• Non, c'est vrai. Je l’ai achetée quand je suis arrivée à San Francisco mais je ne l’avais encore jamais mise. Meredith n’en revenait pas de la banalité affligeante de leur discussion. Depuis quand parlaient-ils chiffons tous les deux ? Elle aurait préféré qu’il lui adresse des reproches, qu’il l’insulte, qu’il hurle. Tout plutôt que cette indifférence polie. Elle sentit la colère monter en elle. Qu’avait-elle fait pour mériter qu’il la traite ainsi ? S’il en avait assez d’elle, qu’il ait le courage de le lui dire franchement !

    Il prit le verre qu’elle tenait à la main pour en humer le contenu. Tu bois du mojito, toi maintenant ? s’étonna-t-il avec un brin d’ironie avant de le lui rendre.

    Elle en but une gorgée. Je ne connaissais pas, c’est bon. C’est déjà mon deuxième, dit-elle d’un air bravache. Ma parole ! C’est qu’il se moquait ! Pensait-il qu’elle n’avait le droit de profiter de la vie qu’en sa présence ? Là, tu rêves, mon vieux ! pensa-t-elle en portant à nouveau le verre à ses lèvres.

    Cette fois, Derek ne parvint pas à cacher son agacement. Ouais. C’est l’avantage d’avoir de nouveaux amis, ils vous font découvrir de nouveaux plaisirs.

    De nouveaux amis ? Ce fut au tour de Meredith d’arborer un air railleur. Il ne voulait peut-être plus d’elle mais, en tout cas, il n’appréciait pas de la voir avec d’autres. Oui, ça pourrait le devenir effectivement. Ils sont vraiment très sympas.

    Derek eut une moue pleine de doute. Peut-être mais tu devrais te méfier. A ta place, je ne fréquenterais pas trop la bande de Karev. N’avait-il pas tort encore une fois de ne pas lui révéler les méfaits de l’ancien livreur de journaux ? Peut-être mais en même temps, un escroc de seconde zone n’était pas forcément un violeur en puissance, comme le lui avait fait remarquer judicieusement Mark.

    La bande ? Ils sont trois, se moqua Meredith. Et me méfier, pourquoi ? Ils sont charmants. Je passe une très bonne soirée avec eux.

    Derek fronça les sourcils. J’ai cru comprendre, oui. Il a l’air de te trouver à son goût, marmonna-t-il en lui désignant vaguement le garçon brun dont il voyait maintenant qu’il ne devait être guère plus âgé qu’elle. Bordel ! Comment pouvait-il rivaliser avec ça ?

    Meredith le scruta attentivement, cherchant la confirmation de sa jalousie dans son expression. ça te pose un problème ?

    La respiration de Derek s’accéléra. Bien sûr que ça lui posait un problème ! Un énorme problème même ! Tout à l’heure, la simple vue d’une main étrangère à sa taille l’avait profondément choqué. Alors, il était facile de comprendre dans quel état il était lorsqu’il l’imaginait dans les bras d’un autre. Mais une fois encore, son incapacité quasiment pathologique à communiquer l’empêcha de dire ce qu’il avait réellement sur le cœur. Tu fais ce que tu veux, Meredith. Je te l’ai déjà dit, tu n’as absolument aucun compte à me rendre.

    Oui, je sais, relation libre, persifla-t-elle. S’il voulait la jouer comme ça, tant pis pour lui ! Tu m’excuses mais…

    Mais c’est qu’elle était en train de le planter ! Blessé, Derek se raidit. Je t’en prie. Va… va retrouver tes nouveaux amis.

    Oui, c’est ce que je vais faire. Bonne fin de soirée. Déçue, fâchée autant contre elle que contre lui, parce qu’ils étaient incapables de se dire franchement les choses, les bonnes comme les mauvaises, Meredith lui tourna le dos et repartit retrouver ses camarades. Derek la suivit du regard quelques secondes avant de faire demi-tour pour retourner au comptoir. La bande ! Qu’est-ce qu’il peut être con quand il veut ! pesta la jeune fille en son for intérieur. Alors qu’il aurait suffi d’un mot, même pas, d’un geste pour que je le suive ! Mais si monsieur n’en a rien à foutre, je ne vais pas m’en faire non plus et je vais m’amuser. Elle sourit de toutes ses dents à ceux qui l’attendaient mais ne résista pas à l’envie de se retourner en direction de Derek afin de s'assurer qu'il la regardait toujours. Elle fut déçue de constater qu’il lui tournait déjà le dos. Très bien, si c’est ce que tu veux, mon ami ! Voilà, je suis de retour, clama-t-elle avec un entrain qu’elle était loin d’éprouver.

