• J'espère que tu sais nager, dit Mark, légèrement railleur.

    Meredith parut choquée. Bien sûr que je sais nager ! Qu'est-ce que tu crois ?

    Non mais je dis ça parce que… - Mark tourna lentement la tête vers Callie avec un sourire mauvais – quand madame met les pieds dans une piscine, il faut déclencher une opération du type "Sauvez Willy". 

    La plaisanterie était méchante, cruelle même, mais Derek, exaspéré par l’attitude négative de Callie, éclata de rire. Les deux hommes laissèrent libre cours à leur hilarité, ne se souciant aucunement des regards furibonds que leur jetait leur amie. Quant à Meredith qui d'habitude n'aimait pas se moquer du physique des gens, mais qui commençait à être agacée par le comportement de Callie, qu'elle trouvait snob, elle ne put s'empêcher de pouffer de rire. Mon dieu, qu'ils sont bêtes ! dit-elle pour se rattraper. De vrais gamins ! Callie haussa les épaules avec un air hautain.

    Meredith l'abandonna pour faire le tour de la piscine. Mark remarqua qu'elle regardait l'eau avec envie. Si tu as envie de piquer une tête, ne te gêne pas pour nous, lui lança-t-il en avançant au bord du bassin.

    Mais je n'ai pas de maillot, je t'ai dit. Je ne vais quand même pas nager toute nue.

    Pourquoi pas ? On est entre amis.

    Sloan, calme tes ardeurs ! Ou bien c'est toi qui vas finir dans la piscine, menaça Derek avant de s'approcher de Callie. Tu vas continuer longtemps à faire ton cirque ? lui dit-il à mi-voix.

    Elle le foudroya du regard. Ah ! Parce que c’est de ma faute évidemment. Tu n'as pas remarqué que ton connard de meilleur ami n'a pas arrêté de se foutre de moi depuis ce matin ? Si tu crois que je vais me laisser insulter sans réagir, tu te trompes.

    Il ne fait que répondre à tes provocations, rétorqua Derek. Tu le connais, tu sais comment il est. Tu marquerais déjà un peu plus d’enthousiasme… Il s’est mis en quatre pour organiser ces vacances et tu n’arrêtes pas de tout tourner en dérision. Fais un effort au moins, la pria-t-il sèchement en observant du coin de l’œil Meredith qui revenait lentement vers eux.

    Tu n’es quand même pas assez naïf pour croire que c'est pour nous qu’il s’est mis en quatre, comme tu dis ? riposta-t-elle avec amertume. La seule qu’il veut impressionner, ici, c’est ta copine.

    C’est normal. Elle montre qu'elle apprécie tout ce qu'il fait et qu'elle lui en est reconnaissante. Tu n’as qu’à faire comme elle ! Derek se retourna et sourit à Meredith qui arrivait à leur hauteur avec un air particulièrement espiègle. Il s'adressa à nouveau à son amie. Tu fais comme tu le sens, Callie. Mais ce serait tellement mieux si ça se passait bien. A nouveau, elle sentit une menace planer sur leur amitié.

    Tout à coup, Meredith qui était passée, l'air de rien, derrière Mark, posa les mains dans le dos de ce dernier pour le pousser dans la piscine. J'espère que toi aussi, tu sais nager, cria-t-elle.

    Mark se sentit tomber. Il tenta de reprendre son équilibre en battant des bras en l’air, mais ce fut peine perdue. Avant de percuter l’eau, il entendit résonner le rire tonitruant de Derek, suivi de celui, plus discret, de Meredith. Quand il émergea, il les vit qui riaient encore tandis que, derrière eux, Callie levait les yeux au ciel avec un air excédé. Elle qui d'ordinaire était plutôt bon public, était totalement exaspérée par la scène et elle ne comprenait pas comment Derek pouvait trouver ces enfantillages aussi amusants. Elle ne le reconnaissait pas du tout. En fait, elle avait l'impression que pour plaire à Meredith, il se mettait à son niveau ce qui le faisait ressembler à un adolescent attardé. Même avec la meilleure volonté du monde, elle aurait été incapable de participer à l'hilarité collective et donc, elle se sentait hors du coup. Voir ses amis rire comme des collégiens et ne pas être capable de partager ce moment avec eux la faisait se sentir vieille. Elle n'avait qu'une envie, se retirer, mais ne voulant pas être accusée de faire bande à part, elle s'installa dans un fauteuil, résignée à subir l'humour potache de ses camarades.

