• Agenouillé par terre, Mark ricana. Non mais ça… ça, j’y crois pas ! Enervé, il abandonna les débris de gâteaux et se releva pour gronder son amie. Tu oses encore me parler de ça ? Après tout ce que je t’ai dit ?

    Il y a ce que tu dis et il y a ce que je vois dans mon miroir, riposta sèchement Meredith. Et ce que je vois est très éloquent. Alors, tant pis, je m'y ferai. Je n'ai pas le choix de toute façon. Mais par pitié, arrête de me dire que tout ira bien. Je n'en peux plus de tous vos mensonges !

    Mark la regarda avec exaspération. Tu me fais chier, Meredith. Tu n’es qu’une sale gamine – il lui montra sa main droite largement ouverte – et tu mériterais que je te donne une bonne paire de claques.

    Meredith sauta en bas de son tabouret. Essaie un peu pour voir !

    Elle était là, provocante et le défiant de ses magnifiques yeux verts qui étincelaient d’une rage à peine contenue et Mark pensa que, non seulement, elle était un beau brin de fille mais qu’en plus, elle avait un sacré caractère. Il était évident qu'on ne devait pas s'ennuyer avec elle. Je comprends de mieux en mieux Derek, se dit-il. Et cet enfoiré a bien de la chance. Il s'accroupit à nouveau pour continuer de ramasser les miettes de cookies. Je ne sais plus quoi dire pour te convaincre que ces marques sont temporaires. Et même, imaginons que ton visage reste tel qu'il est maintenant, ce qui n'arrivera pas, mais bon, tu seras quand même une ravissante jeune femme. Il ouvrit la poubelle et y jeta les miettes de gâteaux d'un geste nerveux.

    Meredith eut l’air excédée. Mais oui, bien sûr. Et je m’inscrirai au concours de Miss Amérique.

    Pourquoi pas ? Tu aurais toutes les chances de gagner, certifia Mark en remplissant deux tasses de café.

    Mais arrête de dire n'importe quoi ! le pria Meredith d'une voix aigüe. Je sais très bien ce qu'il en est.

    Je vais finir par croire que tu es vachement narcissique et égocentrique, contre-attaqua Mark sur un ton railleur. Parce que moi, tout ce que je sais, c'est qu'on s'est promené toute une soirée au milieu de la foule, et on a diné dans un resto bondé, et personne, personne, tu m'entends, n'a fait attention à toi. Il but une gorgée de café et jura parce qu’il s’était brûlé la langue.

    Mais ça, c'était juste une parenthèse, un moment irréel, expliqua Meredith. La réalité, c'est la clinique, et là, tout le monde parle dans mon dos. Tu crois que je ne les vois pas faire leurs messes basses quand j'arrive ? Et leurs regards moqueurs. Tu crois que je ne vois pas tout ça ?

    Et toi, tu crois vraiment que c'est à cause de ton visage ? rétorqua Mark. Tu ne t'es pas dit que toutes ces connes étaient simplement jalouses de toi parce que tu es avec Derek ?

    Jalouses ? Meredith ricana. Elles ne sont pas du tout jalouses. Elles se paient ma tête.

    Et quand bien même ! se récria Mark, agacé par l’attitude un peu puérile de son amie. Qu’est-ce que tu en as à foutre de ce qu’elles pensent ? Préoccupe-toi plutôt de ce que ton mec pense.

    Oh lui ! lança Meredith sur un ton sarcastique.  

    Quoi ? Qu’est-ce qu’il encore fait ?

    Mais rien ! Il ne fait rien justement, déplora-t-elle. C’est bien ça, le problème. Toi qui sais tout, comment tu expliques qu'un homme comme lui, qui est tellement porté sur le sexe, n'essaie pas de coucher avec moi ? Voyant que Mark allait intervenir, elle leva la main pour le faire taire. Et ne me dis pas que c’est par égard ou je ne sais quelle connerie du même genre. Apparemment, ce n'est pas son style d'avoir ce genre de considération. Moi, je vais te dire ce que c'est, poursuivit-elle sans lui laisser une chance de répondre. Il n'a plus envie de moi. S'il reste avec moi, c'est uniquement par pitié, et aussi peut-être parce qu'il m'aime bien et qu'il ne veut pas me faire plus de mal que je n'en ai déjà.

