• Meredith ne fut pas mécontente de voir arriver la fin de la journée. Les clients étaient venus nombreux et elle n’avait pas eu une seconde à elle. Mais même si elle était vannée, elle ne s’en plaignait pas. Au contraire ! Avoir beaucoup de travail signifiait que les affaires étaient florissantes, comme le prouvaient les billets qu’elle avait reçus en guise de pourboire. Elle tapota la poche de sa robe dans laquelle elle les avait entassés. C’était ce qu’elle faisait lorsqu’elle était trop fatiguée ou que son moral flanchait. C’était sa façon de se rappeler pourquoi elle était venue à San Francisco et aussi de booster sa motivation quand celle-ci diminuait. Le jour viendrait où elle pourrait enfin entamer les études auxquelles elle aspirait. Mais en attendant, il y avait encore du travail et dans l’immédiat, les tables de la terrasse à rentrer. Elle sortit de la boutique en soupirant. 

    Derek sortit de sa voiture à ce moment-là. Il vit la jeune fille repousser d’une main lasse une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux, et ensuite soulever une table. Dis donc, toi, tu ne crois pas que tu pousses le bouchon un peu loin ? lui cria-t-il depuis le trottoir d’en face.

    Meredith reposa la table et se tourna vers Derek avec un air étonné. Pourquoi tu me dis ça ?

    Il traversa la rue d’un pas décidé pour la rejoindre. Parce que c’est toujours toi qui te tapes les travaux les plus lourds. Arrivé près d’elle, il vit les cernes qu’elle avait sous les yeux et ses traits tirés. Tu es trop gentille, Meredith. Tu tiens à peine debout mais c’est toi qui fais tout, ici. Il se pencha vers elle et lui donna un baiser sur la joue.

    Enchantée que Derek manifeste de l’inquiétude pour elle, Meredith lui sourit. Tu exagères, lui reprocha-t-elle avec gentillesse. On fait tous notre part de boulot.

    Ouais, toi plus que d’autres, déclara Derek en installant deux chaises l’une en face de l’autre. Il prit ensuite Meredith par les épaules et la fit asseoir, avant de prendre place sur l’autre chaise. Ils sont où, les autres ?

    Devinant que sa réponse n’allait pas plaire au chirurgien, Meredith fit une petite grimace. Izzie est rentrée pour réfléchir à sa nouvelle recette de galettes de légumes. Et Cristina est partie à la banque avec les recettes de la journée.

    Et l’autre abruti ? se renseigna Derek sur un ton sévère.

    Meredith haussa légèrement les épaules. Je ne sais pas.

    Derek soupira. C’est bien ce que je disais, c’est toujours sur toi que ça tombe. Il se leva et voulut prendre la table que Meredith avait posée à son arrivée. La jeune fille fit mine de se mettre debout mais Derek pointa son index vers elle avec autorité. Interdiction de bouger ! Tu me laisses faire. Il reprit la table et la rentra dans la boutique.

    Mais je peux le faire ! protesta Meredith.

    Hors de question ! s’écria Derek en ressortant du magasin. Je n’ai aucune envie de te voir t’écrouler et de devoir te soigner, Si on doit jouer au docteur un jour, ce ne sera pas de cette façon-là.

    L’allusion était sans équivoque et fit rougir Meredith. Mais elle conforta celle-ci dans l’idée que tout espoir n’était pas perdu, puisque Derek lui-même ne semblait pas avoir renoncé totalement à l’idée d’avoir une relation amoureuse avec elle. Néanmoins, elle était trop timide pour le lui faire remarquer. Ce n’est pas à toi à ranger la terrasse, se contenta-t-elle de dire.  

    Ah ça, je suis bien d’accord, s’exclama Derek. Mais ce n’est pas à toi non plus de le faire. C’est un travail d’homme, ça !

