• Linda ne saisit pas la dérision dans les propos du chirurgien. Oui, je trouve aussi. En tout cas, si je fais ce film, je vous offrirai le DVD, promit-elle.

    Derek fit semblant d’être touché par l’intention. Oh c’est trop, il ne faut pas, dit-il sur un ton doucereux.

    Oh j’ai hâte, prétendit Meredith. Dans le feu de l’action, Derek n’avait pas fait attention au nombre de verres qu’elle avait bus. Par manque d’habitude, elle ne tenait pas bien l’alcool et là, elle commençait à être carrément pompette, ce qui explique la suite de la conversation. Tu ne le sais pas – elle posa sa main sur celle de Linda – mais Derek et Mark adorent les films pour adultes. Et on peut dire que d’une certaine façon, ils sont de la partie aussi même si pour le moment, ils se limitent à filmer leurs ébats sur des cassettes.

    Linda regarda Mark avec un air ébahi. Ah bon ! Mais tu m’avais pas dit ça !  

    Mark souffla. Mais l’écoute pas ! Elle raconte des conneries.  

    Dans le même temps, Derek grondait sa compagne. Ça ne va pas de raconter des trucs pareils ? Et puis, faut que tu arrêtes avec cette histoire ! Faut passer à autre chose maintenant.

    Tiens, c’est moins marrant quand on est concerné, hein ! s’écria Mark, en pensant que Meredith allait enfin changer de victime.

    Elle feignit d’être surprise par leur réaction. Faut pas être gêné, les garçons ! S’il y a bien quelqu’un qui peut vous comprendre, c’est Linda ! Elle peut même peut-être vous donner des conseils.

    Mais oui, confirma celle-ci. Le porno amateur, ça peut rapporter gros si on est bien organisé. Vous avez un site où on peut voir vos vidéos ?

    Non, aboyèrent en chœur Derek et Mark. Et on n’en a pas besoin, parce qu’on n’a pas de vidéos à montrer, insista ce dernier. Elle déconne, c’est tout.

    Meredith voulut porter sa coupe de champagne à ses lèvres mais Derek la lui retira des mains en faisant claquer sa langue contre son palais. Je crois que tu as assez bu comme ça, bébé.

    Pfft t’es pas marrant ! lui reprocha-t-elle, la lippe boudeuse. Mais la seconde d’après, elle recommençait à s’intéresser à Mark et à sa compagne. Donc si j’ai bien compris, vous vous êtes rencontrés dans un peep show ?

    Linda secoua la tête de gauche à droite. Je n’ai jamais foutu un pied dans ces machins-là, s’insurgea Mark, déçu de constater que Meredith n’avait pas renoncé à le harceler.

    Oh mais fais pas ton timide, dit-elle, faussement compatissante. On est tes amis, tu peux tout nous dire.

    Mais oui, y a pas de gêne entre nous quand même, renchérit Derek.

    Linda s’apprêtait à venir au secours de Mark quand il se leva. Bon, maintenant, on a assez ri, tonna-t-il. Il pointa un doigt menaçant vers Derek qui était hilare. Toi, tu la fermes ou il va t’en cuire. Toi - il prit Meredith par le bras - tu viens avec moi. Il se tourna à nouveau vers son ami. J’invite ta copine à danser, toi, t’as qu’à inviter Linda.

    Meredith tenta de se libérer. Mais j’ai pas envie de danser, moi ! Je veux discuter.

    Mark tint bon. Si tu crois que je vais te laisser le choix ! Avant que Derek ait le temps de dire quoi que ce soit, il traîna Meredith jusqu’à la piste de danse. Il allait enfin pouvoir remettre les pendules à l’heure. Il assumait très bien sa réputation de libertin, mais il était hors de question qu’il laisse la jeune fille croire qu’il était un pervers fréquentant de sordides boites de strip-tease. Il l’enlaça étroitement et commença à danser. T’as vraiment cru que tu allais pouvoir te foutre de moi sans que je réagisse ?

