• CHAPITRE 875

    Intriguée par les allers et venues que Derek faisait dans le magasin, Meredith ne le quitta pas des yeux un seul instant. Enfin, elle le vit qui se présentait au comptoir et elle devina qu’il complétait l’ordonnance. Quelques minutes plus tard, il ressortait avec, dans les bras, un sac en papier qu’il s’empressa de déposer dans son coffre. Mais qu’est-ce que tu as acheté ? demanda Meredith lorsqu’il revint s’asseoir à ses côtés. Ton sac a l'air plein à craquer. 

    Oh c’est rien, répondit-il de façon évasive, avec un sourire énigmatique.

    Meredith fronça les sourcils. Si c’est rien, dis-moi alors.

    Tu verras ça ce soir. Pour détourner son attention, Derek lui remit une petite boite. Tiens, je peux déjà te donner ça.

    Meredith reconnut la boite qui contenait la pilule du lendemain. OK. Je la prendrai si tu acceptes de me dire ce qu’il y a dans ton coffre, déclara-t-elle avec des yeux pétillants de malice, certaine d’avoir trouvé le moyen de lui faire dire ce qu’elle voulait absolument savoir.

    Derek feignit de s’indigner. Oh du chantage maintenant ! Si tu crois que c’est comme ça que tu vas m’avoir !

    Meredith fit une moue dédaigneuse. Comme tu veux. Ses yeux plantés dans ceux de son petit ami, elle releva le menton dans une attitude de défi. Alors peut-être que dans neuf mois, on t’appellera papa.

    Derek haussa légèrement les épaules. Ben, si ça doit arriver, je serai là, je te l’ai déjà dit. Pas de soucis ! Il vit à son sourire que c’était la réponse qu’elle attendait. Faudra trouver autre chose pour me faire cracher le morceau. T’es pas très douée, se gaussa-t-il. Il attrapa au vol la main avec laquelle elle voulait lui donner une tape et la porta à sa bouche. Sois patiente, bébé. Tu sauras tout ce soir, je te le promets. Un peu embarrassé, il lui tendit une deuxième boite. Tiens, ça aussi, c’est pour toi.

    Meredith lut sur l’emballage qu’il s’agissait de la pilule contraceptive. T'en as encore beaucoup, des cadeaux comme ça ? plaisanta-t-elle

    C’est pas un cadeau. C’est juste qu’on en avait déjà un peu parlé, se justifia Derek. Alors… mais évidemment, tu n’es pas obligée. Si tu ne veux pas, on peut très bien continuer avec les préservatifs. Ou un autre moyen si tu préfères.

    Ah non ! s’exclama Meredith. Elle jeta les deux médicaments dans son sac qui était à ses pieds.

    Derek éclata de rire, enchanté de l’enthousiasme qu’elle manifestait devant son initiative dont il avait craint qu’elle soit mal perçue, et se pencha vers elle pour l’embrasser, une main s’égarant déjà sur sa poitrine. Toi, tu as beaucoup de chance qu’on m’attende à la clinique, murmura-t-il en se redressant.

    Oh ! Et sinon, qu’est-ce que tu me ferais ?

    Devine ! Il promena sa main entre les cuisses de la jeune fille en s’attardant sur son entrejambe pour exercer une pression sur sa vulve. Tu te souviens du jour où on a fait l’amour dans la voiture ?

    Meredith pointa sur lui un doigt menaçant. Oui eh bien tu oublies ! J’étais morte de peur à l’idée qu’on nous découvre.

    Oh la menteuse ! s’écria Derek avec un air faussement choqué. Il redémarra avec un sourire moqueur. Je m'en souviens très bien ! Tu y as peut-être pensé les cinq premières minutes mais après…

    Meredith lui donna une légère tape sur le bras. C’est bien là le problème ! Une fois que je suis avec toi, je ne pense plus à rien d’autre et tu me fais faire tout ce que tu veux.

    Et c’est vraiment un problème ? demanda-t-il d'une voix douce.

    Parfois, reconnut Meredith avec une petite grimace. J’ai l’impression que je ne vis plus qu’en fonction de toi et ça me fait peur. Qu’est-ce qui me resterait si tu n’étais plus là ?

    Derek fut heureux d’entendre que, comme pour lui, leur relation avait pris énormément d’importance dans sa vie et que, d’une certaine façon, cela lui faisait peur. Elle comprendrait d’autant mieux ce qu’il avait à lui dire. Mais je suis là, bébé, assura-t-il. Je n’ai aucune intention de m’en aller.

    Je sais. Meredith se laissa aller contre lui, la tête posée sur son épaule et les yeux fermés, en pensant à ce destin presque hors du commun qui était le sien depuis qu’elle avait quitté Crestwood. A peine arrivée à San Francisco, elle avait rencontré le plus bel homme de la ville et, plus incroyable encore, elle avait réussi à s’en faire aimer, elle que tout le monde avait toujours considérée comme une gamine insipide, sur laquelle personne ne se retournait jamais, elle dont la trop grande naïveté l’avait souvent fait passer pour une bécasse. Ce don juan, qui pouvait prétendre à sortir avec les plus belles femmes, était tombé amoureux d’elle et, à en croire ce qu’il disait, il éprouvait plus de plaisir dans ses bras que dans ceux de toutes celles qu’il avait connues avant elle. Mais il n’y avait pas que le sexe. Derek était un homme brillant, un chirurgien de classe internationale, qui avait fait la une de tous les journaux. Par sa naissance et son métier, il avait la possibilité de fréquenter la crème de la société. Et malgré tout, c’était avec elle qu’il aimait passer le plus clair de son temps. Qui plus est, il avait foi en ses capacités, puisqu’il l’encourageait à reprendre des études, et au plus haut niveau. Meredith en arrivait à penser que peut-être, elle n’était pas aussi nulle qu’elle l’avait toujours cru. Si Derek était avec elle, c’était parce qu’elle en valait la peine. Elle sentit une confiance toute nouvelle l’envahir et, tout à coup, l’avenir ne lui fit plus aussi peur. Avec un peu d’études, le SAT était à portée de main et après, oui, après, il y aurait l’université et avec elle, la promesse de pouvoir faire enfin ce qu’elle voulait de sa vie.


  • Commentaires

    1
    Butterfly
    Jeudi 28 Février 2019 à 21:05

    Meredith est attendrissante avec ses rêves de petite fille idéaliste. On sent qu'elle manque beaucoup de confiance en elle et sa relation avec Derek lui en a donné. Mais le problème, c'est qu'elle se fait quand même beaucoup d'illusions sur la vie, l'amour et surtout sur l'homme dont elle est amoureuse. Elle risque d'être très déçue et j'ai peur qu'elle ne s'en remette pas facilement

    2
    Nolcéline 97234
    Vendredi 6 Septembre 2019 à 17:22

    Bonsoir à tous,

    L'amour donne des ailes . Qu'elle puisse idéaliser sa situation je peux comprendre tout va pour le mieux avec son chéri mais il faut qu'elle fasse attention à trouver un juste milieu entre l'idéalisation  et la réalité. Bon vendredi 6 septembre 2019 à tous et merci.

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