, Derek ne se sentit pas vexé, ni même trop déçu, seulement soulagé que cet énième essai ne se termine pas en drame comme les autres. C’était tellement mieux de voir rire Meredith que de la voir pleurer. Il eut l’impression que cette fois, George n’avait joué aucun rôle dans l’échec. C’était une amélioration en soi. Et l’hilarité de la jeune fille était tellement naturelle, sincère qu’il ne put que la partager. Finalement, ça n’avait aucune importance s’ils n’avaient pas fait l’amour. Ça arriverait bientôt, il n’en doutait plus. Il prit son amie dans les bras jusqu’à ce que petit à petit, leurs rires se calment pour s’arrêter tout à fait. Tu n’as aucune raison d’être désolée, voyons, déclara Derek. Je suis conscient que les conditions n’étaient pas idéales. Il désigna du menton la chambre voisine. Le zigoto que Callie a ramené, Mark et moi qui avons fait les clowns dans le couloir. Ce n’était pas très romantique, tout ça.

    Non, mais c’était marrant, objecta Meredith en se serrant contre lui. Il y a longtemps que je n’avais plus ri autant. Ça m’a fait du bien, reconnut-elle avant de bâiller.  

    Derek s’écarta légèrement pour la regarder avec un air attendri. Et ce qui va te faire encore plus de bien, c’est de dormir. Il faut que tu sois en forme demain. Tu vas faire tes débuts sur des skis. C’est un grand jour.

    Je te dirai à la fin de la journée. Ce sera un grand jour si je ne me suis pas cassé la figure, ironisa Meredith. Elle bâilla encore. 

    Allez, au dodo, ordonna Derek.

    Oui. Bonne nuit. Meredith l’embrassa tendrement avant de se réfugier dans ses bras. A peine deux minutes plus tard, elle dormait déjà. En revanche, Derek, que la rencontre avec Donnie et ses conséquences avaient énervé, peina à trouver le sommeil. Après un bon quart d’heure passé à regarder le plafond, sans oser bouger pour ne pas réveiller sa compagne, il décida de calquer sa respiration sur celle de cette dernière, en pensant à tout ce que la journée avait eu de bon. Le voyage s’était bien passé, la maison était parfaite, le diner préparé par Meredith succulent. La jeune fille l’avait épaté par sa technique au billard mais surtout par le fait qu’elle ne s’était jamais laissé déstabiliser, ni par la mauvaise humeur de Callie, ni par la grossièreté de Donnie, ni plus tard par leurs ébats plus que bruyants. Mais le point culminant de la journée venait d’avoir lieu. Ils avaient franchi une nouvelle étape dans la reconquête de leur intimité physique et Derek était convaincu que s’il n’y avait pas eu les cris de leurs voisins et, surtout, l’intervention musclée de Mark, Meredith se serait donnée totalement à lui. Pour le moment, il n’avait besoin de rien de plus que la quasi-certitude que demain, ou après-demain même, elle serait à nouveau à lui. Rasséréné par cette perspective, il s’endormit enfin.


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  • Il n’était pas encore 7h quand Meredith se réveilla. Après avoir contemplé pendant quelques minutes Derek qui dormait comme un bienheureux – avec ses petites boucles qui retombaient sur le front, il était vraiment trop sexy – elle sortit du lit en faisant attention de ne pas faire trop de mouvements, pour ne pas déranger son amant. Après avoir enfilé un pyjama douillet aux motifs d’ourson, elle monta au premier étage. En pénétrant dans la cuisine, elle eut un petit sursaut en y trouvant Callie, parce qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il y ait quelqu’un d’autre qui soit debout à une heure aussi matinale. Salut, lui dit-elle. Callie, qui était assise sur un haut tabouret, en se tenant la tête entre les mains, lui répondit par un grognement. Meredith remarqua alors que la chirurgienne avait les yeux fixés sur un verre d'eau dans lequel une aspirine effervescente était en train de se dissoudre. Ça ne va pas ? Tu ne te sens pas bien ? demanda-t-elle d’une voix pleine de sollicitude.

    Callie releva la tête avec l’impression que celle-ci allait exploser. Non, pas trop. J’ai un horrible mal de tête.

    Comment ça se fait ?

    J’sais pas. Callie prit le verre d’eau en main. Je vais boire ça et après, j’irai me recoucher en espérant que ça va passer. Elle grimaça en buvant le médicament.

