• Quand ils eurent retrouvé leur souffle, Meredith et Derek se ruèrent sous la douche. Après s’être battus à coups d’éponge et de savonnette, ils en ressortirent, riant et dégoulinant d’eau. Ils se séchèrent rapidement et revinrent sur le lit pour enfin prendre le petit-déjeuner. Derek tendit à Meredith un verre de jus d’orange avant de s’amuser à lui donner ses céréales à la cuillère, en alternance avec lui. Je parie que tu n’as jamais eu un petit ami aussi attentionné que moi, lui dit-il en souriant.

    Elle prit une serviette pour essuyer une goutte de lait qui coulait sur son menton. C’est surtout que je n’ai jamais eu de petit ami avant toi, répliqua-t-elle, avant de refuser d’un signe de tête une ultime cuillerée.

    Derek déposa le plateau sur le sol. Forcément, tu les mettais tous à la porte au petit matin.

    Toi aussi, je t’ai mis à la porte, lui rappela Meredith. Ça ne t’a pas empêché de revenir.

    Oui, moi, je me suis accroché. Derek l’embrassa dans le cou.

    Elle ébouriffa ses cheveux encore humides. Je me demande bien pourquoi.

    Mmm… Derek la fit basculer en arrière et se plaça au-dessus d’elle, en prenant appui sur ses bras. Tu as fait tout ce qu’il allait pour ça. Cette nuit là, tu as vraiment été très efficace, précisa-t-il pour répondre à son regard interrogateur.

    Meredith fit mine d’être un peu choquée. Oh ! Tu m’as toujours dit que tu ne te souvenais de rien.

    De presque rien, rectifia Derek, mais le peu dont je me souviens… Son regard se mit à briller. Et le lendemain, je me suis réveillé avec une sensation tellement… C’est le genre de choses que tu as envie de retrouver. Je ne pouvais pas me contenter d’une seule fois. Il se pencha pour déposer un baiser furtif sur les lèvres de son amie.

    Donc, toute notre relation est uniquement basée sur le sexe, dit celle-ci en souriant.

    Bien sûr, dit Derek tandis que sa main se faufilait en-dessous de la serviette de bain qui entourait la jeune femme. Je ne pense qu’à ça, jour et nuit. Te faire l’amour, tout le temps… Te sauter dessus dès que l’envie m’en prend. Ses doigts commencèrent à courir sur la cuisse de sa partenaire. Pourquoi crois-tu que j’insiste autant pour qu’on vive ensemble ? Il la sentit aussitôt sur la défensive. Il se redressa pour la regarder et constata que son visage était fermé. Hé, ce n’était qu’une plaisanterie.

    Je sais.

    Alors, pourquoi tu fais cette tête ? Meredith ne répondit pas. Derek la dévisagea quelques secondes et soudain fronça légèrement les sourcils. C’est quand même pas parce que j’ai parlé de vivre ensemble ? Elle soutint son regard inquisiteur mais resta muette. C’est donc ça, dit-il, désabusé. Il se laissa tomber à côté d’elle. Ça devient ridicule, cette histoire.

    Elle se redressa pour s’asseoir. Ridicule, c’est exactement le mot qui convient ! riposta-t-elle. Ton insistance devient vraiment ridicule.

    Derek ne se laissa pas démonter. Tu peux dire ce que tu veux, je ne changerai pas d’avis, tu sais. Il se rassit aussi pour être au même niveau que Meredith et ne rien perdre de ses réactions.

    Elle jeta les yeux au ciel en soufflant. Pfft… Franchement, Derek, nous passons presque tout notre temps ensemble… Que veux-tu de plus ?

    Même si la réaction de la jeune femme l’agaçait, il n’en montra rien. Je veux avoir un vrai foyer et le partager avec toi, répondit-il calmement. J’en ai assez d’être sans cesse entre la caravane et ici. Je ne veux plus avoir à me demander chaque matin où je vais passer la nuit.

    Meredith désigna la commode du menton. Il y encore des tiroirs vides. Tu peux amener tes affaires, je n’y vois aucun inconvénient.

    Derek soupira. Meredith… je ne suis plus un gamin. L’ambiance auberge de jeunesse, ce n’est plus pour moi. Il lui prit la main. Je veux vivre avec toi.

