• CHAPITRE 543

    Il sera là ! certifia Mark.

    J’aimerais en être aussi sûre que toi, geignit Meredith. J’ai été horrible avec lui. Capricieuse. Méchante même. Si j’étais à sa place, je ne sais pas si je reviendrais. Des larmes embuèrent ses yeux. Et s’il revient, qu’est-ce qui me dit que ce ne sera pas à cause de son sens du devoir ?

    Mark lui lança un regard sévère. Arrête de te faire des films !

    Ecoute, Mark, je ne suis pas stupide, répliqua Meredith. S’il était parti juste sur un mouvement d’humeur, il m’aurait appelée quand il aurait été calmé, non ? Ou il m’aurait au moins envoyé un texto. Mais il n’a rien fait du tout. Stressée, elle se mordilla les lèvres.  

    La voyant si inquiète, Mark ne put plus se taire. S’il ne t’a pas appelée, c’est parce que je lui ai demandé de ne pas le faire. Elle se tourna vers lui avec un air interloqué. Quand tu m’as prévenu qu’il était parti, je lui ai laissé un message lui demandant de m’appeler, lui expliqua Mark. Il l’a fait quand tu étais en train de te préparer. Il était déjà sur le chemin du retour. Il voulait te parler, je l’en ai dissuadé.

    Meredith ne put cacher qu’elle était en colère. Et tu ne m’as rien dit ? Tu m’as laissée m’en faire toute la soirée alors que tu savais qu’il était déjà à la maison ?

    Mark haussa légèrement le ton. Oui et je suis persuadé que j’ai eu raison. Sois honnête, Meredith ! Si je t’avais dit que Derek rentrait, tu aurais refusé de sortir pour l’attendre.

    Elle le défia du regard. Et alors ?

    Et alors ? Il ricana. Ça aurait été une belle erreur. Vous vous seriez réconciliés pour mieux recommencer à vous engueuler le lendemain. Tu avais besoin de sortir, de voir du monde, asséna-t-il. Et lui avait besoin de prendre l’air loin de toi. Il abaissa le pare-soleil du côté de la jeune fille pour qu’elle puisse se regarder dans le petit miroir. Regarde-toi, tu es rayonnante. Cette sortie t’a fait un bien énorme. Et lui, ça lui a fait du bien de passer quelques heures loin de toi. Apparemment, ça lui a donné envie de revenir. Maintenant, il t’attend, tu vas rentrer, vous allez pouvoir repartir du bon pied.

    Meredith se calma instantanément. C’est vrai que cette soirée lui avait fait beaucoup de bien parce que, pendant quelques heures, le drame qu’elle avait vécu était passé au second plan, mais en plus parce que le fait de ne pas avoir été remarquée lui avait prouvé que son état n’était pas aussi grave que ce qu’elle avait craint. Et si en plus, ça avait permis à Derek de se rendre compte qu’il avait envie de revenir auprès d’elle, c’était encore mieux. Tu as eu raison de m’obliger à sortir, admit-elle, penaude. Et je suis désolée de t’avoir mené la vie si dure. Tu ne le méritais pas.

    Mark lâcha un instant le volant pour serrer la main de la jeune fille. Bah, c’est rien. Ça nous arrive à tous de faire des conneries parfois.

    Oh toi beaucoup plus que moi, riposta Meredith, l’air malicieux.

    Mark éclata de rire. Non mais j’y crois pas ! Quel toupet ! Ils échangèrent un regard complice.  

    Lorsque Mark arrêta son véhicule devant la maison, Meredith sentit son cœur battre à tout rompre. Le rez-de-chaussée était éclairé, preuve que Derek était bien revenu. Elle se tourna vers Mark et il fut frappé par l’éclat de ses yeux, où brillait autant d’impatience que d’excitation. Etait-ce à cela que ressemblait l’amour ? Il comprit qu’elle n’était déjà plus vraiment avec lui, mais avec l’homme qui l’attendait fébrilement dans la maison. Allez, vas-y, l’encouragea-t-il avec un imperceptible accent de tristesse dans la voix. Il t’attend.

    Elle eut un léger sursaut de surprise. Tu ne veux pas rentrer un moment ? Derek sera content de te voir.

    Mark hocha doucement la tête avec un petit sourire dubitatif. Ce sera tout le contraire, je pense. J’en suis même certain. C’est toi qu’il a envie de voir, pas moi. Et puis, vous avez besoin de vous retrouver à deux. Je suis sûr que vous avez beaucoup de choses à vous dire. Alors, vas-y, répéta-t-il. Dépêche-toi.

    Dans un geste spontané, Meredith jeta les bras autour du cou de son ami. Tu es quelqu’un d’extraordinaire. Même si tu fais tout pour qu’on croie le contraire. Elle l’embrassa sur la joue. Et merci pour tout ce que tu as fait pour moi ce soir. Je ne sais pas ce que j’aurais fait si tu n’étais pas venu. Il voulut l’interrompre mais elle ne le laissa pas faire. Non, non, je sais ce que je dis. Tu m’as permis de ne pas perdre pied et tu as trouvé les mots pour me rassurer. Merci. Elle l’embrassa encore une fois. J’ai beaucoup de chance de t’avoir comme ami. Sur ces mots, elle ouvrit la portière et descendit de voiture. Au moment de pousser la petite porte de la terrasse, elle retourna vers Mark et lui fit un dernier signe de la main avant de se précipiter vers la maison.  

    Il la suivit du regard tandis qu’elle courait vers ce qui était peut-être son destin. Voilà, la parenthèse enchantée était terminée, jusqu’à la prochaine, peut-être. Il n’aurait jamais rien d’autre de Meredith que des moments furtifs où il pourrait fantasmer ; elle ne serait jamais à lui, il l’avait toujours su. Elle était amoureuse du seul homme à qui il ne pourrait jamais la voler. Lorsqu’il aperçut, derrière les rideaux du salon, le couple qui s’enlaçait fougueusement, il redémarra, le cœur un peu lourd.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Lundi 1er Mai 2017 à 21:33

    Bonsoir à tous,

    Mark est perspicace , il a de la suite dans les idées cool . Quant au reste ben oui il devra se contenter de ce que Meredith va lui donner ni plus ni moins yes. Bonne soirée à tous.

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