• Derek se redressa avec un air déconcerté. Meredith s’empressa de justifier sa réaction de peur qu’il ne se méprenne sur le sens de celle-ci. Pas ici. Il y a trop de monde, ça ne se fait pas.

    Mais on s’en fout du monde, grogna-t-il. J’ai envie de vous embrasser et je n’en peux plus d’attendre. Il se pencha à nouveau vers elle.

    La jeune fille s’inclina légèrement en arrière en hochant la tête. Non, pas ici, répéta-t-elle. Les gens vont nous regarder et je n’aime pas me faire remarquer.

    Bien décidé à obtenir ce qu’il voulait, Derek la prit par la main pour l’emmener dans un endroit plus tranquille mais, en passant à proximité de leur table, ils se firent héler par les autres convives leur signalant que le plat venait d’être servi. Ils n’eurent d’autre choix que de reprendre leur place. A nouveau, Derek aida Meredith à s’asseoir. Vous ne perdez rien pour attendre, chuchota-t-il à son oreille, une fois qu’elle fut installée. Confuse et un peu gênée, elle n’osa pas le regarder.

    Quand elle eut terminé sa caille farcie au foie gras et aux raisins secs, le tout servi avec un Cabernet Sauvignon californien, Meredith se tourna vers Derek avec un sourire reconnaissant. C’était vraiment délicieux ! Je n’avais jamais mangé du homard et des cailles avant ce soir, et encore moins du foie gras. Je me suis régalée.

    Attendez de voir le dessert, lui dit Derek en souriant. Il lui désigna le menu qui se trouvait derrière leur assiette et qu’elle n’avait pas pris la peine de consulter. D’après ce que j’ai lu là-dessus, nous allons avoir un moelleux au chocolat. Les yeux de la jeune fille brillèrent de gourmandise.

    Une de leurs voisines de table, une femme d’une soixantaine d’années engoncée dans une horrible robe orange, qui n’avait pas cessé de regarder Meredith durant le diner, se décida enfin à lui poser la question qui lui brûlait les lèvres. Ma chère, pardonnez ma curiosité, mais pourriez-vous me dire où vous avez acheté votre robe ? Elle est magnifique. Une robe de créateur, très certainement !

    Oh je ne crois pas, vu le prix que je l’ai payée, répondit Meredith avec ingénuité, ce qui fit sourire Derek. Il appréciait que, contrairement à la plupart des femmes qu’il avait fréquentées, Meredith ne cherche pas à se faire passer pour ce qu’elle n’était pas. Cela correspondait tout à fait à ce qu’il avait jusqu’à présent perçu de la personnalité de la jeune fille, nature et franche.

    Ah bon, vraiment ? s’étonna la dame. J’aurais pourtant cru… Mais alors, où vous avez dégoté cette petite merveille ?

    Bien qu’un peu intimidée et nerveuse, parce que la plupart des regards avaient convergé vers elle, Meredith se lança dans une description de sa journée shopping, en choisissant cependant d’omettre certains détails. La façon naïve et drôle dont elle narra ses aventures amusa rapidement la tablée. Derek, quant à lui, perdit assez vite le fil de la conversation. La seule chose à laquelle il resta connecté fut la bouche de Meredith. Il n’entendait pas ce que la jeune fille disait, il suivait seulement le mouvement de ses lèvres. Soudain, il fut envahi par l’image de ces mêmes lèvres glissant le long de son sexe. Ho ho ! Il faut que je me calme là ! se dit-il en sentant des fourmillements envahir son bas-ventre. Il dut faire un effort quasi surhumain pour reprendre le contrôle.

    Le dessert fut servi avec du champagne Moët & Chandon. Meredith dégusta le gâteau avec ravissement tout en sirotant son champagne. L’alcool aidant, elle était maintenant tout à fait décontractée et elle se sentait beaucoup plus à l’aise par rapport aux attentions en tout genre de Derek, regards pressants, compliments susurrés au creux de son oreille, caresses furtives sur sa cuisse… L’œil pétillant, elle observait les couples qui commençaient à évoluer au centre de la piste de danse quand elle ressentit une sorte d’étourdissement, accompagné d’une bouffée de chaleur. Elle posa la main sur le bras de Derek. Je ne me sens pas très bien, lui chuchota-t-elle.