    Si tu t’installais ici, ce serait le cas, s’entêta la jeune femme.

    Derek se raidit aussitôt et lui lâcha la main. Dans quelles conditions ? Il commença à s’emporter. En faisant la file devant la salle de bains le matin ? En établissant un tour de rôle pour la cuisine et la vaisselle ? Et on votera à main levée pour choisir le programme à la télévision ? Je ne te parle même pas de mes relations avec Cristina. Il grimaça. Elle me déteste. Je ne serais pas étonné d’apprendre qu’elle a fabriqué une poupée à mon effigie et qu’elle s’amuse à lui faire subir mille tortures.

    Meredith ne put s’empêcher de sourire. Tu exagères ! Elle ne te déteste pas. Seulement, elle t’en veut depuis que tu as choisi Addison…


    2 commentaires
  • Inquiet de sentir Meredith trembler contre lui, Derek l’entraîna un peu plus loin. Bébé, dis-moi ce qui ne va pas.

    Rien de spécial, affirma-t-elle. Je ne sais pas pourquoi j’ai réagi comme ça. Ça doit être la fatigue.

    Je ne crois pas. Derek caressa la joue encore humide de pleurs de la jeune fille. A mon avis, il y a autre chose et tu ne veux pas m’en parler. Pourquoi tu ne me dis pas ce que c’est ? Il la serra contre lui. Laisse-moi régler le problème une bonne fois pour toutes. Ce type n’est jamais qu’un lâche. Je te jure que, si je m’en mêle, il n’osera même plus t’adresser la parole.

    Meredith secoua faiblement la tête. Je te jure qu’il ne s’est rien passé de spécial. On s’est à peine parlé aujourd’hui. C’est juste que je l’ai entendu te faire une remarque et je n’ai pas supporté. Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase en quelque sorte.

    Derek fit une moue pour exprimer son scepticisme. Et tu t’es mise dans un tel état pour si peu ?

    Oui, je sais, c’est débile, reconnut Meredith. Je ne comprends pas moi-même.

    Derek n’insista pas. Elle était encore bouleversée, il le voyait bien, mais il savait qu’il n’en tirerait rien pour le moment. Viens, on s’en va. Il la prit par la main pour l’emmener vers sa voiture.

    Elle le retint. Attends, j’ai oublié de prendre mon sac.

    Derek appuya sur la télécommande de la voiture pour déverrouiller les portes. Va t’asseoir, je vais le chercher. Il retourna dans la boutique où les trois jeunes gens étaient en train de discuter de la situation. Ils s’arrêtèrent net en voyant Derek entrer. Je viens chercher le sac de Meredith, les informa-t-il. Tandis qu’Izzie se précipitait dans l’arrière-boutique, il se tourna vers George. Je ne sais pas ce que tu lui as fait et je n’en saurai sans doute jamais rien, parce que dieu sait pourquoi, elle ne veut pas en parler. Mais peu importe la raison. Si je la retrouve encore dans cet état à cause de toi, je te jure que je te ferai la peau ! Il se retourna ensuite vers Cristina et Izzie qui, entretemps, était revenue avec le sac. Et c’est valable pour vous aussi. Vous êtes ses amies, vous devez la protéger. Si jamais il arrive quoi que ce soit à Meredith, je vous en tiendrai pour responsables, tous les trois ! Il arracha quasiment le sac des mains d’Izzie et sortit de la boutique sans laisser aux jeunes gens le temps de réagir.

    Izzie regarda Cristina. Mais qu’est-ce qu’on a fait, nous ? Le visage fermé, son amie haussa les épaules.

    Il dit n’importe quoi, assura George. C’est qu’un connard ! 

    Le connard, c’est toi, répliqua Cristina. T’as pas de couilles. Tu fais le matamore quand il n’est pas là mais devant lui, tu pleures. Et lui, il défend sa nana, je ne peux pas lui en vouloir pour ça. Moi aussi, j’aurais pété un plomb si j’avais été à sa place.

