• Cet aveu surprit Meredith. Elle ne s’attendait pas du tout à cela mais elle en était ravie. Elle repensa aux conseils que lui avaient donnés Cristina et Izzie, et se dit que cela valait peut être la peine d’essayer. De toute façon, elle n’avait pas grand-chose à perdre. Je te ferai remarquer que tu n’as pas ton mot à dire, objecta-t-elle avec désinvolture. Je sors et je dine avec qui je veux, Ça ne te regarde pas.

    Les traits de Derek se crispèrent un peu sous l’effet de la contrariété. Oui mais je connais Mark. Je le connais même très bien. Il n’est pas ton genre, affirma le chirurgien avec assurance.

    Pas mon genre ? Meredith fit une petite moue. Pourquoi tu dis ça ? Physiquement, il n’est pas mal du tout. Et je ne le connais pas bien mais il a l’air charmant. Il a toujours le mot pour rire et je ne sais pas, mais je crois que ça doit être un bon vivant. Pas le genre à se soucier de ses acides gras polymachins, lui, se moqua la jeune fille. Elle planta ses yeux dans ceux de Derek. Et à mon avis, il ne doit pas courir sous la douche au moment fatidique. Alors, finalement, il est tout à fait mon genre, conclut-elle avec un grand sourire.

    Tu dis des conneries ! répliqua vertement Derek, sans même penser que Meredith voulait simplement le faire enrager. Mark est peut-être plus sympa que moi mais lui, il n’aura aucun scrupule. Il prendra ce dont il a envie sans s’occuper de ce que toi, tu veux.

    Meredith haussa légèrement les épaules. Où est le mal si nous voulons tous les deux la même chose ?

    Vous ne voulez pas la même chose, martela Derek. Toi, tu veux vivre le grand amour avec le prince charmant et lui, il veut baiser.

    Oh le prince charmant ! Meredith prit un air désabusé. Je crois qu’il est temps que je grandisse un peu. Elle prit deux compotiers et traversa la boutique pour les ranger dans une armoire. Et pourquoi pas, prendre du bon temps avec Mark.

    Derek la rejoignit. Cesse de jouer celle qui est prête à coucher pour coucher, parce que tu n’es pas crédible, aboya-t-il.  

    Question crédibilité, tu es plutôt mal placé pour me donner des leçons ! riposta la jeune fille. Elle voulut repartir de l’autre côté de la pièce mais il l’arrêta en la prenant par le bras. Elle se dégagea fermement. Tu devrais t’en aller. J’ai encore du boulot et j’aimerais bien le terminer avant de rentrer chez moi. Elle reprit sa place derrière le comptoir et se mit à emballer le restant des pâtisseries pour les rapporter à sa tante et à Gloria.

    En tant qu’ami, commença Derek qui l’avait suivie.

    Meredith l’interrompit aussitôt. Elle n’en pouvait plus de l’entendre invoquer cette pseudo amitié qui existait entre eux alors qu’il ne pouvait s’empêcher d’agir en homme jaloux. En tant qu’ami, tu n’as pas à me dire comment mener ma vie, lui fit-elle remarquer sèchement. Si j’ai envie de sortir avec Mark, je le ferai et tant pis si je n’ai pas ta bénédiction.

    Ne fais pas ça, l’implora Derek sans se rendre compte que sa voix tremblait de nervosité et de rage. Tu le regretteras.

    Meredith leva ostensiblement les yeux au ciel. Mais oui, c’est ça, c’est ça. Bon, c’est tout ?

    Ecoute, je dois m’absenter pendant quelques jours, parce que je dois participer à un congrès à New York, déclara Derek. Ne décide rien, ne fais rien avant mon retour.

    Meredith ricana. Pourquoi ? Tu veux sortir avec nous ? Tu tiens vraiment à tenir la chandelle ? Je ne suis pas sûre que ton ami sera d’accord. Elle releva la tête et vit à travers la vitrine de la boutique, Mark qui descendait de son Hummer. Tiens, quand on parle du loup, dit Meredith avec un petit sourire de satisfaction. C’était comme si la vie, le ciel ou elle ne savait pas qui ou quoi, voulait l’aider à faire craquer Derek.

