• Il sera là ! certifia Mark.

    J’aimerais en être aussi sûre que toi, geignit Meredith. J’ai été horrible avec lui. Capricieuse. Méchante même. Si j’étais à sa place, je ne sais pas si je reviendrais. Des larmes embuèrent ses yeux. Et s’il revient, qu’est-ce qui me dit que ce ne sera pas à cause de son sens du devoir ?

    Mark lui lança un regard sévère. Arrête de te faire des films !

    Ecoute, Mark, je ne suis pas stupide, répliqua Meredith. S’il était parti juste sur un mouvement d’humeur, il m’aurait appelée quand il aurait été calmé, non ? Ou il m’aurait au moins envoyé un texto. Mais il n’a rien fait du tout. Stressée, elle se mordilla les lèvres.  

    La voyant si inquiète, Mark ne put plus se taire. S’il ne t’a pas appelée, c’est parce que je lui ai demandé de ne pas le faire. Elle se tourna vers lui avec un air interloqué. Quand tu m’as prévenu qu’il était parti, je lui ai laissé un message lui demandant de m’appeler, lui expliqua Mark. Il l’a fait quand tu étais en train de te préparer. Il était déjà sur le chemin du retour. Il voulait te parler, je l’en ai dissuadé.

    Meredith ne put cacher qu’elle était en colère. Et tu ne m’as rien dit ? Tu m’as laissée m’en faire toute la soirée alors que tu savais qu’il était déjà à la maison ?

    Mark haussa légèrement le ton. Oui et je suis persuadé que j’ai eu raison. Sois honnête, Meredith ! Si je t’avais dit que Derek rentrait, tu aurais refusé de sortir pour l’attendre.

    Elle le défia du regard. Et alors ?

    Et alors ? Il ricana. Ça aurait été une belle erreur. Vous vous seriez réconciliés pour mieux recommencer à vous engueuler le lendemain. Tu avais besoin de sortir, de voir du monde, asséna-t-il. Et lui avait besoin de prendre l’air loin de toi. Il abaissa le pare-soleil du côté de la jeune fille pour qu’elle puisse se regarder dans le petit miroir. Regarde-toi, tu es rayonnante. Cette sortie t’a fait un bien énorme. Et lui, ça lui a fait du bien de passer quelques heures loin de toi. Apparemment, ça lui a donné envie de revenir. Maintenant, il t’attend, tu vas rentrer, vous allez pouvoir repartir du bon pied.

    Meredith se calma instantanément. C’est vrai que cette soirée lui avait fait beaucoup de bien parce que, pendant quelques heures, le drame qu’elle avait vécu était passé au second plan, mais en plus parce que le fait de ne pas avoir été remarquée lui avait prouvé que son état n’était pas aussi grave que ce qu’elle avait craint. Et si en plus, ça avait permis à Derek de se rendre compte qu’il avait envie de revenir auprès d’elle, c’était encore mieux. Tu as eu raison de m’obliger à sortir, admit-elle, penaude. Et je suis désolée de t’avoir mené la vie si dure. Tu ne le méritais pas.

    Mark lâcha un instant le volant pour serrer la main de la jeune fille. Bah, c’est rien. Ça nous arrive à tous de faire des conneries parfois.

    Oh toi beaucoup plus que moi, riposta Meredith, l’air malicieux.

    Mark éclata de rire. Non mais j’y crois pas ! Quel toupet ! Ils échangèrent un regard complice.  

    Lorsque Mark arrêta son véhicule devant la maison, Meredith sentit son cœur battre à tout rompre. Le rez-de-chaussée était éclairé, preuve que Derek était bien revenu. Elle se tourna vers Mark et il fut frappé par l’éclat de ses yeux, où brillait autant d’impatience que d’excitation. Etait-ce à cela que ressemblait l’amour ? Il comprit qu’elle n’était déjà plus vraiment avec lui, mais avec l’homme qui l’attendait fébrilement dans la maison. Allez, vas-y, l’encouragea-t-il avec un imperceptible accent de tristesse dans la voix. Il t’attend.

