• CHAPITRE 949

    Pas du tout. Je me fous totalement de son orientation sexuelle. C’est sa naissance qui me dérange, grogna Mark. Il n’avait rien contre les gays, que du contraire. Chaque gay était un rival de moins pour lui.

    Il est comme nous, tu sais, objecta Derek. Il n’a pas choisi ses parents.

    Pourquoi faut-il que tu prennes toujours sa défense ? s’emporta Mark. Parce qu’il était amoureux de toi quand il était gamin ? Ça flatte ton ego ?

    Les yeux de Derek se firent plus froids. Puisque tu n’as que des conneries à dire… Il descendit les quelques marches qui menaient au jardin. En passant devant un parterre de fleurs, il y arracha une magnifique tulipe jaune. Il entendit Mark qui lui criait quelque chose mais n’y prêta pas attention. Ne comptait plus que la jeune fille blonde vers laquelle il avançait. Il n’était plus qu’à deux mètres lorsqu’elle leva les yeux vers lui. Il fit passer dans son sourire l’énorme bouffée de tendresse qui venait de l’envahir et elle ne put que lui sourire à son tour. Il lui tendit la fleur. Tiens, c’est pour me faire pardonner. Pour ce qui s’est passé cette nuit, précisa-t-il pour qu’elle ne se méprenne pas. Il était clair qu’il faudrait bien plus qu’une tulipe pour faire oublier le mal qu’il lui avait fait. Et tu es obligée de l’accepter, ajouta-t-il avec de grands yeux innocents. Sinon, Mark va me tuer parce que j’aurai massacré le parterre de sa grand-mère pour rien.

    Merci. Meredith prit la fleur et, pour se donner une contenance, la porta à son nez tout en sachant que la tulipe ne dégageait aucun arôme particulier. Lorsque Derek se faisait aussi charmeur, elle se sentait vraiment trop vulnérable.

    Il fit le tour de la jument en restant à une distance respectable. Il est beau. Comment il s’appelle ?

    Elle. Elle s’appelle Bluebelle. Elle est adorable. Meredith prit la tête de l’animal entre ses mains pour déposer un baiser juste au-dessus de ses naseaux. On s’entend bien toutes les deux, n’est-ce pas, ma jolie ?

    Tu ne m’as jamais dit que tu aimais les chevaux, déplora Derek en la suivant pendant qu’elle passait de l’autre côté de sa monture.

    La réponse fusa, telle un éclair. Parce que tu ne me l’as jamais demandé. La fleur toujours à la main, Meredith mit le pied à l’étrier.

    C’est vrai, reconnut Derek, tout penaud. Je ne t’ai jamais vraiment posé de questions sur toi. Sans doute parce que j’avais peur que tu m’en poses aussi, murmura-t-il d’une voix sourde.

    Meredith s’arrêta dans son élan pour se tourner vers lui. Ce n’était pas la première fois qu’il lui faisait comprendre qu’il était prêt maintenant à parler de lui mais elle ne se sentait pas encore prête à saisir cette perche qu’il lui tendait, tout simplement parce qu’elle savait qu’une fois cette conversation entamée, il leur faudrait aller jusqu’au bout, avec tout ce que cela impliquerait de douleurs ravivées, pour l’un comme pour l’autre. Il faut que j’y aille.

    Derek se dépêcha de lui poser une main sur le bras, pour la retenir. Je te propose un marché. Tu me laisses t’accompagner dans ta promenade et en échange, je réponds à toutes tes questions.

    Toi ? Mais tu détestes les chevaux ! s’exclama Meredith, amusée, en reposant le pied à terre.

    Derek fut heureux qu’elle ne rejette pas directement sa proposition. C’était donc qu’elle n’y était pas opposée. Jamais, depuis qu’il l’avait retrouvée, il ne s’était senti aussi proche d’obtenir ce qu’il souhaitait, à savoir s’expliquer et plaider sa cause. Moi, détester les chevaux ? Qui dit ça ?

    Pas besoin de le dire. Ça se voit.

    Ce n’est pas que je les déteste mais… Il dévisagea Bluebelle avec méfiance. C’est plutôt eux qui ne m’aiment pas. Quand j’étais petit, je me suis fait mordre plusieurs fois. Alors depuis… j’en ai un peu peur, finit-il par lâcher.

    Meredith fut attendrie par cet aveu qui lui coûtait, elle le savait. Et puis, il y avait ce regard tour à tour tendre et implorant qu’il posait sur elle, et auquel elle ne savait pas vraiment résister. OK. Je te propose un autre marché. Je renonce à ma balade et en échange, tu réponds à mes questions, sans te défiler.

    Marché conclu ! s’écria Derek, heureux d’avoir remporté cette manche en échappant à la corvée de la promenade équestre. Immédiatement après, le stress l’envahit à l’idée de tout ce qu’il allait devoir remuer pour satisfaire la jeune fille. Et honnêtement, quoiqu’il lui ait promis, il n’était pas certain d’y arriver.

    Meredith passa la main sur le flanc de Bluebelle. On ira se promener un peu plus tard, ma belle. D’accord ? La jument secoua la tête en hennissant légèrement. Tu es gentille. Tu veux bien la rentrer pour moi ? demanda Meredith à Curtis qui revenait pour nourrir les chevaux. Elle lui passa les rênes et revint à Derek. Ça te va, là ? lui demanda-t-elle en pointant du doigt le banc où il s’était assis quelques jours plus tôt avec Momsy. Il acquiesça et la suivit avec l’impression qu’il allait enfin pouvoir essayer de boucler la boucle.


  • Commentaires

    1
    Butterfly
    Dimanche 9 Juin 2019 à 19:37

    Ah super gros progrès ! Ils vont enfin se parler, en tout cas Derek va parler. J'espère qu'il va répondre honnêtement aux questions de Meredith et que ça va l'aider celle-ci à aller de l'avant pour en arriver à une réconciliation 

    2
    Butterfly
    Dimanche 9 Juin 2019 à 22:20

    Je me demande aussi ce qu'il y a eu entre Mark et Jackson. Le fait que Mark dise que la naissance de Jackson le dérange, ça m'intrigue vraiment. 

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