    Qu’est-ce que tu peux être macho quand même ! se moqua Meredith, tout en le regardant avec admiration tandis qu’il rentrait une autre table. D’après ce qu’on lui avait dit, il était un des meilleurs chirurgiens du pays, ou du moins il allait le devenir, et il était en train de faire un travail indigne de ses compétences, juste pour l’aider.

    Il ressortit de la boutique en lui lançant un regard sombre. Si être macho, c’est ne pas accepter qu’une femme se tue au travail pendant que je ne fais rien, alors, oui, je suis macho, et fier de l’être encore bien ! lui lança-t-il. Qu’est-ce que je devrais faire ? M’asseoir et te regarder porter des tables qui ont quasiment le même poids que toi, tout ça au nom de l’égalité des sexes ? Il commença à empiler les chaises les unes sur les autres. Eh bien, désolé, je ne peux pas. De toute façon, vous, les femmes, vous n’êtes jamais contentes. Vous voulez qu’on vous traite comme nos égales mais si jamais, on ne vous ouvre pas les portes, vous vous plaignez qu’on n’est plus galant. 

    Meredith le regarda avec tendresse. Je me demande pourquoi tu cherches toujours à te faire passer pour quelqu’un de dur alors que tu es si gentil.

    Derek ricana. Oh je ne suis pas gentil, crois-moi.

    Tu l’es avec moi, en tout cas, répliqua Meredith.

    Ça n’a rien à voir avec la gentillesse, riposta Derek. Mais je ne supporte pas l’injustice et tout ce truc ici –il fit un geste circulaire de la main – c’est injuste. Trouvant qu’il exagérait une fois de plus, Meredith leva les yeux au ciel, ce qu’il n’apprécia pas. Quoi, ce n’est pas vrai sans doute ? s’emporta-t-il. Ils sont où, les autres ? Et ton super ami d’enfance, à part te persécuter, il est bon à quoi ? C’est normal que tu te crèves à la tâche alors que lui se la coule douce ? Elle voulut répliquer, il l’en empêcha. On va changer de sujet parce que là, ça commence à m’énerver. Elle comprit qu’il valait mieux en rester là et elle ne dit plus rien. Il prit une pile de chaises qu’il rentra dans la boutique. Bon, alors, demain tu ne travailles pas, annonça-t-il en ressortant à une Meredith médusée. Tout à l’heure, je t’ai promis qu’on ferait un truc ensemble un de ces jours, eh bien voilà, demain, je t’emmène en balade.


    4 commentaires
  • Quelques minutes plus tard, Derek quitta son ami pour se rendre à son bureau. Il passait devant la porte qui menait aux escaliers quand, tout à coup, celle-ci s’ouvrit et il se sentit happé par une main. Il se retrouva dans la cage d’escaliers, face à Meredith. Elle se serra contre lui et l’embrassa langoureusement. Dr Shepherd… vous m’avez manqué, murmura-t-elle d’une voix suave lorsque leurs lèvres se séparèrent.

    Derek sourit. Déjà ? Mais ça ne fait que quelques heures que nous nous sommes quittés, Dr Grey.

    Hum ! Je n’en pouvais plus. Vous regarder de loin et ne pas pouvoir... Meredith l’embrassa de nouveau en le décoiffant.

    Derek fit un effort pour s’écarter d’elle. Meredith… On pourrait nous voir.

    Meredith haussa les épaules. Quelle importance ? Nous ne faisons rien de mal.

    Je suis déjà dans l’œil du cyclone à cause de Lexie Grey, lui rappela Derek. J’ai promis à Richard que nous serions discrets.

    Allons ailleurs alors... Viens, je connais un endroit. La jeune femme le prit par la main pour l’emmener par les escaliers jusqu’au sous-sol. Durant sa première année d’internat, elle avait souvent fréquenté les lieux avec ses camarades, quand ils voulaient échapper à la surveillance de Bailey. Elle savait qu’il y avait peu de chances qu’on vienne les dénicher là. Elle fit entrer son amant dans une petite pièce pleine d’étagères poussiéreuses sur lesquelles étaient déposées des caisses.