    Derek, qui faisait signe à un serveur de remplir leurs flûtes, se tourna vers elle et remarqua sa pâleur. Il se leva aussitôt. Venez, on va prendre l’air. Il lui donna le bras pour la conduire sur une des terrasses qui bordaient la salle.

    Oh ça fait du bien, s’écria-t-elle en arrivant à l’extérieur. Je crois que j’avais trop chaud.

    Oui, mais faites attention de ne pas avoir froid maintenant. Derek retira sa veste et la lui posa sur les épaules. Elle l’en remercia avant d’aller s’appuyer contre la balustrade. Derek l’observa avec attention tandis qu’elle admirait la ville scintillante de toutes ses lumières. Elle était vraiment ravissante et ce qui sublimait le tout, c’est son innocence, le fait qu’elle n’avait pas conscience de son charme et de sa beauté. A nouveau, Derek ressentit la montée du désir mais cette fois, il ne fit rien pour le maîtriser. Finalement ce malaise était tombé à point nommé. Derek n’aurait pas pu rêver meilleur endroit pour être seul avec la jeune fille. Ici, elle se laisserait embrasser. Il avait l’impression que plus rien d’autre ne comptait, que toute sa vie était suspendue à ce baiser. Il attrapa Meredith par la main et la tira délicatement vers lui. Venez plus près. 


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  • Meredith se laissa aller dans les bras du chirurgien, sans toutefois oser le regarder. Il lui releva le menton et elle frissonna en croisant son regard, tellement intense et chargé de désir. Elle n’aurait pu décrire ce qu’elle ressentait en ce moment précis, sans doute un mélange d’excitation et de peur qui lui faisait désirer un baiser plus que tout, tout en espérant qu’il ne viendrait pas, parce qu’il entrainerait sans doute d’autres choses qu’elle n’était pas sûre de pouvoir gérer. Son souffle s’accéléra en voyant Derek se pencher lentement vers elle. Elle crut mourir quand il déposa un léger baiser sur ses lèvres mais elle ne recula pas. Parce qu’il ne voulait pas se montrer trop pressant pour ne pas l’effaroucher, il abandonna sa bouche pour sa joue en remontant lentement vers l’oreille. J’en avais tellement envie, murmura-t-il. Sa bouche redescendit ensuite dans le cou de la jeune fille en effleurant sa peau jusqu’à l’épaule, avant de refaire le chemin inverse pour s’emparer à nouveau des lèvres de Meredith, avec plus d’insistance cette fois. Lorsqu’il s’écarta, elle resta sur place, un peu chancelante, les yeux fermés, la bouche légèrement entrouverte comme si elle cherchait un filet d’air. Derek sourit. Si un petit baiser la mettait dans un tel état, il n’osait imaginer comment elle serait après avoir passé la nuit avec lui. Il devenait de plus en plus impatient d’y être. Il parsema lentement le visage de la jeune fille d’une série de petits baisers furtifs, tout en faisant glisser une main dans le creux de ses reins et en passant l’autre dans sa chevelure. Je suis bien avec vous. Tout semble si simple… Quand il revint sur sa bouche, il fut agréablement surpris quand il sentit que Meredith commençait à réagir à ses baisers en lui caressant les cheveux. La réaction était timide, certes, mais c’était un bon début.

    Derek s’apprêtait à insinuer sa langue dans celle de Meredith lorsqu’un autre couple fit son entrée sur la terrasse. Leur arrivée ramena brutalement Meredith à la réalité et elle repoussa prestement son cavalier. Merci, Docteur, s’empressa-t-il de dire pour justifier leur proximité qui ne pouvait que paraitre suspecte. Ça va beaucoup mieux.