    Avec un rétablissement digne d’un champion olympique, Mark sortit de la piscine, les vêtements dégoulinant d’eau. Il se plia en deux, prenant appui sur ses genoux, et regarda pendant quelques secondes l’eau s’écouler par terre. Alors, elle était bonne ? lui demanda Meredith sur un ton sarcastique.

    Elle n’eut pas le temps de le voir venir. Il se releva et d’un bond, fut sur elle pour la prendre dans ses bras. Tu l’as bien cherché, ma petite ! s’écria-t-il en replongeant avec elle, la tenant étroitement serrée contre lui.

    Elle poussa un cri perçant qui se répercuta dans toute la salle. Salaud ! hurla-t-elle en sortant la tête de l'eau. Elle se jeta sur Mark en prenant appui sur ses épaules pour tenter, sans succès, de lui mettre la tête sous l'eau.

    C'est ça que tu essaies de faire, morveuse ? dit-il en se dégageant pour retourner la situation à son avantage. Meredith remonta à la surface en toussant.

    Pendant quelques minutes, ils s’amusèrent à se faire couler en riant comme des enfants. Sur le bord, Derek les observait avec un sourire jusqu'aux oreilles. Comme c’était bon de voir Meredith rire à nouveau ! Elle s’amusait comme une folle, essayant d’échapper à Mark qui, toujours, la ramenait près de lui, l’étreignant fortement pour l’empêcher de se débattre. Ces deux-là s’entendaient vraiment comme larrons en foire. Ne te laisse pas faire, bébé, cria Derek. Tu vas l’avoir.


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  • Ça, c’est pas gagné ! répliqua Mark dont les intentions étaient beaucoup moins pures que ce que croyait son ami. Le pull mouillé de la jeune fille moulait ses formes d’une façon plus qu’impudique, sans qu’elle s’en soit rendu compte. Par contre, Mark, qui était aux premières loges, n’en perdait pas une miette. Il voyait ses tétons poindre, sous l’effet du froid, à travers la laine et regrettait amèrement de ne pas pouvoir y toucher. Néanmoins, il ne cessait de la repousser sans cesse sous l’eau, prolongeant ainsi ce véritable supplice.

    Assise dans son fauteuil, Callie enrageait. Est-ce que Derek était devenu aveugle pour ne pas voir que Mark profitait de la situation ? A chaque fois qu'il attrapait Meredith, il la serrait contre lui avant de la rejeter dans l'eau. Jalouse de l'intérêt que les deux hommes manifestaient à la jeune fille, elle décida de mettre fin à la récréation. Elle se leva et vint au bord de la piscine. Désolée de jouer les rabat-joie mais Meredith, à ta place, je sortirais. Les trois autres la regardèrent avec un air interloqué. Dois-je vous rappeler qu'il y a du chlore dans l'eau ? dit-elle sur un ton légèrement hautain. Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour un pull en laine. Surtout du mohair.

    Catastrophée, Meredith nagea rapidement jusqu’au bord et prit la main que lui tendait Derek pour sortir du bassin. Elle baissa un regard inquiet sur son pull détrempé, se reprochant déjà de l'avoir abimé. Un pull à quatre-vingt-cinq dollars en plus ! Et un cadeau de Derek surtout ! Tu ne mérites pas tout ce qu'il fait pour toi, pensa-t-elle.

    Mark qui l'avait suivie, était en train de régler ses comptes avec Callie. C’est quoi, ton problème ? Ça t'emmerde quand les gens s’amusent ? T’es venue pour nous pourrir l’ambiance ?

    Mais pas du tout ! protesta-t-elle. Je veux simplement rendre service. Maintenant, si Mer – elle employa à dessein le diminutif que, elle l’avait remarqué, Mark aimait donner à sa nouvelle passade, ce qui lui valut un regard assassin de la part de l'intéressé – veut foutre son pull en l’air, pas de souci ! Mais à la voir, j'ai des doutes. Et je la comprends. C'est un très beau pull, conclut-elle, mielleuse.

    Tu as bien fait, dit Meredith d'une voix étranglée.

