• CHAPITRE 581

    Quelques questions posées à l'employée qui travaillait à l'accueil et au gardien de sécurité permirent à Mark d'avoir la confirmation de ce que lui avait dit l’oie blanche, avec quelques précisions supplémentaires. Meredith avait traversé le hall en courant, comme si elle avait le feu à ses trousses, et elle était montée dans un taxi qui venait de déposer un couple. L'employée de l'accueil avait eu l'impression qu'elle pleurait, ce que le gardien démentait. Par contre, tous deux s'accordaient à dire que la jeune fille était contrariée, bouleversée même, et que son comportement leur avait fait penser qu'elle fuyait quelque chose ou quelqu'un. Qu'est-ce qui a bien pu se passer encore ? s'interrogea Mark en se hâtant vers le parking. Il fut tenté de téléphoner à Meredith mais y renonça pour ne pas l'alerter. Il était pratiquement certain de la trouver à la maison du parc, il ne voulait pas courir le risque qu'elle aille se cacher dans un endroit où il ne la retrouverait pas.

    Par chance, le trafic était relativement fluide à cette heure de la journée. Il arriva assez rapidement à Pacific Avenue. Il sauta en bas de son véhicule et se précipita vers la maison, le cœur battant. Il avait à peine poussé la porte de la terrasse qu'il poussait un soupir de soulagement. Meredith était assise sur le canapé en osier. Lorsqu'elle leva les yeux vers lui, il y vit de la déception. Manifestement, ce n'était pas lui qu'elle attendait. Bien que ce ne soit pas une surprise, il sentit son cœur se serrer. Pourquoi tu n'es pas rentrée ? demanda-t-il avec douceur en s'asseyant en face d'elle.

    Je n'ai pas les clés, marmonna-t-elle en abaissant à nouveau son regard. C’est Derek qui les a. Je suis partie sans penser à les prendre dans la poche de sa veste.

    Mark sourit. C’est malin, ça. Elle haussa les épaules avec une moue boudeuse qui donna à son ami l'impression qu'il était en face d'une petite fille. ça l'attendrit. Je vais te faire un double des clés. Comme ça, la prochaine fois que tu feras une fugue, tu ne seras pas obligée d'attendre dehors. Elle lui lança un regard mauvais qu'il feignit de ne pas remarquer. Je peux savoir ce qui s'est passé ? Elle ne répondit pas. Tu veux bien m’expliquer ? insista-t-il. Face à son mutisme, il décida d'essayer un autre angle d'approche. Mer, tu ne peux pas disparaître comme ça sans prévenir, sans même laisser un mot d’explication. On était vraiment inquiet. Derek surtout. Tu sais comment il est quand il s'agit de toi. Elle n’eut aucune réaction. Bon maintenant, ça suffit ! s'exclama-t-il, le front barré d'un pli de contrariété. Je peux comprendre que tu nous en veuilles mais là, tu exagères.

    Ah j'ai des raisons de vous en vouloir ? ironisa Meredith. Et pourquoi donc ? Ah attends, je sais. Peut-être parce que vous m'avez caché des choses que j'avais le droit de savoir.

    Mark souffla. Mais on ne t'a rien caché ! On ne t'en a pas parlé, c'est tout.

    Oh monsieur fait dans la nuance ! se moqua la jeune fille.

    Mer, soupira Mark. On ne t'en a pas parlé parce que tu le savais déjà. Du moins, tu t'en doutais. Tu nous l'avais dit. Il vint s'asseoir à côté d'elle et lui prit la main. Tu allais déjà tellement mal. On s'est dit que ça ne t'aiderait pas à remonter la pente de savoir que tes soupçons étaient justifiés. Ni de savoir que ce type préparait son coup depuis un bon moment. Est-ce qu'on vraiment a eu tort ?

    Meredith baissa la tête. Sans doute pas, admit-elle.

    Dans toute cette histoire, le GHB, ce n'est qu'un détail, souligna Mark. Et pour nous, le plus important, ce n'était pas ce qui s'était passé mais que tu t'en sortes. On a eu peur que ça te tire encore plus vers le bas. Tu comprends ? Meredith fit signe que oui. Mark se leva. Viens, on rentre, il commence à faire froid. Je vais te faire un café. Il dut la tirer légèrement par le bras pour qu'elle se lève à son tour et le suive à la cuisine. Pendant qu’elle s’installait sur un haut tabouret, il prépara le café en la surveillant du coin de l'œil. Tu devrais envoyer un texto à Derek pour le rassurer. Il n'était pas bien quand je l'ai laissé. Elle acquiesça encore mais ne bougea pas. Bon, j'ai compris, dit Mark. Il prit son iPhone dans la poche de son jean et écrivit son message tout en le lisant à voix haute. Tout va bien, je l'ai retrouvée. On se boit un café et puis, je te la ramène. Sitôt le texto envoyé, il remit le téléphone dans sa poche. Ensuite, il ouvrit l'armoire dans laquelle se trouvaient les friandises et en sortit un paquet de cookies. Quand il se retourna, il constata que la jeune fille était penchée sur la tablette, le visage caché au creux de ses bras repliés. Ecoute, Mer, faut pas te mettre dans des états pareils pour si peu, déclara-t-il en posant le paquet de gâteaux devant elle. ça n'en vaut pas la peine, je t'assure.

    Elle se redressa brusquement, en dépliant les bras, ce qui eut pour effet de faire voler le paquet de cookies par terre en éparpillant le contenu sur le carrelage. Mais je m'en fous du GHB ! cria-t-elle. C'est pas ça, le problème ! Le problème, c'est qu'on essaie de me faire croire des trucs qui n'existent pas. C'est qu'on me dise que tout ira bien alors que ma vie est foutue. Mark voulut parler mais elle ne le laissa pas faire. J'en ai marre qu'on me dise que tout ne sera plus qu'un mauvais souvenir alors qu'à chaque fois que je me regarderai dans un miroir, mon visage sera là pour me rappeler ce que j'ai vécu.

    Mark eut l'air interloqué. Il pensait que ce chapitre était clos depuis leur soirée au Bubba Gump et, maintenant, la voilà qui remettait ça sur le tapis. Il sentit la colère monter en lui. Et moi, j'en ai pas marre, tu crois ? J'ai vraiment l'impression que tu te fous de moi. Il réalisa qu'il était en train de piétiner les morceaux de gâteaux et alla prendre la pelle à poussières et sa balayette dans une armoire.

    Eh bien, comme ça, on est deux ! lança Meredith avec effronterie.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Mardi 11 Juillet 2017 à 12:49

    Bonjour à tous,

    C'est un tout qui fait ça surtout après les derniers évènements du matin ,à chaque fois il se passe un truc qui la bouleverse et elle est de nouveau anéantie frown.

    Si ces femmes  lui ont lui mis le moral à zéro elles ne paient rien pour attendre c'est elles qui l'auront lorsque les sanctions seront prises mais bon elles ne peuvent s'en prendre qu'à elles-mêmes.

    Vivement les vacances que toute la petite bande se retrouve loin de la clinique et de la boutiqueyes .

    Bonne journée à tous.

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