    Derek la regarda d’un air surpris. Qu’est-ce qui vous prend ? demanda-t-il à mi-voix. Bien qu’elle soit consciente de ce que son attitude avait de puéril et même de ridicule, Meredith continua sur sa lancée, élevant légèrement le ton pour que les autres personnes l’entendent aussi. On peut retourner à notre table maintenant. Les autres doivent se demander où nous sommes passés. Derek comprit qu’elle essayait de légitimer leur présence et la regarda avec amusement. Pensait-elle vraiment tromper son monde ? Ne voyait-elle pas que l’autre couple était venu là exactement pour la même raison qu’eux ? Il voulut la ramener vers lui mais elle lui résista. Non, il y a du monde, chuchota-t-elle.

    C’est lui qui vint vers elle. Et alors ? grogna-t-il entre ses dents serrées. Ils sont bien trop occupés pour faire attention à nous. Et j’ai très envie de faire comme eux. Pas vous ?

    Du coin de l’œil, Meredith regarda le couple qui s’embrassait à pleine bouche. L’homme commençait à caresser le corps de sa compagne laquelle venait de relever une jambe pour la passer autour de la cuisse de son partenaire. Meredith devint rouge pivoine. Elle ne s’imaginait pas faire ce genre de choses, et certainement pas dans un lieu public. Mal à l’aise, elle se tourna vers Derek. Je voudrais rentrer… S’il vous plait, le supplia-t-elle.

    Meredith…

    Elle referma ses bras sur sa poitrine. J’ai froid, prétendit-elle. En soupirant, Derek lui fit un geste de la main pour l’inviter à rentrer dans la salle. Elle s’empressa de passer la porte-fenêtre.

    Elle l’avait à peine franchie que Mark fondait sur elle. Ah ! C’est là que vous vous cachiez, petits galopins !

    Meredith eut la nette impression qu’il savait exactement ce qui s’était passé sur la terrasse et cela rajouta à sa gêne. Je ne… me sentais pas… pas bien, bafouilla-t-elle. Pas bien du tout. Trop chaud… dans cette salle… Elle désigna son compagnon. Il a eu la gentillesse de m’accompagner… pour prendre l’air. Elle retira la veste de ses épaules et la lui rendit.

    Ça, ça ne m’étonne pas ! s’exclama Mark, avec un sourire ironique sur les lèvres. Derek est connu pour être un modèle d’amabilité et d’attention, surtout envers les jolis brins de filles comme vous. Il feignit de ne pas voir le regard noir que portait sur lui son ami. Vous êtes partante pour un autre tour de piste ?

    Dis-moi si je me trompe mais ta cavalière, c’est bien Callie, non ? lui fit remarquer Derek, que l’omniprésence et l’indélicatesse de Mark commençaient à horripiler sérieusement. Ce n’est pas plutôt avec elle que tu devrais danser ?

    Marc gonfla ses jours d’air en signe d’exaspération. Oh mais lâche-moi avec Callie ! s’écria-t-il. Elle se débrouille très bien sans moi. Alors, Meredith, ça vous dit ? dit-il en montrant à la jeune fille la piste où se pressaient maintenant d’autres danseurs.

    Meredith n’avait pas du tout envie de subir ce calvaire une fois encore mais elle n’osa pas refuser catégoriquement l’invitation. J’ai encore la tête qui tourne, prétexta-t-elle. Je voudrais m’asseoir. Elle chercha le regard de Derek pour implorer son aide.

    Derek comprit le message. Puisqu’elle te dit qu’elle ne va pas bien, lança-t-il à l’intention de son ami, trop heureux d’avoir une bonne raison de l’empêcher de tourner encore autour de sa cavalière. Il prit celle-ci par la main et l’emmena à leur table. 


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  • Ils sont fiancés ? demanda Meredith

    Derek fronça légèrement les sourcils. Qui ça ? Mark et Callie ? Meredith opina de la tête. L’idée que ses amis puissent être fiancés fit sourire Derek. Non, ce ne sont que collègues, des amis aussi, répondit-il. De très bons amis. Il tira la chaise pour que Meredith puisse s’asseoir.

    Mais alors pourquoi vous dites toujours à votre ami de rester avec elle ? s’étonna Meredith.

