• S’il avait osé, Mark se serait frotté les mains. Tout allait pour le mieux. Rachel semblait avoir ferré Derek lequel paraissait conquis autant par la conversation que par le physique de la jeune femme. Cela faisait un quart d’heure au moins que Mark avait cessé de décompter les regards langoureux et les sourires complices. Oui, il avait eu le nez fin en mettant ces deux là en présence. Si cela continuait de la sorte, l’affaire serait conclue avant la fin de la soirée.

    Une heure plus tard, il déchantait. Peu à peu, il avait vu Derek perdre son bel entrain, laisser mourir toutes les conversations dans lesquelles il était impliqué, éviter de croiser le regard trop pressant de Rachel, s’assombrir de plus en plus. Mark n’avait eu aucun mal à deviner l’objet de ses sombres pensées. Meredith, toujours Meredith. Même absente, Meredith Grey gardait tout son pouvoir sur le cœur de son amant. Mark avait sans doute trop vite chanté victoire. Sans doute aussi avait-il sous estimé l’effet de la culpabilité que Derek n’avait pas manqué de ressentir. Le coup de grâce avait été donné lorsque Rachel avait clairement laissé entendre à son compagnon qu’elle espérait terminer la nuit avec lui, dans un endroit plus intime. L’attaque avait été trop franche, pas subtile pour un sou. Aussi Mark n’avait-il pas été étonné de voir Derek se lever subitement de table et annoncer qu’il devait s’en aller. Une urgence, un oubli, un patient à aller voir… Il était parti avec un sourire désolé à l’attention de Rachel, fort dépitée, qui s’était aussitôt tournée vers Mark pour avoir des explications sur ce brutal changement d’humeur.

    Il était un peu plus de 22h30 quand Derek déboula dans le hall de Seattle Grace. En quittant le bar, il avait composé le numéro de Meredith et était tombé sur la messagerie. Il avait téléphoné chez elle mais n’avait obtenu aucune réponse. En désespoir de cause, il avait appelé l’hôpital où on lui avait appris que le Dr Grey était encore présente dans le service. Il avait foncé. Et là encore, dans le grand hall, il fonçait vers les escalators quand il entendit qu’on le hélait. Il se tourna en direction de la voix et aperçut Rose, assise dans un fauteuil, qui lui faisait signe. Presque à contrecœur, il se dirigea vers elle. Bonsoir.

    Bonsoir, Dr Shepherd. Elle lui fit signe de s’installer à côté d’elle.

    Derek s’assit en prenant soin, sans trop savoir pourquoi, de laisser une place entre eux. Que faites-vous encore ici, à cette heure si tardive ?

    Je sors du bloc, lui apprit Rose. Il y a eu un accident sur la I-405, un camion, plusieurs voitures… Elle grimaça. C’était assez…

    Horrible ? demanda Derek avec compassion.

    Rose approuva d’un signe de tête. Oui, c’est le mot.

    Vous vous habituerez, vous verrez, assura Derek.

    Le regard de Rose se perdit un peu dans le vague. Je ne sais pas si j’ai envie de m’habituer à ce genre de choses. Elle tourna la tête vers son voisin. Pas si cela implique que je devienne insensible.

    Insensible, non. Mais vous devrez apprendre à vous blinder, à prendre du recul, sinon vous ne tiendrez pas le coup, lui conseilla-t-il. Dans ce métier, il faut éviter d’être une éponge à émotions sous peine de craquer très vite.

    Une éponge à émotions ? Rose sourit. L’image est jolie.

    Derek rit légèrement. Heureux qu’elle vous plaise ! Il l’enveloppa d’un regard chaleureux. Et qu’est-ce qui vous empêche de rentrer chez vous après une telle journée ? Vous attendez quelqu’un ?

    Oui, mon taxi, répondit Rose avec des yeux rieurs, heureuse de l’intérêt qu’il lui manifestait. J’allais l’appeler quand vous êtes arrivé. Et vous, que faites-vous ici ?

    Derek resta évasif. Je suis venu chercher quelqu’un.