    George fut scandalisé qu’elle prenne le parti de Derek alors qu’elle n’avait pas arrêté de râler toute la journée sur le fait qu’il avait dérangé Meredith dans son travail. Il tendit le bras vers la porte par laquelle le chirurgien était sorti. Mais c’est lui qui… Il se tourna vers sa cousine pour obtenir son soutien. J’ai simplement dit qu’on en avait marre qu’il lui téléphone tout le temps parce que ça l’empêchait de bosser.

    Ta gueule ! éructa Cristina. Quand est-ce que tu comprendras que tu as perdu le droit de faire des remarques à Meredith, le jour où tu as levé la main sur elle ? George se renfrogna mais se tut. C’est toi qu’as tout foutu en l’air avec ta jalousie à la con, poursuivit Cristina avec hargne. Meredith, elle n’était pas comme ça avant. Maintenant, elle est partie et notre soirée tombe à l’eau, conclut-elle. Cette idée la rendit folle de rage. Vous me faites tous chier ! cria-t-elle. Faudra vous trouver un autre chauffeur pour rentrer. J’me casse ! Elle sortit de la boutique comme une furie.  

    Pendant que Cristina faisait connaitre sa façon de penser à ses camarades. Derek était revenu à sa voiture. Il y retrouva une Meredith complètement calmée. Ça va, toi ? lui demanda-t-il. Elle acquiesça en souriant. Il lui rendit son sac. On y va ?

    Tu m’emmènes où ? se renseigna Meredith.

    Tu verras bien. Derek la regarda avec un sourire coquin. Ce soir, je vais te faire oublier tous tes tracas.

    Elle renversa la tête en arrière avec un délicieux petit rire de gorge. Prétentieux !

    Derek prit un air plein d’assurance. On en reparlera demain matin.

    Parce que tu comptes me garder jusqu’à demain ? Meredith était ravie. Elle pensait passer quelques heures avec lui mais pas toute la nuit.

    C’est que pour toutes les choses que j’ai projeté de te faire, il va bien falloir la nuit. Derek la regarda en coin et sourit de la voir rosir. Elle était délicieuse. Il lui prit la main tout en faisant démarrer sa voiture.


    2 commentaires
  • Derek leva les yeux au ciel. Il y a si longtemps… En plus si, toi, tu m’as pardonné, je ne vois pas pourquoi elle ne peut pas en faire autant. Et surtout, je ne vois pas en quoi ça la concerne, s’écria-t-il, ulcéré.

    Comme d’habitude, Meredith prit la défense de Cristina. C’est ma meilleure amie, Derek. Elle prend soin de moi. Elle a peur que tu me fasses encore souffrir. Elle se méfie.

    Il darda sur elle un regard perçant. Et toi, tu te méfies aussi ?

    Si c’était le cas, tu ne serais pas là, assura Meredith.

    Alors pourquoi tu ne veux pas vivre avec moi ? lui demanda Derek avec un peu d’agressivité.

    Mais je viens de te proposer de t’installer ici, protesta-t-elle, scandalisée. Alors ne dis pas que je ne veux pas.

    M’installer ici, avec toute la bande ? Derek hocha la tête. Hors de question ! J’apprécie tes amis… enfin plus ou moins, rectifia-t-il en croisant le regard narquois de son amie. En tout cas, je respecte votre relation et je ne cherche vraiment pas à vous séparer mais je refuse catégoriquement de vivre avec eux, asséna-t-il d’un ton sec.

    Chez Meredith, la moquerie se transforma en une certaine incrédulité. Tu veux que je les mette à la porte pour avoir le champ libre ?

    Evidemment non. Derek s’énerva. Pourquoi n’envisages-tu que les situations extrêmes ?

    Alors qu’attends-tu de moi ? s’enquit Meredith, totalement désarçonnée.

    Derek se sentit soudain plus léger à l’idée qu’il allait pouvoir enfin lui expliquer ce qu’il avait en tête depuis si longtemps. Dans un premier temps, tu pourrais emménager à la caravane. Par ailleurs, tu garderais ta maison et tes amis pourraient continuer à y vivre. Chacun chez soi ! Ce serait déjà une avancée. Evidemment, après…

    Meredith fronça les sourcils. Après ?

    Après ? J’me dis que… Derek lui sourit. On pourrait construire une maison.