    Ce dernier se retourna vivement et vit Mark qui marchait à grandes enjambées vers eux. Il devina que son meilleur ami venait pour lancer son invitation et il ne cacha pas sa contrariété. Meredith, surtout ne fais pas n’importe quoi parce que je t’ai déçue.

    Sans faire attention à lui, Meredith alla se poster sur le pas de la porte, un immense sourire sur ses lèvres, et elle fit un signe de la main à ce nouveau soupirant qui venait vers elle. La manœuvre était grossière mais Derek était trop énervé pour s’en rendre compte. Il serra les dents. Hey Mark ! Quel plaisir de vous voir ! déclara Meredith, exagérément chaleureuse, ce que Mark ne manqua pas de remarquer.  

    Bonjour beauté, s’exclama-t-il en prenant Meredith dans ses bras pour lui donner une accolade. Il la serra contre lui plus longtemps que nécessaire, juste pour le plaisir de voir la colère assombrir les yeux de Derek. J’espère que je ne vous dérange pas. Je sais que j’arrive un peu tard.

    Mais non, pas du tout, assura Meredith. Je vous sers un café ? Et je crois qu’il doit encore rester quelques pâtisseries, si ça vous tente.


    4 commentaires
  • Mark prit un air de victime. Hé ! Je n’ai aucun rôle dans cette histoire et je n’ai pas fait de vagues. C’est elle qui s’est vantée de sortir avec moi. Et ce n’est pas ma faute si elle a cru qu’elle allait en tirer un autre profit que le plaisir de coucher avec moi. Meredith et Derek échangèrent un regard amusé. Je ne lui ai jamais rien promis, insista Mark. De toute façon, elle est comme toutes ces internes qui pensent que coucher avec un titulaire va améliorer leur situation.

    Le sourire disparut instantanément du visage de Meredith. Oh ! Le coup bas ! s’écria-t-elle.

    Je ne disais pas ça pour vous, vous le savez bien, assura Mark, sincèrement embarrassé à l’idée d’avoir pu la blesser.

    Je l’espère pour toi, rétorqua Derek, contrarié. Jamais Meredith n’a cherché à tirer profit de notre relation.  

    Au contraire, ça m’a desservie, ajouta la jeune femme. Bailey était tout le temps sur mon dos et menaçait de me cantonner à l’accueil. Mes amis m’ont accusée d’opportunisme. Et je ne vous parle pas des commentaires déplaisants et des sarcasmes auxquels j’ai dû faire face quand Addison a débarqué. J’ai essuyé les plâtres, en fait. Plus personne n’a fait attention à ceux qui ont suivi. Elle planta son regard dans celui de Mark. Vous devriez me dire merci en fait ! C’est grâce à moi que les internes n’ont plus peur d’avoir une relation avec un titulaire.

    C’est vrai, j’oublie trop souvent que vous avez été le précurseur en matière de libéralisation des mœurs au Seattle Grace. Je parie que, dans quelques années, votre statue trônera dans l’entrée pour accueillir les visiteurs, se moqua Mark, soulagé de voir qu’il ne l’avait pas offusquée. Meredith fit mine de le frapper avec son sac. Il la bouscula amicalement et s’adressa à nouveau à Derek. Tu penses que la sanction de Lexie va la faire réfléchir ?

    Derek fronça les sourcils. C’est dans son intérêt ! Soit mon laïus lui fait prendre conscience des erreurs qu’elle a commises et elle voudra s’amender, auquel cas nous pardonnerons et repartirons d’un bon pied. Soit elle persiste, ce qui tendrait à prouver qu’elle a un sérieux problème comportemental, et alors il deviendra évident qu’elle n’a rien à faire dans ce programme.

