• Tu es une incorrigible romantique, susurra Derek à l’oreille de Meredith quand elle se colla à lui.  

    Elle haussa légèrement les épaules. Et pourquoi je ne le serais pas ? Ça fait vingt-et-un ans que je vis un rêve éveillé avec l’amour de ma vie. Je sais que ces choses-là existent.

    Derek sourit. Oui, mais nous, c’est exceptionnel.

    Meredith lui tendit le collier avant de se tourner pour qu’il puisse le lui passer autour du cou. Ce sont nos enfants. Ils ont sûrement hérité d’une partie de notre exceptionnalité.  

    Je l’espère. Quand le bijou fut fermé, Derek glissa la main sous le peignoir de sa femme pour lui caresser un sein.

    Je te parle de nos enfants et voilà ce que ça t’inspire, plaisanta-t-elle.

    Derek pinça délicatement un téton entre deux doigts. Hé ! C’est comme ça qu’on les a conçus.

    Meredith repoussa sa main. Oh non, tu ferais mieux d’oublier ça tout de suite. Il n’est pas question de mettre un autre Shepherd sur cette terre ! Je suis trop vieille pour ça.

    Et moi donc ! Derek la fit se retourner vers lui. Mais on pourrait faire semblant.

    Il la regardait avec tellement de désir qu’elle dut faire un effort pour refuser sa proposition. En dépit du temps qui s’était écoulé, des rides qui s’étaient faites plus nombreuses et des cheveux grisonnants, il avait toujours le même effet sur elle, ce qui ne manquait jamais de l’émerveiller. Il y avait bien longtemps qu’il ne sautait plus au-dessus de la portière de sa décapotable mais à ses yeux, il restait le fringant chirurgien d’une trentaine d’années qui avait bouleversé sa vie. Mon chéri, si tu crois que je vais faire l’amour dans une maison pleine d’adolescents qui courent partout, tu te fais de douces illusions. Elle lui caressa tendrement la joue. Et de toute façon, je te rappelle qu’on va avoir toute la nuit pour ça.  

    Je sais mais on pourrait prendre un petit acompte. Il lui défit la ceinture du peignoir et passa délicatement la main sur sa vulve. Mmm ! D’après ce que je vois, ton minou est tout à fait partant. Il introduisit délicatement un doigt entre ses lèvres et se pencha vers elle pour l’embrasser, ébloui par le désir toujours aussi vivace entre eux. Malgré la routine qui s’installe inévitablement après tant d’années de vie commune, ils aimaient toujours autant faire l’amour ensemble. Oh bien sûr, ils ne le faisaient plus aussi souvent qu’au début de leur relation, plus aussi fougueusement non plus. Il n’était plus capable de faire l’amour trois fois de suite sans débander mais il connaissait tellement bien sa femme qu’il savait exactement ce qu’il devait faire pour lui donner du plaisir et quand elle jouissait, il avait l’impression d’être le maitre de l’univers.

    Mon minou te demande simplement d’être patient. Quand on sera à la péniche, tu pourras lui faire tout ce que tu veux. Quand ils avaient emménagé dans la maison, quelques mois après la naissance de Nathan, elle avait eu l’idée de conserver la péniche comme refuge pour leurs moments intimes. Elle avait adoré devenir mère mais il n’était pas question pour elle que ce nouveau rôle lui fasse oublier la femme qu’elle était devenue. Elle aimait la vie sexuelle qu’elle avait avec Derek et elle ne voulait y renoncer pour rien au monde. Elle voulait pouvoir encore émoustiller son mari en se baladant nue dans le salon, l’entendre gémir bruyamment quand elle le sucerait sous la douche, se faire prendre en levrette dans la cuisine en criant de plaisir. Bien sûr, elle savait que ce ne serait plus possible de le faire à chaque fois qu’ils en auraient envie, à cause des enfants qu’ils projetaient d’avoir, mais elle voulait qu’ils aient encore, de temps en temps, la possibilité de réaliser tous leurs fantasmes en toute liberté. La péniche lui avait semblé le lieu idéal pour cela. Le couple avait donc pris l’habitude de s’y retrouver au moins une fois par semaine, parfois même tout un week-end, ce qui avait été possible, il faut le reconnaitre, parce que la mère de Meredith s’était installée à San Francisco pour être plus proche de ses petits-enfants.