    Derek regarda autour de lui. Où sommes-nous ?

    Dans les archives. Nous serons tranquilles ici.

    Je persiste à dire que c’est imprudent et que...

    Meredith l’empêcha d’en dire plus en l’embrassant avec passion. Les lèvres de son amie sur les siennes et sa langue si appliquée eurent raison de la résistance de Derek. Il fondit sous ce baiser et la plaqua contre lui. Une de ses mains lui caressa le bas du visage pendant que l'autre, plus friponne, glissait sur l’arrière de sa cuisse pour ensuite remonter vers les fesses. Meredith partit à l'assaut de son torse, de son dos ensuite et lui ôta sa blouse. Il l'imita et enleva son haut. Son regard se porta sur les seins de Meredith que ses mains pétrirent, écartant légèrement la dentelle du soutien-gorge afin d'atteindre ses tétons. Il les pinça et les fit rouler sous ses doigts. Il les prit entre ses lèvres pour les lécher, les mordiller, les sucer. Il fit décoller sa prtenaire du sol en la prenant par la taille et l'assit sur une table, qui était initialement destinée à la consultation des dossiers. Il l'embrassa à nouveau, descendit dans son cou, sur ses épaules, ses seins... Arrivé à son pantalon, il le fit glisser. Il lui caressa le bas du ventre, posa de tendres baisers à la lisière de sa vulve puis donna un coup de langue sur ses lèvres intimes. Ce contact trop bref fit sursauter Meredith. Derek traîna sur sa fente en prenant tout son temps. Meredith l’implora. Il insinua alors sa langue dans son intimité de bas en haut par petits lapements, s’attardant sur son clitoris qu’il sentait durcir un peu plus à chaque seconde. Les caresses sur ses cheveux se firent plus désordonnées, tandis qu’il enfonçait sa langue au plus profond d’elle. Lorsqu’il se servit de ses doigts pour la combler, le corps de Meredith se tendit. Elle laissa échapper de petits cris de contentement. Derek se releva et l'embrassa fiévreusement. Elle passa sa main sous le pantalon et saisit avec ardeur son membre tendu et dur. Sa main entama des va-et-vient. Il la regarda faire avant de replacer sa main là où elle était quelques secondes auparavant. Cette masturbation mutuelle leur procura un immense plaisir qui ne demandait qu'à s'intensifier.

    Elle le désirait maintenant en elle et le lui dit. Il la pénétra d'un coup sec, sans aucune difficulté, et l’envahit entièrement. Le deuxième coup fut de la même ampleur. Elle le reçut avec un gémissement de plaisir. Il accentua ses coups de reins. Pour le recevoir encore plus profondément en elle, elle enserra sa taille de ses cuisses. Seules ses fesses étaient encore en contact avec la table. Il continua sur un rythme tout aussi soutenu. Leurs corps se tendirent. Cette chaleur au plus profond de leurs entrailles devint fournaise. Elle contracta tous ses muscles à l'approche de l'issue finale. Et ce fut l’apothéose ! Un orgasme intense lui traversa le corps bientôt suivi par celui de son partenaire qui laissa choir sa tête sur elle, épuisé par toute cette jouissance.

    Ils prirent alors conscience du bruit dans le couloir, des pas, des conversations... Ils se rhabillèrent en quatrième vitesse en riant comme des gamins qui viennent d'être pris en faute et sortirent de la salle, en prenant garde de n’être vus par personne. Derek fut le premier à réaliser leur imprudence. Il essaya de raisonner son amie. Meredith, j’adore ces petits rendez-vous impromptus et je reconnais que la clandestinité a quelque chose d’excitant. Mais nous prenons trop de risques. Je crains que nous ne devions dorénavant nous contenter d’endroits plus conventionnels.

    Comme la caravane ?