    Meredith lui sourit. Oui, je suis sûre que ça ira mieux après. Elle ouvrit la porte du frigidaire pour y prendre le carton de jus d’orange dont elle se servit un grand verre et alla ensuite se mettre devant la fenêtre. Il faisait encore noir au-dehors et hormis des lumières émanant des maisons voisines et les phares des voitures qui s'étaient déjà mises en route, il n'y avait rien à voir. Craignant que son attitude et son silence ne soient interprétés par Callie comme de l'indifférence ou de l'hostilité, Meredith se sentit obligée de relancer la conversation. Donnie dort encore ?

    Qui ça ? grommela Callie.

    Donnie. Ton copain d'hier, précisa Meredith en croisant le regard éteint de la chirurgienne.

    Ah lui ! Callie porta les mains à ses tempes. Non, il est parti il y a un bon moment. Il devait accompagner sa femme quelque part, si j'ai bien compris.

    Meredith eut une pensée émue pour cette pauvre femme qui avait certainement accueilli avec joie un mari aussi attentionné, sans se douter un instant qu’il l’avait trompée avec une inconnue rencontrée dans un bar, avec la circonstance aggravante qu'il avait sciemment décidé de ne pas assister à l'anniversaire de son fils pour cette raison. La jeune fille se dit que, par chance, elle n'aurait jamais à subir ce genre de choses. La réaction forte, presque violente même, de Derek lui avait donné la meilleure des assurances à cet égard. Il est plutôt sympa, dit-elle à Callie, parce qu'elle ne savait que dire d'autre qui ne soit pas de l'ordre de la désapprobation.

    Callie parut surprise. Ah bon ? Tu trouves ? Moi, je l'ai trouvé assez naze. Et question sexe, franchement, peut mieux faire.

    Meredith ne put s'empêcher de tiquer. Peut mieux faire ? se dit-elle. Eh bien, qu'est-ce que ça aurait été s'il avait été doué ?

    Je te choque, présuma Callie, un rien goguenarde.

    Oh non, pas du tout, assura Meredith. Ce ne sont pas mes affaires.

    Mais tu te demandes quand même pourquoi j'ai poussé tous ces cris si le gars n’était pas à la hauteur ? insista Callie.

    Un peu gênée d'avoir été percée à jour, Meredith la regarda avec un air contrit. Oui, j'avoue.

    Hier, les garçons m'ont énervée avec leurs leçons de morale à la noix, se justifia Callie. Ils agissent toujours comme si eux pouvaient tout se permettre, mais pas les autres. J'ai eu envie de leur donner une petite leçon. Et ça m'a fait bien marrer de les entendre s’énerver dans le couloir. Elle garda pour elle qu'elle avait surtout joué la comédie dans l'espoir de susciter le désir de Derek, lui qui par la force des choses devait faire abstinence, et qui sait, de lui faire peut-être aussi réaliser qu'il avait pour elle des sentiments bien plus profonds que ce qu'il pensait.

    De son côté, Meredith lui cacha qu'elle était sceptique sur l'effet réel que pouvaient avoir ces orgasmes simulés sur l'attitude des chirurgiens. Tu sais, je ne pense pas qu'ils ont réagi comme ça à cause de la morale, dit-elle pour les défendre. Ils ont juste peur pour moi, à cause de ce que j'ai vécu. Ils savent que je suis encore un peu fragile pour tout ce qui touche au sexe, alors ils craignaient que ça me mette mal à l'aise.

    Je n'ai pas pensé à ça, reconnut Callie, l'air embêté. J'espère que ça n'a pas été le cas.

    Oh non ! s'exclama Meredith avec un grand sourire. Au contraire, ça m'a bien amusée, moi aussi. Toi, tu les entendais, moi, je les voyais, et je t'assure que ça valait la peine. Surtout Mark qui tambourinait à ta porte comme un forcené en espérant que Donnie sorte, pour lui faire sa fête. Le souvenir la fit rire. Une chance qu'il ne l'ait pas fait, le pauvre !

    Callie sourit aussi, malgré son mal de tête. Ouais, Mark a tendance à penser qu'il est le meilleur coup du monde. Croire que quelqu'un était au moins aussi performant que lui, ça n'a pas dû lui plaire.

    Meredith fit une petite moue. Oh je ne pense pas que ce soit ça qui lui pose vraiment problème.

    C'est quoi alors ?


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