    Elle eut un léger sursaut de surprise. Tu ne veux pas rentrer un moment ? Derek sera content de te voir.

    Mark hocha doucement la tête avec un petit sourire dubitatif. Ce sera tout le contraire, je pense. J’en suis même certain. C’est toi qu’il a envie de voir, pas moi. Et puis, vous avez besoin de vous retrouver à deux. Je suis sûr que vous avez beaucoup de choses à vous dire. Alors, vas-y, répéta-t-il. Dépêche-toi.

    Dans un geste spontané, Meredith jeta les bras autour du cou de son ami. Tu es quelqu’un d’extraordinaire. Même si tu fais tout pour qu’on croie le contraire. Elle l’embrassa sur la joue. Et merci pour tout ce que tu as fait pour moi ce soir. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu n’étais pas venu. Il voulut l’interrompre mais elle ne le laissa pas faire. Non, non, je sais ce que je dis. Tu m’as permis de ne pas perdre pied et tu as trouvé les mots pour me rassurer. Merci. Elle l’embrassa encore une fois. J’ai beaucoup de chance de t’avoir comme ami. Sur ces mots, elle ouvrit la portière et descendit de voiture. Au moment de pousser la petite porte de la terrasse, elle retourna vers Mark et lui fit un dernier signe de la main avant de se précipiter vers la maison.  

    Il la suivit du regard tandis qu’elle courait vers ce qui était peut-être son destin. Voilà, la parenthèse enchantée était terminée, jusqu’à la prochaine, peut-être. Il n’aurait jamais rien d’autre de Meredith que des moments furtifs où il pourrait fantasmer ; elle ne serait jamais à lui, il l’avait toujours su. Elle était amoureuse du seul homme à qui il ne pourrait jamais la voler. Lorsqu’il aperçut, derrière les rideaux du salon, le couple qui s’enlaçait fougueusement, il redémarra, le cœur un peu lourd.


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  • Lorsque Derek entendit le bruit de la porte qui s’ouvrait, il bondit hors du fauteuil où il se morfondait, trouvant le temps trop long. Il n’eut pas le temps d’arriver dans le hall que Meredith lui sautait dans les bras. Ils échangèrent un long baiser passionné, traduisant le bonheur de se retrouver et la peur qu’ils avaient eue de se perdre. Leur étreinte fut si exaltée que leurs dents s’entrechoquèrent avant de s’écarter pour livrer le passage à leurs langues qui se retrouvèrent avec ardeur.

    Quand ils furent à bout de souffle, Derek serra Meredith contre lui et enfouit son visage dans ses longs cheveux de la jeune fille qui fleuraient bon la lavande. Pardon, pardon, murmura-t-il. Je suis désolé.

    Non, non, c’est moi qui dois te demander pardon, protesta Meredith. J’ai été vraiment insupportable avec toi. Tu faisais tout ce que tu pouvais pour me réconforter et moi, je n’ai pas arrêté de te repousser.

    Derek se redressa et lui prit le visage entre ses mains. Oui, mais c’est normal, objecta-t-il. Avec tout ce que tu as subi, et puis le choc que tu as eu en apprenant la mort de l’autre, là… Je n’aurais jamais dû te laisser seule.

    Meredith posa la main sur ses lèvres pour le faire taire. Tu étais énervé, c’est normal. Je sais que j’ai été infernale avec mes états d’âme. Je comprends que tu aies eu besoin de prendre l’air.

    Tais-to. Tu dis des bêtises, la gronda-t-il. Il l’obligea à se taire avec un autre baiser. Tu m’as tellement manquée ce soir, déclara-t-il ensuite dans un souffle.

    Oh moi aussi ! Elle posa la tête contre son torse. J’avais tellement peur que tu sois parti pour toujours, confessa-t-elle à son tour.