    Je pencherais pour la deuxième option. Elle est dérangée, je te le dis. Mark se tourna vers Meredith. Désolé. Je sais qu’elle fait partie de la famille mais j’ai l’habitude d’appeler un chat un chat.

    Derek fit une grimace. Je trouve que tu es mal placé pour critiquer cette fille, vu la nature des rapports que vous avez entretenus, et ce malgré mes avertissements, je tiens à le souligner.

    Que veux-tu ? Je suis cynique et je n’ai jamais mauvaise conscience.

    C’est facile, le cynisme !

    Mais c’est tellement amusant !

    Vous ne vous êtes jamais dit que vous étiez peut-être en partie responsable de son déséquilibre, pour autant qu’il y en ait un ? demanda Meredith.

    Vous me prêtez trop d’influence. Elle avait déjà un grain quand je l’ai connue. Rappelez-vous comment elle s’est conduite avec Derek, chez Joe, ajouta Mark, trop heureux de trouver un argument qui apporte de l’eau à son moulin

    Sur ce point, vous n’avez pas tort, concéda Meredith. Mais maintenant, c’est vous qui l’obsédez. J’aimerais savoir ce que vous lui avez fait pour la mettre dans un état pareil.

    Mark feignit d’être désolé. Ma chère, je crains malheureusement de devoir vous laisser dans l’ignorance. Sinon, je connaîtrai à nouveau la fureur de mon ami ici présent et cette fois, il n’y aura plus de pardon, soyez-en sûre. Derek approuva d’un signe de tête énergique.

    Meredith lança un regard dédaigneux vers Mark. Mais dites donc, qu’est-ce qui vous fait croire que vous arriveriez à me séduire ? Je ne m’appelle pas Addison.

    Coup bas également ! murmura Mark, le regard subitement assombri.

    Meredith ! gronda Derek avec un léger ton de reproche.

    Ce fut au tour de Meredith d’être embarrassée. Excusez-moi. Mark. C’est sorti comme ça, je n’ai pas réfléchi à ce que je disais. Je n’ai pas voulu vous blesser.

    Mark lui fit un petit sourire. Bah ! Ne vous excusez pas. Je suppose que je le mérite. Il est bon de temps en temps d’avoir des amis qui vous rappellent à plus d’humilité.


    3 commentaires
  • A leur arrivée dans le service chirurgie, Meredith annonça à Derek et Mark qu’elle devait rejoindre son vestiaire. Ils la regardèrent s’éloigner.

    Tu nages toujours dans le grand bleu ? s’informa Mark.

    Un jour sur deux, répondit Derek. L’autre, je me noie. Il posa sur son ami un regard où se lisait autant de lassitude que de désespoir.

    Oh ! A ce point ?

    Ce n’est pas facile. Elle n’est pas facile, rectifia Derek. Si je ne mordais pas sur ma chique, nous romprions tous les trois jours.

    Les deux hommes avancèrent dans la direction opposée à celle que Meredith avait prise. Il me semble que ce qu’il y a de bien dans vos ruptures, c’est qu’elles sont suivies de réconciliations, fit remarquer Mark.

    Derek fit la moue. Je ne me leurre pas, Mark. Je sais que ce n’est pas vivable à long terme… Ces discussions incessantes, ces sempiternelles justifications, et je ne te parle pas de l’autocensure dans tous mes propos, par peur de la heurter. Il soupira. Il faudrait être un super héros pour résister à un tel régime.

    Et tu n’es pas un super héros.

    Derek hocha la tête de droite à gauche. Non. Je suis un gars bien tranquille qui aspire à vivre une vie paisible avec la femme qu’il aime, sans conflit, sans problème majeur. Pas un gars qui se réfugie chez un copain pour pouvoir réfléchir au calme ni celui qui prend sa voiture en pleine nuit pour faire 150 miles, histoire de se calmer.

    Mark haussa légèrement les sourcils. Oh ! Je vois. C’est pour ça que tu as une mine de mort vivant.