    Les deux hommes devinèrent qu’elle luttait pour ne pas pleurer. Furieux, ils se retournèrent d’un bloc vers Callie qui leva une fois encore les yeux au ciel, avant de retourner s'asseoir sur son fauteuil. Sale fouteuse de merde ! souffla Mark. Il regarda Meredith avec un air coupable.

    Derek la prit dans ses bras et la serra contre lui sans se soucier d’être mouillé. Ce n’est rien, bébé, la rassura-t-il. Même si le pull est fichu, ce n’est pas un drame. Ce n’est jamais qu’un pull. En tout cas, ça ne vaut pas la peine que tu pleures.

    Si c’était un pull normal, ça me serait égal, assura Meredith. Mais il a tout de même coûté cher et surtout, c’est toi qui me l’as offert.

    Si jamais ton pull est foutu, je t’en rachèterai un, promit Mark. C’est de ma faute puisque c’est moi qui t’ai jetée à l’eau.

    Derek hocha la tête. Mais non, ce n’est la faute de personne. Tu n’as rien fait d’autre que t’amuser. Et c’est pour ça qu’on est là. Alors, pas besoin de racheter une faute que tu n’as pas commise.

    Callie était décidée à ne plus intervenir mais devant cette avalanche de bons sentiments, ce fut plus fort qu’elle. Elle rejoignit le groupe. On dirait que ce bon Mark vient de succomber à la mode des cadeaux, lui aussi. Elle défia son ami du regard, se sentant d’autant plus forte qu’elle savait qu’il ne se défendrait pas vraiment, pour ne pas courir le risque que Derek s’aperçoive de ses sentiments envers Meredith. Il va falloir que je m’y mette. Nous irons faire du shopping ensemble, Mer chérie. Et je t’offrirai un pull, moi aussi.

    Cesse de l’appeler Mer, menaça Mark.

    Pourquoi ? Tu as déposé ce nom au Bureau des Droits d’auteur ? se moqua Callie.

    Oh, ça suffit, Callie ! s’écria Derek. Tu es ridicule ! Continue comme ça et je déménage à l’hôtel.

    T’es contente de toi ? tonna Mark.

    Arrêtez, supplia Meredith, à nouveau au bord des larmes. Tout est de ma faute. Si je n’avais pas jeté Mark dans la piscine, mon pull ne serait pas abimé et vous ne seriez pas en train de vous disputer à cause de moi.

    Callie fut sidérée de voir la jeune fille se désigner comme la seule coupable. Partagée entre l'agacement - Faudrait l'appeler Miss Perfection - et la honte – Mais tu te conduis comme une sale gamine et elle arrive encore à te sauver la mise - elle s'approcha de Meredith. Ce n'est pas peut-être pas si grave. Elle passa la main sur la manche du pull. A mon avis, si tu le rinces immédiatement à l'eau fraiche, ça devrait aller.

    Meredith lui lança un regard plein d'espoir. Tu crois ?

    Callie lui sourit. Mais oui. Ne t'en fais pas. Fais-le bien tremper et il n'y aura pas de problèmes.

    De toute façon, il faut que tu te changes, intervint Derek. Tu grelottes. Il se tourna vers ses amis. Et vous, profitez-en pour crever l'abcès, qu'on n'ait plus à subir vos querelles stupides. Il prit Meredith par la main pour sortir de la pièce.


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  • Le couple avait à peine disparu que Mark se tournait vers Callie. Bon, tu vas enfin te décider à me dire ce qui te prend ?

    Et toi ? contre-attaqua-t-elle. Depuis quand tu t’amouraches de la petite amie de ton meilleur ami ? Et ne me dis pas que c’est faux, ajouta-t-elle sans lui laisser le temps de se défendre. Ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

    Sauf qu’il n’y a que toi qui le vois, ironisa Mark. Mais imaginons que tu aies raison. Tout ce qui compte, c’est que ni elle, ni Derek ne s’en soit rendu compte. En revanche, toi, si tu continues… Il s’approcha d’elle et parla plus bas. Si elle apprend ce qui s’est passé entre toi et Derek, elle ne le supportera pas et elle le quittera.

    Callie jeta les yeux au ciel. Pourquoi ? Elle pense qu'elle sort avec un saint ?