    C’est qui, ce type ? s’inquiéta Hugh, le jeune garçon brun qui ne l’avait pas lâchée depuis le début de la soirée.

    Oh, c’est personne, répondit-elle avec une sourde colère.

    Tu vois, je te l’avais dit, renchérit Cristina. C’est juste un client de la boutique. S’il y avait la moindre chance de tirer Meredith des griffes de ce Shepherd de malheur, elle ne la laisserait pas passer.

    Ah tant mieux ! s’écria Hugh. Cette petite blonde était tout à fait à son goût et il avait craint à un moment de la voir partir avec l’autre.

    Je prendrais bien encore un verre, moi ! déclara Meredith avec une voix criarde qui témoignait de son énervement, tout en se retournant vers le comptoir, plus pour surveiller Derek que pour repérer la serveuse qui parcourait la salle. Elle eut un sursaut quand elle vit qu'il n'était plus à la place qu’il occupait quelques minutes auparavant. Elle regarda à droite et à gauche et ne le trouva pas. Parti ! Il est parti ! Elle qui s’apprêtait à jouer la comédie de la femme libérée, en se laissant draguer par Hugh, voire en le draguant elle-même, dans l’espoir de susciter une réaction de la part de Derek ! Mais c’était vain, tout cela, maintenant. Il se moquait pas mal de ce qu’elle pouvait faire. Il ne voulait plus d’elle. C’était fini, irrémédiablement fini.


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  • La colère de la jeune fille retomba d’un coup pour laisser place à une tristesse infinie. La conversation avait repris dans le groupe mais elle ne la suivait absolument pas, tant elle était occupée à s’adresser des reproches. Pourquoi avait-elle réagi aussi sottement ? Qu’est-ce qui lui avait pris de faire croire que ces gens étaient ses amis ? Elle était venue dans ce bar presque contre son gré, alors pourquoi jouer les enthousiastes ? Elle connaissait Derek et ses réactions à l’emporte-pièce. Elle l’avait pris à rebrousse-poil, il était parti et maintenant, elle était là avec cette horrible sensation de vide qui la laissait sans air.

    Pardon, c’est bien vous, Meredith ? L’intéressée se tourna et découvrit une serveuse à l’air excédé, avec à bout de bras un plateau rempli de verres, et un papier plié qu’elle lui tendait de l’autre main. On m’a donné ça pour vous.

    Qui ? Qui vous a donné ça ? demanda fébrilement Meredith bien qu’elle connaisse déjà la réponse.

    Un mec qui était au bar, cria la serveuse qui s'était déjà éloignée pour servir d'autres clients.

    C’est quoi ? piailla Izzie que le suspense venait d’arracher aux bras d’Alex. C’est Derek ?

    Qui veux-tu que ce soit ? marmonna Cristina, exaspérée. Il va vraiment nous emmerder jusqu’au bout, celui-là.

    Les mains tremblantes, Meredith déplia la feuille pour découvrir le message de Derek. Si tu veux encore de moi, je t’attends dehors. Elle sourit. Laconique mais intense. Cela lui ressemblait tellement. Elle replia le papier et le garda précieusement au creux de son poing fermé. Elle ne réfléchit même pas à ce qu’elle allait faire. C’était on ne peut plus évident. Bien sûr qu’elle voulait encore de lui ! Je suis désolée mais je dois vous quitter, annonça-t-elle à l’intention de ses camarades. Elle capta le regard ahuri et choqué d’Izzie et celui, nettement plus vindicatif, de Cristina. Mais cela lui était égal. Jamais ces deux-là ne seraient en mesure de comprendre ce qui la liait à Derek.