    Mais je me fous pas de toi ! protesta Meredith avec un sourire qui démentait ce qu’elle disait.

    Mais ouais, c’est ça, continue !

    Elle se mit à rire en voyant son air désappointé. Alors, où tu l’as rencontrée, Linda ?

    Même si elle l’agaçait, il ne pouvait s’empêcher de se sentir troublé par ce corps qui se serrait contre le sien, émotion que ne parviendrait jamais à faire naître toutes les Linda Love du monde. Où veux-tu ? A la clinique, tiens, fit-il comme si cela était évident. C’est une patiente, je l’ai traitée pour une augmentation mammaire.

    Ah Derek avait raison ! se félicita Meredith. Il l’a deviné dès qu’il l’a vue.

    C’était pas difficile, maugréa Mark. C’est trop gros pour être naturel.

    Mais dans le genre, c’est beau quand même, jugea Meredith sur un ton caustique.

    Ouais ! Dommage que le cerveau ne soit pas du même niveau, regretta amèrement le chirurgien

    Meredith leva les yeux au ciel. Comme si c’était son Q.I. qui t’intéressait !


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  • Non, reconnut Mark. Mais un minimum tout de même, pour la conversation. Elle a intérêt à être sacrément bonne au lit, j’te jure, pour me faire oublier cette putain de soirée. Elle va devoir me faire plus qu’une simple pipe.

    Meredith lui donna une tape sur l’épaule. C’est dégoûtant ! 

    Hé fais pas ta mijaurée ! T’as pas arrêté de parler de cul, lui rappela-t-il.

    Oui, mais il y a la manière d’en parler, riposta-t-elle. Allez, viens, on retourne à la table. J’ai pas envie de laisser Derek trop longtemps seul avec la future reine du porno.

    T’as pas confiance ? lança Mark en lui emboitant le pas.  

    Oh si ! J’ai juste peur qu’elle le traumatise, plaisanta-t-elle.

    Effectivement, Derek fut manifestement soulagé de les voir revenir. Ne me laisse plus jamais seul avec elle, murmura-t-il à Meredith. Elle le regarda avec une tendresse mêlée de malice.

    Alors, de quoi vous avez discuté tous les deux ? s’inquiéta Linda.

    Je disais à Mark qu’il avait vraiment fait du beau travail avec ta poitrine, mentit Meredith.

    Ah ça, on peut le dire ! Linda prit ses seins en mains et les secoua légèrement au risque que l’un d’eux sorte du décolleté. C’est du solide.

    Gêné, Derek regarda autour de lui pour vérifier que personne ne s’était aperçu de rien. Il remarqua avec honte que leur groupe était le point de mire de quelques clients hilares. Putain, je suis connu ici, moi, rappela-t-il en catimini à son ami. Fais quelque chose pour calmer ta copine ! 

    Commence déjà par calmer la tienne ! gronda Mark, la mâchoire serrée. C’est elle qui a foutu le boxon.

    En voyant leur expression, Meredith n’y tint plus. Elle éclata de rire. On dirait les deux petits vieux du Muppet Show ! A cette idée, son hilarité redoubla.

    Derek la regarda avec un air attendri. C’était tellement bon de la voir rire de si bon cœur à nouveau. Il se tourna vers Mark et vit qu’il souriait, lui aussi. Elle se fout de nous, je crois, lui dit-il.

    Ben, là, tu vois, ça m’est complètement égal. Ça fait du bien de la revoir comme ça, répondit Mark, traduisant à haute voix la pensée de son ami. Il se tourna ensuite vers Linda qui continuait de soupeser ses globes opulents. C’est gentil de vanter mes mérites mais je doute que ça intéresse les clients de ce bar. Un peu de discrétion serait la bienvenue, conclut-il sur un ton sec.