    Mark lui lança un regard sévère. C’est dégueulasse, ce que tu dis là. Comment peux-tu penser ça de Derek ? On dirait que tu ne le connais pas du tout. 

    Ah ça, c'est certain ! s'exclama-t-elle en se référant à la conversation qu'elle avait surprise dans les toilettes.

    Mark pointa vers elle un index menaçant. N’aggrave pas ton cas, tu veux ! Il sortit de la cuisine et s'assit sur l'autre tabouret. Je te l'ai déjà dit, la pitié, c'est pas le genre de la maison, ni chez Derek, ni chez moi, que ce soit pour toi ou quelqu'un d'autre. Si on est là, c’est uniquement parce qu’on en a envie. Parce qu’on t’aime bien.

    Meredith prit un air triomphant. Ah tu vois ! C’est toi qui le dis ! Mark fronça les sourcils. Tu mets Derek au même niveau que toi, précisa-t-elle. Comme toi, il me considère comme une amie, sans plus.

    Mark secoua la tête. Non, tu m'as mal compris. Ou peut-être que je me suis mal exprimé. Il la prit par les épaules. Derek ne te considère pas du tout comme une amie, mais alors pas du tout, tu peux me croire.


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  • Il me semblait que tu ne parlais jamais à sa place, persifla Meredith

    Eh bien, je vais faire une exception. Mark lui décocha un sourire plein de tendresse. Derek n’a jamais cessé de te désirer, jamais, tu m’entends.

    Comment tu le sais ? demanda Meredith, pleine d’espoir malgré elle.

    Parce qu’il me l’a dit, tiens ! Il me l’a dit le soir même de ton agression. Mark lui prit les mains dans les siennes et les serra fortement. Il m’a dit clairement que ça n’avait rien changé pour lui. Ni ce que tu avais subi, ni tes blessures. Il tient toujours autant à toi et il te désire toujours, comme avant.

    Meredith parut désarçonnée. Mais alors, pourquoi il n’essaie pas de…

    Tu sais, il n’a peut-être pas l’air comme ça, mais c'est quelqu'un de délicat. Mark fit un clin d’œil à la jeune fille qui était suspendue à ses lèvres. Surtout, ne le dis à personne, hein ! Il redevint sérieux. Il a envie de toi mais il évite de te le montrer parce qu'il sait que tu n'es pas prête. Tu as vécu un moment difficile, alors il ne veut pas te brusquer. Et puis… Il se tut soudain, se demandant s’il était en droit de continuer.

    Quoi ?

    En voyant son expression, Mark comprit qu'elle ne le laisserait pas tranquille tant qu'il n'aurait pas exprimé le fond de sa pensée. Peut-être qu’il a peur.

    Peur de ma réaction, supposa Meredith.  

    Bien sûr, confirma Mark. Tu sais, Mer, il n’y a rien de pire, pour un homme, que d’être repoussé par la femme qu’il… – il se reprit juste avant d'en dire trop – qu’il désire plus que tout.

    Mais il pourrait au moins essayer, ou du moins me faire comprendre qu'il en a envie, s'entêta la jeune fille.  

    ça, je suis sûr qu'il l'a fait. Mais essayer de faire l'amour avec toi, il ne le fera pas pour le moment. C'est trop tôt et il le sait. Mark plongea son regard bienveillant dans celui de Meredith. Mais, crois-moi, le jour où il sentira que tu es prête, tu te retrouveras dans un lit avant que tu aies eu le temps de dire ouf et il te fera l’amour.

    Les yeux de la jeune fille s'emplirent soudain de larmes. J'aimerais tellement te croire mais… Elle hocha la tête en voyant l'air désapprobateur avec lequel Mark la dévisageait. M'enfin, sois réaliste ! Il est magnifique, et dans votre domaine, c'est une star en plus. Elle ignora la moue dubitative de son camarade. Et toutes les femmes fantasment sur lui. Il peut avoir toutes celles qu'il veut, alors pourquoi il s'attarderait avec moi ? Franchement ?