    Oui, par exemple. Ça te contrarie ?

    Meredith lui décocha un grand sourire. Non, du tout. Parfois chez toi, parfois chez moi. D’ailleurs, que dirais-tu de venir à la maison ce soir ?

    Tes amis seront là ? se renseigna Derek.

    Sûrement. Derek, soupira Meredith en voyant que son compagnon se renfrognait. Ils t’aiment bien, ils seront heureux de te voir… de nous revoir ensemble… Viens, je t’en prie. Fais ça pour moi.


    5 commentaires
  • Meredith regarda Derek avec de grands yeux ronds. Demain ?

    Oui. Je me suis arrangé pour avoir une journée de libre, lui expliqua-t-il. Et toi, ça te fera le plus grand bien de te reposer un peu. A ce moment-là, il aperçut George qui se dirigeait vers eux d’un pas nonchalant, en sirotant une canette de soda. Non mais j’hallucine, grommela Derek. Il se fout vraiment de la gueule du monde. Il apostropha le jeune homme. Hé, toi, ne te presse pas, surtout. George regarda dans leur direction avec l’air de ne pas comprendre ce que le chirurgien lui reprochait. Ça ne te dérange pas de ne rien faire pendant que les autres font tout le boulot à ta place ? poursuivit Derek. Il désigna Meredith de la main. Toi qui passes ton temps à la surveiller, tu n’as pas vu qu’elle était crevée ?

    Ben, elle n’a pas l’air trop fatiguée, là, persifla George.

    Oh Monsieur fait de l’humour, tonitrua Derek. Mais tu as intérêt à ce qu’il ne lui arrive rien, sinon tu auras affaire à moi ! En guise de réponse, George leva sa main droite avec son majeur tendu vers le ciel. Ce n’était pas le genre de choses que Derek pouvait laisser passer. Le regard féroce, il marcha vers George avec la ferme intention de lui faire payer son insolence. En voyant son expression, Meredith sut que la situation allait dégénérer. Elle courut derrière le chirurgien dans le but de l’empêcher d’en venir aux mains. Mais il avait été plus rapide qu’elle et il était déjà en train de donner se solides tapes sur le crâne du jeune homme. Alors, on fait moins le fier, hein ! rugit-il. Meredith se jeta entre les deux hommes au moment où George relevait le bras pour se protéger le visage et elle reçut un coup de coude, sur l’os juste en-dessous de l’œil. Son cri de douleur eut pour effet d’arrêter les bagarreurs.  

    C’est pas de ma faute, couina George. J’l’ai pas fait exprès.

    Fous le camp, éructa Derek. Fous le camp avant que je ne te massacre. Heureux de s’en tirer à si bon compte, George ne demanda pas son reste et courut se refugier dans la boutique tandis que Derek prenait Meredith dans ses bras.  

    Est-ce que les hommes ne savent pas se disputer sans se taper dessus ? geignit celle-ci en se frottant la joue.

    Je suis désolé, murmura Derek. Je ne suis pas violent d’habitude mais ce type… Il écarta la main de la jeune fille pour pouvoir examiner sa joue. Ce n’est rien, elle est seulement un peu rouge. Tu ne devrais même pas avoir d’ecchymose.

    Ça fait mal quand même, se lamenta Meredith en passant délicatement le bout de son index en dessous-de son œil. 

    Je sais, je sais. Derek retira la main de la jeune fille pour poser ses lèvres à l’endroit où elle avait reçu le coup. Ça va mieux maintenant ? lui demanda-t-il ensuite.

    Meredith fit une petite moue, en regardant le chirurgien à travers ses cils. Je crois que ça irait mieux avec un autre bisou.

    Derek s’exécuta de bonne grâce et en riant mais il recula rapidement pour ne pas céder à la tentation de prolonger le baiser et d’en donner d’autres ailleurs que sur l’œil. Bon, va prendre tes affaires, déclara-t-il. Je vais te ramener chez toi.