    J’ai peut-être dormi trois heures cette nuit, déplora Derek. Et je ne te parle pas des autres nuits. Dernièrement j’ai des difficultés à trouver le sommeil. Parfois, je suis seul mais je ne dors pas parce que j’ai peur qu’elle ne revienne pas. Les autres fois, quand elle est là, je la regarde dormir et je me dis que je ne la connais pas vraiment. Il soupira à nouveau.

    Qu’est-ce qui ne va pas entre vous ? s’enquit Mark.

    Nous sommes toujours dans un rapport de forces, expliqua Derek. Parfois j’ai l’impression qu’elle veut me pousser à la faute pour le seul plaisir de se disputer avec moi. Après, c’est à celui qui tiendra le plus longtemps avant de céder. A la longue, ça me tue. 

    Mark grimaça. Pas évident, en effet… Tu sais, Derek… ne te méprends pas, j’adore Meredith, elle est vraiment chouette, mais si cette situation te pèse tant, tu devrais peut-être penser à – il hésita un instant avant d’exprimer le fond de sa pensée - y mettre un terme.

    J’y pense souvent, avoua Derek à mi-voix. De plus en plus. Cette nuit encore, pendant que je roulais… Elle m’avait dit des horreurs. Son regard se teinta de douleur. Elle peut se montrer si dure, parfois. Sur la route, j’étais déterminé, plein de bonnes résolutions. Je voulais rompre avec elle… Je suis revenu à la caravane et elle était là.

    Mark eut un petit sourire plein d’indulgence. Et tes bonnes résolutions se sont envolées aussitôt.

    Dès que j’ai ouvert la porte et que je l’ai vue, reconnut Derek. Elle semblait si fragile, si vulnérable, comme si elle avait peur… J’ai résisté à l’envie de la prendre dans mes bras pendant, quoi… cinq bonnes minutes. Et puis…

    Mark opina de la tête. Oui, je sais comment ça se termine.

    Je ne sais pas, je suis peut-être trop exigeant.

    Peut-être que tu lui en demandes trop et trop vite surtout. Tu devrais peut-être lui laisser un peu de temps. Il me semble qu’elle fait des efforts, non ?

    Oui, c’est vrai, mais elle ne devrait pas avoir à en faire, estima Derek avec des accents de regret dans la voix. Cela devrait couler de source. Elle m’aime, je l’aime et puis voilà, c’est tout simple. En tout, ça devrait l’être. Au lieu de cela, on se dispute pour des broutilles et ça prend tout de suite des proportions énormes. On s’insulte, on se quitte avec la ferme intention de ne pas revenir en arrière et puis… une fois elle, une fois moi, on plie. C’est un cercle vicieux et j’en ai marre, confessa-t-il d’un ton las.

    Mark poussa la porte du vestiaire qui était réservé aux titulaires. Et la suite, tu la vois comment ? demanda-t-il après s’être assuré qu’ils étaient seuls dans la pièce.

    Derek prit un air blasé. Aucune idée… Je ne me fais pas trop d’illusions. Je n’ai pas de solution miracle malheureusement. Découragé, il se laissa tomber lourdement sur un banc.

    Ce fut au tour de Mark de pousser un soupir. Derek… Je comprends bien que ce ne soit pas facile. Mais tu ne peux pas continuer à te rendre malheureux comme ça. Tu n’es pas une chiffe molle tout de même, dit-il avec plus de vivacité. Quand tu as appris pour Addi et moi, tu as tout plaqué en une nuit et tu as traversé le pays pour recommencer une nouvelle vie. Et là…

    Oui mais Meredith – la voix de Derek se fit plus sourde tellement elle était chargée d’émotion- ce n’est pas Addison. Je l’aime comme je n’ai jamais aimé Addison.

    Mark vint s’asseoir après de son ami. Oui, ça, je l’avais bien compris. Mais combien de temps vas-tu continuer à l’aimer si vous continuez à vous déchirer de cette façon ? Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux vous séparer avant de vous haïr ?