    Je devrais t’en vouloir de douter encore de moi, mais je ne peux pas. Je suis trop content. Derek la souleva légèrement et tourna sur lui-même, avec elle dans les bras. Lorsqu’il la reposa par terre, il lui caressa le visage du bout des doigts en la dévorant avec des yeux qui brillaient d’un désir qu’il ne parvenait plus à dissimuler. Tu es magnifique. J’ai l’impression que cette soirée loin de moi t’a fait du bien.

    La jeune fille acquiesça d’un signe de tête. Oui mais ce n’est pas parce que j’étais loin de toi. C’est juste parce que ça m’a changé les idées et aussi parce que j’ai vu que toi et Mark aviez raison, quand vous m’avez dit que mon état n’était pas si grave et que personne ne ferait attention à moi.

    Tant mieux.

    Alors, tu ne m’en veux pas d’avoir appelé Mark et d’être sortie avec lui ? demanda-t-elle avec presque de la timidité.

    J’étais un peu contrarié quand il m’a dit que tu avais accepté de sortir avec lui, avoua Derek. Mais je ne t’en veux pas, et certainement quand je te vois maintenant. Il fronça son nez dans une grimace qui fit sourire son amie. Même si je suis un peu jaloux du temps que tu as passé avec lui.

    Elle se serra contre lui. Oui, je sais, je me suis conduite comme une imbécile. J’aurais dû t’écouter et sortir avec toi quand tu me l’as demandé. J’ai passé une chouette soirée avec Mark mais j’aurais préféré être avec toi.

    Et moi donc ! Derek fit une mine boudeuse. J’ai passé ma soirée en tête-à-tête avec des sushi que je n’ai même pas mangés

    Meredith rit malicieusement. Oh pauvre petit ! Demain, pour me faire pardonner, je te préparerai le risotto que je t’ai promis.

    Simulant l’extase, Derek écarquilla les yeux Ah ! Alors, je te pardonne. Il voulut l’entraîner vers le canapé.

    Elle lui résista. Je voudrais bien prendre un bain. Tu veux bien me tenir compagnie ?

    Oui, bien sûr. Derek la prit par la taille pour l’emmener vers l’escalier. Tu en profiteras pour me raconter ta soirée. Si tu en as envie.

    D’accord. Mais alors, tu me racontes la tienne.

    Ça va être vite fait ! ironisa-t-il. Pour me calmer, j’ai roulé au hasard et je me suis retrouvé sur un banc de l’autre côté du Golden Gate. Il s’arrêta au milieu des marches pour embrasser Meredith dans le cou. Cela la fit tressaillir et elle ferma les yeux, heureuse de ressentir les mêmes sensations qu’avant. Et là, je me suis rendu compte que je m’étais conduit comme un con, reconnut Derek. Et toi ? Ils reprirent leur ascension.

    Pour commencer, je me suis disputée avec Mark, parce qu’il voulait sortir et moi pas, lui apprit Meredith. Et puis, il a critiqué les vêtements que je choisissais, parce qu’ils n’étaient pas assez sexy.

    Derek fronça les sourcils. Hé, de quoi je me mêle? Je n’aime pas beaucoup que tu t’habilles sexy quand je ne suis pas là.

    Tu n’as qu’à t’en prendre à ton copain, répliqua Meredith en souriant. Elle adorait quand il se montrait jaloux. C’est lui qui m’a obligée. Mais après, il a piqué une crise parce que je m’étais maquillée.  

    Pourquoi ?


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  • Il a cru que j’avais mis du fond de teint, mais c’était juste de la crème de jour teintée, expliqua Meredith. Elle vit que le regard de Derek se faisait un peu désapprobateur et elle voulut se justifier. J’étais vraiment blanche, c’était trop moche. Et j’avais fait attention de ne pas en mettre sur les pansements.

