• Ah mais j’aimerais bien ! commenta Derek en souriant.

    Meredith devint écarlate. Mais je mange toujours mes glaces comme ça, se justifia-t-elle.

    C'est justement le problème ! répliqua Mark.

    Rappelle-toi ce restaurant où nous avions été, il y avait ce type qui bandait sous la table, ajouta Derek.

    Il avait l’esprit mal placé, objecta Meredith. Et vous aussi ! Parce que franchement, je ne vois pas du tout le rapport avec la façon dont je mange ma glace.

    Je t’expliquerai, lui répondit son amant d’une voix soudain un peu rauque.

    A mon avis, tu n’auras pas grand-chose à lui expliquer, ironisa Mark. Du point de vue technique, elle a l’air d’être tout à fait au point.

    Bah ! On peut toujours se perfectionner, renchérit Derek que cela amusait de voir Meredith froncer les sourcils de plus en plus.

    Pour une vierge, elle est vachement délurée. Moi, je te l’dis, tu t’es fait avoir ! Les deux hommes éclatèrent de rire.

    C’est plutôt moi qui me suis fait avoir, riposta Meredith. Parce que je me rends compte qu’en fait, je sors avec un pervers ! Et maintenant, laissez-moi manger ma glace comme je veux et si ça vous dérange, regardez ailleurs !

    Mark fit un clin d’œil à son meilleur ami. Viens, laissons cette dépravée. Il vaut mieux qu’on ne nous voit pas avec elle. Les chirurgiens accélèrent légèrement le pas pour distancer leur amie.

    Celle-ci ne réagit pas. Elle finit sa glace à son aise, en s’arrêtant de temps en temps devant une vitrine, non sans surveiller discrètement ses amis. Profitant de ce qu’ils ne faisaient plus attention à elle pour regarder l’étalage d’un magasin d’articles de sport, elle se baissa rapidement pour ramasser de la neige, formant deux boules qu’elle cacha au creux de ses mains. Ensuite, elle replia les bras sur son ventre. Aie. Mon ventre, j’ai mal, se plaignit-elle. 

    Les hommes se précipitèrent à son secours. Bébé, qu’est-ce que tu as ? … Ça ne va pas, Mer ? … Montre-moi où tu as mal.

    Là ! Meredith se releva brusquement et écrasa une boule de neige sur le visage de chacun des chirurgiens avant de s’éloigner en courant. J’vous ai eus ! cria-t-elle, morte de rire.

    Ah la sale peste ! Tu vas voir ! Mark se baissa pour confectionner à la hâte une boule de neige et se précipita pour attraper la jeune fille qui s’était remise à courir. De son côté, Derek prit la neige qui recouvrait le rebord de la vitrine du magasin de sports, la roula en une belle boule et, visant du mieux qu’il pouvait, l’envoya sur Meredith au moment même où Mark la rejoignait et la bombardait lui aussi. Les deux boules de neige ratèrent leur but.

    Meredith hua ses opposants. Hou ! Hou ! Que vous êtes mauvais ! J’ai jamais vu des lanceurs aussi nuls. J’espère que vous êtes plus doués en salle d’opération, sinon vos patients ont du souci à se faire. Voyant que Mark recommençait à façonner une boule de neige, elle se dépêcha de faire de même pour être la première à repasser à l’attaque. A nouveau, elle fut la seule à viser juste. Elle éclata d’un rire moqueur en voyant que sa boule de neige s’écrasait sur l’épaule de Mark. Yeah ! s’exclama-t-elle en levant son bras droit en l’air tandis que Derek l’applaudissait. Mon biquet, faut apprendre à viser si tu veux essayer de me battre ! lança-t-elle à Mark.

    Ce dernier se dirigea vers elle. Viens ici que je t’arrache ta langue de vipère !

    Elle se refugia derrière un arbre et continua de faire des boules de neige pour bombarder ses ennemis du moment. Sans chercher à éviter ses tirs, Derek était en train d’amasser de la neige au creux de ses mains, pour en faire une grosse boule bien solide qu’il comptait lui lancer, lorsqu’il fut atteint dans le dos par une autre projectile. Il se retourna et aperçut Mark qui riait de lui. Ah faux frère ! Tu me trahis ! s’exclama-t-il.

    Qui a dit que j’étais dans ton camp ? répliqua Mark. C’est chacun pour soi, dans cette guerre ! Il n’eut pas le temps d’en dire plus. Une boule de neige le frappa en pleine bouche. Meredith hurla de rire en le voyant recracher la neige. Les tirs fusèrent de tous les côtés, déclenchant de nouveaux éclats de rire chez les trois protagonistes. De la neige collée dans les cheveux et dans sa barbe, Mark fut le premier à rendre les armes après dix minutes de bataille. Pitié ! Je me rends, vous avez gagné, clama-t-il en levant les mains en l’air

    Meredith se tourna vers Derek. Et toi ? lui demanda-t-elle en le regardant avec un air de défi.

    Ravi de la voir aussi rayonnante, il s’avoua bien volontiers vaincu. D’accord, tu as gagné. Je me rends aussi. Tu es la plus forte. Il laissa tomber à ses pieds la boule qu’il s’apprêtait à lancer sur elle.

    Merci de le reconnaître ! Elle les nargua avec un air insolent. Pour les leçons, c’est quand vous voulez ! Mark ricana tandis que Derek rejoignait sa petite amie. Je ne me suis jamais autant amusée ! s’exclama-t-elle en lui prenant la main. Le trio reprit le chemin du chalet en devisant gaiement de leurs exploits.


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