    Mais je ne peux pas partir comme ça, protesta Meredith. Il faut rentrer le reste des chaises et puis, j’ai encore des choses à faire. 

    Eh bien, l’autre va s’en charger, décréta Derek sur un ton autoritaire. Il peut bien faire quelque chose. Meredith voulut argumenter mais il ne la laissa pas faire. Meredith, tu n’as pas le choix. Va prendre tes affaires et monte dans la voiture ou c’est moi qui vais m’en charger. Elle savait par expérience qu’il était tout à fait capable de mettre ces menaces à exécution et donc, elle n’osa pas insister.

    La voiture venait à peine de tourner le coin du boulevard que Meredith dormait déjà. Dans un virage, le haut de son corps glissa vers la gauche. Derek ralentit et se déplaça légèrement dans son siège de façon à pouvoir offrir son épaule en appui à la tête de la jeune fille, afin qu’elle ne dodeline pas dans le vide. Inconsciemment, Meredith se serra contre lui et il se sentit soudain tout attendri. La conversation qu’il avait eue avec Mark et Callie lui revint en mémoire mais il l’en chassa aussitôt, en se disant que ce n’était que des foutaises.

    Lorsqu’il arriva devant le 850 Mason Street, il réveilla Meredith avec précaution. Elle lui sourit et il se rua hors de la voiture pour ne pas l’embrasser sauvagement comme il en avait envie. Après l’avoir aidée à sortir de la voiture, il l’accompagna jusqu’à sa porte et lui retira son trousseau de clés des mains pour ouvrir lui-même la porte. Tu as déjà diné ? lui demanda-t-il une fois qu’ils furent à l’intérieur.

    Meredith opina de la tête. Oui, j’ai mangé un bout à la boutique, ne t’inquiète pas.

    Très bien ! Alors maintenant, tu vas aller prendre une bonne douche et après, au lit, lui ordonna gentiment Derek. Il faut que tu sois en forme pour demain. Il la fit pivoter et lui donna une légère tape sur les fesses. Allez zou ! Ordre de ton médecin personnel ! Elle commença à monter lentement les escaliers, la tête tournée vers lui, comme si elle ne voulait pas manquer une seconde de sa présence, tant qu’il était encore là. Regarde devant toi, lui conseilla-t-il avec une tendre bienveillance en mettant sa main sur la clenche de la porte d’entrée.

    Meredith se dépêcha de grimper les dernières marches pour arriver au palier. A quelle heure, demain ?

    Derek réfléchit un instant. Huit heures, huit heures trente, ça te va ? Meredith fit signe que oui. Très bien. Il ouvrit la porte. Ah oui ! J’allais oublier… prends un maillot, ajouta-t-il avec un sourire avant de quitter la maison.


    4 commentaires
  • Après être repassé à sa caravane pour faire un brin de toilette, Derek arriva devant la porte de Meredith. Il entendit du bruit et, ne prenant même pas la peine de signaler sa présence, entra directement, sans frapper. Il jeta son sac dans un coin du hall.

    Alex descendit les escaliers, l’air morne, et le salua d’un signe de tête. Il remarqua son bagage. Vous devez être sacrément amoureux pour envisager de passer la nuit dans cet asile de fous.

    Derek sourit. J’ai l’impression que tu n’es pas tout à fait remis de notre soirée chez Joe.

    J’en ai encore mal au crâne, reconnut Alex. Mais ça ne va pas m’empêcher d’y retourner… pas plus tard que tout de suite… du moment que je ne suis pas ici.

    Toujours envie de déménager ?

    Plus que jamais. D’ailleurs, si vous avez un jour envie de louer votre caravane, je suis preneur.

    N’y compte pas trop. Meredith est là ?

    Le jeune homme pointa son menton en direction d’une pièce. A la cuisine, avec les autres. Alors, ça ne vous dit rien de venir avec moi chez Joe?