    Rose prit un air entendu. La fille avec laquelle je vous ai vu, l’autre soir, chez Joe. Le Dr Grey, c’est ça ? Derek opina de la tête. C’est votre fiancée ? le questionna-t-elle sans gêne. Le petit sourire ironique du chirurgien lui fit réaliser son indiscrétion. Excusez-moi. Je suis très maladroite.

    Très curieuse, plutôt, répliqua-t-il sur un ton moqueur.

    Un peu, c’est vrai, admit Rose avec un air contrit. En fait, je l’ai vue. Le Dr Grey. Elle a quitté l’hôpital. Derek ne cacha pas sa déception. Mais c’était juste avant que vous n’arriviez, précisa Rose. Vous l’avez vraisemblablement croisée sur le parking.

    Par réflexe, Derek regarda par la fenêtre, comme s’il espérait encore apercevoir le véhicule de Meredith. Alors je peux peut-être encore la rattraper, se dit-il à voix haute.  

    Il allait se lever mais Rose l’arrêta. Je ne voudrais pas avoir l’air de me mêler de ce qui ne me regarde pas mais… D’un geste, il l’invita à parler. Votre amie n’était pas seule. Elle sourit en le voyant tiquer. Elle était avec cette jolie blonde et son copain, et il y avait aussi cette femme d’origine asiatique. Euh… le Dr Yang, je crois. Derek confirma d’un signe de tête. Ils riaient beaucoup et parlaient assez fort, ajouta Rose. Je croise avoir compris qu’ils avaient l’intention d’aller manger en ville.

    Oh ! Alors, je n’ai plus qu’à rentrer chez moi, dit Derek, au comble du dépit. Il se mit debout. A demain. Bonne soirée.

    Il avait déjà fait quelques pas lorsque la jeune femme le rappela. Dr Shepherd. Il se retourna vers elle. Je voulais vous dire… Elle se leva pour le rejoindre. Je suis vraiment très honorée de pouvoir travailler avec vous. C’est un immense privilège, je m’en rends compte.

    Derek serra la main qu’elle lui tendait. Je suis certain que vous serez à la hauteur.

    En tout cas, je ferai tout pour me montrer digne de vous. Je suis persuadée que vous avez beaucoup à m’apprendre, conclut Rose avec un grand sourire plein d’enthousiasme. Perdu dans ses pensées – Où Meredith pouvait-elle bien être ? Pourquoi ne l’avait-elle pas appelé ? - Derek ne réagit plus. Je vous ennuie, en déduisit Rose. Il resta muet. Un peu inquiète, elle posa la main sur son épaule. Docteur ? Le contact physique ramena Derek à la réalité. Ça ne va pas ? s’inquiéta Rose.

    Intérieurement, Derek pesta de s’être montré en état de faiblesse devant elle. Qu’allait-elle penser de lui ? Si, si, ça va. C’est juste un peu de fatigue. Excusez-moi. Bonne soirée, Rose.

    Bonne soirée, Docteur.

    Le chirurgien se rua à l’extérieur de l’hôpital. Il était déjà presque arrivé à son véhicule quand, mû par une impulsion qu’il aurait été bien incapable d’expliquer, il fit demi-tour. Rose ouvrit de grands yeux étonnés en le voyant entrer dans le hall. Vous avez déjà appelé le taxi ? lui demanda-t-il. Elle secoua la tête. Ça vous dit de venir boire un verre avec moi ?

    Elle lui lança un regard malicieux. Je croyais que vous étiez fatigué.

    Derek balaya l’argument d’un revers de la main. Peu importe. Je n’arriverais pas à dormir, de toute façon. Alors, vous êtes partante ?

    Rose prit son sac et y rangea rapidement les quelques objets personnels qu’elle en avait sortis. Il y a des invitations qui ne se refusent pas. A condition toutefois que vous me raccompagniez chez moi après.

    Pas de problème ! On y va ?