    Meredith, qu’est-ce qui se passe ? demanda Hugh qui voyait ses projets d’une nuit torride s’évanouir.

    Rien, il faut seulement que j’y aille, répondit-elle, impatiente maintenant de retrouver son amant.

    Hugh la retint par le poignet. Il y avait quoi sur ce papier ? insista le jeune homme qui voulait au moins comprendre pour quelle raison elle allait le laisser, alors qu’il avait eu l’impression, tout au long de la soirée, d’avoir toutes ses chances. Ça vient du mec avec qui tu parlais tout de suite ?

    Meredith acquiesça d'un signe de tête. Oui, c’est mon petit ami et il m’attend. Bonne fin de soirée. Elle fila sans plus attendre, tandis que Cristina et Izzie commençaient à se plaindre de sa si grande ingratitude. Se faufilant entre les clients du pub, bousculant sans égards ceux qui étaient sur son chemin, elle arriva dans l’entrée et fut désappointée de ne pas y trouver Derek. Pourvu qu’il n’ait pas cru qu’elle ne viendrait pas et qu’il ne soit pas déjà parti ! Le souffle court de s’être dépêchée et aussi parce qu’elle avait peur de l’avoir manqué, elle allait pousser la porte du pub lorsqu’elle l’aperçut à travers les vitres fumées. Rassurée, elle s’offrit le luxe de l’observer quelques minutes. Il faisait les cent pas sur le trottoir en jetant des regards anxieux vers le bâtiment, en alternance avec de brefs coups d’œil à sa montre.

    Lorsqu’elle apparut, Derek se figea sur place quelques secondes avant qu’un sourire tendre, comme elle ne lui en avait jamais vu, ne naisse sur ses lèvres. Il avait su au premier regard qu’elle éprouvait le même sentiment que lui. Il vint à sa rencontre et la prit dans ses bras, en la serrant fort, en l’obligeant à nicher son visage au creux de son cou. J’avais tellement peur que tu ne viennes pas, murmura-t-il.

    Elle se dégagea doucement pour pouvoir se plonger dans ses yeux. Pourquoi tu ne me l’as pas demandé quand tu étais à l’intérieur ?

    Derek haussa légèrement les épaules. Parce que je suis con. Et trop orgueilleux. Si tu avais refusé… Ce fut à son tour de se cacher le visage dans les cheveux de son amie. Le petit mot, c’était plus facile.

    Elle sourit, amusée. Si je n’étais pas venue, tu aurais pu faire comme si rien ne s’était passé.

    Oui. Derek releva la tête pour voir son expression lorsqu’elle répondrait à la question qui le torturait depuis qu’il l’avait vue dans le bar. Le garçon avec qui tu étais… il t’intéresse ?  

    Les lèvres de Meredith s’étirèrent en un sourire triomphant. T’es jaloux, hein ?

    Tu ne réponds pas, bougonna Derek.

    Si tu savais à quel point je m’en fous ! dit Meredith avec douceur, attendrie malgré tout par son attitude puérile lorsqu’il s’agissait d’aborder tout ce qui concernait les sentiments.

    J’avoue, je suis jaloux. Derek sourit à son tour. Un peu, un tout petit peu seulement. Il la prit par la main et ils se mirent à courir vers la voiture en riant aux éclats.


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  • La voiture roulait vers Pacific Heights. Derek était heureux, il se sentait léger. Cela faisait des jours qu’il avait un poids sur le cœur et ce poids s’était évanoui dès que Meredith était apparue à la porte du Gravity. Il n'était pas fier de ce qu'il avait fait durant les derniers jours mais au moins, ses errements avaient servi à lui ouvrir les yeux. A quoi bon lutter contre les sentiments lorsqu’ils étaient aussi forts ? Une main sur le volant, l’autre dans celle de son amie, il se partageait entre la route et la jeune fille, admirant son profil qu’il trouvait parfait, comme toute sa personne d’ailleurs. Elle avait posé ses pieds sur le panneau, juste au-dessus de la boite à gants, ce qui avait eu pour effet de dénuder totalement ses jambes. Il lui passa doucement la main sur sa cuisse. Tu t’étais installée comme ça aussi, quand on est parti chercher les graines de je ne sais plus quoi pour Izzie. Tu te souviens ?