    Une maison ? Meredith sentit la peur s’emparer d’elle. Où ça ?

    Eh bien, sur mon terrain, près de la caravane, répondit Derek, un peu étonné qu’elle se préoccupe avant tout de la localisation. J’ai repéré un endroit d’où on a une vue magnifique sur la ville.

    Mais pourquoi tu veux construire une maison ? insista Meredith. On en a déjà une.

    Tu en as une, la corrigea Derek un peu sèchement. Et je ne m’y sens pas vraiment chez moi. Au moins, celle-là ne serait qu’à nous.

    Mais j’aime bien la caravane, moi, couina Meredith, avec l’impression d’être prise au piège.

    Moi aussi mais on ne va pas vivre toute notre vie dans une caravane, argumenta Derek. Tu te vois élever des enfants là dedans ?

    Meredith ouvrit de grands yeux effrayés. Des enfants ? Mais il n’a jamais été question de ça… Enfin, je veux dire, on n’en a jamais parlé.

    Derek comprit au son de sa voix qu’elle était totalement paniquée mais, cette fois, il ne fit rien pour la rassurer. Il était las de cette situation. Il était temps de crever l’abcès. Très bien, parlons-en alors. Oui, je veux des enfants. J’en ai toujours voulu. C’est ce qui se passe quand on aime une personne. On se marie et on a des enfants. Le silence de sa compagne le déçut. Tu ne pourras pas toujours éviter les sujets qui dérangent, Meredith !

    Je sais, soupira-t-elle. Je veux juste un peu plus de temps, Derek… pour m’habituer à l’idée, tu comprends ?

    Il décida de couper court à la conversation qui menaçait, une fois encore, de tourner en rond. Du temps ? Il me semble que je t’en ai déjà beaucoup donné. Il se leva. Je dois partir travailler. Nous en reparlerons ce soir. Il enfila son boxer et se dirigea vers la porte.

    Meredith le rappela. Derek… Il se retourna vers elle, plein d’espoir. Ça n’a rien à voir mais… quand est-ce que tu penses que je pourrai recommencer à travailler ? Je me sens tout à fait bien et…

    Il la regarda durement. C’est trop tôt. Beaucoup trop tôt. Tu n’es pas encore prête pour ça… comme pour le reste d’ailleurs. Il sortit en claquant la porte.


    2 commentaires
  • Le temps de s’habiller et Meredith déboula dans la cuisine où elle ne trouva que Cristina, le regard amorphe, en train de chipoter du bout de la cuiller dans son bol de muesli auquel elle avait à peine touché. Derek est déjà parti ? s’enquit Meredith. Cristina se contenta d’opiner de la tête. Il n’a rien dit ? demanda encore Meredith.

    Il a sauté dans ses vêtements et il a pris la porte, lui répondit son amie. Il n’avait pas l’air content. Elle prit un air détaché, comme si cela lui était égal, alors qu’en réalité, elle mourait d’envie de savoir. Vous vous êtes disputés ?

    Meredith secoua la tête. Non… Pas vraiment… Je ne crois pas. Elle s’assit en face de Cristina. Il veut qu’on vive ensemble, comme un vrai couple.

    Cristina fit une grimace pleine de dédain. Alors, il faudra que tu lui demandes de ne plus se promener à poil. On n’a pas besoin d’un exhibitionniste ici. 

    Meredith sourit légèrement. En fait, il n’est pas question qu’il vienne ici. Il ne veut pas vivre avec vous.

    Cristina se leva pour aller jeter son bol dans l’évier. Par nous, je suppose que tu veux dire moi !

    Il faut avouer que tu ne fais aucun effort, Cristina, lui reprocha Meredith. Tu pourrais essayer d’être plus aimable avec lui.

    Le visage de Cristina se ferma. Je ne l’aime pas, laissa-t-elle tomber froidement en revenant s’asseoir à la table.

    Pourquoi ? Il ne t’a rien fait.