    Derek reprit sa place à côté d’elle, en plaçant sa chaise da façon à être totalement tourné vers elle. Parce qu’il est venu avec elle et que ce n’est pas correct de la lâcher. Il se pencha un peu vers elle pour prendre ses mains entre les siennes. Et surtout parce que je ne supporte pas qu’il vous drague, avoua-t-il. Meredith leva les yeux au ciel. Ne me dites pas que j’ai tort, bougonna-t-il. Il vous drague, c’est évident.

    Ah ça, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, commenta Meredith avec un petit sourire. Il me fait penser à un éléphant dans un magasin de porcelaine. Derek sourit aussi. Je sais que c’est votre ami, poursuivit Meredith que ce sourire mettait en confiance, mais je le trouve vraiment bizarre. J’aurais mis ma main à couper qu’il voulait sortir avec Izzie…

    Derek hocha la tête de bas en haut. C’était le cas…jusqu’à ce soir. Il l’a oubliée dès qu’il vous a vue. 

    Vous dites n’importe quoi, objecta Meredith. Izzie est magnifique et elle a toujours plu à tous les hommes, que ce soit à Crestwood ou ici. Moi, à côté d’elle…

    Derek posa un doigt sur les lèvres de la jeune fille. Là, c’est vous qui dites n’importe quoi, murmura-t-il. Vous devriez avoir plus confiance en vous. Son autre main atterrit délicatement sur le genou de Meredith. Une fois que vous êtes là, on ne voit plus les autres femmes. Vous les éclipsez toutes, votre amie y compris.

    Pour la toute première fois, elle crut vraiment ce qu’il lui disait et elle se prit à espérer que cette soirée serait le début d’une belle histoire. Et elle osa, enfin, faire un geste envers lui en posant timidement sa main sur la sienne. Il comprit qu’elle commençait à laisser tomber ses barrières et que le moment était opportun pour passer à la vitesse supérieure. Meredith… si on s’en allait ? lui proposa-t-il.

    Meredith le regarda avec un air surpris. S’en aller ? Mais où ?

    Ailleurs. N’importe où… n’importe où nous serions seuls, rien que nous deux, lui dit Derek sur un ton plein de fougue. Ici, il y a trop de monde, on ne peut pas se parler. Il prit une intonation plus câline. On pourrait aller boire un verre dans un endroit tranquille. Quelque part où il n’y aurait pas tous ces yeux braqués sur vous, où il n’y aurait pas Mark pour vous inviter à danser, où on pourrait apprendre à mieux se connaître. Bien qu’elle fût tentée, Meredith ne répondit pas. Il ne lui semblait pas convenable de quitter une soirée en plein milieu et elle ne voulait pas inciter le chirurgien à commettre un impair professionnel. Je vous en prie, la supplia-t-il. Elle ne put résister à ses yeux implorants et accepta l’invitation d’un timide signe de tête. Derek lui décocha un sourire qui la fit fondre. Elle n’aspira plus qu’à se retrouver seule avec lui. En cet instant, elle l’aurait suivi au bout du monde. Il se leva et lui tendit la main. Elle la prit sans l’ombre d’une hésitation. Sans un regard pour leurs voisins de table, ils se dirigèrent vers la porte de la salle. Au moment de sortir, Derek aperçut Mark qui mimait avec ses mains une caméra qui tourne. Discrètement, il lui répondit par un pouce levé en l’air.

    Dans le grand hall, Meredith manifesta son admiration à nouveau son admiration pour la beauté de l’établissement. J’adore cet endroit ! Elle leva le nez vers le plafond doré. C’est vraiment magnifique. Tout est tellement luxueux… J’adorerais visiter une de leurs chambres, lança-t-elle en toute candeur.

    Derek se demanda s’il avait bien entendu. Un coup d’œil vers la jeune fille l’assura qu’elle avait parlé en toute innocence. Ça ne l’empêcha pas d’essayer de tirer profit de la situation. Si ça peut vous faire plaisir, laissa-t-il tomber sur un ton neutre.

    Quoi ? Visiter une chambre ? demanda Meredith. Derek fit signe que oui. Je doute que ce soit possible.

    Avec de l’argent, tout est possible, lui fit remarquer Derek avec un petit sourire.

    Meredith haussa légèrement les épaules. C’est ridicule. Vous n’allez pas dépenser votre argent juste pour me permettre de visiter une chambre pendant quelques minutes.