    Une autre fois peut-être. Derek se dirigea vers cuisine.

    Il entendit la voix de Meredith parler avec animation. Quand je pense que vous avez fait ça, ici, à mon nez et à ma barbe ! Et je ne me suis rendu compte de rien.

    Il reconnut également la voix de Cristina. Vous êtes vraiment cons de vous être faits prendre. C’est clair qu’en tant que chef des résidents, Torres ne va pas te rater.

    Izzie tenta de se défendre. Callie devrait comprendre. On ne résiste pas à l’amour.

    Oh Izzie ! Epargne-nous ce genre de clichés, s’il te plaît, la pria sèchement Cristina. A peine mariée, elle est cocue au vu et au su du tout Seattle Grace. Elle se fout pas mal du fait que vous vous aimiez ou pas. Derek entra dans la cuisine et vit les trois filles attablées se retourner vers lui dans un même mouvement. Radieuse, Meredith se leva et vint vers lui. Il la prit par la taille et lui donna pudiquement un petit bisou sur la joue. Cristina le salua à sa façon. Ah Dr Shepherd, vous tombez bien. Vous allez nous donner votre avis.

    Il s’installa au milieu des filles. Je pense que quand je viens ici, vous pourriez m’appeler Derek. Laissons le Dr Shepherd au Seattle Grace… Alors, mon avis… à quel propos ?

    Cristina ne se fit pas prier. OK. Derek, voilà le problème. Callie a surpris son mari en train de faire des cochonneries avec Izzie et elle l’a mis à la porte manu militari. Depuis elle ne veut plus lui parler.

    Derek se tourna vers Izzie. Au risque de te décevoir, Izzie, je comprends assez bien la réaction du Dr Torres. Pour avoir vécu à peu près la même situation qu’elle, je sais que ce n’est pas évident de pardonner.

    Cristina s’exclama. Oui, c’est vrai. Vous aussi avez été le cocu de service. Meredith lui fit les gros yeux.

    Derek sourit. C’est dit crûment, mais c’est tout à fait ça. Il s’adressa à nouveau à Izzie. Que pense George de tout ça ?

    Il ne voulait pas blesser Callie, expliqua Izzie. Derek fit la moue. La jeune femme insista malgré tout. Je vous assure… Il se sent mal dans sa peau. C’est un homme de principes. Il a le plus grand respect pour son mariage et pour sa femme. A ce moment, Alex pénétra dans la cuisine. En entendant ce que disait Izzie, il ricana. Il alla droit vers le frigo dans lequel il prit une canette de bière et fit demi-tour. Izzie se mit face à lui. Alex, si tu as quelque chose à dire, dis-le, mais arrête de ricaner à chaque fois que j’ouvre la bouche. Alex lui jeta un regard méprisant et sortit sans répondre. Tous entendirent la porte d’entrée se fermer avec fracas. Derek fit une grimace.

    Meredith prit la défense de son camarade. Ne t’en fais pas, Izzie. Tu sais bien qu’Alex a toujours eu un faible pour toi. Il faut juste lui laisser un peu de temps pour qu’il s’habitue à l’idée.

    Cristina la regarda bizarrement. Quelle idée ?

    Izzie répondit elle-même. L’idée que, dorénavant, George et moi formons un couple.

    Ce fut au tour de Cristina de ricaner. Pour éviter que la discussion s’envenime encore, Derek s’empressa de parler. Et où est George, justement ?

    Izzie prit un air détaché. Il essaie d’arranger les choses avec Callie.

    Le chirurgien ne cacha pas son étonnement. Qu’entends-tu par "arranger" ?

    George n’aime pas rester en mauvais termes avec les gens qu’il aime, répondit Izzie en ignorant le regard ironique de Cristina. Il n’a jamais voulu faire du mal à Callie, ni lui manquer de respect. Il ne pensait pas qu’elle apprendrait pour nous, enfin pas de cette façon. On n’avait rien prémédité, vous savez...

