• CHAPITRE 616

    Jusqu'à ce moment-là, Meredith ne savait pas comment elle allait réagir si elle était amenée à intervenir dans la discussion. C'était en grande partie la raison pour laquelle elle était restée silencieuse. Mais au moment où Cristina lui demanda son avis, elle sut qu'elle allait vider son sac. C'était nécessaire pour pouvoir repartir d'un bon pied. Le coupable, c'est lui. C'est lui qui a essayé de me violer, répondit-elle. Mais c'est toi qui lui as donné l'occasion de le faire. Cristina voulut protester mais Meredith ne la laissa pas s'exprimer. Je sais, vous ne pouviez pas deviner. Je ne dis pas le contraire. Personne n'a pensé qu'il était capable de faire ce genre de choses. Pas plus moi que vous. Mais le fait est que si tu ne l'avais pas envoyé à la boutique pour me surveiller, ça ne serait pas arrivé. ça faisait deux jours qu'il n'avait pas mis les pieds ici, je me suis occupée de tout toute seule et tout le temps où vous êtes parties, vous ne vous êtes pas inquiétées une seule fois de ce qui se passait, si on s'en sortait ou pas, fit-elle remarquer.

    Mais pourquoi tu ne m'as pas dit que George t'avait laissée en plan ? s'enquit Cristina, surprise par ce qu'elle venait d'apprendre.

    Parce que tu l'aurais appelé pour l'obliger à venir travailler, et moi, je préférais travailler toute seule, expliqua Meredith. C'était dur mais c'était moins stressant. Et je m'en sortais bien, alors j'étais fière de moi. ça me prouvait que je n'étais pas aussi nulle que tu le dis.

    J'ai jamais dit ça, murmura Cristina, gênée, sans être sûre de ce qu'elle affirmait.

    Mais si, tu l'as dit, insista Meredith. Comme tu as dit que George était un imbécile, un débile, et pourtant, c'est lui que tu as appelé pour être sûre que je serais là pour le livreur, parce que tu n'avais pas confiance en moi. Elle ne chercha pas à retenir ses larmes. J'avais prévu de rentrer à la maison et de passer une soirée tranquille. Mais tu m'as demandé de rester et puis, tu me l'as envoyé. On n'avait pas besoin d'être deux pour attendre ce livreur. Tu aurais pu dire à George de s'en occuper et me laisser rentrer, mais tu as voulu jouer à la patronne. Tu nous voulais tous les deux alors, il est venu et il m'a frappée, il m'a touchée, il m'a fait du mal. Si tu avais eu confiance en moi, rien ne serait arrivé. Et après, vous seriez revenues et il y aurait eu Derek, il n'aurait plus eu l'occasion d'être seul avec moi. Mais là, tu m'as jetée dans la gueule du loup, conclut-elle en sanglotant.

    Je suis désolée, bredouilla Cristina. J'ai juste eu peur que tu laisses le livreur en plan. Tu sais comment tu es, quand Derek te demande quelque chose. Tu fais tout ce qu'il veut.

    Le fait qu'elle essaie une fois encore de nier sa part de responsabilité dans l'affaire et de la reporter sur Meredith et Derek énerva Mark. Il leva la main, comme s'il voulait la frapper, mais la rabaissa aussitôt. Taisez-vous ! Taisez-vous, ça vaut mieux pour vous. Comment osez-vous dire que vous ne pouviez pas compter sur elle ? Elle s'est occupée de tout toute seule pendant deux jours. Elle en a bavé et pourtant, elle est restée agréable et souriante. Les clients l'apprécient tellement qu'ils lui ont donné un coup de main. Et vous, pendant ce temps-là, vous prenez du bon temps à la campagne à faire on ne sait quoi et en prime, vous lui envoyez un pervers pour la surveiller ! Vous avez de la chance d’être une femme parce que sinon…

    Pensez de moi ce que vous voulez, ça m'est égal, riposta Cristina avant de revenir à Meredith. Mer, je te jure que si j'avais été au courant de tout ce que tu m'as dit, j'aurais agi autrement. Si j'avais su pour la drogue, et aussi que George t'avait laissé tomber pour la boutique pendant notre absence, jamais au grand jamais je ne lui aurais demandé de te rejoindre ce soir-là. Et maintenant que je sais tout, je m'en veux terriblement de l'avoir fait.

    Meredith se contenta d'opiner de la tête tandis que Mark regardait Cristina avec dédain. Rien de ce que vous pourrez dire n’effacera ce qui s’est passé. Il entraina délicatement Meredith vers la sortie. Viens, Mer, on rentre maintenant.

    Quand est-ce que tu vas revenir à la maison ? demanda Izzie.

    Je ne sais pas, répondit Meredith d’une voix lasse. Pour le moment, j’habite chez Mark et je m’y sens bien. Ni elle ni Mark ne firent attention au regard interloqué qu'échangèrent les deux jeunes femmes.

    Dans une semaine, on aura viré toutes les affaires de George, si c'est ça qui te dérange, précisa Cristina.

    Il y a un peu de ça, admit Meredith. Mais c'est surtout que j'ai besoin de changer d'air pour le moment. ça me fait du bien d'être dans des endroits où je n'ai pas de souvenirs.

    Je comprends mais t'isoler n'est pas une solution. Tu ne crois pas que tu aurais intérêt à retrouver une vie normale le plus vite possible ? dit Cristina avec un air détaché. Voir du monde, sortir, travailler. Ça te changerait les idées, non ?

    Ce n'était pas subtil et Mark comprit immédiatement ce qu'elle envisageait. A nouveau, elle faisait passer son intérêt avant le bien-être de son amie. Putain, j'y crois pas, pensa-t-il, plein de hargne. Il répondit à la place de Meredith. Mais je vous rassure, c'est ce qu'elle fait. Elle sort, elle voit du monde, elle travaille. A la clinique, pour moi, et ça se passe très bien. Alors, revenir travailler ici, c'est pas demain la veille, vous pouvez me croire. Il agita son doigt sous le nez de la jeune femme. J’y veillerai personnellement. Elle ne reviendra pas, même si je dois la ligoter à mon bureau, je vous le jure. Il fit quelques pas avec Meredith accrochée à son bras avant de se tourner à nouveau vers les deux filles. Et si vous continuez à l’emmerder avec votre gargote, je viendrai y foutre le feu. Comme ça, le problème sera résolu.

    C'est ça, faites ça et je vous envoie les flics, menaça Cristina. Cette gargote comme vous dites, c'est ce qui nous permet de manger et d'avoir une vie.

    Mark fit un sourire mauvais. Justement, à ce propos, vous serez aimable de verser à Meredith ce qui lui est dû.

    Cristina eut l'air effrayé. Comment ça, ce qui lui est dû ? Je ne comprends pas.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Vendredi 6 Octobre 2017 à 09:52

    Bonjour à tous,

    Mais oui fais l'innocente Christina !!

    En tout cas c'est très bien ce que Meredith lui a dit elle n'a jamais eu confiance en son amie et c'est à cause de ça que tout a dérapé. Maintenant ce ne sera jamais plus pareil et elles ne peuvent que s'en prendre à elles-mêmes.

    Si Meredith pouvait ne jamais retourner travailler à la boutique ce serait un bon point .

    Bonne journée et bon week-end à tous.

     

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