• CHAPITRE 58

    Quand Meredith se réveilla, son premier réflexe fut de courir à la salle de bains qui, par chance, était encore libre. Comme Izzie le lui avait conseillé, elle rinça son visage à l’eau. Quand elle se regarda ensuite dans le miroir, elle ressentit une immense déception. Elle s’attendait à un énorme changement mais elle ne vit rien. Sa peau ne paraissait pas plus lumineuse que la veille. Elle toucha sa joue du bout des doigts et, nouvelle déception, ne la trouva pas plus douce que d’ordinaire. Elle ricana. Qu’avait-elle espéré ? Les miracles n’existaient pas. Ce n’était pas un simple masque, fût-il de nuit, qui allait la changer et changer sa vie. Le cœur gros, elle s’était préparée, pestant contre elle-même d’avoir cru aux boniments d’Izzie et bien décidée à refuser l’invitation de Derek. Elle n’allait pas se rendre encore plus ridicule qu’elle ne l’était déjà. Tout avait été remis en question lorsqu’elle était arrivée dans la cuisine et qu’Izzie s’était extasiée sur son teint de pêche. Et maintenant, elle était là, en train d’installer les tables en terrasse tout en se demandant si oui ou non, elle devait accepter cette satanée invitation ! Elle était tellement absorbée par sa réflexion qu’elle ne prêta pas attention au bruit désormais familier d’un moteur puissant, pas plus qu’au léger crissement des pneus de la voiture qui se garait. 

    Lorsque Derek sortit de son bolide, Meredith frottait une table, penchée sur elle et passant la lavette si énergiquement que tout son corps en bougeait. Le médecin s’adossa contre sa Porsche pour contempler quelques instants le spectacle du postérieur de la jeune fille qui remuait de droite à gauche. Woaw ! pensa-t-il. Jolie carrosserie ! L’arrière est bien plus attrayant que l’avant. Je la prendrai en levrette. Il approcha sur la pointe des pieds et, sans faire de bruit, vint se placer derrière Meredith, en prenant garde toutefois de ne pas signaler sa présence. Lorsque la jeune fille se releva, il passa le bras autour de sa taille et posa une main sur son ventre. Elle fit aussitôt volte-face et se retrouva presque nez-à-nez avec le médecin. En voilà des manières ! s’exclama-t-il, l’œil rieur. On ne vous a jamais dit que ça ne se faisait pas de sauter au cou d’un inconnu ? Il remit aussitôt son bras autour de la taille de Meredith.

    Sauf que vous n’êtes pas un inconnu ! répliqua-t-elle en essayant de s’écarter.

    Il la serra un peu plus fort. Donc vous saviez que c’était moi et vous l’avez fait exprès ! Il feignit d’être choqué. Petite allumeuse ! La jeune fille rougit de confusion, ce qui amusa le chirurgien. Il décida de poursuivre son petit jeu. Moi qui pensais que vous étiez sage ! Me voilà bien étonné. Mais ça ne me déplait pas… au contraire.

    Meredith tenta une nouvelle fois d’échapper à l’étreinte de son soupirant. Les mains à plat sur le torse de ce dernier, elle le repoussa mais sans grand résultat. S’il vous plait, murmura-t-elle, les yeux baissés.

    Cette fois, Derek la laissa partir mais la suivit dans la boutique. Il se réjouissait d’être seul avec elle quand George surgit de derrière une porte. Les deux hommes échangèrent un regard peu amène. Par pur esprit de provocation, Derek attrapa Meredith par la main et la tira vers lui. Venez donc par ici. Il enserra le visage de la jeune fille entre ses mains. Elle en fut tellement surprise qu’elle ne dit rien, pas plus qu’elle ne réagit lorsqu’il posa délicatement la bouche sur sa joue, frôlant celle-ci avec ses lèvres qu’il fit glisser lentement jusqu’à la bouche, ne s’arrêtant qu’à la commissure des lèvres.

    Mais qu’est-ce que vous faites ? demanda Meredith d’une voix à peine audible.

    J’expérimente un nouveau traitement contre les ecchymoses, murmura-t-il tout contre sa bouche. Est-ce qu’il est efficace ?