    Je ne veux pas porter de jugement, mais vous êtes des adultes, lui rappela Derek. Vous saviez tous les deux que Georges était marié. Prémédité ou pas, vous avez franchi les limites.

    Vous aussi, vous avez franchi les limites avec Meredith, répliqua aussitôt Izzie.

    Derek opina lentement de la tête. Oui, tu as raison. C’est ce que j’ai fait d’une certaine façon. Mais les circonstances n’étaient pas les mêmes. J’étais séparé de ma femme quand j’ai rencontré Meredith.

    Izzie le regarda droit dans les yeux. Je sais que vous ne nous approuvez pas, mais soyez franc. S’il ne s’était rien passé entre votre femme et Sloan, et si vous aviez rencontré Meredith à New-York, pouvez-vous affirmer qu’il ne se serait rien passé entre vous ? Vous ne seriez pas tombé amoureux d’elle ?

    Derek regarda Meredith par-dessus la table. En une seconde, il oublia où ils étaient et le fait qu’ils n’étaient pas seuls. Il ne vit plus qu’elle. Une fois encore, il réalisa que cette femme lui était essentielle, aussi vitale que l’air qu’il respirait. Il ne parvenait même plus à se souvenir comment, un jour, il avait pu vivre sans elle, ne même pas connaître son existence. Mon Dieu, non ! Je ne peux pas le jurer, reconnut-il. Je comprends ce que tu veux dire. Il s’adressa directement à Meredith. Si je t’avais rencontrée dans d’autres circonstances, ça n’aurait rien changé. A New-York… j’aurais résisté, très certainement, mais je n’aurais pas pu lutter contre mon amour pour toi. Non, je n’aurais pas pu… Addison n’aurait rien pu empêcher. Toi et moi… Il lui sourit tendrement. Tu es mon âme sœur, j’en suis convaincu. On ne peut pas lutter contre ça.


    6 commentaires
  • Meredith se réveilla dans une maison étrangement calme. Elle tourna la tête vers son réveille-matin et eut un coup au cœur en voyant qu’il était déjà sept heures. Mais aussitôt après, elle se rappela qu’elle était en congé. Cela la mit d’excellente humeur. Une journée avec Derek, c’était génial mais une journée sans entendre les remarques acerbes de Cristina et sans avoir George dans les pieds, c’était super méga génial.

    La veille, après avoir pris sa douche, elle était redescendue au salon pour informer ses amis, rentrés entretemps, qu’elle ne travaillerait pas le lendemain. Scandalisée, Cristina avait refusé son congé et pour la première fois, Meredith avait osé se rebeller en lui rappelant qu’ils étaient tous associés et que par conséquent, aucun d’entre eux n’était le patron des autres et n’avait le droit de refuser des congés. Elle avait argumenté ensuite qu’elle ne voyait aucun inconvénient à ce que ses camarades fassent comme elle et qu’elle ne comprenait pas où était le problème à partir du moment où le service était assuré à la boutique. Enfin, reprenant le raisonnement de Derek, elle avait invoqué le fait qu’elle s’était retrouvée seule à plusieurs reprises pour s’occuper de la fermeture de la boutique, avec tout le travail que cela impliquait, parce que ses camarades avaient mieux à faire ailleurs, et que donc elle méritait une compensation. Cristina n’avait pas apprécié la leçon à peine déguisée mais elle n’avait pas insisté.

    Un peu plus tard dans la soirée, alors qu’elle était occupée à lire dans sa chambre, Meredith avait réalisé qu’elle n’avait pas de maillot. Comme toujours dans ce genre de situation, elle s’était adressée à la seule personne capable de l’aider, Izzie. Après avoir fouillé dans sa penderie, celle-ci lui avait tendu un deux-pièces rouge corail. Je ne peux pas mettre ça, avait protesté Meredith en découvrant que le haut du bikini était constitué de deux tout petits triangles. 

