• CHAPITRE 619

    Mark se rendit au bloc opératoire où on lui indiqua que Derek était toujours en cours d’intervention. Il monta alors dans la galerie et regarda son ami qui était en train de se démener pour sauver la vie de son patient. Il avait beau être un habitué des salles d’opération et des procédures compliquées, il était toujours impressionné - même s'il ne l'aurait avoué pour rien au monde - par le talent de son ami, sa créativité et l'instinct qui lui permettait de toujours retomber sur ses pattes quand la situation semblait inextricable. Quand d'autres chirurgiens jetaient l'éponge, Derek mettait toutes ses forces et sa hargne dans la bagarre qu'il menait contre la fatalité que, par ailleurs, il arrivait souvent à contrecarrer. Et il a encore réussi, déduisit Mark des applaudissements qui éclatèrent lorsque Derek annonça à ses assistants qu'ils pouvaient recoudre le patient. Comme s’il avait deviné que son ami était là, Derek leva la tête vers la galerie avec un sourire triomphant. Les deux hommes échangèrent un regard complice. Mark savait exactement ce que Derek ressentait en ce moment, un sentiment fou de toute-puissance qui, dès que l'adrénaline serait retombée, ferait place à plus d'humilité car leur métier leur avait enseigné que s'ils pouvaient parfois remporter des batailles contre la mort, ils ne gagneraient jamais la guerre.

    Tu étais là depuis longtemps ? demanda Derek quand il retrouva Mark à la sortie de sa salle d'opération. C'était une putain d'intervention. J’ai ramé mais j'ai gagné !

    J’ai vu ça, oui, répondit Mark en souriant de l’enthousiasme manifesté par son collègue.

    Et vu que j'ai gagné, j'ai droit à une récompense, estima Derek avec un air guilleret. Je vais aller voir ma petite amie. Il prit la direction de l'ascenseur, son ami sur les talons.

    Mark nota le changement de vocable - on était passé en un rien de temps d'une relation libre à une petite amie - sans toutefois le faire remarquer. A ce propos, j'ai un truc à te dire.

    Derek cessa aussitôt de marcher. Ne me dis pas qu'il y a encore eu un problème !

    Non, non, le rassura Mark. Pas à proprement parler. Elle est allée à la boutique.

    Quoi ? s'exclama Derek, abasourdi. Mais pourquoi ? Les filles l'ont appelée ? Elle a repris le travail ? Pourtant, elle n'avait pas fini tes dossiers. Il s’est passé quelque chose ? Il regarda soudain son ami avec un air soupçonneux. Tu lui as fait des reproches ? Vous êtes disputés ?

    Laisse-moi parler au lieu de m’assaillir de questions sans me laisser le temps d’y répondre, ordonna Mark. Et au lieu de m’engueuler, tu devrais me remercier d’avoir été là au bon moment.

    Arrête de perdre du temps et dis-moi ce qui s'est passé, répliqua Derek, énervé. Les deux hommes repartirent vers les ascenseurs.

    En fait, je suis arrivé au moment où elle allait partir, expliqua Mark. Les filles lui avaient envoyé un texto. Elles voulaient lui parler de l'enterrement et aussi accorder leur version à la sienne, parce qu'apparemment elle n'a pas tout dit à sa mère. J'ai essayé de la dissuader, je lui ai dit de t'attendre mais elle a refusé. Elle voulait absolument y aller tout de suite. Et tu sais comment elle est. Quand elle a une idée dans la tête… Il suivit des yeux une infirmière qui passait, avant de revenir vers son ami. Alors, comme je ne voulais pas la laisser y aller toute seule, je l'ai accompagnée.

    Tu as bien fait, dit Derek bien qu’il soit un peu agacé que Mark ait toujours l'opportunité d'endosser le costume du chevalier protecteur de Meredith, même si c'était dû au hasard. Et comment ça s’est passé ?

    Pas trop mal, compte tenu des circonstances, répondit Mark. Elle a accusé le coup en arrivant, bien sûr. Elle a un peu revécu le truc. Il fit une grimace. Alors, forcément, elle a fait un malaise. Mais vraiment rien de grave, précisa-t-il en voyant le regard de Derek s’affoler. Après, elle a discuté avec ses copines, elles se sont mises d'accord sur ce qu'elles allaient raconter à leur famille et puis, Meredith leur a dit ce qu'elle avait sur le cœur par rapport à ce qui s'était passé avec le pervers.

    Et comment elles l’ont pris ? se renseigna Derek en maudissant l'intervention qui l’avait empêché d’être avec sa petite amie. Il ne doutait pas que Mark ait été un soutien efficace mais il aurait préféré être là.  

    Oh assez bien. Mark sourit avec un air attendri. Tu connais Meredith. Elle dit ce qu'elle pense, mais elle enrobe le tout avec des petits nœuds et des fleurs et à la fin, elle te fait la bise. Donc forcément, ça se passe bien. Et je dois dire que les filles se sont assez bien comportées avec elle-même si, d'un point de vue personnel, j'ai eu plusieurs fois envie de les baffer.

    Pourquoi ? 

    Je n’ai jamais vu plus connes que ça, chacune dans son genre. Mark s’enflamma quelque peu. Alors, déjà, tu as la bimbo qui n’a pas cessé de pleurnicher. En plus, elle demande à Meredith si elle va rester défigurée. Non mais tu imagines ! Je l’ai vite mouchée, tu peux me croire !

    Et Meredith, comment elle a réagi ? s'enquit Derek qui était pendu aux lèvres de son camarade.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mercredi 18 Octobre 2017 à 10:36

    Bonjour à tous,

    Ah Mark

    Derek quant à lui j'espère que la prochaine fois que Meredith rencontrera les filles il pourra être là en attendant merci à au chirurgien plasticien cool.

    Bon mercredi à tous et merci pour la suite.

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