    Derek la gronda gentiment. Bébé ! Maquiller un visage avec des plaies, c’est vraiment la chose à ne pas faire.

    Elle fit une petite moue désolée. Je sais. Mais sur le coup, ça m’a semblé être une bonne idée. Je voulais juste avoir un peu plus de couleurs.

    Oui, je comprends mais je comprends aussi que Mark n’ait pas été content. Si une plaie s’était infectée, tu aurais pu avoir une cicatrice. Derek ouvrit la porte de la salle de bains et s’effaça pour laisser entrer son amie.

    Elle lui lança un regard noir en passant devant lui. Oh ça va ! Mark m’a déjà fait la leçon, je n’ai pas besoin que tu me la fasses aussi. Et puis, t’inquiète, je ne risque pas de recommencer. Elle s’assit sur le tabouret. Mark a dû changer les strips et il m’a désinfectée avec un produit qui piquait. Je le soupçonne de l’avoir fait exprès. 

    Derek hocha la tête en souriant. Mais non, voyons ! Mark ne te ferait jamais de mal. Il ouvrit le robinet de la baignoire et mit sa main en-dessous du jet d’eau pour en éprouver la température. Et qu’est-ce qui s’est passé après ?

    Meredith soupira. On s’est encore disputé. C’est parce qu’on voyait encore plus les marques qu’avant, précisa-t-elle devant le regard interrogateur de son amant. Alors, je lui ai dit qu’il n’était pas le grand chirurgien qu’il prétendait être.

    Tu lui as dit ça ? Pour cacher qu’il était amusé, Derek se pencha sur la baignoire et trempa la main dans l’eau. Il a dû apprécier.

    Meredith émit un petit rire espiègle. Pas vraiment. 

    Derek se redressa. Tu y as été fort, là, tout de même, lui fit-il remarquer en essayant de garder son sérieux. Il faut bien reconnaître que c’est lui qui avait raison.

    Hé toi ! De quel côté tu es ? s’exclama-t-elle. Il a été vraiment méchant avec moi. Il m’a même mis sur son épaule pour m’amener en bas, comme si je n’étais qu’un vulgaire sac de pommes de terre.

    Il a osé faire ça ! feignit de s’indigner Derek.

    Meredith vit à l’éclat rieur de ses yeux qu’il se moquait d’elle. Eh bien, ça fait plaisir de voir comme tu me soutiens.

    Cette fois, Derek éclata de rire. Oh bébé, pardonne-moi. Mais vous imaginer tous les deux en train de vous chamailler comme des gosses, c’est trop drôle.

    Je me demande si tu vas toujours autant rire quand je vais te raconter comment j’ai essayé de lui faire du charme pour le faire changer d’avis, persifla la jeune fille.  

    Effectivement, Derek devint instantanément sérieux. Comment ça, du charme ?

    Ben tu sais bien, les trucs que les filles font pour que les garçons fassent ce qu’elles veulent. Meredith se leva de son tabouret et vint se mettre devant Derek en lui passant les bras autour du cou, avec un sourire aguicheur. Des trucs comme ça, tu vois.

    Dis donc, toi ! Il la prit par la taille et la poussa contre le mur. Depuis quand tu dragues d’autres hommes que moi ?

    Elle lui passa la main dans les cheveux avec un air tendre. Je n’ai pas dragué, j’ai juste essayé de corrompre. Et puis, c’était pas d’autres hommes, c’était Mark. Et Mark, c’est Mark. Il lui en faut plus que ça. D’ailleurs, ça n’a pas du tout marché.

    J’espère bien, riposta Derek. Il se colla à elle. La prochaine fois que tu auras envie de te lancer dans la corruption, fais-le avec moi.

    Aux anges, elle lui effleura les lèvres. Monsieur serait-il jaloux ?

    Pas jaloux. Juste possessif, répliqua-t-il avec le sourire. Il reprit ses lèvres pour un doux baiser avant de poursuivre. Donc, Mark ne s’est pas fait avoir par tes manigances ?