    Meredith perdit totalement le contrôle. Plus rien n’eut d’importance que les lèvres du chirurgien au coin des siennes. Le charme fut rompu lorsque George laissa tomber bruyamment une chaise. Meredith sursauta. Semblant réaliser la situation, elle s’écarta vivement du médecin. Je… je dois… j’ai du travail, balbutia-t-elle, en se maudissant de n’avoir pas plus de répartie. Elle trouva refuge derrière le comptoir.

    Sans se soucier de George qui lui jetait des regards assassins en soufflant, Derek s’installa à une table et, le menton dans une main, regarda Meredith qui disposait des tartelettes aux fraises dans le présentoir. Je pourrais passer des heures comme ça, rien qu’à vous regarder, prétendit-il après quelques minutes. Je ne sais pas comment vous faites, mais vous arrivez à transformer un travail tout à fait ordinaire en quelque chose de terriblement sexy. George ricana avec mépris devant une flatterie aussi évidente.

    Meredith enfonça la tête dans les épaules, comme si cela allait lui permettre de disparaitre à la vue des deux hommes. Arrêtez de vous moquer, implora-t-elle Derek.

    Mais je ne me moque pas du tout, protesta ce dernier. Vous êtes vraiment très sexy au milieu de toutes ces fraises. Vous savez à quoi je pense, là, tout de suite ? Elle hocha la tête. A "9 semaines et demi".

    C’est quoi ? demanda-t-elle.

    Mais c’est toute votre éducation qui est à faire ! s’écria Derek en riant. Il allait la renseigner quand il fut interrompu par George.

    C’est un film cochon avec Kim Basinger ! lança le jeune homme que les agissements du chirurgien commençaient à agacer sérieusement.

    Meredith fut tellement surprise par cette révélation qu’elle ne réfléchit pas au sens réel des propos de Derek. Ah bon, Kim Basinger a joué dans ce genre de film ? 

    Derek rit de plus belle. Ah Meredith ! Si vous n’existiez pas… Quant à lui… Il regarda vaguement en direction de George. Ne l’écoutez pas, il n’y connait rien. "9 semaines et demi" n’a rien de cochon. Il y a seulement quelques scènes érotiques. Nous le regarderons ensemble un jour. Après, vous ne verrez plus jamais la nourriture de la même façon. Il darda sur elle un regard charmeur. Vous me donnez envie de manger des fraises… et de faire tout un tas d’autres choses. Son ton sans équivoque fit rougir Meredith comme une écrevisse et elle se retourna pour masquer sa gêne.


  • Commentaires

    1
    Nolcéline 97234
    Lundi 12 Mai 2014 à 20:48

    Bonsoir à tous, merci pour la suite Derek le charmeur ça y va, il fait tout pour que Meredith puisse craquer et accepter d'aller au gala avec lui.

    Bonne soirée à tous.

    2
    etoile26
    Lundi 12 Mai 2014 à 21:54

    Derek parviendra t 'il a faire craquer Meredith ? Je pense que oui

    3
    sammy
    Mardi 13 Mai 2014 à 01:20

    C'est évident que Meredith va craquer et aller au bal avec Derek. Il sait très bien comment s'y prendre avec elle yes

    4
    Eoline
    Mardi 13 Mai 2014 à 09:29

    Que cet homme est subtil!

    5
    Valerie
    Mardi 13 Mai 2014 à 12:35

    Ben punaise, il met le paquet !!!

    Comment voulez-vous que Meredith résiste ? sarcastic

    6
    glamour
    Mardi 13 Mai 2014 à 22:10

    Derek devrait s'y prendre autrement s'il veut que Meredith accepte l'invitation parce que là il ne va arriver qu'a la mettre mal à l'aise.

    7
    Béné
    Mercredi 14 Mai 2014 à 00:02

    Suis d'accord avec Valérie, Derek met le paquet, il y va même carrément bien trop fort! Et puis ses allusions sont d'un lourd... Même s'il est gentil, son intention première n'a pas changé. Un petit tour et puis, aux oubliettes!

    8
    van
    Jeudi 29 Mai 2014 à 21:49

    Oui c' est clair que Derek met le paquet. Mais il commence à me saouler grave George, il faut toujours qu il la ramène. 

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