    Toi, quand tu es amoureuse, tu n'y vas pas avec le dos de la cuiller, se moqua Mark. Le magnifique Derek Shepherd, star et fantasme universel. T'as pas l'impression d'exagérer un tout petit peu ? Elle haussa les épaules en s'essuyant les yeux. Ah lala, qu'est-ce que je vais faire de toi ? dit Mark en la prenant par la main. Viens avec moi. Il l'emmena dans le hall d'entrée et prit l'escalier qui menait à l'étage. Il peut peut-être avoir toutes celles qu'il veut mais si tu veux mon humble avis, la seule qu'il veut, c'est toi, ajouta-t-il tout en la tirant dans l'escalier. Arrivé au premier étage, il la fit entrer dans la chambre de sa grand-mère et la mena devant un grand miroir. Qu’est-ce que tu vois là ?

    Elle le regarda comme s'il était stupide. Ben, moi, grogna-t-elle.

    Ouais, c’est-à-dire une superbe jeune femme, déclara Mark. Nom de Dieu, Meredith, comment peux-tu être aveugle à ce point ? Il se plaça derrière elle et lui prit la tête entre les mains pour l'obliger à se regarder dans le miroir. Regarde-toi, bordel ! Regarde-toi ! Tu es ravissante, Mer.

    Elle obéit avec un air perplexe, en se demandant ce que son ami pouvait voir de si beau en elle. Tu dis n'importe quoi.

    Comment ça, je dis n'importe quoi ! Il lui caressa la joue. Ton visage… Si j’avais dû le créer moi-même, je n’aurais pas fait mieux. Parfaitement symétrique. Tes yeux, ta bouche… Ces yeux qui le faisaient fondre mais qui ne le regarderaient jamais que comme un ami, cette bouche qu’en ce moment même, il mourait d’envie de goûter, ces lèvres qu’il aurait aimé écraser contre les siennes. Il soupira. Ton visage est la perfection incarnée. Et ton corps, c'est pareil.

    Meredith ricana. Mais oui, c’est ça !

    Mark la fusilla du regard. Tu m'emmerdes ! Qu’est-ce qu’il faut que je fasse pour que tu admettes l’évidence ? Que je te foute à poil ? Parce que si c'est ça, je le fais directement, ce n'est pas un problème. L’espace d’un instant, il espéra qu’elle continue à s'entêter dans son déni et qu’il puisse mettre ses menaces à exécution. Mais estomaquée par ses menaces, la jeune fille ne dit rien. Frustré, énervé, Mark s’emballa. Tu es belle, Meredith, terriblement belle. Ta poitrine… Sans réfléchir, il effleura un sein en une caresse furtive qui le fit frissonner. J'en ai vu beaucoup, je te prie de me croire, mais tes seins rendraient complètement dingue n’importe quel homme normalement constitué. Il était un de ces hommes-là et, bon dieu, oui, ces seins le rendaient fou de désir. Petits mais magnifiquement ronds, ce qui était assez rare, et pointés fièrement vers l’avant. Le regard enflammé, il déboutonna rapidement le chemisier de Meredith, faisant apparaître la poitrine dans sa prison de dentelle noire, ce qui faisait ressortir sa blancheur. Regarde-les ! Quel homme pourrait leur résister ? Cette vision le bouleversa tellement qu’il en ferma les yeux.