    Me séparer d’elle ? Derek ricana douloureusement. J’ai bien peur de ne pas en être capable. Je l’ai dans la peau. Quant à la haïr, jamais ! s’écria-t-il. C’est la femme de ma vie, Mark, j’en suis persuadé. Je ne sais pas si nous pourrons, un jour, vivre ensemble, mais je sais que je ne pourrai jamais vivre sans elle.

    Mark le regarda avec commisération. Alors tu es dans une impasse, mon vieux. Et ce projet de consultation psychologique, c’en est où ?

    Au point mort, regretta Derek. J’ai évoqué cette possibilité un jour, mais elle ne veut pas en entendre parler. Jamais, elle n’acceptera de se rendre dans le cabinet d’un psychologue, quel qu’il soit.

    Tu sais ce qu’on dit. Si tu ne vas pas à la psychologie, la psychologie viendra à toi. Mark sourit devant l’air intrigué de Derek. Allez… réfléchis… et ne va pas chercher midi à quatorze heures. La solution t’est toute proche.

    Derek réfléchit quelques secondes avant qu’un sourire de soulagement n’illumine son visage soucieux. Mark, tu es un véritable génie !


    3 commentaires
  • Ça me tente mais je vais me contenter d’un café, répondit Mark en entrant dans la boutique. A mon âge, ça devient difficile de perdre du poids. Son intonation se teinta d’ironie. Demandez à Derek, il vous le dira, lui aussi. Il se tourna vers ce dernier avec un regard goguenard. T’as pas un avion à prendre, toi ?

    Derek consulta sa montre et constata à regret que son ami avait raison. Son avion décollait dans moins de deux heures. A peine le temps pour lui d’aller à l’aéroport et de faire enregistrer son bagage qui était déjà dans le coffre de la Porsche. Ignorant Mark, il s’avança vers Meredith. Je dois y aller mais à mon retour, j’aimerais qu’on discute de tout ça posément et qu’on…

    Meredith lui coupa la parole. Salut et bon voyage ! Ensuite, elle accorda à nouveau toute son attention à Mark. Un cappuccino, ça vous dit ? 

    Parfait ! approuva Mark. Si ça ne vous dérange pas, je vais le boire en terrasse. J’ai été enfermé toute la journée. Un peu d’air frais me fera du bien.

    Pas de problèmes, déclara Meredith. Allez vous installer, je vous apporte ça tout de suite. Son sourire s’effaça tandis qu’elle se dirigeait vers la machine à café. Elle se sentait triste et pleine de colère. Elle aurait aimé que Derek laisse tomber le masque, qu’il lui dise pourquoi il mettait un tel acharnement à la dissuader de sortir avec Mark et qu’il lui en donne la vraie raison, en cessant de se réfugier derrière de faux prétextes dont aucun ne tenait debout. 

    Revenez vite, ma mignonne, clama Mark, tout sourire. Je vous attends avec impatience. Il sortit sur la terrasse et s’installa nonchalamment sur une chaise. Il feignit alors de s’apercevoir de la présence de Derek qui le fusillait du regard depuis le seuil de la boutique. Tiens, t’es encore là ?

    Derek vint se camper à côté de lui. A quoi tu joues ? lui demanda-t-il entre ses dents serrées.

    Mark prit un air innocent. Moi ? Mais à rien.

    Tu ferais mieux de partir, recommanda sèchement Derek. Tu n’as rien à faire ici.

    Mark fit semblant d’être scandalisé. Partir quand ça devient intéressant ? Ah non ! C’est ton truc, ça, pas le mien !

    Ne m’oblige pas à devenir désagréable, gronda Derek en serrant les poings si fort que ses ongles s’enfoncèrent dans ses paumes.

    Ecoute Derek, là, tu commences à me gonfler avec tes menaces à la mords-moi le nœud ! Mark se redressa sur sa chaise. Tu veux que je dégage ? Tu veux que je laisse cette fille tranquille ? Donne-moi une raison, donne-moi la raison pour laquelle je devrais le faire et je le ferai.