    Derek allait insister quand des rires éclatèrent dans le couloir. Rappelle-moi pourquoi on a autorisé les amis de nos enfants à envahir cette maison aussi souvent ? soupira-t-il en se passant la main dans les cheveux.

    Parce qu’on est des parents cool, je crois, répondit Meredith avec un air espiègle. Laisse-moi un quart d’heure et on pourra partir.

    Enfile le premier truc qui te tombe sous la main. Je me fous de ce que tu vas porter, je vais te l’enlever très vite de toute façon.

    Elle éclata de rire. Tu me facilites les choses, merci. Elle retira sa serviette pour libérer ses cheveux avant de diriger vers la salle de bains.

    Derek la regarda s’éloigner, avec ses fesses qui se dandinaient avec grâce. Elle était tellement belle que l’émotion le saisit et qu’il ressentit le besoin de lui confier ses sentiments. Bébé… Elle se retourna vers lui. Je t’aime. J’aime notre vie, notre famille. Sans toi, je n’aurais jamais connu tout ça.

    Meredith parut surprise. Pourquoi tu me dis ça ?

    Comme ça. Je veux aussi te dire que si je pouvais revenir en arrière, je ne changerais rien. A l’exception de toutes les conneries que j’ai faites avec toi, au début. 

    Elle afficha un sourire attendri. Moi aussi, je referais tout pareil. J’ai su au premier regard que tu serais l’homme de ma vie et je ne me suis pas trompée. Tu m’as rendue plus heureuse que je n’aurais osé l’imaginer. Je n’ai jamais rien regretté en ce qui te concerne.

    Derek la rejoignit en quelques enjambés. Rien ?

    Rien de rien !

    Il la reprit dans ses bras. Je t’aime, Meredith. Plus que les mots ne pourront jamais le dire.

    L’émotion envahit Meredith en entendant son mari répéter les mots qu’il avait prononcés lors de ses vœux de mariage. Moi aussi. Bien plus que les mots, murmura-t-elle.

    Va vite t’habiller, ordonna Derek d’une voix rauque. Sinon, je ne réponds plus de rien. Et tant pis pour les mômes. Meredith éclata de rire. Arrivée sur le seuil de la salle de bains, elle laissa tomber son peignoir sur le sol avant de disparaitre. Retenant un juron, Derek se précipita pour la rejoindre. Sûre du pouvoir qu’elle avait sur lui, elle l’attendait devant la douche. Plus que les mots ? lui demanda-t-elle dans un souffle, les yeux brillants d’un désir impatient.

    Il n’y a même pas de mots, répondit-il d’une voix fiévreuse. Il l’embrassa fougueusement avec le sentiment enivrant que le plus beau restait encore à venir.

     

     

     FIN


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  • Voilà comment s’achève cette aventure qui a commencé en 2008, sous d’autres cieux.

    Douze ans de passion et d’engagement, avec des doutes, des remises en question qui m’ont amenée à réécrire des pans entiers de l’histoire, et bien sûr des moments de découragement pendant lesquels j’ai fait des pauses plus ou moins longues et aussi, parfois, où j’ai eu envie de tout arrêter. Si je ne l’ai pas fait, c’est grâce à vous, chers lectrices et lecteurs (s’il y en a). Même dans les moments les plus sombres, et il y en a eu, je me suis toujours raccrochée à mon envie de ne pas vous laisser tomber. Mais ces derniers temps, j'ai eu de plus en plus le sentiment d'avoir raconté tout ce que je voulais raconter et que si je continuais, je ne ferais que me répéter à l'infini. Voilà pourquoi je préfère arrêter ici, avec mes personnages au comble du bonheur. 

    J’espère avoir réussi à vous faire vibrer et rêver avec mon histoire. Si vous avez passé de bons moments avec mes Meredith et Derek, j’ai rempli ma mission.

    Merci pour votre fidélité et votre soutien.


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