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  • Gênée, Meredith baissa les yeux et rougit comme une collégienne. Cependant, elle ne protesta pas. Elle avait confiance en Mark et elle n'imaginait même pas qu'il puisse avoir des pensées malsaines la concernant. Elle s'expliquait son attitude par le fait qu'il était médecin, que pour lui la nudité était banale, qu'il ne pensait pas à mal, qu'il voulait simplement lui redonner confiance en elle. Si elle avait su ! Car en cet instant, Mark était à nouveau dans ce monde parallèle où il aimait de plus en plus souvent se réfugier ces derniers temps. Et dans ce monde, Meredith était à lui. Elle lui tendait ses seins, attendant avec impatience qu’il les touche, qu’il en dessine le contour avec ses doigts, qu’il joue avec ses tétons pour les faire pointer. Puis, elle le suppliait de les embrasser, de les lécher, de les mordiller. Il avait l’impression de l’entendre gémir, murmurer son nom. Pourtant, quand il rouvrit les yeux, Meredith était toujours immobile et muette. Il la prit par la taille et lui fit faire un quart de tour pour la mettre de profil. Ensuite, il lui fit tourner la tête vers le miroir. Tu es magnifique, murmura-t-il en posant une main dans le creux de ses reins. Que pouvait-il faire pour l’en convaincre sans franchir les limites qu’il s’était imposées. Tu as un corps pour lequel le plus saint des hommes se ferait damner, ajouta-t-il, le cœur battant et la gorge sèche. La main qui était restée sur la taille de Meredith alla rejoindre l’autre et, ensemble, elles arrivèrent, il ne sut pas comment, sur le derrière de la jeune fille. Meredith se raidit un instant avant de se relâcher. Elle avait la conviction que son statut de petite amie de Derek l'avait désexualisée aux yeux de Mark. Elle était comme une petite sœur pour lui et tous les gestes qu'il avait pour elle, en ce moment, et que d'aucuns auraient trouvé indécents, n'avaient d'autre but que de la rassurer. Elle lui sourit à travers le miroir. Le sourire était innocent mais il électrisa Mark qui oublia toute prudence. Il passa la main sur les fesses de Meredith. Ah ce petit cul rond et ferme à souhait ! Il en rêvait la nuit. Il le voyait qui venait frôler son visage, se balancer sous son nez dans une danse érotique, se présenter à sa bouche pour de subtils baisers, s’ouvrir pour accueillir sa verge turgescente, se resserrer sur elle et l’emprisonner pour mieux recueillir sa semence. Un tiraillement bien connu au niveau de son pantalon l'alerta et il émergea de son fantasme. Il posa ses mains sur les épaules de sa camarade. En tant que spécialiste, je peux t’affirmer que ton corps a des proportions parfaites et qu’il n’y a rien à modifier. Quant à ton visage, si tu pouvais te voir avec mes yeux, tu verrais que tes cicatrices s’atténuent déjà. Dans quelques jours, je pourrai t’enlever tes points et les strips et là, tu te rendras mieux compte du changement. Son regard se fit plus intense. En tant qu’homme – il secoua la tête et prit une profonde inspiration – tu es sacrément bandante, Mer. Elle devint écarlate. Et si tu n’étais pas la nana de mon meilleur ami, je m’intéresserais de très près à ton cas, poursuivit-il sans la lâcher des yeux. Il la remit face au miroir et se recula d’un pas. Mais voilà… Il toussota pour se donner une contenance. Derek tient vraiment à toi. Il lui fit faire un demi-tour pour qu'ils se retrouvent face à face. C’est lui faire injure que de penser qu'il est là par pitié. Il la saisit par le col de son chemisier, pour la rapprocher de lui, et reboutonna son corsage. Je ne comprends pas pourquoi tu reviens avec tout ça, après tout ce qu'on s'est dit. Je croyais que tu me faisais confiance.

    Mais je te fais confiance ! assura Meredith. Mais… mais… Elle poussa un long soupir. J'ai surpris une conversation et ça a tout foutu en l'air.

    Mark haussa les sourcils. Une conversation ?

    Oui, entre des filles qui travaillent à la clinique.

    Ah ! Mark grimaça en hochant la tête avec un air entendu. C’était donc ça ! Les garces avaient encore frappé. Il sut qu’il devait s’attendre au pire, compte tenu du comportement que Derek avait eu envers une grande partie du personnel féminin de la clinique. Toutes celles qui avaient espéré le séduire ne devaient pas apprécier de le voir s'afficher avec une autre. Eh bien, tu vas me raconter tout ça, dit-il en prenant Meredith par la main. Ils se rendirent au salon. Il la fit asseoir dans le canapé et s'installa à côté d'elle. Vas-y ! Je suis toute ouïe.

    Eh bien, j'étais en train de m'occuper des dossiers de Derek quand je suis tombée sur le mien. Je l'ai regardé et j'ai trouvé le rapport de police. ça m'a fait penser à plein de trucs et je me suis mise à pleurer. Et j'ai eu peur que Derek arrive et me voie comme ça, alors, je suis allée me cacher dans les toilettes, raconta Meredith. Et là, j'ai vu mon visage et ça a encore été pire. 

    Tu en connais beaucoup toi, des personnes qui sont au top après avoir pleuré ? lui demanda Mark avec une mine faussement désapprobatrice. Tu te fais des films, je t’assure.