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  • Derek ferma le robinet. Alors, ça va mieux ? Grelottante, Meredith sortit de la cabine sans rien dire. Derek l’enveloppa dans une épaisse serviette et la fit asseoir sur un tabouret, avant de s’accroupir devant elle. Tu dois me promettre de ne plus prendre ces somnifères. C’est évident que tu ne les supportes pas. Je te l’ai déjà dit, ce n’est pas parce qu’ils conviennent à ton copain qu’ils sont bons pour toi. Et si je t’avais retrouvée dans le coma ? ajouta-t-il en exagérant intentionnellement pour lui faire peur. Tu imagines ? Qu’est-ce que je ferais sans toi, moi ?

    Touchée, Meredith sourit. D’accord, je te promets de ne plus en prendre. Mais je ne savais pas que c’était aussi dangereux.

    Maintenant, tu le sais, alors, gare à toi ! la menaça tendrement Derek. Tu m’as fait vraiment peur, tu sais. Il posa ses mains sur les cuisses de son amie et les caressa doucement. Ce simple contact suffit à réveiller son désir. Il se releva et, après avoir fermé la porte de la salle de bains à clé, entreprit de se déshabiller.

    Meredith le regarda avec un air étonné. Qu’est-ce que tu fais ?

    Il ne répondit pas, se contentant de lui sourire, jusqu’à ce qu’il fut totalement nu. Il la prit alors par la main, pour la faire se lever et ensuite l’entrainer dans la cabine de douche. Nous allons terminer ce que nous avons été obligés d’interrompre hier soir, annonça-t-il à son amie avant de la serrer dans ses bras. Je vais te démontrer que tu avais tort hier. Qu’est-ce que tu m’as dit encore ? Que tu n’arrivais à rien, c’est ça ? C’est vraiment n’importe quoi !

    Meredith le repoussa. Tu dis ça pour me faire plaisir mais hier soir, tu as… tu as… Elle ouvrit sa main et la regarda avec un air dépité.

    Derek comprit immédiatement l’allusion. C’est donc pour ça que tu m’as fait cette scène. Comme Meredith baissait la tête, il la lui fit relever vers lui. Bébé, si j’ai joui dans ta main, c’est parce que c’était bon, tellement que je n’ai pas pu me contrôler. La jeune fille sembla si surprise qu’il en sourit. Ma toute petite fille, murmura-t-il avec une infinie tendresse. Il n’y avait vraiment pas de quoi te rendre malade. Et de toute façon, je ne veux plus que tu prennes la fuite comme tu l’as fait, ajouta-t-il avec plus de fermeté. Si tu as un problème ou des doutes, il faut que tu m’en parles. Confuse, Meredith se jeta contre lui et l’enlaça à la taille. Il passa un bras autour de ses épaules tandis qu’il ouvrait les robinets. Il fit couler l’eau sur sa main jusqu’à ce que la température soit bonne et déplaça alors le pommeau de douche de façon à ce que l’eau ruisselle sur eux. Ensuite, il vint se placer derrière Meredith, soulevant d’une main ses cheveux pour embrasser sa nuque, tout en faisant courir l’autre sur son bras, son épaule, sa poitrine, sa hanche. Il finit par s’arrêter sur un sein dont il caressa le contour du bout de l’index, avant de faire le tour de l’aréole pour enfin titiller le téton pointé. Il entendit Meredith gémir doucement. C’était sans doute le moment qu’il préférait, quand il sentait le désir monter en elle. Il tourna lentement autour d’elle pour se retrouver face à elle. Par jeu plus que par souci d’hygiène, il prit du gel douche dans ses mains et entreprit de la savonner. Après le cou, les épaules et les bras, il s’attarda sur ses seins qu’il malaxa simultanément de la même façon, en insistant de plus en plus. Il se pencha sur elle et prit sa bouche, impétueux, écartant ses lèvres avec sa langue pour la faire tournoyer avec la sienne.