    Mais je suis discrète, chouchou, piailla la jeune femme. En entendant le petit nom dont elle affublait Mark, Meredith rit de plus belle jusqu’à en pleurer. La bouche entrouverte dans un sourire béat, Linda l’observa pendant quelques secondes. Pourquoi elle rit comme ça ?  

    Elle est toujours comme ça quand elle boit trop, assura Derek pour qu’elle ne se vexe pas.

    Excusez-moi, dit Meredith quand elle eut repris ses esprits. Elle voulut prendre sa coupe de champagne mais Derek l’en empêcha. Sans se soucier du regard dont elle le foudroyait, il fit signe à Walter de lui apporter un coca.

    Et toi, tu n’as jamais pensé à te faire refaire la poitrine ? s’enquit soudain Linda, les yeux fixés sur les seins de Meredith.   

    Celle-ci n’eut même pas le temps de répondre. Pourquoi ? intervint directement Derek, irrité. Elle est très bien, sa poitrine !

    Oui, oui, bien sûr, elle est jolie, concéda Linda du bout des lèvres. Mais elle est un peu petite, non ? Tout à coup, sans que rien puisse laisser présager ce geste, elle colla ses deux mains sur les seins de Meredith. Tu fais quoi ? Un 85C ?

    Non, du 90B, rectifia Meredith en ignorant Derek qui lui faisait signe de retirer les mains de Linda de sa poitrine.

    Mark tapa son poing dans la paume de son autre main. Ah j’avais vu juste ! Derek lui jeta un regard courroucé. Ben quoi ? fit Mark avec un sourire moqueur. C’est la déformation professionnelle, ça.

    Linda abandonna la poitrine de Meredith pour prendre son verre. 90B, c’est quand même petit, déplora-t-elle. Tu devrais envisager une augmentation mammaire. Tous les hommes adorent les gros seins.

    C’est hors de question ! rétorqua sèchement Derek. Sa poitrine est parfaite telle qu’elle est. Et on se fout complètement de ce que pensent les autres hommes à ce sujet. Il fit semblant de ne pas remarquer le sourire qui commençait à barrer le visage de Mark.

    Meredith, qui était plus qu’enchantée par ce qu’il venait de déclarer, fit exprès de le contredire. Hmm je ne sais pas. J’avoue que j’ai toujours regretté de ne pas avoir une poitrine plus forte.

    Mais bien sûr ! approuva Linda. Elle fit un clin d’œil coquin à Derek. Et tu en profiterais aussi. Imagine-la avec un beau 100 D comme moi ! Elle demanda l’avis de l’expert. Qu’est-ce que tu en penses ?


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  • Trop content de pouvoir rendre la monnaie de sa pièce à Derek qui l’avait trahi en pactisant avec Meredith la diablesse, Mark avança les mains vers les seins de cette dernière, comme s’il voulait lui aussi tâter la marchandise. Je ne peux pas dire ça comme ça.

    Bas les pattes ! éructa Derek en le repoussant sans ménagement. La discussion est close. Il est hors de question que Meredith…

    Celle-ci lui coupa la parole. Dis donc toi ! C’est ma poitrine, c’est à moi de décider. Elle s’adressa ensuite à Mark. Il faudra qu’on en discute ensemble.

    C’est quand tu veux, ma chérie ! Demain, si tu es libre. Mark défia son meilleur ami du regard.

    Ni demain, ni un autre jour ! s’entêta Derek, bien décidé à imposer son point de vue. Je ne veux pas que tu deviennes comme… - il s’arrêta juste avant de dire quelque chose de désagréable – comme certaines. Tu as tout ce qu’il faut là où il faut. Si j’étais attiré par la poitrine de Pamela Anderson, je me taperais l’original, pas un ersatz. Il rapprocha son visage de celui de la jeune fille à qui il fit un sourire irrésistible. Ne change rien surtout. Tu me plais comme tu es. Il était tellement mignon que Meredith n’eut plus le cœur de jouer avec lui. Elle embrassa délicatement ses lèvres.

