• CHAPITRE 601

    Derek n’essaya même pas de mentir ou d’atténuer la vérité. Non, pas tout, tu as raison. Il fit un petit sourire empli de regret. Je suis désolé. J’aurais préféré que tu n’apprennes pas tout ça mais maintenant que tu es au courant, je ne peux pas te dire que c’est faux. Il posa son front contre celui de la jeune fille. Mais c’est le passé, bébé.

    Je sais, je sais, et je ne vais rien te reprocher, s'empressa-t-elle de répondre. C'est normal que tu aies vécu avant moi et de toute façon, tu n'as aucun compte à me rendre. C'est juste que ça n'a pas été agréable d'entendre cette Rose raconter comment tu l’avais draguée.

    Derek lui coupa la parole encore une fois. Je ne l’ai pas draguée. Je lui ai juste dit ce qu’elle voulait entendre. Et ça a suffi pour…

    Pour qu’elle te fasse une fellation, je sais. Au Westin St Francis. Meredith quitta les genoux de son amant pour aller jusqu'à la fenêtre. Le plus bel hôtel de la ville.

    Meredith…

    Il se leva pour la rejoindre mais elle lui fit signe de rester où il était. Ne va pas croire que je suis jalouse du fait que tu l'aies emmenée dans un palace. Je m'en fous. Mais tu m'as menti. Ne comprenant pas ce dont elle l'accusait, il fronça les sourcils. Un jour, au début qu'on était ensemble, tu m'as dit que tu n'investissais rien dans tes relations, lui rappela-t-elle. Ni de ta personne, ni de l'argent. Que tu ne faisais jamais de cadeau, qu'il n'y avait pas de restaurant ni de belles chambres d'hôtel. Mais elle, tu l'as emmenée dans un cinq étoiles.

    Et alors ? ça ne veut rien dire, assura Derek. Alors ne va pas t'imaginer je ne sais quoi. Cette femme n'a jamais rien représenté à mes yeux, si ce n'est un défi, une bataille à remporter, expliqua-t-il pour répondre au regard interrogateur de Meredith. Je savais que je lui plaisais et qu'elle voulait coucher avec moi, mais elle faisait sa mijaurée, alors j'ai fait ce qu'il fallait pour qu'elle me cède. L'hôtel, c'était juste pour ça, pour qu'elle pense qu'elle comptait pour moi. Mais ça n'était pas le cas, insista-t-il.

    Le plus moche, ça a été de l'entendre raconter ce que tu lui avais dit pour la draguer, poursuivit tristement Meredith. A quelques mots près, tu m'as dit la même chose.

    Derek se dit que la conversation prenait un mauvais tour. Malheureusement, il n'y avait rien à faire pour l'éviter. Enervé, il fit quelques pas dans la pièce. Bébé, tu sais bien comment j’étais quand on s'est rencontré. Bon sang, il y a eu l’histoire du pari, s’emporta-t-il soudain. Et je voulais te filmer en train de faire l'amour. Alors, ne me dis pas que tu es surprise ! En plus, je ne t'ai jamais caché comment j'étais. Dès le début, je t’ai dit que j’étais un salaud. Mais je me suis attaché à toi et j'ai changé. Il voulut la rejoindre mais elle lui échappa à nouveau en trouvant refuge derrière le bureau.

    Mais elles te plaisaient, ces filles ? lui demanda-t-elle avec un air incrédule. Parce que quand je les entendais parler, je me demandais ce que tu avais bien pu leur trouver.

    Mais rien, absolument rien, affirma-t-il catégoriquement. Pour la plupart d’entre elles, je ne me souviens même plus de leur nom. Il y en a même certaines pour lesquelles je ne l’ai jamais su.

    Génial ! C'est censé me rassurer ?

    Derek leva les yeux au ciel. Que veux-tu que je te dise ? Elles étaient là, elles étaient disponibles, c’est tout. Aucune n’a jamais compté pour moi, répéta-t-il.

    Meredith eut la désagréable impression que non seulement il cherchait à minimiser la bassesse de son comportement mais aussi qu'il éludait ses questions. Cela l'agaça. Tu te rends compte de l'effet que ça m'a fait d'entendre ces femmes discuter de tes prouesses au lit ? l'interrogea-t-elle d'une voix un peu plus aigüe. Sans parler de leurs comparaisons entre ton anatomie et celle de Mark. Il y en avait une qui disait quelque chose et une autre qui rajoutait un détail. Elle modifia sa voix, comme si elle imitait une autre personne Son sexe est large. Oh oui, on le sent passer, dit-elle en changeant encore de tonalité.

    Bébé, ce ne sont que des détails sordides, plaida Derek. C’est tellement vulgaire. Tu ne dois pas y accorder plus d'importance que ça n'en a. Bien qu'il se rende compte que ses arguments de défense étaient assez pitoyables, il ne voyait pas ce qu'il pouvait dire d'autre.

    C'est facile à dire pour toi, ça, répliqua Meredith. Moi, je n'apprécie pas tellement l'idée que toutes les femmes de cette clinique se retrouvent entre elles pour échanger leurs impressions sur les capacités sexuelles de mon petit ami. D'autant plus quand leurs histoires sont précises comme celles que j'ai entendues ce matin. Tu as fait jouir Laurel comme jamais. Tu es fan des fellations mais tu n'es pas doué pour les préliminaires. J'ai l'air de quoi, moi ?  

    C’est des conneries tout ça, des commérages de nanas frustrées ! argua Derek avec hargne, dans l’espoir de la faire arrêter. Il n’avait pas envie de la voir continuer à se torturer en se remémorant tout ce qu'elle avait entendu et surtout, il craignait que leur discussion dégénère et que la jeune fille décide de rompre.

    Mais non, c'est pas des commérages ! protesta Meredith. Vu la haine qu'elle a envers moi, c'est clair que tu as dû lui faire des sacrés trucs, à la Laurel. Tu n'agis pas comme ça si le mec ne t'a pas fait prendre un pied d'enfer. Et pour ce qui est des fellations, je le sais bien que c'est vrai. Qu'on te sent passer parce que tu as un gros sexe, je ne peux pas dire non plus que c'est faux. En fait, le seul moment où je ne t'ai pas reconnu, c'est quand elles ont parlé de ce truc des préliminaires et qu'elles ont dit que tu n'en avais rien à faire de leur plaisir, que tu étais égoïste. Tu n'es pas du tout comme ça avec moi, conclut-elle avec un air chagrin.  

    En la voyant faire sa moue de petite fille boudeuse, Derek se sentit fondre de tendresse pour elle. Eh bien, tu vois. Il s’approcha d’elle et la prit contre lui, les deux mains posées sur ses hanches. Je ne suis pas du tout avec toi comme j’étais avec elles. Nous deux, c’est différent, bébé.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mardi 3 Octobre 2017 à 19:55

    Bonsoir à tous,

    Je trouve ça bien qu'elle lui dise ce qu'elle a sous le cœur même si ce n'est pas  agréable à entendre pour son petit ami,  pour elle ça l'a été encore moins surtout en l'apprenant de cette manière. Bon mardi soir à tous.

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