    Meredith passa la main dans les cheveux mouillés de son amant. Qu’il était tendre, attentionné, passionné ! Jamais elle n’avait pensé pouvoir éveiller un tel désir chez un homme, qui plus est aussi parfait que ne l’était Derek. Si cet homme revenait toujours vers elle alors que, elle n’en doutait pas, il avait bien d’autres opportunités, cela ne pouvait être que de l’amour. Grisée par cette idée, elle promena ses mains sur le torse de son partenaire et, pour la première fois, joua, elle aussi, avec ses tétons. Elle fut stupéfaite de les sentir se dresser sous ses doigts. Elle ne pensait pas qu’un homme puisse avoir cette réaction. Elle les prit en bouche et les aspira comme il le faisait pour elle, en même temps qu’elle caressait son dos et ses fesses. L’entendre gémir la transporta. Elle se fit plus audacieuse. Ses yeux plantés dans ceux de Derek, elle s’empara de sa verge bandée. D’une main, elle cajola le gland tandis que l’autre, elle malaxait les testicules.

    Derek captura sa bouche pour un baiser brûlant. Il viola la barrière de ses lèvres et elle lui rendit son baiser avec ardeur. Ses mains, qui jouaient encore sur le sexe de Derek, remontèrent sur son beau visage, glissant dans ses cheveux, jouant encore et encore avec ses mèches. Il s’accroupit devant elle et, pour faciliter l’accès à son intimité, lui prit délicatement un pied en main et le déposa sur sa cuisse. Pour l’encourager, elle saisit sa tête et la rapprocha de sa vulve. Il passa doucement ses doigts sur ses grandes lèvres gorgées de désir et les sentit s’ouvrir sous la caresse. Il trouva son clitoris qu’il cajola délicatement. En relevant la tête, il vit que Meredith avait fermé les yeux et qu’elle se mordillait les lèvres. Quand il la pénétra de son majeur, elle poussa un soupir. Il posa sa langue sur son petit bouton et le lécha avec application. La jeune fille gémit faiblement. Oh oui… c’est si bon. J’ai envie de toi tellement fort.

    L’entendre pour la première fois exprimer aussi nettement son désir excita Derek plus encore. Il se releva précipitamment. Ne bouge pas, la pria-t-il fébrilement. Il sortit de la cabine de douche pour prendre un préservatif dans la poche de son pantalon et l’enfila, après avoir séché sommairement son pénis.

    Meredith referma les bras sur sa poitrine. Tu te promènes toujours avec des préservatifs dans tes poches ?

    Ne sachant pas s’il y avait une intention cachée dans sa question, Derek décida de rester évasif. A chaque fois qu’on doit se voir, oui. Il revint près d’elle et la fit décoller du sol, en la prenant sous les fesses. Il la plaqua contre la paroi. Mets tes jambes autour de moi, dit-il avec une voix rauque.


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  • Après avoir roulé jusqu’à l’autre bout de la ville, Derek repéra enfin un bar qui lui sembla sympathique. Dès que sa voiture fut garée, il se précipita pour ouvrir la portière à Rose. Elle sortit en souriant de toutes ses dents. Oh ! Vous m’impressionnez. C’est tellement rare de nos jours, un homme galant.

    Voila ce que c’est que d’avoir été élevé avec quatre sœurs, plaisanta Derek. Ils traversèrent la rue et firent encore quelques pas pour arriver devant le bar.  

    Rose leva la tête vers l’enseigne. Le Zig Zag Café. Voyez-vous ça. Elle se tourna vers Derek avec un petit air sarcastique. Je m’attendais à ce que vous m’ameniez chez Joe, là où le tout Seattle Grace se retrouve pour boire un verre.

    Il comprit qu’elle l’avait percé à jour. Il ne chercha donc pas à lui mentir. C’est justement pour cette raison que je ne vous y ai pas emmenée, dit-il avec franchise.

    Vous avez honte d’être vu avec moi, c’est ça ? Je suis donc si horrible ? demanda Rose sur un ton prouvant qu’elle ne concevait pas que la réponse puisse être positive.