    Oui. Meredith sourit à l’évocation de ce moment. A l’époque, elle était déjà follement amoureuse de lui et elle désespérait d’arriver à éveiller son intérêt. Elle était prête à tout pour ça et d’y être parvenue l’étonnait encore.

    Ça me rendait fou, se remémora Derek. Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder tes jambes, je crevais d’envie de les caresser, comme maintenant, et je ne pouvais pas. Il insinua ses doigts entre les cuisses de la jeune fille pour en apprécier la douceur.

    Elle afficha un air faussement scandalisé. Oh si, tu pouvais ! Mais tu ne voulais pas. Son ton se fit plus câlin. Moi, je n’attendais que ça. Je me demandais même quand tu allais te décider. Pourquoi crois-tu que je m’étais assise comme ça ?

    Petite allumeuse ! Derek la regarda tendrement, s’étonnant encore une fois d’avoir réussi à susciter l’amour chez cette femme qu’il trouvait exceptionnelle en tous points. Comme ce soir… cette robe. Un véritable pousse-au-crime !

    Elle feignit de ne pas comprendre. Pourquoi tu dis ça ? Tu ne l’aimes pas ?

    Oh si, je l’aime beaucoup. Tellement que je préférerais nettement que tu ne la mettes que pour moi - il lui jeta un regard en coin et aperçut un sein par l’échancrure de son décolleté - et quand on ne doit pas sortir de chez nous.

    Moqueuse, Meredith fit une moue exprimant son désaccord. Oh ce serait du gâchis ! Parce que j’ai l’impression que je ne la garderais pas longtemps.

    Derek rit. Oui, tu n’as pas tort… Il lui effleura la gorge du bout des doigts, jusqu’à la naissance des seins. D’ailleurs, tu vas voir quand on sera arrivé à la maison.

    Meredith ne put cacher qu'elle était ravie. La petite robe rose achetée chez American Eagle Outfitters pour une trentaine de dollars avait bien rempli son office. Meredith l'avait choisie dans l'espoir qu'une bonne âme quelconque irait dire à Derek qu'on avait vu sa petite amie en galante compagnie dans un endroit branché et qu'elle était sur son trente-et-un. Par chance, il avait pu le constater par lui-même. Grâce à sa tenue, Meredith avait suscité l'intérêt d'Hugh aux mains baladeuses, ce qui avait rendu Derek fou de jalousie et l'avait probablement incité à agir. Et maintenant, ils étaient ensemble, avec la perspective d'une folle nuit d'amour. Je garderai cette robe toute ma vie, se promit-elle.

    Tout à coup, Derek se pencha pour pousser le son de la radio au maximum. Il venait de reconnaitre les notes d'une chanson de U2 qu'il adorait, et encore plus maintenant que les paroles collaient parfaitement à ce qu’il ressentait. Emporté par le rythme, il appuya sur l’accélérateur et, avec un regard caressant à l'intention de sa petite amie, se mit à chanter en même temps que Bono. Magnificent… Oh oh… Magnificent… D’abord étonnée, Meredith le regarda avec un sourire amusé sur les lèvres. I was born, I was born to be with you (1). Oui, il en avait la certitude maintenant, Meredith était vraiment la femme de sa vie. Il ne cherchait même plus à nier cette évidence. Au contraire, d’être capable d’enfin l’admettre le soulageait. Il avait l’impression qu’avec elle, il allait finalement réussir à chasser ses démons et guérir toutes les blessures de son passé. Tout en gardant les yeux fixés sur elle, il se renversa en arrière et chanta à tue-tête. Oh oh oh oh… Only love, only love can leave such a mark, but only love, only love can heal such a scar. (2)

