• CHAPITRE 600

    Derek arriva en courant à son bureau mais au moment d'ouvrir la porte, sa main resta figée sur la poignée. En dépit de tout ce que Mark lui avait dit pour le rassurer, il redoutait la réaction de Meredith. Certes, elle était revenue mais dans quel état d'esprit ? Compte tenu de ce que son ami lui avait raconté au sujet de la conversation qui s’était déroulée dans les toilettes, et de la nature des souvenirs échangés, Derek ne voyait pas comment la jeune fille pourrait ne pas lui en vouloir. Ou tout du moins ne pas avoir une moins bonne opinion de lui, ou moins de respect. Il avait l'impression que jusqu'à présent, elle l'avait un peu idéalisé et que, peut-être inconsciemment d'ailleurs, il avait tout fait pour correspondre au mieux à l'image qu'elle avait de lui. Après avoir entendu les histoires racontées par les infirmières, et qu'il ne pouvait pas nier – il pourrait peut-être tout au plus prétendre que certaines choses étaient exagérées – combien de temps allait-elle mettre pour réaliser qu'elle n'avait rien à faire avec lui ? L'angoisse chevillée au corps, il fut tenté de remettre à plus tard la discussion qu'elle ne manquerait pas de provoquer et ainsi, d’une certaine façon, retarder la fatale échéance, mais l'apparition de Darlene dans le couloir et le regard intrigué qu'elle lui lança l'obligèrent à pousser la porte.

    Meredith, qui était en train de travailler sur le PC, tourna la tête vers lui. Il avait l'air contrarié et elle eut peur de ce qu'il allait lui dire. Sans doute était-il mécontent qu'elle ait encore pris la fuite pour quelque chose qu'à coup sûr il trouvait insignifiant. Il allait certainement lui reprocher d'avoir abandonné son travail, et le fait qu'à cause d'elle, Mark avait dû faire de même pour jouer les apprentis détectives. Combien de temps encore allait-il tolérer ses comportements puérils ? Bien sûr, Mark lui avait certifié que Derek tenait à elle et qu'il la soutiendrait mais elle n'arrivait pas à oublier le postulat de départ de leur relation : pas de contraintes, pas de problèmes. Or, des problèmes, elle n'arrêtait pas d'en avoir et d'en créer, même si ce n'était pas volontaire. Qu'y aurait-il de surprenant à ce que Derek veuille mettre fin à une histoire qui devenait par trop compliquée ?

    Il était resté sur le seuil de son bureau, hésitant encore à entrer, et le silence de la jeune fille ne faisait que renforcer son anxiété. Il réalisa qu'il avait vraiment peur de la perdre. Je suis désolé, dit-il enfin en se décidant à faire un pas vers elle.

    Moi aussi, s'écria-t-elle en se levant pour courir vers lui.

    Il se précipita à sa rencontre et la prit dans ses bras. J’ai eu si peur, si peur, avoua-t-il.

    Je suis désolée, répéta Meredith, les yeux plongés dans ceux de son amant. Je sais que je n'aurais pas dû partir comme ça, sans te prévenir.

    Ce n'est pas pour ça que j'ai eu peur, lui confia-t-il. Enfin, si, un peu, parce que je ne savais pas où tu étais. Mais ce qui m'a fait le plus peur, c’est l'idée qu'elles avaient tout gâché. Sa voix s'érailla. Que j'allais te perdre.

    Meredith passa les mains autour de son cou. Il n'a jamais été question de ça. Je suis partie parce que j'avais peur que tu me trouves dans l'état où j'étais, et aussi parce que je voulais être seule. Mais je n'ai pas pensé un instant à te quitter, certifia-t-elle. Moi non plus, je ne veux pas te perdre.

    Derek lui prit le visage entre ses mains et dans un gémissement sourd, il fondit sur ses lèvres pour les embrasser avec une tendresse infinie. Ses derniers doutes s’évanouirent lorsque la bouche de la jeune fille s’ouvrit pour venir goûter la sienne, en laissant leurs langues se réunir une fois encore. Le baiser dura longtemps, tandis que leurs mains partaient à l’aventure sur leurs visages et dans leurs cheveux. C’est haletants et décoiffés qu’ils s’écartèrent pour se sourire avec émotion. Il la prit par la main pour la ramener derrière le bureau, où il s'assit dans son fauteuil avec elle sur les genoux. Je suis vraiment désolé pour tout ce qui s'est passé. Déjà, pour le GHB, je regrette que tu l'aies appris comme ça. J’aurais dû te le dire.

    Elle se blottit contre lui, la tête posée sur son épaule. C'est rien. Je sais que tu as fait ça pour me ménager. Mais sur le moment, je t'en ai voulu, c'est vrai, reconnut-elle en suivant du bout de l'index le liseré de sa blouse de chirurgien. Je me suis dit que si tu m'avais fait part plus clairement de tes soupçons au sujet des médicaments qu’il me donnait, j'aurais été plus vigilante. Je me serais plus méfiée de lui.

    Si tu savais comme je m'en veux de ne pas l'avoir fait ! murmura Derek. Je croyais que je te protégeais en agissant comme ça mais en fait, c'était tout le contraire.

    Tu ne pouvais pas savoir, déclara Meredith. Elle se redressa pour le voir en face. Il faut que tu cesses de t'en vouloir pour ça.

    Il hocha la tête. Je ne crois pas que je pourrai, en tout cas pas tant que tu n'iras pas mieux.

    Mais je vais mieux, attesta Meredith.

    Derek la regarda avec un air dubitatif. Tellement mieux que tu as pris la fuite à l'autre bout de la ville.

    Ça, ça n'a rien à voir avec ce que j'ai lu dans mon dossier, objecta-t-elle avec une moue contrariée.

    Je sais. Mark m'a mis au courant, lui apprit Derek. Tu veux qu'on en parle ?

    Meredith haussa les épaules. C'est toujours le même truc. Malgré tout ce que Mark m'a dit, j'ai peur de garder des marques et comme je n'ai jamais eu confiance en moi, quand j'entends des gens me critiquer, ça me déstabilise totalement. Et avec ce que ces filles ont dit…

    Derek l'interrompit. C’est n’importe quoi. Elles ont dit n'importe quoi ! asséna-t-il avec force. Tu es plus jeune et plus belle qu'elles, et tu vaux tellement mieux. Elles sont jalouses tout simplement. Tout ce qu'elles ont dit n'était qu'un amas de conneries !

    Non, pas tout, murmura-t-elle en posant sur lui un regard éperdu de détresse.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mardi 3 Octobre 2017 à 19:45

    Bonsoir à tous, 

    Ah non il ne faut pas qu'elle replonge je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire mais bon il le faut absolument .

    En tout cas ils sont mignons tous les deux et ils s'aiment c'est beau oops . Bonne soirée à tous.

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