    Derek sourit. Non, loin de là. Mais chez Joe, les murs ont des yeux et des oreilles et je ne voudrais pas que certaines personnes imaginent des choses qui…

    Rose posa la main sur le bras du chirurgien pour le faire taire. Je vous taquine. Vous avez bien fait. Je n’aime pas faire l’objet de commérages, moi non plus. Elle regarda à nouveau l’enseigne du bar. Et le Zig Zag Café m’a l’air très bien.

    Derek poussa la porte et s’effaça pour laisser entrer la jeune femme. Une fois à l’intérieur, elle le concerta du regard pour savoir où il désirait s’installer. Il lui fit comprendre par le regard qu’il lui laissait le choix. Elle l’amena donc à une table qui était un peu à l’écart. Ici, nous serons à notre aise pour faire connaissance, déclara-t-elle en s’asseyant.

    Il s’installa en face d’elle et fit signe au serveur. Une fois qu’ils eurent commandé leurs consommations, Derek regarda sa compagne amicalement. Eh bien, puisque nous sommes là pour faire connaissance, parlez-moi de vous.

    De moi ? Rose émit un petit rire espiègle. Le sujet est vaste. Que voulez-vous savoir exactement ?

    Pour commencer, ce qui vous a donné l’idée de combiner des études d’infirmière avec l’informatique.

    Elle ne montra pas qu’elle était un peu déçue par cette question strictement professionnelle. J’aime la difficulté, répondit-elle avec assurance. Le serveur vint leur apporter leurs verres. Je ne veux pas vous paraître prétentieuse mais je ne me voyais pas passer des journées entières au bloc, occupée uniquement à passer scalpels et pinces aux chirurgiens, tout aussi respectable que ce soit, reprit-elle après que le serveur soit reparti. Santé, fit-elle en prenant son verre de Martini Dry.

    Santé. Derek leva son verre de whisky en l’air avant de le porter à ses lèvres. Je vous comprends, dit-il ensuite. J’aime la difficulté, moi aussi.

    Elle fit un sourire un peu énigmatique. Il paraît.

    Les sourcils du chirurgien se froncèrent un peu. Que voulez-vous dire ?

    Rien. Rien, je disais ça comme ça. Rose reprit son verre et but une autre gorgée de son Martini.

    Derek la regarda avec un air amusé. Oh non ! Certainement pas. Allez, dites-moi ce qu’on vous a dit sur moi.

    Vous voulez vraiment le savoir ? insista Rose, comme si elle avait quelque chose de gravissime à lui révéler. Il fit signe que oui, en souriant. Très bien, vous l’aurez voulu, répliqua-t-elle, un peu à la façon dont elle aurait proféré une menace. La première chose dont on m’a parlé à votre sujet, c’est de votre brushing, toujours impeccable, à la limite de la maniaquerie. Son regard se porta sur les cheveux de Derek mais elle ne fit aucun commentaire. Ensuite, votre sourire… ravageur. Ses yeux se posèrent sur les lèvres du chirurgien, qui s’étirèrent un peu plus. Hmm, on ne m’a pas menti, dit-elle d’un air connaisseur. Avec ça, un talent de chirurgien pour lequel beaucoup seraient prêts à tuer… Une caravane – elle écarquilla les yeux – ça, c’est vraiment surprenant. On ne vous imagine pas du tout dans une caravane. Et finalement – elle but une nouvelle gorgée de Martini - Meredith Grey, bien sûr, lâcha-t-elle sans expression particulière.

    Derek se rembrunit aussitôt. Meredith Grey, bien sûr, répéta-t-il. Ses yeux se perdirent dans le vague. Pour tout le monde, son nom était indissociable de celui de Meredith. Leurs amours alimentaient tous les potins au sein du personnel, il en était bien conscient. D’après ce qu’il avait entendu dire, on les présentait comme un couple de légende. Vécu de l’intérieur, c’était beaucoup moins glamour que ce que les gens pouvaient imaginer. Du bruit à une table voisine le tira de ses pensées. Son regard se porta machinalement sur le décolleté de Rose. C’est alors qu’il remarqua la chaîne qui pendait à son cou, chaine à laquelle pendait une bague. Il ne se rendit pas compte que ses yeux restaient fixés sur le pendentif.