    Bien sûr que non, répondit Mark. Elle sait qui il est et quel genre de vie il a mené. Ça ne lui plait pas mais elle en a pris son parti, parce qu'elle pense que ça fait partie du passé, et je crois qu'elle a raison. Si elle reste avec lui, c’est parce que toutes ces femmes n’ont fait que passer et qu’il ne les revoit plus, affirma-t-il. Mais si elle devait apprendre que tu fais partie du lot… Que vous vous voyez tous les jours, que tu es son amie…

    Il aurait dû lui dire dès le début, estima Callie.

    Mark haussa les épaules. Mais il ne l’a pas fait. Et maintenant, c’est trop tard. Malgré tout ce qu'elle sait de lui, elle l’a mis sur un piédestal. Il est son héros, Cal ! assura-t-il sur un ton plein de ferveur. Surtout après ce qu’elle a vécu. Si elle devait apprendre maintenant qu’il lui a menti, même par omission, elle perdrait le peu d'illusions qui lui reste. Elle ne mérite pas ça, je te l’ai déjà dit. Alors, ne lui fais pas de mal.

    Mais je ne lui fais rien du tout, protesta Callie. C’est toi qui imagines des trucs.

    Mark secoua doucement la tête en soupirant. Si tu continues à le dévorer des yeux ou à lui caresser les cheveux à chaque fois que tu lui parles, ça ne va pas rater. Elle est naïve mais pas stupide. Elle va finir par comprendre et il ne te le pardonnera pas, tu le sais.

    Callie baissa la tête. Oui, elle le savait. Derek s'était montré très clair. Il était là pour Meredith, et rien que pour elle, et il n’aurait aucun pardon pour ceux qui gâcheraient leurs vacances. Et encore moins pour ceux qui ruineraient leur relation. Très bien, murmura-t-elle. Je vais la lâcher. Et lui aussi bien sûr, précisa-t-elle devant le regard insistant de son ami. Je vais leur foutre une paix royale, je te le promets.

    Mark lui sourit. Merci pour eux. Je sais que ce n’est pas facile pour toi. Il le savait d’autant plus qu’il se trouvait plus ou moins dans la même situation qu’elle. Et tant que tu y es, si tu pouvais te montrer un peu plus joviale. Tu as entendu Derek. On est là pour amuser la petite, la distraire. Alors, ce serait bien d’arrêter de nous engueuler devant elle. Il lui tendit la main. On fait la paix ?

    D'accord. Elle lui prit la main avant de se serrer contre lui. Oh putain, t'es trempé ! Je suis toute mouillée maintenant, cria-t-elle en riant et pleurant à la fois. Ça n’allait pas être facile de passer la semaine à regarder les seuls hommes qu’elle avait jamais aimés, chacun différemment, être aux petits soins pour Meredith, à son détriment. Cela la renforça dans sa résolution de faire bande à part le plus souvent possible.

    Mark eut le cœur serré de voir son visage mouillé de larmes. Pauvre fille ! Comme eux, elle n’avait pas toujours eu la vie facile, surtout dans le domaine des relations amoureuses. Elle avait beau le nier de toutes ses forces mais, comme tout le monde, elle avait besoin d’affection et d’amour. Jusqu’à présent, Derek et lui avaient été les seuls à lui en donner, à leur manière bien entendu. Ça va aller ? murmura-t-il. Elle opina de la tête. On devrait remonter, suggéra-t-il. Comme ça, on pourra choisir notre chambre et on se disputera parce que tu auras forcément envie de prendre celle que je voudrai.

    Non, ça va, dit-elle en séchant ses larmes. Je peux te faire une fleur pour une fois.

    Merci. C’est sympa. Mark l’embrassa sur le front. Tu sais, ce n’est pas parce que Meredith est avec nous qu’on va te laisser tomber. Tu restes notre amie. On ne te laissera jamais tomber. C’est juste que…

    Je ne peux plus coucher avec lui, j’ai compris. Callie leva la tête vers lui. Et avec toi ?

    Oh moi ! Il haussa une épaule avec un sourire que Callie trouva triste. Je suis Mark Sloan. Y a rien qui change, tu sais bien. Il la prit par le cou pour l’emmener à l’étage. Mais on va peut-être éviter ici. Sauf si vraiment tu es trop en manque et que personne ne veut se dévouer.

    Salaud ! Elle l’enlaça par la taille. Je pense que je vais arriver à me débrouiller toute seule. Elle appuya la tête contre le bras de son ami. Pour Meredith, tu as raison. C’est une gentille fille et Derek a l’air d’être heureux avec elle.