    Tu l’as peut-être oublié mais ce mec t’a fait souffrir, répliqua Cristina. Il a couché avec toi en oubliant de te dire qu’il était marié. Meredith fit la moue. Quand sa femme a débarqué, il t’a jetée comme si tu étais une vieille chaussette, lui rappela son amie, bien décidée à lui faire entendre raison. Meredith soupira fortement. Quand tu as commencé à t’en sortir, il s’est dépêché de te récupérer alors qu’il était encore avec sa femme, insista Cristina. Meredith leva les yeux au ciel. Après, quand il a été certain que tu étais de nouveau bien à lui, il a voulu de l’espace. Cristina lança un regard sévère à sa camarade. La liste est assez longue ou je continue ?

    C’était il y a longtemps, objecta Meredith. C’est fini maintenant. Et j’ai eu mes torts aussi. ça n’a pas toujours été simple pour lui.

    Pauvre petit ! persifla Cristina. Tout ce que je vois, c’est qu’il faut toujours que tu te plies à sa volonté. C’est lui qui décide de tout. Toi, tu suis comme un petit chien.

    C’est faux ! s’exclama Meredith, indignée.

    Cristina regarda sa camarade avec un air ironique. Ah oui ? Donc tu vas rester ici, avec nous ?

    Je ne sais pas, reconnut Meredith. Je n’y ai pas encore réfléchi.

    Et vous vivrez où, si ce n’est pas ici ? questionna Cristina.

    Il veut que j’aille vivre à la caravane.

    Les yeux de Cristina s’écarquillèrent sous l’effet de la surprise. Ce trou à rat ? Elle ricana.

    Ce n’est pas un trou à rat, protesta Meredith. Et, de toute façon, ce serait provisoire. Il compte faire construire une maison pour que  - elle posa un regard apeuré sur son amie - nos enfants aient de l’espace…

    Cristina ne s’attendait pas à cela. Il lui fallut quelques secondes pour réagir. Je vois… Et toi, t’en veux, des mômes ?

    La grimace de Meredith traduisit sa perplexité. Je n’en sais rien. Je n’ai jamais pensé à moi en mère de famille, et là… ça va beaucoup trop vite.

    Tu le lui as dit ? se renseigna Cristina. Meredith acquiesça. Cristina fit un sourire mauvais. Voila qui explique la tête qu’il faisait en partant. Ecoute, tu n’as pas à le laisser t’imposer un mode de vie qui ne te plait pas.

    Plus facile à dire qu’à faire, grommela Meredith. Il ne va plus se contenter très longtemps de ce que je lui donne. Il veut plus, beaucoup plus.

    Pense à ce que tu veux, toi ! recommanda sèchement Cristina. Et si ça ne lui convient pas, tant pis.

    Tant pis ? Tu veux dire… rompre avec lui ? Meredith secoua la tête. Je ne peux pas faire ça.

    Cristina soupira. Meredith… je sais que Derek a certains atouts. C’est un chirurgien talentueux et renommé et il n’est pas trop mal foutu. Meredith sourit béatement. En plus, il semblerait qu’il se débrouille bien dans un lit, ajouta Cristina. Mais bon Dieu, un bon amant, ça se trouve n’importe où !

    Meredith lui jeta un regard critique. Ah oui ? Alors pourquoi tu n’en as pas encore trouvé un ? Cristina haussa les épaules. De toute façon, ce n’est pas pour le sexe que je reste avec lui, certifia Meredith.

    Son amie ricana. Il est le premier à t’avoir vraiment fait jouir. C’est toi qui l’as dit. Ça compte. Tu as peur de ne plus retrouver cette sensation avec un autre.

    Non, ce que j’ai peur de perdre… c’est la sensation qui vient juste après l’amour. Cristina la regarda sans comprendre. Meredith se parla à elle-même. Pour le moment qui suit, lorsque le monde semble cesser de tourner. Alors… je me sens tellement en sécurité. Je ne suis pas prête à me passer de ça.


    2 commentaires
  • Moins de vingt minutes plus tard, la Porsche s’arrêtait devant le Ritz Carlton.

    wMFF4x.jpg

    Meredith éprouva une certaine déception en découvrant l’hôtel. Non pas qu’il lui déplaise, il était magnifique avec sa façade à colonnades qui faisait penser à un temple antique. Mais ça n’en restait pas moins un hôtel, c’est-à-dire un lieu de passage, un endroit totalement impersonnel. Elle aurait préféré que Derek l’emmène chez lui pour qu’elle puisse découvrir l’endroit où il vivait.