    On verra bien. Ignorant le regard sombre du chirurgien, Meredith reprit son histoire. J'étais en train de me passer de l'eau sur la figure quand j'ai entendu des voix qui s'approchaient et comme je ne voulais pas qu'on me voie dans cet état, je me suis cachée dans les toilettes. Et là, il y a quatre femmes qui sont arrivées et elles ont directement parlé de moi.

    Qu'est-ce qu'elles ont dit ?

    Que j'étais une pétasse, une salope, une pimbêche, cita Meredith. Il y en a même deux qui ont dit que j'étais leur ennemie, alors que je ne sais même pas qui elles sont.  

    Ça prouve bien que ce sont des connes, déclara Mark. Quand je te disais que tout le monde t’enviait à la clinique ! Tu vois, j'avais raison. Elles sont jalouses de toi, tout simplement.

    Elles sont peut-être jalouses de ma relation avec Derek, concéda Meredith. Mais pas de moi. Ses yeux s'embuèrent à nouveau. Elles se sont moquées de moi. Elles ont dit que j'étais horrible, défigurée, que je ne ressemblais à rien.


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  • Nom de dieu, jura Mark, furieux. Il se leva et fit les cent pas devant Meredith. Donc, c'est à cause de ça que tu t'es mise dans cet état et que tu es partie. Parce que ces teignes ont dit du mal de toi. Il éprouva le besoin d’évacuer sa colère, et sa frustration aussi. Jamais il n’aurait la chance d’intéresser Meredith. Lui, il devrait toujours se contenter des pétasses du genre de celles qui avaient déversé leur venin. Les salopes ! Je vais me les faire, éructa-t-il. Elles vont savoir comment je m’appelle, ces… ces… Oser te traiter comme ça ! Il vit Meredith en larmes et vint se rasseoir auprès d’elle, en la serrant fort contre lui. Ne pleure pas. Ne pleure pas, ça n’en vaut pas la peine. En plus, elles ont tout faux, ces garces, bougonna-t-il. Tu es belle, magnifiquement belle. Il s'écarta de la jeune fille et prit son mouchoir dans sa poche pour lui essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues. Arrête de pleurer, la supplia-t-il. Ces pestes ne t’arrivent même pas à la cheville. Ce sont elles qui ne ressemblent à rien.

    Elles ont dit aussi que je devais sûrement faire plein de trucs super cochons à Derek pour qu'il reste avec une fille aussi moche que moi, ajouta Meredith avec un regard encore larmoyant.

    N’importe quoi ! affirma énergiquement Mark en levant les yeux au ciel. Comme si Derek allait sortir avec une fille moche ! Il pourrait éventuellement s'en taper une pour un soir mais rester avec elle, jamais de la vie ! Aussi douée soit-elle ! ça, je te le garantis. Alors si à l'avenir, tu entends encore des conneries de ce genre, tu me feras le plaisir de ne plus les croire. Meredith acquiesça d'un signe de tête. Bon, et dis-moi, tu sais qui sont ces filles ? Parce que, bordel, elles ne perdent rien pour attendre.

    Tu ne vas quand même pas les sanctionner pour ça ? demanda Meredith, inquiète.

    Pour avoir dit du mal de toi, non. Malheureusement, je ne peux pas, déplora Mark. Mais je vais leur mener la vie dure, ça, c'est sûr. Alors, qui est-ce ? Tu le sais ?

    Il y en avait une qui était très gentille, avertit Meredith. Elle a toujours pris ma défense et pourtant, je ne la connais pas non plus. Elle s’appelle Harriett.

    Harriett ? répéta Mark en fronçant les sourcils. Il réfléchit quelques secondes avant de faire une mimique pour traduire son ignorance. Je ne vois pas qui c'est. Faudra que je me renseigne. Et les trois autres ?

    Il y avait deux de tes ex, lança Meredith sur un ton ironique. Mark parut intrigué. Annabel, précisa Meredith. Encore plus mauvaise que quand on était dans la chambre de Jimmy. Et Laurel qui, si j'ai bien compris – elle fit une petite moue moqueuse – et j'ai bien compris, est aussi une ex de Derek.