    La raison, tu la connais déjà, répliqua Derek. Meredith est une fille bien. Elle ne mérite pas de vivre sa première fois avec des sales types comme nous.

    Mark se laissa de nouveau aller sur son siège, en allongeant ses jambes. Moi, je dis que pour sa première fois, il vaut mieux qu’elle ait affaire à un type expérimenté plutôt qu’à un nul. Et puisque tu ne veux pas être ce mec-là, moi, je vais m’y coller.

    Derek lui lança un regard menaçant. Tu ne vas rien faire du tout. Je ne veux pas que tu la touches. Je ne l’ai pas épargnée pour qu’un mec comme toi en profite. Rien que cette idée me rend dingue !

    Sous le coup de l’énervement, il avait parlé fort et Meredith, qui arrivait avec son plateau, l’entendit. Si elle avait encore quelques doutes, les propos de Derek la confortèrent dans l’idée que les conseils de Cristina étaient finalement excellents. C’est avec une certaine euphorie, tout intérieure cependant, qu’elle posa le cappuccino devant Mark ainsi qu’un morceau de tarte aux pommes. Et voilà ! chantonna-t-elle. Je sais que vous ne vouliez pas de pâtisserie mais vous allez bien vous laisser tenter. C’est une des spécialités d’Izzie.

    Oh de la tarte aux pommes ! s’émerveilla Mark. C’est ma préférée. Meredith, vous me prenez par les sentiments. Mais ça ne fait pas mes affaires, ça, ajouta-il en caressant un bedon inexistant. Va falloir que j’aille à la salle de sports.

    Vous dites n’importe quoi, objecta Meredith en s’asseyant devant lui. Moi, je vous trouve très bien comme ça. Elle sentit le regard à la fois étonné et mécontent de Derek peser sur elle. Par provocation, elle décocha un grand sourire à Mark. Elle se rendait compte qu’elle était sans doute en train de lui donner de fausses idées et que cela risquait d’avoir des conséquences, mais elle était déterminée à tout faire pour que Derek ouvre les yeux et admette les sentiments qu’elle était certaine de lui inspirer.

    Oh alors, je n’hésite plus, s’écria Mark en prenant le morceau de tarte en main. Il posa un regard charmeur sur la jeune fille. Je sens qu’on va bien s’entendre, nous deux.


    4 commentaires
  • Trois jours plus tard, une magnifique jeune femme, en tailleur Chanel et au brushing impeccable, se présenta à l’accueil du Seattle Grace Hospital. Bonjour. Pourriez-vous m’indiquer le bureau du Dr Derek Shepherd, s’il vous plaît ?

    Vous avez rendez-vous ? lui demanda le réceptionniste, qui était immédiatement tombé sous le charme des yeux couleur indigo de l’inconnue. Qui dois-je annoncer ?

    Le Dr Kathleen Shepherd… sa sœur. Suivant les indications que le réceptionniste lui avait données, Kathleen se rendit directement au bureau de son frère. Elle sourit lorsqu’elle le vit qui l’attendait devant sa porte et accéléra son allure pour le rejoindre plus vite. Ils se donnèrent l’accolade.

    Kat ! Sœurette ! Tu es magnifique.

    Kathleen regarda son frère avec tendresse. Tu n’es pas trop mal, non plus. Il semblerait que l’air humide de Seattle te réussisse plutôt bien.

    Derek fit entrer sa sœur dans son bureau. Le sourire éclatant de Kathleen s’effaça sitôt qu’elle aperçut Mark assis dans un fauteuil. Il se leva pour la saluer. Kathleen ! Heureux de te revoir. Cela faisait longtemps.

    Mark, le salua froidement Kathleen avant de se tourner vers son frère. Tu lui adresses encore la parole ?

    Kat… ne commence pas, soupira Derek. Le passé est le passé. Inutile d’y revenir.

    Si tu le dis, répondit la jeune femme, avec les lèvres pincées.

    Mark sourit. Toujours aussi charmante, Dr Love.

    Si tu n’avais pas anéanti ma famille, je le serais sans doute un peu plus, répliqua Kathleen en accrochant son sac au porte-manteau.

