• C’est ça que tu appelles une vieille petite bicoque ? demanda la jeune fille sur un ton plein d’ironie en regardant la belle maison en bois blanc et au porche imposant.

    Mark coupa le moteur. Eh bien, elle n’est pas récente. Il se pencha légèrement vers Meredith pour regarder la maison à travers la vitre. Et ma mère a cassé les pieds de mon père pendant des années pour qu’on déménage parce qu’elle la trouvait trop petite.

    Meredith se tourna vers lui avec de grands yeux écarquillés. Trop petite ? Eh bien, qu’est-ce qu’il lui faut ? Elle est au moins deux fois plus grande que celle ma tante. Elle regarda à nouveau la maison. On va être perdu, rien qu’à deux, là-dedans.

    Mais non, assura Mark en souriant. Vous allez être très à l’aise, c’est tout. Et l’avantage, c’est que quand vous en aurez assez l’un de l’autre, vous pourrez vous isoler. On y va ?

    Meredith sortit de la voiture, toujours aussi ébahie à l’idée qu’elle allait vivre au moins quelques jours dans une aussi belle et grande demeure. C’est avec empressement qu’elle suivit Mark jusqu’à la grille. Là, elle poussa un petit cri de surprise en découvrant directement à sa droite, cachée derrière une haie luxuriante, une petite terrasse meublée.

     photo terrasse Mark_zps6hws0sbj.jpg

    Oh c’est super, s’écria Meredith.

    Oui, et c’est tranquille, même si ça donne sur la rue. Y a jamais personne qui passe et les voisins sont du genre invisible, certifia Mark en se dirigeant vers la porte.

    L’étonnement de Meredith redoubla quand elle découvrit derrière une porte vitrée, un petit sas par lequel on accédait à une épaisse porte en bois brun dont il ne faisait nul doute qu’elle était blindée. La jeune fille eut l’impression qu’elle allait pénétrer dans un autre monde. Mark la fit entrer et elle se retrouva dans un hall donnant à sa droite sur la cuisine, à sa gauche sur un petit salon et devant elle, un autre salon, plus cosy, qui semblait rejoindre la cuisine. Cela confirma son sentiment, elle était entrée dans une autre dimension.  

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    Je te fais visiter ? proposa Mark en posant le sac de sa camarade dans le hall.

    Evidemment ! s’exclama-t-elle, les joues roses d’excitation.  

    Mark la poussa sur la gauche. Bon, ben voilà, ici, c’est le salon avec la salle à manger et au bout, il y a la cuisine.

    Meredith avança lentement dans l’immense pièce qui formait un U, notant d’emblée à quel point les tons chauds des tissus d’ameublement s’unissaient harmonieusement avec les murs d’un blanc immaculé. Autant au niveau des meubles que de la décoration, le traditionnel côtoyait le moderne, donnant à la salle de séjour une impression d’harmonie et de chaleur. C’est magnifique, Mark, dit-elle avec une admiration sincère. C’est raffiné et simple malgré tout.

    Il lui sourit. Merci. Je ferai passer le message à ma décoratrice.

    Ah ce n’est plus comme à l’époque où tu habitais ici ? demanda naïvement Meredith.

    Non, penses-tu ! Au moment du divorce, ma mère a quasiment vidé la maison et mon père… Mark grimaça légèrement. Disons qu’il avait autre chose en tête que le réaménagement. Quand il est mort, j’ai hérité de la maison mais j’avoue que je ne m’en suis pas occupé. Ma grand-mère m’a fait remarquer qu’au lieu de la laisser péricliter, il valait mieux que je la vende. Alors, j’ai fait faire des travaux et puis, une fois que c’était terminé, eh bien, je n’ai plus eu envie de vendre.

    Mais pas pour autant d’y habiter, ajouta Meredith avec un petit sourire.

    Mark sourit aussi en opinant de la tête. Oui, je sais, je suis plein de contradictions.

    Et donc, tu l’as fait décorer et meubler. Meredith se retourna pour regarder la pièce dans son ensemble. Je peux te demander pourquoi deux salons ? 

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    Le premier, c’est là où on reçoit les gens. Autant dire que c’est un salon d’apparat, admit Mark. Et celui-ci, c’est plutôt un lieu de réunion familiale. Meredith lui lança un regard dans lequel il vit une certaine perplexité. Il réalisa alors à quel point tout cela devait sembler incongru, indécent même peut-être, à cette jeune fille qui, d’après ce qu’elle lui avait dit, avait grandi dans un foyer où l’argent était rare. Il ressentit le besoin de se justifier. Qu’est-ce que tu veux, quand tu as une grande maison, il faut bien la meubler.  

     Oui, c’est vrai. Meredith le rejoignit pour lui prendre le bras. Alors, la cuisine !

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    Elle désigna de la main un banc et une table en bois, laquelle était installée devant une fenêtre dont l’appui servait de banquette. Et ça, qu’est-ce que c’est ? Une deuxième salle à manger, vu qu’il y en a déjà une entre les deux salons ? demanda-t-elle sur un ton malicieux.

    Mais tu te fous de moi, ma parole ! constata Mark avec un grand sourire.


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