    Il l’est, Cal. Vraiment. C’est ce qui rend la situation moins difficile, conclut Mark, avouant ainsi à demi-mots qu’il était dans le même état d’esprit que son amie. Allez, viens, on monte. Et je te préviens, moi, je veux la chambre du coin. J’adore le gris ! prétendit-il, lui cachant que son choix était en réalité motivé uniquement par le fait que cette chambre était la plus éloignée de celle qu’avait choisie Meredith. Il n’avait aucune envie d’entendre le bruit de ses éventuels ébats avec Derek.

    Callie fit semblant d’être contrariée. Oh non ! C’est celle que je voulais justement.

    Tu vois, je te l’avais bien dit. On va s’engueuler pour les chambres mais cette fois, tu ne gagneras pas, promit Mark.

    Je ne gagne jamais de toute façon, répliqua Callie. Ils sortirent enlacés sans cesser cependant de se chamailler gentiment.


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  • Derek déposa les valises à l'entrée de la chambre et ouvrit tout de suite la sienne pour y prendre une serviette de bain, tandis que Meredith se précipitait dans la salle de bain. Quand Derek la rejoignit, elle était déjà occupée à tremper son pull dans le lavabo rempli d'eau froide. Je suis vraiment débile, maugréa-t-elle en voyant son amant entrer. J'ai voulu jouer et finalement, c'est moi qui paie les conséquences. Et maintenant…

    Stop ! Ça suffit ! s'exclama Derek, une main en l'air, la serviette dans l'autre. Tu as été dans la piscine avec ton pull, soit. Tu l'as rincé, il va sécher. L’affaire est close. Il ouvrit la serviette pour la lui présenter. Maintenant, c’est toi qu’il faut sécher. Alors, tu vas me faire le plaisir d’enlever tes vêtements avant de prendre froid.

    Attends, je veux le rincer encore une fois. Meredith vida l'eau du lavabo avant de le remplir d'eau fraiche dans lequel elle trempa à nouveau son pull.

    C'est bon, décréta Derek sur un ton impérieux. Mets-le dans la baignoire pour que le gros de l'eau s'écoule et tout à l'heure, on le fera sécher sur une serviette de bain. Mais maintenant, le plus urgent, c'est toi. Je ne veux pas que tu tombes malade.

    Docile, Meredith s'exécuta immédiatement avant de se déshabiller. Le regard fixé sur elle, Derek nota avec satisfaction que les ecchymoses s’étaient atténuées jusqu’à presque disparaître, à l’exception de celle qui était dans le dos, bien qu’elle commençât à se résorber, elle aussi. Bientôt, plus rien n’évoquerait l’agression, il l’espérait de tout son cœur. Il misait énormément sur le séjour pour que les souvenirs douloureux s’effacent de la mémoire de la jeune fille, tout comme ils étaient en train de s’effacer de son corps. C'est avec le sourire qu'il l'accueillit dans ses bras avant de refermer la serviette de bain sur elle. Et s'il est abimé ? demanda-t-elle en regardant avec un air désolé le pull qui gisait dans le fond de la baignoire.

    Eh bien, tu le jetteras et on en rachètera un autre, répondit Derek. Ce n'est qu'un vêtement, bébé.

    Meredith secoua la tête. Pas pour moi. C'est un de tes cadeaux et j'y tiens.

    Derek rit légèrement. Je suis très touché mais tu ne vas quand même pas garder jusqu'à la fin de tes jours tous les vêtements que je t’ai offerts ?

    Meredith leva la tête vers lui avec une petite moue qu'il trouva charmante. Non, je sais. Tu dois me trouver ridicule.

    Non, juste terriblement attendrissante. Il l'embrassa sur le bout du nez avant de la sécher délicatement.

    La tête posée contre son torse, elle en profita pour regarder la salle de bains dans ses moindres détails. Je suis contente que tu aies choisi cette chambre. C'était celle que je préférais.

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    Je sais, c'est pour ça que je l'ai choisie. Ils se sourirent. On va être bien ici, ajouta Derek en la serra plus fort contre lui avant de l’entrainer vers la chambre. J’espère seulement que Callie va mettre un peu d’eau dans son vin.

    Je me demande si elle n’a pas un problème avec moi, lui confia-t-elle.