    Meredith éclata d’un rire frais et enfantin. Elle savait que cette chanson était une louange à Dieu mais lorsque Derek la chantait, elle prenait une tout autre signification. Il était clair qu’il n’y avait rien de religieux dans son intention. A la façon dont il la regardait, à son sourire, à la force qu’il mettait dans ses doigts pour les nouer aux siens, à cet air détendu qu’elle lui avait rarement vu, elle comprenait ce qu’il essayait de lui dire. Cette chanson, c’était la façon qu’il avait trouvée pour lui avouer son amour, elle en était convaincue. Cela lui ressemblait tellement, prendre des chemins détournés pour dire les choses. Elle se sentait heureuse comme elle ne l’avait encore jamais été. Son cœur battait tellement fort qu’elle pensa qu’il allait exploser. Ce qu’elle avait espéré si fort arrivait enfin. Derek l’aimait et cette chanson était la plus belle des déclarations qu’il aurait pu lui faire. Elle se rassit normalement pour se rapprocher de lui et lui passa une main dans les cheveux. Sans se soucier des risques d’accident, ils s’embrassèrent langoureusement, chacun ayant la certitude que l’autre le comprenait, sans qu’il y ait besoin d’échanger des mots. Un œil sur la route, Derek redressa la voiture juste avant qu’elle ne fasse une embardée. Insouciants, ils éclatèrent à nouveau de rire avant d’entonner en chœur Oh oh Magnificent… Magnificent oh houuuuuuuuuu. Oui, vraiment, comment leur vie aurait-elle pu être plus belle qu’elle ne l’était maintenant ? Que pouvait-il leur arriver puisqu'ils étaient ensemble et qu'ils s'aimaient à la folie ? Ils se sentaient invulnérables. Rien ni personne ne pouvait plus les atteindre. Après s’être embrassés encore une fois, ils se sourirent avant de reprendre Only love, only love can leave such a mark. But only love, only love unites our hearts… (3)

    (1) Je suis né, je suis né pour être avec toi
    (2) Seul l'amour, seul l'amour peut laisser une telle marque. Mais seul l'amour, seul l'amour peut guérir une telle cicatrice
    (3) Seul l'amour, seul l'amour peut laisser une telle marque. Mais seul l'amour, seul l'amour peut unir nos cœurs


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  • A peine dans la maison, Derek poussa Meredith contre la porte et se serra contre elle, le bassin en avant pour coller au sien. Only love, only love, fredonna-t-il avant de s’emparer voluptueusement de sa bouche. Il lui semblait que cela faisait des siècles qu’il ne l’avait plus embrassée et il se rendit compte à quel point cela lui avait manqué. Ce fut avec délice qu’il lui bécota les lèvres, avant de les lécher à petits coups de langue pour finalement l’insinuer dans la bouche de la jeune fille.

    Ardente, comme libérée par cet aveu qu’il lui avait fait d’une façon qu’elle trouvait tellement romantique, et qu’il ne craignait manifestement plus de répéter, Meredith souleva la chemise de son amant pour passer la main en-dessous et toucher sa peau. Elle avait tellement envie de lui. Elle était un peu étonnée par la force de son désir et son impatience mais ne chercha plus à s’en cacher. Maintenant qu’elle était sûre de Derek et de ses sentiments, elle n’avait plus à avoir ce genre de pudeur. Lorsqu’elle voulut lui ouvrir sa braguette, il la repoussa délicatement. Il faut que je prenne une douche d'abord. J’ai passé plus de cinq heures dans un avion et je n’ai pas pris le temps de passer chez moi.

    Dépêche-toi alors, murmura Meredith d’une voix rauque. Ravi par son ardeur, Derek la prit par la main et ils montèrent l’escalier en courant.

    Il fut déshabillé en un tour de main et passa directement sous la douche, se savonnant à mains nues. Adossée à la porte de la salle de bains, Meredith le regarda faire, s’émerveillant de ce désir brûlant qu’elle ressentait à la vue de son corps. Mais au-delà de ça, il y avait ce qu’elle éprouvait pour lui, cette passion exigeante, folle, impétueuse, qui faisait que tout ce qui n’était pas lui passait au second plan. Jamais elle n’aurait cru qu’en venant à San Francisco, elle rencontrerait quelqu’un qui lui inspirerait de tels sentiments. Il était l’homme de sa vie, elle n’en doutait pas. Oh bien sûr, il n’était pas parfait. Elle se sentait parfois des envies de meurtre tant il pouvait se montrer arrogant, insupportable, égoïste, mais cela ne durait jamais longtemps. Il la blessait souvent, il se comportait parfois de façon injuste mais, lorsqu’il revenait vers elle, avec son sourire et son regard charmeur, elle était incapable de lui en vouloir plus longtemps. Elle l’avait dans la peau, tout simplement.