    J’ai peur que tu n’aies pas le choix, avait répondu Izzie en souriant. Je n’en ai pas d’autre. Et je doute que Cristina puisse t’aider… ou qu’elle en ait envie, après ce que tu lui as dit.

    Autant ne rien mettre, avait bougonné Meredith en brandissant devant elle le slip guère plus ample que le haut.

    Oh je suis sûre que Derek serait ravi, avait répliqué Izzie avant de pouffer de rire devant l’air scandalisé de son amie.

    Izzie Stevens, tu es totalement indécente, avait clamé Meredith avant de quitter la pièce, le bikini dans la main. De retour dans sa chambre, elle l’avait essayé et ce qu’elle avait vu dans son miroir avait confirmé ses appréhensions. Le soutien-gorge ne cachait pas grand-chose de sa poitrine pourtant menue. Quant au bas… Finalement l’épilation imposée par Izzie s’avérait utile. Meredith avait rougi d’avoir eu cette pensée. Pour le coup, c’est toi qui es indécente, s’était-elle dit. Honteuse, elle s’était dépêchée d’enlever le deux-pièces pour enfiler le tee-shirt qui lui servait de chemise de nuit. Après quelques minutes de réflexion, elle en était arrivée à la conclusion qu’elle n’avait pas le choix. Ce serait le bikini d’Izzie ou rien. Il était hors de question qu’elle gâche la journée organisée par Derek par un excès de pudibonderie et elle ne pouvait pas non plus la commencer en emmenant le chirurgien faire du shopping.

    C’est donc avec une certaine inquiétude mais aussi de l’excitation qu’elle se prépara. Après avoir pris une douche, elle mit le bikini, en évitant cette fois de se regarder dans le miroir, pour ne pas être tentée de le retirer. Après avoir enfilé par-dessus une robe bain de soleil et avoir fourré une crème solaire et une serviette de bain dans son sac, elle sortit de sa chambre et dévala les escaliers. Elle allait entrer dans la cuisine lorsque la sonnette de l’entrée retentit. Elle se précipita pour ouvrir la porte et se retrouva face à Derek. Elle fut un peu surprise parce qu’il portait un long bermuda en toile et un polo, et qu’elle ne l’avait pas encore vu habillé de façon aussi décontractée. Elle avait toujours trouvé qu’il ne faisait pas son âge mais là, il faisait encore plus jeune. Salut, murmura-t-elle presque timidement, parce qu’elle était impressionnée.    

    Salut, répondit Derek en la dévorant des yeux. Le séducteur qu’il était avait tout de suite remarqué la longueur de la robe de Meredith, bien-au dessus du genou, la légèreté de son tissu qui donnait l’impression qu’elle allait se soulever au moindre coup de vent, et qui permettait de voir que le haut du bikini était réduit au strict minimum. Il se demanda s’il n’avait pas fait une erreur de programmer un après-midi à la plage. On y va ? demanda-t-il à la jeune fille. Tu es prête ?   

    Oui mais j’allais me faire un café. On a le temps ? Tu en veux un aussi ? proposa Meredith.

    D’accord. Derek suivit la jeune fille, ce qui lui permit d’apprécier le spectacle de ses fesses qui se balançaient doucement. Il comprit que sa volonté serait mise à rude épreuve.

    Quand elle poussa la porte de la cuisine, Meredith trouva George et Cristina assis à la table, devant un téléphone portable. Ils s’arrêtèrent immédiatement de parler en voyant qu’elle n’était pas seule. George ignora délibérément le chirurgien tandis que Cristina saluait ce dernier d’un petit signe de tête. Derek fit de même. Tiens, vous êtes encore là ? s’étonna Meredith.  

    On a dû revenir. Izzie avait oublié de prendre les tartes au citron qu’elle avait préparées, expliqua Cristina en montrant deux plateaux placés sur la petite table derrière elle.


    3 commentaires