    Meredith pencha la tête vers son épaule gauche qu’elle haussa légèrement. Non, pas du tout, regretta-t-elle.

    J’en suis très heureux. Derek lui prit une mèche de cheveux et l’enroula autour de son doigt. Manifestement, ça t’a fait du bien de sortir et quand je te vois, je me dis que j’aurais dû être aussi autoritaire que Mark.

    Meredith fit semblant d’être choquée. Ooooh !

    Regarde-toi, tu es rayonnante. Ce matin, je n’aurais jamais pensé te voir comme ça. Derek libéra son amie pour aller fermer le robinet de la baignoire. Voilà, ton bain est prêt, annonça-t-il. Il s’assit sur le rebord de la baignoire pendant que Meredith commençait à se déshabiller. Il nota avec satisfaction qu’elle le faisait sans pudeur, malgré sa présence, et il y vit la preuve qu’elle était déjà en train de remonter la pente.


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  • Cependant, l’enthousiasme de Derek baissa de quelques crans quand il vit Meredith se camper, en sous-vêtements, devant le miroir, se tournant dans tous les sens en se cambrant pour voir les ecchymoses qui noircissaient son dos. Bébé… il se mit derrière elle et posa les mains sur ses hanches en la regardant avec tendresse. Sa beauté l’émouvait toujours autant et ce n’était pas quelques zébrures qui allaient y changer quelque chose. Il promena ses mains des hanches aux cuisses de la jeune fille. Tu es belle, murmura-t-il à son oreille.

    Elle ne réagit pas à ce qu’il venait de lui dire. Ça se voit encore fort, constata-elle en fixant les marques bleu foncé, presque noires, qui subsistaient à certains endroits de son corps.

    Derek craignit qu’elle ne se laisse à nouveau envahir par de sombres pensées. Ça commence quand même à s’atténuer très fort, objecta-t-il. Fais-moi confiance quand je te dis que tu ne verras bientôt plus rien.

    Ne t’en fais pas, je te crois, le rassura-t-elle avant de retirer ses sous-vêtements.

    Le fait qu’elle se mette nue devant lui, sans se cacher, sans y prêter attention même, de façon tout à fait naturelle, comme avant son agression, combla Derek de joie. Il avait vu juste, elle était sur la voie d’une complète récupération. Tu me racontes la fin de ta soirée ?

    D’accord, mais il faut d’abord que j’aille chercher ma serviette de bain dans mon sac, dit-elle en se dirigeant vers la chambre.

    Derek la suivit. J’ai tout rangé dans le dressing.

    D’accord. Mark a décidé d’aller à Fisherman’s Wharf, reprit-elle en entrant dans l’autre pièce. Mais il ne me l’avait pas dit, alors quand j’ai vu où il m’amenait, j’ai vraiment paniqué.

    A cause des gens ? supposa Derek. Mais pourquoi ? Tu étais avec Mark. Tu sais bien qu’il ne permettrait à personne de se moquer de toi.

    Oui, je sais, mais quand tu paniques, tu n’es plus capable de réfléchir de façon sensée, lui rappela Meredith. Où est-ce que tu as mis les serviettes ? 

    Derek pointa le doigt vers le côté gauche du dressing. Comment Mark a réussi à te convaincre de sortir de la voiture ? A coups de pieds ? plaisanta-t-il.

    Meredith rit en prenant deux serviettes dans la pile. Non. Au contraire. Il a su trouver les mots pour me rassurer. Alors, on s’est un peu promené et après, on a diné au Bubba Gump.

    Je sais, il me l’a dit.

    Surprise, elle se retourna vers lui. Il te l’a dit ? Quand ça ?

    Il m’a téléphoné de là-bas, lui révéla-t-il. Tu étais aux toilettes. Ils regagnèrent la salle de bains.