    Par contre, Rose le vit. Elle prit un air offusqué. Dr Shepherd ! Vous regardez ma poitrine ?

    Pardon ? Il secoua la tête. Non, non, pas du tout, dit-il, confus. Pardonnez-moi mais…

    Les yeux de la jeune femme pétillèrent de malice. Vous regardiez ma bague, je sais. Derek lui lança un regard décontenancé. Je voulais juste vous mettre mal à l’aise, lui avoua-t-elle.

    C’est réussi, s’exclama-t-il en souriant. Décidément, cette fille était déconcertante. Je suis peut-être trop curieux mais… c’est une bague de fiançailles, n’est-ce pas ? Rose le confirma d’un signe de tête. Et le fiancé ? s’enquit-il avant de porter son verre de whisky à ses lèvres.


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  • On ne serait pas mieux sur le lit ? demanda timidement Meredith. Elle commençait à peine à être à l’aise avec les choses de l’amour et elle n’avait aucune idée de quitter sa zone de confort pour se lancer dans de nouvelles expérimentations qui lui paraissaient trop hasardeuses. Pour le moment, elle préférait continuer dans le classique.

    Hors de question, répondit Derek avec un sourire espiègle. Il faut savoir varier les plaisirs.

    Mais on risque de tomber, argumenta Meredith avec un brin d’inquiétude.

    Derek la serra un peu plus fort. On ne va pas tomber, fais-moi confiance, lui dit-il. Docile, elle enroula ses jambes autour de la taille de son amant, en s’accrochant à ses épaules. Il l’embrassa voluptueusement en pensant au pouvoir qu’il avait sur elle. C’était tellement excitant d’amener cette fille si pure encore à franchir les limites qu’elle s’était fixées. C’était peut-être là le secret de son désir qui ne s’émoussait jamais. Il cessa de réfléchir quand il pénétra Meredith, lentement, allant immédiatement au plus profond d’elle. Elle geignit quand il se retira d’elle mais fut rassurée quand il la reprit aussitôt. Il entama un doux va-et-vient, augmentant la cadence de ses coups de reins, donnant plus d’amplitude à ses mouvements. Meredith sentit des frissons la parcourir. Le membre imposant la comblait, dans tous les sens du terme. Elle devint écarlate lorsque Derek balbutia, Oh bébé… c’est trop bon… Tu es tellement serrée… Je ne vais pas tenir longtemps. Instinctivement, Meredith contracta ses parois intimes pour l’emprisonner encore plus étroitement en elle. Derek crut devenir fou. Il dut faire un effort surhumain pour ne pas jouir immédiatement. Cependant, il intensifia ses coups de butoir. Meredith l’encouragea en gémissant. Elle aimait la sensation de ce sexe énorme qui la fouillait avec ardeur et s’enfonçait en elle avec juste ce qu’il fallait d’énergie. Dans un murmure, elle supplia Derek d’aller plus vite. Elle voulait qu’il prenne son plaisir. Il lui obéit et coulissa en elle en un rythme infernal, dont il savait qu’il ne pourrait pas le soutenir longtemps. Meredith referma ses mains sur les épaules de son amant en y plantant ses ongles et contracta à nouveau son vagin. C’était plus que Derek ne pouvait le supporter. Il émit un râle quand il expulsa son plaisir. Meredith fit un sourire triomphant. Elle se sentait tellement bien, elle était si heureuse de l’avoir fait jouir même si ce n’était pas le cas pour elle. C’est avec regret qu’elle le sentit se retirer d’elle. Les bras tremblants, il lâcha ses jambes pour les laisser glisser le long des siennes, afin qu’elle puisse se mettre debout. Ils restèrent accrochés l’un à l’autre, le temps que leurs souffles reviennent à la normale.