    Quand ils furent entrés dans le hall majestueux du palace, ils se rendirent à la réception où Derek s’adressa avec un grand sourire à la dame qui se trouvait derrière le comptoir. Elle lui remit la carte permettant d’ouvrir la porte de la suite qu’il avait réservée quelques heures plus tôt, après la dernière conversation téléphonique qu’il avait eue avec Meredith.

    u3mUwV.jpg

    En pénétrant dans la suite, Meredith fut impressionnée par son caractère luxueux. Cet hôtel n’avait rien de comparable avec celui où Derek l’avait emmenée la dernière fois. La jeune fille déposa son sac sur un fauteuil avant de s’avancer vers la fenêtre pour contempler la vue sur la baie de San Francisco.

    fyspyl.jpg

    Derek vint derrière elle et l’enlaça à la taille. Ça te plaît ?

    Beaucoup. Elle posa ses mains sur celles de son amant. L’hôtel est superbe, la suite aussi et la vue est magnifique. Elle se retourna vers lui en souriant. On est loin de Cloverdale et de son motel miteux.

    Derek sourit aussi. A Cloverdale, on n’avait pas le choix. Ici, on l’a, alors autant prendre ce qu’il y a de mieux.

    Tu me gâtes, murmura Meredith.

    Tu le mérites, estima Derek. Il l’embrassa dans le cou tout en lui caressant le dos.

    Il était frémissant de désir et elle avait envie de lui aussi et pourtant, elle le repoussa délicatement. J’aimerais bien prendre une douche. Ça ne te dérange pas ?

    Bien sûr que non, répondit Derek. Tu peux même prendre un bain si tu en as envie. J’ai réservé une suite avec baignoire. Pendant ce temps-là, je vais commander le dîner.

    On va dîner où ? se renseigna Meredith.

    Ici, dans la chambre, à moins que tu ne veuilles aller au restaurant, proposa Derek. Mais moi, je ne te cache pas que je préfèrerais manger en tête-à-tête.

    L’idée ne pouvait que plaire à Meredith. Ici, ce sera parfait, approuva-t-elle. Maintenant, je file me laver.

    J’ai carte blanche pour le menu ? lui demanda Derek. Elle fit signe que oui. Il la suivit des yeux tandis qu’elle se dirigeait vers la salle de bains. Quand elle eut disparu, il se jeta dans un fauteuil et alluma la télévision avant de consulter la carte des plats qui traînait sur la table. Son choix fut vite arrêté. Il appela le room service et commanda du poulet grillé, un assortiment de légumes cuits à la vapeur, et de la mousse au chocolat en dessert, parce qu’il savait que Meredith adorait ça, le tout accompagné de champagne et d’eau. Ensuite, il zappa d’une chaine à l’autre jusqu’à ce qu’il tombe sur un reportage sur les élections. Mais au bout de dix minutes, il commença à s’ennuyer et se rendit à la salle de bains. Il entra au moment où Meredith sortait de la baignoire.

    Elle l’accueillit avec un sourire. J’étais tellement bien que j’ai failli m’endormir, lui dit-elle en s’enveloppant dans une serviette de bains.

    En la voyant, magnifique dans sa nudité, Derek n’y tint plus et la souleva dans ses bras pour la ramener dans la chambre. Ils basculèrent tous deux sur le lit. Meredith se retrouva sur le dos, ses cheveux épars autour de sa tête. Derek la dévora des yeux avant d’approcher son visage du sien, lentement, très lentement, jusqu’à pouvoir déposer de doux et chastes baisers sur ses lèvres qu’elle tint scellées, attendant le moment propice pour les ouvrir à sa langue. Derek se laissa glisser à côté d’elle, le haut du corps redressé, sa tête appuyée sur son bras plié, pour mieux pouvoir contempler son amie. Il caressa sa joue, descendit en direction de sa gorge, poursuivit vers son épaule et s’attarda sur le haut de sa poitrine, sans qu’ils se soient quittés du regard. Leurs bouches se rapprochèrent et s’embrassèrent passionnément.


    2 commentaires