    Pourquoi ai-je la sensation que ton esprit de famille n’est pas le seul à motiver ta colère à mon égard ? persifla Mark.

    Bon c’est fini, vous deux ? intervint Derek. On dirait deux mômes dans une cour de récréation. Kat, écoute… Addison et moi avons divorcé. J’ai réglé mon contentieux avec Mark. Alors lâche-lui la grappe. Je ne t’ai pas demandé de traverser les Etats-Unis pour prendre ma défense ou je ne sais quoi d’autre.

    Kathleen soupira. Tu as toujours été trop magnanime, Derek. Ce type ne mérite pas ta mansuétude. Bon, bon d’accord, j’arrête, dit-elle en croisant le regard plein de reproches de son frère. Je suppose que tu attends que nous soyons seuls pour m’expliquer ce que tu attends de moi. Quand tu m’as appelée, tu as été plus qu’évasif.

    Le téléphone sonna. Derek fit un signe à sa sœur lui demandant de patienter et décrocha. Pendant qu’il parlait, Kathleen passa le temps en examinant les livres de sa bibliothèque. Elle fut rapidement rejointe par Mark. J’avais espéré que nos retrouvailles auraient été plus chaleureuses, lui murmura-t-il.

    Tu plaisantes ? Vu la façon dont tu t’es conduit… La jeune femme désigna discrètement son frère. Il est au courant ?

    Mark secoua la tête. Pas par moi, en tout cas. Mais vu la façon dont tu viens de te comporter, ce sera un miracle s’il n’a pas quelques soupçons. Kathleen le fusilla du regard.

    Derek raccrocha le téléphone. Kat, je vais te dire tout ce que tu dois savoir mais pas maintenant. On vient de m’apprendre que j’avais une intervention. Mark, tu es attendu aussi.

    Très bien. Mark se leva. Allons-y… Kat, ce fut un plaisir. 

    Sœurette, tu loges à l’hôtel ou tu veux venir chez moi ? En voyant la façon dont Kathleen regardait son frère, avec effroi, Mark éclata de rire. Je suppose que ça veut dire que toi non plus, tu n’aimes pas le camping, conclut Derek dans un sourire. Alors, je te propose d’aller t’installer à ton hôtel. Je t’appellerai dès que j’ai fini au bloc et je t’expliquerai pourquoi je t’ai fait venir. Les deux hommes sortirent du bureau. Derek regarda Mark d’un air suspicieux. Détrompe-moi si j’ai tort mais j’ai cru déceler une certaine tension entre toi et Kathleen.

    Mark prit un air détaché. Je ne vais pas nier l’évidence.

    Et j’ai également eu l’impression qu’elle n’était pas en colère contre toi uniquement parce que tu as ruiné mon mariage, insista Derek.

    Mark dodelina en la tête en grimaçant légèrement. Ça se pourrait bien… Dis donc, c’est elle le psy, pas toi !

    Derek jeta un regard critique en direction de son ami. Donc vous avez eu un truc ensemble.

    Euh… un peu… il y a pas mal de temps.

    Pas mal de temps ? Derek fronça les sourcils. C’est-à-dire ? Du temps de son mariage ?

    Il vaudrait mieux changer de sujet, suggéra Mark avec un rictus embarrassé.

    Il n’en fallut pas plus pour que Derek comprenne qu’il avait vu juste. Mark ! C’est ma sœur ! s’exclama-t-il, scandalisé. Elle était mariée.

    Avec un crétin que tu n’appréciais pas, lui rappela Mark en espérant que l’argument jouerait en sa faveur.

    Je ne vois pas le rapport, riposta Derek. Tu n’as donc aucun scrupule ?

    Mark soupira longuement. Pourquoi poser la question puisque tu connais la réponse ?

    Mais avec quelle femme de ma famille n’as-tu pas couché ? s’écria Derek, exaspéré.

    Ta mère, Derek, ta mère…


    3 commentaires