    Derek se rappela la conversation qu’il avait eue avec Mark. Est-ce qu’elle suspectait quelque chose à propos de sa relation avec Callie ? Pourquoi dis-tu ça ?

    La jeune fille haussa légèrement les épaules. Je ne sais pas. Une impression. Elle n'a pas arrêté de faire des allusions, comme quand elle a dit que Mark aussi allait m'offrir des vêtements. Peut-être qu'elle aimerait qu'il lui fasse des cadeaux. Et je m'entends super bien avec lui, on délire souvent ensemble. Si elle est amoureuse de lui, ça ne doit pas lui plaire.

    Callie, amoureuse de Mark ? Derek, qui avait ressenti un extrême soulagement en constatant qu’elle n’avait pas fait le lien entre Callie et lui, pouffa de rire.

    Oui, je sais, tu n'y crois pas, répliqua Meredith. Mais ce n'est pas parce qu'elle dit qu'elle ne l'est pas que c'est vrai. A force de coucher avec lui, elle a très bien pu développer des sentiments pour lui.

    Callie n’a pas de sentiments amoureux pour Mark, insista Derek. Mais même si c'était le cas, elle sait très bien que toi et Mark n’avez pas ce genre de relation. Il alla chercher une nouvelle serviette de bain dans sa valise.

    Alors, c'est quoi, toutes ces allusions qu'elle a faites ?

    C'est possible qu'elle soit un peu jalouse de votre amitié, concéda Derek en lui retirant la serviette mouillée pour la remplacer par la nouvelle. Elle a peut-être peur que tu prennes sa place de meilleure amie.

    Oh ça, aucun risque ! s'écria Meredith. Je la lui laisse, sa place. Moi, je serai la meilleure amie de Mark qui ne couche pas avec lui.

    Derek feignit d'être soulagé. Ouf ! Me voilà rassuré ! Il se pencha pour lui voler un baiser. Leurs lèvres n’en finissaient plus de se toucher lorsque, tout à coup, la jeune fille poussa un petit cri. Quelques gouttes d’eau froide avaient coulé de ses cheveux jusqu’aux creux de ses reins. Derek remonta la serviette, pour y envelopper sa longue chevelure. Le mouvement dénuda totalement le corps de sa belle. De la sentir là, contre lui, nue, encore humide, légèrement tremblante, réveilla le désir latent qui sommeillait en lui. Il n’eut plus envie de rire, ni de parler, seulement de rester là, près d’elle, et de ne faire plus qu’un avec elle. Quand ce bonheur lui serait-il donné à nouveau ?


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  • Derek termina de sécher le dos de son amie avant de passer devant elle pour frotter tendrement sa gorge, descendant peu à peu pour arriver sur sa poitrine, enfermant les seins dans le tissu, avant de les sécher soigneusement l’un après l’autre, suivre le contour de l’aréole avec un coin de la serviette, jusqu’à ce que les tétons se dressent et qu’il puisse les effleurer de ses lèvres. Le gémissement que poussa Meredith l’enjoignit à aller plus loin. Il parcourut de ses lèvres humectées la surface des mamelons, la léchant du bout de la langue, s’enhardissant parfois à en mordiller les pointes. Il les abandonna toutefois et suivit le chemin qui menait plus bas. Agenouillé devant la jeune fille, il reprit la serviette qui était tombée à leurs pieds et la passa sur le ventre plat de sa compagne, s’amusant à combler son nombril, soufflant dedans pour être sûr qu’il soit tout à fait sec, avant d’y promener ses lèvres, là aussi. Puis il s’attaqua à sa toison intime, la caressant avec douceur, remplaçant rapidement la serviette par ses mains, faisant jouer ses doigts au milieu des fins poils blonds. Il finit par approcher le visage du sexe de Meredith et commença à l’embrasser du bout des lèvres. La main de la jeune fille sur sa tête, massant doucement son cuir chevelu, en guise d’encouragement, les soupirs discrets qu’il l’entendait pousser, son bassin qui venait à sa rencontre, tout contribua à lui gonfler le cœur d’espoir. Il se releva et, reprenant la bouche de son amie, les mains accrochées à ses hanches, il la fit reculer tout doucement jusqu’à heurter le lit au bord duquel il la fit asseoir. Derek se remit à genoux, le regard fixé sur les jambes de Meredith qui s’écartaient peu à peu, comme si elles l’invitaient à s’occuper du trésor qu'elles protégeaient. Rien ne pouvait le distraire de ce magnifique spectacle, ni les voix de Mark et Callie dans le couloir, ni le bruit de leurs pas devant la porte. Il se pencha et ses lèvres coururent à l’intérieur d'une cuisse tandis que sa main caressait l’intérieur de l’autre. Ne voulant pas aller trop vite, il se redressa pour dévorer les seins de baisers, les caressant en même temps du bout des doigts. Lorsque Meredith se laissa aller en arrière, il sut que c’était un appel.