    Qui a dit qu’on ne devait y rester que quelques minutes ? répliqua Derek. On pourrait très bien y rester toute la nuit. Il prit un air détaché. On serait tranquille pour discuter… et faire connaissance.

    Meredith comprit directement ce qu’il avait en tête et lâcha instantanément sa main. Quelle cruche ! s’invectiva-t-elle intérieurement. Il a dû penser que je voulais… Morte de honte, elle se mordilla les lèvres. Qu’est-ce qu’il doit penser de moi maintenant ? se dit-elle en n’osant plus regarder en direction de son compagnon.


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  • A la seconde même où Meredith lui avait retiré sa main, Derek avait réalisé son erreur. Mais quel abruti tu fais ! se fustigea-t-il. Bien sûr qu’elle t’a vu arriver avec tes gros sabots ! Il fit aussitôt marche arrière. Evidemment, on n’est pas obligé, poursuivit-il à voix haute. Si ça ne vous intéresse pas plus que ça… On pourrait aller boire un verre quelque part. Le silence de la jeune fille commença à l’inquiéter. Est-ce qu’il avait vraiment tout gâché avec sa proposition maladroite ? Il lui lança un regard attristé, à la limite du désespoir. Ou je peux vous ramener chez vous. Je pensais que le courant passait bien entre nous et qu’on pourrait apprendre à mieux se connaitre, mais si ça ne vous dit rien, je ne veux pas m’imposer.

    Plus stupide que toi, on meurt ! se morigéna Meredith. Avec tes grimaces, tu as réussi à lui faire croire qu’il ne t’intéressait pas. Elle reprit la main qu’elle avait délaissée quelques minutes plus tôt. Non, ce n’est pas ça, protesta-t-elle. Je n’ai pas du tout envie que vous me rameniez chez moi maintenant. Pas du tout, répéta-t-elle avec force. C’est juste que… L’embarras lui fit baisser un peu le regard. Je ne voudrais pas vous donner une mauvaise image de moi.

    Derek dût se retenir de pousser un soupir de soulagement. Ouf, rien n’était perdu. Il se promit de redoubler de prudence dorénavant, pour ne plus affoler la jeune fille. Quand je pense à vous, j’ai toutes sortes d’images en tête, mais aucune n’est mauvaise, je peux vous le jurer, la rassura-t-il. Il rit de voir son visage devenir pourpre. Ah petite fille, vous êtes adorable. Que faites-vous donc avec un type comme moi ? Il ne lui laissa pas le temps de répondre. Bon, puisque vous ne voulez pas visiter les chambres, que voulez-vous faire ? Demandez-moi ce que vous voulez sauf de vous raccompagner chez vous, ajouta-t-il sur un ton impétueux. Je refuserais. Je n’ai pas du tout envie de vous quitter maintenant.

    Meredith se sentit envahie par un sentiment de ravissement. Ce que Derek venait de lui dire, son empressement, son ton fougueux, tout cela lui semblait si romantique. C’était exactement comme dans les histoires qu’elle lisait quand elle était adolescente et qu’elle rêvait de vivre dans la réalité. Et voilà que maintenant, ça lui arrivait, à elle ! Il était hors de question qu’elle laisse passer sa chance. Je veux bien aller boire un verre, déclara-t-elle sur un ton guilleret. Même si j’ai sans doute déjà assez bu pour ce soir.

    Les lèvres de Derek s’étirèrent en un léger sourire. Na vous en faites pas, je suis là pour veiller sur vous. On y va ? Meredith opina de la tête et il se réjouit de sentir qu’elle nouait ses doigts aux siens. Quand ils sortirent de l’hôtel, le voiturier se précipita vers eux et Derek lui tendit son ticket. En attendant qu’on lui ramène sa voiture, il reprit Meredith contre lui et lui caressa la joue. Vous avez passé une bonne soirée ? Ce n’était pas trop barbant ?