    De toute façon, ce n’est pas le genre de décision qui se prend à la légère, professa Linda sur un ton sentencieux avant de se lever. Moi, je dois aller faire un petit pipi. Tu viens avec moi ? proposa-t-elle à Meredith. Celle-ci acquiesça d’un signe de tête.

    Mark s’inquiéta aussitôt de la conversation que les deux femmes pourraient avoir loin de leurs compagnons. Tu es une grande fille, tu n’as pas besoin d’un chaperon pour aller aux toilettes, dit-il à Linda.

    Ben oui, mais ça va être plus marrant à deux, objecta Meredith. On va pouvoir se dire des trucs de filles.

    Derek chercha également à retenir sa petite amie. Tu ne vas pas encore m’abandonner ?

    Meredith sourit. Il était évident qu’ils n’étaient pas à l’aise à l’idée qu’elle soit seule avec Linda. Je ne t’abandonne pas, je vais juste aux toilettes. Elle suivit Linda après avoir agité ses doigts en direction de son amant.

    Les deux amis les regardèrent s’éloigner en comparant silencieusement le physique de leurs partenaires respectives. Certes, le corps de Linda était magnifiquement dessiné. Mais il lui manquait la grâce, la distinction et la sensualité qui émanaient de Meredith. Nom de dieu, elle est quand même super bien roulée, laissa échapper Mark en appréciant la silhouette de la jeune fille en cuissardes.

    Heureusement pour lui, Derek se méprit sur ses propos. Oui, c’est vrai, mais bon sang, Mark, où est-ce que tu l’as dénichée, celle-là ?

    Ben, tu le sais, à la clinique, lui rappela Mark, soulagé du manque de perspicacité de son camarade.

    Derek le regarda avec un air sévère. Tu sais très bien ce que je veux dire. Elle est sympa, je ne le nie pas, admit-il. Mais tu ne pouvais pas te trouver autre chose qu’une actrice porno ? Le choix de son ami le laissait vraiment perplexe. Ils avaient fait bien des conneries, tous les deux. Mais personnellement, il n’était jamais tombé aussi bas.

    Mark ricana. Franchement, mon vieux, dans toutes les nanas qu’on a baisées, beaucoup auraient pu prétendre au titre. Au moins celle-ci, elle affiche les couleurs. Elle aime qu’on la baise et elle l’assume. Il vida son whisky cul sec. Avec elle, pas question de pseudos sentiments. On sait tous les deux pourquoi on est là. Et demain matin, il n’y aura pas de discussion. Juste merci et bonne continuation ! Il se garda bien de rajouter que, s’il avait eu la chance de partager les jours et les nuits de Meredith, une Linda Love n’aurait jamais eu la moindre chance d’attirer son attention.  

    C’est clair qu’elle n’est pas là pour vivre une grande histoire d’amour. Derek émit un sourire un peu égrillard. Si elle est aussi douée qu’elle le dit, tu ne vas pas t’emmerder, mon cochon.

    Mark sourit à son tour. J’espère seulement que son producteur est aussi connaisseur qu’elle le prétend.

    Dans tous les cas, n’oublie pas de sortir couvert, lui recommanda Derek. Parce que tu t’aventures sur un terrain fort fréquenté.

    De leur côté, les filles faisaient plus ample connaissance. En tout cas, il est super canon, ton copain ! Il a de ces yeux ! s’extasia Linda en se lavant les mains. Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?

    Non pas vraiment, quelques semaines. Meredith fit un sourire lumineux. Mais j’ai l’impression qu’il fait partie de ma vie depuis toujours.

    Et au lit, qu’est-ce qu’il vaut ? demanda Linda que les considérations romantiques intéressaient peu.

    En temps normal, Meredith n’aurait jamais fait ce genre de confidences mais l’alcool la rendait bavarde et lui donnait de l’assurance. Il est génial. A chaque fois, il me fait jouir… c’est tellement fort. Je n’imaginais même pas que ce soit possible, confessa-t-elle.


