• CHAPITRE 921

    T’es vraiment un cas désespéré ! s’exclama Taylor en riant doucement. Puisque je te dis qu’un homme, c’est pas compliqué ! Y a quelque chose que tu dois retenir, si tu leur parles de leur sexe, t’as tout bon. T’as juste trois trucs à dire : il est énorme, il est dur et tu le sens bien.

    Meredith haussa légèrement les épaules. Tu ne peux quand même pas te limiter à ça, fit-elle remarquer, sceptique quant au bien-fondé de cette recommandation. Une fois, deux fois, OK. Mais après… Et quand bien même, elle ne s’imaginait pas dire de telles choses. Ces propos tout de même un peu vulgaires heurtaient sa vision très romantique de l'amour.

    Te casse pas la tête ! conseilla Taylor. C’est amplement suffisant. Mais évidemment, tu peux apporter des variantes. Elle prit une voix chaude et haletante. Oh chéri ! Ta queue est vraiment troooooop énorme, troooooop dure, je la sens troooooop bien. Les deux filles échangèrent un regard avant d’éclater de rire. En fait, je crois que le secret, c’est de surprendre ton mec, dit Taylor, une fois qu’elles eurent repris leur sérieux.

    Oui, c’est bien là, le problème, murmura Meredith en faisant une grimace. Pour étonner, il fallait savoir quoi faire et ce n’était malheureusement pas son cas. Comment ça pourrait marcher avec quelqu'un d'aussi nul que moi ?

    Je suis sûre que tu exagères, la gourmanda gentiment Taylor. Si t’es pas sûre de toi, tu peux aller sur le net ou lire des bouquins. Elle comprit à la mine de Meredith qu’elle ne l’avait pas convaincue. Tu sais, Mer, je crois que tu dois surtout essayer de te sentir à l’aise, ne pas avoir peur, ne pas être gênée, ne pas te soucier de ce que l’autre va penser. De toute façon, dis-toi que si tu es entreprenante, ça va lui plaire. Et si tu ne sais pas comment t’y prendre, suis ton instinct. Il faut faire ce que tu as envie de faire, ce qui t’apporte du plaisir à toi aussi.

    Mais tu n’as jamais peur de choquer, toi ? s’étonna Meredith.

    Choquer qui ? l’interrogea Taylor, étonnée. Mon copain ? Meredith approuva d’un signe de tête. Ben, à moins que je ne commence à lui sortir les pires insanités ou à lui demander des trucs sado-masos, je ne vois pas pourquoi il se choquerait. Et s’il le fait, alors, laisse tomber ! s’exclama la jeune fille, scandalisée. C’est qu’il est con. Pourquoi est-ce qu’il n’y aurait que les hommes qui auraient le droit d’exprimer leurs désirs ? Quand il y a des tabous dans un couple, tu peux te dire que c’est mort. Elle remarqua que les lèvres de Meredith s’étiraient en un petit sourire. Quoi ? Qu’est-ce que j’ai dit ? 

    Meredith hocha doucement la tête. Rien. C’est juste que… tu as dix-sept ans, j’en ai vingt-et-un mais j’ai l’impression que c’est moi, la gamine.

    Merci pour la gamine, ronchonna Taylor avant de sourire à son tour. Alors si tu veux que la vieille te donne encore des conseils…

    Non, merci, ça ira, répliqua Meredith.

    Alors maintenant, à ton tour ! claironna Taylor, toute guillerette. Elle fit un bond sur le lit et se retrouva, assise en tailleur, plus ou moins face à Meredith. T’as eu combien de copains, toi ?

    Un seul, grogna Meredith, prête à affronter les moqueries de la jeune fille.

    Mais celle-ci n’eut pas la réaction attendue. T’as une photo que je vois à quoi il ressemble ?

    Non, soupira Meredith. S’échanger des photos, encore une chose que faisaient tous les amoureux du monde. Seulement, elle n’avait jamais osé demander à Derek de sacrifier à la tradition. De toute façon, avant leur rupture, il n’avait jamais été question d’amour entre eux, alors sa requête aurait été déplacée. Si tu veux le voir, tu n’as qu’à demander l’album photos de Momsy.

    Celui où il y a tout plein de photos de Mark ? interrogea Taylor, les sourcils froncés. Meredith opina de la tête. Ton copain, c’est le brun qui est toujours avec lui ? Depuis que sa mère avait été engagée au service de Momsy, dix ans plus tôt, elle avait eu maintes et maintes fois l’occasion de mettre son nez dans les photos de la famille Sloan et elle les connaissait par cœur. Woaw, Mer ! Il est trop canon ! s’extasia l’adolescente.

    Meredith baissa la tête. Ouais, canon. Oh oui, Derek était un très bel homme ! Tellement qu’elle était tombée follement, éperdument, irrévocablement amoureuse de lui. Malheureusement, elle avait eu la bêtise de croire que son esprit était aussi parfait que son physique et la désillusion n’en avait été que plus grande lorsqu’elle avait compris qu’il n’en était rien. Elle s’était laissé éblouir et cela lui avait fait perdre tout sens commun. Elle en avait oublié que la beauté, si elle était un bonus très agréable, était loin de suffire pour bâtir une relation telle qu’elle en rêvait.

    Et vous deux, pourquoi ça n’a pas marché ? se renseigna Taylor d'une voix douce.

    Les épaules de Meredith se soulevèrent imperceptiblement tandis qu’elle faisait une grimace. Tristement banal ! Il m’a trompée. Trois fois d’après lui, donc c'est pas important, persifla-t-elle. Comme si une faute était moins grave si on la commettait rarement !

    Ah merde ! fut le seul commentaire que se permit Taylor.

    Qu’est-ce que tu ferais à ma place ? demanda Meredith, totalement déboussolée.

    Moi ? Taylor éclata de rire. Moi, je lui rendrais la pareille. Mais bon – elle regarda Meredith avec ce qui ressemblait à de la tendresse - je doute que ce soit ton genre. Meredith secoua tristement la tête. Non effectivement, elle n’était pas une adepte de la loi du talion, et certainement pas dans le domaine amoureux. Pour elle, l’amour était synonyme de respect et de confiance, deux sentiments que l’infidélité de Derek lui avait fait perdre. Se venger en couchant avec tous les hommes de la terre ne les lui rendrait pas.


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