• CHAPITRE 620

    Très bien, étonnamment ! ça n'a pas eu l'air de la tracasser. Je crois que c’est moi que ça a le plus agacé. Quand je pense que je me suis un jour intéressé à cette fille ! bougonna Mark. Des connes, j’en ai déjà eu, mais des pareilles ! Il appuya sur le bouton de l’ascenseur.

    Derek ne put s’empêcher de sourire. Mark parlait comme s’il attachait une quelconque importance à l’intelligence de ses conquêtes. Et la mégère ? Qu’est-ce qu’elle a dit ?

    Mark leva les yeux au ciel. Ah elle ! C’est le summum ! D'abord, elle a essayé de nier sa responsabilité en insinuant que c'était de ta faute si elle avait demandé à George de surveiller Meredith, parce que tu essayais toujours de la détourner du droit chemin, et ce genre de conneries. Derek souffla avec un air méprisant. Et après, elle a essayé de convaincre Meredith de revenir travailler, poursuivit Mark. Oh évidemment, elle a bien emballé le paquet, soi-disant que c'était bénéfique pour le moral.

    Cette fille est vraiment… Derek eut une moue de dégoût. Les deux hommes entrèrent dans l’ascenseur.

    Mark acquiesça d'un signe de tête. Ouais mais à mon avis, elle n’est pas que ça. Ecoute, Derek, je ne veux pas avoir l’air de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais il y a quelque chose de louche là-bas. Derek le regarda avec un air interrogateur. Tu te souviens de ce que Meredith nous a dit quand je lui ai remis son acompte ? lui dit Mark. Que c’était plus que ce qu’elle gagnait en plusieurs semaines à la boutique. Derek hocha la tête. Eh bien, tout à l'heure, j'ai demandé à la mégère de lui donner de l'argent, pour la dédommager de ce qui lui était arrivé et aussi parce qu'elle avait droit à un retour sur son investissement, lui apprit Mark. Eh bien, curieusement, elle n'a pas râlé et plus bizarre encore, elle lui a donné une belle somme. Six cents dollars, comme ça, sans discuter. Meredith pense qu’elle se sent coupable et que c’est pour ça qu’elle a été généreuse mais, personnellement – il pinça les lèvres et secoua la tête – j’ai des doutes.

    Derek fronça les sourcils. Et ça veut dire quoi selon toi ? En sortant de l’ascenseur, il hâta le pas pour arriver plus rapidement à son bureau. Après ce qu’il venait d’apprendre, il n’aimait pas l’idée que Meredith soit seule.

    Je ne sais pas, avoua Mark, en calquant son pas sur celui de son ami. Ce n’est peut-être qu’une impression mais, quand j’ai parlé d’argent, la Cristina, je l'ai trouvée bizarre, comme quelqu’un qui n’a pas la conscience tranquille, tu vois ? Enfin, à ta place, je m’en inquiéterais.

    Tu crois qu’elle escroque ses copines ?

    Mark grimaça. Je ne sais pas, répéta-t-il. C’est peut-être un bien grand mot. Je ne veux pas accuser à tort. Mais je ne le sens pas, voilà ! Bon, je vais te laisser, annonça-t-il devant la porte du bureau. Vous avez sûrement plein de choses à vous dire.

    Derek remercia son ami d’un sourire avant d’entrer dans son bureau. Il trouva Meredith endormie sur le canapé. Elle était recroquevillée sur elle-même, les mains jointes sous le menton, mais elle semblait sereine, nota Derek avec soulagement. Prenant garde à ne pas la réveiller, il alla s’asseoir derrière son bureau et commença à rédiger le compte-rendu de son intervention.

    Un quart d'heure plus tard, Meredith ouvrit les yeux et aperçut Derek assis à son bureau. Concentré sur ce qu’il écrivait, il ne vit pas qu'elle était réveillée. Elle le trouva diablement sexy avec sa tenue de chirurgien qui laissait apercevoir quelques poils sur le haut de son torse. Elle eut soudainement envie d’y glisser les doigts. Hey, chuchota-t-elle en se redressant.

    Derek releva la tête et lui sourit tendrement. Tu as bien dormi ?

    Oui. Cette petite sieste m’a fait le plus grand bien.

    Il vint s’asseoir à côté d’elle et lui caressa les cheveux. Mark m’a dit que tu avais été à la boutique.

    Meredith rougit comme une collégienne prise en faute. Oui. C'était nécessaire. Je devais parler avec les filles. Et puis, j'avais besoin d'y retourner. C'est difficile à expliquer, mais j'en avais besoin.

    Je ne te fais aucun reproche, promit Derek. Et je comprends que tu aies voulu y retourner. Mais j’aurais préféré que tu attendes que je sois là pour le faire.

    J'ai reçu un texto de Cristina et je ne sais pas… Meredith posa sa main sur le bras de son amant. J'ai eu le sentiment que je devais y aller tout de suite. Mark est arrivé, alors il est venu avec moi. Mais sans lui, j’y aurais été quand même.

    J'ai cru comprendre que tu n'avais pas raconté ce qui t'était arrivé à ta mère. Je sais que c'est un peu tard pour m'en inquiéter, reconnut Derek avec un air contrit. Mais tu ne crois pas que ce serait mieux si elle était au courant de tout ?

    Oh non ! s'exclama Meredith avec un air légèrement effrayé. Tu ne connais pas ma mère. En temps ordinaire, elle panique pour un rien. Si elle apprenait ce qui s'est passé, elle voudrait que je rentre à Crestwood, et moi, je ne veux pas, et on se disputerait. Et après, elle aurait de la peine et surtout, elle aurait tout le temps peur pour moi. C'est pour éviter ça que je ne lui ai rien dit. Ce qu'elle ne sait pas ne peut pas lui faire de mal.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Jeudi 19 Octobre 2017 à 17:35

    Bonsoir à tous,

    Je comprends Meredith mais tout finit toujours par se savoir qui dit qu'un jour les filles même si elles ont dit qu'elles ne raconteront rien et qu'elles s'en tiendront uniquement à ce que la police leur a dit qu'elles ne parlent pas de ce terrible évènement?

    Ce serait bien que Meredith en parle à sa mère elle-même plutôt qu'elle l’apprenne par quelqu'un d'autre . Qui sait ce que ces filles pourraient dire pour se dédouaner, amoindrir leurs responsabilités et rendre la jeune femme seule responsable du drame? 

    Bon jeudi après-midi à tous. 

     

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