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  • Linda, qui était en train de rectifier le maquillage de ses lèvres, se tourna vers elle avec un air réjoui. Ah je suis contente pour toi. C’est important de prendre son pied. Surtout, ne rate jamais une occasion. Meredith approuva le conseil avec un signe de tête. Et Mark ? J’ai l’impression que tu le connais bien, poursuivit Linda. Tu te l’es tapé aussi ?

    L’idée choqua Meredith. Non, non, pas du tout. C’est le meilleur ami de Derek et on est devenu ami aussi. Je m’entends très bien avec lui mais rien de plus.

    Oh tu sais, je ne suis pas jalouse, assura Linda pour la tranquilliser. Si t’avais couché avec lui, ce ne serait pas un drame. Je te demandais ça juste pour savoir si c’était un bon coup. Parce que, tu comprends, j’ai pas envie de perdre mon temps.

    Oh ça, ça risque pas ! certifia Meredith. D’après ce que j’ai entendu dire, il a été très gâté par la nature.

    Linda fit la moue. Tant mieux mais j’espère qu’il a autre chose à offrir. Elle examina de près ses longs ongles impeccablement manucurés. Parce que, moi, des mecs bien membrés, j’en ai vu passer quelques-uns et pas des moindres, je te prie de me croire. Elle prit un air blasé. Alors, moi, il me faut autre chose.

    D’après des copines qui ont couché avec lui, il vaut le déplacement, garantit Meredith en se basant sur la conversation qu’elle avait entendue dans les toilettes de la clinique. Elles m’ont dit qu’il était très attentif à leur plaisir. Le roi des préliminaires, c’est lui, c’est le surnom qu’elles lui ont donné. Et il parait qu’il est très créatif aussi. Il imagine plein de trucs, des positions et des choses comme ça, inventa-t-elle. Un vrai acrobate !

    Linda sembla enchantée. Ah c’est génial ça ! Peut-être qu’il va m’apprendre des trucs dont je pourrai me servir dans le film.

    Oh sûrement ! Parle-lui du pastrami à l’occasion.

    Qu’est-ce que c’est ?

    Il t’expliquera.

    Linda ne cacha pas qu’elle lui était reconnaissante. OK. Merci pour le tuyau. Elle appuya ses fesses contre le lavabo. Tu sais, le cinéma, c’est ma passion. Je suis prête à tout pour réussir. Et c’est pour ça que j’ai décidé de faire du porno. Pour que ça me serve de tremplin. Mais je sais que ce ne sera pas facile, confia-t-elle. J’aime le sexe, c’est sûr, mais je ne me fais pas d’illusions, il y aura des choses difficiles à accepter.

    Meredith prit un air compréhensif. Oui, ça, c’est certain. Déjà, faire l’amour avec des hommes qu’on ne connait pas…

    Linda haussa les épaules. Non, ça, je m’en fous. Des coups d’un soir, on en a toutes eu et ça n’est pas si différent – Meredith resta stoïque pour ne pas paraitre bégueule – mais il y a des trucs…  Meredith n’était pas certaine d’avoir envie de savoir de quels trucs il s’agissait mais on pouvait compter sur Linda pour donner toutes les précisions. La petite porte de derrière. Je ne sais pas toi, mais moi, j’ai du mal. Mais on m’a dit que pour faire carrière, je devrais y passer. Le plus dur, ça va être la double péné. Mais bon, pas le choix. Alors va falloir que je fasse des efforts, que je m’entraine. Avec de la volonté, on peut arriver à tout, martela Linda comme si elle cherchait à s’en convaincre. Meredith approuva de la tête avec un air concerné, tout en se demandant ce que venait faire là cette histoire de porte et en quoi c’était un si gros problème, par rapport à tout ce que Linda allait devoir subir pendant le tournage. Et toi, tu bosses dans quel domaine ? la questionna soudain Linda, en se regardant à nouveau dans le miroir pour examiner de près les petites rides qui commençaient à se former autour de ses yeux.