    Mais quel salaud tout de même ! s’écria Meredith avec un petit sourire. Juste avant qu’on rentre, il m’a dit que tu lui avais téléphoné avant qu’on quitte la maison, mais il s’est bien gardé de me dire qu’après, il t’avait tenu au courant de notre soirée.

    Oh ça, c’est beaucoup dire, déclara Derek en tendant la main à son amie afin de l’aider à entrer dans la baignoire. Il m’a simplement prévenu que vous alliez rentrer – il sourit avec espièglerie – et aussi que tu l’avais torturé avec l’histoire du pari.

    Meredith se mit à rire en se souvenant de la mine embarrassée de leur ami quand elle avait évoqué le sujet. Oui, je crois que j’ai réussi à le traumatiser. Elle s’assit dans la baignoire. T’as pas envie de me rejoindre ?

    Oh si ! Il fallut moins de deux minutes à Derek pour ôter ses vêtements et rejoindre Meredith dans le bain. Il s’installa derrière elle et se colla à son dos en l’enlaça étroitement, les mains nouées sur son ventre. Alors, raconte-moi ce que tu as fait subir à ce pauvre Mark.

    Pauvre Mark ? ironisa Meredith. Tu rigoles ! C’est lui qui s’est moqué de moi avec son histoire sur Emily.

    Emily ?

    Oui, la fille dont il a été fou amoureux quand il était gamin, indiqua la jeune fille.

    Perplexe, Derek haussa les sourcils. Emily ? Il hocha la tête. Je ne suis pas du tout au courant de ça. Si Mark avait eu une histoire avec une Emily, je le saurais. Et s’il avait été amoureux, même gamin, je m’en souviendrais.

    Oui, eh bien, c’est normal que tu ne sois pas au courant parce qu’Emily n’a jamais existé. Elle est le fruit de l’imagination fertile de ton ami, révéla Meredith sur un ton quelque peu ironique. Il s’est foutu de moi en m’inventant une histoire de petite fille aux longs cheveux bouclés dont il aurait été fou amoureux quand il avait neuf ans, mais qui avait dû partir dans un autre état, à cause du travail de son père.

    Derek se mit à rire. Ah il t’a bien eue, là ! Il commença à lui parsemer l’épaule de légers baisers, en remontant lentement vers son cou. Voilà ce qui arrive quand on se montre trop curieuse !


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  • La caresse fit frissonner Meredith qui pencha la tête sur le côté afin de faciliter la tâche à son amant. Je voulais juste qu’il me dise s’il avait déjà été amoureux, dit-elle en faisant une petite moue. Je ne demandais pas la lune.

    Mark n’aime pas beaucoup parler de sa vie, chuchota ce dernier, se promenant ses lèvres sur la peau de son amie. Et encore moins de ses sentiments.

    Vous n’êtes pas amis pour rien, persifla Meredith.

    Elle poussa un petit cri quand Derek la mordilla légèrement dans le cou. En guise de représailles, elle lui donna une légère tape sur la cuisse avant de caresser celle-ci. Il renversa la tête en arrière et ferma les yeux quelques secondes, pour mieux apprécier ce contact physique qui lui manquait tellement. De tendres frissons le parcoururent et il resserra les jambes sur Meredith, comme pour l’emprisonner. Quand il redressa la tête, il posa son menton sur l’épaule de la jeune fille. Et donc, c’est pour te venger de sa mauvaise blague que tu lui as parlé du pari ?

    Evidemment ! Je savais que si je m’y prenais bien, je pourrais le mettre super mal à l’aise, lui confia-t-elle. Et j’y suis arrivée. Il était plutôt dans ses petits souliers au début.

    Tu es une petite peste, estima Derek en souriant. Pauvre Mark ! Il a dû bien regretter d’être allé diner avec toi.