    Merde, cent fois merde, mille fois merde ! se dit Mark, catastrophé. ça, ce n'était vraiment pas de chance. Il avait fallu que Meredith tombe sur Laurel la chatte folle. Il adressa une prière muette au dieu des coureurs de jupons pour que cette harpie n'ait pas fait trop de confidences mais, à en juger par la façon dont Meredith avait réagi, il ne devait pas être trop optimiste. Il se sentit mal à l’aise à l’idée de ce qu’elle avait pu apprendre. Elle l’appréciait, du moins aimait-il le penser. Il n’avait aucune envie qu’elle revoie son jugement.

    Et puis, il y avait Rose, poursuivit Meredith. Elle, je la connais. Quand Derek m'a amenée à la clinique, le jour où je suis tombée de mon échelle, elle est venue lui faire une scène. Il l'a rembarrée comme il sait le faire. Mark sourit. Depuis ce jour-là, elle lui en veut, et à moi aussi, parce que je n'ai rien dit pour la défendre.

    Elle, c'est une conne, jugea Mark sans appel. Et les deux autres aussi, d'ailleurs.

    ça ne vous a pas empêchés de coucher avec elles, lui fit remarquer Meredith, narquoise.

    On ne les a pas choisies pour leur intelligence ou leur conversation, mais parce qu'elles étaient faciles et dociles, répliqua Mark.

    En tout cas, vous les avez marquées, persifla Meredith. Elles avaient des tas de super souvenirs à partager.

    Oh pour ça, on peut leur faire confiance, à ces garces, pensa Mark. Des souvenirs, elles en avaient et, au besoin, elles étaient prêtes à s’en inventer. C’était la grande mode, à la clinique, de faire croire qu’on avait eu droit à des faveurs exceptionnelles de la part des patrons.

    C'était très instructif, souligna Meredith toujours sur le mode caustique. Je sais tout de vos petites habitudes. Par exemple, j'ai appris que Derek est un grand fan de la fellation en voiture et aussi qu'il n'aime pas les préliminaires. Elle secoua la tête avec un air contrarié. C'est vraiment des conneries. Parce qu'il adore ça, les préliminaires !

    Ben, tu m’étonnes qu’il adore ! se dit Mark. Qui n’adorerait pas ça avec toi ? Moi, j’y passerais mes jours et mes nuits.

    Ah et Laurel nous a donné certains détails très intéressants. Grâce à elle, on sait qui est le plus gâté par la nature. Se rendant compte de ce qu'elle venait de dire, Meredith rougit.

    Mark ne put s’empêcher de sourire. Voilà donc à quoi on s’amusait à la clinique pendant les pauses ! A comparer ses attributs à ceux de Derek ! Même s'il ne voulait pas donner l'impression qu'il accordait de l'importance à ce que les infirmières racontaient, sa curiosité fut la plus forte. Et qui est le vainqueur ?


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  • Meredith pouffa de rire. Ah ça, ça t'intéresse, hein ! Elle prit le ton faussement savant avec lequel Laurel avait fait part de ses connaissances en la matière. Celui de Sloan est plus long que celui de Shepherd – Mark afficha un sourire satisfait – mais celui de Shepherd est plus large.

    Mark se renfrogna. Qu’est-ce qu’elles racontent, ces connes ? Le mien est large aussi. Il secoua la tête de dépit.

    Meredith le rassura. T'inquiète, Laurel a dit qu'au final, vous vous valiez. On vous sent passer tous les deux. Elle cacha son visage dans ses mains. Qu'est-ce que tu me fais dire, toi !

    Bah, tu t’en remettras, riposta Mark que les racontars des infirmières avaient mis de mauvaise humeur. C’est tout ce qu’elles ont dit ?

    Non. Elles ont dit aussi que tu étais plutôt gentil et créatif, lui confia Meredith. Sexuellement parlant, je veux dire. Tu vaux le détour, d’après Laurel. Mark se rengorgea. Mais désolée de te dire que Derek aussi, et peut-être même plus que toi, ajouta Meredith dont le regard s’assombrit. Toujours d’après cette chère Laurel, il est phénoménal. Elle l’a comparé à un marteau-piqueur. Apparemment, elle n'a jamais joui autant qu'avec lui.

    Mais moi aussi, je suis phénoménal, protesta Mark, vexé. Et je ne suis peut-être pas un marteau-piqueur, mais moi, je suis le roi du cunnilingus.

    C’est quoi, ça ? demanda Meredith en penchant la tête sur le côté.