    Derek retira son préservatif et le laissa tomber dans le tub de la douche avant de reprendre Meredith dans ses bras. Alors, tu penses encore que tu n’arrives à rien ? Gênée, Meredith cacha son visage contre l’épaule de son ami. Je ne veux plus que tu doutes de toi, tu m’entends ? la gronda-t-il affectueusement. Il lui releva la figure et la maintint entre ses mains. Tu ne le sais pas encore mais tu es faite pour l’amour, Meredith. Tout en toi respire le plaisir. Tu es faite pour en avoir et pour en donner. Elle rosit de plaisir. Il laissa l’eau couler encore un peu avant de fermer les robinets. Puis il sortit de la cabine, alla prendre une grande serviette sèche et la tendit à Meredith pour qu’elle s’enveloppe dedans. Tu es bien ?

    Meredith soupira d’aise. Merveilleusement bien…

    Derek la frictionna avec délicatesse avant de se sécher. Après s’être assurée qu’il n’y avait personne dans les parages, elle regagna sa chambre en courant pendant qu’il ramassait ses vêtements. Il la retrouva assise sur son lit, la mine tourmentée. Il y a quelque chose qui ne va pas ?

    Elle fit un geste du menton vers la porte. J’espère qu’on ne nous a pas entendus.

    Qui donc ? demanda Derek en enfilant son pantalon.

    Ben, les autres, tiens ! répondit Meredith avec agacement.

    Derek haussa les épaules. Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Il remit ses chaussettes.

    Meredith fit les cent pas dans la pièce, toujours enveloppée dans sa serviette de bain. Je n’ai pas envie qu’ils sachent que j’ai… qu’on a…

    Qu’on a fait l’amour ? compléta Derek.  

    Mais oui, geignit Meredith. Si Cristina et George nous ont entendus, je vais en entendre parler, crois-moi !

    Derek passa sa chemise. Et si tu les envoyais se faire voir une bonne fois pour toutes ? Je suis certain qu’ils te laisseraient tranquilles si tu leur clouais le bec.

    Meredith ne répondit pas. Elle tendait l’oreille pour surprendre des bruits dans le couloir. Comme elle n’entendait rien, elle se dirigea vers la porte qu’elle ouvrit doucement. Elle passa la tête, regarda des deux côtés du couloir, sortit même jusqu’à l’escalier et revint, la mine catastrophée. Ils sont partis ! Ils sont partis sans moi, annonça-t-elle avec un air accablé. Ils ne m’ont même pas attendue.

    Derek la reprit dans ses bras. Mais ne t’inquiète donc pas. Je suis là, moi, je te conduirai. Il alla s’installer confortablement sur le lit, pendant qu’elle choisissait ses vêtements dans la penderie. Il regarda tout autour de lui et réalisa alors que c’était la première fois depuis une éternité qu’il pénétrait dans l’intimité d’une femme. C’est donc à ça que ressemble une chambre de jeune fille ? interrogea-t-il, un brin moqueur.

    Un tee-shirt en main, Meredith se retourna vers lui avec un sourire. Ce n’est pas ma chambre de jeune fille puisque je n’y ai pas grandi. Et que sais-tu des chambres de jeune fille, toi ? ironisa-t-elle.


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  • Il n’y en a plus, lui confia Rose très sereinement. Nous avons rompu il y a un an environ, précisa-t-elle ensuite. J’ai gardé la bague, à cause de la pierre, parce qu’elle appartenait à ma grand-mère. C’est la seule valeur que je lui donne désormais.

    Je peux vous demander pourquoi vous avez rompu ?

    Elle planta son regard dans celui de Derek. Je sais ce que je veux. Je sais le genre de vie que je veux avoir et je fais tout pour l’avoir. Il n’était pas dans le même état d’esprit. Alors, je l’ai quitté. Les yeux du chirurgien exprimèrent de la compassion teintée d’une pointe d’admiration. Cette femme, encore si jeune, avait réussi à prendre une décision qu’il n’était même pas capable d’envisager. Nous n’avions rien à faire ensemble, ajouta-t-elle. Et vous ?

    Moi ?

    Vous ne m’avez pas répondu tout à l’heure, lui rappela-t-elle sur le ton du reproche. Vous et Meredith Grey, vous êtes fiancés ?