    Il allait fondre sur sa vulve lorsque Mark tambourina à leur porte. Tout va bien ? Ça s’arrange pour le pull ? Meredith se rassit instantanément et dans un geste instinctif, croisa les bras sur sa poitrine.

    Ouais, tout va bien, répondit Derek, la tête tournée vers la porte, pestant intérieurement d’être interrompu dans un moment aussi crucial.

    Il allait repousser Meredith sur le lit lorsque la voix de Mark résonna à nouveau. Vous n’avez pas envie d’aller faire un tour ? Je me disais qu’on pourrait faire visiter la ville à Meredith.

    Derek concerta Meredith du regard. Elle lui sourit avec un air désolé. Laisse-moi le temps de me sécher les cheveux et de me changer, et on est à toi, dit-elle à l’intention de Mark.

    Très bien. A tout de suite. Mark repartit dans sa chambre en sifflotant.

    Il n’aurait pas pu attendre un peu, lui ? maugréa Derek en se relevant.

    Meredith se leva également. Je sais, murmura-t-elle. Il est venu au mauvais moment. Mais si on avait refusé, il aurait peut-être compris ce qu’on était en train de faire et je ne veux pas que… Elle regarda son amant avec un air contrit.

    Je sais. Derek la reprit contre lui. Mais j’ai tellement envie de toi.

    Moi aussi, j’ai envie de toi. Elle le pensait vraiment. Quand elle s’était allongée sur le lit, elle avait espéré de toutes ses forces que Derek la ferait jouir avec sa bouche avant de la prendre. Elle voulait tellement le retrouver pleinement, ne faire à nouveau plus qu’un avec lui. Malheureusement, Mark les avait coupés dans leur élan. Elle soupira. Ça m’aurait bien plu qu’on continue mais on ne peut pas faire bande à part, ce ne serait pas sympa pour les autres. Et puis, nos vacances ne font que commencer et ce soir, on sera plus tranquille, ajouta-t-elle en allant prendre un jean et un pull dans sa valise. Après avoir embrassé furtivement les lèvres de Derek, elle entra dans la salle de bains.

    Quelques quinze minutes plus tard, Mark frappa à nouveau à leur porte. Derek le rejoignit dans le couloir. Meredith est prête dans deux minutes, une retouche maquillage. Il regarda son ami avec un air légèrement boudeur. La prochaine fois, choisis mieux ton moment pour proposer une balade.  

    Mark fronça les sourcils. Pourquoi ? Il comprit en voyant le regard lourd de reproches que lui lançait Derek. Ah vous étiez en train de… dit-il à voix basse. Ah merde ! Désolé, mon vieux. Je n’ai pas pensé que vous… Mais alors, ça veut dire que ça va mieux ?

    Derek acquiesça d’un signe de tête. Petit à petit, je te l’ai dit. Mais ici, j’ai bon espoir. A condition qu’on ne nous dérange plus, grogna-t-il.

    Tu peux compter sur moi, promit Mark. Je suis content pour vous. Il l’était réellement. Néanmoins il se félicita d’avoir pris la chambre qui était à l’autre bout du couloir.

    Meredith apparut, vêtue de son manteau bleu et ses gants et son bonnet à la main. Je suis prête, annonça-t-elle avec un grand sourire. On peut y aller.

    Mark alla frapper à la porte voisine. Cal, ça y est ? Tu es prête ?

    Callie lui ouvrit en peignoir de bain. Non, finalement, je ne me sens pas très bien. Allez-y sans moi.

    Tenant Meredith par la main, Derek vint prendre des nouvelles de son amie. Qu’est-ce que tu as ?

    Callie mit la main sur sa tempe. Une migraine. Mais rien de grave. J’ai pris une aspirine. Ça va passer.

    Tu veux qu’on reste avec toi ? proposa Meredith avec compassion.


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