    Rien de précis. Jusqu’il y a peu, je travaillais dans une boutique de douceurs mais pour le moment, je suis en congé, parce que j’ai eu un accident, expliqua Meredith.

    Linda passa rapidement la main devant son propre visage. Oui, j’avais remarqué.

    Meredith se dépêcha de poursuivre pour ne pas se retrouver embarquée dans une discussion sur ce qui lui était arrivé. Mais je ne sais pas si je vais retourner là-bas après.

    Linda fit une grimace pleine de dédain. A ta place, je ne le ferais pas. Ça ne doit pas rapporter des fortunes, un boulot comme celui-là. Elle remit son tube de gloss sans son sac. Ça ne te dit rien, une carrière d’actrice ? Parce que si tu veux, je peux te faire entrer dans le circuit.

    Meredith choisit de rester vague. J’sais pas, j’y ai jamais vraiment réfléchi. Elle imagina la tête que ferait Derek si elle lui annonçait envisager de se lancer dans l’industrie du film X. Cela la fit sourire. Et si on allait retrouver les hommes ? Elles quittèrent les toilettes. Quand Meredith approcha de la table, elle vit à l’expression de Derek qu’il était soulagé de la revoir.

    Mais qu’est-ce que tu faisais ? s’exclama-t-il en lui prenant la main pour la faire asseoir à côté de lui.

    Mais rien, j’étais aux toilettes, c’est tout. Elle se tourna avec un grand sourire moqueur vers Mark qui était affalé sur la banquette.

    Quand tu auras fini de te foutre de ma gueule, préviens-moi, bougonna-t-il.

    Je ne vois pas pourquoi tu dis ça.

    Mark allait lui répondre lorsqu’il sentit la main de Linda se poser sur sa cuisse. On a beaucoup discuté avec Meredith chérie. Elle m’a appris plein de choses sur toi, chouchou. La jeune femme baissa les yeux avant de les relever et de faire ciller ses paupières. Elle m’a dit que tu étais un très bon amant.


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  • Derek se retourna vivement vers Meredith avec un air plus que contrarié. Pourquoi tu lui as dit ça ? Qu’est-ce que tu peux en savoir déjà ? 

    Mark se redressa, le regard frétillant. Mais laisse-la parler ! Ce revirement de situation allait lui permettre de faire enrager son ami et il n’était pas question qu’il laisse passer l’occasion. Il fit un grand sourire à la jeune fille. Vas-y, ma belle, exprime-toi !

    En voyant le visage fermé de Derek, Meredith comprit qu’elle avait intérêt à ne pas pousser la plaisanterie trop loin. Evidemment que j’en sais rien ! J’ai simplement répété ce que Laurel et Annabel avaient raconté. Elle se serra contre lui en le couvant d’un regard câlin. T’es pas fâché, dis ? Il aurait aimé garder son air sévère, pour lui donner une leçon, mais elle était trop mignonne. Il ne put retenir un sourire et la prit dans ses bras pour l’embrasser sur le front.

    De son côté, Mark devait faire face aux assauts de Linda qui avait posé la main sur son entrejambe pour palper son sexe afin d’en apprécier l’importance. T’es un petit cachottier, toi, minaudait la jeune femme. Tu m’as pas dit que tu inventais des positions. Tout à l’heure, il faudra que tu me montres, insista-t-elle sans se rendre compte que Mark ne semblait pas du tout comprendre de quoi elle parlait. Surtout le pastrami.   

    Si Derek pouffa de rire, Mark fusilla Meredith du regard. Il fallait vraiment que tu lui racontes ce truc-là ?

    J’ai rien raconté du tout, se défendit-elle. J’ai juste dit que c’était ta spécialité, sans entrer dans les détails. Ça, je te le laisse.