    Oh non c’était super ! s’écria Meredith. Je n’ai jamais été à une soirée comme celle-ci… En fait, je n’ai jamais été à aucune soirée, ajouta-t-elle en faisant une petite grimace. Alors vous accompagner, dans un si bel endroit… c’était super, répéta-t-elle. D’ailleurs, je voudrais vous remercier de…

    Derek l’interrompit. S’il y a quelqu’un qui doit dire merci, c’est moi. En acceptant de m’accompagner, vous avez sauvé ma soirée. Alors… merci, Meredith, murmura-t-il en l’embrassant sur la joue.

    Elle rosit de plaisir, parce que ça voulait dire que non seulement elle ne lui avait pas fait honte, mais qu’en plus, il appréciait sa compagnie. Vos amis ne vont pas être contrariés que vous les ayez laissés tomber ? s’enquit-elle.

    Derek fit une petite moue. Mark, un petit peu sans doute, parce que je vous ai enlevée mais Callie va être ravie. Il va être aux petits soins pour elle, maintenant que vous avez disparu. Meredith lui jeta un regard faussement sévère avant de pouffer de rire.

    Le voiturier en livrée arrêta la Porsche devant eux. Il sortit du véhicule et apporta d’un pas pressé la clé à Derek. Celui-ci ouvrit la portière à Meredith. Au moment où celle-ci allait s’asseoir, il la retint pour l’embrasser. Elle le repoussa. On nous regarde, chuchota-t-elle.

    Contrarié, Derek alla s’installer au volant. La valse-hésitation, un pas en avant, deux en arrière, n’avait que trop duré. Il décida donc de réutiliser une arme qui avait déjà très bien fonctionné, la culpabilité. Après avoir mis le contact, il se tourna vers la jeune fille. Meredith, est-ce que je vous plais ?

    Pourquoi dites-vous ça ? demanda-t-elle, désarçonnée par le côté abrupt de la question.

    Derek démarra en trombe. Parce qu’à chaque fois que j’essaie de vous embrasser, vous vous défilez, répondit-il avec sècheresse. Si je ne vous plais pas, dites-le tout de suite.

    Ça n’a rien à voir avec ça ! s’écria Meredith. C’est juste que je n’aime pas me donner en spectacle.

    Bon, je lui plais, se dit Derek. Le contraire m’aurait étonné. Il redevint plus câlin. Alors, ça veut dire que je vous plais un peu ? demanda-t-il avec un air espiègle.

    Meredith rougit à nouveau. Comme si vous ne le saviez pas, bougonna-t-elle.

    Derek prit un air surpris. Eh bien non ! Comment je le saurais ? Vous ne dites jamais rien et quand je m’approche, vous fuyez ! Elle lui fit de gros yeux qu’il ignora. Alors, où voulez-vous aller ?

     

    Maintenant que Meredith et Derek ont quitté le gala, je vais prendre quelques vacances bien méritées. Je vous donne rendez-vous à la mi-août pour poursuivre cette belle histoire. J'en profite pour remercier les lectrices fidèles qui, soir après soir, me font part de leur ressenti. Cela signifie beaucoup pour moi. 

    Bonnes vacances à vous et à bientôt


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  • Oh là là, j’en sais rien, s’exclama Meredith. Je ne connais presque pas la ville, et certainement pas les endroits où l’on sort, alors je vous fais confiance.

    En une seconde, Derek fit mentalement le tour de tous les endroits public, sombres et discrets, qu’il connaissait en ville. Mais aussi discrets soient-ils, ils seraient toujours trop animés pour que Meredith accepte d’y faire quoi que ce soit d’intéressant pour lui. Il en arriva à la conclusion qu’il devait y aller doucement et la mettre suffisamment en confiance pour qu’à la fin de la soirée, elle accepte de le suivre à l’hôtel. Ça vous dirait un tour de la ville ? lui proposa-t-il.

    Intérieurement, Meredith se dit qu’une balade en voiture lui offrirait un sursis. Les deux mains sur le volant, Derek ne pourrait pas tenter grand-chose et elle aurait le temps de se préparer au moment où ils s’embrasseraient. Oui, bien sûr, ce serait super, répondit-elle.

