• CHAPITRE 6

    Le lendemain, à l’aube, Derek avait mis le cap sur les montagnes. Il avait besoin d’être seul pour réfléchir à ce qu’il voulait vraiment. Après avoir mis le week-end à profit pour pêcher et faire le point, il était revenu à Seattle avec la conviction qu’il devait absolument persuader Meredith de revenir sur sa décision. Il arriva à Seattle Grace avec la ferme intention de lui parler.

    Malheureusement, à peine la porte de l’ascenseur s’ouvrit-elle qu’il tomba sur Richard Webber. Ah Derek ! Je suis content de vous voir. Vous au moins, vous ne me faites pas faux bond.

    Que voulez-vous dire ? l’interrogea Derek en pénétrant dans la cabine.

    Cet hôpital part à vau l’eau, déplora Webber en bougonnant. De nos jours, les chirurgiens n’ont plus aucune conscience professionnelle. Ils se laissent déborder par leur vie privée et abandonnent leurs patients devant la table d’opération. Nous avons tous nos problèmes, s’emporta-t-il soudain. Vous… moi … nous en avons eu plus que notre part mais, malgré tout, nous sommes fidèles au poste.

    Mettez-vous à la place de Burke aussi. La perspective de rencontrer Cristina tous les jours et, en plus d’affronter les regards et les questions de ses collègues, lui a semblé intolérable, plaida Derek.

    Richard fronça les sourcils. Alors vous êtes déjà au courant !

    Oui, reconnut Derek. Un peu après avoir quitté la chapelle, Burke m’a prévenu qu’il ne reviendrait pas.

    Richard s’indigna. C’est vraiment aimable à vous de m’avoir tenu au courant !

    Derek ne cacha pas qu’il était embarrassé. Chef… je suis désolé mais ce n’était pas à moi de le faire. Preston m’avait assuré qu’il allait prendre contact avec vous. Je n’avais pas à intervenir.

    Le raisonnement ne convainquit pas le chef qui foudroya son chirurgien du regard. Vous ne m’enlèverez pas de la tête qu’il n’est pas souhaitable que les membres du personnel aient entre eux des relations autres que professionnelles ou amicales. On voit où ça nous mène.

    Effectivement vous savez de quoi vous parlez, Richard, répondit calmement Derek avec un petite sourire ironique.

    Comme vous dites, répliqua Richard à qui le ton légèrement moqueur de Derek avait échappé. Mais vous, les jeunes, vous ne jugez jamais bon d’écouter vos aînés. Vous pensez tout connaître de la vie…

    Malheureusement, on ne peut pas toujours commander ses sentiments, murmura Derek, l’air soudain pensif.

    Richard haussa les épaules. Nous ne sommes plus des adolescents, Derek… Néanmoins… deux chirurgiens qui désertent leur poste, ça me pose un sacré problème.

    Derek eut un léger sursaut. Deux, dites-vous ? Yang aussi ?

    Qui vous parle de Yang ? éructa Webber. Je vous parle d’Addison.

    Les yeux de Derek se plissèrent. Addison ? Que se passe-t-il ?

    Richard le toisa d’un regard suspicieux avant de se détendre un peu. Alors vous ne savez pas ? Je pensais pourtant qu’elle vous aurait mis dans la confidence.

    Richard, je ne sais rien, je vous l’assure.

    Hier soir, Addison m’a appelé pour me prévenir que sa lettre de démission serait sur mon bureau ce matin. Elle avait raison, un coursier vient de me l’apporter. Richard brandit une enveloppe.

    La stupéfaction frappa Derek. Addison ?… Addison est partie ? Mais enfin pourquoi ? Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et il fit signe à son supérieur de sortir le premier.

    A votre avis ? Des raisons essentiellement féminines, mon cher, persifla Richard en avançant dans le couloir d’un pas lourd. Une certaine difficulté à trouver une motivation pour se lever le matin, le fait qu’elle doive slalomer entre ses différents ex-mari et ex-amant, enfin un galimatias de stupidités que j’ai à peine écoutées, je ne vous le cache pas. Quelles que soient ses raisons, elles me plongent dans l’embarras.

    Elle est rentrée à New-York ? s’enquit Derek, intrigué.

    Non, elle est partie pour Los Angeles. Il semblerait que, lors de son récent séjour, elle ait reçu une offre plus qu’alléchante qu’elle avait d’abord refusée mais que les derniers évènements l’ont finalement incitée à accepter. Il se tourna vers Derek avec un nouveau un air méfiant ? Vous voyez ce dont il s’agit ?

    Derek fit une moue. Non, pas vraiment. Vous savez, Addison et moi, nous n’en étions plus vraiment à l’ère de la communication.

    Et Sloan, il ne vous avait rien dit ? demanda Richard en saluant quelques infirmières.

    A ma connaissance, il n’est pas plus au courant que moi… Qu’allez-vous faire ?

    Excédé par cette question qu’il trouvait plus que stupide, Richard jeta les yeux au ciel. Faire passer des entretiens d’embauche… que voulez-vous que je fasse d’autre ? Je ne peux pas me passer d’un cardiologue et d’un gynécologue. Je sais déjà que j’aurai du mal à en retrouver de la même valeur. Avec vous, au moins, je suis tranquille, grogna-t-il. Vous n’aurez pas la tentation d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Ici, vous avez Meredith.

    Derek sourit tristement. Oui, vous avez raison, ici, il y a Meredith… A propos vous savez où je peux la trouver ?


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Lundi 27 Octobre 2014 à 23:25

    Bonsoir à tous, ah si Richard savait...frown

    Addison est partie Mark va en prendre un coup c'est sûr et certain.

    Bonne nuit à tous.

    2
    sammy
    Mardi 28 Octobre 2014 à 00:58

    Eh bien c'est l'hécatombe au SGHsarcastic

    3
    Valerie
    Mardi 28 Octobre 2014 à 12:34

    Oui, ici il a Meredith…ou il avait Meredith plutôt. cry

    Mais moi je ne veux pas en parler au passé, je ne veux pas croire à leur rupture, leur histoire ne peut pas s’arrêter comme ça, nan !

    4
    Van
    Samedi 7 Février 2015 à 00:14

    Il me fait mourir de rire Richard.  

    Et Derek qui fait comme si de rien était. 

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