    Oh non, je ne crois pas. On a quand même passé une bonne soirée. Meredith plia les jambes pour pouvoir s’enfoncer un peu plus dans l’eau et faire reposer sa tête contre la poitrine de Derek. C’est vraiment dommage que tu n’aies pas été là.

    Oui, c’est dommage. Il prit le menton de son amie pour lui faire relever le visage vers lui. Mais je suis content que tu te sois autant amusée.

    Elle lui sourit. Oui, ça a été amusant de jouer avec Mark. Et puis, de sortir et de penser à autre chose. Et surtout, ça m’a permis de me rendre compte que ça irait, que j’arriverais à dépasser tout ça.

    Personnellement, je n’en ai jamais douté, affirma Derek. Comme le bain refroidissait déjà, il tourna le robinet pour faire couler de l’eau chaude. Ils restèrent silencieux quelques minutes, profitant simplement de la quiétude du moment. Soudain, Derek repensa à ce que Mark lui avait dit au sujet d’Aspen. Ça te dirait de partir quelques jours en vacances ? demanda-t-il à brûle-pourpoint.

    La surprise fit sursauter légèrement Meredith. En vacances ? Derek opina de la tête. Les yeux de la jeune fille brillèrent d’excitation. Mais quand ? Maintenant ? Et où est-ce qu’on irait ?

    On pourrait aller à Aspen, par exemple, suggéra Derek qui était ravi de l’effet qu’avait eue sa proposition. La semaine prochaine.

    Meredith fit immédiatement le rapprochement. Tu veux qu’on aille à Aspen avec Mark et Callie ?

    Craignant d’avoir commis un impair, Derek la regarda avec un air un peu inquiet. Oui, je me dis que ce serait bien. Mais si ça ne te plait pas, on peut partir ailleurs. Où tu veux.

    Une lueur de panique traversa furtivement les yeux de Meredith. Pourvu que Derek n’interprète pas son interrogation comme des réserves ! Non, non, Aspen, ça doit être génial ! s’empressa-t-elle de dire. J’adorerais y aller, évidemment, mais le problème, c’est que… je n’ai jamais été aux sports d’hiver. Je n’sais pas skier, lui confia-t-elle enfin.

    Oh mais si ça n’est que ça ! s’exclama Derek avec un grand sourire. Le ski, ça s’apprend. Alors, ça te tente ? 

    Ouiiiiiii ! Meredith se redressa pour être à sa hauteur et l’embrasser sur les lèvres. Tu es vraiment adorable.

    Tu es bien la première qui dit ça, nota-t-il.

    Avec les autres, je ne sais pas mais avec moi, tu es vraiment adorable, objecta Meredith. C’est tout ce qui compte.

    C’est toi qui me rends meilleur. Derek la prit dans ses bras, en pressant le torse contre son dos, comme s’il ne voulait plus faire qu’un avec elle. En fait, je crois que j’ai envie de devenir quelqu’un de meilleur pour toi, murmura-t-il à son oreille en s’étonnant du besoin qu’il ressentait de lui dire ce genre de choses et aussi de la facilité avec laquelle il le faisait. Tu comptes énormément pour moi alors, ce que tu penses de moi, c’est important. Je n’ai pas envie de te décevoir et j’ai encore moins envie que ça se termine entre nous. Il y avait longtemps qu’il éprouvait ces sentiments, tout nouveaux pour lui. Mais de les exprimer à haute voix leur donnèrent une autre dimension qui le frappa de plein fouet. Il en frissonna. Et quand il vit la jeune fille se tourner vers lui, avec ce sourire radieux et ce regard brillant, il eut peur de ce qu’elle allait lui dire, qui donnerait peut-être un caractère définitif à ce qu’il ne commençait qu’à entrevoir, mais qu’il n’était certainement pas encore prêt à accepter. Il se dépêcha de changer de sujet. Si tu n’as jamais été aux sports d’hiver, ça veut dire que tu n’as pas de tenues de ski. Il faudra aller faire un peu de shopping avant de partir.


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