    Il sortit de la douche, tout dégoulinant, prenant tout de suite la jeune fille par la main pour l’attirer contre lui. Avant de partir à Miami… je n’ai pas été très… Il plongea son regard dans le sien en prenant une grande inspiration. J’ai été infect avec toi.

    Oui. Tu m’as blessée, reconnut Meredith. Je n’ai pas compris.

    Je sais. C’était injuste. Tu n’avais pas mérité ça. Derek eut un sourire penaud. Je te demande pardon.

    Mais pourquoi ? se renseigna Meredith. Parce que je n’avais pas voulu te voir la veille ?

    Un peu, oui, admit Derek avant de soupirer. Mais il n’y a pas que ça. Il s’interrompit, ne sachant comment continuer sans se compromettre. Parce qu’évidemment il était hors de question de tout dévoiler, et certainement pas ses quelques écarts de conduite. Il connaissait désormais assez la jeune fille pour savoir que sa tolérance et sa compréhension avaient leurs limites. Et puis, de toute façon, ces histoires, pour peu qu’on puisse leur donner ce nom, n’avaient pas compté, d’aucune manière. Ce n’était que des parenthèses insignifiantes qui ne valaient pas la peine qu’il coure le risque de compromettre son avenir avec Meredith. Il soupira encore. Je sais que ce n’est pas toujours facile pour toi. J’ai un caractère épouvantable.

    Oh pas tant que ça ! dit Meredith en se pelotonnant contre lui.

    Si, si, je le sais bien. Les mains du chirurgien s’enfouirent dans la longue chevelure blonde avant de s’égarer sur le dos de la jeune fille. Et puis, j’exige de toi beaucoup plus que ce que je te donne. Tu dois toujours être disponible pour moi, toujours faire ce que je veux, alors que moi… Mais ça va changer, mon amour, je te le promets, s’enflamma-t-il soudain, pensant autant à ses sautes d’humeur qu’aux aventures d’un soir. Et il était sincère, comprenant que la vie était en train de lui donner une seconde chance qu’il n’avait plus le droit de gâcher. Il aimait une femme merveilleuse et en était aimé. Plus jamais, il ne compromettrait leur bonheur pour des rencontres qui, de toute façon, ne lui apportaient rien d'autre que le dégoût de lui-même. Meredith lui sourit et il fut atteint en plein cœur. Il n’avait pas toujours été tendre avec elle et, pourtant, jamais elle ne l’avait repoussé, semblant même l’aimer un peu plus à chaque fois. Il la caressa par-dessus le tissu avant de lui enlever fébrilement sa robe. Lorsqu’il sentit ses seins nus se presser contre son torse, il baissa le regard et vit les deux mamelons épanouis, écrasés contre sa poitrine. Son cœur se mit à battre plus vite et il eut l’impression d’être une coulée de lave en fusion. Il connaissait le corps de Meredith par cœur maintenant et, pourtant, à chaque fois, il avait l’impression de le découvrir. Tout en lui embrassant les cheveux, il promena le bout de ses doigts sur sa poitrine, s’aventurant jusqu’à ses flancs, sentant sa peau se grainer peu à peu sur son passage. Une de ses mains abandonna le ventre de son amie et courut le long de son bras pour venir lui faire pencher la tête afin qu’il puisse enfouir son visage dans son cou et y déposer de tout petits baisers. L’autre main continua à lui cajoler le ventre, remontant doucement jusque sur la poitrine. Transporté, il lui mordilla légèrement la peau, à la jointure du cou et de l’épaule.