    Derek secoua la tête. Non.

    Rose l’enveloppa d’un regard bienveillant bien qu’un peu commisératif. Dégoûté du mariage ?

    Derek ne cacha pas qu’il était un peu surpris par la question. Pas du tout. Pourquoi le serais-je ?

    Vous avez déjà été marié et ça n’a pas fonctionné, affirma Rose, prouvant ainsi qu’elle était plutôt bien renseignée sur le sujet.

    C’est la réflexion que se fit Derek. Il commençait à trouver cette conversation très agréable, dans le sens où Rose s’intéressait vraiment à lui et à ce qu’il ressentait, au contraire de Meredith qui fuyait comme la peste toute discussion un peu trop personnelle. Ça n’a pas fonctionné, c’est vrai, reconnut-il.  Mais ce n’était pas horrible au point que je ne veuille pas recommencer. De plus, je pense que toutes les histoires d’amour sont différentes. Vous ne croyez pas ?

    Rose rit légèrement. Oui, bien sûr. Je l’espère en tout cas, sinon cela voudrait dire que je resterais célibataire jusqu’à la fin de mes jours. Derek l’approuva en souriant. Alors, Meredith ? dit-elle encore.

    Normalement, Derek n’aurait pas toléré cette insistance de la part d’une personne avec laquelle il n’était pas intime. Mais de la part de Rose, cela ne le choquait pas. Il était bien avec elle. Elle n’était pas comme Meredith qui ne voulait pas assumer ses sentiments et qui avait peur de vivre pleinement sa vie. D’une certaine façon aussi, il se reconnaissait en elle. Comme elle, il savait ce qu’il voulait et ce qu’il voulait, ce n’était certainement pas la vie misérable qu’il menait actuellement. Enfin, il se sentait en confiance, sans doute parce qu’il avait le sentiment que ce que Rose avait vécu dans sa vie amoureuse lui permettrait de mieux le comprendre. C’est donc sans hésitation qu’il lui répondit. Que voulez-vous savoir ?

    Elle lui lança un regard provocateur à travers ses longs cils. Si ma version de l’histoire est la bonne.

    Amusé par l’aplomb de la jeune femme, Derek décida de jouer le jeu. Donnez-moi d’abord votre version alors.

    Rose ne se fit pas prier. En gros, vous avez trompé votre épouse avec Meredith et vous vous êtes fait prendre la main dans le sac.

    Il fit la moue. Hmm… On ne vous a pas raconté toute l’histoire. J’ai trouvé mon épouse au lit avec mon meilleur ami. Alors, j’ai quitté New-York pour venir ici où j’ai très vite rencontré Meredith. Deux mois après, ma femme a débarqué et m’a demandé de lui donner une seconde chance, ce que j’ai fait. C’était une erreur. Nous avons divorcé et j’ai repris ma relation avec Meredith.

    Décidément, vous êtes l’homme de la deuxième chance, lui fit remarquer Rose avec une certaine dérision.

    Pourquoi dites-vous ça ?

    Parce que vous avez aussi donné une deuxième chance à Mark Sloan. Afin de ménager son effet, elle attendit quelques secondes avant de conclure. Le meilleur ami qui vous avait piqué votre femme.

    Donc vous étiez au courant de toute l’histoire ! s’exclama Derek, de plus en plus charmé par le naturel de l’infirmière.

    Celle-ci eut un petit rire effronté. Oui, je l’admets.

    Derek la regarda avec un air amusé. Pourquoi m’avoir interrogé alors ?

    Elle lui adressa un sourire faussement candide. Hmm… pour voir votre réaction… La raillerie fit place à l’ébahissement. Alors, comme ça, vous avez tout pardonné à Sloan ? Derek fit signe que oui. Et à votre ex-femme ?

    Aussi. J’avais ma part de torts dans l’histoire, lui confia-t-il. Mais de toute façon, la question ne se pose plus vraiment. Addison est partie à Los Angeles. Nous n’avons plus de contact. Vous connaissez Meredith ? demanda-t-il, sautant du coq à l’âne.


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