    Mark la regarda avec incrédulité. Ne me dis pas que tu ne sais pas ce que c'est. Elle secoua la tête. Mais qu’est-ce qu’il t’apprend, ton mec ? dit Mark, goguenard. Je vais finir par croire que ces filles ont raison.

    Evidemment, Meredith prit la défense de Derek. Sûrement pas ! Allez, explique.

    Bon Dieu ! Dans quoi s’était-il embarqué une fois encore ? Mark fut tenté de lui dire de se renseigner auprès de Derek mais la perspective de raconter à son ami comment il en était venu à parler de sexualité avec sa petite amie le fit reculer. Toutefois, il décida de rester vague. Ben, le cunnilingus, ce sont les caresses qu’un homme prodigue à une femme pour l’exciter.

    Meredith haussa les épaules avec un air blasé. Ouais, ce sont les préliminaires, quoi.

    Mark comprit qu'il n'avait pas été assez clair. Ah non ! Le cunni, ce sont les caresses qu'on fait avec la bouche sur le sexe de la femme. ça fait partie des préliminaires, mais ce n'est pas tout. Faut dire à Derek qu'il t'éduque un peu. Meredith rougit. Allez savoir pourquoi, son embarras excita Mark au plus haut point. Contrairement à sa première intention, il se fit plus précis. Tu vois, lorsque l’homme veut donner beaucoup de plaisir à sa partenaire, il lèche sa vulve en prenant tout son temps. Et puis, il lui lèche son clitoris et…

    Gênée, Meredith l'interrompit. Oui, ça va, J'ai compris. Je ne suis pas débile tout de même.

    Mark la regarda avec un air goguenard. Tu es sûre ? Parce que sinon, je suis à ta disposition. Je peux même faire un atelier de travaux pratiques, si tu veux.

    Décidant de le prendre à son propre jeu, elle feignit de réfléchir pendant quelques secondes. Oui, ça peut-être, dit-elle enfin avec l'air le plus sérieux du monde. ça me permettrait de voir si Derek est à la hauteur. Avec tout ce que ces filles ont raconté, je me pose des tas de questions maintenant. J'ai toujours pensé qu'il était hyper doué mais peut-être pas tant que ça au fond. Elle dut faire un effort pour ne pas éclater de rire en voyant l’air ahuri avec lequel son ami la dévisageait. Bon, on y va ? Elle se leva et fit mine d’ôter son pantalon, sans penser un instant que sa blague douteuse pouvait la mettre face à un Mark qu'elle n'avait pas envie de connaitre. 

    Tu… tu es sérieuse ? ânonna ce dernier, partagé entre l’ébahissement et l’appréhension. Ce qui allait suivre allait peut-être totalement bouleverser sa vie.

    Evidemment ! Meredith abaissa son jean juste assez pour faire apparaitre l’élastique de son tanga. Ici, ça te va ou bien tu préfères aller dans la chambre ?

    Mark déglutit péniblement. Ce dont il rêvait si souvent ces derniers temps était sur le point de se produire et il ne savait pas du tout comment le gérer. Bien sûr, il avait envie de cette fille, plus qu’il n’avait jamais eu envie de personne, mais est-ce qu’assouvir ce désir valait la peine de trahir son meilleur ami ? Il venait à peine de se poser la question qu’il eut la réponse. Non, bien sûr que non. Aussi charmante et désirable que fût Meredith, elle ne méritait pas qu'il détruise le lien fraternel qui l’unissait à Derek. Sans parler du fait qu'elle était manifestement perturbée ! Sinon, jamais elle ne lui aurait fait une telle proposition, il en était persuadé. S'il couchait avec elle maintenant, il aurait l'impression d'abuser de sa faiblesse. Il lui saisit les mains. Arrête. On ne peut pas faire ça. Derek… Moi, je ne peux pas lui faire ça.

    Meredith pouffa de rire. Mon dieu, tu verrais ta tête ! Elle s'empressa de refermer son pantalon tandis que Mark la dévisageait, essayant de déceler si elle se moquait sincèrement de lui ou si elle essayait simplement de sauver la face. Tu as vraiment cru que je voulais que tu me fasses ton cunnimachin, là ? lui demanda-t-elle, à la fois hilare et éberluée. Elle s'esclaffa. Ah j'y crois pas ! C'est trop facile de te manipuler, toi !


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