    En parlant de spécialité ! s’exclama Linda. Alors, le roi des préliminaires, c’est toi ? Et moi qui ai cru que c’était un acteur ! Qu’est-ce que je peux être conne parfois ! Amusée par sa propre bêtise, elle se mit à rire bruyamment, en grognant parfois comme un cochon. Derek et Meredith ne purent s’empêcher d’éclater de rire, donnant l’impression qu’ils riaient avec elle alors qu’ils se moquaient d’elle. Se sentant humilié, Mark baissa la tête, les yeux fixés sur son verre. J’espère que tu voudras bien m’apprendre tout ce que tu sais, ajouta Linda avec une voix de petite fille, en penchant la tête sur le côté.

    Mais bien sûr, certifia Meredith. N’est-ce pas, Mark ? L’intéressé lui décocha un regard carrément hostile qu’elle choisit d’ignorer. Et tant que tu y seras, tu lui donneras un coup de main parce qu’elle a un problème avec sa porte de derrière.

    Derek se mit à rire autant à cause de ce qu’elle venait de dire en toute innocence, c’était évident, qu’à cause de l’air consterné de Mark. Non mais là, c’est plus possible, se plaignit ce dernier. Il faut que tu fasses quelque chose, mon vieux !

    Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse ? s’écria Derek toujours en riant. Enervé par la faiblesse dont faisait preuve son ami, Mark leva les yeux au ciel.

    Meredith se tourna vers son amant avec une petite moue boudeuse. Je ne vois pas ce que j’ai dit de mal.

    Laisse tomber, lui conseilla-t-il en souriant.

    Elle s’adressa alors à Mark. Qu’est-ce que j’ai dit de mal ? 

    Meredith, me fais pas chier ! C’est pas le moment ! Mark sermonna son ami qui recommençait à rire. Je suis au regret de te dire que ta copine est insortable.

    Non, c’est toi qui est insortable parce que tu me reproches des trucs et que tu ne veux pas me dire pourquoi, répliqua-t-elle.

    Derek la prit contre lui. Ce n’est pas le genre de choses dont on parle dans un lieu public, lui murmura-t-il à l’oreille. De toute façon, tu n’as pas besoin de savoir ça.

    Meredith était innocente et naïve mais pas stupide. La justification que venait de lui donner Derek lui fit comprendre que l’expression employée par Linda était probablement une jolie façon de dire quelque chose de beaucoup plus sordide, et vu la carrière qu’elle comptait épouser, ce n’était pas très difficile de deviner ce que c’était. Du coup, "double péné" devenait beaucoup plus clair aussi. Elle ressentit un certain agacement envers son compagnon qui s’obstinait à la traiter comme une petite fille qu’il fallait protéger des réalités de la vie. Elle eut envie de lui donner une bonne leçon. Ah je ne t’ai pas dit mais si Linda obtient le rôle dans le film, elle m’invitera sur le tournage pour que je voie comment ça se passe.

    Pour que tu voies comment ça se passe ? répéta Derek avec un air ahuri. Mais c’est un film porno, s’écria-t-il d’une voix un peu aigue. Comment tu crois que ça se passe ?

    Eh bien, justement, j’aimerais bien le savoir, répondit Meredith le plus naturellement du monde. Ça peut être une expérience intéressante et puis, qui sait, ça pourrait m’ouvrir de nouveaux horizons.

    Enervé, Derek contracta sa mâchoire. Je peux savoir ce que tu entends par là ?

    Meredith haussa légèrement l’épaule gauche en soufflant un peu tout en avançant imperceptiblement les lèvres en une ébauche de moue. J’sais pas, je pourrais peut-être jouer dans le film, moi aussi.

    Derek manqua s’étrangler tant il fut surpris. Pardon ?

    Meredith le regarda avec l’air le plus innocent du monde. Ben quoi ? Si d’autres le font, pourquoi pas moi ?


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