    Moins de dix minutes plus tard, Derek stationnait sa voiture à Fisherman’s Wharf. 

     photo fisherman_zps944efcae.jpg

    Oh je suis déjà venue ici, s’exclama Meredith en reconnaissant le premier endroit qu’elle et ses amis avaient visité à San Francisco.

    Derek remit la clé dans le démarreur. On peut aller ailleurs si vous voulez.

    Non, non, j’aime beaucoup cet endroit. Meredith ouvrit sa portière sans attendre et sortit du véhicule. Derek la rejoignit et la prit par la main. Laissant derrière eux la folle agitation des badauds qui s’agglutinaient sur le Pier 39, ils se dirigèrent vers un endroit calme, à l’écart. De là où ils étaient, ils pouvaient apercevoir la jetée illuminée de mille feux et ils entendaient en fond la musique qui s’échappait des multiples bars. Le vent qui venait de la baie fit frissonner Meredith et elle enroula ses bras autour d’elle pour se protéger du froid. Comme il l’avait déjà fait plus tôt dans la soirée, Derek retira sa veste de smoking et la jeta délicatement sur les épaules de la jeune fille, avant de serrer cette dernière contre lui. Ils admirèrent la baie qui étincelait de mille lumières avec l’ile d’Alcatraz qui se profilait à l’arrière-plan. C’est la fameuse prison ? demanda Meredith en pointant son index en direction de l’ilot rocailleux. Derek opina de la tête. On peut la visiter ? se renseigna encore Meredith.

    Oui… je vous y emmènerai un jour, si ça vous intéresse, déclara Derek de sa voix suave. Je n’y suis jamais allé, ce serait l’occasion.

    Oui, pourquoi pas. Meredith se dégagea de l’étreinte du chirurgien pour faire quelques pas. Toutes ces lumières… c’est vraiment beau.

    Derek la regarda avancer, les yeux fixés sur sa jambe nue qui se dévoilait à chaque pas. Des images d’une précision extrême, d’eux faisant sauvagement l’amour, lui vinrent en tête. Il prit une profonde inspiration avant de la rejoindre et de se coller dans son dos, en l’enlaçant étroitement, une main sur son ventre. C’est plus que beau, chuchota-t-il d’une voix légèrement éraillée, sans que Meredith comprenne qu’il n’évoquait pas le paysage.

    La jeune fille était plus que troublée par la proximité physique avec le chirurgien. Elle savait ce que cela annonçait et elle en avait terriblement envie, sans qu’elle ose cependant faire le premier pas. Pour indiquer à Derek qu’elle était prête, sans pour autant paraitre trop provocante, elle se laissa aller contre lui. Il comprit le message et, un petit sourire suffisant sur les lèvres, il écarta les cheveux de Meredith pour accéder à sa nuque et y promener ses lèvres. Frissonnante, elle inclina légèrement la tête vers l’avant pour lui montrer qu’elle était consentante et qu’elle appréciait ses baisers. Se sentant autorisé à aller plus loin, il remonta lentement la main qui était sur le ventre de Meredith vers sa poitrine, qu’il effleura du plat de la paume. Meredith releva la tête. Derek, murmura-t-elle.

    C’est la première fois que tu m’appelles Derek, lui fit-il remarquer sur le même ton. Il la fit pivoter lentement pour qu’elle se retrouve face à lui et qu’il puisse prendre son visage entre les mains. Redis-le.

    Derek, répéta-t-elle en nouant ses mains autour du cou du médecin.

    Il se pencha lentement vers elle pour prendre sa bouche. Son désir était si fort qu’il gémit en touchant ses lèvres. Il entreprit de les pincer entre les siennes avant de les mordiller légèrement. Il s’apprêtait à y insinuer sa langue lorsque, impétueux, il posa sa main sur un sein qu’il tâta délicatement. Meredith le repoussa brusquement. Fieffé imbécile ! se fustigea-t-il. A vouloir aller trop vite, tu vas te retrouver le bec dans l’eau. Il prit un air penaud. Je suis désolé, lui dit-il. Je sais que je n’aurais pas dû mais… mais tu me fais vraiment perdre la tête.

    Meredith releva la tête vers lui avec un regard plein d’espoir. C’est vrai ? 


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