    Meredith ne put retenir le gémissement qui lui monta aux lèvres et c’est tout naturellement que ses mains se posèrent sur les fesses de Derek et s’y accrochèrent. Elle se sentait bouillir. Quand le chirurgien voulut s’écarter, elle lui passa une main derrière la nuque pour le ramener vers elle et arrondit ses lèvres sous les siennes. Leurs bouches se caressèrent du bout des lèvres, celles-ci se pinçant mutuellement, heureuses de retrouver les sensations qu’elles avaient déjà connues des centaines de fois.


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  • Derek prit le visage de Meredith entre ses mains et abandonna quelques secondes ses lèvres, pour parsemer de baisers ses paupières et ses joues, avant de lui mordiller tendrement le menton, puis à nouveau ses lèvres qu’il sentait gonfler sous ses assauts. Dans un grognement d’excitation, il se mit à les lécher et sentit son cœur se gonfler d’allégresse lorsque leurs langues se rencontrèrent. Il l’aimait, il la voulait, plus rien d’autre ne comptait. C’était un sentiment fou et fort, jamais encore éprouvé à ce point, qui l’envahissait et l’empêchait de penser à autre chose. Il eut envie de lui dire ce qu’il ressentait mais il n’osa pas, de peur de briser le charme. Il n’était pas doué pour mettre des mots sur les sentiments. Ils auraient tout le temps de parler après, de se dire les choses, toutes ces choses qui devaient se bousculer dans son esprit comme elles le faisaient actuellement dans le sien.

    Sans cesser ses caresses, il fit sortir sa petite amie à reculons de la salle de bains vers la chambre qui avait été la leur quelques semaines plus tôt. Il se laissa tomber sur le lit et saisit Meredith à la taille, l’installant sur ses genoux, sa langue jouant avec la sienne, tandis que ses mains s’enhardissaient à faire ce dont elles rêvaient. Elles tremblèrent au contact des fesses que le tanga ne couvrait pas tout à fait. Derek les caressa tendrement, se délectant de leur douceur. Lentement, il insinua ses doigts entre les deux rondeurs, les retirant aussitôt de peur de se montrer trop impatient. La jeune fille se souleva légèrement pour lui faire comprendre qu’il n’en était rien. Il ne se fit pas prier et passa la main devant, écartant le tanga pour atteindre le délice des délices dont la seule idée suffisait à le rendre fou. Il se laissa aller en arrière en l’entraînant avec lui et ils roulèrent sur le lit en s’embrassant. Lorsqu’ils arrêtèrent de tourner, Meredith était sur lui. Elle se redressa un peu, s’appuyant sur ses bras pour le regarder. Mon Dieu qu’il était beau ! Et avec quelle force elle l’aimait ! Depuis qu’ils avaient quitté le pub, et surtout depuis qu’il s’était un peu dévoilé, elle n’était plus capable de penser à autre chose qu’à cet amour qu’elle ressentait pour lui et dont elle savait désormais qu’il était réciproque. Tout lui paraissait plus facile maintenant, elle n’avait plus peur de rien. Fini les doutes et les incompréhensions. Derrière elle, le drame qui l’avait meurtrie au plus profond d’elle-même. Elle ne voulait plus laisser ce genre de problèmes se mettre au travers de sa route vers le bonheur.

    Elle promena ses doigts dans les cheveux de Derek et sur son visage, soulignant du bout de l’index l’arête de son nez, le creux de sa joue, l’ourlet de ses lèvres. Elle effleura celles-ci avant de se laisser un peu glisser pour pouvoir atteindre le torse qu’elle parsema de baisers, avant de lécher les tétons du bout de la langue. Jamais elle ne s’était sentie aussi détendue en faisant l’amour qu’en ce moment. Elle poursuivit sa route jusqu’à arriver au ventre. Pendant qu’elle l’embrassait et le léchait, enfonçant parfois le bout de sa langue dans le nombril, elle sentit le sexe en érection qui venait se glisser entre ses seins. Tout en continuant ses baisers, elle s’amusa à faire de petits mouvements d’avant en arrière, pour le faire coulisser entre ses mamelons. Le gémissement que Derek laissa échapper lui apprit que son initiative était bonne. Elle se sentit pousser des ailes. Elle s’installa à genoux entre les jambes écartées de son amant et admira son phallus fièrement dressé, le cajolant du bout de ses doigts, avant de le prendre au creux de sa paume et de le masturber avec douceur. Elle le regarda prendre plus d’ampleur sous ses caresses et, à nouveau, fut envahie par cette folle envie de vivre avec lui une autre forme de plaisir. Etrangement, elle n’éprouvait plus aucune réserve, plus aucune peur. Elle était capable de faire la part des choses. Ce pénis n’était pas son ennemi. Il n’avait rien à voir avec celui, violent et haineux, de George. Il n’était qu’amour et volupté. Elle voulait lui rendre tout le plaisir qu’il lui avait donné. La seule retenue qu’elle avait encore était la crainte de ne pas savoir s’y prendre, d’être maladroite, de décevoir son amant par son inexpérience. Elle se rassura cependant en se remémorant ce qu’il lui avait dit lors de sa première tentative, lorsqu’il lui avait conseillé de suivre son instinct. Jusqu’à présent, celui-ci ne l’avait jamais trahi. Et au pire, si elle s’y prenait vraiment trop mal, Derek serait le meilleur des professeurs, elle n’en doutait pas.

    Il crut qu’il allait défaillir lorsqu’il la vit se pencher vers son membre, les lèvres en avant. En lui prenant le menton, il lui fit relever le visage et plongea son regard dans le sien, cherchant à y lire le message qu’il espérait depuis si longtemps. Et ce qu’il y vit le combla. Parce que, oui, c’était bien du désir qu’il y avait dans ces yeux-là. Comme à Aspen, au bord de la piscine, peut-être plus encore. Il eut l’impression que le feu se répandait dans tout son corps et il sentait bien qu’il en était de même pour elle. Elle ne baissait pas le regard, au contraire, elle le fixait avec ardeur et tout son corps se tendait vers lui. Il se pencha vers elle et effleura ses lèvres, avant de se reculer. Bébé, tu n’es pas obligée, dit-il pourtant pour être tout à fait certain. Si tu n’en as pas envie… Ce n’est pas important.

    Oh mais j’en ai envie, tellement envie, le rassura-t-elle d’une voix étranglée par l’émotion. Je veux… je veux le faire. Je suis prête. Elle le lui prouva aussitôt en posant les lèvres sur sa hampe qu'elle couvrit de petits baisers.

    Pour ne pas la gêner par ses regards, Derek se laissa aller en arrière et ferma les yeux, à l’affût des sensations nouvelles que la jeune fille allait lui faire connaître. Il frémit en sentant sa bouche courir le long de son sexe, puis refaire le chemin inverse pour arriver sur son gland qu’elle embrassa également, du bout des lèvres d’abord, avec un peu plus d’insistance ensuite, et finalement sortir le bout de sa langue et le lécher délicatement, par petits à-coups, pour finalement s’enrouler autour de lui. Il se redressa en s’appuyant sur ses avant-bras, ne résistant plus à la tentation de regarder Meredith, comme s’il n’arrivait pas à croire ce qui était en train de se passer et qu’il voulait s’en assurer de visu. Les petites hésitations de la jeune fille, ses maladresses parfois, lui prouvaient, quoiqu’il n’en ait jamais douté, qu’il était bien le premier à qui elle accordait ce privilège. Qu’avait-il fait pour mériter cela ? Evidemment rien, que du contraire, mais il se refusa à faire son introspection pour le moment. Le principal était de sentir la fraîcheur de cette petite langue sur son gland brûlant de passion, de la regarder courir le long de son membre, d’entendre les soupirs de contentement que Meredith laissait échapper. Plus de doute à avoir ! Elle aimait ce qu’elle était en train de faire. Il tressaillit lorsqu’elle fit passer son gland entre ses lèvres, pour sucer délicatement sa verge avant de l’avaler peu à peu jusqu’à ce qu’elle atteigne le fond de sa gorge. Il se délecta de la vision : Meredith, les joues rouges, les yeux fermés, un air ravi sur le visage et son membre enfoui dans sa bouche. Elle le fit ressortir avant de le reprendre lentement, en serrant bien les lèvres autour de lui. Derek ne put retenir un cri de plaisir.


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